Imaginez la chocolaterie de Willy Wonka, version italienne : 4600m2 de paradis culinaire avec pizza, pasta, gelato…Le tout dans le Toy Building, un bâtiment historique face au Flatiron building qui fut une fabrique de jouets. Le projet herculéen a excité les papilles du maire de New York Michael Bloomberg. Il l’a soutenu depuis sa genèse et coupera le ruban mardi à 11 heures, avant l’ouverture au public à 16h.
Ce “Bloomingdale’s” de la cuisine italienne, comme certains le surnomment, est en fait une réplique d’Eataly à Turin ouvert il y a deux ans. Il est le fruit d’une collaboration entre le chef Mario Batali, Lidia Bastianich, la “Julia Child” italienne et son fils Joe Bastianich (actuellement juge dans “Master Chef” américain aux côtés de Gordon Ramsay). Les compères comptent déjà Del Posto, le restaurant étoilé près de Chelsea market à leur actif ainsi qu’une dizaine de restaurants. Ils se sont associés à Oscar Farinetti, le propriétaire d’Eataly à Turin et ont investi environ 20 millions de dollars.
Eataly ne compte pas moins de sept restaurants (Manzo (viande), Il Pesce (poisson), La Pasta, La Pizza, I Salumi e I Formaggi, Il Crudo, etc.), avec un total de 450 places assises et 400 employés. A partir d’octobre, il y aura aussi une Birreria (beer garden) sur le toit surplombant le Madison Square Park. Certains Cassandres disent que c’est trop grand compte tenu de la situation économique. “J’espère qu’ils ont tort”, répond simplement Joe Bastianich. Il table sur un chiffre d’affaires entre 40 et 60 millions pour la première année d’activités.
Eataly fait aussi office de centre italien avec sa librairie spécialisée en partenariat avec l’éditeur Rizzoli, son école de cuisine, des stands Alessi et Kartell pour les inconditionnels du design italien, et même une agence de voyage… Sans oublier une citation de Sophia Loren aux murs : “Tout ce que vous voyez, je le dois aux spaghetti”. A méditer…
Trois questions à Joe Bastianich autour d’une pizza margherita “made in Eataly”:
Qu’est-ce qu’il vous reste à faire avant l’ouverture?Nous allons faire la fête ici tous les soirs jusqu’à l’ouverture. Ensuite nous ouvrons. Et puis on ira se reposer.
Un de vos “péchés mignons” qu’on pourra trouver à Eataly? Le chocolat Venchi.
A quand une version française d’Eataly (“Gallistronomie”?)? Ce n’est pas à moi de le faire. Demandez à Jean-Georges [Vongerichten] ou Daniel [Boulud].
Et aussi : les meilleurs restaurants italiens de New York, LIRE ICI
Eataly débarque à New York
Les meilleurs "foods trucks" de LA
Cela fait à peine deux ans qu’ils existent, mais les food trucks sont devenus incontournables à LA. Le succès de ces restaurants mobiles, selon Matthew Geller, le président de l’Association des vendeurs ambulant de Californie du Sud est en partie lié à la crise : “Les clients veulent de la qualité sans dépenser trop, et parallèlement, les coûts d’achat et d’opération d’un food truck sont largement inférieurs à ceux d’un restaurant.” Ce qui a poussé des chefs avec peu d’argent mais beaucoup d’idées à se lancer.
Une mise au point s’impose : “les cantines mobiles existent depuis au moins 40 ans, ce sont les camions traditionnels offrant de la nourriture mexicaine à une clientèle souvent exclusivement latino”, précise Matthew Geller. Ces camions – environ 4000 à Los Angeles et péjorativement surnommés “roach coaches” pour leur nourriture de mauvaise qualité – sont à différencier de la vague des nouveaux (sic) food trucks, selon l’appellation locale.
Tout commence avec Kogi BBQ, un pilier dans le milieu. Un trio de cuistots se rend compte qu’en matière de nourriture de qualité pour les clubbers et autres couche-tard, l’offre est limitée. Ils décident donc de faire converger leurs talents et lancent le premier camion proposant du barbecue coréen émincé sur des tacos : l’aigre doux de la cuisine coréenne allié à la sauce piquante de la cuisine mexicaine… Une combinaison pas si saugrenue pour Los Angeles, ville caractérisée par le foisonnement de cultures.
Le plus souvent, les camions mobiles ne sont pas affiliés à un restaurant “en dur”, mais c’est le cas de certains d’entre eux tel Border Grill, qui a pignon sur rue à Santa Monica. “La qualité de nos tacos est la même, qu’ils soient servis dans nos restaurants ou dans notre camion”, souligne la fondatrice de ce restaurant de cuisine mexicaine moderne, Susan Feniger.
La clef de voûte de ces camions-restaurants, c’est Twitter. Impossible de survivre dans la jungle urbaine de Los Angeles sans avoir son compte sur le réseau social afin de maintenir le contact avec sa clientèle. Les camions les plus actifs se rendent à trois endroits différents en une seule journée : déjeuner, début de soirée et fin de soirée. S’ils indiquent à l’avance où ils seront sur leur site Internet, personne n’est en permanence devant son ordinateur.
En revanche, Twitter est accessible depuis son téléphone et le geek affamé peut savoir en quelques secondes où se trouve son camion préféré grâce aux updates sur le site de réseau social. Kogi BBQ a adopté Twitter dès son lancement et compte aujourd’hui 70 000 “followers”. Il existe également des sites permettant de savoir où se trouvent tous les camions-restaurants branchés à LA, comme FindLAFoodTrucks.com
Mais ces nouveaux camions gourmets ne font pas que des heureux. Lors d’événements tels que les “First Fridays” sur Abbot Kinney à Venice ou le “Downtown Art Walk”, la circulation déjà paralysée est aggravée par plusieurs dizaines de camions qui monopolisent des places de parking, génèrent beaucoup de détritus et de surcroît, font de l’ombre aux restaurants sur place. “Archi faux”, rétorque Matthew Geller, qui représente les camions. Son association a mis en place un système pour nettoyer les rues des gobelets, assiettes et autres canettes qui débordent des poubelles après les festivités. Sur la question de la concurrence déloyale, il insiste : “la clientèle des food trucks n’est pas la même que celles des restaurants haut-de-gamme qui se trouvent sur Abbot Kinney, de toute façon complètement pleins ces soirs-là.”
Une chose est sûre, ces camions ne sont pas près de disparaître. “A LA, ces camions sont une bouffée d’air frais dans une ville qui manque cruellement d’espaces publics”, indique Matthew Geller, “autour des camions, les gens se mélangent, partagent leurs impressions sur la nourriture et au final se rencontrent. C’est devenu une institution.”
LIRE AUSSI : Les meilleurs food trucks de New York
La sélection French Morning :
Kogi BBQ : Barbecue coréen fusion mexicain.
Don Chow Tacos : fusion cuisine mexicaine et chinoise. Leur spécialité : les “chimales”, des chinese tamales.
Border Grill : tacos et cuisine mexicaine moderne.
Dosa Truck : cuisine indienne à base de curry, de pommes de terre, de masala et samoussas.
Comfort Truck : De bons hamburgers et des sandwichs de tortillas (wraps). Les chips sont légendaires.
Nom Nom Truck : cuisine vietnamienne. La spécialité : des sandwichs de demi-baguettes avec de la viande de porc grillée.
The Grilled Cheese Truck : comme son nom l’indique, chaque plat sera servi avec du fromage fondu. De la simple tranche de pain avec du cheddar ou du brie au sandwich avec des courgettes et du sirop balsamique.
Coolhaus : des glaces créées par des architectes reconvertis. Les parfums sont étonnants : bacon au beurre, mascarpone-balsamique-figue, rootbeer à la fraise ou encore foie gras! Les glaces se dégustent en sandwich entre deux cookies.
Crêpes Bonaparte : de bonnes crêpes préparées par Christian Murcia, un chef franco-américain.
Buttermilk Truck : pancakes, gaufres, avec tout ce qu’il faut de sirop d’érable, cannelle et de sauce au chocolat.
Ludo Fried chicken Truck : un menu de poulet frit très raffiné : mariné dans sauce soja ou au romarin. (7,5 $ pour trois morceaux et une sélection de deux sauces), le Sandwich de Ludo avec poulet croustillant, pain de campagne de Bread Bar et sauce tartare française. En dessert crème brûlée (4 $) ou cookies à la limonade glacée. L’article sur Ludovic Lefebvre, lire ICI.
Le site FindLAFoodTrucks.com pour savoir où se trouvent tous les camions-restaurants branchés à LA.
Burning Man : « Metropolis »
Un voyage initiatique unique à l’échelle de la planète pour “comprendre la place que chacun d’entre nous peut jouer dans un monde onirique, sans argent !” Tout un programme…
Où: Black Rock City, Black Rock Desert, Nevada, entre Carson City et Pahrump
Quand : Du lundi 30 août au lundi 6 septembre 2010
Pour plus de renseignements : http://www.burningman.com/
Entrée: $300
Beverly Hills Food & Wine Festival
« Food & Wine » accueille plus de cinquante chefs talentueux. Au programme, dégustations et démonstrations culinaires, séminaires de vins, performance musicales avec des artistes célèbres, compétitions de sommeliers, et autres. Le festival présentera des thèmes divers tels que « The Art of Mixing », « Secret from the Kitchen and Cellar », « Date Night », « Taste of Something Better », « The Art of Brunch » ou encore « BBQ in the Hills ».
Où: Beverly Hills, adjacent au Beverly Hilton, 9900 Wilshire Blvd., Beverly Hills, CA 90210. Tel : 877-434 8624
Quand : Du jeudi 2 septembre au dimanche 5 septembre 2010
Pour plus de renseignements : http://www.thetasteofbeverlyhills.com/
Entrée: ($125, $150, ou $500) http://www.thetasteofbeverlyhills.com/cart/index.php?p=catalog&parent=1&pg=1
The Chemical Brothers
Les deux « Frères Chimiques » est un duo de musique électronique anglais composé de Tom Rowland et d’Ed Simons, connu pour leurs sonorités techno rock et «big beat ». Cette soirée mettra également à l’honneur le groupe d’electrofunk, Chromeo. Ce duo formé de Pee Thugg (Patrick Gemayel) au piano et synthétiseur et Dave 1 (David Macklovitch) à la guitare et au chant, basé à Montréal et New York, prétend être « l’unique collaboration musicale arabe (Pee) et juive (Dave) depuis le début des temps ». Yacht, le troisième duo du concert, assurera la première partie du concert avec son côté nostalgique de l’électro-pop.
Où: Hollywood Bowl, 2301 N. Highland Ave., Hollywood, CA 90068. Tel : 323-850 2000
Quand : Dimanche 29 août 2010 à 19h00
Pour plus de renseignements :http://www.hollywoodbowl.com/
Entrée: http://www.ticketmaster.com/ ($17,25 – $141)
Anelka, les Roms et Obélix
Cette semaine, celui qui a fait le plus parlé de lui a le crâne chauve mais parfois un peu trop en enflé selon certains : Nicolas Anelka. Le joueur de foot a été sanctionné par la Fédération Française de Footbal pour son comportement à l’égard de Raymond Domenech, l’entraîneur de l’équipe de France. On se souvient des rumeurs qui courraient alors sur les différentes insultes que le joueur avait pu dire à son coach et de la très polémique une de L’Equipe. Le NYT explique dans un article qu’Anelka ne pourra jouer pendant 18 match avec le maillot bleu. Et soulève un point intéressant: “Aucune action n’a été annoncée contre Raymond Domenech, l’entraîneur de l’équipe au centre de la polémique“. En effet, après avoir été critiqué tant par les professionnels que par les médias et les spectateurs, avec un bilan médiocre, “l’homme le plus détesté de France” va-t-il sortir indemne de toute cette affaire? Et le journaliste élargit son angle en parlant des diverses répercussions de la grève des joueurs: “La controverse a fait naître un débat national qui a soulevé les questions d’immigration, de racisme et de fièrté nationale“.
Immigration justement avec l’expulsion des Roms. La polémique continue d’enfler en France mais aux Etats-Unis également. L’article de Steve Erlanger dans le NYT est à la fois un reportage et une analyse, ce qui permet de confronter réalité – la situation des Roms – et discours – ceux des politiques. L’article commence par le récit de l’expulsion de familles roms d’un camp par la police. Le journaliste lance ensuite plusieurs pistes de réflexion. Dont une qui revient régulièrement : “La nouvelle campagne (d’expulsion, ndlr) a été régulièrement critiquée comme étant politique, un effort de M. Sarkozy pour raviver le soutien de la droite du spectre politique français” et il souligne les amalgames fréquents faits pendant la polémique, de tous côtés, et le désordre qui règne dans ce débat: “Mais la campagne de Sarkozy et aussi les attaques contre elles ont parfois fait confondre les jeunes délinquants des banlieues pauvres, beaucoup d’entre eux sont musulmans, avec les Roms, qui ne sont pas Français, et les voyageurs français, qui ont le droit de rester dans leur propre pays“. Voice of America prend le parti de ne citer que les adversaires des expulsions, citant ainsi le président roumain: “cela pourrait mener à des ‘réactions xénophobes’” et également le porte-parole de la commission européenne: “Nous sommes évidemment très inquiet de toute forme de discrimination (…) Laissez-moi juste rappeler que les Roms sont juste comme n’importe quels autres Européens (…)“. Et l’article du Wall Street Journal élargit le champ d’analyse en prenant le cas français comme un enjeu européen: “Les expulsions reflètent les inquiétudes franaçises sur comment gérer des populations mobiles dans une version élargie de l’UE“.
Astérix et Obélix, icônes de la BD hexagonale, ont eux aussi été au coeur d’une polémique cette semaine en France, ce qui n’échappe pas au Huffington Post. Les deux compères apparaissent dans une publicité pour Mc Donald’s: “la publicité a fait éclater un scandale parmi les commentateurs sur internet” explique le site dans un article. Pourtant, souligne le Huffington Post “Non seulement Asterix est apparu précédemment dans une campagne de McDonald’s pour la promotion d’un film en 2001, mais aussi le Parc Asterix – un parc à thème avec des attractions dédiées aux personnages – rivalise avec Disneyland Paris en terme d’affluence“.
Le frisson sonore au bout des doigts
Il vous accueille avec un grand éclat de rire. Avec son crâne rasé et son large sourire, Vincent Gillioz est de ceux qui parviennent à vous mettre à l’aise en un rien de temps. Dans sa maison de Burbank, le fief des studios, Vincent Gillioz donne son identité sonore à un film. Installé dans la métropole californienne depuis 10 ans, le compositeur de musique de films ne compte pas moins de 35 long métrages à son actif.
A 23 ans, Vincent Gillioz a décidé de quitter sa ville natale, Genève, pour aller voir ce qu’il se passait outre-Atlantique. Ses quatre ans passés au Berklee College of Music à Boston l’ont enthousiasmé : c’est là qu’il a découvert qu’il pourrait faire de sa passion pour la musique son métier. Il y apprend la composition de musique de film et l’interprétation. Mais le retour en Suisse est un coup dur. “J’étais dans un monde de créativité, d’optimisme à la sauce “tout est possible”, se souvient-il. Une ambiance qu’il ne retrouve pas au Conservatoire de Genève où il étudie la composition de musique d’avant-garde.
Son diplôme en poche, le jeune Gillioz met donc le cap sur LA mais ne se fait pas trop d’illusions. “Dans la profession, les gens mettent entre trois et cinq ans avant de pouvoir vivre de leur travail et de ne faire que ça”. Il s’estime donc chanceux : ça ne lui a pris qu’un an et demi. Tout est affaire de talent mais aussi de contacts. “Il faut savoir se vendre, c’est assez ingrat”, concède-t-il.
Sa rencontre avec Christopher Young est décisive. Le compositeur américain de musiques de film d’épouvante est un pilier dans le milieu (Spider Man 3, The Grudge, The Exorcism of Emily Rose…). C’est grâce à lui que Vincent Gillioz est sélectionné au Sundance Composers Lab, un atelier réputé dans le monde des compositeurs à Hollywood. C’est à ce moment là que sa carrière décolle.
Mais à quoi sert la musique dans un film? Pour le compositeur suisse, la musique est un outil et un film peut très bien exister sans musique, comme avec Le Projet Blair Witch. Mais quand elle est présente, la musique sert à souligner l’action, l’intrigue, comme dans La Guerre des étoiles, James Bond ou les westerns. Elle peut aussi parler à l’inconscient ou au subconscient quand elle contraste avec l’image ou sème le doute. Vincent Gillioz n’aime pas être étiqueté. “J’ai composé la musique de films d’action, de drames ou de comédies romantiques”, souligne-t-il. “Ce qui compte, c’est l’émotion[…]”
62e Cérémonie des Emmy Awards
Vous serez en bonne compagnie : George Clooney se verra remettre le “Bob Hope Humanitarian Award”. Il n’est que la quatrième personne à recevoir cette récompense prestigieuse. Bien sûr l’Académie récompensera aussi les compositeurs, décorateurs, costumiers, directeur de la photo, directeur de casting, monteur, etc.
Où: Nokia Theatre, 777 Chick Hearn Court, LOS Angeles, CA 90015. 213-763 6000
Quand : Dimanche 29 août 2010 à partir de 5pm
Pour plus de renseignements :http://www.emmys.tv/
Entrée: Sur invitation seulement mais en direct sur NBC !
Les musulmans francophones de New York indignés
« Quand on allume la télévision et qu’on voit toute cette confusion, bien sûr ça nous fait mal, » dit un Marocain de Casablanca à New York depuis une dizaine d’années. « Si c’était une synagogue, cela ne gênerait personne », ajoute-t-il.
Un échantillon d’une demi-douzaine de musulmans français et francophones à New York n’est pas représentatif de l’ensemble d’une communauté (600 000 musulmans résident à New York et ses banlieues; on ne connait pas le nombre de Français musulmans à New York car le recensement n’a pas une approche religieuse). Mais les conversations traduisent une inquiétude de voir leur religion associée à l’extrémisme. « Ce qui est véritablement horrifiant, ce qui ressort des débats, des joutes politiques et des saillies journalistiques, c’est l’amalgame entre islam, islamisme, terrorisme, etc. », s’indigne Yassine Cherkaoui, un Marocain, diplômé d’HEC et actuellement en master de relations internationales à l’université de Columbia.
A l’approche des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les musulmans new-yorkais dénoncent l’appropriation politique du sujet, du «pain béni» pour les Républicains, selon la Française d’origine tunisienne. Ils saluent le “courage” de Barack Obama et la prise de position de Michael Bloomberg en faveur de la mosquée, conscients du coût électoral que cela suppose. “Je trouve que Bloomberg a eu plus la posture d’un homme d’état que d’un politicien, ce qui est tout a son honneur », souligne Yassine.
Nombreux sont ceux qui égratignent au passage la politique d’immigration de Nicolas Sarkozy. «En France, l’affaire des minarets suisse et son utilisation par le Front National montre qu’il y a des points politiques à gagner en instrumentalisant la peur et l’amalgame entre Islam et extrémisme ». Yassine ajoute cependant: « L’impression que j’ai, totalement subjective, c’est que le pays connait mieux l’Islam que les USA et que de fait, la population en majorité est moins susceptible de succomber aux discours anti-musulmans. »
“Non!,” répond Radouane Eljaouhari, propriétaire du restaurant marocain Zerza dans l’East Village. « La France n’est pas les Etats-Unis. Les musulmans sont bien intégrés ici. Ils ont une perspective, un futur. Les grandes entreprises aux Etats-Unis n’attachent pas d’importance à votre nom ou votre religion. » Avec un optimisme tout américain, il conclut :« Il y a beaucoup de confusion. Ce [nouvel épisode] est une opportunité pour l’Islam de sortir de l’obscurité et pour les Américains d’apprendre sur notre religion.»
Marianne Dissard : "chanter en français ici n'est pas un problème"
Dans le cadre des MoMA Nights consacrée en août à la nouvelle scène de la chanson française et de la sortie sur internet de l’album New French Song chez Barbès Records le 3 août, rencontre avec Marianne Dissard, chanteuse française installée aux Etats-Unis et pétrie à la fois de culture française et américaine.
Comment vous êtes-vous lancée dans la musique?
Au départ, je ne me voyais pas du tout faire ça, être sur scène… j’étais trop timide pour y penser. Mon univers à la base c’est plutôt le cinéma et l’écriture. Et puis c’est un ami, Joey Burns, le chanteur des Calexiko, qui m’a dit “Mais attends il faut qu’on fasse un album ensemble!” et c’est le genre de personne qu’il faut prendre au sérieux! (rires) J’étais très contente d’être entourée de tous ces musiciens car finalement ça rejoignait mon univers, celui des mots. Et avec le recul, je réalise que j’ai toujours été dans ce monde-là, celui de la musique.
Comment ça?
Je vis depuis 1994 à Tucson, en Arizona. C’est une ville remplie de musiciens, qui vit beaucoup la nuit. L’endroit est centré autour de la musique. Beaucoup de groupes en tournée préfèrent passer par Tucson plutôt que Phoenix qui est pourtant la ville la plus importante de l’Etat. C’est là que les artistes se réfugient…
Quelles sont vos influences musicales?
J’ai grandi en France, j’y ai vécu jusqu’à mes 16 ans. Donc j’ai été exposée à la grande tradition de la chanson française: Barbara, Jacques Brel, Brassens… Ces grands chanteurs m’attiraient beaucoup à l’époque. Et puis ado, je me suis plus tournée vers la chanson anglo-saxonne avec U2, The Clash… des groupes que je n’écoute plus beaucoup maintenant (rires)! Et puis arrivée ici, j’ai découvert Neil Young et toute cette musique que l’on appelle “Americana” qu’on ne connaissait pas vraiment en France. Je me suis plongée dans une manière d’écrire différente, avec une manière de raconter les histoires assez classique. Ces sont des “tales” (des contes, ndlr) comme Johnny Cash. On ne trouve pas ça en France, ça fait partie d’un paysage et d’un mode de vie.
Vous écrivez exclusivement en français?
Pour l’instant oui, j’ai fait beaucoup de tournées en Europe ces deux dernières années et donc beaucoup en France… J’y ai donc passé plus de temps que d’habitude et ça a davantage influencé mon travail. Mais en même temps je travaille avec des Espagnols, des Italiens… et puis je vis à Tucson, il y a donc l’influence du Mexique. Donc toutes ces cultures se mélangent un peu.
Mais alors, avez-vous réellement une audience aux Etats-Unis si vous chantez en français?
Ça n’a jamais été un problème. Il y a beaucoup de disques qu’on aime mais où l’on ne comprend pas forcément ce que le chanteur raconte. C’est normal pour moi de chanter en français, je vis aux Etats-Unis mais je suis française. Ca s’entend, ça se voit. Alors peut-être que dans des villes plus petites, ça fait cliché “oh lala la chateuse qui chante en français aux Etats-Unis”. Mais dans les grandes villes, les gens sont exposés à plein de cultures donc ce n’est pas un problème.
Et ça vous fait quoi de vous produire au MoMA?
Je suis très contente, tout cela se fait dans des conditions très confortables. En plus j’adore Matisse. Je vais inclure les peintures dans la scénographie et les costumes. On va s’amuser!
Marianne Dissard sera l’invitée des MoMA Nights le 26 août de 17h à 20h45. Elle a sorti déjà deux albums, Entredeux et Paris One Takes, un album disponible en téléchargement gratuit ICI. Son prochain album sortira début 2010.
Anelka, les Roms et Obélix
Cette semaine, celui qui a fait le plus parlé de lui a le crâne chauve mais parfois un peu trop en enflé selon certains : Nicolas Anelka. Le joueur de foot a été sanctionné par la Fédération Française de Footbal pour son comportement à l’égard de Raymond Domenech, l’entraîneur de l’équipe de France. On se souvient des rumeurs qui courraient alors sur les différentes insultes que le joueur avait pu dire à son coach et de la très polémique une de L’Equipe. Le NYT explique dans un article qu’Anelka ne pourra jouer pendant 18 match avec le maillot bleu. Et soulève un point intéressant: “Aucune action n’a été annoncée contre Raymond Domenech, l’entraîneur de l’équipe au centre de la polémique“. En effet, après avoir été critiqué tant par les professionnels que par les médias et les spectateurs, avec un bilan médiocre, “l’homme le plus détesté de France” va-t-il sortir indemne de toute cette affaire? Et le journaliste élargit son angle en parlant des diverses répercussions de la grève des joueurs: “La controverse a fait naître un débat national qui a soulevé les questions d’immigration, de racisme et de fièrté nationale“.
Immigration justement avec l’expulsion des Roms. La polémique continue d’enfler en France mais aux Etats-Unis également. L’article de Steve Erlanger dans le NYT est à la fois un reportage et une analyse, ce qui permet de confronter réalité – la situation des Roms – et discours – ceux des politiques. L’article commence par le récit de l’expulsion de familles roms d’un camp par la police. Le journaliste lance ensuite plusieurs pistes de réflexion. Dont une qui revient régulièrement : “La nouvelle campagne (d’expulsion, ndlr) a été régulièrement critiquée comme étant politique, un effort de M. Sarkozy pour raviver le soutien de la droite du spectre politique français” et il souligne les amalgames fréquents faits pendant la polémique, de tous côtés, et le désordre qui règne dans ce débat: “Mais la campagne de Sarkozy et aussi les attaques contre elles ont parfois fait confondre les jeunes délinquants des banlieues pauvres, beaucoup d’entre eux sont musulmans, avec les Roms, qui ne sont pas Français, et les voyageurs français, qui ont le droit de rester dans leur propre pays“. Voice of America prend le parti de ne citer que les adversaires des expulsions, citant ainsi le président roumain: “cela pourrait mener à des ‘réactions xénophobes’” et également le porte-parole de la commission européenne: “Nous sommes évidemment très inquiet de toute forme de discrimination (…) Laissez-moi juste rappeler que les Roms sont juste comme n’importe quels autres Européens (…)“. Et l’article du Wall Street Journal élargit le champ d’analyse en prenant le cas français comme un enjeu européen: “Les expulsions reflètent les inquiétudes franaçises sur comment gérer des populations mobiles dans une version élargie de l’UE“.
Astérix et Obélix, icônes de la BD hexagonale, ont eux aussi été au coeur d’une polémique cette semaine en France, ce qui n’échappe pas au Huffington Post. Les deux compères apparaissent dans une publicité pour Mc Donald’s: “la publicité a fait éclater un scandale parmi les commentateurs sur internet” explique le site dans un article. Pourtant, souligne le Huffington Post “Non seulement Asterix est apparu précédemment dans une campagne de McDonald’s pour la promotion d’un film en 2001, mais aussi le Parc Asterix – un parc à thème avec des attractions dédiées aux personnages – rivalise avec Disneyland Paris en terme d’affluence“.
Kirikou et les bêtes sauvages à Central Park
Dans la suite de Kirikou et la Sorcière, on découvre comment le petit garçon est devenu un jardinier, détective, marchand, voyageur, docteur.
En français, sous-titres en anglais
Samedi à 19h
Great Hill à Central Park, sur West 106th St;
Plus d’infos sur l’African Film Festival New York; africanfilmny.org