Accueil Blog Page 1639

La France sous les projecteurs

« Autoritaire, hyperactif, impétueux, paranoïaque »… Pour la National Public Radio (NPR) ces adjectifs ne caractériseraient plus le président français, désormais considéré comme le « libérateur de la Libye ». Projeté au devant de la scène internationale avec ses initiatives politiques et militaires, Sarkozy a bien obtenu le soutien populaire tant attendu, notamment dans son pays. Outre les considérations autour de l’éventuelle stratégie politique visant à redresser la côte de popularité présidentielle, impossible pour les médias américains de ne pas comparer ce «retournement de situation» à la réaction américaine, nettement plus frileuse. Marc Ginsberg, ancien ambassadeur américain au Maroc, affirme dans un article du Huffington Post, que les Américains devraient faire preuve de «reconnaissance» envers Sarkozy, qui a incité le gouvernement Obama d’abord réticent à s’engager militairement. Un engagement d’ailleurs «impopulaire» outre-Atlantique, rappelle The Associated Press. Le Washington Post ne peut pas non plus s’empêcher de comparer les deux présidents : mais si tous deux devront faire face à des enjeux électoraux en 2012, ils «ne pourraient cependant pas être plus différents».

« Bernard-Henri Lévy a t-il fait entrer l’OTAN en guerre ? » C’est ce que se demande le New Yorker, dans un article faisant écho à celui de Slate et qui revient sur l’éventuel rôle « décisif » de l’« intellectuel » dans l’intervention militaire française, et même américaine, en Libye…

Mais si les Français soutiennent en majorité l’intervention libyenne, l’impopularité de leur président se fait toujours bien sentir dans les urnes. Et avec ces élections cantonales à un an des élections présidentielles, il n’est pas seulement question d’enjeux locaux, et les journalistes américains l’ont bien compris. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Wall Street Journal ne prend pas de pincettes : «les électeurs assènent un coup au président», peut-on lire dans un article, et l’UMP «subit un échec», titre un autre. Avec 36% des suffrages, soit presque le double des voix emportées par le parti au pouvoir, le Parti Socialiste, «grand gagnant de ce second tour» (Huffington Post), a indéniablement «remporté les élections», écrit le New York Times.

Mais la montée de l’extrême-droite, plus seulement dans les sondages cette fois, ne leur échappe pas non plus. Le quotidien consacre un autre article au parti qui «fait froid dans le dos» avec un reportage dans son « bastion » du Pas-de-Calais, Hénin-Beaumont. Entre analyses des stratégies politiques et témoignages d’électeurs FN, le NY Times conclut finalement : «la vie est dure à Hénin-Beaumont [], voilà pourquoi ils votent pour le Front National».

Une fois n’est pas coutume, le New York Times consacre son «Saturday Profile » à un Français. Le quotidien dresse le portrait d’un « passionné de la presse écrite » comme on n’en fait plus : Claude Angeli, rédacteur en chef du Canard Enchaîné (photo). Figure incontournable de l’hebdomadaire satirique depuis maintenant 40 ans, ce réfractaire aux avancées technologiques en tout genre (comble de l’excentricité pour le NY Times!) y livre la recette du succès d’un des seuls journaux qui résiste à la crise de la presse française.

Cinéma enfin, avec la sortie de Potiche dans les salles new-yorkaises vendredi dernier. Si on en croit les articles parus, la dernière comédie de François Ozon semble être bien partie pour plaire aussi au public outre-Atlantique. L Magazine met à l’honneur le réalisateur, en publiant dans son dernier numéro une interview de lui. Mais c’est évidemment Catherine Deneuve qui fait l’unanimité, à grand renfort de références aux classiques du cinéma frenchie qui plaisent tant aux cinéphiles américains. Tandis que le Wall Street Journal la décrit tout simplement comme « la plus belle femme du cinéma français », Vanity Fair admire la « beauté froide » de l’actrice de Belle de Jour et des Parapluies de Cherbourg. Tous se livrent au jeu des comparaisons: le magazine, qui titre « La Revanche d’une Blonde » (Legally Blonde) cite Brigitte Bardot, tandis que le New York Observer évoque Jeanne Moreau. Les deux bonnes raisons d’aller voir Potiche pour le New York Times ? L’affiche très « glamour » évidemment, avec en tête Deneuve mais aussi Depardieu, deux «monuments» au «charisme» inégalable. À un mois et demi du Festival de Cannes, le 7e art à la française n’a pas fini de faire rêver les Américains.

Serge Normant décoiffe l'Amérique

Gisele Bundchen dans la dernière campagne H&M placardée dans le monde entier? C’est lui. Victoria Beckam en couverture du magazine Allure ce mois-ci? C’est aussi lui. Céline Dion sur la scène des Oscars cette année ? C’est encore lui.
Si toutes les célébrités lui confient leurs têtes, la plus fidèle est peut-être Julia Roberts. Ils se sont rencontrés il y a 18 ans lors d’une séance photos pour Vanity Fair sur le tournage de L’ Affaire Pélican. Les deux artistes ont grandi ensemble. Dans le cercle des proches de Serge figure aussi Sarah Jessica Parker, qui habite à un jet de pierre du salon dans le Meatpacking district. «Ces gens-là vous donnent une telle confiance en vous que ça vous porte», explique Serge, au crâne rasé et au visage poupon.
S’il l’on retraçait une généalogie de coiffeurs français à New York, le salon Bruno Dessange (le nom était le fruit d’un compromis entre Bruno Pittini et Jacques Dessange) sur Madison avenue serait certainement la racine de l’arbre. Serge Normant est issu de ce salon, qui fut un vivier de talents: Frédéric Fekkai, Yves Durif, Odile Gilbert.. «Nous étions des pionniers. Nous apportions quelque chose de nouveau», se rappelle Francis Mousseron, un maître de la couleur, qui officie aujourd’hui au salon Frédéric Fekkai sur la Cinquième Avenue.
Contrairement à Frédéric Fekkai, autre star française de la coiffure à New York, Serge s’est  d’abord lancé dans le travail de studio plutôt que dans le business. «Il voulait se faire en tant qu’artiste. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas une fibre commerciale», explique la makeup artist Laura Mercier. Une fibre qu’il exploite désormais, avec le lancement d’une ligne de huit produits, développée avec un laboratoire de recherche à Long Island. Les produits sont disponibles à Barneys, en ligne et dans les boutiques Space NK en Angleterre. Le lancement est prévu en France d’ici la fin de l’année.
Serge partage sa vie entre son loft de Chelsea et Paris où il revient environ tous les 3 mois. « Je n’ai jamais cultivé ce côté “coiffeur français”. C’est une réputation un peu galvaudée, on ne peut pas compter là-dessus. Mais il y a une chose qui est vraie : on a la chance d’être exposé à tellement de choses quand on est français. La culture française est sublime.”
Une équipe de choc

A son arrivée à New York en 1989, sur les traces de Bruno Pittini auprès du quel il avait appris le métier à Paris, Serge rencontre la make-up artist Laura Mercier. Elle s’en souvient: “J’avais une chaîne stéréo à donner. Bruno Pittini, avec qui je travaillais en studio, m’avait dit qu’un jeune coiffeur venait d’emménager dans un brownstone en face de chez moi sur la 22e rue. On a pris un café. On ne s’est plus quitté.” Ils ont ensuite été colocataires dans un appartement avant d’emménager ensemble dans une grande maison victorienne, quand leurs carrières respectives ont décollé.
Laura et Serge, c’est l’équipe de choc. Les contrats pleuvent. “En plus  de notre complicité, nous étions très complémentaires dans le travail et les gens le savaient.” Laura se souvient de leur collaboration sur le tournage du clip Butterfly de Mariah Carey. À l’aube, la diva un peu éméchée a voulu refaire une scène:
«Nous avions travaillé 27h d’affilée en Caroline du Nord, dans l’humidité et les moustiques. Toute l’équipe était dans un état d’épuisement total. Les décors étaient remballés, les gens au bord de la crise de nerfs. Serge était le seul à savoir la ramener à la raison: «Mariah,  nous ne sommes pas des bêtes». On en rit encore !»

Les deux amis ont collaboré aussi sur les livres de Serge Femme Fatale et Métamorphoses (Editions de la Martinière, 2004). De beaux livres qui leur ont permis de donner libre cours à leur imagination :  Julia Roberts a posé en Louise Brooks, Liz Hurley en Mata Hari, Britney Spears version Grace Kelly…
Serge rencontre John Frieda en 2002. Le pape britannique de la coiffure lui propose de reprendre son salon dans l’Upper East Side qu’il baptiserait Serge Normant at John Frieda. «A l’époque je n’avais pas particulièrement envie de revenir à un salon. Mais son élégance, sa vision de la femme m’ont beaucoup plu. Je me suis dit : “pourquoi pas” ! “Après tout, la clientèle, c’est ce qu’il y a de vrai, de concret. C’était un peu comme un retour aux sources ».
Serge détient 50% des parts du salon. Il met sa patte, transforme le salon en une version plus moderne. Cinq ans plus tard, il ouvre un deuxième salon dans le Meatpacking district.  Il ajoute également un troisième salon à Los Angeles. La collaboration entre les deux hommes s’étendait aussi à la ligne de produits de John Frieda, dans le giron de la société japonaise Kao. Il y a trois ans, Serge cesse la collaboration sur les produits : il a envie de créer sa propre ligne «avec les basiques qu’il utilise depuis longtemps».
Ses conseils à ceux désireux de tenter l’aventure : «Etre le meilleur possible sans avoir automatiquement envie d’être connu. Ca peut sembler facile pour moi de dire ça. Mais moi je rêvais avant tout de faire partie d’une équipe, d’un moment de la coiffure. La reconnaissance peut arriver de plein de façons différentes.»
A la cérémonie des Oscars, hiératique dans sa une robe vintage de Valentino, Julia Roberts portait un chignon sculptural réalisé par Serge. Un chignon porte-bonheur puisqu’elle a remporté cette année-là l’oscar de la meilleur actrice pour son rôle dans Erin Brokovitch.

Serge a aussi fait une apparition « cameo » dans un épisode de Sex and the City : le personnage de Carrie fait une séance photos avec Patrick Demarchelier. Le célèbre photographe de mode et Serge jouent leurs propres personnages. Un business man pas tout à fait comme les autres.

Retour gagnant

«Je rentre à Paris». Michel a l’air content de sa décision. «Après avoir passé dix belles années à New York, Je sens que c’est le moment». Il a acquis une grosse expérience dans le secteur qui le passionne depuis toujours, la finance, et vient de se marier à une charmante Française l’été dernier. Il a l’impression qu’il est temps de commencer un nouveau chapitre de sa vie. «Ce qui était rigolo entre 25 et 35 ans m’amuse beaucoup moins maintenant. J’ai envie d’être plus cool, de fonder une famille, tout en faisant le maximum pour être de plus en plus fort dans mon métier». Je me demande bien pourquoi il est venu me voir. Je l’écoute attentivement tourner autour du pot. «Ma femme Marianne me supporte dans ma démarche, mes amis et ma famille m’attendent impatiemment, mais aucun d’entre eux n’a idée de l’état de panique dans lequel je me trouve. Malgré mon CV plutôt imposant, personne ne veut de moi en France».
Michel a l’air d’avoir douze ans de nouveau. J’ai envie de lui dire qu’il raconte n’importe quoi, qu’une grosse pointure comme lui, formé à l’école Wall Street et qui a dû survivre à toute une panoplie de coups de poignards dans le dos, doit être recherché par bon nombre de compagnies, mais mon travail est d’abord de comprendre, surtout pas de donner des conseils, et encore moins de juger. Racontez-moi. «Même si je me fixe une deadline d’un an pour repasser de l’autre coté de l’océan Atlantique, j’ai déjà pu tester la température du marché en contactant les quelques relations de business qu’il me reste. Les nouvelles ne sont pas bonnes. La crise a fait disparaître beaucoup de jobs, et j’ai appris que ceux que l’on appelle « les ricains », comme moi, sont mal vus dans le milieu de la finance parisienne. Nous avons une image de petits prétentieux qui croient tout savoir mieux que les autres». Est-ce justifié ? «Pour ce qui est d’être bon, rapide, créatif et efficace, en effet, ils ne se trompent pas !». Michel a retrouvé l’humour et la prestance de l’homme adulte qu’il avait mis de côté. Pouvoir parler de ce qui le torture à quelqu’un de neutre et de candide lui a permis de se délester d’un poids qu’il n’arrivait plus à porter seul. Je le sens plus calme et plus serein. Mais où est le problème?
«J’ai besoin de vous pour gommer cette image négative qui peut m’empêcher de trouver un travail. Je suis prêt à faire les efforts nécessaires, même rentrer dans le rang, afin d’atteindre mon but au plus vite. Dès que j’aurai mis un pied dans la porte, je pourrai leur prouver de quoi je suis capable». Ce que j’entends m’abasourdit, j’ai dû crier victoire un peu trop vite. Avant de le mitrailler de questions, j’enfonce le clou. Pense-t-il que cela soit la meilleure stratégie possible ? «Sans aucun doute». En quoi a t’il besoin de moi qui ne connais absolument rien du monde du business et de la finance ? «Pour m’aider à ne plus être angoissé». De quoi ? Je lui demande de prendre le temps de réfléchir sur la véritable source de son stress. Je ne fais rien pour interrompre le silence qui s’installe entre nous. Nous sommes en plein coaching, il fait face à un miroir et se découvre à l’état brut. «Je ne regardais pas dans la bonne direction. Ce n’est pas la peur d’échouer dans ma recherche d’un job qui m’est pénible, mais plutôt celle de jouer à contre-emploi et de devoir faire profil bas. Je suis comme une pièce d’un puzzle qu’on cherche à faire rentrer au mauvais endroit, coûte que coûte. On insiste, encore et encore, jusqu’à l’écraser pour qu’elle trouve sa place dans ce massacre organisé. Au final, je ne tiens plus debout, le puzzle ne ressemble à rien, c’est un échec sur toute la ligne
Michel fait l’erreur que l’on fait presque tous lorsque nous nous sentons déstabilisés. Il cherche à ne pas se faire remarquer, il se mélange à la masse et en perd toute sa saveur. Il a oublié qu’il a autant de chances, sinon plus, d’être découvert par une société que de la découvrir par lui-même. Au lieu d’être sombre, brillez Michel, brillez, et ne vous en excusez pas. «C’est vrai. Je n’avais jamais regardé la situation sous cet angle-là. J’ai une vraie valeur, mais mon créneau est si spécifique que je ne peux intéresser que des gens qui sont à la pointe de mon industrie. Au lieu de vouloir plaire à tout le marché pour ensuite faire le tri de ce qui me plait, je me sens plus à l’aise de faire l’inverse». Le voilà sur le bon chemin, le sien. «Je vais même forcer le trait en donnant à l’élite parisienne qui fait du « racisme anti-ricain » une caricature de ce qu’ils attendent. Il y a en effet plein de choses que je sais faire mieux que les autres, autant leur prouver qu’ils ont raison. Ceux avec qui je suis censé travailler pourront ainsi me repérer au plus vite, les autres, je ne les regarderai plus que dans mon rétroviseur». Il y a une part de risques que je dois lui signaler pour vérifier s’il est bien en phase avec ses désirs. Il en est conscient, mais quelles sont ses options ? Faire semblant ou être fidèle à lui-même. Il a choisi.
«Par contre, pour ne pas passer pour un guignol, je dois briller à l’extérieur sans sonner creux à l’intérieur. J’ai toujours eu en tête ce projet de créer un « hedge fund » différent des autres, grâce à une approche innovatrice que je n’ai jamais eu la chance de développer dans ma compagnie actuelle. C’est le moment où jamais de m’y mettre». Travailler dessus l’a mis sur orbite. Cela l’a libéré et l’a réconforté sur son potentiel, sur son parcours professionnel assez remarquable, et sur ses valeurs de vie dont il est fier. Je l’ai suivi quelques mois, à sa demande, pour mettre en pratique tout ce qu’il a appris sur lui. Avant d’essayer de changer qui l’on est et ce qui nous différencie des autres, défauts compris, essayons d’abord de faire avec. C’est généralement la voie à suivre, celle qui paye, celle qui gagne. Jeu, set et match.
Pour en savoir plus sur ce qu’est le coaching avec Nicolas Serres-Cousiné, visitez www.monlifecoach.com

Le roman d'une vie

Darina Al-Joundi, actrice et écrivain, est l’auteur de The Day Nina Simone Stopped Singing (The Feminist Press, 2011). Un livre qui fut tout d’abord une pièce plébiscitée au Festival d’Avignon. Pour le lancement de son ouvrage aux Etats-Unis, elle participe à une conférence à la Maison française de NYU, animée par Philippa Wehle, professeur émérite de Français et de Théâtre à SUNY-Purchase.
Darina Al-Joundi a grandi dans les années 70 au Liban où elle fut encouragée par son père à défier tous les tabous. Alors que la guerre frappe son pays, elle mène un vie d’excès sexe, drogue et nuits dans les clubs. C’est cette vie qu’elle relate dans son livre ainsi que le dégoût d’elle-même. Le titre fait référence au dernier souhait de son père sur son lit de mort qui voulu pour ses funérailles que Sinnerman de Nina Simone soit joué.
Quand : Jeudi 31 mars à 19h.
Où : Maison française NYU – 16 Washington MewsNY 10003

Renseignements ICI.
 

Algérie : Histoire et politique

Raphaëlle Branche est professeur associé d’Histoire à l’Université Paris I – Panthéon-Sorbonne. Elle est également l’auteur de nombreux ouvrages sur l’Algérie et a récemment publié son dernier opus intitulé L’embuscade de Palestro: Algérie 1956 (2010).
Au cours d’un colloque à la Maison française de NYU, elle évoquera le “Political Uses of the Past: The Memory of the War of Independence in Algeria” (L’utilisation politique du passé : La mémoire de la guerre d’indépendance algérienne). Elle évoquera ainsi comment cette guerre fut instrumentalisée et sur-politisée quand elle prit fin en 1962.
Quand : Mercredi 30 mars à 19h.
Où : Maison française de NYU – 16 Washington MewsNY 10003
Renseignements ICI.

 
 

Parlons mode…suite

Suite de la série de conférences “Fashion talks” à l’Alliance française animées par Pamela Golbin, conservatrice en chef du musée de la Mode et du Textile à Paris.
Cette fois, place à la haute joaillerie avec Lorenz Baümer, considéré comme l’un des plus talentueux créateurs de bijoux de sa génération. Installé à Paris sur la place Vendôme, il créé des parures d’une grande finesse pour Louis Vuitton.
Quand : Mercredi 30 mars 2011 à 19h.
Où : Alliance Française Florence Gould Hall-55 East 59th Street -New York, NY 10022
Informations ICI.

Kline-Bonnaire, duo gagnant de "Joueuse"

Hélène est une femme simple et  laborieuse. Femme de ménage, elle est levée à 5 heures tous les matins et ne vit que pour son mari, ouvrier dans les chantiers navals et sa fille Lisa, adolescente rebelle. Elle n’ose pas vivre pour elle. «C’est votre mari qui pense pour vous» lui dit Docteur Kröger chez qui elle vient faire le ménage. Hélène n’est pas soumise mais effacée jusqu’au moment où un jeu va bouleverser sa vie : les échecs.
D’une simple curiosité, les échecs vont devenir une passion envahissante, obsédante dont personne de son entourage ne saisit les règles du jeu. Hélène se met à pratiquer jour et nuit, partout, au restaurant avec des miettes de pain sur une nappe à carreau ou dans la salle de bain avec des bouteilles de shampoing. Cette soudaine passion la captive et l’éloigne de ses proches qui ne la reconnaissent plus pour ne l’avoir jamais regardée.
«Pour moi le cœur du sujet est comment par le biais d’une passion on peut s’épanouir dire qu’il n’est jamais trop tard pour faire changer le cours de sa vie même pour quelque chose d’a priori inutile comme un jeu» confie Caroline Bottaro, réalisatrice et scénariste du film d’après le roman La Joueuse d’échec de Bertina Henrich.
Progressivement, Hélène va devenir cette reine de l’échiquier, la pièce la plus forte, grâce aux conseils avisés du docteur Kröger, interprété par Kevin Kline. L’acteur américain jouait pour la première fois aux échecs… et en français pour ce film.

« Je n’avais pas envie que mon film soit franco-français. J’ai des origines allemandes et italiennes donc j’ai  l’habitude d’entendre des accents autour de moi» confie la réalisatrice qui n’avait tout d’abord pas pensé à Kevin Kline en écrivant ce rôle. Caroline Bottaro devait rassurer sur le plateau l’acteur rompu au jeu de la comédie.  « L’essentiel du travail avec lui était de lui dire de ne pas en faire de trop. Au début il était inquiet et me disait “tu ne crois que l’audience va se faire chier si je ne fais rien” », sourit la réalisatrice.
Quant à jouer en français et aux échecs, des coachs aidaient les acteurs sur le plateau. Un professionnel des échecs leur préparait la partie et ils devaient mémoriser les déplacements de pions.
Malgré quelques longueurs, des dialogues parfois trop faciles, ce film très en retenue reste attachant. Le duo Kline-Bonnaire y est pour beaucoup.  L’expérience de ce premier film n’est en tous cas qu’un début pour Caroline Bottaro qui pense déjà au prochain « J’ai commencé à écrire le scénario. Ce sera encore un portrait de femme mais bien différent. »
Sorti en 2009 en France, Joueuse (Queen to play) sort à New York et Los Angeles le 1er avril.
A New York:
Lincoln Plaza Cinema
Angelika Film Center
Lieux et horaires complets des projections ICI.

Quatuor Ebène au Town Hall

Ces quatre jeunes musiciens français sont dans le vent. Plébiscité par le New York Times, couronné disque de l’année par Grammophone magazine, Quatuor Ebène est un groupe de musique de chambre peu ordinaire capable de passer d’un genre musical à l’autre. Leur dernier album “Fiction” sorti fin 2010 en est la preuve dans lequel se mêlent jazz, pop et musiques du monde.
Depuis mars 2009, ils se sont déjà produits à Boston, Seattle et Washington DC ainsi qu’au prestigieux Carnegie Hall de New York. Dimanche, ils viendront conquérir le public du Town Hall dans la Grosse Pomme.
Les deux violons (Pierre Colombet et Gabriel Le Magadure), l’alto (Mathieu Herzog) et le violoncelle (Raphaëlle Merlin) interprèteront Dissonanzen Quartet KV 465 de Mozart, Quartet No. 3 de Bartók et Quartet in G minor, Op. 10 de Debussy. Et qui sait, peut-être joueront-ils leur fameuse reprise de Pulp fiction…
Quand : Dimanche 3 avril à 15h.
Où : Town Hall– 123 West 43rd Street- New York, NY 10036
Informations et réservation ICI.

Michel Legrand au Blue Note

Musicien, chanteur, compositeur, arrangeur, chef d’orchestre…autant de facettes du talentueux Michel Legrand qui se produit en trio pour douze concerts sur six soirées au Blue Note. Un musicien inclassable, connu pour ses talents de jazzman, autant que pour ses  musiques de films ou classiques.
A bientôt 80 ans, Michel Legrand connait bien New York. Il y est venu pour la première fois en 1958 travailler en studio sur son album Legrand Jazz avec la crème de la crème du monde du jazz comme Miles Davis, John Coltrane ou encore Bill  Evans.
Quand : du mardi 29 au dimanche 3 avril 2011 à 20h et à 22h30.
Où : Blue Note Jazz Club -131 W. 3rd St-New York, NY 10012
Informations et réservation ICI.

French food truck

Le froid n’a pas arrêté les gourmets ou gourmands jeudi midi à Times Square. Entre 12h30 et 14h une file ininterrompue de passants ou de curieux de la cuisine française attendait devant le Air France’s Gourmet Food Truck. Pour faire la publicité de ses services en vol, la compagnie a choisi de distribuer gratuitement pendant cinq jours des amuse-bouches concoctés par le chef étoilé Joël Robuchon. Une première pour la compagnie aérienne française. « C’est une façon de faire connaître Air France aux New-Yorkais tout en étant au fait des dernières tendances », explique une porte-parole d’Air France USA.
Succès garanti auprès des Américains. « C’est gratuit et en plus c’est de la cuisine française, comment résister ? », s’exclame Yani. Certains deviennent même adeptes comme Andy qui travaille dans le quartier : « J’étais là pour le petit déjeuner et je vais peut être revenir pour le dîner ».

Six cents assiettes sont prévues pour chacun des trois repas proposés par jour : le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. A l’intérieur du truck, des cuisiniers en toques blanches dressent devant ces clients peu communs les assiettes contenant plusieurs petits hors d’oeuvres selon les repas: saumon fumé et crevette en rondelle, bœuf grillé à la sauce truffe au vin mais aussi macarons ou tout simplement pain au chocolat.
Des mets aux saveurs raffinées, fruits de la collaboration entre Air France et Joël Robuchon depuis novembre 2009. Sans vouloir divulguer le coût de cette action, la porte-parole consent à dire que cette campagne publicitaire d’un nouveau genre représente un « investissement significatif ». Si l’expérience s’avère convaincante, le truck pourrait poursuivre sa route jusqu’à Washington DC.
Quant à déguster la cuisine de Joël Robuchon en vol, cela a un coût : un billet en business class.
> Le programme des déplacements du truck :
Vendredi 25 mars
5th Ave between 49th St. and 50th St.
Breakfast – 7:30am-9:30am
Lunch – 12pm-2pm
Dinner 4:30pm-6:30pm
Samedi 26 mars
Park Ave and 15th St
Breakfast – 9am-11am
Lunch – 12pm-2:30pm
Dinner – 4:30pm-6:30pm
Dimanche 27 mars
Prince St. and Broadway
Breakfast – 10am-12pm
Lunch – 1pm-3pm
Dinner – 4pm-6pm
Lundi 28 mars
Wall Street between William and Hanover
Breakfast – 7:30am-9:30am
Lunch – 12pm-2pm
Dinner 4:30pm-6:30pm

"Liberté" de Tony Gatlif dans les salles

Liberté (Korkoro en anglais) de Tony Gatlif relate la persécution de tziganes par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale en France.
Quand une famille arrive dans un village français pour travailler dans les vignes comme chaque année, ils apprennent qu’une nouvelle loi leur interdit de vivre dorénavant en nomade.Persécuté, les membres de la famille bénéficient du soutient du maire du village (Marc Lavoine) et d’une institutrice (Marie-Josée Croze).
Grand Prix et Prix du public au Montréal World Film Festival, Liberté était sorti en février 2010 en France.
Cinema Village – 22 East 12th Street – New York, NY 10003
Horaires des séances ICI.

L'expressionnisme allemand au MoMA

Après l’expressionnisme abstrait, c’est cette fois au tour de l’expressionnisme allemand d’investir le Museum of Modern Art. Première exposition de cette ampleur depuis 1957, « German Expressionism: The Graphic Impulse » explore l’effervescence artistique sans précédent du début du XXe siècle en Allemagne et en Autriche. Au-delà de la richesse et de la variété de leurs styles, de leurs thèmes et de leurs techniques, les figures de proue du mouvement vont partager la même volonté : sensibiliser à la condition universelle d’être humain, par le biais de l’expression individuelle des pensées et des émotions, jusqu’alors réprimées. Et s’ils utilisent affiches, livres et journaux comme supports, ces expressionnistes allemands à la sensibilité exacerbée vont surtout révolutionner la gravure et de la lithographie et repousser les limites de ces procédés. Cette impulsion graphique (« graphic impulse »), qui s’étend de la naissance de l’expressionnisme vers 1905 aux années 20 en passant par la première guerre mondiale, va leur permettre de propager leurs idées plus largement, tout en s’engageant dans les enjeux sociaux et politiques de l’époque.

Organisée par ordre chronologique, la rétrospective débute par trois galeries, respectivement consacrées aux trois centres urbains où le mouvement voit peu à peu le jour : Dresde, où dès 1905 nait le groupe Die Brücke (Le Pont) mené notamment par Kirchner, Heckel et Pechstein; Munich et Der Blaue Reiter (Le Cavalier Bleu) de Vassily Kandinsky et Franz Marc à partir de 1911; et enfin Vienne et les deux figures de la tendance autrichienne, Kokoschka et Schiele.

Le Brücke d’abord, dont les membres remettent au goût du jour la gravure et en font la pierre angulaire de leur pratique. Comme en témoigne le Fränzi Reclining (1910) d’Erich Heckel, ils s’inspirent de l’esthétique primitive, et notamment des sculptures et des masques africains et océaniens. Les artistes du Blaue Reiter, Kandinsky et Marc consacrent quant à eux l’utilisation de la gravure sur bois, comme un outil au service de leur quête de l’abstraction. A l’instar de l’ouvrage de Kandinsky, Klänge (1913), véritable cheminement de la figuration vers l’abstraction. Les Autrichiens Kokoschka et Schiele adoptent un trait encore plus expressif que les peintres allemands, et confirment le potentiel émotionnel du portrait et du corps nu.

Dès 1910, l’expressionnisme commence à se déplacer vers la capitale, Berlin, et l’expérience de la vie urbaine moderne s’affirme alors comme un des thèmes de prédilection des artistes. Les marchands d’arts berlinois vont participer à la promotion du mouvement, qui va se perpétuer jusqu’à la décennie suivante notamment grâce à la propagation de la gravure. Mais le souffle dévastateur de la Première Guerre Mondiale bouleverse cette émulation artistique. Nombreux sont les artistes qui sont appelés sous les drapeaux ou qui décident de se porter volontaires, et que le conflit va traumatiser à jamais. Sur un mur rouge sang monumental, la cinquantaine de gravures d’Otto Dix illustre son expérience dans les tranchées, qu’il tente comme beaucoup d’autres d’exorciser par le biais de l’art.

La proclamation de la République de Weimar éveille la conscience politique des artistes. Ils s’engagent en faveur de la nouvelle démocratie fragile et défendent des causes humanitaires, comme la famine qui sévit alors. Beaucoup optent pour le dépouillement et l’austérité du noir et blanc, symboles du chaos et de la privation qui règnent alors à Berlin. Dès le début des années 1920, le mécontentement commence à se faire sentir dans la société allemande et se répercute rapidement auprès des artistes allemands. Le climat de décadence et de désillusion d’après-guerre engendre un nouveau style, post-expressionniste, le Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). Entre cynisme et incertitude, le portrait s’affirme alors comme le genre dominant, porté par Beckmann, Dix et Grosz.

Inflation puis hyperinflation dévaluent la monnaie allemande, l’impression atteint son apogée et rend les gravures plus abordables, faisant finalement de l’art l’un des investissements les plus fiables. Mais quand en 1924 le gouvernement prend des mesures pour stabiliser la monnaie, le marché de l’art allemand s’écroule et emporte avec lui l’une des périodes artistiques les plus prolifiques et novatrices du XXe siècle et de l’histoire.

German Expressionism: The Graphic Impulse

Du dimanche 27 mars au lundi 11 juillet

The Museum of Modern Art
11 West 53rd Street, New York, NY 10019
(212) 708-9400

Pour un panorama très complet du mouvement artistique, visitez le site dédié du musée qui recense plus de 3000 oeuvres (classées par artistes, dates, thèmes, techniques) et comporte un plan interactif et une chronologie de l’époque. MoMA.org/germanexpressionism

photo : Vassily Kandinsky, Watercolor No. 13 (1913)