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Musique et danse mexicaine

L’UCR Mexican Folkloric Ensemble, Danse of Mexico et le URC Studio for Mexican Music and Danse vous propose d’assister à une performance artistique avec une forte collaboration entre danseurs et musiciens afin de rendre le spectacle toujours plus beau.
Quand ? Jeudi 2 juin, de 20h à 21h30
Où ? University Theatre de l’URC (cliquez ici pour voir le plan précis), à l’Université de Californie Riverside, 900 University Ave. Riverside, CA 92521
Combien ? $10, $8pour les étudiants et seniors, $6 pour les enfants
Pour plus d’informations, appelez au 951 827-3245

Si j'avais un marteau…

Installé depuis 18 ans à Santa Barbara, Laurent Colasse est l’exemple même du parcours réussi. Ancien laveur de voitures et serveur occasionnel pour un traiteur français, l’intéressé est aujourd’hui à la tête de sa propre société, «Nov8», fondée en 1998. Composée d’une petite équipe de 5 personnes, l’entreprise est leader mondial dans son domaine, à savoir la commercialisation d’un outil de survie automobile innovant, baptisé «ResQMe». Présenté sous la forme d’un porte-clés, il se compose d’une pointe en acier qui, en cas d’accident, vient briser les vitres du véhicule, ainsi que d’une lame inoxydable qui permet de couper nette une ceinture bloquée.
«J’ai eu cette idée fin 2001», explique ce Nantais d’origine. «A l’époque je travaillais pour la société néerlandaise Lifehammer, proposant des marteaux de secours, dont j’étais le distributeur sous licence aux Etats Unis. J’ai commencé à développer mon projet de porte-clés et je leur ai soumis l’idée, car je pensais qu’il était fondamental de faire une version réduite et pratique de cet outil de sauvetage. Mais Lifehammer n’y a pas cru.»
Déçu, Laurent Colasse range donc son projet dans un tiroir, jusqu’à ce qu’une société japonaise n’entre en contact avec lui au cours de l’année 2003 : «Cette entreprise m’a demandé si nous proposions un petit modèle de notre marteau, car elle voulait l’offrir à ses employés, suite au décès de trois salariés dont la voiture était tombée dans une rivière. Je leur ai parlé de mon projet, mais tout en leur indiquant que je ne pouvais leur fournir.»
Le Nantais voit donc s’éloigner ce client potentiel, mais découvre quelques mois plus tard, sur un salon professionnel, qu’une société de l’Indiana a développé le produit. «Il s’agissait d’une entreprise de fabrication de lances à incendie qui avait été contactée par le client japonais à qui j’avais parlé de l’idée.» Si Laurent Colasse comprend qu’il a été «court-circuité», il n’en prend toutefois pas ombrage, mais souligne tout de même au fabricant qu’il est à l’origine du concept.
Bien lui en prend, puisque le développeur du porte-clés, Bob Steingass, et l’entreprise de l’Indiana, n’entendent pas en assurer la commercialisation. «Ils ont apprécié nos échanges et ont reconnu qu’il s’agissait de mon idée. Nous avons donc conclu un accord. J’ai obtenu l’exclusivité mondiale sur le produit, mais en échange je devais les garder comme sous-traitants exclusifs et payer le dépôt des brevets.»
Les débuts ne sont toutefois pas faciles. Les difficultés, liées à la concurrence chinoise, mettent en péril son entreprise au cours de l’année 2004. Même s’il doit fermer les bureaux qu’il venait d’ouvrir en Floride, Laurent Colasse s’accroche. Son produit obtient ensuite plusieurs prix dans les salons mondiaux et commence à intéresser des clients prestigieux : «Les chaînes de magasins d’outillage et d’auto aux Etats Unis et au Canada ont passé des commandes de plus en plus importantes. J’ai même décroché un contrat en direct avec l’US Navy.»
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, début 2010 tous les brevets du ResQMe ont été transférés à son nom. Et 7 ans après le lancement de ce porte-clés révolutionnaire, «Nov8» écoule 350 000 unités du porte-clés chaque année à travers le monde (2 millions depuis le lancement), principalement en Amérique du Nord et dans les pays scandinaves : «C’est une solution de sécurité qui a du sens. Je ne comprends pas pourquoi les constructeurs automobiles n’ont pas encore pensé à en équiper les voitures. En effet, aux Etats Unis, 500 personnes meurent chaque année, prisonnières de leur véhicule.»
Le Nantais envisage même d’interpeller les législateurs américains sur cette solution de sécurité : «Il ne faut pas attendre un drame pour réagir. Ce porte-clés est une assurance-vie. Il aura du sens lorsqu’il sera obligatoire. Le but de ResQMe est d’aider la communauté. C’est ce qui me plaît dans cette aventure : être au service de la vie et de la protection des gens.»
Un discours qui séduit déjà le gouvernement, comme en témoigne l’intérêt de l’ambassadeur des Etats Unis aux Pays Bas. «En septembre prochain, il me remettra officiellement un certificat pour récompenser la qualité d’un produit réalisé par une entreprise américaine. Il s’agit d’une opportunité et d’une promotion commerciale, mais aussi d’une avancée pour la sécurité.»
En attendant cette cérémonie, le Nantais poursuit le développement de «Nov8» qu’il vient de doter de nouveaux locaux de 260 m2 au cœur de Santa Barbara. Et outre ResQMe, Laurent Colasse continue de vendre le traditionnel marteau de sécurité Lifehammer, ce qui lui permet d’afficher un chiffre d’affaires de 2,5 millions dollars par an.

Stéphane Cugnier

Théâtre court pour long plaisir

Le Summer Short Festival dure un mois et vous montrera toutes les facettes du théâtre sans vous ennuyer. Pas de longues tirades ou de temps mort, le rythme sera de rigueur pour divertir le public au maximum. Vous assisterez à des pièces très diverses, pour découvrir le plus de genre et de talents différents.
Quand ? Du 2 au 26 juin et du 30 juin au 3 juillet
Où ? The Adrienne Arsht Center (du 2 au 26 juin), 1444 Biscayne Boulevard, Miami, FL 33132-1430
The Broward Center (du 30 juin au 3 juillet), 201 SW 5th Ave, Fort Lauderdale, Florida
Combien ? $45
Pour plus d’informations et réserver vos places, cliquez ici.

Courez (ou marchez) pour Haïti

Enfilez vos baskets et préparez-vous à courir ou à marcher, selon votre envie, pour les amputées d’Haïti. L’important est d’être présent pour montrer son soutien et son engagement. Ensuite, un festival (Power of Unity) est organisé, réunissant  une multitude d’artistes.
Les coureurs seront les plus courageux car le départ est à 7h30 du matin. Pour les marcheurs, le départ est à 11h. Le Power of Unity Festival permettra ensuite à toute la famille de profiter du week-end dans un cadre joyeux tout en réalisant une bonne action. Les dons serviront à venir en aide aux invalides dû au tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Quand ? Samedi 4 juin, de 7h à 18h
Où ? North Miami Athletic Stadium, 2155 NE 151 St., North Miami, FL, 33162
Combien? $25
Pour plus d’informations, téléphonez au 305 3038835 ou cliquez ici.
Pour vous enregistrer, cliquez ici.

Duo classique pour performance artistique

Nadine Serra fait partie des sopranos américaines les plus prometteuses. Avec elle, une nouvelle génération de chanteuses latino entre à l’opéra et le bouleverse pour le meilleur.
Quand ? Samedi 4 juin, à 7h30
Où ? Au Gusman Concert Hall, University of Miami, 1314 Miller Drive, Coral Gables, FL 33124
Combien? $35, $30 pour les seniors, $10 pour les étudiants.

Les Bahamas à la fête

Avec ce festival, Grand Avenue devient les Bahamas. Vous aurez l’impression d’y être. Cet événement est devenu au fil des ans le rendez-vous incontournable de la communauté Bahaméene. De nombreuses activités pour les enfants seront disponibles comme écouter des histoires du pays ou réaliser des costumes typiques. Une parade colorée et énergique vous donnera envie de danser au rythme des tambours, des clochettes et des sifflets tandis que différents commerçants vous proposeront des repas typiques des Caraïbes. Une journée entre culture et joie de vivre !
Quand ? Du jeudi 2 au dimanche 5 juin 2011
Où ? Au Coconut Grove, Grand Avenue, Miami Floride
Combien ? Gratuit
Pour plus d’informations, cliquez ici.

Déferlante de son frenchie à New York

Les Déferlantes, c’est d’abord un festival d’Argeles sur Mer, petite ville méditerranéenne près de la frontière espagnole. Il rassemble durant trois jours de nombreux artistes aux styles très variés : Patrice, ZZ Top, Arcade Fire, Cali, Lily Wood and the Prick, Foals, Zazie, Aza, Two Door Cinema Club et bien d’autres. Mais avec Les déferlantes Export, les organisateurs souhaitent aller plus loin.

Le Festival veut devenir un pont musical entre les USA et la France. La programmation new yorkaise se veut d’ailleurs éclectique car mélange la pop envoutante d’AaRON aux rythmes gitans de Balbino Medellin. The TWO sera également du voyage avec sa fraicheur acoustique.

AaRON est sans doute le groupe le plus connu de ce concert. En tournée depuis la sortie de leur deuxième album (Birds in the Storm) en octobre dernier, le duo rencontre un vif succès et fait salle comble avec des concerts impressionnants et très travaillés visuellement. New York est pour eux une expérience excitante : « Le public est plus anglo-saxons même s’il y aura beaucoup de Français explique Olivier Coursier, le musicien du duo. Nous avions déjà joué à Londres et ça s’était très bien passé ».

The Two est d’abord une rencontre entre deux artistes, l’un magicien l’autre peintre, qui se retrouvent autour de la musique et créent un duo. Leur tournée rencontre son public sans difficulté, David et Ara passent du sud au nord de la France au gré des festivals et ils s’en réjouissent. L’idée d’exporter la musique française est selon eux une bonne démarche et ils apprécient ce festival à l’écoute. L’occasion pour le duo de faire découvrir son style propre en jouant ses compositions ainsi que des nouvelles, une autre palette des artistes.

Balbino Medellin est un chanteur parisien mais fortement influencé par ses origines catalanes. Son style gitan est très différent des autres groupes, et c’est justement ce qui fait la beauté du festival. « En chantant en français, je serai le plus exotique du concert» explique Balbino en riant, assurant ne pas montrer la France des cartes postales, mais plutôt « celle cachée, de la rue ». Il compte jouer plusieurs titres de son prochain album « Evangiles sauvages », aux accents plus rock mais toujours avec un discours et des paroles propre à la culture de la chanson française.

Chacun voit cette opportunité de jouer à New York comme un grand moment. La ville est très symbolique pour eux : terre musicale forte et de naissance de nombreux grands musiciens de la scène pop, rock ou folk américaine. La plupart y sont allés en touriste et ont apprécié la ville. Ara y a vécu 2 ans dans un atelier à Downtown, et si elle connaît très bien la Grosse Pomme, elle pense la redécouvrir: «Avant, j’y étais pour peindre et là ce sera pour la musique donc l’ambiance sera sans doute différente explique-t-elle. J’ai hâte de redécouvrir New York ! ». Pour Balbino, Ce concert sera une première à New York, et il a hâte de se mêler aux cultures de la ville : « Elle a la réputation d’être ouverte, j’aime ça ».

Et tous bien sûr adoreraient réaliser une tournée aux USA. « Forcément, nous voulons faire voyager notre musique, d’autant que nous avons  des influences anglo-saxonnes fortes raconte Olivier Coursier. Donc si on peut, on le fera ». Balbino Medellin, qui chante en français et est pour le coup loin du style anglo-saxon, pourrait bien avoir du succès aux USA au vu de la forte communauté hispanique. Il le sait et se ferait un plaisir d’y jouer en chantant espagnol, ce qu’il a déjà fait en tournant en Amérique Centrale. Pour The Two, ce concert peut être également l’endroit pour réaliser des rencontres : « il y aura certainement des gens importants dans le public et comme nous ne sommes pas attaché aux frontières, nous voulons nous ouvrir à toutes les opportunités » explique David.

Quand ? Le lundi 6 juin 2011, à 19h.

Où ? Le Poisson Rouge, 158 Bleecker Street, New York, NY 10012-1408

Combien ? Gratuit

Pour plus d’informations, cliquez ici.

Cyrille Aimée: la passion du jazz

Quand je l’ai retrouvée pour l’interviewer au Café Café sur Greene Street, je n’avais pas beaucoup de temps. Ce ne sera pas long, me suis-je dit: elle est jeune, elle n’aura pas grand chose à raconter. Je me trompais. Cyrille Aimée a de la passion et des histoires à revendre. Et je serais bien restée à les écouter toute la nuit, plus longtemps encore si elle s’était mise à chanter… Si vous voulez l’entendre, vous avez cette semaine une rare opportunité: elle chantera avec le guitariste Diego Figueiredo, qui vient spécialement du Brésil pour l’occasion, au Dizzy’s Club de Lincoln Center, du 31 mai au 4 juin à 23h. Et si vous la manquez, vous pourrez vous rattraper à l’automne, mais sans Diego: Cyrille Aimée chante le samedi soir au Cupping Room de Soho.
Cyrille-Aimée Daudel, née en 1984, a grandi à Samois-sur-Seine, dans une maison juste en face de celle où avait vécu Django Reinhardt et où il était mort en 1954, trente ans avant sa naissance. Son père, un businessman français, et sa mère dominicaine se sont rencontrés à Saint-Domingue d’où sa mère est originaire, quand celle-ci avait dix-huit ans. À deux semaines Cyrille est partie au Cameroun, où son père a été en poste pendant trois ans. Après le Cameroun, New York, où son père travaillait pour Hermès dans le marketing. C’est là qu’est née sa soeur. La famille est retournée en France en 1990, avec un intermède de deux ans à Larchmont en 94. En dépit de tous ces déplacements, Cyrille-Aimée n’a pas une hésitation: le lieu dont elle garde la nostalgie la plus forte, son chez-elle, c’est Samois-sur Seine, vrai village typique à une heure de Paris. Typique, mais aussi singulier: chaque été il y avait à Samois-sur-Seine un festival Django Reinhardt attirant les manouches de toute l’Europe, qui venaient rendre hommage au grand musicien. Le festival avait lieu sur une petite île en face de chez Cyrille. Il y avait de la musique partout, dans le village et dans les champs. Les manouches parlaient à l’adolescente, ils admiraient son beau vélo rouge, ils montaient dessus à cinq. Elle était fascinée par leur manière de vivre, leur musique, leur liberté, leur naturel que l’école n’avait pas formatté. Elle a commencé à les suivre et à les filmer. Elle s’est mise à parler manouche avec eux. Les gens du village ont averti ses parents: “Attention, votre fille traîne avec les manouches!” Ses parents lui ont interdit de sortir avec eux. Elle a fait le mur. Elle a appris à lire et à écrire à son meilleur pote, Lumpi. Il lui a appris à jouer de la guitare. Elle remplissait les feuilles de sécurité sociale des manouches; elle passait ses nuits à jouer de la guitare autour du feu avec eux. Les voisins l’ont dénoncée, et elle s’est rebellée contre ses parents: “Vous n’avez pas le droit de m’en empêcher!” Ils ont eu l’intelligence de comprendre que c’était la musique qui l’attirait, et ils ont fait confiance à leur fille.
Un jour le grand-père de Lumpi lui a demandé de déchiffrer les paroles en anglais d’un enregistrement de Django et de le leur chanter. Une révélation: elle a adoré chanter. Après elle n’a plus cessé.
Bonne élève, elle a obtenu son bac avec mention Bien, mais elle était différente de ses condisciples: la seule à écouter du jazz. Elle a pris des cours de guitare avec le guitariste manouche Romane, qui lui a demandé de chanter en classe. Elle a enregistré deux titres avec lui. L’été de ses seize ans, elle est montée sur scène au festival Django devant trois-mille personnes avec l’orchestre de Romane. Ses parents étaient là. Ils ont compris: ils sont devenus amis avec les manouches et leur ont ouvert leur maison pour qu’ils puissent prendre des douches. Le petit-fils de Django, David Reinhardt, est devenu l’un de ses meilleurs amis. Après avoir chanté trois morceaux d’un concert à seize ans sur la scène du festival Django, Cyrille a su ce qu’elle voulait faire de sa vie.
Quand ses parents ont déménagé à Singapour avec sa soeur, elle est restée à Paris et s’est inscrite à l’American School of Modern Music. L’été de ses dix-huit ans, après des vacances dans sa famille maternelle à Saint-Domingue où elle a rencontré un pianiste de jazz avec qui, juste avant de prendre son avion pour Paris, elle a enregistré dix titres en une heure, elle a posé sa candidature à la Star Academy, pour rire. Elle a enregistré une vidéo avec une amie et s’est bien amusée. Au terme de plusieurs semaines d’auditions, elle est retenue comme une des seize qui vont entrer dans le château. Seize, sur cent-cinquante mille au départ. Elle se retrouve sur la pochette de Télé7jours, elle film le clip d’entrée, et TF1 lui présente le contrat de téléréalité: il ne reste plus qu’à signer.
Cyrille-Aimée se rappelle précisément le moment qui a décidé de sa vie: elle se trouvait au Caveau des Oubliettes à Paris, en train de filmer un clip avec une équipe de TF1. Les musiciens de jazz qui mangeaient un morceau avant leur numéro qui commencerait plus tard la regardaient d’un air sceptique s’agiter sur la scène et chanter de la musique pop. Elle a soudain pensé qu’elle avait envie d’être avec eux, de chanter avec eux, et pas de se retrouver dans une émission de téléréalité ni liée à TF1 pour dix ans. Le lendemain matin, elle s’est enfuie. Sans rien dire à personne, elle a pris l’avion pour Saint-Domingue et s’est réfugiée chez le pianiste de jazz qu’elle avait rencontré pendant ses vacances. TF1 l’a cherchée partout et a même tracé des appels de son père pour la retrouver. Ils voulaient lui envoyer un avion militaire. Ils l’ont suppliée. Mais elle n’avait aucun doute.
À Saint-Domingue, les choses ne se sont pas si bien passées. Le pianiste chez qui elle s’était réfugiée, père de trois filles de son âge, ne voulait ni la laisser sortir le soir, ni l’autoriser à chanter avec un jeune pianiste qu’elle souhaitait aider. Cyrille a bravé l’interdit et s’est retrouvée à la porte. Elle a été recueillie par une tante, et s’est mise à chanter avec le jeune pianiste. Au bout d’un mois elle gagnait sa vie sans problème: elle était appelée partout et donnait sept concerts par semaine. Elle était la meilleure. Elle se sentait bien à Saint-Domingue, mais un peu seule aussi. C’était trop facile. Au bout d’un moment l’ennui l’a gagnée. Elle a pensé à New York.
Elle a été acceptée avec une bourse à l’école de musique de SUNY Purchase, et a découvert les classiques du jazz qu’elle ignorait, Miles Davis, John Coltrane, ainsi que les instruments que les manouches ne jouaient pas: la trompette, la contrebasse… Elle était la seule fille de la classe et la seule chanteuse. Elle avait vingt-et-un ans. Pendant l’été elle a emmené cinq de ses copains musiciens, Américains qui n’avaient jamais quitté leur pays, dans une grande tournée des festivals de jazz en Europe. Ils dormaient dehors et jouaient dans la rue. À l’Umbria Jazz Festival de Perugia, ils ont eu tant de succès lors de la jam session que le patron du restaurant les a invités à venir jouer tous les soirs en les nourrissant et en les logeant dans une chambre où il y avait un seul lit que les cinq garçons laissaient à leur princesse, Cyrille.
L’été suivant, ils sont tous retournés en Europe, et Cyrille a quitté son groupe quelques jours pour aller participer à la compétition de jazz vocal à Montreux, où elle a obtenu le premier prix et le prix du public. Elle y a gagné de l’argent, et l’enregistrement d’un disque, son premier album, tourné au printemps suivant dans un magnifique chalet suisse où elle a emmené ses cinq copains: Cyrille Aimée and the Surreal Band. David Reinhardt est venu de Paris enregistrer deux ou trois morceaux. C’est à Montreux qu’elle a également rencontré le guitariste brésilien Diego Figueireda.
De retour à New York, elle a obtenu de chanter tous les samedis soirs au Cupping Room, un restaurant de Soho, sur West Broadway et Broome. À l’école, elle a appris à utiliser la Loop Peda, petite machine où elle enregistrait sa voix et la superposait. Sur Myspace elle a été contactée par le groupe électro-swing Caravan Palace avec qui elle est partie en tournée dans quinze pays pendant l’été et a chanté dans des festivals devant dix mille personnes. Le guitariste brésilien rencontré à Montreux l’a contactée, également sur Myspace, et l’a invitée à Sao Paolo pour enregistrer un CD, Smile. De retour à New York, elle fait la promotion du CD et obtient une semaine au fameux Dizzy’s Club de Lincoln Center. Un producteur japonais les entend et, dix jours plus tard, fait revenir Diego du Brésil pour enregistrer un nouveau disque avec Cyrille, Juste the Two fo Us.
Elle avait fini l’école, elle habitait Brooklyn avec ses six potes dans un appartement où ils étaient serrés comme des sardines. En 2010 elle a posé sa candidature à la compétition Thélonius Monk à Washington DC. Les juges étaient des noms célèbres du jazz, Al Jarreau, Deedee Bridgewater, Diane Reeves, Kurt Elling, Patty Austin… Cyrille a  passé les deux premières sélections et a été retenue parmi les trois finalistes. À sa déception–elle s’était habituée à gagner!–elle a obtenu le troisième prix et l’explique en disant que le jury ne favorisait pas l’improvisation, qui fait sa force. Mais elle s’est consolée: l’important, c’était d’être une des finalistes. En septembre 2010 elle a enregistré son quatrième CD, Cyrille Aimée + Friends Live at Smalls, avec Roy Hargrove, un trompettiste connu.
Cyrille Aimée fait de plus en plus de concerts hors de New York. Elle est invitée à chanter à Chicago, Detroit, Cleveland, San Francisco. En juillet elle sera à Montreal et chantera avec le Cirque du Soleil. Depuis un mois elle a un agent–l’agent du groupe Hot Club of Detroit.
New York, pour elle, c’est la musique. À peine entre-t-elle dans un club qu’un nouveau musicien lui cloue le bec. Il n’y a pas d’autre endroit au monde où sa présence serait plus cohérente. Pour l’instant. Car Cyrille sait aussi qu’elle retournera en France le jour où elle aura un bébé. Elle ne veut pas que son enfant grandisse à New York, mais dans un village comme Samois, dans les arbres, dans la forêt de Fontainebleau, avec la liberté qui est celle des manouches. Ce sera un chagrin de quitter New York et la musique, mais elle sait déjà qu’elle sera mère à cent pour cent et vivra pour le bébé. Une telle énergie, une telle passion émanent d’elle qu’on la croit. Ce n’est pas pour demain. Elle n’a que vingt-sept ans, et se donne encore au moins dix ans à New York.

L’affaire DSK divise les Guinéens de New York

Que s’est-il passé dans la suite 2086 du Sofitel de Times Square le 14 mai dernier ? Cette question, on se la pose aussi au sein de la communauté guinéenne de New York. La réponse diverge selon la religion, l’ethnie et le bord politique de l’interlocuteur.
Interrogée la semaine dernière par une journaliste de la web TV Ivoirtv.net, la responsable de la section new-yorkaise du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), le parti du Président guinéen Alpha Condé, a vertement critiqué Nafissatou Diallo, la victime présumée. Sano Doussou Condé a prétendu que la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol a été « manipulée » et qu’elle faisait « honte » à la Guinée. « Je suis profondément touchée et malheureuse pour la famille de Dominique Strauss-Kahn, surtout sa femme. Profondément touchée. Ce qui se passe, je ne peux pas l’expliquer. Mais je n’y crois pas. La justice n’a qu’à faire son travail », a-t-elle dit après avoir dénoncé le comportement de l’employée du Sofitel. (Voir la vidéo).
D’autres Guinéens, en revanche, voient dans les propos de Mme Doussou Condé, considérée comme une militante du droit des femmes, la transposition aux Etats-Unis des divisions ethno-politiques qui lézardent leur pays. En effet, Nafissatou Diallo appartient à l’ethnie peule, la plus importante (38,7% de la population en 2007) en Guinée. Malgré leur importance numérique, les peuls sont exclus du pouvoir depuis l’accession de la Guinée à l’indépendance en 1958. Dans les années 70, le dictateur Ahmed Sékou Touré issu de l’ethnie rivale des Malinké fait pendre et emprisonner plusieurs de leurs leaders les accusant de fomenter un complot pour le renverser. Les tensions ne sont pas retombées depuis. Considérés comme plus riches par les Malinkés, plutôt ruraux, les peuls se disent victimes de persécution. Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch, ils ont représenté « la grande majorité des victimes » du massacre du 28 septembre 2009 au Stade de Conakry. Lors de la tragédie, entre 150 et 200 personnes venues participer  à un rassemblement des forces d’opposition à la junte militaire en place à l’époque ont été tuées par balles et à la baïonnette par les Bérets rouges, l’unité d’élite de la garde presidentielle. Des « dizaines » de femmes ont été violées, poursuit l’organisation.
Le Président actuel, Alpha Condé, considéré comme le premier président démocratiquement élu de Guinée depuis l’indépendance du pays, est issu de l’ethnie Malinké. Il est vu par ses détracteurs comme un « anti peul », malgré ses appels à l’unité. Après la proclamation des résultats en novembre 2010, son adversaire du second tour, Cellou Dalein Diallo est allé jusqu’à dénoncer dans Libération l’«incitation à la haine » du parti de Condé, le RPG, contre les peuls.
Contactée jeudi, Mme Doussou Condé, une Malinkée, a indiqué qu’elle n’avait pas changé de position et qu’elle avait même reçu le soutien de nombreux compatriotes depuis la mise en ligne de la vidéo le 20 mai dernier.
Autour de la 166ème rue et de la 3ème avenue du Bronx, où nombre de Guinéens peuls réfugiés politiques se sont regroupés, ses remarques ont été accueillies avec colère. « Elle est allée trop loin, s’indigne Sidy Barry, un représentant de l’Union pour le Développent du Fouta Djallon, la région peuplée à 80% de peuls d’où serait originaire Nafissatou Diallo.
Il explique que pour beaucoup de Peuls réfugies à New York l’affaire Strauss-Kahn a fait resurgir le traumatisme du 28 septembre 2009. « Ca les a fait revivre le passé. On est venu dans ce pays pour trouver le bien-être, fuir ces actes. Puis, un jour on se réveille avec cette histoire. Ca choque, dit-il. Mais nous sommes rassurés par le travail de la justice américaine. Nafissatou a eu la chance que des milliers d’autres Guinéennes n’ont pas eue.»
AB

Cet été, faites-vous une toile française en plein air

Imaginez-vous : en début de soirée sur la pelouse de Central Park à Cedar Hill, il fait bon et vous regardez La piscine avec Romy Schneider et Alain Delon sur écran géant en profitant d’un piquenique … tentant, non ? Cela pourrait être votre programme du vendredi 3 juin si vous vous rendez à la première de Film on the Green. D’autres films viendront ensuite dans d’autres parcs et sont tous en français sous-titrés anglais. A noter que les films sont gratuits et commencent au crépuscule, donc vers 20h30 environ, sauf le film de septembre, qui commence vers 19h30.
Programme :
Vendredi 3 juin à 20h30: La Piscine, de Jacques Deray, sorti en 1969.
Où ? A Central Park – Cedar Hill (79th St & 5th Ave)
Vendredi 10 juin à 20h30 : Nos Jours Heureux, d’Olivier Nakache et Eric Toledano, sorti en 2006.
Où ? Washington Square Park
Vendredi 17 juin à 20h30: Conte d’été, d’Eric Rohmer, sorti en 1996.
Où ? Washington Square Park
Vendredi 24 juin à 20h30 : Le Mépris, de Jean-Luc Godard, sorti en 1963.
Où ? Tompkins Square Park
Vendredi 1er juillet à 20h30 : Les Vacances de Monsieur Hulot, de Jacques Tati, sorti en 1953.
Où ? Tompkins Square Park
Vendredi 8 juillet à 20h30 : L’Heure Zéro, de Pascal Thomas, sorti en 2007.
Où ? Riverside Park, Pier 1at 70th St
Vendredi 15 juillet à 20h30 : La Gloire de mon Père, de Yves Robert, sorti en 1990.
Où ? Riverside Park, Pier 1 at 70th St.
Vendredi 8 septembre à 19h30 : Deux jours à Paris, de Julie Delpy, sorti en 2007.
Où ? Columbia University, Low Library Steps.

La Big Apple va swinger durant un mois entier

Dave Brubeck, Chris Botti, Nancy Wilson, Bobby McFerrin, Brian Wilson, The Roots, Chaka Khan, Roberta Flack, El Gran Combo, Jon Hendricks, Kathleen Battle, McCoy Tyner, Youssou N’Dour, Bill Frisell, Meshell Ndegeocello, Madeleine Peyroux et bien d’autres sont attendus. Tous se sont produit au Blue Note depuis ses débuts il y a 30 ans, et tous se rendront avec plaisir à New York pour rendre hommage à la salle mythique.
Bien sûr, tous les artistes ne se produiront pas au Blue Note Jazz Club mais seront  répartis dans tout New York dans de nombreuses autres salles participantes à l’événement comme le Bacon Theatre, le Town Hall, le BB King Blues Club & Grill, le Highline Ballroom, le Poisson Rouge, le Rose Hall Lincoln Center ou encore le Joe’s Pub, entres autres.
Le Blue Note Jazz Club met donc en place le plus gros Festival de jazz de New York ! De quoi faire des heureux. Une ambiance jazzy sera palpable durant le mois de juin dans la Big Apple.
 
Quand ? Du 1er au 30 juin 2011
Où ? Voir le programme.
Combien ? Entre $10 et $125 en fonction des artistes. Voir dans le programme ci-dessous.
Pour voir le programme complet du Festival, cliquez ici.
Pour vous rendre sur le site Web du Blue Note Jazz Festival, cliquez ici.

Eli Zabar, “From Rooftop to Table”

Propriétaire de trois restaurants de l’Upper East Side (Eli’s Manhattan, E.A.T et Eli’s Vinegar Factory), Eli Zabar fait aussi pousser des salades, des tomates et des herbes en tout genre sur son rooftop.
Sous la forme d’une conversation en anglais avec l’écrivain Adam Gopnik, il viendra partager sa passion pour les marchés et les produits frais mercredi soir au FIAF.
Où ? FIAF, Le Skyroom, 22 East 60th Street, New York, NY 10022
Quand ? Mercredi 1er juin à 19h
Combien ? $20 pour les membres, $25 pour les non membres. En vente au 800-982-2787 ou ici.
Plus d’infos ici