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J'ai épousé un(e) Américain(e) pour la green card

Nous l’appellerons Jean. A 22 ans, ce Français veut travailler dans le cinéma. Il décide de partir à New York en 2009. Dans une boîte de nuit, il rencontre Lauren, New-yorkaise de 21 ans. Une semaine plus tard, autour d’un brunch, Jean lâche le mot magique. « Je lui dis que j’aimerais faire un faux mariage, que je connais des personnes, notamment des filles russes, qui ont payé $10.000 voire $20 000 pour le faire. On en parlait en rigolant ». Il se trouve d’ailleurs qu’un homme a déjà proposé à Lauren $35.000 pour un mariage blanc. Elle a refusé. « Il était répugnant » disait-elle.
Trois jours passent et Lauren reparle du sujet. « Elle me dit qu’elle serait prête à le faire pour moi, gratuitement. Elle voulait juste que je paie une lune de miel à Las Vegas ». L’Américaine semble avoir le béguin pour le frenchy. Il saisit cette « occasion en or ».
Pour ces immigrés qui veulent décrocher l’Amérique à tout prix, le mariage blanc est un recours possible mais pas toujours avoué. Comme beaucoup, les Français se laissent tenter. En 2010, l’U.S. Citizenship and Immigration Services (USCIS) a comptabilisé 1.343 formulaires I-130 (« Petition for Alien Relative ») impliquant des Français. Plus de 83% ont été acceptés cette année-là. Depuis 2005, 467 « dossiers français » ont été rejetés et seulement seize ont été transmis au bureau des fraudes.
Pour les faux couples que nous avons rencontrés – et dont nous avons modifié le nom, l’age et certains élements biographiques – le chemin est parsemé d’embûches administratives, de mensonges et de demi-vérités. Nous retrouvons Jean. Au moment de son pacte avec Lauren,  il lui reste à peine deux mois pour orchestrer son mariage – il est titulaire d’un visa de touriste. « J’ai dit la vérité à mes parents contrairement à Lauren». Le couple prend contact avec un avocat et lance le processus d’immigration. Première étape : remplir le formulaire I-130. « Il faut mentir à l’avocat et ne jamais sous-entendre que c’est un faux mariage, insiste-t-il. La date pour le mariage doit être bien calculée car se marier au bout d’un mois alors qu’on n’est jamais allé aux Etats-Unis, ce n’est pas crédible ». Jean a déjà fait plusieurs allers-retours à New York. Le couple falsifie donc facilement la date de leur rencontre pour la rendre plus ancienne.
Après le passage à la Mairie, un mois et demi est nécessaire pour rassembler tous les papiers obligatoires pour l’immigrant : certificat de naissance, passeport, acte de mariage et un bilan de santé complet fait sur le sol américain. De nos jours, le service d’immigration accorde presque « systématiquement un ajusted status à l’étranger pour lui permettre de rester le temps que la procédure soit finalisée », explique Maître Pierre Georges Bonnefil, avocat spécialisé. Jean l’obtient. Environ quatre mois après le mariage, le gouvernement envoie au couple une date et une heure par courrier. C’est ainsi que, dix jours plus tard, arrive l’étape la plus importante: l’interview.
Faux albums de famille
Il y a une dizaine d’années, la carte verte arrivait seulement trois mois après le mariage. « Mais l’immigration a constaté trop de fraudes et a complexifié le processus » rappelle Maître Bonnefil. L’interview et l’obligation de rester mariés au moins deux ans pour obtenir la résidence conditionnelle ont donc été ajoutées. Jean et Lauren s’y sont préparés pendant plusieurs semaines. « Ca devenait comme un jeu pour nous ». Numéro de téléphone, nombre de frères et sœurs, profession des parents, animaux de compagnie ou encore de quel côté du lit chacun dort. Aucun détail n’est laissé au hasard.
Autre préparatif à ne pas négliger : les albums photo à présenter à l’officier de l’Immigration. Une réception a été donnée chez les parents de Lauren un mois après le mariage pour que Jean fasse la connaissance de sa belle famille et, surtout, réaliser un album. « L’avocat a toujours insisté » sur ce point. « On a du en faire quatre avec famille, amis et photos de vacances, le tout décoré et annoté de petits mots ».
Questions pointues
« Le 8ème étage du Federal Plaza sur Broadway », Jean s’en souvient encore parfaitement. L’avocat, qui les accompagne sur place, sert de coach de dernière minute avant l’arrivée de l’examinateur. Au bout de vingt minutes, le couple sort confiant. Le plus dur est passé. Si trop d’erreurs sont commises, l’homme et la femme sont séparés et une centaine de questions plus pointues sont posées lors de la redoutable Stokes Interview. Les services de l’Immigration peuvent offrir une deuxième chance à ceux qui ont raté le premier entretien. Mais pas une de plus.
Si le dossier est accepté, la carte verte tant convoitée arrive au plus tard deux mois après. Cette version expire au bout de deux ans. Et c’est 90 jours avant la date butoir que le formulaire I-751 est envoyé pour vérifier que les conjoints sont toujours ensemble. Après vérification, l’immigré reçoit la green card valable 10 ans. « C’est à ce moment là que les couples qui ont fait un business wedding divorcent » explique Maître Bonnefil.
« C’est illégal et dangereux »
Dans un mariage blanc, tout repose sur la confiance, surtout lorsqu’une somme d’argent est en jeu. Lorsque le conjoint américain est un proche, cette magouille peut détruire une amitié. C’est le cas de Cécile, arrivée à New York en 1996 à l’âge de 26 ans. Lorsque son employeur lui annonce qu’il ne peut plus la sponsoriser, elle décide de rester et propose un mariage blanc à un ami américain. Toutes les démarches sont validées mais, au bout de six mois, le couple se fâche et divorce. Cécile n’obtient donc pas de carte verte. Elle se fait finalement sponsoriser par un autre travail et se remariera quelques mois plus tard, cette fois par amour. « Aujourd’hui, je ne le referai pas, dit-elle à propos de son mariage blanc. C’est un moyen rapide et efficace, mais qui nous lie à l’autre personne, ce qui peut amener parfois de gros problèmes de responsabilité. Mieux vaut essayer la loterie ! »
« C’est illégal et dangereux », voilà l’avertissement que donne Maître Bonnefil à ses clients. Comme beaucoup d’avocats aux Etats-Unis, il prend « toujours soin de rappeler les lignes du Formulaire I-130 expliquant les risques d’un Marriage Based Green Card ». En 20 ans de carrière, il dit avoir déjà refusé des couples qui lui semblaient « faux ». Les deux conjoints risquent beaucoup si la fraude est révélée par l’Immigration. Les conséquences pour l’étranger sont plus lourdes : possible passage en prison, puis déportation et une interdiction d’entrée sur le territoire américain pour 10 ans minimum. Le citoyen américain, quant à lui, risque jusqu’à cinq ans de prison et $250.000 d’amende.
Pour sa part, Jean compte divorcer prochainement. Le Français est conscient de la chance qu’il a eue en rencontrant Lauren. Mais il se rend compte qu’il était aussi dans une situation de dépendance vis-à-vis d’elle pendant près de deux ans. « Il suffisait qu’elle décide de divorcer et j’étais bon pour tout recommencer ».
 

En Amérique du nord, c'est Martine Aubry qui remporte les primaires

Les Français d’Amérique le montrent encore une fois, ils ne votent pas comme l’Hexagone. Au deuxième tour des primaires socialistes comme au premier, c’est Martine Aubry qu’ils ont préférée. Sur les 929 votants qui se sont déplacés dans les bureaux de votes ce samedi 15 octobre, la maire de Lille a obtenu 56,9% des voix, contre 43,1% pour François Hollande. Autrement dit l’exact contraire des résultats de la France. Le président du Conseil Général est devancé dans tous les bureaux de vote, sauf à Washington -où le vote a été très serré- et à Los Angeles.
Dans toutes les sections, même si la participation reste faible, elle a été plus forte qu’au premier tour: seuls 624 sympathisants avaient voté le samedi 8 octobre, contre 929 pour le deuxième tour. A New York notamment, le deuxième tour a mobilisé plus de monde. 229 Français se sont déplacés, soit 75% de plus qu’au premier tour. Martine Aubry y a récolté 57,6% des voix, une large victoire par rapport aux 42,4% de François Hollande.
” Ce deuxième tour est une réussite pour nous, car beaucoup de nouveaux votants se sont manifestés” commente Julien Ducourneau, secrétaire de la section de New York du parti socialiste. D’après lui, les primaires auront fait connaître cette section auprès des sympathisants. “Maintenant que des liens se sont formés, la prochaine étape, c’est la création d’une cellule new-yorkaise pour la présidentielle”, affirme le militant socialiste. Qui assure que malgré les résultats obtenus à New York, la section soutient désormais totalement le vainqueur François Hollande.

Martine Aubry en tête aux US, Hollande à LA

Les Français d’Amérique le montrent encore une fois, ils ne votent pas comme l’Hexagone. Au deuxième tour des primaires socialistes comme au premier, c’est Martine Aubry qu’ils ont préférée. Sur les 929 votants qui se sont déplacés dans les bureaux de votes ce samedi 15 octobre, la maire de Lille a obtenu 56,9% des voix, contre 43,1% pour François Hollande. Autrement dit l’exact contraire des résultats de la France. Le président du Conseil Général est devancé dans tous les bureaux de vote, sauf à Washington -où le vote a été très serré- et à Los Angeles où Francois Hollande l’emporte à 67%.
Dans toutes les sections, même si la participation reste faible, elle a été plus forte qu’au premier tour: seuls 624 sympathisants avaient voté le samedi 8 octobre, contre 929 pour le deuxième tour. A New York notamment, le deuxième tour a mobilisé plus de monde. 229 Français se sont déplacés, soit 75% de plus qu’au premier tour. Martine Aubry y a récolté 57,6% des voix, contre 42,4% à François Hollande.
” Ce deuxième tour est une réussite pour nous, car beaucoup de nouveaux votants se sont manifestés” commente Julien Ducourneau, secrétaire de la section de New York du parti socialiste. D’après lui, les primaires auront fait connaître cette section auprès des sympathisants. “Maintenant que des liens se sont formés, la prochaine étape, c’est la création d’une cellule new-yorkaise pour la présidentielle”, affirme le militant socialiste. Qui assure que malgré les résultats obtenus à New York, la section soutient désormais totalement le vainqueur François Hollande.

Dans une chambre avec Sophie Calle

Tout à la fois photographe, plasticienne, vidéaste et écrivaine, c’est peut-être la plus populaire et la plus controversée de nos artistes contemporaines. Avec son exploration inlassable de l’intime et ses méthodes peu orthodoxes, il faut dire que Sophie Calle a l’art de faire parler d’elle.
Qu’elle invite des inconnus à dormir dans son lit, qu’elle file des touristes dans les rues de Venise, qu’elle soit femme de chambre infiltrée ou strip-teaseuse d’un jour, sa vie, réelle ou fantasmée est souvent la matière première d’une oeuvre provocante, exposée depuis 30 ans dans les hauts lieux de l’Art Contemporain (Beaubourg, MoMa, Biennale de Venise…).
Interrogeant à nouveaux les limites poreuses entre sphère publique et sphère privée, Sophie Calle vous convie cette fois au luxueux Lowell Hotel, dans le cadre du festival Crossing the Line, organisé par la FIAF. Depuis jeudi 13 à minuit et jusqu’au dimanche 16, minuit, la porte de sa chambre est ouverte au public. Les objets fétiches de l’artistes y sont “exposés”, invitant le spectateur à imaginer les secrets d’une vie, (plus si secrète que ça?).
La curiosité vous pique, vous vous sentez un peu voyeur ? Rassurez vous, vous n’êtes que le pion d’une oeuvre d’art conceptuel. Ou bien alors, sa pièce maîtresse.
Sophie Calle, Room.
Jusqu’au dimanche 16 octobre, minuit, The Lowell Hotel, 28 East 63rd Street.

Apprenez à cuisiner un magret de canard rôti aux choux et fruits secs

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Le cuisinier Pascal Condominé, du restaurant Le singe vert, situé dans le quartier de Chelsea, nous livre sa recette perso pour faire le meilleur magret de canard aux choux et fruits secs. Tous aux fourneaux!

MAGRET DE CANARD ROTI AUX CHOUX ET FRUITS SECS

Pour 4 personnes

Ingrédients
4 magrets de canard
1 demi chou rouge
1 demi chou vert
1 pomme Granny Smith
100 mL de gras de canard
Sel
Poivre
La sauce
300 mL de vin rouge
100 mL de vinaigre de balsamique
500 mL de fond de veau
100 g de cerises sèches ou autre fruit sec
Couper les 2 choux en fines lamelles
Faire suer le chou rouge à la graisse de canard dans un grand sautoir. Ajouter le chou vert lorsque le chou rouge est
encore un peu craquant. Ajouter la pomme verte coupée en tranches 5 minutes après. Assaisonner avec du sel et du poivre. Faire cuire le tout 5 minute à feu doux.
La sauce
Dans une casserole, faire réduire le vin rouge et le vinaigre de ¾
Ajouter le fond de veau et les fruits secs. Faire reduire de moitié
Assaisonner avec du sel et du poivre
Le canard
Dans un sautoir chaud et sec, saisir les magrets de canard, côté gras en premier. Faire cuire à feu doux jusqu’à ce que la peau soit bien colorée. Assaisonner avec du sel et du poivre.
Saisir ensuite le côté chair a feu vif pendant 1 minute, puis a feu doux pendant 2 minutes.
La présentation
Dans une assiette, disposer le mélange de chou au centre de manière à former une bande.  Disposer le magret de canard au dessus.
Napper de sauce tout autour du canard afin que la peau reste croustillante.
Restaurant Le Singe Vert
160 7th Avenue
New York, NY 10011-1813
(212) 366-4100

Passez la nuit avec France-Galles

Le XV de France en demi-finale de la coupe du monde de rugby: un match à ne pas rater! Ce qui n’est pas évident avec le décalage horaire entre les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande: à New York, le match sera diffusé à 4h du matin dans la nuit de vendredi 14 octobre à samedi 15 octobre. Pas de panique, les amateurs de rugby pourront tout de même le voir en direct. La première solution: la télévision. C’est la chaîne Universal Sports qui diffusera le match à 4h du matin en direct et à 17h le lendemain. Il est également possible de regarder le match par internet. La diffusion sera payante et à la demande, à un tarif assez élevé: $29,90 par match!
Et pour ceux qui préfèrent l’ambiance conviviale des bars ou le prix -plus raisonnable- d’un verre à celui de l’abonnement télé, quelques bars resteront ouverts spécialement pour le match. Voici une sélection de nos préférés:
Opia: Les propriétaires français, Antoine et Frédéric, ouvriront leur restaurant et bar lounge pour l’occasion. Venez soutenir notre équipe nationale dans une ambiance calme, très éloignée de celle des pubs. 130 East 57th street at Lexington Avenue. Tel: 212 688 3939
La Provence en boîte: le patron de ce restaurant français reste ouvert pour soutenir le XV de France. Au menu: les incontournables omelette, croissants, vin, bière et café.  263 Smith street, Brooklyn. Tel: 718 797 0707
Mac Cormack : Bières et vins vous feront passer un match agréable dans ce pub irlandais. Avertissement: les clients risquent d’être plus nombreux à soutenir le Pays de Galles…  365 3rd avenue, entre la 26ème et la 27ème rue. Tel: 212 683-0911
The Australian: Ce bar et restaurant australien diffuse la quasi-totalité des matches de la coupe du monde. Il faut arriver tôt: le bar n’accepte plus d’entrée à partir de 3h30. 20 West 38th street. Tel: 212 869 8601
The Red Lion: Un bar sportif connu pour ses diffusions de matches. Mieux vaut arriver tôt également, car il risque d’y avoir beaucoup de monde. 151 Bleecker street. Tel: 212 260 9797.
Bon match!

La pensée américaine en chemin pour la France

Le monde intellectuel français commence à s’ouvrir aux auteurs américains: leurs idées sont de plus en plus écoutées dans l’Hexagone. C’est en tout cas la théorie que défend François Cusset, historien des idées, professeur de civilisation américaine à l’université Paris X. Mardi 18 octobre à 19h, à la maison française de NYU, l’historien donnera une conférence intitulée “The Feedback story: American Theory travels to France”.  Durant cette conférence, François Cusset se penchera sur l’ouverture de la pensée française aux intellectuels américains advenue ces dernières années. Un phénomène assez récent et encore souvent méconnu.
François Cusset est l’auteur de plusieurs livres, dont Queers critics: La littérature française déshabillée par ses homo-lecteurs, et French Theory, Foucault, Derrida, Deleuze & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis. Il est l’ancien responsable du bureau du livre français à New York.
“The feedback story: American Theory travels to France”, mardi 18 octobre de 19h à 20h30. Maison Française de NYU, 16 Washington Mews, at Univ. Pl. & 8th street.

Quand l'intelligentsia française débarque à NYC

Qui sont nos penseurs français de premier plan ? Qu’ont-ils à dire sur le monde contemporain à leurs homologues américains ? Ces questions semblaient trouver peu d’écho outre-Atlantique jusqu’à l’arrivée du Festival Walls and Bridges. Soutenu par le Conseil de la Création Artistique (dirigé par Marin Karmitz), l’évènement promeut la pensée hexagonale à travers une démarche en forme d’échanges où se rencontrent intellectuels et artistes français et américains. Un décloisonnement nécessaire et fécond, qui mixe débats, cirque, danse, théâtre, projections et cet automne… pique-nique gastronomique.
On est loin en effet de la conférence ronflante ou de l’exposé académique : «Il ne s’agit pas simplement d’amener les intellectuels français ici, mais de créer des réseaux» commente Guy Walter, tête chercheuse et défricheur d’idées, président du festival et directeur de la très énergique Villa Gillet de Lyon. Au préalable, une exploration attentive et méthodique des sujets qui alimentent aujourd’hui la sphère intellectuelle new-yorkaise et un objectif simple bien qu’ambitieux: « faire en sorte que les gens se parlent ».
Mission accomplie pour Walls and Bridges. Estampillé « Best of the Fests » par Time Out NY, les deux premières éditions ont drainé un public enthousiaste et curieux, dans une multitude de lieux partenaires dont la NY Public Library, l’Invisible Dog Art Center de Brooklyn ou le Joe’s Pub.
Cette troisième saison mettra à contribution une trentaine d’intervenants et pas des moindres. Parmi eux: Hélène Cixous, Judith Butler, Catherine Millet, Dany Glover, Etienne Klein, Dany Laferrière…  On y parlera Beauté, Neurosciences, Espace-Temps et plus particulièrement Infinites Affinities. Cette thématique fera l’objet de sessions spéciales parrainées par les philosophe Avital Ronell (la femme la plus dangereuse des Etats-Unis selon le Research Magazine) et Francois Noudelman (France). Quelles sont ces affinités, électives aurait dit Goethe, qui font se rencontrer (ou pas) individus, espèces, cultures, genres ou idées ?
Débats et rencontres donc, mais aussi deux jours de spectacles vivants aussi variés que réjouissants. Fruit d’une étroite collaboration avec Les Subsistances, laboratoire de recherche créative basé à Lyon et l’Institut de France, ces deux jours ouvriront une fenêtre sur ce qui ce fait de plus innovant en matière de création française. A cette occasion, cinq compagnies (danse, théâtre, cirque) se relaieront pour faire leur première à New York.
Si « les hommes construisent des murs et pas assez de ponts » (dixit Issac Newton), Walls and Bridges apparaît comme une tentative audacieuse de déconstruction… constructive. De quoi redorer le blason intellectuel français auprès du public américain. Au terme de cette ultime saison 2011, le festival new-yorkais s’annualisera en 2012 et deviendra pour sa version française à la Villa Gillet, les Premières Assises des Sciences Sociales. A suivre.
Walls and Bridges, du 19 au 28 octobre 2011. Accès gratuit ( à l’exclusion de “A Tale of two chefs”, et des événement acceuillis par le NYPL) réservation conseillée.
Programme complet sur www.wallsandbridges.net
La sélection de French Morning :
Beauty Contest : cette discussion/performance ouvrira les festivités en interrogeant la notion de Beauté et ses constructions sociales. Avec la participation de : François Chaignaud | France / historien, choréographe et danceur Jon-Jon Goulian | USA / écrivain Silke Grabinger | Autriche / danceur et chorégraphe Salette Gressett | USA / Producteur de Spectacles vivants.
Mercredi, 19 octobre, 6.30 pm, The Austria Cultural Center. Entrée gratuite
A Tale of Two Chefs : le jeune Chef français Mathieu Rostaing Tayard ( listé parmi le Top 10 des jeunes chefs européens par le Wall Street Journal) à ouvert, à Lyon, le 126. Ce restaurant-concept propose chaque jour un nouveau menu gastronomique accessible financièrement parlant au commun des mortels. Il concevra en direct et aux cotés du chef américain Brian Leth une “lunch box special” pour un pique-nique gastromique  et transatlantique. L’occasion aussi de discuter cuisine avec deux des meilleurs Chefs de leur génération.
Avec la participation de : Brian Leth (Etats-Unis) et Mathieu Rostaing Tayard (France).
20$, sur ré[email protected]
Samedi 22 octobre de 12pm à 3pm, The Invisible Dog Art Center.
Playing with Cinema, projection-performance : des artistes américains utiliseront des séquences de films français ( Melville, Godard, Tati ou Demi) comme base de leurs performances afin d’explorer les tensions entre image et corps et les affinités entre imagination du réalisateur et du performeur.
Samedi 22 octobre à 6.30 pm, The Invisible Dog Art Center. Entrée gratuite
Stranger Strangers : 4 performeurs français font leur première à NYC. Avec notamment: Bring Home the Bacon ! par La Scabreuse : mêlant jonglerie et dance, cette performance explorera l’attraction-repulsion qu’exerce  le cochon sur l’Homme. Coincidence par Adrien M. et Claire B. : du cirque digital en 3D pour une performance entre rêve et réalité.
Samedi 22 octobre, 9pm, The Invisible Dog Center. Entrée gratuite
Please Kill Me, a Punk Musical Show, par Mathieu Bauer: adaptation de l’ouvrage éponyme de Legs McNeil sur le mouvement  punk, Please Kill Me retrace l’histoire des icones terribles du punk (Dee Dee Ramones, Patty Smith, Iggy Pop…) à travers leurs plus folles anecdotes et leurs chansons emblématiques.
Dimanche 23 octobre, 6.30pm, The Invisible Dog Art Center. Gratuit, réservation fortement conseillée.
Disruptive Kinship, discussion, avec la participation (exceptionnelle) de Judith Butler, Hélène Cixous et Avital Ronell : trois des plus grandes figures de la philosophie contemporaine et du féminisme discuteront la notion d’Affinité.
Lundi 24 octobre, 6pm, The New School, Theresa Lang Center. Gratuit, réservation fortement conseillée.
 
 

Plutôt Mega Store ou Vintage Market ?

Ouverture du nouveau mega-giga-super store Uniqlo
Qui aurait pu passer à côté de l’info ? Après des mois de teasing et de tapage publicitaire intensifs, l’enseigne japonaise Uniqlo ouvrira sa boutique-vitrine sur la 5th Avenue, ce vendredi 14.
Enfin ! Vous allez pouvoir vous perdre  dans le dédale de 8.000 mètres carré de cet eden du ‘casual’ épuré… essayer tous les pulls en cachemire qu’il vous plaira dans ses 100 cabines… monter-descendre, puis re-monter et re-descendre ses 3 étages  (dont un exclusivement consacré au cachemire, puisqu’on en parle) ou bien encore explorer l’espace Uniqlo Innovation Project. Cette nouvelle ligne futuriste propose des vêtements conçus pour être à la fois fashion et fonctionnels, dont ce curieux specimen : une veste à fermeture Eclair qui n’a pas besoin d’etre “dézippée” pour s’enlever…vous me suivez?  Magique.
Bref, pour fêter ça, Shin Odake, President Directeur Général d’Uniqlo U.S a decidé d’être généreux avec sa précieuse clientèle en proposant des prix “spécial ouverture”: Jeans “skiny fit” à seulement $9,90 pulls cachemire femmes (un succès retentissant de la marque) à $49.90 (au lieu de $89.90) et à $59.90 (au lieu de $99.90) pour les hommes / t-shirt manches longues “Heattech” à $12.90 veste d’hiver ultra-légère à $59.90.
Sans compter le 3eme étage intégralement consacré aux promos.
Au cas où vous survivriez à la foule attendue pour ce week-end inaugural, notez  qu’un autre magasin Uniqlo ouvrira ses portes le 21 octobre sur la 34th rue. A bon entendeur.
Uniqlo, 666 Fifth Avenue between 52nd et 53rd Streets.
Brooklyn Vintage Crawl
Pour ceux qui préfèrent la douce nonchalance brooklynienne à l’hystérie collective de Fifth Avenue, la pièce rare à l’article en série, le Brooklyn Vintage Crawl se tiendra dimanche 16 octobre à Williamsburg et Green Point. Créée par  deux “vintage addicts”, l’événement associe les plus jolies boutiques du coin pour vous proposer une journée “bonnes affaires”. Idéal pour dénicher une veste en cuir de grande marque ou une robe de créateur à prix cassé. Fox&Fawn ou Le Grand Strip, par exemple offriront des remises de -25%. Le plan et la liste des boutiques partenaires sont téléchargeables ici. Une ballade dominicale sympa autant qu’un vrai bon plan shopping.
Brooklyn Vintage Crawl, dimanche 16, noon to 6pm.

Deuxième tour des primaires: comment voter à New York

On prend les mêmes (ou presque) et on recommence… Samedi 15 octobre, c’est le deuxième tour des primaires socialistes aux Etats-Unis! Le bureau de New York, situé à Times Square, au croisement de  Broadway et de la 47ème rue, sera ouvert de 9h à 19h. Les sympathisants de gauche pourront choisir entre Martine Aubry et François Hollande pour désigner le candidat socialiste qu’ils veulent voir se présenter à la présidentielle. Au premier tour à New York, c’est Martine Aubry qui est arrivée en tête avec 40,4% des suffrages. François Hollande était en deuxième position avec 36,8%. Un résultat différent de celui de l’Hexagone, dans lequel François Hollande devançait la première secrétaire.
Samedi 8 octobre,  131 personnes s’étaient déplacées pour voter dans le bureau de New York. En tout, 624 personnes se sont déplacées aux Etats-Unis et au Canada. Un résultat “décevant” pour Julien Ducourneau, secrétaire de la section de New York du parti socialiste, qui espère une plus forte mobilisation au second tour. Pour participer, il faut être inscrit au consulat de New York au 31 décembre 2010, signer une charte d’addhésion aux valeurs de la gauche et s’acquitter de la somme de $2.
Deuxième tour des primaires, samedi 15 octobre de 9h à 19h. Hôtel W Time Square, 5ème étage. 1567 Broadway (entrée sur la 47ème rue).

Love in l'Amérique

Non, cette nouvelle chronique ne s’appellera pas Sex in the City… De temps en temps cette rédaction sait ne pas céder à la facilité. Mais c’est bien de «sex» et de New York qu’il va s’agir ici avec cette chronique qu’on a donc nommée «Love in New York». Une fois par mois, Thérèse Harcot-Jacob nous parlera donc de couple, amour, sexualité, (bref que des mots-clefs qui vont faire s’envoler le «ranking» de votre site préféré sur Google)…
Venue de Belgique, Thérèse est installée depuis un an à New York. Jeune mère de famille, diplômée de philosophie et de sexologie, elle a ouvert en arrivant à Manhattan un cabinet de «conseil en vie familiale, affective et sexuelle» où elle reçoit une clientèle de Francophones qui vivent ici. C’est sur cette expérience qu’elle basera sa chronique. Comme d’habitude à FM, pas question de diktat, de leçon de morale. Ni d’exclusivité: les commentaires sont là pour vous permettre de donner votre avis, réagir, protester. Les opinions ou les avis de Thérèse tranchent parfois avec le discours ambiant (voyez son livre «Pour une libération sexuelle véritable» et son site, , pour vous faire une idée). Mais ici il s’agira avant tout d’évoquer ces questions telles que les vivent les Français d’Amérique, qu’ils aient ou non décidé de traverser l’Atlantique par amour…
Pour sa première livraison, Thérèse Harcot-Jacob a choisi l’infidélité féminine. Parce qu’il n’y a pas que des DSK dans la vie.
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L’affaire DSK avait tout pour marcher de ce coté-ci de l’Atlantique: sexe, politique, argent. Mais surtout, elle surfait sur les clichés qu’on adore ici sur les hommes français. Tous infidèles! Sauf que… la réalité, en tout cas telle qu’elle frappe à la porte de mon cabinet, est tout autre. Ces derniers mois, un nombre impressionnant de jeunes Français sont venus me voir pour me parler de l’infidélité de…  leur femme ! Est-ce l’exception qui confirme la règle ? Peu m’importe, ce que je sais c’est qu’il existe dans cette ville des hommes fidèles à leur femme et leur engagement de mariage. Et si pour cette première chronique sur French Morning, on parlait d’eux? Laissons donc tomber les clichés et les Unes des tabloïds.
Amaigri, le teint blafard, cerné, il me dit d’une voix mal assurée : «ma femme couche avec un autre homme». Ultra rationnel, ce n’est pas le besoin de vengeance mais l’incompréhension qui l’envahit. «Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? On ne se dispute jamais. Je suis gentil avec elle. Elle est si mal à l’aise avec sa féminité… ». Son entrée en matière me suffit pour comprendre beaucoup. Mais il ne le sait pas encore. Plus tard il découvrira qu’affirmer son désaccord c’est se poser en tant que personne à part entière et refuser de se perdre dans la fusion ; que derrière le doux nom de « doudou » auquel il répond depuis tant d’années, se cache un besoin de sécurité qu’il tente de combler, perdant du même coup son pouvoir de séduction. Au lieu d’être gentil, il  vaut mieux être vrai et retrouver ainsi sa virilité perdue. Enfin, il y a des choses qui ne dépendent que de son épouse et qu’elle seule peut régler. Il a beau la complimenter tous les jours, si elle n’est pas convaincue de sa beauté, rien n’y fera. Dans une histoire de couple, il y a trois individus: lui, elle et leur relation. Souvent, c’est dans les situations dramatiques que l’on s’en rend compte.
Le drame, justement, c’est de réaliser qu’il n’a pas de prise sur elle : «ma femme est comme une droguée!». Et il a raison à deux niveaux. Physiquement, il y a effectivement un lien de dépendance qui se crée sous l’effet de l’ocytocine secrétée lors du rapport sexuel de manière plus élevé chez la femme. C’est un lien qui est trop souvent sous-estimé par ceux-là même qui mentionnent (de manière abusive) les effets de la testostérone pour justifier l’infidélité masculine ! Sous cet angle, on peut déjà dire que les femmes ne trompent pas les hommes comme ils le feraient. Le vécu est biologiquement différent. Mais ça n’aurait que peu d’importance si la femme n’attendait pas de la relation extra-conjugale qu’elle la sauve de ses problèmes relationnels et personnels. L’autre niveau est donc la charge affective qui se cache derrière l’infidélité ou comment la femme utilise son amant pour se sortir des difficultés de son mariage et compenser ses angoisses.  Une fois ses motivations inconscientes découvertes, elle peut tenter de trouver la manière la plus adaptée pour y répondre. C’est pourquoi, il me l’envoie.
« Jamais je n’aurais cru être capable de faire ça !» me dit-elle mi fière mi coupable. Je lui réponds que j’en suis convaincue. Ce ne serait certainement pas arrivé le cas contraire. Remarquons que les femmes sont toujours surprises d’être infidèle. Les hommes eux se rassurent.  « Aimer les femmes », c’est dans leur nature. Il existe encore un tabou sur le fonctionnement du fantasme qui amplifie le sentiment de culpabilité et enferme dans l’imaginaire jusqu’au jour où on « craque ». Pourtant, le secret des couples fidèles c’est d’oser se partager leurs désirs, même les plus intimes, pour les mettre au service de leur amour. Utilisez donc la moindre attirance pour communiquer à l’autre vos manques, vos déceptions, vos frustrations. Passez aux mots plutôt qu’aux actes. Dans ce domaine, ils seront toujours moins douloureux. Première étape, révélez directement votre ébranlement pour stopper court votre imagination: « il est pas mal du tout cet homme ». Deuxième étape, Messieurs, faites preuve d’humour et de légèreté : « quoi ? Celui avec ses chaussettes blanches ? ». Troisième étape, nommez la chose précise qui vous plait : « il me fait rire ». Quatrième étape, exprimez votre sentiment « je me suis sentie divertie». Cinquième étape, formulez à l’autre quel est votre besoin : « en ce moment j’ai besoin de nouveauté car la routine de notre couple m’étouffe ». Ainsi les bases d’un bon dialogue sont posées : « dis-moi, ce qui t’étouffe ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour changer ça ? ».
Ni les hommes, ni les femmes ne naissent fidèles. C’est un art qui requiert un certain savoir-faire et savoir-être. Ça s’apprend. J’observe que l’expérience certainement la plus douloureuse pour un couple peut être aussi l’occasion d’avancer vers une meilleure connaissance de soi et épanouir la relation à l’autre.
 

Monet, Lichtenstein et la cathédrale de Rouen

Claude Monet a peint de nombreux tableaux de la cathédrale de Rouen, et il n’a pas été le seul: Roy Lichtenstein s’est inspiré de ses travaux plus de 60 ans après. C’est pourquoi le Los Angeles County Museum of Art propose jusqu’au 1er janvier une exposition avec les tableaux de la cathédrale peints par ces deux artistes. L’occasion de comparer les styles très différents des deux peintres: l’impressionisme et le pop art.
Si Monet et Lichtenstein ont réalisé leurs tableaux de différents points de vue et à différents moments de la journée, c’est parce qu’ils s’intéressaient plus à la perception humaine qu’à la cathédrale en elle-même. Venez voir le résultats de leurs expérimentations! Le musée d’Orsay a prêté des oeuvres au Los Angeles Museum County of Art spécialement pour cette exposition.
Monet/Lichtenstein: Rouen Cathedrals, exposition jusqu’au 1er janvier au Los Angeles County Museum of Art:  5905 Wilshire Blvd. Ouvert de 12h à 20h le lundi, mardi et jeudi, de 12h à 21h le vendredi et de 11h à 20h le samedi et dimanche. Fermé le mercredi. Plein tarif: $15, tarif réduit: $10. Gratuit pour les moins de 18 ans. Réservez vos billets ici.