Accueil Blog Page 1708

Les musulmans francophones de New York indignés

« Quand on allume la télévision et qu’on voit toute cette confusion, bien sûr ça nous fait mal, » dit un Marocain de Casablanca à New York depuis une dizaine d’années. « Si c’était une synagogue, cela ne gênerait personne », ajoute-t-il.
Un échantillon d’une demi-douzaine de musulmans français et francophones à New York n’est pas représentatif de l’ensemble d’une communauté (600 000 musulmans résident à New York et ses banlieues; on ne connait pas le nombre de Français musulmans à New York car le recensement n’a pas une approche religieuse). Mais les conversations traduisent une inquiétude de voir leur religion associée à l’extrémisme. « Ce qui est véritablement horrifiant, ce qui ressort des débats, des joutes politiques et des saillies journalistiques, c’est l’amalgame entre islam, islamisme, terrorisme, etc. », s’indigne Yassine Cherkaoui, un Marocain, diplômé d’HEC et actuellement en master de relations internationales à l’université de Columbia.

Le projet de mosquée divise, jusque dans les rangs des musulmans. Tel qu’il est actuellement présenté, le projet Park51, d’un montant de 100 millions de dollars comportera une mosquée, une piscine, une salle de sports, un auditorium de 500 places et un monument à la mémoire des victimes du 11 septembre 2001. Il sera situé à deux rues du site du World Trade Center.  « Certains pensent que les promoteurs immobiliers ont manqué de jugeote. Ils auraient pu choisir de bâtir la mosquée à deux blocs de là », note une Française d’origine tunisienne qui habite à New York.
Mais pour la plupart, le projet ne doit pas être délocalisé et le centre doit être bâti à cet emplacement. « Il faut faire front pour deux raisons: un, la liberté de culte est une vraie richesse aux USA et il serait triste d’y porter atteinte, et deux, les porteurs de ce projet, qui risque fort de naître dans la douleur, peuvent en cas de succès  prouver que oui, Islam et démocratie ne sont pas antithétiques», explique encore Yassine.

A l’approche des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les musulmans new-yorkais dénoncent l’appropriation politique du sujet, du «pain béni» pour les Républicains, selon la Française d’origine tunisienne. Ils saluent le “courage” de Barack Obama et la prise de position de Michael Bloomberg en faveur de la mosquée, conscients du coût électoral que cela suppose. “Je trouve que Bloomberg a eu plus la posture d’un homme d’état que d’un politicien, ce qui est tout a son honneur », souligne Yassine.
Nombreux sont ceux qui égratignent au passage la politique d’immigration de Nicolas Sarkozy. «En France, l’affaire des minarets suisse et son utilisation par le Front National montre qu’il y a des points politiques à gagner en instrumentalisant la peur et l’amalgame entre Islam et extrémisme ». Yassine ajoute cependant: « L’impression que j’ai, totalement subjective, c’est que le pays connait mieux l’Islam que les USA et que de fait, la population en majorité est moins susceptible de succomber aux discours anti-musulmans. »

Nadia, une jeune Française musulmane, qui travaille pour la Société Générale à New York expliquait récemment  à French Morning : “On est davantage « transparent » à New York. On n’a pas l’impression d’être stigmatisé ». La polémique autour de la mosquée risque-t-elle de remettre en cause cela?

“Non!,” répond Radouane Eljaouhari, propriétaire du restaurant marocain Zerza dans l’East Village. « La France n’est pas les Etats-Unis. Les musulmans sont bien intégrés ici. Ils ont une perspective, un futur. Les grandes entreprises aux Etats-Unis n’attachent pas d’importance à votre nom ou votre religion. » Avec un optimisme tout américain, il conclut :« Il y a beaucoup de confusion. Ce [nouvel épisode] est une opportunité pour l’Islam de sortir de l’obscurité et pour les Américains d’apprendre sur notre religion.»


Marianne Dissard : "chanter en français ici n'est pas un problème"

Dans le cadre des MoMA Nights consacrée en août à la nouvelle scène de la chanson française et de la sortie sur internet de l’album New French Song chez Barbès Records le 3 août, rencontre avec Marianne Dissard, chanteuse française installée aux Etats-Unis et pétrie à la fois de culture française et américaine.
Comment vous êtes-vous lancée dans la musique?
Au départ, je ne me voyais pas du tout faire ça, être sur scène… j’étais trop timide pour y penser. Mon univers à la base c’est plutôt le cinéma et l’écriture. Et puis c’est un ami, Joey Burns, le chanteur des Calexiko, qui m’a dit “Mais attends il faut qu’on fasse un album ensemble!” et c’est le genre de personne qu’il faut prendre au sérieux! (rires) J’étais très contente d’être entourée de tous ces musiciens car finalement ça rejoignait mon univers, celui des mots. Et avec le recul, je réalise que j’ai toujours été dans ce monde-là, celui de la musique.
Comment ça?
Je vis depuis 1994 à Tucson, en Arizona. C’est une ville remplie de musiciens, qui vit beaucoup la nuit. L’endroit est centré autour de la musique. Beaucoup de groupes en tournée préfèrent passer par Tucson plutôt que Phoenix qui est pourtant la ville la plus importante de l’Etat. C’est là que les artistes se réfugient…
Quelles sont vos influences musicales?
J’ai grandi en France, j’y ai vécu jusqu’à mes 16 ans. Donc j’ai été exposée à la grande tradition de la chanson française: Barbara, Jacques Brel, Brassens… Ces grands chanteurs m’attiraient beaucoup à l’époque. Et puis ado, je me suis plus tournée vers la chanson anglo-saxonne avec U2, The Clash… des groupes que je n’écoute plus beaucoup maintenant (rires)! Et puis arrivée ici, j’ai découvert Neil Young et toute cette musique que l’on appelle “Americana” qu’on ne connaissait pas vraiment en France. Je me suis plongée dans une manière d’écrire différente, avec une manière de raconter les histoires assez classique. Ces sont des “tales” (des contes, ndlr) comme Johnny Cash. On ne trouve pas ça en France, ça fait partie d’un paysage et d’un mode de vie.
Vous écrivez exclusivement en français?
Pour l’instant oui, j’ai fait beaucoup de tournées en Europe ces deux dernières années et donc beaucoup en France… J’y ai donc passé plus de temps que d’habitude et ça a davantage influencé mon travail. Mais en même temps je travaille avec des Espagnols, des Italiens… et puis je vis à Tucson, il y a donc l’influence du Mexique. Donc toutes ces cultures se mélangent un peu.
Mais alors, avez-vous réellement une audience aux Etats-Unis si vous chantez en français?
Ça n’a jamais été un problème. Il y a beaucoup de disques qu’on aime mais où l’on ne comprend pas forcément ce que le chanteur raconte. C’est normal pour moi de chanter en français, je vis aux Etats-Unis mais je suis française. Ca s’entend, ça se voit. Alors peut-être que dans des villes plus petites, ça fait cliché “oh lala la chateuse qui chante en français aux Etats-Unis”. Mais dans les grandes villes, les gens sont exposés à plein de cultures donc ce n’est pas un problème.
Et ça vous fait quoi de vous produire au MoMA?
Je suis très contente, tout cela se fait dans des conditions très confortables. En plus j’adore Matisse. Je vais inclure les peintures dans la scénographie et les costumes. On va s’amuser!
Marianne Dissard sera l’invitée des MoMA Nights le 26 août de 17h à 20h45. Elle a sorti déjà deux albums, Entredeux et Paris One Takes, un album disponible en téléchargement gratuit ICI. Son prochain album sortira début 2010.

Anelka, les Roms et Obélix

Cette semaine, celui qui a fait le plus parlé de lui a le crâne chauve mais parfois un peu trop en enflé selon certains : Nicolas Anelka. Le joueur de foot a été sanctionné par la Fédération Française de Footbal pour son comportement à l’égard de Raymond Domenech, l’entraîneur de l’équipe de France. On se souvient des rumeurs qui courraient alors sur les différentes insultes que le joueur avait pu dire à son coach et de la très polémique une de L’Equipe. Le NYT explique dans un article qu’Anelka ne pourra jouer pendant 18 match avec le maillot bleu. Et soulève un point intéressant: “Aucune action n’a été annoncée contre Raymond Domenech, l’entraîneur de l’équipe au centre de la polémique“. En effet, après avoir été critiqué tant par les professionnels que par les médias et les spectateurs, avec un bilan médiocre, “l’homme le plus détesté de France” va-t-il sortir indemne de toute cette affaire? Et le journaliste élargit son angle en parlant des diverses répercussions de la grève des joueurs: “La controverse a fait naître un débat national qui a soulevé les questions d’immigration, de racisme et de fièrté nationale“.
Immigration justement avec l’expulsion des Roms. La polémique continue d’enfler en France mais aux Etats-Unis également. L’article de Steve Erlanger dans le NYT est à la fois un reportage et une analyse, ce qui permet de confronter réalité – la situation des Roms –  et discours – ceux des politiques. L’article commence par le récit de l’expulsion de familles roms d’un camp par la police. Le journaliste lance ensuite plusieurs pistes de réflexion. Dont une qui revient régulièrement : “La nouvelle campagne (d’expulsion, ndlr) a été régulièrement critiquée comme étant politique, un effort de M. Sarkozy pour raviver le soutien de la droite du spectre politique français” et il souligne les amalgames fréquents faits pendant la polémique, de tous côtés, et le désordre qui règne dans ce débat: “Mais la campagne de Sarkozy et aussi les attaques contre elles ont parfois fait confondre les jeunes délinquants des banlieues pauvres, beaucoup d’entre eux sont musulmans, avec les Roms, qui ne sont pas Français, et les voyageurs français, qui ont le droit de rester dans leur propre pays“. Voice of America prend le parti de ne citer que les adversaires des expulsions, citant ainsi le président roumain: “cela pourrait mener à des ‘réactions xénophobes’”  et également le porte-parole de la commission européenne: “Nous sommes évidemment très inquiet de toute forme de discrimination (…) Laissez-moi juste rappeler que les Roms sont juste comme n’importe quels autres Européens (…)“. Et l’article du Wall Street Journal élargit le champ d’analyse en prenant le cas français comme un enjeu européen: “Les expulsions reflètent les inquiétudes franaçises sur comment gérer des populations mobiles dans une version élargie de l’UE“.
Astérix et Obélix, icônes de la BD hexagonale, ont eux aussi été au coeur d’une polémique cette semaine en France, ce qui n’échappe pas au Huffington Post. Les deux compères apparaissent dans une publicité pour Mc Donald’s: “la publicité a fait éclater un scandale parmi les commentateurs sur internet” explique le site dans un article. Pourtant, souligne le Huffington Post Non seulement Asterix est apparu précédemment dans une campagne de McDonald’s pour la promotion d’un film en 2001, mais aussi le Parc Asterix – un parc à thème avec des attractions dédiées aux personnages – rivalise avec Disneyland Paris en terme d’affluence“.

Kirikou et les bêtes sauvages à Central Park

0


Dans la suite de Kirikou et la Sorcière, on découvre comment le petit garçon est devenu un jardinier, détective, marchand, voyageur, docteur.
En français, sous-titres en anglais
Samedi à 19h
Great Hill à Central Park, sur West 106th St;
Plus d’infos sur l’African Film Festival New York; africanfilmny.org

Vincent Cassel : "Mesrine était un prédateur"

0

Chemise blanche et cheveux bouclés bien ordonnés, Vincent Cassel arrive détendu et blagueur – « So what would you like to know? », lance-t-il aux journalistes– dans la chambre d’hôtel new yorkaise où doit se passer l’interview. Poignée de main franche et une disponibilité toute professionnelle, il est loin de l’extravagant Mesrine qu’il interprète (lire la critique du film ICI). Et pourtant, l’attrait pour les zones floues et ombrageuses est évident, il suffit de se pencher sur sa carrière. “La Haine” bien sûr, plus récemment son rôle de Kirill dans “Les Promesses de l’Ombre” de David Cronenberg, Vincent Cassel préfère la profondeur du mal. Au cinéma en tout cas.
Mesrine est un personnage intense. Comment avez-vous géré ce rôle ?
Comment je l’ai géré…. Ce n’est pas comme si j’avais vraiment eu le choix (rires). Une fois que vous dîtes oui à un projet comme ça… J’étais un peu inquiet et effrayé par la durée du tournage parce que je n’ai jamais travaillé autant (rires), je veux dire sur une si longue durée… Et donc j’avais peur de perdre ma concentration et finalement mon énergie, et puis tout simplement l’envie d’être sur le plateau. Mais c’est une des choses que j’ai apprises avec ce projet : je peux travailler plus que je ne le pensais ! Quand j’ai quitté le tournage, j’aurais pu continuer deux ou trois mois sans aucun problème. C’est vraiment une question de désir, si vous êtes excité par ce que vous faîtes, le temps ne compte pas vraiment.
Etiez-vous inquiet de rendre Mesrine un peu trop séduisant, un peu trop glamour?
Complètement. Depuis le début, c’était très clair avec le producteur (Thomas Langmann, ndlr) et encore plus avec le réalisateur et le scénariste qu’on ne ferait pas l’impasse sur son côté sombre : le côté raciste, la façon dont il traite les femmes… La première mouture s’était faite avec un autre scénariste et un autre réalisateur (Barbet Schroeder, ndlr). En fait le scénariste avait écrit Amélie Poulain et évidemment ce n’était pas la personne qu’il fallait pour écrire l’histoire. Quand on évoquait les méchants, il parlait tout de suite des flics et je disais « non ça ne marche pas comme ça, ça ne peut pas être noir et blanc comme tu veux le faire ».  J’ai donc abandonné le film.
Et finalement, le film s’est fait avec une autre équipe…
Pour être honnête, je n’ai jamais pensé que le film se ferait sans moi. De mon point de vue, c’était juste du bluff. J’ai appelé le producteur et je lui ai dit « trouvons une autre équipe, un autre scénariste, un autre réalisateur et allons-y ». Il est revenu avec l’idée de Jean-François Richet que je connaissais car mon frère avait écrit la musique d’un de ses films. Il vient des cités. Et donc il avait ce type d’énergie, de colère et il connaissait le personnage parce que c’est une grande figure dans les banlieues. Et puis ils ont eu l’idée d’Abdel Raouf Dafri (scnénariste d’Un Prophète, ndlr) pour écrire le script. Lui étant d’ascendance nord-africaine, il ne voulait pas écrire l’histoire à cause de ce que Mesrine avait fait en Algérie pendant la guerre. Et ça m’a beaucoup plu. Je lui ai dit que c’était exactement la raison pour laquelle il devait l’écrire, parce que qu’il n’était pas un fan. Il a finalement accepté et m’a proposé un script de vingt pages. C’était génial parce que d’une page à une autre, on ne savait pas quoi penser du caractère. Il y avait beaucoup de contrastes et c’est ce que je recherchais.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce rôle ?
En premier lieu, je savais dès le départ que c’était un projet très intéressant : il est question de gangsters, de braquages et en plus Mesrine est une telle icône. Pour faire court, les riches n’aiment pas Mesrine, les pauvres l’aiment. Parce que c’est un rebelle, il est contre le système. Et puis il a littéralement été exécuté dans la rue, il est considéré par certains comme un martyr, même s’il ne l’était pas en réalité. Vous devez replacer tout cela dans son contexte. En 1978, un an avant de se faire abattre, il était l’une des célébrités préférées des Français. Il devancait tout le monde, les chanteurs, acteurs, politiciens…. Et un certain type de presse, de gauche, particulièrement Libération à l’époque, l’a élevé au rang d’icône du contre-pouvoir. Et il aimait ça, jusqu’au point où il a commencé à utiliser les médias et c’était plutôt moderne comme façon de faire. Il a pris cette posture de rebelle, mais je pense que c’était que du faux. C’était un prédateur.
C’est un point intéressant : la relation entre votre personnage et les médias. Les médias ont crée d’une certaine manière sa légende, c’est un aspect très controversé du film. Etait-ce important de souligner ce lien dans le film?
C’est très important parce que je considère que les médias sont responsables. Ils ont créé le personnage. Si ces journalistes de gauches ne l’avaient pas récupéré, il n’aurait jamais été aussi impliqué dans les médias de la manière dont il l’a été. A cette époque, peut-être parce que son ego était devenu surdimensionné, il a pensé qu’il faisait quelque chose de bien en tuant ce journaliste d’extrême droite. Il pensait que tout le monde lui dirait qu’il avait raison. Mais il avait oublié le corporatisme des journalistes. Là même l’opinion publique n’était plus là pour le protéger et il est devenu un marginal pour tout le monde.
Vous choisissez souvent des personnages très ambivalents, à plusieurs facettes…
Je pense que c’est la chose la plus importante à propos des personnages. Si vous voulez jouer et incarner des personnages, vous devez montrer les deux côtés, le sombre et le clair. Les gens disent que je joue tout le temps ce type de personnage ou tel autre. Mais la vérité c’est que si je dois jouer un gentil garçon, ce qui est plutôt rare, je ferai tout ce que je pourrai pour trouver son côté sombre et montrer sa complexité. Et si j’ai un « bad guy » à jouer, j’essaierai toujours de trouver ce qui est intéressant et pur chez lui. En fin de compte, tous mes personnages tendent à être un dégradé de gris et pas juste le gentil garçon ou le méchant mec. Et je pense que c’est la seule manière de représenter la vie en réalité.
Mesrine est un grand film de gangsters comme on peut en voir outre-atlantique. Vous pensez que le cinéma français peut rivaliser avec le cinéma américain ?
Oui il peut, c’est juste une question de distribution. Honnêtement je pense que la qualité des films est sûrement la même à travers les monde entier. Il y a d’incroyables films asiatiques, italiens, espagnols, mexicains ou brésiliens. Mais c’est juste une question de pouvoir les montrer. Et puis aussi si les gens sont suffisamment éduqués pour aller voir des films quand il y a des sous-titres. Je suppose qu’en Amérique, parce que l’industrie est si grande à tout niveau, les gens n’ont pas à faire cet effort. En tant que Français, j’ai été élevé en regardant les films sous-titrés. Et c’était quelque chose de normal, même les films japonais, je les regardais sous-titrés parce que je voulais entendre la voix des acteurs. Donc bien sûr on peut concurrencer, ça dépend où (rires). La France est l’un des seuls pays au monde à produire autant de films par an, 200 films. Et donc on a besoin de tous les types de films, les comédies de Gérard Depardieu, Jacques Audiard et Un Prophète, Garpard Noé et son génial Enter the Void.
Justement vous avez joué avec Gaspard Noé. On a l’impression que vous privilégiez les réalisateurs de votre génération comme Noé ou Romain Gavras, c’est un choix ?
Gaspard Noé est de ma génération. Romain Gavras est vraiment plus jeune, il a 28 ans. Il fait partie de Kourtrajmé et j’ai rencontré cette bande quand ils avaient 14 ans alors qu’ils tournaient déjà des courts-métrages. J’ai toujours été impliqué avec eux, peut-être à cause de leur énergie. Vous savez les gens parlent d’immigration et d’intégration… Ils sont liés à ça. Leur travail est vraiment créatif donc j’ai toujours travaillé avec eux et maintenant je produis même leurs films. Est-ce un choix de travailler avec des gens de ma génération? Oui ça a été un choix pendant longtemps, sûrement parce que mon père faisait partie de la Nouvelle Vague et tout ça. Je voulais vraiment m’inscrire dans ma génération et couper avec la tradition française du syndrome post Nouvelle Vague, revenir à quelque chose de plus formel avec des films comme La Haine (de Mathieu Kassovitz, ndlr), Irréversible (de Gaspard Noé, ndlr). Et ça a marqué un grand changement en France quand ces films sont sortis.
Vincent Cassel sera à l’affiche le 15 septembre en France de Notre Jour Viendra, premier film de Romain Gavras. Il fait également partie du casting du dernier film de Dominik Moll, Le Moine, et de la suite des Promesses de l’Ombre par David Cronenberg, intitulé A Dangerous Method.
Mesrine, L’Instinct de mort– sortie le 27 août et Mesrine, Ennemi public n°1 le 3 septembre.
Angelika Film Center
Empire 25
Lincoln Square 13

Madama Butterfly

Les lecteurs de French Morning peuvent avoir des billets à $20 (au lieu de $35). Il suffit d’aller sur le site http://bleeckerstreetopera.org, suivre le lien vers la billeterie en ligne et entrer le code de promotion COMP1 (en majuscules!).
25 Carmine Street, New York
Mercredi 25 août 19 h
Jeudi 26 août 19 h

Fashion vadrouille

0

L’un des grands magasins les plus chics de New York vend son surplus pour presque rien! Courrez aujourd’hui chez Barneys ainsi que le 21 septembre. La vente se clôt à 21h. Vous trouverez là des boots Prada, des sacs Balenciaga et des robes de l’un des stylistes les plus en vue ici Alexander Wang, le tout avec 75% de réduction… ça vaut le coup de chausser ses basckets et de botter hors des rayons les fashionistas qui, à coup sûr, seront au rendez-vous.
Barneys 225 W 17th St between Seventh and Eighth Aves (212-450-8400, 212-450-8400), Thu 19, Fri 20 8am–9pm. Sat 21–Sept 6 Mon–Fri 10am–7pm; Sat, Sun 10am–9pm.
Mais ne vous fatiguez pas trop car jusqu’au 22 août les vêtement pour hommes et femmes des marques Dries Van Noten, Martin Margiela, Comme Des Garçons, sont soldées entre 70 et 80% à IF Boutique. Les robes Dries Van Noten en soie sont ainsi à $250 (au lieu de $836), les T-Shirts pour hommes à $98 (au lieu de $326).
IF Boutique, 94 Grand St., nr Greene St. (212-334-4964, 212-334-4964); M–S (11–7), Su (noon–6:30).
Et puis pour prendre un peu l’air et changer d’atmosphère, passez ensuite à Brooklyn. Dans les boutiques Alter Brooklyn de Roy Caires and Tommy Cole, es vêtements pour hommes et femmes – encore un argument pour emmener votre compagnon avec vous -vous trouverez des robes de soirée aux motifs très graphiques et des accessoires pointus. Les hommes pourront donc trouver un jean Life After Denim pour $68 (au lieu de $95).
Alter Brooklyn, 140 Franklin St at Greenpoint Ave, Greenpoint, Brooklyn (718-349-0203, 718-349-0203)
109 Franklin St at Greenpoint Ave, Greenpoint, Brooklyn (718-784-8818, 718-784-8818)
Tue–Sat noon–8pm, Sun noon–7pm. Thu 19–Sept 1.

Et puis jusqu’au 28 août, les vêtements pour femmes de Diane Von Furstenberg notamment sont soldées entre 40 et 65% à Diane T. Inc. Comment résister à l’une des célèbres robes portefeuille qui ont fait la renommée de la marque?
Diane T. Inc 174 Court St., nr. Congress St., Cobble Hill (718-923-5777, 718-923-5777); T–F (11–7:30), S (11–6:30), Su (1–5:30).
On pourrait se dire qu’une telle robe se suffit à elle-même, il est tout de même bon d’avoir quelques accessoires pour personnaliser son look. du 22 au 25, les bijoux Satya sont vendus jusqu’à moins 70% durant les soldes sur la boutique online. Le collier en ord vermeil 24 carats et rubis est à $35 au lieu de 118. Les boucles d’oreilles en or 24 carats à $45 au lieu de 98… seulement en ligne: http://www.satyajewelry.com/catalog/index.php
Et pour avoir la mine rayonnante dans sa nouvelle tenue, il faut aller jusqu’au 31 août au Limelight Marketplace pour avoir un massage facial gratuit de 15 minutes à Cosme Proud. Et les clients qui achèteront un ou deux produits de la marque Cosme Proud recevront aussi un cadeau d’une valeur de $48. 47 W. 20th St., nr. Sixth Ave. (212-226-7585,212-226-7585); M–F (10–10), Su (11–8).
Et pour assortir votre intérieur à votre extérieur, rendez-vous à ABC Carpet du Bronx du 19 août au 6 septembre avec des objets jusqu’à moins 75%. ABC Carpet Home’s Bronx warehouse, 1055 Bronx River Ave, Bronx (718-842-8772, 718-842-8772); M–F (10–7), S (9–7), Su (10–6)
Et jusqu’au 31 août, les sofas Bo Concept en cuir sont réduits de 25%
BoConcept, 69 Greene St., nr. Broome St. (212-966-8188, 212-966-8188); M–F (10–7), S–Su (noon–6).
Photo: Sac Comune Taylor Duffle en cotton ciré noir, $105.00

Virginie Ledoyen retrouvée chez Robert Guédiguian

On se souvient de Jeanne et le Garçon formidable, de La Plage avec Leonardo DiCaprio… et puis plus rien ou du moins peu de choses pour la jolie Virginie Ledoyen. La belle avait choisi de sortir des sentiers battus et d’aller là où on ne l’attendait pas. Elle revient sur les écrans avec le film de Robert Guédiguian, L’Armée du Crime où elle incarne la femme d’un résistant sous Vichy.
L’Armée du Crime de Robert Guédiguian
Quad Cinema
34 West 13th Street, New York, NY
1:00 3:40 6:25 9:15pm

Des classes de soixante élèves pour apprendre le français !

Shimon Waronker croit en la théorie de l’aquarium. « Un poisson, dit-il, grossit en fonction de la taille de son bocal… » Sentant son interlocuteur mordre à l’hameçon, il poursuit : « Pour les élèves, c’est la même chose : ils grandissent en fonction de leur école. »
C’est pour cela qu’à la rentrée, l’ancien directeur de la Jordan L. Mott School dans le Bronx, junior high school difficile qu’il a su transformer en l’une des meilleures de New York, proposera aux enfants de Crown Heights (Brooklyn) d’apprendre simultanément trois langues dans des salles de classe de 185 mètres carrés avec (accrochez-vous)  soixante autres élèves.
Le concept de la New American Academy (NAA) ressemble à un cauchemar. Mais pour Waronker, son futur directeur, il est « révolutionnaire ». « Le système scolaire public aux États-Unis, en France et dans d’autres pays est basé sur le modèle prussien, conçu pour contrôler les masses. C’est pour cela que les élèves sont en rangs dans la classe, que les professeurs sont isolés, estime-t-il. Nous voulons briser cet isolement. »
Du français au programme
Selon lui, le modèle de la NAA, qu’il a développé avec cinq autres directeurs au sein de la Harvard Graduate School of Education, met l’accent sur la communication entre instits et élèves, et au sein du corps enseignant lui-même. Dans la salle de classe, chacun des quatre instituteurs, dont un « master teacher » qui supervisera l’équipe, sera chargé d’un groupe de 15 ou 20 élèves selon les configurations, qu’il suivra jusqu’au 5th grade (CM2). L’effectif sera lui-même divisé en sous-groupes de niveaux différents.
Le programme comprend petit-déjeuner le matin, exercices physiques quotidiens, matières traditionnelles et pluridisciplinaires (comme la médecine, les transports et même l’élevage d’animaux). Les élèves n’auront pas de devoirs à la maison, « une perte de temps » selon Waronker.
A l’exception des enseignements pluridisciplinaires, toutes les matières (sport compris) seront enseignées tour à tour en anglais, espagnol et français. Si cette French touch s’explique avant tout par la localisation de l’école, dans le quartier haïtien de Crown Heights, on aimerait croire que l’histoire d’amour de Waronker avec la langue française y est aussi pour quelque chose.
Cet ancien officier de renseignement pour l’armée américaine reconverti en directeur d’école avait été l’un des premiers à introduire un programme bilingue français-anglais dans son établissement, ce qui lui avait valu d’être décoré en 2009 des Palmes académiques par l’Ambassadeur Vimont, distinction accordée aux éducateurs au service de la France. D’ailleurs, l’Ambassade  a apporté son soutien au projet.
« C’est important pour les instituteurs d’inculquer dès le début les valeurs de l’école, le respect et l’écoute, pour s’assurer que tout se passe bien en cours, affirme Andrea Nolet, qui assurera les cours de français en Kindergarten. La structure des cours permet de faire beaucoup de choses avec les langues. »
L’école, qui compte une classe de Kindergarten et de 1st Grade, affiche déjà complet. D’ici 2012, Waronker veut en ouvrir 29 autres à New York, adaptant les langues proposées au contexte local. « Les conflits viennent de problèmes de communication. La paix progressera si nous apprenons à parler à d’autres cultures, dit ce juif hassidique natif d’Amérique latine arrivé aux États-Unis à l’âge de 11 ans. L’apprentissage de langues étrangères rend les individus plus humbles.»
Pour plus d’informations : www.thenewamericanacademy.org – 60 E94th St. – Brooklyn, NY 11212- (718) 935-4200

Hommage à Romain Duris au BAM

0

On pourrait penser que Romain Duris est un peu jeune pour avoir déjà les honneurs d’une rétrospective au BAM. Mais après tout qui ira s’en plaindre? Le talent de l’acteur français n’est plus à prouver et justifie à lui seul une telle initiative. Donc courrez à la BAM Cinématek pour aller voir Duris en ado survolté dans Le Péril jeune, en dépressif dans Dans Paris, en petit nerveux dans De battre mon coeur s’est arrêté ou en séducteur invetéré dans L’Arnacoeur. Des films qui sont quasiment devenus des classiques.
Romain Duris au BAM $12 la place

Wed, Aug 25 at 9:30pm
BAM Rose Cinemas
Q&A with Romain Duris and director Pascal Chaumeil
Wed, Aug 25 at 6:50pm
BAM Rose Cinemas
Wed, Sep 1 at 4:30, 6:50, 9:15pm
BAM Rose Cinemas
Wed, Sep 8 at 6:50pm
BAM Rose Cinemas
Wed, Sep 8 at 4:30, 9:15pm
BAM Rose Cinemas
BAM
30 Lafayette Avenue, Brooklyn, NY 11217 (718) 636-4100

Chiara Mastroianni, trentenaire perdue chez Christophe Honoré

C’est certainement l’un des plus beaux rôles offerts à Chira Mastroianni depuis longtemps que celui de cette mère de famille de 34 ans un peu perdue, un peu immature. Non ma fille tu n’iras pas danser c’est l’histoire de Léna qui essaie tant bien que mal de se dépatouiller de son mari qu’elle aime encore, d’être une bonne mère et de trouver sa voie. Tout ça au milieu d’une famille dont les membres sont tous un peu bancals et insatisfaits. Outre Chira Mastroianni, on retrouve la géniale Marina Fois, Jean-Marc Barre, Louis Garrel…
Chiara Mastroiani et Christophe Honoré étaient à New York pour présenter leur film dans le cadre du “Rendez-vous with French Cinema”, lire l’interview croisée ICI
Non ma fille tu n’iras pas danser (Making Plans For Lena) de Christophe Honoré. $12 la place.
IFC Center
23 Sixth Avenue at West Third Street | (212) 924-7771
Fri, Aug 20 at: 11:10 AM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Sat, Aug 21 at: 11:10 AM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Sun, Aug 22 at: 11:10 AM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Mon, Aug 23 at: 11:10 AM, 1:15 PM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Tue, Aug 24 at: 11:10 AM, 1:15 PM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Wed, Aug 25 at: 11:10 AM, 1:15 PM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Thu, Aug 26 at: 11:10 AM, 1:15 PM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Pour plus d’informations, cliquer ICI.

Full Moon Party

Les French Tuesdays organisent une Full Moon Party à partir de 19h avec un dénommé DJ Pierre Zonzon. Tout un programme… avec des “special cocktails”, une compétition de houla hoop et plusieurs live. Le dress Code: Beach Chic, pas de jeans, “stylish” shorts, maillots de bain, T-shirt et flip-flops sont les bienvenus. Ceux qui arriveront après 22h devront payer 10 dollarsd e plus…
Full Moon Party
Aug 24th, 2010, 7:00pm – Aug 25th, 2010, 1:00am
Water Taxi Beach South Street Seaport
89 South Street
New York NY 10038
Pour plus de détails, cliquer ICI.