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Les nuits de DJ Super Jaimie

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Vous avez sans doute bien bu et bien fait la fête. Voici donc quelques endroits plus calmes pour siroter des cocktails lors de vos premières sorties 2012.

The Lambs Club (dans l’hôtel Chatwal) en hommage à l’ancien club d’acteurs situé autrefois dans le même immeuble. Une collaboration entre le célèbre « Top Chef »  Geoffrey Zakarian et un des maîtres de la mixologie à NY, Sasha Petraske, propriétaire de Lotus et du nouveau club Double 7 dans le Meatpacking. Le résultat, un décor luxe et glamour et des cocktails à faire remonter le temps. 132 W. 44th St.

Viktor & Spoils @ l’hôtel Rivington : un tequila bar en plein cœur du Lower East Side branché. Des panneaux en bois sobres qui rappellent un désert mexicain, égayés par un mur entier de bouteilles de bière mexicaine éclairées fluo. 105 Rivington St.

Rum House (dans l’hôtel Edison) : un ex piano-bar rénové par les propriétaires du fameux Ward III à TriBeCa. Un décor plus chic entre cocktail lounge et bar d’hôtel de luxe, des cocktails classiques et subtils, et toujours le pianiste. 228 W. 47th St.

NEWveau & Notable

Si vous avez toujours autant d’énergie, profitez de ce début d’année pour essayer un nouveau club :

Le club J’adore a remplacé Retreat sur la 17ème rue. Un décor à la Moulin Rouge et une équipe de promoteurs à majorité Frenchy dont l’équipe d’European Nightlife qui invite les lecteurs de Frenchmorning à les rejoindre à leur table pour une boisson ou un toast gratuit chaque samedi soir. 37 West 17th St.

Double 7 : une réincarnation du club de la 14ème rue qui a fermé ses portes en 2006. Les propriétaires ne sont autres que ceux de l’ex Lotus et créent une ambiance plus sophistiquée. 63 Gansevoort St

Bunker Club (par les propriétaires de l’ex Beatrice Inn) : un nouveau club intime et très sélectif dans le Meatpacking, au design inspiré de la maison en verre de Philip Johnson. 24 Ninth Avenue

Sélection musique

De nombreux labels House-Indie-Electro sortent en ce début d’année 2012 des compilations ou des best of 2011. Voici ma sélection :

Boysnoize Records :

The Remixes 2004-2011 : Les meilleurs morceaux remixés par Boys Noize depuis 2004. On revisite ainsi Cut Copy, Scissor Sisters, Feist, Snoop Dogg, Nelly Furtado, Depeche Mode, David Lynch, N*E*R*D, The Chemical Brothers ou Marilyn Manson, et on remarque une forte influence Frenchy avec les remixes de Phantom Pt. II de Justice, End of Line de Daft Punk, L’Amour et La Violence de Sébastien Tellier et Trick Pony de Charlotte Gainsbourg.

Get Physical Music :

DJ T. Presents United Under The Ball – 30 Years Of Disco: Une compilation autour du Disco rassemblant aussi bien des morceaux d’époque comme Is it All over my Face? de Loose Joints que des morceaux récents Nu Disco-Indie Dance avec Maurice Fulton & Simian Mobile Disco, Black Van ou DJ T. lui-même, et une touche Frenchy avec le morceau Elle & Moi de l’excellent Joakim en collaboration avec Max Berlin ou Problèmes d’Amour d’Alexander Robotnick.

Hed Kandi Records :

Hed Kandi Ibiza 2011: Une compilation House du fameux label Hed Kandi avec des gros succès club mais qui restent traditionnellement plus « softs ». On retrouve des géants comme Steve Angello, Steve Mac, Gregor Salto, Pryda, Afrojack, Freemasons & Yasmin, Joris Voorn, Abel Ramos, Riva Starr, Avicii ou East & Young, et un remix de Smells like Teen spirit que je joue souvent par Rene Amesz, Baggi Begovic & Marie Claire pour la touche Frenchy.

Azuli Records :

Azuli Presents Global Guide ’12: Un best of des plus gros tubes Electro-House de l’été 2011 rallongé de quelques nouveautés qui ont déjà un gros succès dans les clubs. On retrouve à nouveau Steve Angello, Gregor Salto, Joris Voorn, Abel Ramos et Afrojack mais aussi Michael Gray, Frankie Knuckles, David Penn, Lisa Shaw, Dennis Ferrer, Dirty South, Jimmy Somerville, DJ Chus, Supernova, Sandy Rivera, Chocolate Puma, et bien sûr Azuli DJ’s.

Pour la touche Frenchy, le morceau Bingo de John Dahlback avec Elodie.

Très bonne et heureuse année à tous !

DJ Super Jaimie

www.charlottebalibar.com

Facebook.com/djsuperjaimie

 

Coup de projecteur sur Jacques Perrin

Fils d’un régisseur à la Comédie Française et d’une comédienne, Jacques Perrin, baigne dès son enfance dans le monde du 7ème Art. En 1960, il se fait remarquer avec son rôle dans la Fille à la valise de Valerio Zurlini. Il enchaîne alors les rôles dans des films de Constantin Costa-Gravas, Pierre Schoendoerffer (la 317ème section) ou Jacques Demy (Peau d’âne, les Demoiselles de Rochefort). A seulement 27 ans il créé sa propre société de production. Il en sortira des films engagés tel que Z en 1968, lauréat de l’Oscar du meilleur film en langue étrangère et du Golden Globe du meilleur film étranger, mais aussi Etat de siège en 1972 ou encore Section spéciale en 1974 pour lequel il gagne un prix à Cannes. Dans les  années 90, il continue de produire de jolis succès tels que Microcosmosle peuple de l’herbe (1996) qui lui vaut le César du meilleure producteur en 1997. Il signe enfin Himalaya, l’enfance d’un chef (1999) et Le Peuple migrateur (2001).

Jacques Perrin: Renaissance Man. Les 10, 17, 24, au 31 janvier 2012 (chaque mardi). FIAF, Florence Gould Hall, 55 East 59th St. L’entrée est à $10, $7 pour les étudiants et gratuite pour les membres FIAF. Voir le programme ici. Site internet : www.fiaf.org

 

BHL, "Intouchables" et les cuistots français dans le collimateur

Quand il s’agit de parler des Français, la presse américaine a généralement plusieurs qualificatifs de prédilection : « arrogants » et « donneurs de leçon » mais aussi  « classes » et « élégants ». S’il y a un personnage qui fait régulièrement les gorges chaudes des médias américains, c’est bien Bernard-Henri Lévy. Peut-être parce qu’il rassemble la quasi-totalité de ces clichés.

Ainsi le New York Magazine tourne en dérision, avec une certaine tendresse, l’homme “à la chemise déboutonnée jusqu’au pancréas” et son implication dans les révolutions du printemps arabe. Défenseur des Droits de l’Homme, BHL est vu comme un “Lawrence d’Arabie” version hollywoodienne, se baladant dans le désert libyen comme dans les Balkans avec “le même costume depuis 35 ans“. Le magazine américain pointe les travers de notre BHL national en s’attardant plus particulièrement sur son engagement en Libye, considéré comme dérisoire et peu utile. Pour New York Magazine, BHL fait office de Candide à la guerre, naïf mais valeureux, persuadé que son action aura un impact incroyable sur les puissants. A la fois Don Quichotte des temps modernes et super héros, “BHL apparaît plus dans les colonnes des tabloïds pour sa relation avec l’héritière Daphne Guinness que dans la presse politique sérieuse” note le magazine. Le journaliste nous éclaire sur le “projet de vie” de BHL. En tant qu’écrivain d’origine juive, il veut “réconcilier les fils d’Abraham” et considère que “l’intervention en Libye n’aurait pas eu lieu sans son action“. New York Magazine note d’ailleurs en guise de conclusion que “l’héroïsme parfois provient de l’égocentrisme“.

C’est devenu une habitude depuis quelques semaines : la presse américaine tente de décortiquer le succès du film « Intouchables », qui est actuellement sur les écrans en France. Dans le “point Intouchables” de la semaine, citons l’article peu reluisant relevé dans les pages cinéma de Variety. Pour le critique Jay Wessberg, le film “Intouchables” est une représentation typique des résidus de colonialisme et du racisme latent dans les mentalités françaises. Le film au 14 millions d’entrées est tout simplement “offensant“, entretient une “atmosphère malsaine” et “met en avant un racisme digne de l’Oncle Tom qui a définitivement disparu des écrans américains“. Le journaliste ne fait pas dans la dentelle en qualifiant les spectateurs séduits par la comédie de “public ne réfléchissant pas plus loin que le bout de son nez “. La suite des aventures d’ « Intouchables », la semaine prochaine…

Et pour finir en beauté, le San Francisco Chronicle propose un article alléchant et farci de truculentes élucubrations sur la cuisine française. Paris, “il fut un temps considéré comme le centre gastronomique du monde“, est désormais à la recherche d’un nouveau type de chefs cuisiniers pour  renouveler le contenu des assiettes françaises. Et pour réaliser cette délicate mission,  les cordons bleus les plus prisés seraient les… chefs américains. selon la journaliste Jenny Barchfield. Elle cite les noms de Daniel Rose ou Braden Perkins, deux chefs qui officient dans la capitale française. Ceux-ci apporteraient une “certaine fraicheur” et une “touche d’éclectisme” à la cuisine française qualifiée de “rigide et très classique“. Les Américains, faiseurs de tendances culinaires en France ? Certains risquent de ne pas se sentir tout à fait dans leur assiette.

 

Français vs Américains: qui sont les plus optimistes pour 2012?

Ils ont beau avoir perdu leur triple A, retiré par Standard & Poors en août, les Américains n’ont pas perdu leur « ha, ha, ha ». Selon un sondage Associated Press-GfK paru en décembre, 62% d’entre eux se déclarent optimistes sur ce que 2012 va apporter à leur pays et 78% sont positifs concernant leurs attentes personnelles et familiales. A l’inverse, seuls 44% des Français se déclarent optimistes pour l’année à venir sur un plan personnel selon un sondage de l’institut Harris Interactive, également paru en décembre.

Mais quand ils sont négatifs, les Américains le sont plus que les Français : 68% estiment que 2011 était une mauvaise année tandis que « seulement » 50% des Français la jugent négative. Entre être optimiste et déçu ou pessimiste et rassuré, à chacun de choisir sa chapelle.

 

Air France ne desservira pas Newark cet été

Air France a démenti, mardi, toute fermeture définitive de sa desserte de l’aéroport international de Newark Liberty (New Jersey), parlant de « suspension » temporaire pour l’été, soit d’avril à octobre 2012.

« Air France adapte son offre de vols vers New York à la demande en concentrant son activité sur l’aéroport de JFK et en suspendant son offre vers Newark, précise Cédric Leurquin, un porte-parole, via email. Les passagers concernés se verront offrir une solution de réacheminement par la compagnie. »

Cet arrêt temporaire tiendrait au manque de demande de la part des passagers. Ceux-ci trouvent généralement le site de la ville du New Jersey peu pratique pour rejoindre la Grosse Pomme, poursuit le porte-parole. C’est le partenaire d’Air France, Delta, qui assurera désormais l’escale.

La décision de la compagnie aérienne française avait suscité un certain émoi sur les forums de voyageurs. Depuis plusieurs semaines, les rumeurs sur d’autres fermetures de liaisons ou de réduction de fréquence de vols allaient bon train. « Fermeture ou réduction, c’est pas bon pour nous les voyageurs », a commenté un internaute sur le site VoyageForum.com. “Inquiétant pour AF. Newark était bien pratique, en complément de JFK“, a écrit un autre.

 

Parlez de la France à Harlem

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L’association One To World recherche actuellement des volontaires français pour parler de leur pays au cours d’un atelier sur « La France et le monde francophone à travers l’art ». Celui-ci aura lieu dans une école d’Harlem à une date non precisée.

Pour rejoindre le programme, nommé “Global Classroom”, nul besoin d’être expert en art. Il suffit de vouloir partager sa culture et de ne pas avoir peur de parler aux enfants. Le programme s’adresse en effet aux niveaux K à 12. Les « Global Guides », comme les nomme l’association, interviennent au cours de sessions d’une à trois heures sur des sujets spécifiques choisis par les écoles. Une formation d’une journée au plus est dispensée avant l’atelier.

Chaque école organise dix à soixante ateliers par an sur des thèmes variés. “C’est une initiative unique en son genre, le dialogue instauré permet aux enfants de s’interroger sur les différences et les similarités entre les cultures du monde” souligne Samara Hoyer-Winfield, directrice de “Global Classroom”. L’an dernier, plus de 380 écoliers en ont bénéficié en explorant l’histoire, l’art, la musique, la géographie et la gastronomie français. Certains d’entre eux ont même rejoué des scènes du mythique film « la Guerre des Boutons » !

Infos pratiques:

Pour postuler, contacter Laura Tajima, la coordinatrice de Global Classroom : [email protected] – Site ici

 

Désir sexuel vs désir d’enfant

«Travailler (et s’amuser) maintenant, concevoir tardivement ». Voici résumé en quelques mots le rêve ultime des carriéristes qui occupent la ville. Les Français n’échappent pas non plus à la tentation de remettre à plus tard la construction d’une famille. D’autant plus qu’elle nécessite ici un budget conséquent. L’expatrié est lucide : « On ne m’a pas fait venir pour que je fasse des enfants !» Et culpabilise : « Je coûte déjà assez cher comme ça !» Mais quand enfin les conditions matérielles et affectives sont réunies, le bébé n’est pas toujours au rendez-vous. C’est alors une réelle épreuve pour le couple qui veut et n’arrive pas à en avoir. En un coup, chaque mois qui passe effraye et précipite le recours à une aide médicale. Pendant ce temps, sous la couette, comment désir sexuel et désir d’enfant vont-ils s’allier?

«On s’était pourtant dit qu’on laisserait les choses se faire sans se prendre la tête. Mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas m’empêcher d’espérer une grossesse à chaque fois qu’on faisait l’amour» commence-t-elle. En arrêtant sa contraception, sa  sexualité a pris une dimension radicalement différente. D’un coup, elle est chargée de réaliser ce projet, de répondre à cette attente, d’être à la hauteur de ses espérances. « Très vite, on a fini par avoir des rapports sexuels qu’autour du 14ème jour (NDLR, Le 14ème jour après la date du premier jour des règles n’est pas nécessairement le jour de l’ovulation. La période entre les règles et l’ovulation est très variable d’une femme à l’autre et d’un cycle à l’autre. Seule la période entre l’ovulation et le retour des règles est invariable, de 14 à 16 jours). En fait, qu’on en ait envie ou non, reprend-t-elle. Ce projet d’enfant a rapidement cassé la spontanéité du désir sexuel » rajoute-t-il. La sensualité ayant progressivement disparue, il ne reste que la peur de  la déception quand le sang reviendra comme chaque mois. Paradoxalement, plus l’infertilité dure, moins le couple va s’unir. « On se sent seul, incapable d’en parler autour de nous. Ca rendrait triste nos parents, par exemple et je crains qu’ils en profitent pour nous reprocher nos choix de vie, partagent-ils. A l’annonce d’une grossesse ou d’une naissance, j’ai envie de pleurer, d’hurler ma peine mais je me tais et félicite poliment». En s’enfermant dans le silence, ils se privent de la compassion, du soutien et de la bienveillance de ceux qui les aiment. Ils sont alors envahis par un sentiment d’injustice : « Pourquoi ça nous arrive ? Qu’est-ce que les  autres ont de plus que nous ? On a réussi à faire des choses bien plus compliquées dans notre vie ! C’est quand même un comble de ne pas savoir faire un bébé, non ? ». Et pourtant,  la majorité des couples a vécu cette expérience  même si ils sont aujourd’hui des parents heureux. Le « un enfant quand je veux », c’est une idée, pas la réalité.

Statistiquement, les femmes de 20 ans ont 25 % de chance d’avoir un enfant chaque cycle. A 35 ans, cette probabilité passe  à 12%, pour terminer à 6% vers 40 ans. Autrement dit, l’âge de la mère a une influence considérable sur sa fertilité. Le désir de maternité s’exprimant de plus en plus tard, le délai moyen d’attente pour concevoir un enfant augmente lui aussi. De leur côté, les hommes ont vu la qualité de leur sperme indéniablement diminuer ces dernières années, plus encore dans les grandes villes. Les hypothèses explicatives varient mais les faits sont là. A ceci s’ajoute  les différents dysfonctionnements de l’appareil reproducteur. On comprend donc pourquoi un couple sur cinq consultera pour des problèmes d’infertilité. Vient alors une période de tests médicaux comme le recueil de sperme par masturbation, une abstinence imposée puis des rapports programmés. Cette introduction de l’équipe médicale dans l’intimité sexuelle entraîne souvent un manque de désir, une absence de plaisir, l’apparition de troubles de l’érection ou de l’éjaculation. Une épreuve de plus à traverser avec amour et humour tout en s’accordant des « breaks » (week-end ou petit voyage en amoureux) pour se retrouver.

Dans le cabinet médical, la sentence est tombée pour ce jeune couple : « vous n’aurez jamais d’enfant naturellement ». Après le choc de l’annonce « on a accepté que l’enfant viendrait différemment et notre sexualité est redevenue ainsi un moment de plaisir partagé ». Mais pour essayer ensuite de comprendre les causes, chacun est forcé de se remettre en question. Il faut revisiter son histoire personnelle, ses problèmes de santé passés, les fondements de ses désirs… Les placards ainsi ouverts, on y trouve nécessairement des cadavres. On a vite fait d’accuser l’autre et de lui dire « si on en est là aujourd’hui, c’est à cause de toi ! ». Pour ceux qui espéraient qu’un enfant arrangerait les choses entre eux, leurs chemins se sépareront probablement. Pour les autres, ils reconnaissent que c’est parce qu’ils s’aiment qu’ils ont cette espérance de porter du fruit. Les voilà amenés à s’aimer davantage en accueillant les fragilités de chacun,  plaçant l’amour et non l’enfant comme le but du couple humain.

Visiter le site de Thérèse Hargot-Jacob ici

Avertissement: Thérèse Hargot-Jacob est sexologue à New York. Ses chroniques sur French Morning s’inspirent de sa pratique professionnelle, mais les témoignages individuels qu’elle rapporte sont modifiés de manière à préserver l’anonymat de ses clients. Ce qui se dit dans son cabinet reste dans son cabinet!

 

5.000 ans de culture chinoise au Lincoln Center

Basée dans l’Etat de New York, la compagnie de danse chinoise Shen Yun Performing Arts est de retour en 2012 pour une nouvelle tournée mondiale. Elle se produira du 11 au 15 janvier à New York.

La compagnie, une entité à but non lucratif, fut créée en 2006. Pour remplir sa mission de « faire revivre les 5.000 ans de culture chinoise d’inspiration divine », elle propose une série de chorégraphies destinées à transporter le spectateur de l’Himalaya aux plateaux de l’Empire du milieu, en passant par les régions tropicales des lacs et les prairies mongoles. Le tout sur fond de musique traditionnelle et de décors somptueux.

Chaque année, la compagnie présente un nouveau spectacle. La recette reste intacte : des chorégraphies spectaculaires qui rassemblent sur scène plusieurs dizaines de danseurs, des costumes fabriqués à la main et un orchestre d’instruments asiatiques et occidentaux.

Shen Yun Performing Arts. Du 11 au 15 janvier 2012. Lincoln Center, David H. Koch Theater. De $80 à $200. Billets disponibles ici. Site internet ici

 

Trente ans dans l'ascenseur et loin d'être redescendu

Quel est le point commun entre la Tour Eiffel à Paris, l’Empire State Building à New York, la tour Burj Khalifa à Dubaï – filmée dans le dernier “Mission Impossible” – et l’aéroport d’Incheon en Corée du Sud? Réponse: leurs ascenseurs, estampillés Otis, le leader mondial du secteur.

Chaque jour, 1 habitant de la planète sur 7 emprunte un ascenseur, un escalator ou un tapis roulant de la marque américaine. Mais peu d’entre eux connaissent l’homme qui dirige la filiale du conglomérat américain United Technologies – à qui l’on doit notamment les hélicoptères Sikorsky, les équipements de chauffage et de climatisation Carrier. Il s’agit de Didier Michaud-Daniel. Cela fait trois ans que ce Français originaire de l’Allier préside l’entreprise, 60.000 employés à travers le monde et 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires, depuis son siège de Farmington, dans le Connecticut.

« Dans chaque pays, on pense que Otis est local: les Francais pensent que c’est français, les Brésiliens estiment que c’est brésilien, les Chinois assurent que c’est chinois!” se félicite Didier Michaud-Daniel, qui évoque son obsession du recrutement de managers locaux. « Nous formons des leaders que nous cherchons à garder. La moyenne de temps passé dans l’entreprise est de 25 ans. » Didier Michaud-Daniel vient lui-même de célébrer ses 30 ans de maison lors d’une fête surprise organisée par les cadres de l’entreprise à Saint Petersbourg.

Annonce dans le journal local

L’analogie entre le parcours professionnel de Didier Michaud-Daniel et la trajectoire d’un ascenseur est tentante: avant d’accéder au top, le Montluçonnais de 53 ans a appuyé sur – presque – tous les boutons pour gravir le building Otis. À 20 ans, il quitte l’Allier pour poursuivre ses études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Poitiers. Diplômé, il répond à une petite annonce publiée dans le journal local “La Montagne”. Il est loin de se douter que cela sera le début d’une longue aventure personnelle et professionnelle. « Un grand groupe international cherchait un ingénieur commercial, je n’avais aucune idée qu’il s’agissait d’Otis ». Du service des ventes de Clermont-Ferrand à la Direction Générale Adjointe à Paris, il s’écoule vingt ans. En 2001, il traverse la Manche pour restructurer Otis Royaume-Uni et Irlande, “deux pays qui n’étaient pas au niveau et qui ont exigé un gros travail. » Il restera sept ans en Angleterre, devenant au passage le Président de la branche britannique et d’Europe centrale. « J’étais très heureux à Londres. Mais un jour, le président d’Otis Monde est venu me proposer de prendre sa place. Je n’ai pas hésité évidemment, et j’ai déménagé en Nouvelle-Angleterre, avec ma femme, mon fils et ma fille. » Il retrouve le “soccer” anglo-saxon et se familiarise avec les règles du baseball, dans une région « véritable paradis » pour les sportifs.

Mais un tout autre sport l’attend: 2008, c’est la crise et le business s’effondre. Chute de 70 % des ventes aux États-Unis. L’Europe ne va pas mieux, avec notamment un volume de vente divisé par quatre en Espagne. Didier Michaud-Daniel doit réagir vite dans un marché « extrêmement compétitif », car le suisse Schindler, le finlandais Kone – spécialiste notamment des portes automatiques – et l’allemand ThyssenKrupp cherchent aussi à sortir de la tourmente.

Rénovation des 68 ascenseurs de l’Empire State Building

Le patron d’Otis adopte alors deux stratégies: d’une part, il renforce les services dans les pays occidentaux, ce qui lui vaut de décrocher le contrat très convoité de rénovation des 68 ascenseurs de l’Empire State Building – 10 millions d’employés et de touristes à transporter chaque année; d’autre part, il renforce la présence du groupe américain dans les pays émergents. En Chine notamment. Le pays achète aujourd’hui deux tiers des ascenseurs et escalators du marché – 350.000 unités, contre 12.000 aux États-Unis -, et Otis y compte désormais cinq usines. Il investit également en Inde, au Brésil – dans la perspective de la Coupe du monde de football de 2014 et des Jeux Olympiques de 2016 -, et en Russie. « Ce sont des pays neufs, très orientés vers l’environnement. J’ai découvert par exemple l’obsession écologique du maire de Moscou, sa volonté de moderniser le parc de sa ville datant des années 70 ». Didier Michaud-Daniel y défend le GeN2, l’ascenseur “propre” – 75% d’économie d’énergie par rapport à un ascenseur classique. Plus léger donc plus rapide, et silencieux, il est équipé de courroies plates qui remplacent les câbles en acier.

Connexion francophone

Otis est aujourd’hui présent dans 200 pays, et Didier Michaud-Daniel revendique le cosmopolitisme de son entreprise, avec huit nationalités différentes au sein de son comité exécutif de 16 membres. Les francophones sont nombreux au sein du conglomérat: Louis Chênevert, le PDG de United Technologies, est québécois, tout comme Alain Bellemare, le dirigeant de la filiale Hamilton Sundstrand. Le patron de Carrier, Geraud Darnis est français… et le prédécesseur de Didier Michaud-Daniel, Ari Bousbib, est d’origine marocaine. « Il y a certainement un héritage français que l’on doit à Hubert Faure ». A la tête d’Otis Monde de 1975 à 1981, ce dernier reste une figure emblématique au sein l’entreprise. « Un homme brillant, je l’ai rencontré à Londres, il passait au bureau raconter des anecdotes. Il me parlait de l’époque où les responsables d’Otis partaient visiter les pays dont ils étaient en charge… en bateau, pendant trois mois! »

Une note nostalgique qui fait sourire Didier Michaud-Daniel, lui qui voyage autour du monde la moitié de l’année. « J’ai la chance d’aller visiter nos plus belles réalisations. Je vais aussi beaucoup sur le terrain, dans les usines et je laisse nos employés me poser toutes les questions qu’ils souhaitent ». Les interrogations sur la sécurité reviennent souvent. Avec 1,7 million d’ascenseurs à entretenir partout dans le monde, la crainte de l’accident est omniprésente. « Chaque drame est inacceptable. C’est toujours ma première réaction. La sécurité est évidemment notre priorité ». Il ne commentera pas l’accident mortel survenu en décembre dans l’immeuble Y&R de Manhattan, l’ascenseur défaillant n’étant pas de fabrication Otis.

Dans ses rares moments de détente, Didier Michaud-Daniel s’octroie une pause télévision pour regarder le Tournoi des Six Nations. En bon Auvergnat qui se respecte, cet ancien rugbyman de 1,92m ne rate pas une finale. « C’est une vraie passion alors pendant 1h30 de match, j’oublie tout! » Courte pause, car l’agenda du Boss est bien rempli: l’Europe, le Panama, le Canada et la Chine… il espère atteindre de nouvelles hauteurs, toujours en ascenseur.

Crédit photo: Derek Dudek Studio/Otis

Trente ans dans l'ascenseur et loin d'être redescendu

Quel est le point commun entre la Tour Eiffel à Paris, l’Empire State Building à New York, la tour Burj Khalifa à Dubaï – filmée dans le dernier “Mission Impossible” – et l’aéroport d’Incheon en Corée du Sud? Réponse: leurs ascenseurs, estampillés Otis, le leader mondial du secteur.

Chaque jour, 1 habitant de la planète sur 7 emprunte un ascenseur, un escalator ou un tapis roulant de la marque américaine. Mais peu d’entre eux connaissent l’homme qui dirige la filiale du conglomérat américain United Technologies – à qui l’on doit notamment les hélicoptères Sikorsky, les équipements de chauffage et de climatisation Carrier. Il s’agit de Didier Michaud-Daniel. Cela fait trois ans que ce Français originaire de l’Allier préside l’entreprise, 60.000 employés à travers le monde et 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires, depuis son siège de Farmington, dans le Connecticut.

« Dans chaque pays, on pense que Otis est local: les Francais pensent que c’est français, les Brésiliens estiment que c’est brésilien, les Chinois assurent que c’est chinois!” se félicite Didier Michaud-Daniel, qui évoque son obsession du recrutement de managers locaux. « Nous formons des leaders que nous cherchons à garder. La moyenne de temps passé dans l’entreprise est de 25 ans. » Didier Michaud-Daniel vient lui-même de célébrer ses 30 ans de maison lors d’une fête surprise organisée par les cadres de l’entreprise à Saint Petersbourg.

Annonce dans le journal local

L’analogie entre le parcours professionnel de Didier Michaud-Daniel et la trajectoire d’un ascenseur est tentante: avant d’accéder au top, le Montluçonnais de 53 ans a appuyé sur – presque – tous les boutons pour gravir le building Otis. À 20 ans, il quitte l’Allier pour poursuivre ses études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Poitiers. Diplômé, il répond à une petite annonce publiée dans le journal local “La Montagne”. Il est loin de se douter que cela sera le début d’une longue aventure personnelle et professionnelle. « Un grand groupe international cherchait un ingénieur commercial, je n’avais aucune idée qu’il s’agissait d’Otis ». Du service des ventes de Clermont-Ferrand à la Direction Générale Adjointe à Paris, il s’écoule vingt ans. En 2001, il traverse la Manche pour restructurer Otis Royaume-Uni et Irlande, “deux pays qui n’étaient pas au niveau et qui ont exigé un gros travail. » Il restera sept ans en Angleterre, devenant au passage le Président de la branche britannique et d’Europe centrale. « J’étais très heureux à Londres. Mais un jour, le président d’Otis Monde est venu me proposer de prendre sa place. Je n’ai pas hésité évidemment, et j’ai déménagé en Nouvelle-Angleterre, avec ma femme, mon fils et ma fille. » Il retrouve le “soccer” anglo-saxon et se familiarise avec les règles du baseball, dans une région « véritable paradis » pour les sportifs.

Mais un tout autre sport l’attend: 2008, c’est la crise et le business s’effondre. Chute de 70 % des ventes aux États-Unis. L’Europe ne va pas mieux, avec notamment un volume de vente divisé par quatre en Espagne. Didier Michaud-Daniel doit réagir vite dans un marché « extrêmement compétitif », car le suisse Schindler, le finlandais Kone – spécialiste notamment des portes automatiques – et l’allemand ThyssenKrupp cherchent aussi à sortir de la tourmente.

Rénovation des 68 ascenseurs de l’Empire State Building

Le patron d’Otis adopte alors deux stratégies: d’une part, il renforce les services dans les pays occidentaux, ce qui lui vaut de décrocher le contrat très convoité de rénovation des 68 ascenseurs de l’Empire State Building – 10 millions d’employés et de touristes à transporter chaque année; d’autre part, il renforce la présence du groupe américain dans les pays émergents. En Chine notamment. Le pays achète aujourd’hui deux tiers des ascenseurs et escalators du marché – 350.000 unités, contre 12.000 aux États-Unis -, et Otis y compte désormais cinq usines. Il investit également en Inde, au Brésil – dans la perspective de la Coupe du monde de football de 2014 et des Jeux Olympiques de 2016 -, et en Russie. « Ce sont des pays neufs, très orientés vers l’environnement. J’ai découvert par exemple l’obsession écologique du maire de Moscou, sa volonté de moderniser le parc de sa ville datant des années 70 ». Didier Michaud-Daniel y défend le GeN2, l’ascenseur “propre” – 75% d’économie d’énergie par rapport à un ascenseur classique. Plus léger donc plus rapide, et silencieux, il est équipé de courroies plates qui remplacent les câbles en acier.

Connexion francophone

Otis est aujourd’hui présent dans 200 pays, et Didier Michaud-Daniel revendique le cosmopolitisme de son entreprise, avec huit nationalités différentes au sein de son comité exécutif de 16 membres. Les francophones sont nombreux au sein du conglomérat: Louis Chênevert, le PDG de United Technologies, est québécois, tout comme Alain Bellemare, le dirigeant de la filiale Hamilton Sundstrand. Le patron de Carrier, Geraud Darnis est français… et le prédécesseur de Didier Michaud-Daniel, Ari Bousbib, est d’origine marocaine. « Il y a certainement un héritage français que l’on doit à Hubert Faure ». A la tête d’Otis Monde de 1975 à 1981, ce dernier reste une figure emblématique au sein l’entreprise. « Un homme brillant, je l’ai rencontré à Londres, il passait au bureau raconter des anecdotes. Il me parlait de l’époque où les responsables d’Otis partaient visiter les pays dont ils étaient en charge… en bateau, pendant trois mois! »

Une note nostalgique qui fait sourire Didier Michaud-Daniel, lui qui voyage autour du monde la moitié de l’année. « J’ai la chance d’aller visiter nos plus belles réalisations. Je vais aussi beaucoup sur le terrain, dans les usines et je laisse nos employés me poser toutes les questions qu’ils souhaitent ». Les interrogations sur la sécurité reviennent souvent. Avec 1,7 million d’ascenseurs à entretenir partout dans le monde, la crainte de l’accident est omniprésente. « Chaque drame est inacceptable. C’est toujours ma première réaction. La sécurité est évidemment notre priorité ». Il ne commentera pas l’accident mortel survenu en décembre dans l’immeuble Y&R de Manhattan, l’ascenseur défaillant n’étant pas de fabrication Otis.

Dans ses rares moments de détente, Didier Michaud-Daniel s’octroie une pause télévision pour regarder le Tournoi des Six Nations. En bon Auvergnat qui se respecte, cet ancien rugbyman de 1,92m ne rate pas une finale. « C’est une vraie passion alors pendant 1h30 de match, j’oublie tout! » Courte pause, car l’agenda du Boss est bien rempli: l’Europe, le Panama, le Canada et la Chine… il espère atteindre de nouvelles hauteurs, toujours en ascenseur.

Crédit photo: Derek Dudek Studio/Otis

Trente ans dans l'ascenseur et loin d'être redescendu

Quel est le point commun entre la Tour Eiffel à Paris, l’Empire State Building à New York, la tour Burj Khalifa à Dubaï – filmée dans le dernier “Mission Impossible” – et l’aéroport d’Incheon en Corée du Sud? Réponse: leurs ascenseurs, estampillés Otis, le leader mondial du secteur.

Chaque jour, 1 habitant de la planète sur 7 emprunte un ascenseur, un escalator ou un tapis roulant de la marque américaine. Mais peu d’entre eux connaissent l’homme qui dirige la filiale du conglomérat américain United Technologies – à qui l’on doit notamment les hélicoptères Sikorsky, les équipements de chauffage et de climatisation Carrier. Il s’agit de Didier Michaud-Daniel. Cela fait trois ans que ce Français originaire de l’Allier préside l’entreprise, 60.000 employés à travers le monde et 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires, depuis son siège de Farmington, dans le Connecticut.

« Dans chaque pays, on pense que Otis est local: les Francais pensent que c’est français, les Brésiliens estiment que c’est brésilien, les Chinois assurent que c’est chinois!” se félicite Didier Michaud-Daniel, qui évoque son obsession du recrutement de managers locaux. « Nous formons des leaders que nous cherchons à garder. La moyenne de temps passé dans l’entreprise est de 25 ans. » Didier Michaud-Daniel vient lui-même de célébrer ses 30 ans de maison lors d’une fête surprise organisée par les cadres de l’entreprise à Saint Petersbourg.

Annonce dans le journal local

L’analogie entre le parcours professionnel de Didier Michaud-Daniel et la trajectoire d’un ascenseur est tentante: avant d’accéder au top, le Montluçonnais de 53 ans a appuyé sur – presque – tous les boutons pour gravir le building Otis. À 20 ans, il quitte l’Allier pour poursuivre ses études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Poitiers. Diplômé, il répond à une petite annonce publiée dans le journal local “La Montagne”. Il est loin de se douter que cela sera le début d’une longue aventure personnelle et professionnelle. « Un grand groupe international cherchait un ingénieur commercial, je n’avais aucune idée qu’il s’agissait d’Otis ». Du service des ventes de Clermont-Ferrand à la Direction Générale Adjointe à Paris, il s’écoule vingt ans. En 2001, il traverse la Manche pour restructurer Otis Royaume-Uni et Irlande, “deux pays qui n’étaient pas au niveau et qui ont exigé un gros travail. » Il restera sept ans en Angleterre, devenant au passage le Président de la branche britannique et d’Europe centrale. « J’étais très heureux à Londres. Mais un jour, le président d’Otis Monde est venu me proposer de prendre sa place. Je n’ai pas hésité évidemment, et j’ai déménagé en Nouvelle-Angleterre, avec ma femme, mon fils et ma fille. » Il retrouve le “soccer” anglo-saxon et se familiarise avec les règles du baseball, dans une région « véritable paradis » pour les sportifs.

Mais un tout autre sport l’attend: 2008, c’est la crise et le business s’effondre. Chute de 70 % des ventes aux États-Unis. L’Europe ne va pas mieux, avec notamment un volume de vente divisé par quatre en Espagne. Didier Michaud-Daniel doit réagir vite dans un marché « extrêmement compétitif », car le suisse Schindler, le finlandais Kone – spécialiste notamment des portes automatiques – et l’allemand ThyssenKrupp cherchent aussi à sortir de la tourmente.

Rénovation des 68 ascenseurs de l’Empire State Building

Le patron d’Otis adopte alors deux stratégies: d’une part, il renforce les services dans les pays occidentaux, ce qui lui vaut de décrocher le contrat très convoité de rénovation des 68 ascenseurs de l’Empire State Building – 10 millions d’employés et de touristes à transporter chaque année; d’autre part, il renforce la présence du groupe américain dans les pays émergents. En Chine notamment. Le pays achète aujourd’hui deux tiers des ascenseurs et escalators du marché – 350.000 unités, contre 12.000 aux États-Unis -, et Otis y compte désormais cinq usines. Il investit également en Inde, au Brésil – dans la perspective de la Coupe du monde de football de 2014 et des Jeux Olympiques de 2016 -, et en Russie. « Ce sont des pays neufs, très orientés vers l’environnement. J’ai découvert par exemple l’obsession écologique du maire de Moscou, sa volonté de moderniser le parc de sa ville datant des années 70 ». Didier Michaud-Daniel y défend le GeN2, l’ascenseur “propre” – 75% d’économie d’énergie par rapport à un ascenseur classique. Plus léger donc plus rapide, et silencieux, il est équipé de courroies plates qui remplacent les câbles en acier.

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Otis est aujourd’hui présent dans 200 pays, et Didier Michaud-Daniel revendique le cosmopolitisme de son entreprise, avec huit nationalités différentes au sein de son comité exécutif de 16 membres. Les francophones sont nombreux au sein du conglomérat: Louis Chênevert, le PDG de United Technologies, est québécois, tout comme Alain Bellemare, le dirigeant de la filiale Hamilton Sundstrand. Le patron de Carrier, Geraud Darnis est français… et le prédécesseur de Didier Michaud-Daniel, Ari Bousbib, est d’origine marocaine. « Il y a certainement un héritage français que l’on doit à Hubert Faure ». A la tête d’Otis Monde de 1975 à 1981, ce dernier reste une figure emblématique au sein l’entreprise. « Un homme brillant, je l’ai rencontré à Londres, il passait au bureau raconter des anecdotes. Il me parlait de l’époque où les responsables d’Otis partaient visiter les pays dont ils étaient en charge… en bateau, pendant trois mois! »

Une note nostalgique qui fait sourire Didier Michaud-Daniel, lui qui voyage autour du monde la moitié de l’année. « J’ai la chance d’aller visiter nos plus belles réalisations. Je vais aussi beaucoup sur le terrain, dans les usines et je laisse nos employés me poser toutes les questions qu’ils souhaitent ». Les interrogations sur la sécurité reviennent souvent. Avec 1,7 million d’ascenseurs à entretenir partout dans le monde, la crainte de l’accident est omniprésente. « Chaque drame est inacceptable. C’est toujours ma première réaction. La sécurité est évidemment notre priorité ». Il ne commentera pas l’accident mortel survenu en décembre dans l’immeuble Y&R de Manhattan, l’ascenseur défaillant n’étant pas de fabrication Otis.

Dans ses rares moments de détente, Didier Michaud-Daniel s’octroie une pause télévision pour regarder le Tournoi des Six Nations. En bon Auvergnat qui se respecte, cet ancien rugbyman de 1,92m ne rate pas une finale. « C’est une vraie passion alors pendant 1h30 de match, j’oublie tout! » Courte pause, car l’agenda du Boss est bien rempli: l’Europe, le Panama, le Canada et la Chine… il espère atteindre de nouvelles hauteurs, toujours en ascenseur.

Crédit photo: Derek Dudek Studio/Otis

Refermer "L'Auberge Espagnole" à New York, une "évidence"

En 2002, l’aventure de « L’Auberge Espagnole » commençait à Barcelone. Dix ans plus tard, elle se termine à New York, dans le quartier de Chinatown plus précisément. Pour écrire le troisième et dernier volet de la trilogie à succès – volet marqué par le retour d’Audrey Tautou – son réalisteur Cédric Klapisch a passé plusieurs mois dans la ville qu’il a découverte dans les années 80, quand il était étudiant en cinéma à New York University (NYU). Il répond aux questions de French Morning.

French Morning : Lors de notre dernière rencontre (voir vidéo ci-dessous) au printemps, vous aviez évoqué cette envie de tourner à New York. Et vous revoilà six mois plus tard, New Yorkais de passage. Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir ?

Cédric Klapisch: L’envie de filmer New York qui traîne depuis que j’y ai fait mes études en cinéma.

FM: Quelles impressions retirez-vous de ces quelques mois passés à New York ?

CK: Ça a été particulièrement enrichissant et actif pour moi et mon projet de film. Le cliché qui veut que Manhattan est un endroit énergisant est vrai. Aller au supermarché ou à l’école chercher son enfant devient une aventure pour nous autres Français et c’est vrai que tout dans cette ville donne la pêche. C’est une sorte de privilège de ne pas se sentir touriste ici et d’avoir un quotidien enrichi par la vie à New York.

FM: La ville a-t-elle beaucoup changé depuis votre premier séjour ?

CK : La première fois que je suis venu à New York, j’avais 18 ans (il y a plus de trente ans…). Oui, la ville a énormément changé depuis. Elle est moins dangereuse, moins glauque, moins violente, moins folle (donc aussi moins drôle), plus embourgeoisée, plus chic, plus touristique. J’ai été étudiant à la NYU Film School de 23 à 25 ans, de 1983 à 1985. L’avenue A était assez peu recommandée. Alphabet City était le repaire des dealers de crack et des immeubles incendiés qui donnait un côté Beyrouth détruit à l’East Village. Je me souviens que sur la 2ème avenue, entre la 7ème et la 14ème rue, on devait enjamber les corps de SDF tellement il y en avait. Tompkins Square était assez dangereux surtout la nuit. Ça m’a fait drôle parce qu’aujourd’hui c’est le parc où j’emmène mon fils de 4 ans en toute tranquillité. Aujourd’hui, les gens disent que “la ville est plus propre” depuis Giuliani, plus solidaire et communautaire depuis le 11-Septembre, et plus verte depuis Bloomberg…

FM: Dans quel quartier aviez-vous élu domicile ?

CK: Dans les années 80, j’habitais l’East Village, et là, j’ai habité le Lower East Side, vers Chinatown.

FM: Qu’y avez-vous le plus apprécié ?

CK: L’enthousiasme des gens. Le côté “positif” américain qui contraste avec le coté râleur et jamais satisfait des Parisiens. Il y a aussi un mélange entre un côté civique et un sens de la solidarité qu’on ne trouve plus vraiment à Paris. Et également ce côté éclectique et multiethnique unique au monde, sans doute.

FM: La suite des aventures des protagonistes de “L’Auberge Espagnole” et des “Poupées Russes” se fera donc à New York?

CK: Ca va se passer entre Paris (un peu) et New York (beaucoup). New York, c’est la ville des villes, ça me semblait être une évidence de terminer cette trilogie là-bas.

FM: Pouvez-nous parler un peu de ce troisième volet ? Audrey Tautou va-t-elle faire son retour parmi les personnages principaux de l’histoire ?

CK: Oui, il y aura Audrey Tautou, Cécile de France, Romain Duris et Kelly Reilly. Et non, je ne vais rien dire de plus.

FM: Le titre “Casse-tête chinois” est-il confirmé ?

CK: Oui. Ça se passera autour de Chinatown. D’où le titre !

FM: Le tournage est-il prévu pour cette année ?

CK: Ce sera en septembre, octobre et novembre 2012.