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Sarko à Kigali, Audiard à Hollywood et Quick Halal

La visite très attendue de Nicolas Sarkozy au Rwanda jeudi dernier est commentée dans la presse américaine cette semaine. « Le génocide de 1994 a fait plus de 800 000 morts, a provoqué des années de troubles violents en Afrique centrale et empoisonné les relations entre la France et le Rwanda si sévèrement que Kigali, la capitale rwandaise, a suspendu ses relations diplomatiques avec Paris en 2006 et remplacé le français par l’anglais dans les écoles rwandaises. » rappelle le Time.
De plus, le quotidien s’interroge sur les effets de cette visite : « La visite de Sarkozy au Rwanda est perçue comme un bon début vers la réconciliation, il reste à voir si le voyage aura de réelles conséquences et cela permettra d’enterrer la « Françafrique » et de forger une nouvelle relation avec ce continent. » Selon le New York Times, « La France a toujours insisté sur le fait qu’elle n’avait pas d’implication dans le génocide, même si, selon un rapport parlementaire de 1998, elle a reconnu des «erreurs d’analyse» liées aux dysfonctionnements institutionnels» et se doit donc aujourd’hui de faire face à son histoire.
L’Assemblée nationale a approuvé jeudi dernier une proposition visant à ajouter “la violence psychologique” à une loi destinée à aider les victimes de violence physique. Pour le New York Times, il s’agit d’une décision surprenante quand on sait qu’elle est considérée par beaucoup de professionnels comme « trop confuse »: « Si ce projet est pleins de bonnes intentions », il est vrai que la violence psychologique reste « difficile à prouver ». Il s’agit tout de même d’un débat nécassaire pour prévenir contre les violences domestiques dont le nombre de victimes est très important en France.
Un prophète de Jacques Audiard a remporté 9 césars lors de la cérémonie des récompenses du cinéma français qui avait lieu samedi au théâtre du Chatelet. Selon Entertainment Weekly, « dans un monde parfait », le film qui a « balayé la cérémonie » remporterait également un Oscar le 7 mars prochain et serait enfin à l’affiche de plus de salle de cinéma sur le territoire américain. The OC Weekly nuance le succès du film d’Audiard, le « Scorcese français ». Selon l’hebdomadaire, le contenu et la mise en scène d’Un prophète sont pauvres et contiennent de nombreuses lacunes. Le San Fransisco Chronicles n’est pas de cet avis et encense le film et son réalisateur, mais regrette que Jacques Audiard ne souhaite pas traverser l’Atlantique pour travailler à Hollywood.
Depuis le mois de juillet, la chaîne de fast-food Quick ne vend que des hamburgers halals dans huit de ses 362 restaurants français. Très critiquée dans les médias français, cette expérience ne passe pas inaperçu de l’autre côté de l’Atlantique et fait échos bien entendu au débat sur l’identité nationale que l’on pensait terminé en France. The Christian Science Monitor commente ce fait divers avec humour : après la burqa, « les hamburgers est le nouveau champ de bataille culturelle en France ».

Le français en héritage

Ils ont beaucoup ri ces enfants venus a cette première séance du programme « French Heritage » au Centre culturel haïtien. Apparemment, s’asseoir dans une salle de classe un samedi après-midi n’a pas terni leur bonne humeur. Il faut dire que le dispositif s’apparente assez peu à un cours. Il s’agit plutôt d’ateliers de toutes sortes dont le seul point commun est qu’on n’y parle que le français.
Depuis le séisme du 12 janvier qui a dévasté Haïti, on estime a environ 850 le nombre d’enfants en âge scolaire arrivés à Miami. La plupart d’entre eux n’ont pas pu intégrer les écoles francophones de Floride, faute de places disponibles. « Le lancement de « French Heritage » était déjà prévu en Floride depuis un certain temps, mais c’est l’afflux massif d’enfants qui nous a poussé à accélérer le mouvement» a expliqué Pierre Vimont, ambassadeur de France aux Etats-Unis avant d’ajouter : «L’objectif est d’aider les enfants à rester en contact avec la langue qu’ils ont parlé depuis toujours.»
«Pour l’instant, nous n’avons qu’une vingtaine d’enfants » explique Alice Raymond, professeur de français et d’arts plastiques qui a accepté de dédier ses samedis après-midi à l’aide des enfants haïtiens. « Mais l’important, est que de nombreux parents soient venus. C’est cela qui permettra de faire passer le message aux autres familles » ajoute-t-elle. Parmi ces enfants, le petit Balthus, 4 ans. Arrivé avec sa mère et sa sœur une semaine après le séisme, il n’a pas pu être scolarisé dans le système francophone. Sous les apparences d’un enfant joyeux, il manifeste tout de même des réactions au drame qu’il a vécu : il passe son temps à construire des édifices en Legos. «Tout doit être reconstruit» répète-t-il inlassablement à Pascale, sa mère.
« Je souhaite que ce lancement soit le début d’un grand succès » a lancé Pierre Vimont lors de son discours inaugural, en présence de Thomas Regalado, maire de Miami et de Ralph Latortue, consul général d’Haïti à Miami. L’Alliance Française de Miami, partenaire de « French Heritage », a également proposé ses locaux pour la mise en place des cours type Cned (Centre national d’enseignement à distance) avec l’aide de tuteurs. D’autres dispositifs sont à l’étude, afin de permettre de suivre les enfants installés dans des quartiers éloignés du centre-ville. « French Heritage » existe à New-York depuis cinq ans. Le programme a reçu lundi 1er mars le Prix spécial de la francophonie, décerné à Washington par le groupe des ambassadeurs de la francophonie.

Gagnez des places pour un Wine Tasting

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Venez déguster cinq des meilleurs vins du Sud de la France sur fond de “rock electro soul funk”  de DJ Paulus.
Liste des vins:
Château Petit Roubié, “Arbre blanc”, Vin de Pays de l’Hérault, Rouge 2005
Château Petit Roubié, “Arbre blanc”, AOC Coteaux du Languedoc Picpoul de Pinet 2004
Château Petit Roubié, “Picpoul de Pinet”, AOC Coteaux du Languedoc Picpoul de Pinet 2007
Patrick Lesec, “Gilbelle”, AOC Costières de Nîmes 2005
Patrick Lesec, “Vieilles Vignes”, AOC Costières de Nîmes 2006

Tirage au sort Lundi 8 Mars
Pour participer, envoyez un email avec nom, prénom et adresse à [email protected].
Mercredi 10 Mars à 7pm
Adresse: 10 East 53rd street

Les Maliens de New York s’offrent un centre culturel

C’est presque devenu une habitude. Chaque samedi, Assetou Sy s’arme de son sac à main, de son téléphone portable et démarre sa voiture. Pendant près de trois heures, la co-fondatrice du centre culturel malien sillonne différents quartiers du Bronx, faisant même une incursion à Harlem, pour récupérer la quinzaine d’enfants maliens et d’origine malienne participant au cours de Français offert par son centre, dans l’extrême Nord du borough.
Au deuxième arrêt, une petite fille aux cheveux tressés s’installe sur la banquette arrière, un sac à dos sur les épaules. Un bref au revoir à maman, un bonjour à Madame Sy et voilà que la petite Astou, 8 ans, se met à réciter la leçon de la semaine dernière (Ecouter Astou).
Madame Sy le reconnait volontiers, elle se passerait bien de ces rondes hebdomadaires. Mais pour l’heure, elle n’a guère le choix : fondé en juin dernier,  le centre Lobo (ou « Lobbo») Troaré est encore relativement méconnu par ses compatriotes. Cette commerçante le sait : il faut savoir donner de soi avant de recevoir (écouter Assetou Sy), même si cela implique des sacrifices. (Ecouter Madame Sy).
Il faut dire que son centre culturel est, dans l’imaginaire collectif malien, un objet non-identifié. Une curiosité en quelque sorte. En effet, nommé d’après la première Dame malienne en reconnaissance de son engagement pour les enfants, le centre Lobo Traoré est une première mondiale pour le Mali : jamais Bamako n’avait eu de vitrine à l’étranger, malgré l’importance de sa diaspora. A New York, où vivent 5 000 des 6 000 Maliens résidant aux Etats-Unis, le manque se faisait cruellement sentir. Avec le grossissement de la communauté depuis les années 80 et la prise de conscience par un petit groupe de l’importance d’un pont avec le pays, un tel lieu devenait nécessaire. Fin juin, le centre ouvrait donc ses portes sur la petite Villa Avenue. Diocolo Coulibaly, directeur du centre, faisait partie de l’équipe fondatrice (Ecouter Diocolo Coulibaly).
Le centre est conçu comme un petit bout de Mali à New York. S’adressant aussi bien aux Maliens qu’aux non-Maliens, il est situé dans un petit local aux murs ornés de cartes, d’instruments et d’habits du Mali. Au fond de la salle, sous les portraits du couple présidentiel, une télévision diffuse des images du pays –ce jour-là, un match de foot africain.
Côté programme, tout reste à faire: outre des cours de langues et d’histoire, les fondateurs promettent des tables-rondes, des cafés littéraires, des défilés en tenues traditionnelles, et surtout une foire-exposition malienne qui présentera pour la première fois aux Etats-Unis le travail d’artisans maliens.
Pour l’heure, seul le cours de français tourne à plein. Il est proposé dans le cadre du « French Language Heritage Program », une initiative de l’organisation FACE (French American Cultural Exchange), soutenue par l’Ambassade de France, visant à replonger des enfants nés aux Etats-Unis de parents francophones dans leur culture d’origine  à travers la langue française. David Lasserre est coordinateur du programme (Ecouter David Lasserre).
Lancer un centre culturel n’est jamais une mince affaire, ça l’est encore moins quand l’économie bat de l’aile. En effet, le centre est une « non- profit », qui ne fonctionne que grâce à la générosité de donateurs et, pour l’instant, sans soutien financier de l’Etat malien. Autre défi : il est difficile d’accès pour la plupart des Maliens, installés beaucoup plus au Sud, à Harlem et autour de Yankee Stadium notamment. Un autre local serait le bienvenu, mais compte-tenu des loyers prohibitifs de Manhattan, la petite salle de Villa Avenue semble être un moindre mal. « Il faut prier pour nous » Madame Sy a-t-elle pris l’habitude de dire en souriant. Diocolo Coulibaly lui refuse de s’en remettre au ciel. (Ecouter Diocolo).
Diocolo va même plus loin : il espère que les communautés maliennes à travers le monde se doteront de leur propre centre culturel, pour que 2010 soit réellement l’année du Mali dans le monde.
Pour plus d’informations : Centre Lobo Traoré – 3130 Villa Avenue, Bronx, NY 10468 http://www.umaca.org/
(Légende photo: Le cours de français au centre culturel malien du Bronx).

Les Pleurants des Ducs de Bourgogne au MET

C’est la 1ère fois en 5 siècles qu’ils quittent la France et qu’ils traversent l’Atlantique. Considérés comme le trésor de la statuaire française du Moyen Age, Les pleurants des Ducs de Bourgogne sont pour trois mois au Metropolitan Museum, avant de partir en tournée à travers l’Amérique.
Les sculpteurs Jean de la Huerta et Antoine Le Moiturier ont mis 25 ans pour réaliser le tombeau de Jean sans peur et de marguerite de Bavière en 1443 et 1470 ainsi que les statuettes en albâtre, représentant des figures ecclésiastiques ou des moines de l’ordre des Chartreux.
En descendant quelques marches, vous tomberez sur la deuxième exposition venue de Dijon, l’Art de l’Illumination.
A l’entrée de la salle, des loupes sont fournies pour ne rien rater et découvrir de plus près cette oeuvre d’une grande importance historique et d’une extraordinaire  beauté.  Les Belles Heures du duc de Berry est un manuscrit illustrés par les Frères de Limbourg pour l’un des mécènes d’art les plus célèbres, Jean de France, duc de Berry (1340-1416).  Il contient tous les composants typiques d’un livre français d’heures, composé de 224 feuillets de vélin, la plus haute qualité. La feuille est si habilement préparée que chaque folio est translucide. L’exposition est organisée de façon thématique, les articles sont disposés selon l’ordre dans lequel il sont parus dans le manuscrit.  Elle se termine par une prière pour les voyageurs, dans lequel le duc de Berry lui-même est représenté à cheval, laissant son château avec sa suite.
Du 2 Mars au 23 Mai 2010
Metropolitan Museum of Art: 1000 5th Avenue New York, NY 10028-0113
www.metmuseum.org
(Après le Met, l’exposition ira à: Saint Louis MO (20 juin 2010 – 6 sept. 2010); Dallas, TX (23 janv. 2011 – 17 avr. 2011); Minneapolis MN (8 mai 2011 – 31 juil. 2011); Los Angeles CA (21 août 2011 – 1 janv. 2012); San Francisco CA (20 janv. 2012 – 15 avr. 2012); Richmond VA (20 janvier au 15 avril 2012).

Dijon monte au nez de New York

Mr le maire a le sens du marketing. Lorsque Barack Obama, l’an dernier, a été saisi par une caméra de télévision commandant de la moutarde de Dijon (“la meilleure” disait-il) pour aller avec son burger, François Rebsamen a immédiatement fait porter des pots du célèbre condiment à la Maison Blanche. Il a, en échange, reçu un  stylo orné de la signature du président américain. Et gagné une conviction: la moutarde est un outil de marketing imbattable.
Le voilà donc, un an plus tard, à New York, à la tête d’une imposante délégation de Bourguignons, venu promouvoir sa bonne ville. Pas effrayé par un mauvais jeu de mots, il a intitulé l’opération “Dijon Must Art” (“c’est mon directeur de communication qui a eu l’idée” dénonce-t-il). La marque est déposée. “L’idée, c’est de montrer l’étendue de notre patrimoine culturel, artistique, gastronomique en profitant de cette marque formidable” dit le maire.
Dans ses valises, François Rebsamen a notamment emmené Yan Pei Ming, une des stars de l’art contemporain hexagonal, qui réside à Dijon depuis près de 30 ans. Pour l’occasion, il a peint un gigantesque “Christ mort”, inspiré des gisants des tombeaux des Ducs de Bourgogne, restés seuls à Dijon pendant que les pleurants qui les veillent d’ordinaire font leur tournée américaine. (Le tableau est exposé aux Services culturels de l’Ambassade de France, 972 Fifth Avenue mais visible seulement en visite sur rendez-vous pour les professionnels).
Le coup de pub dijonnais culminera mercredi, à Grand Central Station, avec une journée complète consacrée à Dijon. Un coup de pub à bon marché: le coût de l’exposition des Pleurants (1,5 million de dollars) est principalement financé par des mécènes américains (via Frame, French Regional American Museum Exchange, une association de 12 musées américains et de 12 musées français). Pour le reste, ce sont les entreprises dijonnaises venues faire leur pub qui ont financé l’opération de communcation, à hauteur de 25 000 euros chacune. On y trouve bien-sûr Maille (la moutarde), mais aussi Seb, le fabricant d’électro-ménager, basé à Dijon et quelques autres.
Pour se retrouver sur la Cinquième Avenue, ou à Grand Central, c’est donné” dit Mr le maire. Martine Aubry, sa patronne au Parti Socialiste, lui a glissé qu’elle ferait bien la même chose pour Lille. Mais, prévient l’édile: “pour que ça marche, il faut encore avoir une ville qui soit aussi identifiée à un produit, un savoir-faire”. N’est pas Dijon qui veut.
(L’exposition est au Metropolitan Museum jusqu’au 23 mai. Elle ira ensuite  à: Saint Louis MO (20 juin 2010 – 6 sept. 2010); Dallas, TX (23 janv. 2011 – 17 avr. 2011); Minneapolis MN (8 mai 2011 – 31 juil. 2011); Los Angeles CA (21 août 2011 – 1 janv. 2012); San Francisco CA (20 janv. 2012 – 15 avr. 2012); Richmond VA (20 janvier au 15 avril 2012).

Christine Dagousset, Mlle Chanel en Amérique

Christine Dagousset a l’habitude, c’est presque un rituel: tout visiteur qui entre dans son bureau a le regard happé par l’immense fenêtre, côté Nord. Du 44e étage, 9 West 57e rue, la vue sur Central Park est majestueuse, «la plus belle de Manhattan» estime la maîtresse des lieux, ses yeux dorés, vifs et rieurs rivés sur l’étendue arborée. Le parc est l’endroit qu’elle préfère. Elle le connaît bien: tous les matins, elle le traverse à pied pour se rendre au travail. « Je m’estime chanceuse, la plus chanceuse de l’industrie, d’être ici à New York, dans cette maison ».
Parisienne de 45 ans, « citoyenne du monde » comme elle se présente elle-même, Christine Dagousset a toujours voulu travailler chez Chanel. Un rêve d’enfance. Aucune petite madeleine à aller chercher. « Ma mère ne s’habillait pas en Chanel et ne portait pas de parfum de la marque », avoue-t-elle. Non, juste une profonde attirance pour les 2 C enlacés et leur histoire. Dès ses débuts chez l’Oréal à Paris, son diplôme de l’ISG en poche, on la surnomme “Mademoiselle Chanel”. « A cause d’un style, sans doute. J’ai toujours aimé m’habiller en noir et blanc ». Une allure aussi: Christine Dagousset est longue et mince, une silhouette à la Coco accentuée par un pull sombre porté prêt du corps et une jupe étroite (Chanel, bien sûr).
Elle restera 11 ans chez l’Oréal avant d’intégrer la maison de luxe en 1998 en tant que directrice internationale marketing-soins. Sept années plus tard, elle se voit proposer le poste de directrice générale Parfums et Beauté au siège new-yorkais. « On y va » lui lance son mari. Il quitte le ministre de la Culture et de la Communication dont il est le chef de cabinet et renonce à sa carrière. Un soutien infaillible qui le mènera à la photographie. Loyauté aussi de son employeur: à peine 3 mois après son arrivée à New York, elle est enceinte. Plus d’un patron aurait enragé. « Pas ici », assure Christine Dagousset. « Je n’ai reçu que des marques de gentillesse et de respect ».
Christine Dagousset parle avec beaucoup de simplicité, à l’image de son mode de vie. Elle dit sortir peu, préférer profiter de sa petite fille de 3 ans. Quelques expositions, des restaurants, un peu de cinéma. Elle n’hésite pas à dire qu’elle n’a pas aimé le film “Coco avant Chanel” dans les salles l’an dernier – « ce n’est qu’un avis personnel ». Même franchise pour parler des Américains. Elle déteste l’avalanche de bons sentiments dont ils peuvent faire preuve trop rapidement. Ou encore leur manie de lancer des “honey” à tout bout de champ. « Ça n’a pas de sens, “honey” doit être donné à un intime! ». En revanche, elle aime leur pragmatisme et leur optimisme. « Ils sont foncièrement positifs. S’ils soulignent quelque chose qui ne va pas, c’est toujours pour donner de l’espoir ». Primordial pour Christine Dagousset qui a reçu une éducation française stricte. Elle se décrit exigeante – « j’avais la réputation d’être “tough” plus jeune », mais l’esprit d’outre-atlantique l’adoucit. « Je suis devenue plus tolérante, à commencer vis-à-vis de moi-même ».
Si elle accepte de se dévoiler aujourd’hui – ses interviews sont rares, Christine Dagousset se montre en revanche réservée sur l’aspect “business” de Chanel. Depuis des décennies, il est impossible d’obtenir le moindre chiffre sur l’entreprise. Aucun résultat n’est publié, un luxe que seules les sociétés non cotées en bourse peuvent s’offrir. Quand on évoque le culte du secret, la directrice générale préfère parler de culture de la discrétion. Christine Dagousset reconnaît toutefois que l’année 2009 a été difficile pour son département, crise économique oblige. « Nous sommes plus chers que la concurrence, mais 2010 commence très bien ». Les États-Unis restent le 1er pays consommateur de produits de beauté de la griffe, devant le Japon. Le soin prend notamment un essor particulier, « du fait d’une prise de conscience précoce du vieillissement chez les Américaines. Elles ont toutes des dermatologues et se soucient très tôt de leur peau ». Les gloss et fonds de teint marchent très fort. Le marché du parfum est, à l’inverse, en déclin, affecté par la multitude de flacons grand public lancés depuis 10 ans par des célébrités. Cela n’empêchera pas le lancement, le 2 avril prochain, d’une nouvelle version du parfum Chance créé par le nez de la maison, Jacques Polge, Chance eau tendre.
Et puis, il y a toujours N°5, le parfum Chanel le plus vendu au monde. Depuis que Marilyn Monroe a déclaré se vêtir de quelques gouttes de N°5 pour la nuit, en 1953, le mythe est savamment entretenu. Les plus grandes stars l’ont incarné: Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Nicole Kidman ou encore Audrey Tatou aujourd’hui. Et pas question de célébrer l’an prochain les 90 ans du légendaire parfum, « N°5 est intemporel ».
L’entretien s’achève, Christine Dagousset va se remettre au travail. Elle se tourne vers la baie vitrée, sourire aux lèvres. « J’aime le ciel ici, toujours bleu. Et l’air pur de New York, l’air de l’Océan ». Une histoire de parfum… évidemment.

Sarko à Kigali, Audiard à Hollywood et Quick Halal

La visite très attendue de Nicolas Sarkozy au Rwanda jeudi dernier est commentée dans la presse américaine cette semaine. « Le génocide de 1994 a fait plus de 800 000 morts, a provoqué des années de troubles violents en Afrique centrale et empoisonné les relations entre la France et le Rwanda si sévèrement que Kigali, la capitale rwandaise, a suspendu ses relations diplomatiques avec Paris en 2006 et remplacé le français par l’anglais dans les écoles rwandaises. » rappelle le Time.
De plus, le quotidien s’interroge sur les effets de cette visite : « La visite de Sarkozy au Rwanda est perçue comme un bon début vers la réconciliation, il reste à voir si le voyage aura de réelles conséquences et cela permettra d’enterrer la « Françafrique » et de forger une nouvelle relation avec ce continent. » Selon le New York Times, « La France a toujours insisté sur le fait qu’elle n’avait pas d’implication dans le génocide, même si, selon un rapport parlementaire de 1998, elle a reconnu des «erreurs d’analyse» liées aux dysfonctionnements institutionnels» et se doit donc aujourd’hui de faire face à son histoire.
L’Assemblée nationale a approuvé jeudi dernier une proposition visant à ajouter “la violence psychologique” à une loi destinée à aider les victimes de violence physique. Pour le New York Times, il s’agit d’une décision surprenante quand on sait qu’elle est considérée par beaucoup de professionnels comme « trop confuse »: « Si ce projet est pleins de bonnes intentions », il est vrai que la violence psychologique reste « difficile à prouver ». Il s’agit tout de même d’un débat nécassaire pour prévenir contre les violences domestiques dont le nombre de victimes est très important en France.
Un prophète de Jacques Audiard a remporté 9 césars lors de la cérémonie des récompenses du cinéma français qui avait lieu samedi au théâtre du Chatelet. Selon Entertainment Weekly, « dans un monde parfait », le film qui a « balayé la cérémonie » remporterait également un Oscar le 7 mars prochain et serait enfin à l’affiche de plus de salle de cinéma sur le territoire américain. The OC Weekly nuance le succès du film d’Audiard, le « Scorcese français ». Selon l’hebdomadaire, le contenu et la mise en scène d’Un prophète sont pauvres et contiennent de nombreuses lacunes. Le San Fransisco Chronicles n’est pas de cet avis et encense le film et son réalisateur, mais regrette que Jacques Audiard ne souhaite pas traverser l’Atlantique pour travailler à Hollywood.
Depuis le mois de juillet, la chaîne de fast-food Quick ne vend que des hamburgers halals dans huit de ses 362 restaurants français. Très critiquée dans les médias français, cette expérience ne passe pas inaperçu de l’autre côté de l’Atlantique et fait échos bien entendu au débat sur l’identité nationale que l’on pensait terminé en France. The Christian Science Monitor commente ce fait divers avec humour : après la burqa, « le hamburger est le nouveau champ de la bataille culturelle française ».

Dijon squatte Grand Central Terminal

Pendant une journée Dijon s’installe au Grand Central terminal pour vous faire découvrir ses richesses. Au programme:
-Les produits de Dijon avec une dégustation des meilleures recettes préparées par les célèbres chefs Français.  Au menu:  Foie gras de canard au miel et pain d’épices, flan parfumé au Marc de Bourgogne et guimauves aromatisées au cassis. Les chefs seront sur place pour répondre  à vos questions.
-Une exposition des plus belles exportations de Dijon à New York: la moutarde de Dijon, le pain français, les brioches, et aussi des appareils de cuisine innovants et haut-gamme ainsi que les vélos LaPierre.
-Une dégusation de vin de Bourgogne et aussi des cocktails à “l’esprit dijonnais”.
-Des performances live avec  Yves Jamait, Thierry Caens et Daniel Fernandez qui interpréteront l’album  “I passed by Chance” déjà triple disque d’or. Et le groupe Something à la Mode, composé de  Thomas Roussel et Yannick Grandjean qui mélangent avec génie la musique classique et électronique.
Une réplique des sculptures de l’exposition du MET ainsi que des  photographies et des vidéos seront diffusées tout au long de la journée.
Mercredi 3 Mars
De 7.00am à 7.00pm
Adresse: Grand Central Terminal 42nd Street (entre Lexington et Vanderlbilt)

Parade Dijonnaise sur la 5 Avenue

Pour célébrer le lancement de l’exposition “Les Pleurants: Sculpture médiévales Tombeau de la Cour de Bourgogne”, au Metropolitan Museum, Must’art présente un duel musical mélangeant deux styles jamais réunis: la musique médiévale française et les airs de Broadway.  Ce cortège musical sera composé de 100 musiciens du Conservatoire de Brooklyn, de la Manhattan School of Music et d’autres écoles locales et du célèbre trompettiste, compositeur et professeur Thierry Caens.
Des échassiers vêtus de costumes historiques et authentiques inspirés des “Pleurants” défileront en même temps sur la plus célèbre des avenues New-Yorkaise. La délégation de la ville de Dijon sera menée par le  sénateur-maire de la ville François Rebsamen, accompagné par des personnalités de la scène culturelle de Dijon.
Le duel se terminera sur les marches du Metropolitan Musuem of Art symbolisant l’entrée des “Pleurants” dans le musée.
Mardi 2 Mars à 5.30.
Départ des Services culturels de l’Ambassade Française:  (5 Avenue entre 78th et 79th
street)
jusqu’au Metropolitan Museum of Art:  5 Avenue et 82nd street.

Un procès décisif pour Saint-Vincent de Paul

C’est le début d’une procédure qui durera au mieux plusieurs mois, au pire des années. Les défenseurs de l’église Saint-Vincent de Paul, l’une des dernières églises francophones de New York, ont entamé mi-février une action en justice dans l’espoir de faire classer la petite église de Chelsea, menacée de destruction. Save Saint-Vincent de Paul et Citizens Emergency Committee to Preserve Preservation reprochent notamment à Robert Tierney, Chairman de la Landmarks Preservation Commission (LPC), l’organisme attribuant la désignation de « monument historique » aux sites new-yorkais qui en remplissent les critères, d’avoir outrepassé son mandat en décidant unilatéralement d’écarter la candidature de Saint-Vincent. Déposée en novembre 2006, celle-ci n’a donc pas pu faire l’objet d’un examen par la Commission, au cours d’une audition publique.
« Je ne demande qu’à aller devant la Commission pour défendre la candidature de Saint-Vincent. Mais on ne nous a même pas donné ce droit, souligne Olga Statz, avocate et secrétaire de Save Saint-Vincent de Paul, la non-profit qui lève des fonds pour le fonctionnement de l’église. Ce procès, parce qu’il questionne le fonctionnement même de la Commission, sera décisif pour toutes les organisations qui se battent pour la préservation de monuments historiques à New York
Fondée en 1841, l’église Saint-Vincent de Paul, située sur la 23ème rue entre les 6ème et 7ème avenues, est un trésor historique et architectural, affirment ses défenseurs. L’une des dernières églises francophones de New York, Saint-Vincent regorge de pièces d’architecture et d’ornements uniques, notamment des vitraux représentant l’histoire religieuse de la France et de fresques surplombant l’autel. Sous l’impulsion de son fondateur, le Père Annet Laffont l’église accueille des croyants francophones noirs comme blancs, riches comme pauvres, en quête d’un lieu de culte dans un pays qui n’était pas le leur. Cette tradition d’intégration se poursuit jusqu’à aujourd’hui, à l’heure de l’augmentation de la population d’Afrique francophone à New York. Au total, 64 nationalités différentes assisteraient aux messes francophones de Saint-Vincent.
Dans ce contexte, la décision de l’archevêché de New York, en 2002, de détruire l’église pour vendre la parcelle de terrain sur laquelle elle est installée depuis 1853, choque. La vente du terrain, au cœur de Chelsea, remplirait aisément les coffres de l’institution forcée à fusionner ou fermer des dizaines d’églises ces dernières années pour faire des économies. Mais c’était sans compter la levée de boucliers des fidèles et autres décideurs politiques, religieux et économiques français et américains. En 2006, les défenseurs de l’église entament des démarches auprès de la LPC pour faire classer le monument, ce qui la sauverait de la disparition. Jusqu’à aujourd’hui, les messes à Saint-Vincent se déroulent dans l’incertitude du lendemain.
A l’heure actuelle, les raisons qui auraient poussé Robert Tierney, de la LPC, à écarter la candidature de Saint-Vincent, sans se référer au reste de la Commission, ne sont pas claires. Les avocats de Save Saint-Vincent pointent à une possible collusion avec l’archevêché. Citizens Emergency Commitee to Preserve Preservation, une association new yorkaise qui milite pour la préservation de sites historiques, indique, elle, que Mr. Tierney est coutumier du fait. « Comme cela se passe trop souvent, le Chairman, et le Chairman seul, s’est arrogé le droit de ne pas organiser d’audition », regrette-t-elle dans un communiqué.
Jointe par French Morning, la LPC précise que Mr. Tierney, le directeur général de la LPC, le directeur des recherches et deux chercheurs ont évalué la candidature de Saint-Vincent à partir du dossier fourni et de données collectées par la Commission. Selon les résultats, l’église n’a pas rempli pas les critères pour être classée, indique un porte-parole citant notamment son actuelle façade construite en 1939 par un « architecte peu connu ». « Presque chaque lieu de culte à une signification particulière pour une communauté ou quartier (…) Nous devons être extrêmement sélectifs sur les lieux de cultes ».
Même si le verdict est favorable aux défenseurs de Saint-Vincent, la partie ne sera pas gagnée pour autant. Un tel jugement leur donnerait la possibilité de plaider pour la classification de l’église devant la Commission mais ne determinerait en rien sa décision. Le temps des réjouissances n’est pas encore arrivé.

Une semaine de cinéma gratuite

En l’honneur du mois de la Francophonie, une projection gratuite de 5 films francophones sera présentée au Théâtre Raymond Kabbaz en partenariat avec les consulats de France, Belgique, Suisse, du Canada et du Québec à Los Angeles, et avec le soutien de TV5Monde.
Encore une occasion de fêter la Francophonie en se réunissant, avant chaque séance, autour d’un buffet de spécialités originaires du film présenté.
Au programme, 5 films Français, Belge, Suisse, Canadien, Québecois, tous en français avec sous- titrages en anglais.
– lundi 15 mars : Dans la vie (Two Ladies) film Français, réalisé par Philippe Faucon.
Un mélange culturel et religieux accompagné de personnages aux caractères vraiment différents.
L’histoire : “Esther, une femme âgée de confession juive, et son assistante qui a besoin d’une assistance permanente. Mais elle use ses gardes-malades, du fait de sa mauvaise humeur, et la dernière en date vient de démissionner. Elie, le fils d’Esther, ne sait plus quoi faire. Sélima, l’infirmière de jour, propose les services de sa mère, Halima, musulmane pratiquante. Contre toute attente, une vraie complicité se crée entre les deux femmes. Halima sait se faire apprécier et respecter. Pleine d’énergie, elle redonne à Esther le goût de vivre…” Avec Houria Belhadji, Sabrina Ben Abdallah, Mohamed Chabane-Chaouche, Ariane Jacquot …
– mardi 16 mars : Complices (Accomplices) film Suisse, réalisé par Frédéric Mermoud.
Premier long métrage de Frédéric Mermoud, entre polar et histoire d’amour.
L’histoire : “Dès leur premier regard échangé dans un cybercafé, Vincent et Rebecca se sont aimés. Ils sont jeunes, à peine 18 ans, et regardent la vie avec insouciance. Pourtant, deux mois plus tard, le corps de Vincent est retrouvé dans le Rhône et Rebecca a disparu. L’inspecteur Hervé Cagan et sa coéquipière Karine Mangin sont chargés de l’enquête. Alors qu’ils remontent le fil de l’histoire d’amour qui liait à la vie à la mort Vincent et Rebecca, Hervé et Karine se retrouvent confrontés aux failles de leurs propres vies…” Avec Gilbert Melki, Emmanuelle Devos, Cyril Descours, Nina Meurisse …
– mercredi 17 mars : Le divan du monde (Everybody ‘s Couch) film Canadien, dirigé par Dominic Desjardins.
Ce film raconte la relation entre deux jeunes francophones déracinés alors qu’ils traversent le Canada. Film récompensé et gagnant au Prix TV5 avec la meilleure oeuvre de la Francophonie Canadienne, Film d’ouverture du Festival de Toronto.
L’histoire : “Zoé doit traverser le Canada sur le pouce après l’échec d’une relation amoureuse. A cours d’argent, elle compte sur la générosité des gens qu’elle rencontre et sur sa bonne étoile. En route, elle fait la connaissance d’Alex, qui décide de tout abandonner pour l’accompagner. Romantique convaincu d’avoir trouvé l’âme soeur, il verra sa détermination mise au défi au cours de cette longue traversée. D’un océan à l’autre, ils apprendront à se connaître et vivront un nouveau départ… ” Avec Mélanie Leblanc, Antoine Gratton, Marc Lamontagne…
– jeudi 18 mars : Panique au village (A Town called Panic) film Belge, réalisé par Stéphane Aubier et Vincent Patar.
Décrit par une presse unanime comme un film animé déjanté. Sélection officielle au Festival de Cannes. Gagnant du Prix du Public au Festival du film fantastique à Austin au Texas. Nominé aux Césars 2010.
L’histoire : “Les personnages sont des jouets que les cinéastes s’ingénient à faire bouger, selon une technique d’animation artisanale, image par image, qui rappelle par exemple la pâte à modeler de Wallace et Gromit.  Indien, cowboy et cheval cohabitent dans une maison. Cheval fête son anniversaire mais ses colocataires ont oubliés. Ils mettent au point un petit plan avec le voisin, pour éloigner cheval de la maison et avoir le temps de construire son cadeau, un barbecue en briques. Problème, il faut commander des briques et tout ne se passera pas bien…” Avec Roy Dupuis, Claude Legault, Patrice Robitaille, Jean-Pierre Bergeron, Paolo Noël, Aure Atika…
– vendredi 19 mars : Les doigts crochés (Sticky Fingers) film Québécois, réalisé par Ken Scott.
Ken Scott réalise et écrit cette 1ere comédie, qu’il tourne au Québec et en Argentine.
L’histoire :” 1960, Montréal, Charles recrute de vieux copains; des petits bandits sans envergure avec qui il a fait les 400 coups dans le quartier malfamé du “faubourg à m’lasse”. Le soir du vol, la police rapplique et ils doivent rapidement procéder au plan B : ils se feront prendre, mais un des gars se sauvera avec les deux millions de dollars. À leur sortie, les gars sont estomaqués d’apprendre que, s’ils veulent recouvrer leur argent, il y a deux conditions : ils doivent marcher chacun des 839 kilomètres du chemin de pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle et, en bout de ligne, ils doivent surtout avoir changé. Dès les premiers pas, le contraste entre la petitesse de ces bandits et l’ampleur de l’effort qu’ils doivent fournir pour cette pérégrination devient manifeste. Ces cinq éternels délinquants, qui ont toujours pris le chemin de la tricherie et de la facilité, devront, pour la première fois de leur vie, déployer de véritables efforts pour devenir d’honnêtes citoyens…”
Du 15 au 19 mars 2010 au Théâtre Raymond Kabbaz
10361 West Pico Boulevard, Los Angeles CA 90064
tel : 310 286 0553
réservation des billets [email protected]
Tarif : gratuit
7pm : cocktail d’accueil
8pm : programmation du film