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75 000 dollars pour Carla

Gert Elfering, businessman allemand, est un (a)mateur d’art et de photos d’art en particulier, qu’il a amassées par centaines. Parce qu’il n’a plus de place, explique-t-il, il en vend de temps en temps chez Christie’s. Jeudi avait lieu la troisième vente du genre, mais la première qui ait suscité un tel intérêt médiatique. La collection comprenait une photo nue de Carla Bruni-Sarkozy, prise en 1993, du temps de se carrière de mannequin, par le photographe suisse Michel Comte. “C’est un hasard, jurait le collectionneur avant les enchères. La vente était prévue bien avant que Carla Bruni songe même à flirter avec le président français”.

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Un hasard qui devient une belle aubaine: avant le mariage présidentiel, et avant que la presse britannique ne découvre la perle dans la collection et ne l’affiche dans les tabloïds, la photo était estimée à 3 à 4 000 dollars. La mini tempête médiatique a fait s’envoler les prix. Viviane Esders, experte française en photographie et organisatrice de vente de photos, était venue à New York avec une commande: “je pouvais aller jusqu’à 30 000 dollars”. C’était loin du compte. C’est un collectionneur chinois, resté anonyme et représenté par un intermédiaire lors de la vente, qui l’a emporté, pour 75 000 dollars (91 000 dollars commission de Christie’s incluse).
Le coq gaulois peut se redresser: la première dame de France a écrasé les Naomi Campbell et autres Kate Moss. Elle reste en revanche loin derrière Gisele Bunchen, par Irving Penn, partie pour 193 000 dollars.
Pour Michel Comte, c’est un record mondial, très au-delà du prix habituellement atteint pour ses photos. Il ne touchera rien de cette vente, mais sa cote pourrait s’en trouver réhaussée. Le collectionneur vendeur, Gert Elfering, sentant venir la polémique, a lui décidé de donner le produit intégral de cette vente à une association humanitaire suisse spécialisée dans le traitement de l’eau, Sodis, après qu’une première, Kantha Bopha, basée en Suisse, ait refusé le don.


Le record de la vente est allé à un photographe beaucoup plus connu que Comte, Helmut Newton, pour “Sie Kommen (Naked and Dressed)”, un dyptique représentant quatre mannequins, habillées sur la première photographie et nues sur la seconde. L’oeuvre est partie pour 241 000 dollars. Au total, la vente a rapporté $ 4,27 millions. –p–

Spa Week

Envie de se faire bichonner? Profitez de la Spa Week: du 14 au 20 avril, plus de 80 spas de New York proposent un soin spécial à $50. Au choix: massages, soins du visage, manucures, pédicures, soins du corps, épilations…
Parmi les spas participant à l’opération:
– Gommage au sucre brun parfumé à mangue (45min) au Finesse Day Spa, 133 West 25th Street, 2nd Floor. Tel: 212 352 3434.
– Douche autobronzante au spa Completely Bare, 103 Fifth Avenue at 17th Street, 4th Floor. Tel: 212 366 6060.
– Massage et accès aux piscines thermales pendant 3h au Great Jones Spa, 29 Great Jones Street. Tel: 212 505 3185.
Plus d’adresses, ici

Une suite américaine pour Irène Némirovsky

“Remarkable” (Newsweek), “Stunning (The New York Times), “Brilliant” (the Nation), “Superb” (the Washington Post). Avec “Suite Française”, sorti aux Etats Unis en 2006, Irène Némirovsky a conquis les Américains. Désignée par Newsweek comme “one of the most fascinating literary figures“, la jeune écrivain d’origine juive, arrêtée en France et morte à Auschiwz en 1942 a déclenché un véritable engouement, “comparable à celui qu’avait suscité le journal d’Anne Frank” (the Nation).
Ouvrage posthume, “Suite Française”, s’est vendu à plus de 750 000 exemplaires aux Etats Unis, un exploit puisque c’est un des seuls livres traduits à s’être maintenu pendant plusieurs mois sur la liste des best sellers du New York Times. “Vous savez, on me demande souvent si Irène aurait connu le même succès si elle n’était pas morte dans ces conditions“, s’étonne sa traductrice, Sandra Smith. “Et bien moi, je vous réponds oui, car Irène n’est pas une victime, elle est un grand auteur. C’est la toute sa force et la clé de son succès“.
Dans la foulée, sept de ses romans ont été traduits. Quatre d’entre eux viennent d’être publiés pour la première fois en anglais, en un seul volume (“David Golder, The Ball, Snow in Autumn, The Courilof Affair”, Everyman Library, Random House). En revanche, les négociations avec Universal pour une adaptation au grand écran de la vie d’Irène n’ont pu aboutir. C’est finalement un producteur français qui en a obtenu les droits.
Le Museum of Jewish Heritage prépare un hommage à travers une exposition à partir du 24 septembre. “Woman of letters: Irène Némirovsky and Suite Française” retracera la vie d’Irène, de son départ de Kiev où elle est née à sa mort dans un camp de concentration, en passant par sa vie à Paris et à Issy L’Evêque entre son mari et ses deux filles. L’exposition réunira pour la première fois hors Europe des photos de famille, des objets et notament la fameuse malle où avaient été conservés les manuscrits depuis la mort de leur auteur. Le public pourra d’ailleurs découvrir grâce à un programme intéractif les notes d’Irène, les mêmes qui ont permis de publier “Suite Française”, où la jeune femme décrit la France sous l’occupation.
Le directeur du musée, David Marwell, s’est dit très “honoré” d’accueillir cette exposition. Deux ans auparavant, il avait eu l’occasion de découvrir le manuscrit lors du lancement de “Suite Française” au Centre Culturel Français à New York. “Quand j’ai vu l’original, j’ai été profondément ému. J’ai alors su qu’ils nous fallait raconter cette histoire. Je savais que cela ne serait pas une mince affaire, mais plus que d’une simple biographie, c’est d’Histoire qu’il s’agit“.

Ivy Barsky, Jack Lang, Olivier Corpet, David Marwell et Sandra Smith
Jack Lang, présent à la conférence de presse, n’a pas souhaité s’exprimer en anglais parce “you’re so, so, so elegant“. C’est donc en français qu’il s’est dit “très heureux que cette exposition puisse avoir lieu pour la première fois aux Etats Unis, où Irène a connu l’un de ses plus grands succès“.
“Woman of letters: Irène Némirovsky and Suite Française”, à partir du 24 septembre au Museum of Jewish Heritage, 36 Battery Place. Tel: 646 437 4200.

Cireur de chaussures, French paradox et cinéma

Après le revers des municipales, “le Bling Bling” change de look écrit Newsweek. «Solennité» et «gravité» sont désormais de mise. Dans un style plus “présidentiel”, Nicolas Sarkozy s’adonne à des cérémonies «Gaulle-esque».
Mais on crédite toujours le président français de ses efforts pour “sortir la France de son «Big Sleep» des années Mitterrand-Chirac”. Roger Cohen, éditorialiste du New York Times y voit plus que l’americanisation de l’Europe: alors que le vieux continent de Paris à Berlin, louche du côté de la libre entreprise, l’Amérique, elle, se dit qu’un peu d’Etat providence à l’européenne pourrait lui faire du bien. Un rapprochement que Roger Cohen illustre par la métaphore de «la politique du cireur de chaussure».
Inutile de chercher, à Paris, il est impossible de se faire «cirer les bottes» (en français dans le texte). L’idée même va à l’encontre de l’ idéal égalitaire français explique le journaliste. La situation est différente aux Etats-Unis où «contrairement au sens de l’humour, les cireurs de chaussures ne manquent pas». La profession s’accorde avec «les notions américaines de liberté d’entreprise, de “make-a-buck opportunism” et de loi du plus fort».
Ce qui est intéressant? Tandis que les «no-shine countries» remettent de plus en plus en cause les bienfaits de leurs systèmes étatiques, de leur côté, les Etats-Unis se demandent si la «main invisible» qui auto-régule la libre concurrence n’aurait pas besoin d’un peu plus de contrôle. «Cela s’appelle un rare cas de trans-Atlantique convergence» explique Roger Cohen.
En ce sens, la «révolution Sarkozy», dont l’issue reste incertaine, a le «mérite» voire «courage» de dire les choses et de faire prendre conscience qu’«un pays dans lequel il est plus intéressant de ne pas travailler que de travailler est un pays qui a un problème». «En France le cireur de chaussures croulerait sous les taxes avant même de faire briller une chaussure» ironise le journaliste qui pour sa part opte pour un capitalisme made in USA plus “social”.
Un premier pas? Selon une enquête de la BBC, l’inimitié des Français envers les Etats-Unis se fait moins virulente.
«Everyone wants to be loved». C’est non sans satisfaction que le New York Post annonce que «les Français ne détestent pas tant que ça les Américains». La question posée par la BBC à plus de 17 000 personnes dans 34 pays: Les –p– Etats-Unis ont-ils une bonne ou une mauvaise influence sur le monde? Seulement 51% des Français, contre 69% l’année dernière, pensent que les Etats-Unis ont une influence négative. Sans surprise, l’Iran arrive bon dernier avec 54% d’opinion négative et c’est l’Allemagne qui rafle le record d’opinions positives avec 56%.
«There’s something très bon about living in France» écrit le même journal. Une étude publiée par l’INSEE montre que la population centenaire française est passée de 3 760 en 1990 à 20 115 en 2008, soit environ deux fois plus qu’en Angleterre, démographiquement comparable. Selon un professeur de l’université d’Oxford, «le vin rouge n’y est pas pour rien». L’article rappelle que Jeanne Calment détient encore le record mondial, 122 ans, 5 mois et 14 jours. Il fait bon vieillir en France, à la notre!
Côté boisson justement, c’est «Fizz without the fat», littéralement les bulles sans la graisse, bientôt dans les restaurants et les liquor store américains.
Un champagne rosé sans sucre ajouté ou “zéro dosage”, une idée de la maison de champagne française Ayala qui devrait séduire les femmes et tous les soucieux de leur silhouette. Se faire plaisir tout en restant svelte n’est pas donné, il faut compter de 45$ à 120$ pour une «”low-cal”» bouteille.
Contrairement au champagne, le cinéma, même light, traverse peu ou prou l’Atlantique. Au grand regret d’une journaliste du San Francisco Gate qui profite de la fin du Festival new yorkais “Rendez-vous with French Cinema” pour encenser le septième art français. De quoi redonner un coup de fouet à notre estime.
De tous les pays européens, nous sommes celui qui produit le plus de films et en moyenne, selon la journaliste, les meilleurs. «Les Français ont une éminente tradition cinématographique qu’ils défendent héroïquement face à l’invasion Américaine». Leur cinéma est à la fois «sensible, romantique et noir» et «leurs acteurs sont aussi glamours et singuliers que ceux du vieux Hollywood». Contrairement au notre écrit-elle, les films français traitent encore de sentiments humains et de femmes, «les Français prennent l’amour au sérieux».
Visiblement admirative du cinéma français, la journaliste s’indigne de sa faible distribution aux Etats-Unis. Les Américains n’ont ainsi toujours pas vu “Le rôle de sa vie” sorti en 2004 avec Karin Viard, sacrilège.
Si “Le goût des autres” avait remporté un Oscar, le discours d’Agnès Jaoui aurait été le suivant: «Il est triste et même dangereux de ne pas connaître l’existence d’autres cultures», un message que, selon la journaliste, la plupart des distributeurs américains auraient bien besoin d’entendre.

Réunion d'information EFNY

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L’association Education Française à New York (EFNY) organise une réunion d’information à destination des parents francophones et francophiles.
Les divers programmes d’enseignement de français actuels et futurs y seront décrits.
Vendredi 4 avril de 18h30 à 20h à l’Organisation Internationale de la Francophonie, 801 Second avenue, 6e étage suite 605.
RSVP: [email protected]

L'art de la beauté

Avant l’arrivée des beaux jours, la FIAF organise 4 rendez-vous “beauté” afin d’en savoir plus sur les dernières nouveautés en terme de soins et de prévention.
10 avril à 18h30: Behind the scene
Visite des coulisses de chez Clarins, histoire d’en savoir un peu plus sur les soins du visage et autres façons de rendre une femme belle sans pour autant faire appel au laser ou à la chirurgie esthétique. Des remises seront offertes.
Rendez-vous au Clarins Spa, 1061 Madison Avenue.
Tarifs: $30 pour les membres de la FIAF, $35 pour les non membres (tickets disponibles ici ou au 212 307 4100)
23 avril à 19h: Crowning Touch
La FIAF et le National Jewelry Institute organisent une discussion sur le thème de la confection de bijoux. Parmi les invités: des designers (Mia Fonssagrives-Solow, Lorenz Baumer, Sandra Muller, Veronica Garayochea, Leila Tai) et d’autres professionnels de la joaillerie.
Au Skyroom, 22 East 60th Street.
Tarifs: $20 pour les membres de la FIAF, $25 pour les non membres (tickets disponibles ici ou au 212 307 4100)
7 mai à 12h: The Science of Sun and Beauty
Le Docteur Michèle Verschoore et la dermatologue Diane Berson aborderont le sujet des effets du soleil sur la peau, de l’entretien de la peau au long de l’année et dresseront un bref constat de l’industrie de la protection solaire.
Au Skyroom, 22 East 60th Street.
Tarifs: $40 pour les membres de la FIAF, $50 pour les non membres (tickets disponibles ici ou au 212 307 4100)
12 juin à 19h: Frédéric Fekkai: L’art de la coiffure
Frédéric Fekkai est un des grands noms de la coiffures. Les plus grandes stars d’Hollywood lui ont confié leurs cheveux. Aujourd’hui, il est à la tête d’une marque réputée de soins capillaires.
Au Skyroom, 22 East 60th Street.
Tarifs: $20 pour les membres de la FIAF, $25 pour les non membres (tickets disponibles ici ou au 212 307 4100)

New York Antiquarian Book Fair

Cette année, le New York Antiquarian Book Fair, salon du livre le plus vieux et le plus prestigieux du pays, fête sa 48e édition. Des manuscrits, des documents inédits et des livres rares en provenance des Etats-Unis, du Canada, de l’Europe et de l’Argentine sont exposés pour l’occasion. Un large choix de thèmes est abordé puisqu’il sera possible de trouver des livres d’histoire, de droit, de musique, de danse, de mode ou encore de gastronomie.
Du 4 au 6 avril au Park Avenue Armory, 643 Park Avenue entre 66th Street et 67th Street.
Ouvert vendredi de midi à 20h, samedi de midi à 19h et dimanche de midi à 17h.
Entrée: $20
Informations et renseignements, ici

Et toi, tu la préfères comment Carla ?

«Carla est-elle la nouvelle Jackie Kennedy Onassis ou une réincarnation de la princesse Diana», s’interroge le New York Times. Une chose est sûre, la première Dame de France a fait sensation en Grande-Bretagne jusqu’à éclipser son mari et l’Amérique en a eu écho. Elle est apparue comme «la star de la visite», «supplantant les affaires d’état avec son «affaire d’amour» (en français dans le texte) avec les journalistes». Si le Président Nicolas Sarkozy était venu «courtiser ses hôtes avec un discours au Parlement, la grâce et les yeux scintillants de sa femme ont relégué ses efforts au dernier plan».
Les Français sont de réputation frivole à propos de beaucoup de choses, à commencer par leur président qui épouse sa maîtresse aux longues jambes après une romance éclair“. Mais s’il y a bien un point sur lequel ils ne plaisantent pas, admet le New York Sun, c’est la mode. Et la nouvelle première dame de la France, Carla Bruni-Sarkozy, n’a pas déçu. Mais, d’après le même journal, «même dans son attirail de parfaite First Lady, l’italienne Mme Bruni-Sarkozy – avec sa démarche assurée, ses boucles longues et soyeuses, ses lèvres charnues, roses – laisse paraître une sensualité énigmatique, bien connue chez les femmes de sa patrie d’adoption».
Après avoir soigneusement décrypté les tenues de la Première Dame de France, le New York Post conclut que ce look était «d’un opposé polaire aux nus artistiques stupéfiants que Carla a pu faire il y a 15 ans, ou encore à la robe noire et au fouet qu’elle a pu porter».
Car si les Anglais l’aiment habillée, les Américains eux la préfèrent encore nue. Le New York Post s’étonne même que «les Français, si ouverts d’esprit, qui ont inventé le bikini, le baiser avec la langue et le ménage à trois, soient « blasés » (en français dans le texte) de la photo nue de leur nouvelle première dame, Carla Bruni Sarkozy, vendue aux enchères le 10 avril chez Christie’s». Le quotidien new yorkais considère que la valeur estimée 4 000 $ serait «trop basse, maintenant que Carla Bruni est première dame de la France».
Enfin, le Huffington Post revient sur l’article “Président Bling Bling” publié dans le New York Times il y a une dizaine de jours. «Que le New York Times reproche à Nicolas Sarkozy de ne pas être présidentiel a été comme un choc pour les Français, mais a régalé les détracteurs médiatiques, offusqués par son comportement non conventionnel, ses Rolexes tapageuses et son côté « star »». L’auteur Magda Abu Fadil offre ainsi un condensé d’articles savamment choisis montrer l’agacement de la presse française vis-à-vis de l’attitude du président français.

Egalité des sexes dans l'entreprise, à qui l'avantage?

Elles sont Françaises ou Américaines ou parfois les deux; travaillent d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, ou souvent des deux. Bref, le panel idéal pour savoir enfin: quel pays, France ou Etats-Unis, offre le plus d’opportunités professionnelles aux femmes? Réunies par le Women’s Forum for the economy and society, (fondé par une française, Aude de Thuin et cité par le Financial Times comme un des 5 plus influents forums au monde), ces femmes actives sont d’accord sur une chose: le “glass ceiling”, le fameux ‘plafond de verre’ qui empêche les femmes de progresser dans la hiérarchie de leurs entreprises, n’est toujours pas brisé.

Aude de Thuin, fondatrice et présidente du Women's forum for the economy and society
Devant ces femmes planche Sandrine Devillard, partenaire de McKnisey à Paris. Elle est venue à New York présenter les résultats d’une étude montrant que “les entreprises qui ont le plus de femmes à des postes dirigeants ont aussi de meilleurs résultats financiers”. Et elle n’a guère de doutes: “Aux Etats-Unis vous êtes dans une bien meilleure situation que nous (en Europe)”. Seulement, la remarque provoque immédiatement la réaction de la salle. Shivani Kannabhiran (Insead ’00) a travaillé plusieurs années en France (pour le cabinet de consultants A.T Kearney) avant de venir à New York où elle s’occupe de fundraising: “la situation n’est pas meilleure ici. Il y a des stars qui ont réussi, mais les conditions faites aux femmes pour travailler sont mauvaises, notamment pour la garde des enfants. Ici, il est très dur quand vous avez des enfants de retourner au travail. En France, le système des crèches est excellent”.
Qui a raison? Tout dépend en réalité du critère choisi. A première vue, les statistiques donnent presque match nul entre la France et les Etats-Unis quant à la place des femmes sur le marché du travail. La part des femmes qui travaillent est même légèrement supérieure en France. Environ 60 % des femmes américaines entre 16 et 65 ans sont sur le marché du travail aux Etats-Unis (1) contre 63 % en France (2). Dans la tranche d’âge la plus active (25-49 ans), celle aussi de la maternité, la proportion de femmes qui travaillent (ou sont en recherche active d’emploi) est quasiment la même dans les deux pays, aux alentours de 83 %. La France est le seul pays d’Europe où le tableau statistique soit aussi proche des Etats-Unis.
Rigidités françaises
En revanche, une approche plus “qualitative”, qui tente de rendre compte des chances pour les femmes de monter haut dans la carrière, donne un résultat beaucoup plus favorable aux Etats-Unis. Ainsi, il y a plus de deux fois plus de femmes à des postes de direction aux Etats-Unis qu’en France (environ 7 % de femmes dans les instances dirigeantes des sociétés du CAC 40 contre environ 16 % dans les 500 plus grandes entreprises américaines). Bref, quand il s’agit de monter dans la hiérarchie, mieux vaut, semble-t-il, être dans une entreprise américaine que française. Les femmes qui ont expérimenté les deux systèmes confirment: “le sens de la hiérarchie est l’obstacle numéro 1 en France” estime Shivani Kannabhiran. “Aux Etats-Unis, les entreprises sont gérées de manière beaucoup plus collégiales, collaboratives, ce qui donne aux femmes plus de chance de progresser que dans les hiérarchies strictes à la française”.

Sharyanne Mcswain
Ancienne de la Société Générale, passée par l’Insead également, Sharyanne Mcswain admet qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire aux Etats-Unis (“en tant que femme noire, j’étais la seule à bien des réunions quand j’ai débuté… mais 25 ans plus tard, je suis toujours la seule dans la pièce!”), mais elle aussi met en cause la “rigidité” de la société française. “Je choque beaucoup mes amis français quand je dis ça, mais le fonctionnement hiérarchique des entreprises en France est beaucoup plus proche d’un pays comme le Japon que de ce qui se passe ici”.
Anne de Louvigny Stone (Merrill Lynch), parle elle de la “liberté qu’offrent les entreprises américaines; ici, il n’y a pas tous les titres, les superviseurs, et le doute et la suspiscion qui vont avec en France”. Mais par dessus tout, elle apprécie le fait “que chacun est très soucieux de ne pas vous montrer que vous êtes une femme”. Et même si elle reconnaît des excès (“vous êtes enceinte jusqu’au cou, personne n’y fait même allusion!”), le politiquement correct qui règne est, dit-elle, “un plus pour les femmes dans l’entreprise”.
Pour mener sa carrière Sharyanne Mcswain a aussi choisi de ne pas avoir d’enfants. Une “décision consciente et délibérée, pour ma carrière, mais qui est sans doute moins bien comprise par les femmes françaises que par les Américaines”.
Pour faire carrière, Anne de Louvigny-Stone, elle, n’a pas renoncé à avoir des enfants, elle en a deux. Mais, assure-t-elle, la clef d’une carrière réussie pour une femme aux Etats-Unis “est d’avoir un mari qui vous aide. Comme il n’y a aucune aide publique, c’est au sein de la famille qu’on peut trouver les solutions car, malgré tout, la société est ici beaucoup plus dure pour les femmes actives”.
Notes : (1) US department of Labour
(2) Insee

Un Petit Paradis coming soon

Ouvrir une école à New York n’est pas une mince affaire. Les normes de sécurité drastiques, la lenteur des procédures administratives et le prix de l’immobilier sont autant de difficultés que Christina Houri, fondatrice et présidente du Petit Paradis, a réussi à surmonter. Le plus dur est fait, le local d’environ 160 mètres carrés est en travaux et devrait être flambant neuf et prêt à accueillir les enfants fin juin, pour un summer camp, avant la “vraie” rentrée en septembre.

Styliste de formation, Christina s’est découvert une passion tardive pour l’enseignement. Elle a passé deux ans en tant qu’institutrice assistante au Jardin à l’Ouest, avant de décider de voler de ses propres ailes. Pour relever le défi, elle sera accompagnée de Michèle Epstein, institutrice plus expérimentée.
Christina n’a pas eu besoin d’étude de marché pour savoir qu’il y avait un besoin. Une de ses amies, enceinte de 6 mois, lui a raconté comment elle a dû inscrire son future nouveau-né sur une liste d’attente. Les “preschools”, écoles maternelles, sont peu nombreuses à New York. L’ouverture du Petit Paradis sur la 3e avenue entre la 92e et 93e rue devrait être bien accueillie par les familles inscrites sur les longues listes d’attentes du Lycée Français et du Lyceum Kennedy.
Le Petit Paradis dispensera un enseignement intégralement en français, une caractéristique très recherchée par les expatriés francophones mais également les Américains. “La langue française bénéficie toujours d’une prestigieuse image” explique Christina. D’origines greco-libanaises, Christina est une ancienne élève du Lycée Français de New York. Dans un français parfait, elle explique ans avoir été élevée dans un environnement multilingue et sait combien il est important de familiariser les enfants à l’apprentissage des langues dès le plus jeune âge.

Future salle de classe
La chanson-slogan du Petit Paradis est celle de l’île aux enfants et du fameux monstre gentil Casimir. Pour sa future école, Christina Houri a choisi de combiner la pédagogie Montessori basée sur l’expérimentation et la liberté avec la pédagogie dite “Bank Street” mettant en avant l’imagination et la créativité des enfants. Le concept “eco-friendly” est une autre particularité du Petit Paradis. L’école est entièrement construite avec des matériaux recyclables, peintures non toxiques, économiseurs d’eau, ampoules à économie d’énergie. Les enfants évolueront donc dans un environnement sain et seront, à travers diverses activités, sensibilisés aux problèmes écologiques.
Les petits monstres porteront un uniforme aux couleurs de la France. Pantalon bleu marine, chemise blanche et cardigan rouge pour les garçons et jupe salopette à carreaux pour les filles. Christina raconte que beaucoup de parents s’enquièrent du futur de leurs très jeunes enfants. «Le Petit Paradis sera-t-il le premier pas vers Harvard ou Yale ?» Trop tôt pour le dire bien évidemment. Pour le moment un conseil aux futurs écoliers, “don’t monkey around“, Christina veille.
Le Petit Paradis accueille les enfants de 2 à 5 ans et propose deux créneaux horaires, le matin de 8h30 à 11h30 ou l’après-midi de 12h30 à 15h30 ainsi qu’un summer camp en juillet et en août. Chaque classe de quinze élèves sera accompagnée d’une institutrice et d’une assistante francophones. Le coût est de 12 992$ pour l’année, payable en quatre fois et 1 295$ pour le summer camp. Les inscriptions sont ouvertes sur une first come, first served base.
www.lepetitparadispreschool.com
Le Petit Paradis Preschool, 1656 Third Avenue New York (entre 92 et 93ème rues), NY 10128.
Tel: 646-262-6549

Epidémie dans les restos français

Un mal étrange semble sévir à New York où des restaurants français installés depuis plus de vingt ans sont obligés de mettre la clé sous la porte. La fermeture de Florent (lire : Florent viré du Meatpacking) a bien sûr marqué les esprits, le restaurant étant devenu un lieu emblématique du Meatpacking. Mais la liste est plus longue. Les amateurs de filet mignon ne pourront plus se rendre chez René Pujol, sur la 51e rue (entre 8 et 9ème avenue). Ouvert en 1970, le restaurant a fermé fin février. C’est fini aussi pour l’Entrecôte (1ère avenue et 57ème) après 35 ans d’existence. Jean-Paul Mouttet explique simplement avoir perdu son bail. Le bistrot Le Madeleine, du côté du Theater district ferme ses portes après 28 ans, mais cette fois les raisons sont précisées. Sur son blog, le gérant du restaurant explique : « Mark Scharfman (le propriétaire), nous a expulsés […] parce qu’il planifie de démolir le site et construire encore un autre immeuble dans un secteur déjà surchargé ». Vient s’ajouter à la liste Aix Brasserie, certes plus récent mais pourtant promis à un bel avenir puisque conduit par Didier Virot, un ancien de chez Jean-Georges, et Philip Kirsh. Le New York Times avance qu’ «apparemment, les dépenses et d’autres difficultés sont devenues trop difficiles à gérer pour Kirsch qui se démène déjà pour maintenir son autre restaurant FR.OG». La fermeture de Chez Laurence, réputé pour ses croissants, a également été annoncée pour la fin du mois.
Les New Yorkais se seraient-ils lassés du steak au poivre, du cassoulet ou de la soupe à l’oignon ? Aymeric Clemente n’y croit pas. Pour son nouveau restaurant Bagatelle, ouvert il y a quelques mois à deux pas de chez Florent, il a parié sur la cuisine française car d’après lui New York est suffisamment «cosmopolite» et «ouvert» pour que la bonne bouffe française continue de trouver des amateurs.
Dining is cyclical” affirme le New York Times pour expliquer le «dining ecosystem» new yorkais, qui veut que les restaurants s’usent et soient régulièrement remplacés. La longévité de l’Entrecôte ou de René Pujol reste en cela un fait exceptionnel. La ville est en effet connue pour son roulement plus que fréquent au niveau des restaurants. Changements de propriétaires, d’ambiance, de décors voire de type de nourriture : this is New York. Le magazine Business week rapporte en 2007 que 60% des restaurants ferment ou changent de propriétaires au cours de la première année. Au bout de trois ans, ce sont 75% qui subissent ce sort. André Campana, ancien propriétaire de l’Oustalet, un restaurant français de Manhattan explique : «C’est New York qui veut ça : les restaurants doivent en permanence se renouveler, se réinventer car les gens se lassent vite et il y aura toujours un nouveau restaurant qui ouvrira à côté, plus jeune, plus trendy».
La clef: adaptation et innovation. Benoît, le dernier Ducasse ouvrira ses portes à l’emplacement exact de la Côte Basque, ancien grand restaurant français. Alain Ducasse espère en faire un bistrot informel, moins guindé que ce qui se fait d’habitude mais mettant toujours le goût au centre de ses préoccupations.
Les fermetures de restaurants sont essentiellement dues au prix de l’immobilier qui atteint des sommes mirobolantes. Loin de ne toucher que les restaurants français, la flambée de l’immobilier commercial est d’autant plus difficile à gérer pour les commerçants de longue date. Dans l’Upper West Side, le Café la Fortuna, qui compte parmi ses anciens clients John Lennon et Yoko Ono, ferme après 32 ans de bons et loyaux services. Le propriétaire Vincent Urwand accuse le marché de l’immobilier «out of control» d’avoir fait de son restaurant une nouvelle «victime».
«Le prix de l’immobilier a atteint un tel niveau qu’il n’y aura bientôt que la fringue qui pourra se permettre de payer» prédit Florent. Son avocat Michael Cohen reproche ainsi le propriétaire du 69 Gansevoort Street de vouloir remplacer Florent par «un Gap ou un Starbucks». Quant à la propriétaire de l’Entrecôte, elle aurait clairement expliqué à Jean-Paul Mouttet qu’elle ne voulait plus d’un restaurant à cet emplacement. Désormais une sorte de sélection naturelle s’opère grâce à la pression immobilière. Seuls les commerces les plus rentables, à savoir les grandes marques de vêtements, sont désormais capables de payer des loyers si élevés pour les meilleurs emplacements. Peu importe d’être à perte, l’important étant d’être vu. Le phénomène est connu puisqu’il avait déjà été décrit en 2006 par Le Monde sur la situation à Paris. La Ville accusait alors les grandes enseignes de «gonfler de manière démesurée les prix des loyers» afin de se «payer une vitrine pour asseoir leur notoriété».
Florent fermera définitivement le 29 juin, jour de la gay pride, bien que la fin du bail soit due pour le 31 mars. Et pour que l’histoire se termine sur une note joyeuse, Florent invite ses clients à participer à un concours : « Racontez une anecdote, une histoire originale qui vous serait arrivée au restaurant ». En jeu : une table pour le dernier soir de Florent.

Femmes au singulier

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«La photographie, c’est ma façon de communiquer, ma manière de respirer» explique Michel Delsol. L’oeuvre du photographe franco-américain Michel Delsol est hétérogène, portraits dits environnementaux, paysages urbains, nus, natures mortes, le tout en noir et blanc ou en couleur.

Kathy Acker
Il a déjà 22 ans lorsqu’il touche pour la première fois à un appareil photo. C’est en tant qu’apprenti de Arnold Newman qu’il fait ses premières armes et acquiert «une experience de plusieurs vies». Michel Delsol vit et travaille à New York, son gigantesque atelier est emplit de toutes sortes de matériaux et d’objets. Les jeux de couleurs, de motifs et de matières sont au coeur du travail de l’artiste. Il faut dire qu’il se refuse à retoucher ses travaux, or la réalisation d’une photo au demeurant “simple” peut s’avèrer d’une déroutante subtilité.
Michel Delsol est un amoureux, un passioné qui puise son inspiration dans la lecture de la philosophie, notamment celle de Bachelard. Il s’est fait connaître par ses portraits de célébrités notamment pour le Village Voice et Forbes puis pour ses photos d’illustration pour le New York Times ou Newsweek. Bon nombre de personnalités sont passées devant son objectif, les écrivains Don DeLillo, Bharati Mukherjee, Dennis Cooper, la poète Marie Ponsot, les Beastie Boys et bien d’autres. Par la suite il se passionera pour l’art du Kabuki, une forme de théâtre traditionnel japonais dans lequel les femmes sont jouées par des hommes. Il sera reconnu pour avoir réussi à pénétrer ce monde de costumes.


«Toute photo est un moment de vécu»: le photographe avoue avoir «ses affreux», des clichés qu’il considère ratés mais qu’il affectionne particulièrement pour les moments qu’ils représentent. Le portrayé se livre tandis que de l’autre côté de l’objectif, le photographe écoute, observe et capte. Michel Delsol se souvient d’une séance photo avec Guillaume Depardieu. Le moment intimiste émeut l’acteur qui se met à pleurer et se confie au photographe. Une fois le silence brisé, c’est au sens artistique du terme qu’il se livrera sans pudeur. «Toute photo est un portrait», un portrait d’homme, de ville, d’arbre… Après avoir passé plusieurs jours seul dans la forêt pour une série de photos, «les arbres deviennent presque comme des copains» explique Michel Delsol. Quelque soit le sujet, il y a constamment échange. Les photos parlent d’elles-mêmes.
Les séries de portraits de l’écrivain féministe américaine Kathy Acker et de l’acteur de Kabuki Nakamura Shichinosuke sont visibles à la Walter Randel Gallery du 27 mars au 15 mai 2008 du mardi au samedi de 11h à 18h.
Certaines photos de nus de Lucien Clergue présentées à Arles en 2007 font également partie de l’exposition Woman: Sacred & Profane.