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« Pomme de Terre » : la France en terre inconnue

Tous les jours pendant trois ans, Jim Manary passait en voiture devant une petite bodega à trois blocks de chez lui en espérant qu’elle mettrait un jour la clef sous la porte. L’an dernier, le commerce, situé à l’angle de Newkirk Avenue et Argyle Street dans le quartier de Ditmas Park, a déposé le bilan après que son locataire ait été confondu pour vente de drogue. Manary a immédiatement sauté sur l’occasion : « J’adore les angles, dit-il. J’adore les quartiers mi-populaires mi-résidentiels. C’était l’endroit parfait pour ouvrir un restaurant. »
En avril dernier naissait ainsi « Pomme de Terre », le premier bistrot français du quartier, avec sa façade bleue et jaune et son intérieur chaleureux tapissé de vieux posters et d’articles de journaux français. « La bodega était complètement décrépite. Il a fallu tout refaire, se souvient-il, assis en terrasse. Tout sauf le plafond. »
«Designer de restaurants » autoproclamé, Jim Manary n’en est pas à son premier coup d’essai. En 1989, ce diplômé en analyse de risques politiques à Columbia ouvre «un pizza pasta salad bar» à Manhattan. Un premier restaurant d’une longue liste. En cinq ans, Manary en ouvre trois autres, à Chelsea, SoHo et Tribeca. En 1997, de retour d’un voyage d’un an en Europe, il lance, avec son frère, une dizaine de restaurants sur Smith Street – dont « Pâtois » –, à Park Slope et Williamsburg, participant à l’émergence de ces quartiers populaires alors peu pourvus en restaurants. «Á Manhattan, les loyers sont devenus trop chers. Les chefs se prennent pour des stars, raconte-t-il. C’est à Brooklyn que les choses sérieuses se passent maintenant.»
Nouvelle donne


Arrivé en 2000 à Ditmas Park, Manary rêve à présent de transformer ce quartier de l’Est de Brooklyn en une nouvelle destination culinaire.
Majoritairement peuplé d’immigrés pakistanais, indiens et bangladais, Ditmas Park est resté jusqu’à aujourd’hui le terrain de jeu de petites bodegas et de restaurants indiens. Mais depuis trois ans, ce quartier en plein boom accueille des familles, des artistes et des jeunes professionnels fuyant les prix prohibitifs de Manhattan et du Nord-Ouest de Brooklyn. «Je n’aurais même pas investi dans cet endroit il y a trois ans, explique Jim Manary. Mais la démographie change rapidement. De nouvelles familles sont arrivées. Et la clientèle est au rendez-vous.»
Avec cette nouvelle donne, la nourriture occidentale trouve progressivement droit de cité à Ditmas Park. Un restaurant grec a élu domicile à quelques blocks de « Pomme de Terre ». Ouvert il y a deux ans, le restaurant américain de Gary Jonas et Allison McDowell « The Farm on Adderley » connaît aujourd’hui encore un succès retentissant. «Je pensais que ça ne marcherait jamais. J’ai eu tort,» avoue Manary, qui avait alors déconseillé à Jonas d’ouvrir le restaurant. «Ca a été pour moi un indicateur que les choses étaient en train de changer. »
Dès l’ouverture de « Pomme de Terre », le succès a été au rendez-vous. Le restaurant de 40 places a été pris d’assaut par les curieux, alertés par le « buzz » des bloggeurs du quartier. «La nourriture française et l’atmosphère dans les restaurants français plaisent beaucoup à New York, explique Jim Manary. Nous voulions recréer cette atmosphère mais en proposant une nourriture plus accessible que ce que l’on trouverait normalement en France.»
Dans la cuisine ce samedi soir, après un service haletant – le restaurant était plein – il rêvait déjà d’autres territoires à conquérir. «Je n’ai jamais été chef, dit-il. Je ne connais pas grand-chose à la nourriture mais je sais faire des restaurants.»

Summer Streets : acte 1

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Coup d’essai réussi pour le maire de New York, Michael Bloomberg, et son « paris plage » à l’américaine. Cette première édition dont le slogan « jouer, courir, marcher, faire du vélo, respirer » était prometteur, semble avoir tenu ses promesses.
Sept miles d’avenues étaient fermés aux voitures dans le centre de Manhatan, et trois spots d’activités installés dans le Midtown et Lower manhantan.
A Park Avenue, les newyorkais semblaient nombreux au rendez-vous. Jeunes et moins jeunes, entre amis ou en famille, tous étaient venus expérimenter le New York sans véhicules à moteur, car comme le confie Dave, jeune père de famille « c’est rare de voir new york sans voitures ! ». Ce new yorkais pur souche ne cache pas son contentement : « c’est exactement ce à quoi je m’attendais, nous sommes ravis ! ».
Et ce n’est pas Michael, qui, séduit par le cours de danse africaine, le contredira : « je suis venu pour m’amuser, et je m’amuse beaucoup» nous raconte le petit garçon de huit ans.
Un seul mot d’ordre : Bouger !


Danse Africaine, salsa, ou d’orchestration, la matinée fut rythmée à l’arrêt Art & Culture, avec un seul mot d’ordre : Bouger !
11h, le cours de d’orchestration commence. Ça s’agite, ça bouge les bras et ça sautille. La trentaine de personne participant au cours, dont certains frôlent les 80 ans, semblent s’amuser comme des petits fous. David Dworkin, animant le cours, explique que cet événement est une « merveilleuse façon de faire connaître le “Conductorcising » et « d’intéresser les gens à autre chose que la télévision ». L’objectif de ce clarinettiste professionnel « communiquer, faire bouger et rendre heureux »; visiblement ça marche.
Le “healty life style” semble être au cœur des préoccupations de la boîte Leaddogmarketing, qui en partenariat avec la ville de New York, organise ces activités. La danseuse de la troupe Piel Canela Compagny, qui hypnotisa l’assistance avec sa démonstration de salsa , le confirme : « le but est bien de promouvoir l’exercice ».
Bonne humeur au rendez-vous


Après l’effort le réconfort : à deux pas du stand de danse, le prêtre de l’Église de Park Avenue propose aux promeneurs de passage de ce désaltérer. Et il faut dire que sa limonade gratuite a un succès fou. « Notre positions sur Park Avenue nous permets de participer pleinement à cette opérations, et nous en sommes ravis » nous confie-t-il entre deux services. « Les rencontre, le partage, l’accueil de chacun, autant de choses qui nous importe et que nous pouvons faire aujourd’hui ».
Décidément, la bonne humeur est au rendez-vous. Sauf peut-être chez ces touristes de Milan, qui venus ici par hasard, se voient certes ravies de l’expérience, mais déçues de ne pas avoir semblable journée dans leur ville natale.
On notera aussi que le vendeur de Hod Dog se dit frustré car son chiffre d’affaire de la journée ne profitera pas de l’affluence.
Et comme il faut bien un bémol, on regrettera que toutes les activités se soient déroulées en même temps mais dans trois lieux différents : jouer, faire du vélo ou danser, il aura donc fallu choisir.

Programme au choix

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On commence avec le New York Times qui revient cette semaine sur l’affaire Siné-Val qui ébranle le petit monde des intellectuels français. Le journal rappelle que Siné travaillait pour « le meilleurs (et le plus vulgaire) des magazines satiriques, Charlie Hebdo ». Présentant les protagonistes de l’affaire, dont Jean Sarkozy au « look Belmondo », qui « semble profiter du pouvoir de son père », le NYT retrace l’affaire qui « réveilla un paris somnolent ».
Le journal se penche aussi sur les rapports Sarkozy/médias français, et n’épargne pas le président en expliquant que « Nicolas Sarkozy a dans le passé, viré des rédacteurs en chef lorsque leurs couvertures lui déplaisait » et que le Président est critiqué en France « pour avoir tenté de mettre la télévision publique française un peu plus sous son contrôle ».

Le Christian Science Monitor s’intéresse lui aux réactions des officiels français suite à l’accusation selon laquelle des dirigeants français, des diplomates et des soldats français auraient été complices du génocide de 1994 au Rwanda. Le journal rappelle que « l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a jugé ces accusations “inacceptables” » faisant ainsi office de diplomate et porte-parole « au cours d’une semaine où somnole la majeure partie de Paris ».

Dans un autre article, le CS Monitor informe que « les détails dans le document rwandais – la dénomination de politiques français et de responsables militaires, les heures, dates et lieux de crimes spécifiques – ont jusqu’ici été traités avec mépris à Paris. »

Pendant que certaines autorités françaises réagissent à ces évènements, six bombes sont désamorcées, dont une sur un train à grande vitesse dans le pays basque français. Pour les néophyte en géographie, Bloomberg nous donne un rapide cours sur le Pays Basque « dont la langue n’est pas liée à d’autres langues européennes », ses habitants « vivant le long de la côte atlantique du sud de la France et le nord de l’Espagne ». Le journal continue en expliquant que « le mouvement séparatiste est plus fort et plus violent en Espagne qu’en France » et que « l’ETA est responsable de la mort de plus de 820 personnes, principalement en Espagne, au cours de ses 40 ans de campagne pour un pays basque indépendant ».

Après le cours de géographie voici un cours de sport donné par le Sport Illustrated, avec pour thème principal « l’ascension puis la chute de Laure Manaudou ». La sportive, « venue aux Jeux d’été défendre son titre de championne du 400 mètres libre », est une histoire de « vitesse et de talent précoce, mais aussi de trahison, et d’amour ».
Selon le journal, la France est fan de la championne , « de son tatouage en papillon sur son épaule, de ses doux yeux bruns, de sa rage de gagner à un moment où le pays désespéré sur son économie et sa baisse d’influence dans le monde ».

Last, but not least, le Los Angeles Times aborde la controverse, oh combien importante, portant sur les French Fries et leur taux d’acrylamide. L’acrylamide est une substance chimique présente dans les french fries et les chips de pomme de terre et suspectée d’être cancérigène pour les humains.
Le journal semble n’accorder que peu de crédit à cette thèse et expose plusieurs exemples la contredisant. Ainsi on apprend que « de nombreux autres aliments contiennent de l’acrylamide – café et les olives, pour n’en nommer que deux », et que « les liens avec le cancer n’ont pas été établis chez l’homme » (contrairement aux rongeurs).
Ce qui est sûr, c’est qu’avec tout ça, on s’endormira moins bête ce soir.

"Paris Plage" version Big Apple

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En juin dernier, le maire de New York Michael Bloomerg, annoncait la première édition de “summer streets”. « Nous espérons que des centaines de milliers de New-Yorkais et les visiteurs pourront profiter des rues ouvertes temporairement pour les loisirs » , avait-il déclaré lors d’une conférence de presse.


L’objectif annoncé : faire en sorte que l’opération “summer street” devienne une expérience new-yorkaise « au même titre que faire du patin à Coney Island, participer à la course cycliste des cinq arrondissements ou écouter le Philarmonique dans le parc ».
Pour cela, la ville a sortie les grands moyens ; tout d’abord, un circuit, de onze kilomètres d’avenues reliant le pont de Brooklyn à Central Park, sera entièrement fermé aux voitures et autre engins à moteur, « transformant la ville en parc piétonnier » selon la déléguée aux transports Janette Sadik-Khan.
De multiples activités
Pour faciliter l’évènement, du personnel supplémentaire et des bénévoles seront mobilisés sur place par le département de police, et tous les emplacements de parking seront réservés à partir de minuit le jour de l’évènement.
Pour ce qui est des activités, la ville semble aussi avoir tout prévu ; en plus des promenades à pied traditionnelles, des vélos de location seront disponibles le long de la route, y compris dans les hôtels, et cerise sur le gâteau, des aires de repos seront stationnées le long de l’itinéraire pour l’eau et la réparation de vélo.
Plus original, des cours de fitness, danse ou encore de yoga se tiendront le long de la route, avec des exercices et des activités de santé organisées par des groupes communautaires dans certaines rues.
Programme complet ICI

La cote du français semble remonter

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Notre trader national Jérôme Kerviel refait parler de lui ; Selon le New York Times, un rapport prouverait que ses supérieurs n’étaient en rien au courant de ses actions, contredisant ainsi la version du fraudeur, pardon, du tradeur français. Celui-ci aurait « profité des négligence de ses supérieurs » afin de « camoufler ses opérations non autorisées ».
Le document suggère cependant que « plusieurs autres opérateurs pourraient avoir eu connaissance des activités de Monsieur Kerviel ».
En attendant, la Société Générale n’a toujours pas retrouvée ses sept milliards d’euros de perdus…

On conseille donc à Daniel Bouton, actuel Président de la banque, d’aller faire un petit tour sur la presqu’île de Quibéron, pour se changer les idées. Le New York Times décrit l’endroit comme « entrecoupée de bandes sauvages, de terres protégées, et parsemée de villages de pêche qui ont été une fois comme isolés et coupés en petites îles ».

Après la description de la sensationnelle thalassothérapie du lieu, s’ensuit un cours sur « les pelouses parsemées de granit, schiste et de quartz néolithique mégalithes appelé menhirs, » qui, s’il vous plait, « ont le poids des statues de l’île de Pâques, mais sans la définition. »

Ces mégalithes donc, « auraient été utilisées par les druides lorsque la région fut peuplée par les Celtes puis plus tard par les chrétiens » et sont maintenant les « mystérieux vestiges d’un passé préhistorique qui semble encore hanter la côte sauvage de la France. ».

Mais trève de poésie, parlons musique, et du San Francisco Chronicle qui décrypte cette semaine le dernier album de Carla Bruni.
Selon le journaliste, « même si les paroles de son troisième album ont été écrites avant son dernier coup de coeur, il est difficile de séparer le contenu du contexte, » en particulier lorsque, dans la chanson “Tu es ma came,” la chanteuse « décrit son amant comme “plus dangereux que la blanche colombienne.”»

La provocation est une des marques de fabrique de la première dame de France, comme le rappelle Vanity Fair, qui propose une galerie de photos sur les tenues les plus provocantes que l’ex mannequin ait pu porter.
Selon le magazine, si « Carla Bruni-Sarkozy a atténué, non seulement l’image de son mari, mais aussi sa propre image (…) n’oublions pas qu’à un moment, elle a reçu des millions pour porter les vêtements les plus provocants ».

Ces tenues vestimentaires semblent bien loin des préoccupations des Bradjelina, trop occupés à pouponner, et à vendre les photos de leurs enfants dans leur château français, pour la modique somme de 14 millions de $ (intégralement reversé à des œuvres humanitaires, cela va de soi…)
Selon le Los Angeles Time, Angéline Jolie aurait décrite les tâches quotidiennes de la vie au Château Miraval, déclarant que c’était « le chaos », mais que le couple le « gérait bien » et « passait un très bon moment » en France.

Outre les parents super-stars, le magazine MédiaPart est lui aussi dans la ligne de mire des journaux américains. La journaliste Heffernian du New York Times raconte s’être abonnée au magazine en ligne, et toutes les péripéties qui en découlent, de l’identification (« so I entered an “identifiant” and a “mot de passe”  »), au visionnage de « sérieuses vidéos » où « des gens appelé François Hollande et François Bayrou parlent de la réforme constitutionnelle ».

On retiendra que ce qu’il y a de bien à s’inscrire sur un site français lorsqu’on est américain, c’est qu’on « peut utiliser son prénom sans problème », puisqu’il « n’existe encore aucune  “Jenny” ou aucun “Mycutecat” ».
C’est sur que là, on regrette d’être né français…

Diner exotique au coeur de New York

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– Colbeh Restaurant
Direction l’Iran tout d’abord, et sa cuisine Perse traditionnelle. Situé sur la 39 st, ce restaurant respire la classe. La cuisine y est kascher et exclusivement persane.
Et pour ne rien gâcher, le gérant parle un français quasi parfait !
Réservation et porte-monnaie bien rempli conseillés.
43 W 39th St, NY
Ouvert du dimanche au jeudi
De 11h30 à 22h
– Taam-Tov Restaurant
Encerclé par une multitude de magasins de bijoux, ce restaurant de spécialités ouzbèques n’est pas des plus faciles à trouver. Une porte à la dérobée puis trois étages à monter, enfin on y est!
Pour le décor il faudra repasser, mais la cuisine y est typique et pas chère. Allergiques aux « jeunes cadres dynamiques en pause déjeuner » s’abstenir.
41 W 47th St, NY
Ouvert du lundi au vendredi
De 10h à 17h
– Ghenet Restaurant


Destination la Corne de l’Afrique cette fois, et le « berceau de l’humanité ». Tenu pas une éthiopienne immigrée, ce restaurant éthiopien familial joue sur la tradition.
Ici on mange éthiopien, et surtout comme en Éthiopie, autrement dit: avec les mains… dépaysement assuré !
L’ordre du jour est au partage : tout le monde mange dans un même grand plat, posé au milieu de la table, signe d’amitié et de loyauté.
Cerise sur le gâteau : habitants de Brooklyn, réjouissez-vous, la famille vient d’y ouvrir un second restaurant !
284 Mulberry St, NY
Ouvert
le lundi de 18h à 22h
les mardi, mercredi, jeudi et dimanche de midi à 22h30
les vendredi, samedi de midi à 23h
– Zeroué restaurant
Nous voici maintenant en Afrique de l’ouest, dans une ancienne colonie française , la Côte d’Ivoire.
Peinture colorées au mur, on se croirait dans une galerie d’art exposant sur le thème de l’Afrique. Le jaune et l’orange dominent, et si Gwen Stephanie en musique de fond tranche un peu avec le décor, on reste tout de même agréablement surpris.
Selon ses dires, le chef de ce restaurant « combine la cuisine traditionnelle de Côte d’Ivoire à une cuisine française classique ».
N’ayant pas eu l’occasion de rester diner là-bas, on vous invite à vérifier!
13 E 37th St, NY
Ouvert
les lundi, mardi, mercredi, jeudi de midi à 22h
le vendredi de midi à 22h30
le samedi de 17h15 à 22h30
– Mingala restaurant


Changement de continent, direction l’Asie du Sud-Est, et son pays le plus mystérieux : la Birmanie.
Depuis 20 ans, ce restaurant est le rendez-vous des amoureux de la cuisine Birmane.
Les magnifiques tableaux de Bagan et du Lac Inle accrochés aux murs ne cessent de nous le rappeler : ici on est au pays du rubis. Si le service n’est pas le point fort du restaurant, on ne peut que vous conseiller le « Crispy Curry Chicken », plat quasi national en Birmanie.
Et foi de journaliste passée là-bas, celui-ci vaut le détour !
21 E 7th St, NY
Ouvert
les lundi, mardi, mercredi, jeudi et dimanche de 11h30 à 22h30
les vendredis et samedi de 11h30 à 23h30
– Sigiri restaurant
Toujours en Asie, nous voici maintenant aux portes de l’Inde , sur « l’île resplendissante », le Sri Lanka. Située au Rez-de-chaussée surélevée, la devanture ne paie pas de mine, mais on se laisse vite tenter par l’odeur qui émane des cuisines. A l’intérieur de ce restaurent tenu par deux amis, l’orange et le noir domine.
Côté cuisine, attendez-vous à une cuisine pour le moins exotique : influencé par les nombreuses colonisations de l’île, la cuisine sri lankaise est un mélange de saveurs indienne, malaisiennes, portugaises, hollandaises et j’en passe.
Le bonus du restaurant? En plus de bien manger, vous pourrez réviser votre géographie grâce à la carte du Sri lanka accrochée au mur.
91 1st Ave, NY
Ouvert tous les jours de 12h30 à 23h
– Panna II


Enfin, retour sur le continent et direction le pays des maharadjahs. Pas de surprise niveau cuisine, c’est du vu et revu, mais le décor vaut vraiment le détour. Guirlande lumineuses, couleurs dans tous les sens , musique indienne en fond : du kitch à l’état pur !
On aime ou on aime pas, mais en tout cas, on est surpris !
93 1st Ave # 5
Ouvert tous les jours de midi à minuit

Rencontre éclair & renouveau culinaire

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Alors que le Los Angeles Times constate que le voyage en Europe du candidat démocrate «incluait des séjours d’une nuit à Berlin et Londres, contre un passage éclair en France», Le New York Times déclare qu’il est «inhabituel d’avoir un candidat démocrate à la présidence aux côtés d’un président français ».
Souvenez-vous de John Kerry, qui 4 ans plus tôt, « avait passé des mois à tenter de combattre l’impression qu’il était “trop français” ». Toujours selon le New York Times, sa caricature créée par les républicains conservateurs avait sans nul doute «nui à sa candidature».
Décidément passer trop de temps en France ne semble pas être un atout pour un politicien américain, et lorsqu’on interroge le sénateur Obama, celui-ci n’hésite pas à éluder la question.
Malgré ce passage éclair de Barack Obama, la presse américaine semble y voir une nette préférence du peuple français et de son président pour le candidat démocrate.
Alors que le LAT note qu’il n’y avait pas eu de «conférence de presse commune» lors de la visite de John Mc Cain, et que ce dernier avait «répondu aux questions des journaliste dans une cour sans Nicolas Sarkozy», Barack Obama lui même, rappelle qu’il n’est «pas le président des USA», mais «sénateur, candidat à la présidence».
Ah bon?
Heureusement que le LAT est encore là pour nous rappeler que pendant toute cette agitation, le parlement français en profite pour « approuver par seulement une voix, la révision de la Constitution » donnant ainsi « plus de pouvoir au parlement » mais « aussi au président de la République ».
Comme la politique ça creuse, le LAT s’intéresse maintenant à Paul Bocuse et ses Fast Food « haut de gamme ».
Le journaliste David Appell rappelle qu’il est loin « le temps où la mention d’un cheeseburger vous attirait des railleries gauloises et des manifestants en tracteur dans un MacDonald ». Maintenant les burgers sont servis dans les restaurants haut de gamme de Paris.
Grâce au « grand chef français » basé à Lyon , « l’élégante deuxième ville française », le fast food sera bientôt trois étoiles au guide Michelin.
A en croire le journaliste, le “McBocuse” fait penser à ce qu’on pourrait appeler un “Jetson chic”: « un éclairage fluorescent dans un espace de haute technologie et une grande horloge brillante, sans doute pour souligner le “concept de rapidité” »
Et pendant que Bocuse vend ses burgers, Danone ne vend plus ses marques du tout (ou presque).
Forbes rapporte qu’au cours des dernières semaines « son plus grand distributeur, Carrefour, a fait état d’une chute des ventes d’aliments de marques » et que « les consommateurs se sont tournés vers des produits meilleurs marchés ».
Pour contrer cela, le géant français compte « lancer une gamme de yaourts aromatisés au prix d’ un euro les 6 pots, en septembre ».
Voilà qui devrait intéresser les coureurs du Tour de France, qui semblent avoir besoin de calcium.
En effet, selon le Seatle Times, le directeur du tour de France, Christian Prudhomme, semblait ravi de voir des « des coureurs épuisés, la bouche grande ouverte », et se félicitait que la lutte contre le dopage est fait “d’énormes progrès”.
Mais si « l’acte final dimanche était censé être un champagne à siroter, voyage idyllique à deux pas des Champs-Elysées pour le vainqueur Carlos Sastre, (…) au lieu de cela, il y avait encore une autre annonce d’un contrôle antidopage positif à l’événement »
On conseillera donc aux cyclistes dopés de se reconvertir. Et pourquoi pas dans le marché de la truffe comme Susan Rice, qui, selon le Baltimore Sun, « planifie son attaque envers les français ».
« Sa stratégie ne comporte pas d’armes à feu ou des soldats ».
Non, son attaque à elle, est … « gastronomique ».
Au revoir les français, italiens et espagnols, dominant le marché de la truffe depuis des siècles, et bienvenue aux Californiens qui « dépensent des sommes conséquentes » pour se lancer sur le marché.
Cela dit, c’est loin d’être gagné car le chef Bergman le précise, si la truffe est « ancrée dans la culture française », il n’est pas sûr qu’elle fasse partie de la culture américaine « très rapidement ».
Et le sénateur Obama, il en pense quoi de tout ça?

French Afterworks : stagiaires cherchent amis

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Le concept ? Deux fois par mois, de jeunes Français se retrouvent autour d’un verre dans un bar branché de New York. Pas de dress code et pas besoin d’invitation non plus.
Ces rendez-vous frenchies, ils sont maintenant trois à les organiser: Pierre-Antoine, Thomas et Cécile. En contrat local ou en volontariat international en entreprise, ces jeunes français ont démarré ce projet pour « rigoler ». Leurs objectifs? Offrir une «ambiance jeune et décontractée», et que French Afterworks devienne un «nom».
Un début de structure

French Afterworks
Car si leurs contrats respectifs de VIE ou stagiaires ne leur permettent pas pour l’instant d’en faire un business, l’idée de proposer quelques chose chose de «plus structuré» fait son chemin.
Mailing list, Facebook, et maintenant site internet, les outils de communications sont là et semblent marcher. D’une centaine de personnes lors du premier rendez-vous, ces soirées accueillent maintenant plus de 350 personnes, avec les avantages -networking- et inconvénients -moins d’espace- qui vont avec.
Car 350 personnes, ça fait du monde. Beaucoup de français, et quelques américains dont Amélia, américaine pure souche, qui « aime entendre parler français ». Elle est venue avec ses collègues expatriés pour « se détendre après le boulot » et « rencontrer du monde ».
Ambiance et nostalgie
Beaucoup d’ambiance donc, mais aussi une pointe de nostalgie « La France, c’est sur que ça nous manque un peu » explique Thomas. « Mais New York est parfaite pour ça. Très européenne et tout de même assez loin de la France pour que les gens aient envie de se retrouver entre français » rajoute Pierre-Antoine.
Si ces soirées surfent pour l’instant sur le succès, attention à ne pas s’y perdre. « Lors de la dernière soirée, on se marchait sur les pieds, et là se sera bientôt pareil » rapporte Laetitia, française expatriée. « Pour l’instant cela se passe bien, mais ça risque de finir comme d’autre soirées du même type : hyper select et guindées » continue sa voisine.
Les organisateurs sont prévenus : pour durer, il va falloir bosser !

Vacances sans bagage

Valérie est venue a New York pleine d’espoir, il y a trois ans déjà. Ses efforts ont été récompensés. Non seulement elle a décroché le job qu’elle voulait vraiment, elle vient aussi de recevoir sa carte verte. Avant de démarrer ses nouvelles fonctions, elle s’envole pour la France, pour ce qui sera ses seules vacances avant un an. Bref, tout devrait bien aller dans le meilleur de monde et pourtant plus son voyage approche, plus elle se sent mal à l’aise, prise d’une panique difficilement contrôlable.
Alors que l’on était proche de mettre un terme à notre relation après 5 mois passionnants axés principalement sur sa vie professionnelle, Valérie veut me faire partager ses doutes et comprendre d’où viennent ses craintes. Avant, retourner en France était un moment qu’elle attendait avec impatience, revoir sa famille, ses amis, Paris, la ville où elle est née. Elle adorait cet instant où, à peine arrivée à Charles De Gaulle, la douane enfin derrière elle et les bras chargés de cadeaux, elle découvrait qui était là à l’attendre tout sourire. Les jours défilaient à toute allure, pleins de joie et d’insouciance, et à la veille de son retour, elle ne pouvait contenir son excitation de rentrer « à la maison ».
«Mais qu’est ce qui te fait tant redouter d’aller en France cette fois ci?». Le sentiment qui prédomine chez Valérie est de réaliser que ce voyage ressemble plus à un retour à ses racines qu’a une escapade parisienne. Même l’idée de repartir ensuite à New York est vécue d’avance comme un déchirement. Est ce que sa place ne devrait pas être auprès de ses parents âgés? Partir à New York, était ce plus une fuite qu’un vrai projet ? Et ces dîners avec les amis où l’on rigole de tout et de rien, ou l’on se comprend si vite grâce aux mêmes références culturelles, cela s’arrêtera-t’il dès que la porte de l’avion se refermera sur elle ? A toutes ces questions sans réponses s’ajoute une culpabilité sous-jacente. Veut-elle vraiment passer ses vacances en France où se sent-elle obligée d’y aller ? C’est vrai, il y a tellement d’autres endroits qu’elle aimerait découvrir.
Toutes les questions que Valérie se posent sont tout a fait naturelles, surtout lorsque l’on est dans une phase de changement. Elles sont même primordiales afin d’assurer une transition souple et sans embûches, tant que l’on en trouve les réponses ! Après 4 séances passées à la questionner sur ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même et sur ce qu’elle aimerait qu’il se passe pour qu’elle se sente de nouveau en contrôle, Valérie fut capable de partir en France l’esprit libre et sans surplus de bagages.
Elle a réalisé qu’elle n’est plus dans le domaine de l’hypothèse. L’acquisition de ce job dont elle rêvait et de sa carte verte l’a fait passer du stade de «je fais tout pour rester» à «j’y suis j’y reste». Elle se sentait déstabilisée car elle pensait être habituée au changement après trois ans. Elle n’a pas tout à fait tort. Elle s’est plutôt bien habituée à l’aspect physique de sa nouvelle vie : déménagement, job, papiers en règle, amis. Mais elle n’en a jamais abordé l’aspect psychologique, ce que l’on appelle la transition: elle sait ce qu’elle quitte mais ne sait pas ce qu’elle gagne en échange. Et sa panique vient de là. A ma demande, elle dressa une liste de ce qu’elle perdait vraiment, liste beaucoup moins exhaustive que ce qu’elle pensait originellement, pour ensuite apprendre à en faire le deuil. Après des moments de colère et de tristesse, elle passa ce cap primordial. Et lorsque plus tard, elle lut à haute voix ce que ces trois dernières années lui ont apporté et ce que les années suivantes lui promettent, à New York mais aussi en France, son sourire, sa fierté et sa sérénité furent les meilleures réponses à toutes ses questions qui lui encombraient l’esprit.
Sans avoir fait l’effort d’accepter que certains aspects de sa vie faisaient maintenant partie du passé, Valérie ne pouvait pas avoir un regard honnête sur ce que sa nouvelle vie était en mesure de lui offrir. Accepter son statut d’immigrante en transition, c’est savoir renoncer aux choses que la vie a décidé de vous reprendre afin de mieux recevoir ce qu’elle a décidé de vous donner.
Posez moi vos questions sur www.monlifecoach.com, j’y repondrai dans cette rubrique.

Les jolies jupes de Juliette

Acheter en un clic les créations de Juliette Longuet, cette styliste française de 30 ans installée aux Etats-Unis, c’est désormais possible. Une présentation de sa collection à Paris en juin, puis un show room à New York, un autre à Los Angeles, et un événement le week-end dernier aux Hamptons, la créatrice assoie sa marque ‘’Juliette Longuet’’ et fidélise sa clientèle sur Internet. Face à ce succès récent, la jeune femme plus radieuse que jamais, future maman, parie sur l’avenir. Des projets pleins la tête, elle ne veut pas bruler les étapes et espère un jour ouvrir sa propre boutique de vêtements en plein cœur de Manhattan.


L’allure longiligne, les cheveux châtains impeccablement disposés, Juliette Longuet porte une de ses créations, une robe sans bretelle, longue et ample qui laisse deviner les formes arrondies de son ventre. C’est parce qu’elle crée des vêtements simples, fluides qu’elle voudrait elle-même porter que la créatrice est la meilleure ambassadrice de sa marque. Installée dans son atelier dans le Meatpacking, une palette de couleur à la main, une étoffe dans l’autre, elle compose selon ses envies, ses humeurs. Elle qui rêvait de dessiner des jupes de toutes les formes et de toutes les couleurs pour les Américaines voit aujourd’hui ses projets se concrétiser.
La styliste française a lancé sa propre marque de vêtements il y a cinq ans. Elle se rappelle les débuts difficiles, puis le succès rapide et fulgurant, les échecs, les doutes et surtout la persévérance dont elle a dû faire preuve pour imposer ses créations dans l’univers New Yorkais.
Diplômée d’une école de commerce de Paris, Juliette Longuet n’a que 23 ans lorsqu’elle est recrutée par la marque de cosmétiques l’Oréal, à Miami. Très rapidement, la jeune française caresse l’idée de lancer sa ligne de vêtements. «Chez l’Oréal, j’avais toujours beaucoup de compliments sur ce que je portais et je partageais facilement mes adresses avec mes clientes». Elle décide de franchir le pas.
En quelques mois, elle trouve un investisseur, ouvre son bureau à Soho et emploie cinq salariés. Le succès est rapide. Elle distribue sa marque chez Saks’ et dans plus de 150 points de vente à travers les Etats-Unis. «J’ai connu le rêve américain jusqu’au jour où mon investisseur n’a plus réussi à suivre». De rencontres malchanceuses en promesses non tenues, Juliette Longuet manque d’économies pour rebondir. Après la rencontre avec un investisseur Chinois prêt à conquérir le marché asiatique et la célèbre marque de jeans ‘’Seven’’, la créatrice française décide de revenir à sa propre marque et à son modèle de base: la jupe. Forte de ses expériences passées et une plus grande maturité, Juliette recontacte ses anciennes clientes qu’elle entraîne dans son aventure.
Elle se rend en Europe pour sélectionner ses tissus, elle compose ensuite ses croquis dans son atelier avant de les envoyer à Hong-Kong où ses modèles sont fabriqués. A raison de quatre à cinq collections par an, ses produits sont aujourd’hui distribués dans une cinquantaine de boutiques multimarques à travers le pays. Loin des grands magasins New Yorkais, la créatrice a choisi de tisser son réseau sur le web. Elle fait connaitre ses créations en organisant des événements aux quatre coins du pays. Elle vend de 100 à 300 pièces en fonction des modèles.
-Informations sur www.juliettelonguet.com

Shan Sa in the city

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Chignon à l’orientale, robe à fleurs et silhouette gracile, Shan Sa évolue dans la galerie Malborough où sont exposées ses œuvres à partir d’aujourd’hui. Elle scrute chaque détail. Les tableaux sont-ils bien droits ? Oui. «Ils arrivent avec la peinture. Ils vont passer une couche de peinture sur les murs avant le vernissage», dit-elle comme pour se rassurer.
On retrouve là le perfectionnisme de l’auteure de La Joueuse de Go et d’Impératrice. Shan Sa a quitté la Chine, adolescente. A Paris, elle apprend le français et se passionne pour la philosophie. Après son bac, elle rencontre le peintre Balthus et sa femme japonaise et devient rapidement l’assistante du maître dans sa résidence en Suisse. Quelques années plus tard, de retour à Paris, elle publie un premier livre écrit en français qui reçoit le prix Goncourt du meilleur premier roman puis un deuxième La Joueuse de Go, qui reçoit le Goncourt des lycéens. Elle continue aussi à peindre. «Mon inspiration vient de la peinture classique chinoise. Enfant, j’ai beaucoup étudié la calligraphie. J’ai copié les stèles», dit-elle.

A propos de l’influence de son mentor Balthus, elle raconte : «Ce n’est qu’après la mort de Balthus que j’ai commencé à exposer mes œuvres. C’est un peu magique, comme si une partie de son âme était ensuite venue en moi. D’ailleurs, le jour de sa mort, il a demandé à être transporté devant son dernier tableau. Il a dit à son entourage et j’en faisais partie : «Continuez». Ce fut sa dernière parole et j’ai continué sa quête de la beauté
Elle est de passage à New York, une ville qu’elle adore. «C’est une ville très étonnante et cosmopolite. Pour l’instant, je viens une fois par an. Si je peux venir le plus souvent possible, je serai ravie», dit-elle. Non satisfaite de parler et d’écrire ses livres en français dans une langue impeccable, Shan Sa est aussi anglophone et a des projets d’écriture en anglais. Il faut dire que les Etats-Unis lui rendent bien son enthousiasme : en 2005, elle était invitée au PEN World Voices Festival aux côtés de Salman Rushdie et Jonathan Franzen.
Elle a aussi déjà exposé à l’Asian Art fair pendant l’Armaury Show en 2005 et 2006. Elle revient cette fois-ci avec son exposition et son livre qui relate à la première personne l’histoire d’amour improbable et fictive entre Alexandre le Grand et la reine des Amazones Alestria sur fond de guerre de civilisations entre les civilisations orientales et occidentales. «Comme la série de HBO Rome, ce nouveau roman plein de sensualité va transporter le lecteur dans cette période fascinante et violente de l’histoire», annonce Harper Collins, la maison d’édition. Le livre scellera-t-il la love story entre Shan Sa et l’Amérique?
Comment expliquez-vous votre succès aux Etats-Unis?
Les Américains aiment bien les romans historiques ; ils sont plus habitués. Voilà une différence culturelle que j’ai notée : dans Impératrice, il y a quatre pages où je décris la visite de l’impératrice dans la montagne sacrée, c’est une description très en détails. En France on m’a dit que c’était trop long, fastidieux. Les Américains ont adoré et trouvaient le passage trop court. Je pense que la France est plus dans l’intimité, la psychologie. D’ailleurs beaucoup de livres qui sortent en France en ce moment parlent de la vie quotidienne. Aux Etats-Unis, il y a la tradition de grandes fresques historiques, le faste américain.
Alexandre est sorti en Septembre dernier en France. Comment a-t-il été accueilli?
C’est intéressant. D’un côté, on m’a dit que c’était le meilleur livre que j’aie jamais écrit. D’un autre, on me critique en me disant que c’est trop flamboyant, délirant. On confond ma voix et celle d’Alexandre. J’ai parlé en son nom. Alexandre était l’homme le plus puissant de la terre. Sa parole ne peut pas résonner autrement qu’avec emphase et envolée.
Pourquoi avoir choisi le thème d’Alexandre ?
Alexandre n’est pas un Européen ordinaire. C’est le seul homme de l’Occident qui s’est aventuré dans le mystère de l’Orient. Bien sûr, ça s’est fait par la violence et la guerre. Il était fasciné par la culture orientale. On sait qu’il s’habillait en Persan, qu’il a voulu apprendre la langue. Il a été trahi par ses généraux macédoniens parce qu’il donnait de plus en plus de pouvoir aux orientaux qui l’entouraient. Il a payé très cher sa passion pour l’Orient. A son époque, tous les non-Grecs étaient appelés des barbares. Alexandre était le premier à casser cette séparation raciale et à réaliser les limites de sa propre culture.
Vous avez dit «Alestria, c’est moi». Pourquoi ?
Alestria est une Amazone, sans nationalité. J’adore le mythe des Amazones, des femmes qui sont des battantes. Le système des Amazones est aussi mon idéal d’égalité. Les Amazones avaient un chef mais le chef n’avait pas de pouvoir, il s’agissait seulement une représentation du pouvoir. Les nomades n’ont pas la notion du pouvoir alors que notre civilisation de sédentaires a généré des sociétés structurées autour du pouvoir, de ses abus et de ses privilèges.
Vous avez fait les peintures en même temps que vous écriviez le livre ?
Oui, c’est une démarche très complémentaire. Quand j’écris et que je suis fatiguée, je peins. Alexandre, ce sont de grandes envolées poétiques et il y a des jours où les paroles ne coulent pas. Il y a des jours aussi, où l’on peut sentir la résistance de la toile. Donc c’est une parfaite alternance.
Vous êtes chinoise et vous écrivez en français. Voudriez-vous écrire en anglais ?
[Ecrire un roman en anglais], cela fait partie de mes futures tentations. L’anglais est une langue très poétique, sonore, sophistiquée et simple. Avec ma double culture chinoise et française, cela pourrait donner un mélange intéressant. J’adore ma traductrice Adriana Hunter. J’ai travaillé avec elle sur sur la traduction. C’est aussi ma façon d’apprendre l’anglais, avec mes propres livres.
Quelles sont les différences majeures dans le monde de l’édition en France et aux Etats-Unis?
Ici, il y a le système de l’agent, qui est un peu un tabou en France. En France, les éditeurs veulent avoir le contrôle sur les auteurs sans passer par l’agent. J’aime beaucoup le système anglo-saxon. Il y a une chose que j’ai notée, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis, c’est l’importance de plus en plus prononcée des libraires par rapport aux critiques. J’ai beaucoup de chances car j’ai un réseau de libraires qui m’aiment beaucoup.
Quels sont vos projets ?
Cette exposition viendra à Paris début 2009 et voyagera dans le reste du monde. La destination finale est Pékin, ma ville natale. Une exposition itinérante crée toujours des tas d’”aventures”. Chaque fois, il y a des complications. L’exposition était avant à Tokyo. J’étais pour ma part à Pékin, il y avait les managers de la galerie à Tokyo, l’intermédiaire à Paris et la galerie à New York. Avec le décalage horaire, chaque email prenait deux jours à arriver à destination. Il y avait aussi les transporteurs maniaques japonais et le décalage culturel très prononcé entre l’Amérique et le Japon.
Et côté cinéma ?
J’ai des projets de films. La Joueuse de Go est en développement avec une coproduction de trois pays, la Chine, le Japon et la France. Là aussi, le choc des cultures retarde chaque fois le projet. Mais le tournage commence bientôt.
Il y a d’autres projets en développement avec l’Amérique. Impératrice et Alexandre et Alestria peuvent être des projets cinématographiques fabuleux.
Shan Sa, Time in West, Light in East
Du 24 Juillet au 7 Août
Vernissage de l’exposition, Jeudi 24 Juillet de 18h à 20h
40W, 57th street
New York, NY 10019
212.541.4900
www.malboroughgallery.com
Alexander and Alestria , Shan Sa
Harper/HarperCollins Publishers
$23.95

Presse, religion et nouvelles tendances.

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Le New York Times s’intéresse à notre marché de la presse et raconte que Paul-François Fournier, un cadre de France Télécom «pense avoir trouver une solution aux difficultés de l’industrie de la presse», solution qui serait «noire, en plastique, dans une boite rectangulaire avec un écran de la taille d’une feuille de papier». Selon le journaliste, le système serait plutôt apprécié par les lecteurs mais il souligne que certain journaux comme Le Canard Enchainé ne sont pas inclus.
Le New York Times toujours, regarde cette fois-ci du côté de La Verriere, où «un voile ferme la porte de la nationalité française» au «pays de la laïcité». Après avoir rappelé l’histoire de la jeune femme marocaine, dont l’attribution de la nationalité française à été refusée à cause de sa burqa, la journaliste Katrin Bennhold rappelle que «depuis le 12 juillet, lorsque Le Monde a signalée pour la première fois la décision du tribunal, son histoire a été disséquée sans fin sur du papier journal en première page et en fin de talk-shows».
Pendant ce temps là et bien loin de tout ça, une française mange un Kit Kat et gagne un voyage dans l’espace. Le New York Times (décidément) rappelle que c’est en «récupérant un emballage de bonbons qu’elle avait jeté dans à la poubelle» qu’elle a trouvé le numéro gagnant.
Quant au Wall Street journal, il nous emmène sur les routes du tour de France où «en dépit de la dernière rafale des cas de drogue, les fans continuent à affluer».
Pourquoi cela? Eh bien parce que le tour bénéficierait «d’une place particulière dans la société française, qui va bien au-delà de tout ce qui ressemble à une course cycliste». En bref le Tour serait un «repère national» ET une «grosse fête de village».
Toujours dans le journalisme d’investigation, le reporter remarque que les témoins qu’il interroge sont «bizarrement vêtus» et que «le sandwich grillé à la saucisse coûte seulement un euro» (tout comme la bière !)
Du côté de la capitale, c’est la fin de la « Paris fashion week » et le journaliste d’ABC nous fait partager ses coups de cœur. Alors oui Paris c’est « glamour! », Paris c’est « fabulous! » et «il n’y a pas de meilleur endroit que Paris, pendant la semaine de haute couture» mais Paris de serait-elle pas en passe de se faire devancer?
Eh bien si à en croire le New York Magazine qui scande «Attention, Paris et Milan! L’Allemagne veut sa propre place sur la carte de la mode». Et l’hebdomadaire de rappeler qu’à la fin des défilés, une cérémonie de remise des prix à été organisée et «honorée par le seul et unique Karl Lagerfeld» accompagné du célèbre mannequin Claudia Schiffer.
Mais ouf «Lagerfeld travaille à Paris et Schiffer vie en Angleterre»… Paris à encore de beaux jours devant elle !