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FABA 2023: les start-up et les femmes mises à l’honneur

La 8ème édition des French American Business Awards (FABA) se déroulera le jeudi 1er juin au Palace Hotel de San Francisco. Organisée par la French American Chamber of Commerce de San Francisco (FACCSF), cette remise de prix récompense les entreprises et les personnes dont le parcours et la performance ont été exemplaires en 2022. Deux cent cinquante convives y sont attendus.

Invité spécial de cette soirée, Sébastien Deguy se verra remettre un Technical  Achievement Award pour ses contributions techniques dans le domaine de la 3D. Fondateur d’Allegorithmic, racheté en 2019 par Adobe, cet Auvergnat d’origine est désormais Vice-Président en charge de la 3D et du Metaverse chez le géant de l’informatique. Le logiciel Substance qu’il a créé a été utilisé par les plus grands jeux vidéo et par nombre de films. Le 24 février dernier, Sébastien Deguy a reçu un Oscar scientifique et technique pour les contributions du logiciel Substance au cinéma.

Les femmes inaugurent de nouvelles catégories

Les nommés des FABA sont rigoureusement sélectionnés puis regroupés en différentes catégories : « Pendant plusieurs semaines, on conduit une recherche approfondie sur les entreprises et les personnes qui ont fait l’actualité, soit parce qu’elles ont levé des fonds, ou ont fait preuve de beaucoup d’innovation, explique Anne-Emmanuelle de Boysson, Directrice exécutive de la FACCSF. Cette recherche nous permet d’établir une liste assez longue que l’on affine, avant de placer les nommés dans différentes catégories. Pour cette raison, les catégories sont amenées à changer d’une année à l’autre. »

Ainsi, les entreprises du domaine de la mobilité n’ont pas de catégorie dédiée cette année, mais on les retrouve dans d’autres catégories, comme les levées de fonds par exemple, aux côtés d’entreprises d’un secteur différent. La catégorie « Wine Industry » a fait place à la « Wine Personality of the Year », dans laquelle on compte trois femmes dans les cinq nommés.

« Nous relançons aussi la catégorie ‘Women in leadership”, qui a déjà existé dans le passé, et qui s’inscrit dans la continuité du lancement d’un nouveau comité de la FACCSF en mars dernier pour favoriser les échanges et soutenir les carrières des leader femmes. » Les responsabilités des nommées ne sont pas des moindres : Elisa de Martel est CFO chez Waymo, Rebecca Malkin Chocron au SFMOMA,  Magali Mathieu est co-fondatrice d’AtlasGo, Marjorie Janiewicz est Chief Revenue Officier chez Foursquare, et Marylène Delbourg-Delphis, qui a été la CEO de nombreuses start-up de la région.

La liste des nommés

Les start-up seront également de retour sur le devant de la scène. Un concours de la start-up de l’année s’est d’ailleurs déroulé le 11 avril dernier, et les lauréats du prix du public et de celui d’un jury de dirigeants d’entreprise et d’investisseurs seront dévoilés lors de la soirée de remise des FABA. « Nous n’avions pas pu faire ce concours l’année passée », regrette Anne-Emmanuelle de Boysson. « Les frontières venaient à peine de rouvrir, peu de start-up avaient vraiment émergé pendant la pandémie… C’est leur grand retour cette année ! »

A côté de ces catégories nouvelles ou , on retrouve les classiques « Tech under $50M in revenue or funding », « Tech over $50M in revenue or funding », « Sustainability » ou encore « Food Industry ».

Voici la liste complète des nommés par catégorie :

Tech under $50M in revenue or funding
– BetterManager
– Crossing Minds
– Madkudu
– Vectice

Tech over $50M in revenue or funding
– Checkr
– Front
– Leia Inc.
– UpGrade

Women in leadership
– Elisa de Martel – Waymo
– Magali Mathieu – AtlasGo
– Marjorie Janiewicz – Foursquare
– Marylene Delbourg-Delphis
– Rebecca Malkin Chocron – SF MOMA

Healthcare Lifesciences
– Atara Biotherapeutics
– DNA Script
– Renegade.bio

Sustainability
– AgMonitor
– Ecovadis
– Powerflex
– Saverglass
– Verallia USA

Wine Personality of the year
– Marie-Laure Ammons – Nid Tissé
– Eglantine Chauffour – ENA Wines
– Julien Fayard – Fayard Wines
– Eric Herve – ETS Laboratories
– Claire Weinkauf – Picayune Cellars

Food industry
– Frenchery
– La Fromagerie
Maison Porcella
Le Marché Cézanne
Petit Pot

 

Karine Nougaret: «Ici on parle des galères pour devenir parent. Ce n’est pas tabou!»

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Lorsque Karine rencontre sa future femme Marie-Laure, celle-ci rêve de repartir en Asie là où elle a grandit. Sauf qu’après un an passé à Singapour, entre le visa de travail de Karine qui traîne et un climat politique plutôt incertain pour les couples homosexuels, Karine et Marie-Laure décident de quitter le pays. C’est finalement à Chicago qu’on les retrouve quelques mois plus tard, il y a tout juste 10 ans. La Windy City marque le début de leur aventure américaine, et quelle aventure !

Partie avec un visa domestic partner (ne nécessitant pas d’être marié pour suivre son conjoint), Karine revit, dans ce nouvel épisode de French Expat, le jour où l’administration Obama a légalisé le mariage homosexuel, puis raconte son propre mariage en Californie et revient non sans émotion sur les difficultés qu’elle a rencontrées auprès de l’administration française locale pour faire reconnaître son mariage comme tel. Enfin, Karine évoque son envie de maternité et le parcours qu’elle et sa femme ont suivi pour devenir parents : entre les aberrations administratives comme la nécessité d’avoir un certificat provenant d’un médecin attestant que le couple essaie en vain de procréer depuis au moins un an, et les choix à faire pour sélectionner le donneur qui les aidera à concevoir leurs deux petites filles. Karine nous raconte tout avec recul et humour.

Le livre que recommande Karine pour parler de la conception des bébés au sein de familles homoparentales : Le mystère des graines à bébé (Serge Tisseron, éditions Albin Michel).


French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

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«Carmen» en salle aux États-Unis: les premiers pas de Benjamin Millepied derrière la caméra

On le connaissait danseur et chorégraphe, mais pas encore réalisateur. C’est désormais chose faite. Avec « Carmen », une relecture contemporaine du plus célèbre des opéras français, qui vient de sortir dans les salles obscures américaines, l’ancien directeur du ballet de l’Opéra de Paris Benjamin Millepied signe son tout premier long-métrage et dévoile un talent insoupçonné.

« J’ai toujours été passionné par la photographie et le cinéma, qui sont tous deux intimement liés à la chorégraphie puisque ce sont des démarches artistiques qui permettent d’explorer des émotions personnelles en travaillant notamment avec la lumière et les mouvements », raconte le danseur bordelais de 45 ans, aussi connu pour être le mari de l’actrice oscarisée israélo-américaine Natalie Portman. Ils se sont rencontrés il y a une quinzaine d’années sur le tournage du thriller psychologique « Black Swan », pour lequel Benjamin Millepied avait imaginé les chorégraphies. « Cela m’a permis de voir de près comment un réalisateur dirige ses acteurs et joue avec la caméra, explique-t-il. C’est une expérience enrichissante qui m’avait alors donné envie de retourner sur un plateau, mais cela a pris du temps. »

Pour son premier passage derrière la caméra, Benjamin Millepied a jeté son dévolu sur l’ultime chef-d’œuvre du compositeur Georges Bizet. « Je ne connaissais pas encore le processus de création pour un long-métrage, j’ai donc voulu travailler sur quelque chose d’existant et surtout qui me parlait, indique-t-il. J’avais un profond désir de réinventer Carmen, de lui insuffler une nouvelle vie. »

Une adaptation sur grand écran qui se veut à son image, humaine et engagée, dans laquelle le Français place l’action non pas en Espagne, mais à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. « J’ai passé la plus grande partie de ma vie aux États-Unis, j’avais donc le sentiment que ce film devait se dérouler dans un endroit auquel j’étais apparenté, souligne le fondateur du L.A. Dance Project qui vient de réemménager à Paris avec sa femme et leurs deux enfants. Je me sens aussi très impliqué émotionnellement avec les migrants sans papiers qui cherchent à gagner ce pays. »

Cette réinterprétation audacieuse par son esthétique, Benjamin Millepied ayant soigné une image léchée, compte à son casting deux étoiles montantes du cinéma : Melissa Barrera et Paul Mescal, qui interprètent respectivement Carmen, une jeune Mexicaine qui souhaite passer la frontière américaine, et Aidan, un ancien marine qui va tuer pour la protéger. La comédienne espagnole Rossy de Palma est elle aussi à l’affiche, campant le rôle de Masilda, une propriétaire de discothèque, qui offre aux deux protagonistes une parenthèse de légèreté grâce à la danse et la musique.

Les créations entraînantes du compositeur new-yorkais Nicholas Britell qui rythment ce long-métrage occupent d’ailleurs une large place, tel un personnage à part entière. « J’ai véritablement abordé ce film de la même façon que je le fais avec la chorégraphie : la musique, la danse, les lumières ou encore les costumes, tout se côtoient en harmonie afin de donner vie à une seule et même expérience immersive pour le spectateur », détaille Benjamin Millepied qui semble d’ailleurs avoir pris goût à l’exercice puisque le cinéaste écrit déjà son prochain film.

Retour en France : dispositions pour votre patrimoine et fiscalité

Le salon en ligne “Retour en France”, organisé par French Morning Media Group et sponsorisé par la société Investissement Locatif, est de retour en 2023 pour répondre à tous vos questionnements concernant l’impatriation -le retour au pays après une expatriation.

Pendant 3 jours, 5 conférences vous seront proposées pour aborder les grands thèmes relatifs au retour en France.

Au programme notamment, une session dédiée au patrimoine et à la fiscalité au retour des États-Unis.

Cette session a eu lieu le 10 mai à 2023.

Nos deux experts Jean-Philippe Saurat, expert-comptable et CPA, et Jean-Christophe Boidin, conseiller en Gestion de Patrimoine, ont notamment abordé les sujets suivants :

– Resterez-vous contribuable américain(e) à votre retour ? 

– Quels revenus déclarer aux US alors que vous êtes rentré(e) en France ? 

– Qu’en est-il de l’exit tax ?

– Quelles options de placements et investissements en France ?

Visionnez le replay

Contactez les intervenants :
– Jean-Philippe Saurat, expert-comptable et CPA : www.massat-group.com
– Jean-Christophe Boidin, conseiller en Gestion de Patrimoine :
https://www.groupesarro.com/

Découvrez le reste du programme du salon ici

L’édition 2023 du salon en ligne Retour en France est sponsorisée par Investissement Locatif, leader pour le conseil en investissement locatif en France.


[Vidéo] Investir à distance dans l’immobilier locatif en France en 2023

Nous vous donnions rendez-vous en ligne mardi 25 avril 2023 pour un webinaire gratuit d’une heure dédié à l’investissement locatif en France.

Nous avons fait le point sur les opportunités de l’année 2023 et avons abordé les éléments clé à prendre en compte pour réussir son investissement depuis l’étranger.

Visionnez le replay sur YouTube

Au programme :

– À quoi ressemble le marché immobilier français début 2023 ?

– Pourquoi investir en France en tant qu’expatrié ?

– Comment financer son bien grâce au crédit et à l’effet levier ?

– Comment choisir le bon emplacement ? Quelles sont les villes à fort potentiel cette année ?

– Quelles sont les typologies d’actifs à privilégier ?

– Quels sont les dispositifs fiscaux à connaître pour ne pas alourdir vos impôts ?

– Comment gérer son bien à distance, faire des travaux et assurer la gestion locative du logement ?

Prenez rendez-vous avec un conseiller en investissement pour lancer votre projet.

Pourquoi les Américains mettent de la cannelle partout?

« Des goûts et des couleurs, on ne discute pas », dit le proverbe. Mais il y a une épice qui provoque des débats houleux surtout entre Frenchies et Américains : la cannelle. En arôme dans les yaourts, les bonbons ou les sirops, saupoudrée sur un cappuccino, en glaçage sur une pâtisserie, infusée dans une boisson non alcoolisée ou en assaisonnement dans une purée de patate douce, impossible d’y échapper. Le cinnamon diffuse depuis des décennies ses effluves camphrées aux États-Unis. Mais pourquoi tant d’engouement de ce côté de l’Atlantique ?

Un marqueur de convivialité

« Pas une recette à la pomme sans cannelle, c’est quasi une obsession », confirme Katherine Khodorowsky, historienne et sociologue de l’alimentation, auteur du livre Mes épices au quotidien. « Il y a l’influence du Mexique pas loin pour expliquer ce phénomène, les émigrants juifs également qui ont apporté avec eux leurs pâtisseries. Plus largement aux États-Unis, la cannelle symbolise les parfums et les saveurs de Noël ».

Par extension, cette épice chaude et légèrement piquante serait donc associée à des moments chaleureux, de partage et ce, depuis des générations. En ces temps incertain post-pandémie, la cannelle agirait comme une valeur refuge surtout associée à des plats réconfortants sucrés. Ainsi, l’un des desserts les plus vendus chez Starbucks est le fameux Cinnamon Roll, sorte de pâte à croissant, avec un glaçage au cream cheese, et bourré de l’épice controversée. Gras et écœurant à souhait, du foodporn à l’état pur, largement plébiscité. D’ailleurs, cette pâtisserie a sa propre chaîne de fastfood ! Cinnabon. Une enseigne qui compte près de 1200 magasins à travers le monde (principalement aux États-Unis).

Cinnamon rolls on a plate on a wooden table.Kanelbullens dag

Des vertus thérapeutiques?

La cannelle provient de l’arbuste Cinnamomum verum, le cannelier de Ceylan, majoritairement produit au Sri Lanka. Cette variété est largement préférée ici au cannelier de Chine (Cinnamomum cassia), plus âcre et moins parfumé. Son intérêt thérapeutique réside dans les propriétés antivirales et stimulantes de son huile essentielle. En Inde comme en Europe, la cannelle est utilisée pour « réchauffer » l’organisme en cas de refroidissement, souvent en association avec le gingembre. Elle stimule la circulation, et est aussi un remède classique en cas de troubles digestifs tels que nausées, vomissements et diarrhées, mais aussi contre les douleurs musculaires.

Aux États-Unis, de nombreuses études se sont intéressées à ses effets sur les différents types de diabètes, maladie très répandue dans la population américaine. La cannelle aurait une action bénéfique sur la glycémie grâce à son composé hydrosoluble, appelé methylhydroxychalcone polymère, le MHCP. Un composé « imitateur » de l’insuline qui multiplie jusqu’à 20 le métabolisme du glucose, le processus qui transforme le sucre en énergie. Une demi-cuillère par jour suffirait à voir sa glycémie baisser significativement.

De là à penser que nos amis Américains se soucient plus de leur santé que de leur estomac en avalant un Cinnamon Bun, il y a un raccourci que personne n’oserait prendre.

Une histoire d’éducation

Dernière hypothèse : la cannelle est tout simplement liée à l’identité américaine. À force d’exposition répétée à la cannelle sur plusieurs générations, l’épice serait devenue un marqueur culturel. C’est ce que les chercheurs appellent « le goût acquis ». Une sorte de Madeleine de Proust à l’échelle d’une population. La réaction contrastée à la cannelle en dirait ainsi beaucoup plus sur la personne qui réagit que sur le goût de l’épice en elle-même.

Retour en France : quelle éducation bilingue pour mon enfant ?

Le salon en ligne “Retour en France”, organisé par French Morning Media Group et sponsorisé par la société Investissement Locatif, est de retour en 2023 pour répondre à tous vos questionnements concernant l’impatriation -le retour au pays après une expatriation.

Pendant 3 jours, 5 conférences vous seront proposées pour aborder les grands thèmes relatifs au retour en France.

Au programme notamment, une session dédiée à l’éducation de vos enfants une fois rentrés en France : quelle école bilingue choisir ? Quelles options d’éducation bilingue à distance ?

Cette session était la seconde webconférence du salon, elle a eu lieu mardi 9 mai 2023.

Marie-Laure Le Lourec et Véronique Martinet du réseau Globeducate ont présenté différentes options d’éducation pour vos enfants, des écoles bilingues situées à Paris et sur la Côte d’Azur mais aussi des établissements privés d’enseignement à distance.

Nous avons notamment vu que l’enseignement à distance peut être utilisé pour préparer les enfants français expatriés en amont du retour en France, pour une transition plus sereine sur le plan académique.

Visionnez le replay

Contactez les intervenantes : 

Marie-Laure Le Lourec : https://www.cedre-france.com/demande-de-renseignements

Véronique Martinet : 
linkedin.com/in/veroniquemartinet

Retrouvez les slides au format PDF ici.

Découvrez le reste du programme du salon ici

L’édition 2023 du salon en ligne Retour en France est sponsorisée par Investissement Locatif, leader pour le conseil en investissement locatif en France.


Le coût des visas pour les artistes pourrait augmenter aux États-Unis

Les nombreux professionnels français du secteur artistique aux États-Unis se relevaient à peine du Covid, et voilà qu’une autre mauvaise nouvelle est venue frapper à la porte : celle de l’augmentation probable des coûts des visas d’artistes, que les services d’immigration américains aimeraient mettre en place avant la fin de l’année. « C’est simple, le coût des visas O et P devraient tripler, passant de 460 à 1615 dollars », résume Isabelle Marcus, entrepreneuse française à la tête de Columbus Consulting Group, une société d’accompagnement et de conseil en immigration.

La proposition émane du département de la Sécurité intérieure américaine, qui expliquait en février que « la pandémie a dramatiquement fait diminuer les demandes pour ce type de visas, résultant en une chute de revenu de 40% pour les services d’immigration, dont le financent est pourtant assuré par ses frais de visas ».

L’impact sur la diversité de la musique

Les professionnels concernés sont nombreux puisqu’ils vont des artistes eux-mêmes, qu’ils soient musiciens, chanteurs, écrivains ou conférenciers, jusqu’aux entreprises qui font appel à eux comme les maisons de disques, promoteurs de soirée, organisateurs de festival et d’événements, etc… « Je suis impacté doublement puisque au-delà du Columbus Consulting Group, j’ai également fondé une agence de management pour artistes et French Talent USA, une structure qui fait la promotion des artistes français et francophones sur la côte Ouest des US, et sert également de sponsors pour eux », explique Isabelle Marcus. « Jusqu’ici, les coûts des visas étaient soit partagés, soit les artistes payaient eux-mêmes pour venir. Si les prix venaient à être multipliés par trois, on pourrait forcément en accueillir beaucoup moins. »

Michèle Amar est la fondatrice de France Rocks, une agence basée à New York spécialisée dans l’export et la promotion de la musique française aux États-Unis. Elle a fait venir les plus grands en concert ou en tournée américaine comme MC Solaar, IAM, David Guetta, Zaz ou le groupe Caravan Palace. « C’est une proposition inquiétante car ça risque d’impacter la diversité de la musique aux États-Unis, et pas seulement française ou européenne puisque cette mesure concernerait tous les artistes étrangers et les musiques du monde en général », estime l’entrepreneuse. Avant d’ajouter : « Et les labels seront hésitants à signer de nouveaux artistes si leur porte d’entrée aux US est fermée. »

Aux États-Unis aussi, certaines organisations culturelles font la grimace, à l’image du Pittsburgh Ballet Theatre, une troupe de danse locale qui compte sept danseurs étrangers. Avec l’augmentation des visas, la troupe devrait dépenser 8000 dollars en plus pour continuer à exister. « Cette hausse va durement frapper les organisations culturelles, elles qui courent déjà après le moindre dollar », peut-on lire dans la Pittsburgh Post-Gazette, un journal local.

Pétitions et levers de bouclier

Après avoir été soumise aux commentaires des professionnels du secteur, la proposition est désormais à l’étude avant une potentielle mise en application en novembre. « Je pense qu’il peut y avoir de nouveaux changements d’ici là. Je sais que de nombreuses pétitions circulent, et qu’il y a notamment une levée de boucliers de la part des associations américaines, des maisons de disques et de l’industrie musicale, qui ont tout de même de l’influence aux États-Unis », explique Michèle Amar.

« On a rarement vu des ajustements comme celui-ci ne pas être mis en application ensuite », estime quant à elle Isabelle Marcus, qui précise que les visas d’artistes ne sont pas les seuls dans le viseur de l’administration américaine. « Les services d’immigration revoient les prix des visas tous les deux ans. Dans leur dernière proposition qui date de janvier, on voit que les visas H-1B (employés qualifiés), L (intra-transférés) ou encore certains frais liés à la carte verte sont également concernés par une augmentation. Cela interroge sur la raison pour laquelle le gouvernement américain ne vient pas apporter d’aide financière au service d’immigration (USCIS) pour réguler ses frais et moderniser le service, au lieu de faire subir cette augmentation de coûts substantiels aux demandeurs de visa et à leur sponsors. Ces décisions sont peut-être politiques : y aurait-il une volonté de poursuivre le protectionnisme initié sous l’administration Trump ? », s’interroge Isabelle Marcus.

Vin et environnement au menu du prochain Uptown Flicks à Harlem

Il y aura du vert et du rouge ce jeudi 27 avril au cinéma Maysles. La mythique salle de Harlem accueillera la projection du documentaire de Flore Vasseur, « Bigger than us ». Elle sera suivie d’une discussion et d’une réception avec vin et nourriture végétarienne.

Sorti en 2021, « Bigger than us » met en avant le combat de jeunes militants écologistes dans le monde à travers les rencontres faites par Melati, 18 ans, qui lutte contre la pollution plastique dans son pays, l’Indonésie. Elle se rend notamment au Brésil, au Malawi et aux États-Unis pour nous faire découvrir les visages de cette nouvelle génération qui s’engage.

La discussion post-projection rassemblera trois New-Yorkaises qui se retroussent les manches à leur niveau : Andrea Reyes, présidente d’une association de commerce équitable; « la reine des ordures de Hell’s Kitchen », Catie Savage, fondatrice d’un groupe dédié au nettoyage du quartier de Midtown; Lynn Tiede, enseignante et responsable de la Green Team de son école, la Columbia Secondary School (CSS). Le débat sera animé par Alexis Buisson, journaliste à French Morning. La pâtisserie Maison Sablé assurera la réception après.

La soirée est organisée par Uptown Flicks, qui propose des projections de films français et internationaux à Harlem, et la plateforme d’e-commerce locale, Closiist. Celle-ci a récemment lancé une chaîne YouTube, Green For The Blue, consacrée à l’écologie.

À New York, le succès des bars et boissons sans alcool

C’est un endroit au faux air de cabinet de curiosités avec ses nombreux tableaux accrochés au mur et sa vitrine remplie d’objets farfelus. Le plus original n’est pourtant pas la décoration de ce petit bar d’East Village mais sa carte de boissons : « Pina Colada with Clean’s Spice Rum », « Earthbond with Curious Elixir ». Ouvert en septembre 2022, Hekate est l’un des premiers bars intégralement sans alcool à New York. Il reprend les codes des bars traditionnels avec une carte proposant des bières, des cocktails, et des bouteilles de (faux) whisky, rhum et vodka exposés derrière le comptoir. « J’ai arrêté de boire il y a près de 11 ans et ça a changé beaucoup de choses dans ma vie. Hekate est une alternative pour ceux et celles qui veulent boire un verre dans un endroit sûr, loin de tous les problèmes que peut causer l’alcool », explique la serveuse du lieu.

Changement de décor de l’autre côté du pont de Williamsburg au Kava Social, tout à la fois café/bar et espace de co-working. Ici on a poussé l’expérience plus loin en proposant des boissons originales à base de kava, une plante de la région pacifique aux effets anxiolytiques. L’endroit se présente comme une « expérience sociale différente, pour tous les aventuriers et les curieux qui veulent rester sobres ». Un succès chez les jeunes hipsters du quartier puisque le Kava Social fait toujours le plein.

Une tendance de fond aux États-Unis

« Sober bars », événements pop-up, soirées et boissons sans alcool… La sobriété a le vent en poupe ces dernières années à New York et plus largement aux États-Unis. La vente de boissons sans alcool a ainsi augmenté de plus 20% dans le pays entre août 2021 et 2022, pour s’établir à 395 millions de dollars (chiffres de l’institut Nielsen IQ). C’est particulièrement vrai chez les générations Y et Z qui consomment moins d’alcool et veulent prendre plus soin de leur corps.

« En tant qu’entrepreneur très occupé et papa, je peux vous dire que se réveiller sans gueule de bois après une soirée n’a pas de prix, explique Nick Bodkins, co-fondateur avec Barrie Arnold de Boisson, une start-up new-yorkaise en pleine croissance qui possède six magasins de boissons sans ou avec très peu d’alcool. « Parmi nos clients, on a beaucoup de gens qui consomment de l’alcool, mais veulent diminuer leur consommation pour se sentir mieux. »

Un marché en forte croissance

Dans les rayons de l’établissement, on retrouve des bières, des alternatives au gin, au rhum mais aussi des bouteilles de vin rouge et rosé avec 0,5% d’alcool.  « J’ai commencé à tester des boissons sans alcool lorsque ma femme était enceinte, poursuit l’entrepreneur. La pandémie a également été un déclencheur, une période pendant laquelle les gens ont beaucoup diminué leur consommation en restant chez eux ».

Après avoir conquis New York, Boisson s’est attaqué au marché californien à Los Angeles, bien aidé par la plus grosse levée de fonds du secteur, 12 millions de dollars en août 2022. « Les gens pensent que les boissons sans alcool sont forcément mauvaises au goût, ou ennuyeuses. On veut prouver l’inverse ! », résume Nick Bodkins. La start-up, estimée à 47 millions de dollars, vient également d’ouvrir un magasin à San Francisco.

Inspiré par le succès des « hard seltzers » aux États-Unis, ces eaux pétillantes alcoolisées et aromatisées, les boissons sans alcool devraient continuer à se vendre comme des petits pains à l’avenir. Le marché devrait connaître 25,4 % de croissance d’ici à 2026, et 5,9% sur les boissons à faible teneur en alcool selon l’IWSR Drinks Market Analysis. La tendance s’est même exportée à l’international puisque les ventes ont plus que triplé en quatre ans, atteignant les 11 milliards de dollars en 2022. De « Dry January » à « Sober October », la sobriété heureuse s’invite désormais toute l’année.

Marina Gadonneix au FIAF: la photo à la rencontre de la science

On croirait la petite galerie du FIAF faite pour elle, et son travail : l’étroitesse du lieu paradoxalement mettant en évidence l’immensité de son sujet, les phénomènes naturels et surtout ceux qui les « mettent en boîte ». Ce n’est qu’en s’approchant des œuvres qu’on saisit l’essentiel, ce ne sont pas des ouragans, éruptions volcaniques et autres tremblements de terre que photographie Marina Gadonneix, mais des reproductions, des expériences de laboratoires. Son travail est exposé pour la première fois en solo aux États-Unis au FIAF jusqu’au 23 mai, en connexion avec une grande exposition retrospective organisée au Centre Pompidou à Paris (jusqu’au 28 août).

Réalité / Simulation

La démarche semblera sans doute exotique au pays des storm chasers (ces chasseurs d’orages qui prennent souvent des risque physiques considérables pour photographier les phénomènes météorologiques extrêmes à travers les États-Unis), mais Marina Gadonneix n’entend pas documenter les grondements de la nature, seulement leur reproduction. La violence des éléments habite ses photographies, mais sans qu’elle soit jamais sortie des espaces confinés des laboratoires scientifiques. Avalanches, feux de forêts et autres aurores boréales sont toutes simulées : depuis près de dix ans, elle parcourt les labos, en Europe ou aux États-Unis, où les chercheurs reproduisent ces phénomènes. « C’est ce rapport entre réalité et simulation, et aussi cette approche scientifique d’évènements qui restent largement mystérieux, qui m’intéressent, explique-t-elle. Pour moi, chacune de ces photos est d’abord une rencontre avec un scientifique, ou une équipe de scientifique ». Un dialogue au cours duquel le laboratoire du chercheur devient le studio de l’artiste.

Marina Gadonneix
© Marina Gadonneix, courtesy of Galerie Christophe Gaillard

Collaboration entre FIAF et Pompidou

Encore peu connue aux États-Unis, la photographe y arrive avec déjà une solide réputation en France, qui lui a valu notamment le prix Niépce en 2020 et cette prestigieuse exposition du Centre Pompidou, depuis le 12 avril. Elle y partage l’affiche avec l’artiste canadienne Lynne Cohen (1946-2014), connue notamment pour ses photos de lieux d’études et de sciences, et dont le travail l’a inspiré. Pour la première fois, le FIAF collabore donc avec Beaubourg en accueillant dans sa galerie new-yorkaise une partie des œuvres exposées au même moment à Paris.

« La plupart des images que je montre ici (à New York) ont été prises aux États-Unis », explique Marina Gadonneix. Par exemple le laboratoire LIGO, dont les trois fondateurs ont remporté le Nobel de physique en 2017 pour leurs travaux sur les ondes gravitationnelles et les trous noirs. Une gageure pour une photographe : « il n’y a littéralement rien à voir, ce sont les données qui les intéressent ». Mais ces laboratoires ont l’habitude de produire ce qu’ils appellent des « images d’artiste » pour tenter de donner une représentation visuelle de leurs recherches. C’est ce qui est devenu la matière utilisée par Marina Gadonneix, comme pour mieux souligner encore le propos essentiel de son travail, celui du rapport entre réalité et simulation.

Untitled (Gravitational wave), 2016 © Marina Gadonneix, courtesy of Galerie Christophe Gaillard

Quelle meilleure illustration du très humain besoin de « mettre en scène » que ces prétendues images de trous noirs qui, par définition, sont invisibles ? C’est la force du travail de la photographe : à la fois très conceptuel, abstrait, et documentaire. Se faisant, note Audrey Illouz, historienne de la photographie, dans le beau livre Phénomènes (disponible en marge de l’exposition du FIAF), Marina Gadonneix nous entraîne vers les origines de l’abstraction, dont les pionniers, de Kupka à Duchamp, ont été eux-mêmes très influencés par la photographie scientifique, créant un dialogue inattendu entre esthétique et scientifique…

Exposition Marina Gadonneix, « Phénomènes », jusqu’au 23 mai 2023. Plus d’info ici. FIAF Gallery
22 East 60th Street. De 9am à 8pm du lundi au vendredi; le samedi jusqu’à 4 pm.

La Vitre veut révolutionner la collaboration à distance aux États-Unis

Zoom, c’est déjà poussiéreux. C’est ce qu’on se dit en voyant la technologie de La Vitre : un grand écran vertical et interactif qui permet de voir son interlocuteur de la tête aux pieds. « Elle permet d’observer toute la communication gestuelle et verbale d’une personne, ses petits tics, mais aussi son environnement complet, pas simplement la tête, raconte Anthony Vannier, le co-fondateur de la société, qui s’exprimait via l’écran depuis la France. C’est très important car c’est tout cela qui caractérise quelqu’un ».

Dans le sillage de participations au salon tech CES de Las Vegas, la start-up nantaise, qui ambitionne de ré-inventer la collaboration à distance, entend se positionner sur le marché américain. Elle a ouvert des showrooms à New York, dans les locaux de French Founders, où se trouvent aussi ses bureaux, et à Montréal (Québec). La Californie est aussi dans son viseur.

Interconnecter des espaces distants

Non, La Vitre n’est pas un produit de la pandémie. Elle a vu le jour officiellement en février 2019. Anthony Vannier et ses deux autres associés, Romuald Boulanger et Thierry Bouquain, au sein de l’agence digitale UCAYA, avaient constaté des difficultés de communication entre leurs équipes de développeurs à Nantes et Paris. « On s’est dit qu’on pourrait créer quelque chose à nous pour rendre le travail plus fluide ». Ils finalisent l’outil en 2015 et décident de créer une structure indépendante, UCAYA, 4 ans plus tard.

Se lancer avant la crise sanitaire était-elle une bonne chose ? Pas forcément. « On ne vend pas ce produit pour faire du télétravail. Notre but est d’interconnecter des espaces distants, et le plus souvent ce sont des bureaux. Quand ceux-ci se sont vidés, nous avions des clients qui avaient acheté des Vitres mais qui ne s’en servaient pas », précise Romuald Tuffery, le responsable du développement de la marque en Amérique du Nord, arrivé à New York il y a six mois. « Le business a vraiment démarré en 2021 », ajoute Anthony Vannier.

La Vitre ne permet pas « que » de voir une personne en grandeur nature. Elle est équipée d’outils interactifs qui donnent la possibilité à ses utilisateurs de partager des documents et des images, d’écrire sur l’écran et même de traduire en temps réel les propos tenus. Pour l’activer, il suffit de taper dessus comme si c’était la porte d’une salle de réunion. La Vitre reste allumée, mais sa luminosité se réduit automatiquement quand personne n’est devant, au bout d’un certain temps. 

Des bureaux à l’accueil des hôtels

En France, l’entreprise peut se targuer d’avoir un beau portefeuille de clients (Accenture, BNP Paribas, Safran, Chanel, Engie…). En plus d’être utilisée dans le monde corpo pour faciliter les échanges, la solution a aussi été mobilisée dans le cadre de conférences pour permettre à des intervenants de s’exprimer devant une salle où ils ne se trouvaient pas. L’an dernier, deux Vitres ont été installées dans les couloirs du Stade Orange Vélodrome pour permettre à des supporteurs d’interagir avec les joueurs de l’Olympique de Marseille, en marge d’un match contre l’AS Monaco.

Autres usages possibles : l’immobilier, ou encore l’hôtellerie. « On l’utilise pour accueillir les clients d’un hôtel ou comme doorman, précise Romuald Tuffery. Un hôtel qui a du mal à trouver des recrues pour recevoir du monde, la nuit, pourrait recourir à la Vitre et permettre à une personne de gérer la réception de plusieurs hôtels à la fois ».

L’arrivée de l’entreprise aux États-Unis s’est faite de manière organique. « On travaille avec des grands comptes français, comme Natixis, Capgemini ou Sanofi, qui voulaient installer une Vitre dans leurs bureaux américains, poursuit-il. On s’est rendu compte que, sans faire d’efforts, on pouvait vendre ici. Il y a une carte à jouer car le marché américain est 50 fois plus grand que la France ». Des sociétés d’assurance et des banques ont déjà manifesté de l’intérêt. Encore faut-il que les bureaux se remplissent.