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Hommage au Festival de Cannes par son Président

Le film est réalisé par Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes. C’est donc un expert qui se propose de nous emmener voir les meilleurs moments du Festival de Cannes mais aussi des entretiens avec les meilleurs réalisateurs nous expliquant leurs secrets de fabrication. Une occasion unique de pénétrer dans l’univers du cinéma.
Le soir de la projection du film Au cœur du Festival sera aussi l’occasion de discuter du Festival de Cannes de cette année tout profitant d’un repas et d’un verre de vin.
Quand ? Mardi 31 mai 2011, à 18h30
Où ? Au restaurant Pistache, 101 N. Clematis, West Palm Beach.
Combien ? Gratuit, mais ne comprend pas le repas. 15% offert pour les membres de l’Alliance Française.

Viernes Culturales à Miami

Tous les derniers vendredis du mois, les artistes se retrouvent au même endroit. Lorsqu’un tel rassemblement à lieu, cela donne un élan artistique profond et sincère et une ambiance bon enfant.
Quand ? Vendredi 27 mai, de 18h30 à 23h.
Où ? Le long de la Calle Ocho (S.W. 8th Street) entre la 14th et la 17th Avenues), dans Little Havana, Miami
Combien ? Gratuit.

Le monde sous-marin en images

Vendredi et samedi, le Miami Science Museum projètera une sélection de films primés au Festival mondial de l’image sous-marine. Ce festival français, dont la 38e édition se tiendra à Marseille en octobre prochain, récompense tous les ans les meilleures productions artistiques, photographiques et cinématographiques liées au monde sous-marin.
Le Miami Underwater Festival comprendra quant à lui un programme francophone : Le Mystère des Requins Baleines (photo) et Naissance d’une Ile, respectivement réalisés par les Français René Heuzey et Bertrand Boyer, seront diffusés samedi matin à 10h30.

En plus des projections, vous pourrez profiter de nombreuses présentations et conférences, d’une exposition photo et d’activités pour les enfants.

Les festivaliers auront aussi l’opportunité de découvrir en exclusivité la toute nouvelle exposition du musée, « Stingray Sting Lab ».

Où ? Miami Science Museum – 3280 South Miami Avenue – Miami, FL 33130
Quand ? Vendredi 27 et samedi 28 mai
Combien ? $8 / $5 pour les enfants et les membres de l’AF. En vente en ligne ici et à l’entrée.
Plus d’infos ici

Networking Cocktail au DB Bistro

Jeudi soir, le DB Bistro Moderne accueille la soirée de la FACC de Floride. Vous pourrez échanger votre “business card” avec les autres invités tout en sirotant des cocktails et en dégustant des hors d’oeuvres.
Où ? The DB Bistro Moderne – The JW Marriott Marquis (Hotel Beaux Arts Miami)
255 Biscayne Boulevard Way (345 Avenue of the Americas)
Miami, Fl 33131
Quand ? Jeudi 26 mai de 19 à 21h
Combien ? Gratuit pour les membres FACC / non-membres $20. RSVP en ligne ici ou à [email protected]
Plus d’informations ici et au (305) 374-5000

Lila l’enchanteresse

Début 2002 elle est entrée chez moi, suivie d’un technicien radio. Elle réalisait pour France Culture une série d’entretiens sur le 11 septembre. Sa beauté m’a frappée, et je me suis exclamée: “Que vous êtes belle!” Je n’ai pu m’empêcher d’ajouter, avec l’honnêteté, le manque de tact, ou la rudesse gauloise qui me caractérise: “Dans votre métier de journaliste, c’est un avantage ou un obstacle, d’être si belle?” J’ai terrifié la jeune Lila. Elle me l’avoue presque dix ans plus tard, quand je l’interviewe à mon tour à l’occasion de la sortie de son livre The Enchanter, Nabokov and Happiness. À peine nous retrouvons-nous au restaurant du Crosby Hotel qu’elle me dit: “Tu es très belle, Catherine.” Amabilité qui n’est pas à mettre sur le compte de l’ironie, mais de l’antique politesse orientale.
Lila Azam Zanganeh est née à Paris en 1976 de parents iraniens. Son père appartenait à une grande famille proche des Pahlavi. Son grand-père était officier dans l’armée de l’air. Son père, qui n’avait pas envie d’être militaire, a créé une compagnie de petits avions, Air Taxi, alors que l’Iran se développait dans les années 50 et 60. Son père enfant, dans les années 30, allait avec sa mère à des thés dansants au café de la Mairie où dansaient des femmes portant des jupes au-dessus de genou. Plus tard, grand athlète, il était champion de ski nautique barefoot. Sa mère est allée dans une école catholique, où elle a appris le français. Elle a fait des études de sociologie et d’économie politique en Italie, en Allemagne et en Angleterre. Brillante et polyglotte, elle travaillait au ministère des Affaires étrangères et s’occupait du protocole.
Lila avait trois ans quand sa mère est retournée en Iran pour l’enterrement de sa propre mère. C’est juste à ce moment-là, en février 79, que la révolution islamique a eu lieu. “Rentre vite en France, la situation politique ici est trop instable”, a dit sa soeur à la mère de Lila. Elle est allée à l’aéroport, où s’étaient rassemblés des milliers d’étrangers qui tentaient de partir. Elle pleurait: sa mère venait de mourir et elle risquait de ne pas revoir son mari et sa fille. Elle était très belle. Un employé d’Air France a eu pitié d’elle: il l’a inscrite sur la liste des passagers du dernier avion qui a quitté Téhéran, l’avion d’Air France qui avait ramené Khomeiny dans le pays. Ce soir-même, les frontières ont été fermées. Un oncle de Lila a été exécuté dans les jours qui ont suivi.
Lila a pour sa mère une immense admiration. Sa mère, dit-elle, était extraordinaire de patience. Elle l’a éduquée en deux langues, le français et le persan. Elle lui a appris l’italien, qu’elle parlait sans cesse à la maison. Elle lui a appris l’anglais, quand Lila avait douze ans, en lui montrant Hamlet avec Lawrence Olivier et en lui faisant décortiquer le texte phrase après phrase. Pour sa mère, qui avait perdu en même temps son pays et sa mère, il n’y avait rien de plus important que sa fille et l’éducation de sa fille. Petite, Lila est allée à l’école de quartier, puis à l’école bilingue à partir de la sixième. Elle a grandi dans un milieu de réfugiés politiques iraniens. À l’école, ses camarades remplissaient leur fiche le premier jour en écrivant: “père ingénieur, mère pharmacienne.” Mais les parents de Lila n’avaient ni travail, ni patrie. Tous les soirs il y avait du monde chez elle: des artistes, des intellectuels. Elle n’avait pas de famille en France. Elle a grandi parmi des adultes qui avaient des tonnes d’histoires à raconter, et dans l’imaginaire d’un Iran qui n’existait plus. Sa mère avait un fort lien culturel à l’Europe et à la France. Quand Lila avait douze ans, elle l’a amenée devant le lycée Henri IV et lui a dit: “Tu vois, les enfants intelligents, c’est là qu’ils vont.”
Quand Lila a été acceptée en hypokhâgne à Henri IV, puis quand elle a été reçue à Fontenay-Saint-Cloud trois ans plus tard, elle a réalisé le rêve de sa mère. Elle était émue et reconnaissante, elle l’Iranienne, de se retrouver dans ce temple de l’intelligence et de la rhétorique. Angliciste, elle a fait sa maîtrise sur Lolita, “The Texture of words.”
En 98 elle est partie à Harvard dans un échange avec Normale Sup, et y a enseigné le français et l’espagnol. Elle connaissait déjà les États-Unis où avaient émigré sa grand-mère paternelle et les soeurs de son père, qui habitaient Los Angeles. À Harvard elle a suivi des cours de russe, d’arabe, d’économie, et s’est ensuite inscrite à la School of International Public Affairs à Columbia, pour un Master’s. Entre temps elle a fait un DEA sur Ada, ou l’ardeur, sous la direction de Pierre-Yves Pétillon, professeur à Ulm. Elle a hésité à se lancer dans un doctorat, mais n’aimait pas la rhétorique du travail universitaire. Elle n’avait pas envie d’être prof. Par ailleurs, la khâgne qui l’avait rendue française l’avait aussi inhibée: elle pensait qu’elle n’avait pas de don et ne pouvait pas écrire. À Columbia, elle suivait le cours d’écriture de Judith Christ. L’école américaine a débloqué ce que l’école française avait bloqué. Dans la culture américaine, il y a l’idée que l’écriture est un artisanat et qu’on peut essayer. Judith Christ a ouvert ce que Lila Azam Zanganeh avait verrouillé mentalement à cause de l’idée trop haute qu’elle avait de ce que devait être l’écriture: c’est à New York que le papillon est sorti de sa chrysalide.
Lila, pendant ce temps, travaillait comme journaliste culturelle. Grâce à une rencontre de hasard avec Laure Adler, elle a réalisé un documentaire de deux heures sur les artistes et écrivains à New York au moment du 11 septembre. Elle a fait un stage à la BBC aux Nations Unies. À Moscou en 2001, elle a travaillé pour CNN. En janvier 2002 elle a appelé Le Monde et demandé à parler à Josyane Savigneau: “Je suis normalienne, franco-iranienne, j’habite à New York, j’aimerais écrire pour Le Monde des livres.” Elle a récidivé un peu plus tard en appelant une éditrice du New York Times. Elle essayait de couvrir la littérature américaine pour Le Monde (elle a interviewé John Updike, Gore Vidal, Jonathan Safran Foer, Philip Gourevitch), et la littérature européenne pour l’Amérique. En 2006 et 2008, elle a écrit deux longs portraits pour la Paris Review, de Jorge Semprun et d’Umberto Eco. Ce n’était pas la critique littéraire qui l’intéressait mais le témoignage d’une vie et d’un écrivain sur la cohérence de son oeuvre. En 2004, une éditrice italienne de Norton dont les parents avaient vécu en Iran lui a suggéré de publier quelque chose sur l’Iran. Lila a demandé leur participation à quinze écrivains, intellectuels et artistes de trois générations. Quand le livre a paru chez Beacon Press à Boston en 2006, elle s’est retrouvée dans une position qu’elle ne voulait pas: les journalistes n’avaient pas lu le livre et l’utilisaient pour discuter de politique à une époque où le président Ahmadinejad parlait d‘éradiquer Israël. Au printemps 2006, prise de vertiges intenses, elle a compris qu’elle devait se retirer du jeu et refuser les interviews.
Le livre dont elle avait été l’éditrice lui avait permis d’entrer dans un territoire interdit, celui de l’écriture. L’idée d’un livre sur Nabokov l’a traversée. Pas un livre didactique, pas un livre qui justifierait la moralité de Nabokov écrivain. Un livre sur ce qui l’intéressait depuis sa maîtrise: la texture des mots. Pour elle, Nabokov est un écrivain du bonheur dans la façon dont chaque phrase se déploie et dans la joyeuse sensualité des mots.
Elle a rencontré John Updike qui était d’accord avec sa thèse. Elle a rencontré Dmitri Nabokov, dont elle a trouvé l’adresse email sur un site nabokovien, et qui partageait ses idées. Il lui a paru évident qu’il fallait écrire un livre ludique, gai, léger. Elle a cherché pour ce projet un agent qui soit littéraire, et elle a su convaincre Nicole Aragi, une des plus grandes agentes sur la place de New York, qu’elle a eu le bonheur de rencontrer grâce à une intervention généreuse de Jonathan Safran Foer. Le livre n’aurait jamais abouti sans Nicole Aragi, qui l’a vendu en décembre 2009 à Norton, Penguin, et L’Olivier. Et pourtant ce livre présenté par Salman Rushdie comme “une joyeuse réponse à la joie qui inspiré tout l’art de Nabokov” n’était pas évident commercialement: ni fiction, ni véritable essai, sorte d’hybride comme l’est Lila elle-même, iranienne non iranienne, française non française. Américaine aussi. En 2009 elle a obtenu une carte verte en vertu de son “extraordinary ability.” Une carte verte basée sur le mérite du travail culturel accompli aux États-Unis.
À New York elle a découvert une culture fondamentalement métis, où l’on peut parler la langue que l’on veut, où l’on peut aller au-delà de ses inhibitions en posant la simple question: “Pourquoi pas?” En France, quand elle parle persan avec ses parents, puis passe au français, un français parfait sans une trace d’accent, les gens les regardent en ouvrant de grands yeux. Elle aurait envie de leur dire: “On peut être tout à fait français et tout à fait autre chose. On peut avoir en même temps plusieurs identités.”
Lila poursuit son chemin sur le territoire interdit de l’écriture et travaille maintenant à un roman en anglais. Pour ce premier roman, elle a conçu en toute simplicité, avec une grâce athlétique sans doute héritée de son père, une histoire d’amour qui couvre treize siècles!

Hubert Joly, l'ambition discrète de Carlson

Hubert Joly doit trouver les journées bien courtes. Aux commandes d’une entreprise présente dans 150 pays, il passe son temps dans les avions et les hôtels. Pas seulement dans les établissements du groupe américain – 1071 hôtels Radisson, Missoni, Park Plaza, Park inn et Country inns & suites – mais aussi dans les 5 étoiles de l’Hexagone: il était membre du jury, désigné par le gouvernement français, chargé d’attribuer le titre de Palace, au début du mois. Il siège au conseil d’administration de Carlson et dans celui de Polo Ralph Lauren. Et sans tapage médiatique, il vient de rendre son rapport au secrétaire américain au Commerce sur la reconquête du marché du tourisme – les États-Unis ayant perdu 1/3 de leurs visiteurs étrangers en 10 ans.
Originaire de Nancy et père de deux enfants – dont une fille étudiante à Columbia -, Hubert Joly fait partie du cercle restreint des Français à la tête d’une société américaine d’envergure internationale. L’entreprise, 100% privée, reste détenue par les deux filles du fondateur suédois Curtis Carlson. Le groupe de Minneapolis compte 170.000 employés dans le monde et enregistre un volume d’affaires de 35 milliards de dollars. Le spécialiste de l’hôtellerie et du voyage d’affaires, également propriétaire des 900 restaurants TGI Friday’s, s’est donc doté, en 2008, pour la première fois de ses 73 ans d’histoire, d’une personnalité extérieure à la famille. « Je n’étais toutefois pas un inconnu, je venais de l’intérieur, relativise Hubert Joly, car j’avais fait mes preuves à la tête de Carlson Wagonlit Travel » (CWT). C’est en effet sous sa direction que l’activité agence de voyage business a été propulsée à la première place mondiale du secteur, devant son concurrent American Express Travel. Ses clients sont, entre autres, GE, JP Morgan, Google, Ebay ou encore Alcatel.
L’atout d’Hubert Joly réside dans sa solide culture franco-américaine. De formation typiquement française – HEC et Sciences Po -, il a commencé sa carrière au sein du cabinet chicagoen McKinsey, 13 années passées entre Paris, San Francisco et New York. « Les États-Unis, ce fut un hasard. Mais j’ai tout de suite aimé le pays. » Après 3 ans chez EDS à Paris, Hubert Joly part diriger Vivendi Universal Games à Los Angeles, puis Vivendi Universal à New York en tant que Executive Vice President. C’était entre 2001 et 2004, période tumultueuse. Il connaît l’effondrement du groupe de communication, le départ de Jean-Marie Messier – qu’il confesse avoir revu il y a quelques semaines – et participe à la recomposition de Vivendi. Sa réputation d’homme des situations difficiles prend de l’ampleur, mais toujours dans la discrétion.
En 2004, Accor le choisit pour reprendre les rênes de l’une de ses filiales, CWT, qui reviendra dans le giron Carlson en 2006. En 4 ans, les ventes de l’agence de voyage ont été multipliées par 3, passant de 8 à 25 millions de dollars. Une performance qui a évidemment retenu l’attention de Marilyn Carlson Nelson en quête d’un héritier aux commandes du groupe. « Le dialogue est intime avec mes actionnaires, on se connaît bien, ce qui crée un climat de confiance ».
Hubert Joly a lancé, depuis, un plan “Ambition 2015”. Objectif : augmenter de 50% le parc hôtelier, notamment dans les pays émergents et poursuivre la montée en gamme avec le label Radisson Blu (le dernier né, $125 millions d’investissements, sera inauguré à Chicago le 31 octobre), maintenir au top l’agence de voyage et doubler le nombre de TGI Friday’s dans le monde. La chaîne fondée par Alan Stillman en 1965, pur produit de la culture américaine, connaît un nouvel essor en Asie. « L’esprit convivial de ces restaurants plaît beaucoup, aux Chinois notamment. On y vient pour s’amuser. C’est Stillman qui a inventé le concept des happy hours », souligne le boss, défendant un style de restauration pas toujours apprécié des Français. Les critiques viennent surtout de Big Apple: à l’image du restaurant de la 5e Avenue, les TGI Friday’s new-yorkais manquent cruellement de rénovation. «Pour des raisons historiques, les TGI Friday’s de New York ne nous appartiennent pas, il sont encore la propriété du fondateur», tient à préciser Hubert Joly. « Aujourd’hui, 80% des TGI Friday’s sont aux États-Unis. Dans 4 ans, les 2/3 seront situés hors du pays », si le plan Ambition 2015 est respecté.
Quand on lui demande si le fait d’être français modifie le rôle de dirigeant au sein d’une entreprise américaine, Hubert Joly sourit. «Franchement, non. Ici aux Etats-Unis, la nationalité importe peu. J’ai simplement internationalisé la direction du groupe ». Quasi exclusivement américaine avant sa nomination il y a 3 ans – il était le seul étranger -, l’équipe de directeurs s’est enrichie de 5 nationalités européennes. Pas d’Asiatique mais c’est peut-être le challenge à venir. « Je dis toujours que mon successeur devra être une femme chinoise ou indienne ».
(Crédit photo: Anthony Behar/Sipa Press).

Un maître du jazz au Birdland

Le jazz est une affaire de feeling autant que de technique. Kenny Barron excelle sur les deux plans. C’est vous dire la qualité des concerts qui auront lieu au Birdland cette semaine. Accompagné du saxophoniste Dayna Stephens, du bassiste Kiyoshi Kitagawa et du batteur Johnathan Blake, le pianiste vous promet une performance remarquable.
Quand ? Du mardi 24 au vendredi 27 mai 2011, à 20h30
Où ? Au Birdland, 315 West 44th Street, New York, NY 10036
Combien ? Entre $30 et $40
Pour plus d’informations ou réserver vos places, cliquez ici.

L'affaire DSK ou le choc des cultures

« L’affaire DSK et les stéréotypes débiles sur les morales américaine et européenne », titre un article du site Slate (en anglais ici et traduit en français là). Le journaliste pointe du doigt les « commentaires pseudo-raffinés sur les différences supposées entre la morale des Américains et celles des Européens » qui ont fleuris un peu partout dans les médias après la révélation de cette affaire de mœurs.
Ainsi, depuis une semaine, les commentaires des journalistes américains laissent à penser que le scandale aurait pu être évité, si seulement les Français avaient fait preuve de moins de laxisme et de plus de rigueur. Le NY Daily News dénonce la « complicité » de la société française, qui a fermé les yeux trop longtemps sur la vie privée de DSK. « Cela fait partie de la culture française de protéger les hommes puissants » confirme un journaliste sur Philly.com.

Face à la résurgence des clichés sur les moeurs légères des Français, l’auteure Debra Ollivier signe un article dans le Huffington Post, où elle entreprend (dans une extrapolation assez malvenue qui en a d’ailleurs fait tiquer plus d’un) de prouver que la France n’a pas le monopole de l’adultère et que celui-ci serait même plus répandu aux Etats-Unis…

Et si le New York Times évoque aussi le « sentiment anti-français », il est surtout le seul à donner la parole aux journalistes français en reportage à New York… quitte à en faire un peu trop : le quotidien décortique leurs comportements décidément bien exotiques (ils se font la bises et fument des cigarettes) et va jusqu’à affirmer que les reporters français seraient « plus beaux que leurs homologues américains » !

De l’autre côté de l’Atlantique, l’« anti-américanisme » refait surface, lit-on dans un autre article du NY Times. En cause notamment, le lynchage médiatique du côté américain, mais surtout, leur système judiciaire. Le Washington Post évoque le « clash » entre les deux systèmes judiciaires, tandis qu’un article de Slate se penche sur l’incompatibilité entre la pratique américaine du «perp walk» («perpetrator walk”, ou “marche du suspect”) et le principe de la présomption d’innocence. Dans le Huffington Post, Sophie Meunier affirme au contraire que l’« anti-américanisme français n’est plus ce qu’il était » : si le traitement de l’affaire par les Etats-Unis a d’abord suscité une levée de boucliers, il aurait surtout permis une remise en question de la justice et du journalisme français.
L’heure est aussi venue pour les critiques américains de dresser le bilan de la 64e édition du Festival de Cannes, qui s’est achevée dimanche soir. Après la déception de l’année passée, tous étaient pour une fois unanime quant au cru 2011 : « le meilleur de ces 25 dernières années » (USA Today), beaucoup de « bons films » au rendez-vous (Huffington Post) et un « nombre record de films salués par la critique qui seront distribués aux Etats-Unis » (Wall Street Journal). D’autant plus que le 7e art américain est plus que bien représenté dans le palmarès de cette année : The Tree of Life de Terrence Malick (dans les salles américaines vendredi) a décroché la Palme d’Or lors de la cérémonie de clôture, « une soirée intense pour le cinéma américain », note le LA Times. Et si les médias américains se sont enthousiasmés pour l’ « irrésistible » Jean Dujardin dans The Artist (prix d’interprétation masculine), ils se sont montrés plus réservés pour le Polisse de Maiween (prix du jury), digne selon eux d’une « série télé américaine » de bas-étage.
« Un festival étrange » presque « éclipsé par des scandales » (l’affaire DSK évidemment, mais aussi de l’expulsion du réalisateur danois Lars von Trier), qui s’en sort donc plutôt bien, conclue le NY Times.

Et comme le veut la tradition, après la dernière montée des marches, ce n’est plus le tapis rouge de la Croisette qui passionne les médias américains, mais la terre battue de Roland Garros. Depuis le coup d’envoi du tournoi dimanche, les pronostics vont bon train, tandis que la polémique sur le projet d’extension du complexe sportif, à laquelle CNN consacre un papier, fait toujours couler de l’encre. Dans le New York Times, un journaliste sportif américain expatrié en région parisienne signe quant à lui un article sur ses « deux décennies de souvenirs » liés Rolland Garros, en forme de déclaration d’amour au tennis, et par la même occasion, à sa femme…

Hilary Lloyd à l'Artist Space

Ce mercredi 25 mai s’ouvre l’exposition d’Hillary Lloyd. Connue pour donner autant de place aux équipements de projection de son œuvre qu’à l’œuvre elle-même, cette habituée de Londres joue avec sa caméra pour que celle-ci transmette au public sa propre vision du monde, des personnes, des objets ou encore de l’espace. Ce regard se veut fixe et intense.
Nommée au Turner Prize 2011, célèbre récompense d’art contemporain britannique, Hilary Lloyd laissera le public New yorkais découvrir ses nouveaux travaux, en relation directe avec l’architecture du Artist Space.
Quand ? Du 25 mai au 21 août 2011
Où ? A l’Artist Space, 38 Greene Street, 3rd Floor, 10013 NY, Du mercredi au dimanche de 12h à 18h. Fermé le lundi et mardi.
Combien ? Gratuit
 
Pour plus d’informations, cliquez ici ou téléphonez au 212 226 3970

Les sans-abris russes post-URSS en photo

Pendant près de 30 ans, le photographe a suivi la position et l’évolution de l’individu dans les mécanismes historiques d’idéologie comme l’Ukraine sous les règles soviétiques entres autres. Cette exposition aux photos touchantes montre un autre visage de la russie d’après l’URSS.
Quand? Du 26 mai au 5 septembre,
Où? Au Moma, 11 W 53rd Street (entre 5e et 6e Av), NY
Combien? $20, seniors $16, étudiants $12, enfants en dessous de 17: gratuit

Flânez au Jardin Botanique, l’été arrive

Le Jardin Botanique du Bronx est magnifique et immense. Il est possible de se perdre dans sa forêt, d’entendre les oiseaux ou les cascades et d’admirer les magnifiques fleurs ou les nombreux écureuils. Un bol d’air frais au nord de New York.
Le jardin ouvre sa partie espagnole qui vous donnera une étrange impression de sud de la France. Les expositions de fleurs reproduiront le célèbre jardin d’Alhambra et raviront les visiteurs. Ajoutez à cela le flamenco, la cuisine espagnole et la poésie de Federico Lorca dans et autour du jardin, et vous obtenez un lieu de charme unique durant tout l’été.
Quand ? Du 21 mai au 21 août 2011, du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Où ? Jardin Botanique du Bronx, 200th St. and Kazimiroff Blvd., Bronx 10458
Combien ? Entre $8 et $20, entrée gratuite le mercredi et le samedi matin entre 10h et 12h.
Pour plus d’informations, cliquez ici.

NYFACS : La directrice remerciée

Katrine Watkins n’est plus directrice de NYFACS, l’école à charte franco-américaine d’Harlem. Elle a envoyé dimanche aux parents d’élèves un email les informant que le conseil d’administration de l’école l’avait remerciée. « Je regrette de vous informer que le Board of Trustees a décidé que je n’étais plus employée à partir de (dimanche) soir » a-t-elle écrit dans le courriel que French Morning s’est procuré. Contactée lundi matin, Mme Watkins n’a pas donné les raisons de son départ : « Je ne peux pas dire » a-t-elle simplement indiqué.
Katrine Watkins est la co-fondatrice de la French American School of New York (FASNY) et la fondatrice de l’American Academy, une école trilingue de Casablanca au Maroc. Elle était l’une des instigatrices du projet NYFACS (New York French American Charter School). L’école a ouvert ses portes à Harlem en septembre 2010 avec pour ambition de donner à ses élèves, de jeunes anglophones et francophones vivant à New York, une formation résolument bilingue et biculturelle.
Mme Watkins devait diriger l’école pour une période de deux ans (il était prévu qu’elle travaille avec son successeur la deuxième année). Mais les parents ont été avertis par une lettre datée du vendredi 13 mai et co-signée par elle et le « chair » du board Johnny Celestin que le calendrier de transition serait accéléré. Dans la lettre, Mme Watkins annonçait qu’elle partirait dès la fin de l’année scolaire 2010-2011. La lettre cite la charge financière que ferait peser une direction bicéphale sur le budget de l’école et la nécessité d’adapter l’établissement aux exigences du Department of Education (DoE) en matière d’examens, de programme scolaire et de procédures. « Ces changements requièrent des compétences différentes (forte compréhension et expérience des exigences des écoles publiques et à charte) et nous sommes d’accord qu’il est dans le meilleur intérêt de l’école de faire venir un nouveau leader pour l’année scolaire 2011-2012 (…) » écrivait l’ex-directrice dans la lettre.
Inspection de l’Etat de New York en juillet
Si l’on en croit l’email de dimanche, le Board n’a pas souhaité attendre la rentrée. Katrine Watkins part donc un mois avant la fin des cours. Il faut dire que le département de l’éducation de l’Etat de New York visitera NYFACS en juillet et que l’école ne remplirait pas aujourd’hui les critères de l’agence en termes de sécurité, de programme et de management. En octobre dernier, des parents étaient même allés voir le Sénateur Bill Perkins, opposant notoire des “charter schools“, pour lui faire part de leurs inquiétudes.
L’école est confrontée à plusieurs problèmes. Elle n’est pas aux normes (sécurité, management…) qui servent au DoE à juger de la viabilité d’un établissement, reconnait Sochenda Samreth, membre de board, qui n’a pas souhaité entrer dans les détails, renvoyant au “Accountability Report” que le DoE doit mettre en ligne dans “plusieurs semaines“. “Il attend de nous que nous identifions ce qui va, ce qui ne va pas et que nous élaborions un plan d’action pour répondre aux problèmes.”
La direction de NYFACS est désormais assurée par Marie-José Bernard, institutrice quadrilingue du programme d’éducation spécialisée de l’école. Un comité chargé de recruter un directeur permanent est en cours de constitution. « Le projet est entre de bonnes mains, assure Katrine Watkins. L’école était déjà très bonne cette année, elle sera encore meilleure l’an prochain. »