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Le "come back" de Bruel

Vous avez vécu à New York à la fin des années 1970, qu’est-ce que ça vous fait d’y retourner ?
J’y ai passé un an et demi en 1979. C’était un moment très important

pour moi. New York avait encore 15 ans d’avance. A la radio, il y avait toutes ces stations sur la FM alors qu’on n’avait pas encore ça en France. Le dollar était à quatre francs. C’était une ville de folie, il n’y avait pas encore de problèmes de sida, c’était un autre monde… Je me sentais à un carrefour culturel. J’avais l’impression que tout était possible. Il y avait tellement d’énergie que je me disais que je pouvais déplacer des montagnes. Ca m’a donné un peu d’inconscience.
C’était l’époque de Billy Joel, d’Earth Wing and Fire, les débuts de mouvements musicaux importants. Je faisais beaucoup les clubs de jazz, j’allais surtout au Village Vanguard, un peu au Blue Note…
New York, c’est aussi une ville que je connais pour y avoir enregistré toute une partie de mon album « alors regarde » de 1990 et de celui de 1994. J’ai retrouvé les ondes de New York, c’était chouette. J’ai pu enregistrer dans des studios exceptionnels.
En plus, je connais le Beacon Theatre où je vais jouer le 14 juin, j’y ai vu des concerts, dans les années 1980, je ne sais plus de quel groupe mais j’en garde le souvenir d’un endroit très chouette. Alors là, j’ai l’impression de boucler la boucle.
C’est important pour vous cette tournée aux Etats-Unis ?
C’est toujours très agréable d’aller faire des concerts à l’étranger. Evidemment, je n’envisage pas une carrière américaine. Mais c’est un passage. Cette fois, il y aura 90 % de Français dans la salle. La prochaine fois, il y aura plus d’Américains… Et puis c’est amusant de faire un t-shirt de tournée américaine. En plus, la tournée que je fais en ce moment est extraordinaire, je la vis comme ma plus belle tournée. C’est un moment très fort. Alors les Etats-Unis, c’est la cerise sur le gâteau.
Vous êtes aussi champion de poker. Est-ce que vous allez profiter de votre concert à Los Angeles pour aller jouer à Las Vegas ?
Non, je n’aurai pas le temps. Maintenant, les tournois de poker se font sur deux ou trois jours. Mais j’irai après. Je rentre en France et je reviendrai après à Las Vegas le 25 juin pour le poker. Et là, ce seront mes vacances.
Les dates de la tournée
San Francisco, le 4 juin: Nob Hill Masonic Center, 1111 California street.
Los Angeles, le 6 juin: Wilshire Theater Beverly Hills, 8440 Wilshire Bd.
Miami, la 12 juin: James Knight Center for the performing arts, 400 se 2nd av.
New York, le 14 juin: Beacon Theater, 2124 Broadway.
Washington, le 15 juin: Maison Française.
Reservations

Le Mass MoCA, l'art contemporain pour les enfants

Situé dans la ville de North Adams à environ 3h30mn de Manhattan, le MASS MoCA — Massachusetts Museum of Contemporary Art — est, depuis son ouverture en 1999, une des destinations des plus primées aux US pour les amateurs d’art contemporain.
Installé dans les locaux d’une usine désaffectée du XIX siècle, le MASS MoCA comprend plusieurs galeries dont la principale, Building 5, est aussi grande qu’un terrain de football américain. De nombreux artistes y ont exposé de Ann Hamilton à Tim Hawkison ou Cai Guo Qiang.
Un des grands avantages de cet espace gigantesque, c’est que les enfants peuvent s’y promener à l’aise. Et pendant que papa et maman apprécient l’art, les petiots peuvent s’amuser en regardant des installation telles Tree Logic — « des arbres à l’envers » — de l’artiste Natalie Jeremijenko actuellement à l’entrée du musée.
Ou encore mieux, après s’être promenés dans le musée, les artistes en herbe, influencés par ce qu’ils ont vu, peuvent à leur tour créer leurs propres ouvres d’art au Kidspace, un espace construit spécifiquement pour encourager les enfants à s’exprimer à travers l’art.
Tout au long de l’année, le musée offre des spectacles spéciaux, y compris des activités pour les enfants. Le 16 juin à 11h, par exemple, pendant le spectacle Gustafer Yellowgold présenté par Morgan Taylor, les enfants pourront s’émerveiller à regarder l’histoire de petits personnages venus sur terre s’animer au rythmes des chansons composées par Taylor.
Le 21 Juin à 11h, lors du festival musical Bang on a Can, qui réunit tous les ans des musiciens de renommée internationale, les enfants pourront eux aussi s’exprimer a travers la musique lors de l’atelier Kids Can Too.
Pour les amateurs d’art classique, le Clark Art Institute, à quelques kilomètres du MASS MoCA, à Williamstown, offre une petite mais belle collection d’impressionnistes Français. Mais la, les enfants devront se contenter de contempler l’art car ils ne pourront courir dans les locaux.
Mais puisque ces deux musées sont situés au cœur des Berkshires, pourquoi ne pas se promener le matin et apprécier — tout en fatiguant les petites créatures– la nature avant d’attaquer un après midi culturel ! La beauté de cette région vallonnée à inspiré un grand nombre d’écrivains Américains y compris Daniel Hawthorne, Herman Melville et Henri David Thoreau.
Il y a plusieurs hôtels à North Adams, mais Porches (www.porches.com) demeure le plus prisé. Ancienne demeure des ouvriers de l’usine qui abrite aujourd’hui le MASS MoCA, ce Bed & Breakfast offre 50 chambres complètement rénovées fusionnant décoration chic et contemporaine. Les enfants y sont très bien reçus et adorent plonger dans la piscine.
MASS MoCA (www.massmoca.org), 87 Marshall Street, North Adams, Massachusetts. Tel: 413-662-2111
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 17h jusqu’au 29 juin ; A partir du 30 juin jusqu’au 4 septembre, le musée est ouvert tous les jours de 10h à18h.
En été le Kidspace est ouvert tous les jours de midi à 16 heures.
Entrée :
$10 par adulte
$8 étudiants
$4 pour les enfants de 6 à 16 ans
Clark Art Institute (www.clarkart.edu), 225 South Street, Williamstown, Massachusetts. Tel: 413-458-2303
Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 17h. L’entrée est libre du 1er novembre au 31 mai. A partir du 1er juin l’entrée coûte $12.50.

Une Française fait sourire New York

Après avoir projeté l’image du Christ de Rio sur la façade de la Cathédrale Notre Dame à Paris en 2005, l’artiste française Agnès Winter dévoile cette semaine à New York son dernier travail: un Monument au Sourire, “message de joie, d’espoir et de paix et hymne à l’amitié entre les peuples”. A partir du 31 mai et jusqu’au 9 juin, cette mosaïque géante de 300 photos de visages souriants du melting-pot new-yorkais, sera projetée tous les soirs de 21 heures à minuit sur les 50 premiers étages du Rockefeller Center, gratte-ciel mythique au cœur de Manhattan. Le joaillier français Cartier finance le Monument au sourire dans le cadre de leur international Love Day , le 8 juin, jour où 10% des ventes de la collection de bijoux Love seront reversées à des œuvres de charité. Interview.
D’où vient l’idée d’un monument au sourire?

En 2004, j’ai passé quelques mois à New York au retour d’un voyage au Brésil. J’adore cette ville pour sa diversité et les longues promenades à pied que l’on peut y faire. J’ai commencé à prendre des photos des gens dans la rue, en leur demandant simplement de sourire pour moi. Pratiquement tout le monde a accepté. Beaucoup m’ont dit oui avec bonheur, en éclatant de rire. Il y a à New York une grande gentillesse, une générosité de cœur, un optimisme. Les gens sont heureux, heureux, vraiment. L’idée d’en faire une œuvre est venue plus tard.
Vous avez le soutien de Cartier et du groupe Tishman Spyer, le propriétaire du Rockefeller Center. C’est un exploit…
C’est une très belle histoire en effet. Le co-fondateur du groupe, Jerry Speyer, qui est également Vice-President du Musée d’Art Moderne (MOMA) et un grand collectionneur d’art moderne, m’a répondu positivement tout de suite après avoir reçu mon dossier. Mais il me fallait un sponsor. Après six mois de recherches, j’ai rencontré Frédéric de Narp, Président de Cartier Amérique du Nord. Ce fut une extraordinaire rencontre. Frédéric de Narp s’est tout de suite retrouvé dans le message de joie, d’amour et de paix du projet, qui sont aussi les valeurs promues par Cartier, et a décidé de le présenter comme un cadeau a la ville de New York, préfigurant le Love Day.
En pensant au Monument au sourire, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec le 11 septembre…
Je pense qu’il est trop facile de faire ce parallèle. Bien sûr, le Monument au sourire est lié à une histoire que j’ai vécue ici, à ma vie et au 11 septembre. Il n’y a pas un endroit au monde qui n’ait pas été marqué par le 11 septembre. Mais il y a d’autres moments politiques du monde, comme la chute du mur de Berlin par exemple, qui sont aussi très forts. Ce sont des moments où une conscience politique mondiale s’éveille, dans le sens le plus beau du terme, celui de la vie citoyenne d’une planète. Selon moi, le sourire est universel, c’est pour cela qu’il m’intéresse. J’ai toujours été fascinée par le fait que La Joconde de Leonard de Vinci le soit le tableau le plus vu du monde. C’est à cause de son sourire. Quelque part, en travaillant sur le sourire, je touche à des fondements qui sont universaux, à un enthousiasme qui nous dépasse. Tout le monde a besoin de sourire…
Y-a-t-il une dimension spirituelle au projet ?
Le Monument au sourire s’inscrit dans la continuité de mon travail au Brésil où j’avais illuminé en bleu le Christ du Corcovado de Rio pour la paix dans le monde en 2003, et la projection de cette image sur la façade de Notre Dame à Paris en 2005. Dans tous mes projets, je veux faire passer un message de paix et d’amour. La dimension spirituelle du monde, indépendamment des fois ou des croyances, est en effet essentielle pour moi. Je veux également montrer qu’il est possible de faire des choses gratuitement, de s’enthousiasmer, de s’investir au niveau humain autour d’une idée comme celle-là.
N’avez-vous pas peur que le Monument au sourire soit détourné en outil de marketing par Cartier ?
Non. Tous les projets artistiques qui sont présentés au Rockefeller ont des sponsors. J’ai trouvé avec Cartier un investissement, un soutien, et une réelle communauté de valeurs.

Internet côté jardin

Nul besoin d’être abonné auprès d’un quelconque fournisseur d’accès, quelques minutes de configuration de son ordinateur portable suffisent. Le tout est de trouver l’endroit stratégique.
Dans Central Park, on peut surfer sans peine sur Internet à condition

d’être sur la pelouse du « Sheep Meadown», au sud de la “great lawn”, aux alentours de la “Summer stage”, du “Delacorte Theater” ou encore au sud du « Woolman Rink ». Les internautes trouveront aussi leur bonheur à proximité du zoo, au Dana Discovery Center tout au nord du parc ou enfin au niveau de la 59ème rue à « Merchant’s Gate ».
Central Park n’a pas l’apanage de l’accès internet. Il est également possible de consulter ses mails sous les arbres de Bryant Park, Van Cortlandt Park, Madison square, Union square et Washington square.
Dontown, on s’assoit pour surfer sur la toile dans le Bowling Green Park, le City Hall Park et le Wall Street Park près de Trinity Church. Bénéficiez d’internet en toute liberté face à Miss Liberty à Battery Park ou devant le mémorial de la guerre du Vietnam à Vietnam veterans plaza, deux blocs du quais d’embarquement pour le ferry de Staten Island.
Toujours dans le financial district, vous pourrez vous connecter que vous soyez sur un banc ou en terrasse à Stone Street, petite rue à deux blocs au Sud Est du New York Stock Exchange.
De l’autre côté de l’East River vous pourrez jouir d’une vue sans pareil sur Manhattan et d’une connexion à Brooklyn Bridge Park. Il ne s’agit pas du seul accès Wifi du quartier puisque l’on capte aussi le réseau à Prospect Park aux alentours de la Pic Nic house et de la boat house. Queens aussi peut se targuer d’une connexion Wi-fi gratuit à Flushing Meadows Corona Park.
Si vous préférez les ambiances de jardin d’hiver, vous serez sans doute tenté de consulter les pages des sites d’agence de voyage sous les palmiers du Winter Garden au World Financial Center. Vous pourrez également disposer d’internet dans un centre commercial à South Street Port.
Pour plus d’informations:
Park Wi-fi
Downtown Alliance

Kouchner et Cannes en VO

La France a un nouveau gouvernement. Avec, en vedette américaine, Bernard Kouchner. La presse américaine ne manque pas de rappeler que le nouveau ministre des affaires étrangères a été un des rares à soutenir l’entrée en guerre contre l’Irak en 2003. Le très conservateur New York Sun explique à ses lecteurs on a échappé au pire, puisque Nicolas Sarkozy avait envisagé de ramener Hubert Védrine au Quay d’Orsay. La nomination de Bernard Kouchner, écrit encore le Sun, c’est l’espoir que « Paris va préférer la coordination à la friction avec Washington ».
Le Los Angeles Times, lui, ne s’attend pas à ce que la nomination de Bernard Kouchner change fondamentalement la relation franco-américaine, prévoyant que Nicolas Sarkozy se charge des relations avec les Etats-Unis et laisse Kouchner s’occuper de l’ Afrique, de l’Asie et des questions humanitaires.
« Contrairement à la traditionnelle politique française gaulliste qui consiste à évaluer les crises par le prisme des intérêts nationaux français, M. Kouchner voit les choses avec une perspective humanitaire » et défend « l’interventionnisme humanitaire », écrit le New York Times. Kouchner a aussi un solide ego, explique le quotidien se souvenant que dans une interview de 2004, quand on lui avait demandé si quelqu’un pouvait battre Sarkozy, Kouchner avait répondu « moi, je crois » avant de préciser « je ne suis pas arrogant au point de dire ça sérieusement, mais je suis plus populaire qu’il ne l’est ».
Sur beaucoup de points, Kouchner est « l’opposé politique de son nouveau patron, le président Nicolas Sarkozy » : ils sont aux antipodes sur l’échiquier politique (gauche-droite), sur le soutien à la guerre en Irak (pour-contre), sur l’entrée de la Turquie (pour-contre) dans l’Europe, et sur le maintien des troupes françaises en Afghanistan (pour-contre).
Ils ont aussi des points communs. Les deux hommes sont «impatients», «décapants», et «habiles avec les médias».
Le New York Times procède au même jeu des sept erreurs en comparant le président et le premier ministre. Sarkozy et Fillon ont la cinquantaine, étudié le droit et les sciences politiques au lieu d’être allés à l’ENA et font du jogging ensemble. Mais « le président est réputé pour son énergie et son style carré, et cherche l’attention des média à chaque mouvement. M. Fillon est calme et préfère faire profil bas ».
Un tour à Cannes. L’anglais a été la langue de cinq des sept dernières palmes d’or du Festival, écrit le New York Times (avant l’attribution de la dernière dimanche), la marque d’une sélection cosmopolite plus que de l’influence d’Hollywood.
Mais le Los Angeles Times relève, lui, une nouvelle stratégie des studios américains consistant à investir localement. Exemple : le film « Après lui » de Gaël Morel avec Catherine Deneuve. Les Américains ne risquent pas de le voir en masse : « le studio (Fox Searchlight) l’a tourné en français pour les Français ». C’est une nouvelle manière de s’attaquer aux marchés étrangers alors que jusqu’à présent « le gros du mouvement de globalisation d’Hollywood consistait, pour les studios américains, à embaucher des réalisateurs étrangers chargés de faire des films en anglais, ou des productions américaines tournées au Maroc, en Hongrie, en Roumanie – ou dans n’importe quel endroit où l’histoire puisse fonctionner et la main d’œuvre soit bon marché ». Or, « comme après un régime trop radical, l’appétit étranger pour les productions américaines diminue », Par exemple, les films français ont représenté 46 % des entrées en salles en France l’an dernier, contre 35 % un an plus tôt. D’où l’idée des studios américains de répondre aux envies de production locale.
Bernard Kouchner, lui, s’exporte en anglais. Comme on l’apprend dans son portrait du New York Times, où on apprend que « sa passion et sa confiance quand il parle anglais l’aident à rattraper ses erreurs charmantes mais parfois accablantes ».

Sex and the City au masculin

Forcément, dans une ville où le ratio entre célibataires est de 5 femmes pour 4 hommes, et même de 4 pour 3 dans le Bronx (les derniers chiffres du recensement de 2000 par comté ici), l’idée que des hommes se réunisent régulièrement à New York pour apprendre à draguer en groupe ne pouvait que m’intriguer.
Un échange d’emails plus tard, je suis invitée à la meet up party des Wingmen. Comme “ailier” en français, du nom donné à ces avions de chasse qui volent légèrement en retrait et sur le côté du leader, dans une patrouille d’aviation. La fonction d’un wingman est d’épauler le chef, en toute circonstance. Appliquée à la drague, l’idée est peu ou prou la même. On sort en patrouille, comprenez à deux ou trois potes. L’”ailier” est là pour permettre au “leader” de toucher sa “cible”. C’est le jargon, oui.
La réunion de mai a lieu dans une salle de répétition de danse, à la lumière blafarde, dans les sous-sols du Studio Theater sur la 24e Rue. Ils sont une petite dizaine de mecs, assis en cercle. Art Malov, le (jeune) dating coach, très casual dans sa chemise rose légèrement ouverte sur le torse et veste claire, préside. Histoire de mettre tout le monde à l’aise, il commence par leur demander ce qui les amène aux wingmen et ce qu’ils en attendent.

Glenn, le grand blond timide, qui ne lèvera pas les yeux de ses bouts de chaussures de la soirée, est prié de commencer. “Je sors souvent seul dans les bars, mais je ne sais pas comment m’y prendre avec les filles, j’ai surtout envie de rencontrer des copains de sortie”, dit-il d’une voix à peine audible. Son voisin, répondant au nom de code Entry, a le profil inverse. Crâne rasée, la quarantaine triomphante, chemise blanche et jeans, il a le crachoir facile. Son problème, il ne “sait pas mener”. Résultat, il s’est retrouvé dans plusieurs longues relations qu’il n’a jamais vraiment voulues. En clair, il aimerait “choisir” sa prochaine partenaire. Mais il veut des trucs, une routine, un mode d’emploi en gros.
Le but de la réunion est assez simple. Il s’agira de faire connaissance en 90 minutes, d’échanger quelques conseils pratiques sur la bonne approche à adopter avec une fille avant de sortir pour appliquer la théorie. Art Malov est formel: “draguer de jour en solo, c’est mieux. Le soir, si vous sortez seuls, vous passez pour un looser”. D’où le wingman, qui épaule le leader et surtout s’occupe de la ou des copines de la cible. “Les filles sortent en bande, comment en séduire une si personne ne s’occupe de celle restée sur la touche?”, explique Mandy, un divorcé de 38 ans, faussement décontracté dans son polo orange pétard, qui réapprend le b.a ba de la dating scene et qui finira par admettre qu’il a “vraiment perdu la main”.
Règle d’or des wingmen: pas question de viser la même cible, autant se mettre d’accord avant, le wingman est là pour le leader, il doit mettre en avant ses qualités, initier la conversation avec la ou les copines, histoire de “dégager” la voie pour son leader. Après, à ce dernier de faire le boulot. Art rappelle encore que le but est de repartir avec un numéro de téléphone.
Et surtout, ne la placez pas sur un piédestal? OK? Soyez neutre, pas de compliments appuyés, pas de ‘je m’excuse’, mais pas de plaisanteries déplacées non plus”. Mine dubitative d’Entry, hochements de tête approbateurs de Mike, le benjamin de la soirée, 24 ans à son actif et une rupture récente qui l’a “anéanti”.
20h30. La réunion est finie, Art prend congé: “je les accompagne rarement, à eux de mettre en pratique”. Le temps de décider le plan de soirée, que Glenn, le timide, a disparu sans crier gare. “Dommage, il aurait vraiment besoin d’un pote lui”, dit Mike. Deux gars partent Uptown. Mike, Entry et Mandy optent pour le Lower East Side. C’est là que j’abandonne mon équipe, très désireuse se retrouver entre “ailiers” pour passer aux choses sérieuses.
Une semaine plus tard, j’ai tout de même droit au compte-rendu de Mike, dont la rupture n’est plus qu’un lointain souvenir. A leur arrivée au Piano Bar, Entry repère une fille, dans un groupe de trois. Il est décidé que Mike sera le wingman. “Coup de bol”, me dit-il avoir pensé, une des copines à “distraire” le branche.
Il agit exactement comme Art a dit. Il attaque les deux copines, se détourne ouvertement de la cible d’Entry, qui peut alors faire son “entrée”. La soirée suit son cours, Mike ne comprend pas ce qui s’est passé, sinon qu’Entry a foiré son coup. “Il a été trop direct, sa cible s’est barrée, Art nous avait dit de rester neutre”. Reste qu’il n’aura pas perdu son temps, lui. Le soir de notre téléphone, il a rendez-vous, seul cette fois, avec la copine de la cible.

Les meilleures terrasses de New York

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Up Up Up…
Les “rooftops” incontournables pour prendre un verre et de la hauteur.
Le PenTop, la terrace du Peninsula Hotel, grand classique des rooftops, très agréable spot de midtown, à condition de ne pas avoir de problème de principe avec les cocktails à 20 dollars.
The Peninsula Hotel, 700 Fifth Avenue, at 55th street. 212-903-3097
Maritime Hôtel. La terrasse to party (accès par l’escalier tout à gauche qui semble aller à l’intérieur) : terrasse avec des palissades en bois et de la verdure, on peut y boire un coktail et danser après le dîner avant de sortir. 9th Ave bet. 16th & 17th St
Gansevoort hôtel.Trendy, loud, mais jolie vue sur le Meatpacking disctrict. Et vu ce qu’il est devenu, mieux vaut le fréquenter à 40 mètres du sol. 9th ave & 13th St.
230 Fifth Ouverte en 2005, cette terrasse est la plus spectaculaire, en hauteur, vue sur la skyline à presque 360°. Spacieuse, parsemée de palmiers, éviter le week-end. 5th Ave, bet 26th & 27th St
{Romantique }
Au calme, sous la treille ou les parosols, toi et moi (et les sirènes des pompiers)…
Le Jardin Bistro.Restaurant français correct, grand patio calme avec une treille, LE cadre du dîner romantique. 25, Cleveland bet. Spring St & Kennemare. 212-343-9599. Bar Pitti. Beaucoup moins calme, mais italien donc romantique… Le midi, on déjeune au côté de mannequins et hip hop “moguls”. 268 Sixth Avenue (at Bleecker St) 212-982-3300

Chosi Japanese Restaurant. De la terrasse on entend les oiseaux du Gramercy park qui viennent jouer dans le lierre des balcon d’Irving Place. Idéal pour dejeuner reposant. Les prix sont d’une autre époque pour la quartier : menu à 9 dollars, excellent. 77 Irving Place (corner of 19th Street) between Park & 3rd Avenue. 212.420.1419.
Gascogne. pour un dîner sympa au calme du jardin de cet excellent bistrot français. 158 Eight Avenue entre la 17 et 18e rues. 212-675-6564
Déjeuner d’affair(es)
Pour profiter du soleil en prétendant travailler. Même s’il s’agit d’une “affair” plutôt que d’affaires…
Pampano. Ce Méxicain “moderne” (propriété du ténor Placido Domingo) a une terrasse miraculeusement calme pour midtown, au deuxième étage. Le menu est excellent.
209 E. 49th St., nr. Third Ave. 212-751-4545
Bryant Park
Le Bryant Park Grill est sans doute le mieux placé de la ville, avec la terrasse à l’ombre de la NY Library surplombant le magnigique parc. Mais le service est lent et désinvolte et la nourriture en-dessous de la moyenne. Zappez donc, achetez une salade et mangez là sur l’herbe.
42nd street, entre 5th et 6th Aves.
Cafe St Barts
La nourriture est devenue très convenable sur cette magnifique terrasse en plein midtown, sur Park Avenue. C’est un vrai parvis d’église: Saint Bartholomew’s church paie avec les recettes de ce restaurant les rénovations de son bâtiment néo-byzantin de 1909.
109 E 50th St. 212-888-2664
Touristy
OK, vous êtes des vrais New Yorkais, et les “trucs à touristes”, très peu pour vous. Mais: 1/Si les touristes y vont c’est qu’il y a une raison; 2/Cet été vous allez forcément recevoir une belle-mère, un ami, un cousin de France qui s’est souvenu de votre existence depuis qu’il sait que vous habitez à New York, et ils vous seront reconnaissants de leur faire découvrir ces “immanquables”.

Central Park Boat House.La terrasse sur l’eau, avec les barques à vos pieds est toujours aussi prisée des touristes, mais la nouveauté c’est que le restaurant a été entièrement rénové il y a 2 ans et qu’on y mange désormais très bien. Réservation obligatoire. Le brunch par un dimanche ensoleillé est “lovely” et le cousin de Limoges consentira peut-être à libérer le canapé-lit du salon en échange de cette découverte.
Au niveau de 72nd street; 212-517-2233
Terrace 5. A l’intérieur du Moma, –p– la terrasse est semi-couverte donc utilisable par tout temps. L’attente est longue, mais vous mangez dans un musée…
MoMA, 11 W. 53rd St., nr. Fifth Ave.; 212-708-9400
Settepani. Pour une vraie virée dans Harlem, allez dans ce vrai salon de thé appartenant à un couple italo-éthiopien. Grande terrase sur le large boulevard Malcom X (appelé aussi Lenox Avenue) les Champs Elysée de Harlem. L’architecture environnante, parfois délabrée, n’a pas été touchée depuis un siècle.
Lenox Avenue, au coin de la 120ème. 917 492 4806
Exclusif
Pour les membres only (et les stars évidemment)
Soho House avec sa piscine. C’est un club, donc il faut être membre. Mais si vous n’avez pas de copain de copain membre, l’alternative est de prendre une chambre (de 400 dollars à 1400 par nuit).
Soho House, 29-35 9th Avenue. 212 627 98 00.
A60. Là encore, seulement pour les clients de l’hôtel le rooftop du 13ème étage avec vue sur la skyline.
60 Thompston St., between Spring and Broome Sts. 877-431-0400
Hudson Sky Terrasse
Le rooftop de l’hôtel désigné par Starck est pour clients only. Pour les autres, reste le jardin-patio du 1er. On perd la vue du l’Hudson, mais on gagne celle sur les waitresses.
The Hudson Hotel, 356 W. 58th St., between Eighth and Ninth Aves. 212-554-6303
Pour un brunch


The Cloister Cafe. Vous aurez l’impression de déjeuner dans le jardin d’une église –version rococo. Les vitraux sont apparents, calme religieux. Pas de miracle au menu mais correct pour le brunch.
238 East 9 th street (between 2nd &3rd Avenue). 212 777 9128
B-Bar&Grill. Dans cet ancien garage, terrasse fermée, assez spacieuse, surplombée par les lampions de toutes les couleurs qui donnent un pt’it air de 14 juillet. L’hiver le patio est couvert. Endroit agréable. Si loin et si près de NY…
Bowery and 4th Street. 212. 475. 2220
Isabella.
Terrasse sur la rue au soleil à l’heure du déjeuner. Le meilleur rapport qualité-prix de brunch. Ne pas se laisser impressionner par la queue : ce n’est pas plus long qu’ailleurs.
Columbus Ave at 79th St
Yaffa Café.
Sur St Marks Place entre First Avenue et Avenue A, Le seul restau qui n’a pas changé son menu en douze ans. Attention, c’est bourré de guides du routard
97 St. Marks Pl. 212-674-9302
Neptune Restaurant. Des petits déjeuners américano-polonais dans un jardin de l’East Village. On regrette juste l’ancien nom du restaurant, KK, qui faisait toujours rire pour y donner rendez-vous à des Français.
194 First Avenue (et 11ème rue).
Little Veselka kiosque. Veselka installe ses quartiers d’été dans ce petit parc réhabilité de la ville de New York. Les croissants sont étonnants ET croustillants, menu de sandwiches et salades pour le lunch. Ambiance café de quartier avec les habitués et les artistes de l’East Village.
A la sortie de ligne F, à l’angle de Houston et 1ère avenue.
Trottoirs
Ces restaurants ont des bouts de trottoir en guise de terrasse, comme des centaines d’autres dans New York. Mais ceux-là sont dans French Morning…
Chez Jules
Une minuscule terrasse mais suffisamment en retrait pour être protégée de l’agitation east-villageoise. Et en plus c’est bon…
65 St. Marks Pl., nr. Second Ave. 212-477-5560


Merchants. Dans Chelsea. Pour la faune et la flore de jungle urbaine. 112 7th avenue. 212-366-7267
Chez Florent. pour les moules frites, de midi a minuit.
69 Gansevoort street , Meat Market
212-989-5779
Pastis. Egalement dans le Meatpacking district, quelques tables entourent ce resto qui décline plusieurs variations d’alcool anisée. Cadre bistrot d’antan, assiette excellente (les huitres du Maine et le steack saignant) dans un environnement assez show off.
9 Ninth Avenue. 212 929.4844
Vous avez d’autres terrasses préférées? Ajoutez les dans les commentaires ci-dessous.

Il n'est pas trop tard

La fin de l’année scolaire arrive à grands pas et vous n’avez pas pensé au summer camps? French Morning est là: il reste encore des places, nous les avons recensées pour vous. Mais ne traînez pas trop !
Alliance Française de New York (646-388-6612) offre un camp d’été ou les enfants travaillent en français sur un thème, qui cette année est la nourriture, le goût de la table. Les enfants ont des cours, mais aussi des ateliers théâtre, cuisine et art. Des sorties sont prévues pour l’après -midi.
Ages : 5 -12
Sessions : 25-28 Juin ; 2-12 Juillet ; 16-26 Juillet
Prix : $499 – $965
Horaires : 10h – 16h30 (un service garderie est offert pour un prix supplémentaire)

Bronx Zoo (718-220-5100). Pour les enfants adorant la nature, une semaine passée au Bronx Zoo peut être une opportunité exceptionnelle pour aller à la rencontre des animaux.
Ages : 5 – 7
Session : 25 Juin — 31 Août (sessions d’une semaine)
Prix : $245 (membres) –$270 (non membres)
Horaires : 10h30 – 15h30
New York Film Academy (212-674-4300). Pour les Lelouch ou Scorcese en herbe, le NY Film Academy offre plusieurs sessions de deux semaines pendant tout l’été. Pendant le cursus, les enfants apprennent toutes les facettes du 7e art.
Ages : 10 – 13 (pour les plus ages, des cours d’été sont aussi offerts à Paris, Milan et Londres)
Session : Plusieurs sessions de 2 semaines sont offertes pendant tout l’ete
Prix : $1,000 — $2000 (suivant l’option)
Horaires : 9h – 15h
Yachting in New York (212-518-4604). Pour les amateurs de bateaux, ce camp enseigne aux jeunes gens l’art de la voile. La session se termine par une nuit sur le bateau.
Ages : 9 – 15
Session : Sessions de 2 semaines au cours de l’été
Prix : $1890
Horaires : 9h30 – 15h30
FuturKids (212- 717-0110). Ici, les jeunes entrepreneurs peuvent créer une compagnie virtuelle et développer leur stratégies ; ils peuvent même dessiner leur propre cartes de visite.
Ages : 3 – 8
Session : Juin–Septembre
Prix : $450
Horaires : 10h – 14h30 (jusqu’a 17h30 vous coûtera $125 de plus)
Le YMCA offre plusieurs camps pendant l’été dans plusieurs locations en ville. Les âges, prix et horaires dépendent du YMCA choisi. Il reste des places dans beaucoup d’entre eux, surtout à la fin de l’été.

Le French crooner sort de sa cave

Rien à voir avec son premier concert donné également au restaurant Opia il y a 4 ans pour un public d’amis. Venu tardivement à la musique, Antoine Bleck n’avait alors jamais joué que dans sa cave. Il considère désormais avoir acquis un niveau quasi-professionnel. « Si je devais partir demain en tournée, je me sentirais pratiquement d’attaque ». Une progression confirmée par son heure de gloire: la première partie en avril dernier du concert à New York de Julien Clerc.
Il se dit “French crooner” en référence à un certain type de chanteur solo : « Cela va de Sacha Distel à Jean Sablon en passant par Charles Aznavour ». « J’appelle cela Jazzy-Pop ».
Aux Etats-Unis, Antoine Bleck se compare à des gens comme Michael Franks ou Steely Dan mais ses racines sont outre-atlantique. Le chanteur a beau être installé aux Etats-Unis depuis 26 ans et être sur le point d’acquérir la nationalité américaine, il préfère chanter en français. « Ce qui m’intéresse c’est d’être moi-même. Quand j’écoute des artistes français qui chantent en anglais je trouve que cela fait faux » dit-il.
Dans ses deux albums : «Principe favorable» (2003) et «Mes illusions» (2006) Antoine Bleck évoque sur un ton intimiste les souvenirs de son adolescence. « J’aime bien les musiques qui traduisent une atmosphère, une ambiance », explique-t-il.

Si il aimerait bien écrire un jour des musiques de films, Antoine Bleck se concentre d’abord sur sa collaboration avec CharlElie Couture, qui est installé à New York depuis 3 ans. Tous deux originaires de Lorraine, les artistes se sont rencontrés il y a deux ans et demi et se conseillent mutuellement pour l’écriture des textes et la composition. « Je n’ai pas son aisance pour le texte moi c’est plutôt la musique » reconnaît Antoine Bleck. « Mais quelque fois j’écris des textes que lui corrige. Il y a ma « patte » dedans et après sa rigueur et sa qualité d’écriture ».
Il rêve de consacrer entièrement sa vie à la chanson, mais à l’heure qu’il est « c’est toujours un violon d’Ingres ». Antoine continue à gérer Opia dans l’East Side et n’a pas signé de contrat avec une maison de disques.
Les chansons de son prochain CD sont presque toutes écrites mais Antoine Bleck travaille en priorité à la promotion de son dernier album.
Avant de se lancer en France, il espère conquérir les publics américains et québécois. « On recommence à avoir la cote, j’espère que cela va m’aider » dit-il, remarquant qu’il avait fait ses débuts en 2003 à l’heure ou le label « français » n’était pas toujours vendeur aux Etats-Unis.
Curieux d’écouter un « French crooner » ? Il reste encore quelques places pour le concert de jeudi

LA MADELEINE DE SEBALD

Vous cherchez un livre pour l’été. Vous pourriez acheter le dernier Carrère dont tout le monde parle à Paris ou, mieux, le second roman malin d’une jeune romancière, Muriel Barbery, ancienne khâgneuse qui place son érudition dans la bouche d’une concierge (L’élégance du hérisson, Gallimard, 2007). Je vous propose autre chose.
Loin de Paris, loin de New York, loin de toute actualité—mais y a-t-il d’actualité plus brûlante?—un livre paru en 2001 qui n’est ni un roman de gare, ni un roman de plage, et qui va vous transporter très loin.


C’est la dernière oeuvre d’un Allemand, Winfried Georg Sebald, né en Bavière en 1944 et mort en 2001. Le titre: Austerlitz. Ce livre vous demande un effort. Pourquoi pas? De par mon éducation judéo-chrétienne, j’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas de gratification sans épreuve.
La phrase de Sebald, longue et parfaitement polie, vous fait entrer dans un rythme plus calme, plus lent: celui de la pensée.
Ainsi s’ouvre le livre: “Dans la seconde moitié des années soixante, pour des raisons tenant en partie à mes recherches et en partie à des motivations que moi-même je ne saisis pas très bien, je me suis rendu à plusieurs reprises d’Angleterre en Belgique, parfois pour un jour ou deux seulement, parfois pour plusieurs semaines.” Le balancement symétrique de la phrase montre un esprit circonspect, qui examine sans courir à la conclusion. Le narrateur de Sebald prend son temps. Il commence par nous décrire en long et en large la gare d’Anvers, puis le Nocturama du jardin zoologique—fournissant à l’appui des photos d’yeux de chouettes, car le livre s’accompagne de photos. C’est à la gare d’Anvers que le narrateur rencontre par hasard un certain Austerlitz avec qui il a une conversation sur l’architecture. “Austerlitz parla longuement des traces que laissent les douleurs passées, et qui se manifestent, prétendait-il savoir, sous la forme d’innombrables lignes ténues sillonnant l’histoire. Étudiant l’architecture des gares, (…) il ne pouvait s’empêcher de penser, bien que cela n’ait rien à voir avec le sujet, au tourment des adieux et à la peur de l’inconnu.”
De rencontre de hasard en rencontre de hasard, à Liège, puis à Bruxelles, on n’en sait pas plus. La conversation des deux hommes porte exclusivement sur l’architecture, car “avec lui il était pratiquement impossible de parler de soi-même (…) et par conséquent on ne savait pas d’où l’autre venait.” Ayant finalement appris qu’Austerlitz travaillait non loin du British Museum à Londres, le narrateur, qui vit lui aussi en Angleterre, lui rend visite régulièrement au cours des années. Austerlitz lui parle de ses travaux sur l’architecture de l’ère capitaliste, et, en particulier, de sa fascination des réseaux et des gares. À la suite d’un séjour du narrateur en Allemagne et d’une lettre restée sans réponse, ils se perdent de vue. Nous sommes à la page 51 du livre: il ne s’est toujours rien passé.
Vingt ans plus tard, en décembre 96, alors que Sebald est allé voir un oculiste à Londres et attend son train au salon bar du Great Eastern Hotel pour retourner à Norwich, une silhouette le frappe parmi la foule des hommes d’affaires. Il reconnaît aussitôt Austerlitz, dont il s’avise qu’avec son sac à dos et son expression d’effroi, il ressemble à Ludwig Wittgenstein. “Austerlitz, sans perdre le moindre mot sur notre rencontre purement fortuite après une aussi longue absence, a repris la conversation presque là où nous l’avions laissée.” Il se met à parler de l’architecture de l’ancien temple franc-maçon à l’intérieur de l’hôtel Great Eastern, qu’il vient de visiter. Mais il commence aussi une autre histoire: la sienne. Celle d’un petit garçon qui a grandi dans une bourgade du pays de Galles entre un prédicateur calviniste et sa triste femme, sachant qu’ils n’étaient pas ses parents mais ignorant d’où il venait. Il a vécu dans ce lieu d’austérité, de froid et de silence jusqu’à son départ pour l’école. Étudiant brillant, il s’est retrouvé boursier, puis étudiant à Oxford. C’est au moment de passer des examens qu’il a découvert son vrai nom, Jacques Austerlitz. Le professeur qui a entrepris des recherches sur ses origines afin de l’aider à se faire naturaliser n’a rien pu découvrir: les archives avaient brûlé, et le secret de la naissance d’Austerlitz avait disparu avec le prédicateur qui l’avait recueilli.
L’on comprend maintenant que le sujet du livre, c’est le secret de cette naissance, le secret que révèle Jacques Austerlitz à cette “oreille attentive” qu’est le narrateur, de façon très progressive, en expliquant comment sa mémoire a réussi à extraire ce secret de l’oubli.
C’est un livre sur la mémoire. Pas seulement sur celle d’un homme arraché à quatre ans à ses origines. Sur notre mémoire, à nous lecteurs. Sur cette mémoire dont parle Proust dans À la Recherche du temps perdu, qui n’est pas la mémoire intellectuelle mais l’autre, la mémoire involontaire, celle qui jaillit et restitue le passé à la faveur d’une madeleine trempée dans le thé, un passé qui est la seule vérité de notre être car la sensation le fait surgir dans sa pureté d’origine, non corrompue par nos défenses et nos reconstructions.
Chez Austerlitz les défenses sont très fortes. Elles l’ont poussé à se tourner vers un passé qui ne franchisse pas le seuil du vingtième siècle et à vouloir tout ignorer de l’Allemagne, pour lui “le plus inconnu des pays, plus exotique encore que l’Afghanistan ou le Paraguay.” Elles se manifestent sous forme d’une angoisse qui le ronge, qui le paralyse, qui l’empêche de poursuivre une relation avec la femme qu’il aime, et finit même par l’empêcher d’écrire, tant les mots lui paraissent faux, et les phrases incohérentes. Il est blindé contre le souvenir. Mais ses pas, à Londres, ne cessent de le ramener vers la Liverpool Street Station sans qu’il sache pourquoi, tout en sentant “un élancement continuel, une sorte de douleur cardiaque causée, je commençais à le soupçonner, par un courant qui m’aspirait vers le temps révolus.” À la page 190 du livre un lambeau de souvenir commence à affleurer, sous forme de l’image d’un petit garçon que le pasteur et sa femme étaient venus chercher, avec un petit sac à dos: “pour la première fois depuis que j’étais capable de mémoire, je me souvins de moi, en cet instant je compris que c’était par cette salle d’attente que je devais être arrivé en Angleterre plus d’un demi-siècle auparavant.” Et c’est alors qu’il est au bord de basculer du côté du souvenir qu’il entend deux femmes raconter à la radio comment, en 1939, elles ont été envoyées en Angleterre pas transport spécial et ont traversé toute l’Allemagne en train, jusqu’à la Hollande où elles se rappellent encore les ailes des moulins à vent. Austerlitz reçoit comme un choc électrique et comprend que cette histoire est la sienne. Elles ont voyagé sur un bateau qui s’appelait “Prague:” il ne peut se rappeler le nom du bateau qui l’a transporté en Angleterre, mais il sait soudain qu’il lui faut se rendre à Prague. Et c’est là, à Prague, quand il sent sous ses pieds les pavés disjoints de la ruelle où il est né—retrouvée miraculeusement dès son arrivée grâce à une fonctionnaire des archives qui lui a donné la liste des personnes portant son nom qui vivaient à Prague en 1938—que la mémoire lui revient, “non en faisant un effort de réflexion mais parce qu’à présent mes sens, qui avaient été si longtemps anesthésiés, à nouveau s’éveillaient.”
Je ne vais pas raconter dans le détail ce trajet à l’envers, ce voyage dans le passé d’un homme qui, à cinquante ans passés, retrouve ses origines, son histoire et le visage de sa mère. Je veux simplement conclure en disant que le procédé narratif de Sebald réussit à produire sur le lecteur l’effet de la madeleine proustienne. Ce passé que le lecteur n’a pas vécu mais connaît intellectuellement par les livres d’histoire, les documentaires, les films, la fiction et les témoignages, il le sent soudain en lui comme s’il était cette jeune mère qui met dans un train pour l’Angleterre un petit garçon de quatre ans qu’elle ne reverra pas, lui achète pour le voyage un album de Charlot et demande à une fillette plus âgée de prendre soin de lui. Il n’est pas possible de lire cette scène des adieux sur le quai de la gare Wilsonova à Prague, ce point d’arrivée du récit qui est aussi son point de départ, sans pleurer, sans doute parce qu’elle est écrite dans une langue calme, détachée, sans pathos. Le livre ne s’arrête pas là: Austerlitz nous livre ensuite tous les lambeaux de mémoire qui lui reviennent grâce aux récits de Vera, l’ancienne voisine de sa mère, qui le gardait quand il était enfant. C’est elle, Vera, qui lui raconte ce qui est arrivé à sa mère, Agata, arrêtée et déportée à Teresin en 1942, d’où elle n’est pas revenue, et à son père, Maximilien, qui a réussi à émigrer à Paris où il a été raflé en 1942. Comme le film de Lanzman, Shoah, le livre de Sebald nous permet de franchir les écrans de mémoire et de nous retrouver là-bas, de l’autre côté, dans l’horreur. Ce n’est possible que parce que nous avons traversé avec l’auteur le long couloir de sa méditation architecturale, que nous avons accepté d’entrer dans son rythme et de le suivre en un lieu “où le temps n’existe absolument pas.” Nous avons laissé tomber nos défenses, nous sommes passés du côté de l’Autre, et la récompense est là: un bout de vérité nue.

Les Gaulois envahissent le Meatpacking district

Fidèle à leur philosophie de “fun, dance, Champagne and fine food, spiced up with a twist of French romance and heavy accents”, le groupe de francophiles New Yorkais, les « French Tuesdays » organise pour la deuxième fois cette année une « roving party ».
Le concept est simple et se veut fidèle à la tradition bien française de la tournée des bars à l’heure de l’apéritif. Les « French Tuesdays » ont réservé 3 clubs huppés dans le Meatpacking district : PM, APT et TenJune. Dès 19 heures ce soir, les convives pourront discuter, chanter et danser en simultané mais dans des ambiances musicales différentes. DJ Pitch One tiendra les rennes à Tenjune, DJ Reflex animera PM Lounge et Sean Holland mixera à l’APT.
« A notre façon, nous allons renforcer l’amitié franco-américaine » affirme Pierre Battu, le fondateur des « French Tuesdays ».
L’aventure des « French Tuesdays » à commencé en 2003. Après une soirée très réussie au club New Yorkais Ava Lounge, une cinquantaine d’amis décide de se réunir régulièrement le mardi pour célébrer l’art de vivre français dans une atmosphère cosmopolite. Le groupe s’est aujourd’hui élargi à près de 8000 membres, dont moins de la moitié peuvent se dire français et des « French Tuesdays » sont organisés aussi bien à Miami que San Francisco ou Los Angeles.
Si vous souhaitez vous joindre à cette soirée, consultez le site des French Tuesdays

La France telle que l'Amérique la pense

Les derniers articles des think-tanks
The French Paradox: Assessing Social and Political Landscape Changes in France. Hichem Karoui. Media Monitors Network. 15 mai 2007


The Sarkozy Revolution: Five Recommendations for the New French President . Nile Gardiner. The Heritage Foundation. 9 mai 2007
Sarkozy’s Victory and the Future of U.S.–French Relations Sally McNamara. The Heritage Foundation. 8 mai 2007
Sarkozy and the World. Michael Moran. Council on Foreign Relations. 7 mai 2007
French Voters Have Given Sarkozy ‘Mandate for Change. Interview de Serge Serge Schmemann editeur de la page éditoriale du International Herald Tribune. Council on Foreign Relations. 7 mai 2007
Economic Misinformation Plays a Major Role in French Election. Mark Weisbrot. Center For Economic and Policy Research. 26 avril 2007
Watching the French Elections From Across the Divide. Philip H. Gordon. The Brookings Institution. 18 avril 2007
Les Français préfèrent l’apparence du changement. Philip H. Gordon. The Brookings Institution. 17 avril 2007
Ségolène Royal and the Future of Franco–American Relations. Sally McNamara. The Heritage Foundation. 23 février 2007
Timeline U.S.-France relations Council on Foreign Relations
Livres récents
The Strategic Triangle: France, Germany, and the United States in the Shaping of the New Europe. Helga Haftendorn, Georges-Henri Soutou, Stephen F. Szabo, Samuel F. Wells Jr. The Woodrow Wilson Center. 2007.


WHY FRANCE? American Historians Reflect on an Enduring Fascination . Des historiens américains reviennent sur les liens qui les unissent à la France. Préfacée par Laura Lee Downs et Stephan Gerson. Conclusion de Roger Chartier.
Americans and Europeans—Dancing in the Dark: On Our Differences and Affinities, Our Interests, and Our Habits of Life. Denis L. Bark. The Hoover Institution. Mai 2007
Conférence
De passage à Washington? French Security and Defense Policy Under Nicolas Sarkozy. Avec Eric Boyer menbre de la Fondation pour la recherche stratégique. Le 25 mai au Woodrow Wilson International Center.