Les voix des Français de l’étranger pourraient cette année avoir une importance déterminante dans l’élection presidentielle et les candidats le savent. Pour la première fois, des courriers ou discours ou été directement adressés au Français de l’étranger avec l’espoir de gagner leur voix. Ces Français d’outres frontières se voient donc qualifiés de «sentinelles» de la France, une «richesse pour la Nation» selon Nicolas Sarkozy, ou d’«exemple de l’énergie et du dynamisme» de la France pour Ségolène Royal.
Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et François Bayrou tentent donc de courtiser ces expats en faisant des promesses sur des sujets qui, pensent-ils, préoccupent particulièrement les expatriés. Les thèmes centraux sont l’éducation, la couverture sociale, le réseau consulaire ainsi que la représentation au sein du Parlement. Grande oubliée: la fiscalité pourtant une préoccupation de nombre d’expatriés. Seul Nicolas Sarkozy aborde rapidement en parlant de soumettre les expatriès «aux mêmes impositions et aux mêmes taxes que les Français de métropole» en ce qui concerne l’habitation.
Résultat de ces cogitations, une longue liste de promesses, rarement accompagnées des “détails” de la mise en oeuvre et encore moins d’un financement précis. Le tableau ci-dessous récapitule les principaux points abordés par les candidats avec soit la proposition précise du candidat, soit leur “promesse”.
||Ségolène Royal|François Bayrou|Nicolas Sarkozy|
|Coût de la scolarité|«Les coûts de scolarité dans les établissements de l’Agence pour
l’Enseignement Français à l’Etranger seront réduits de moitié d’ici à 2012»| «Les conditions d’accès des enfants de Français expatriés au service public scolaire doivent être les mêmes que celles des enfants de métropole» |Prise en charge des frais de scolarité à partir de la seconde.
Réduction des frais du primaire et secondaire à l’aide de bourses|
|Couverture scolaire|Encourager l’education en Français à travers le monde. |«Réseau des établissements d’enseignement à l’étranger (…) soit non seulement maintenu, mais développé»|«Augmenter l’offre pour présenter une meilleure couverture géographique d[u] système d’éducation à l’étranger»|
|Couverture sociale|«Une
protection sociale minimale sera garanti au terme du quinquennat»|«Les Français de l’Etranger [doivent] bénéficier d’une protection sociale identique, avec des modalités d’adaptation à définir, à celle dont bénéficient (…)leurs compatriotes habitant la métropole»|«Améliorer [la] prise en charge [en cas de] besoin»|
|Aide sociale|«La continuité de la protection sociale française sera assurée durant un an aux
porteurs d’un projet économique, culturel ou social à l’étranger»||«Maintien de l’aide social à son niveau actuel»|
|Réseau Consulaire|«Réhabilit[er] l’action publique.
Renforcer le service public à l’étranger avec un réseau efficace de
Consulats exécutant leurs missions de proximité à hauteur de moyens
financiers et humains renouvelés»|«Maintenir « le réseau consulaire français, (…) tout en s’adaptant aux mouvements du monde, et que ses effectifs (…) renforcés, par un redéploiement des personnels du Quai d’Orsay»|«Les consulats doivent véritablement devenir [des] mairies»|
|Indemnisation|«Une loi d’indemnisation des biens
professionnels et personnels du fait de troubles politiques, de spoliations, de
faits de guerre ou de catastrophes naturelles sera adoptée»||«création d’un fonds “assurance indemnisation des Français spoliés”»|
|Représentation au Parlement |«représent[er] des Français de l’étranger à l’Assemblée Nationale transform[er] (…) l’Assemblée des Français de l’Etranger en un Conseil Général d’outre-frontière, doté de véritables compétences et moyens»|«les Français de l’Etranger [doivent pouvoir], avant la fin du [mon] mandat élire au suffrage direct et parmi eux, leurs représentants à l’Assemblée Nationale»| «étudi[er] la possibilité d’instituer également des députés représentant [les français de l’étranger]»|
VOIR AUSSI SUR L’ELECTION FRANCAISE: “La pêche aux voix prend le large”
Promesses aux Français de l'étranger
PETITE EPICERIE A FAIRE SOI MEME
Le mardi soir, je vais chercher mes fruits et légumes à ma coopérative de l’East Village.
Acheter ses légumes au Six Street Community Center, c’est comme les acheter à un supermarché, sauf que :
– On ne peut y aller que le mardi soir ;
– On ne choisit pas ce qu’on veut ;
– On repart avec des légumes qu’on a essayé d’éviter toute sa vie ;
– Ils ne prennent pas la carte de crédit ;
– Il faut apporter ses sacs ;
– C’est loin de toute station de métro ;
Donc, c’est MIEUX.
Comment ça marche ? On choisit «une part » (700 dollars) ou « une part réduite » (500 dollars) et pendant six mois, chaque mardi soir, on passe chercher ses fruits et légumes.
Les fruits et légumes sont bios, et de préférence locaux. C’est-à-dire des bettes et autres racines poilues du New Jersey plutôt que des framboises de Californie. Ah, fallait pas vivre à New York.
Sur la feuille d’inscription, on coche une petite case disant qu’on reconnaît les risques qu’il y a à partager la moisson de la saison (on achètera nos médicaments en groupe ?).
En s’inscrivant, on note aussi quel petit travail on est prêt à faire. Installer les caisses de légumes, écrire les recettes de cuisine de la newsletter, organiser un pique-nique…
Mardi, je préparais le petit magasin. Autrement dit, j’ouvrais des caisses que je posais sur des bancs. Marilia, que j’ai attirée dans ce traquenard accrochait les étiquettes. « Champignons. Une part : une livre. Une part réduite : une demi-livre. » Un voisin arrivé en avance m’a suggéré d’écrire « prenez tout ce que vous voulez » au dessus du carton de choux de bruxelles. « J’ai horreur de ça. »
On remplit ensuite nos sacs en pesant nos légumes sans tricher et on repart avec nos trois kilos de choses bonnes pour la santé.
Alors ? Convaincu ? Vous croyez que c’est chez Whole Foods que vous auriez le droit de faire vous-même les étiquettes de ce que vous allez acheter ?
Il n’y a pas que ma coopérative à New York. Dans l’East Village, vous pouvez aussi aller à celle de la 4ème rue. A Brooklyn, celle de Park Slope, la Rolls Royce de la Coop, dit avoir 12.000 membres (la mienne en a 33). Ne pas rater sur leur site la page de petites annonces pour ceux qui essaient d’échanger leur boulot (« ma mère vient pour le week-end, qui peut faire la caisse à ma place ? ») J’ai appelé un copain qui s’y était inscrit il y a quelques années pour savoir s’il en était toujours content. Non, on n’y va plus. Pourquoi? Les enfants… Compliqué… Il a baragouiné une purée d’excuse avant de lâcher le morceau : « on en avait marre de bosser ».
Julien Clerc l'Américain
A presque 60 ans (il les aura le 4 octobre), Julien Clerc s’offre une tournée américaine. Un tour de chant « très consensuel » dit-il lui-même, un best of avec « assez peu de chansons d’aujourd’hui ». Femmes je vous aime, Cœur de rocker, La fille aux bas nylons : il n’en manquera pas une. Je n’aime pas assommer les gens avec les chansons nouvelles ; en général, ça fait plaisir aux artistes, pas au public… Quand le public a choisi une chanson, la moindre des choses c’est de lui jouer ! ».
Comme lors de sa première tournée américaine, en 1999, le public sera essentiellement francophone, voire français. A la différence d’un Aznavour, Julien Clerc est totalement inconnu du public américain, mais il revendique sa part de culture musicale américaine. Après tout, c’est la reprise en français de Hair, création de Broadway, qui l’a fait connaître en France en 1969. Mais avant ça, sa culture musicale s’était faite grâce à
Gershwin mais surtout aux grands du jazz, « dont on s’échangeait les disques au lycée avec Momo ». Momo, c’est Maurice Vallet, qui deviendra ensuite le premier parolier de Julien Clerc (« Ivanovitch ».
Mais curieusement, tourné vers d’horizons plus latins, Julien Clerc n’a guère fréquenté les Etats-Unis jusqu’à récemment. Cela a changé depuis le début des années 2000, depuis notamment l’album Si j’étais elle, son dix-huitième. Ce disque fit découvrir Carla Bruni en auteur de chansons, mais il a aussi été enregistré à Los Angeles, avec Humberto Gatica, le roi du R&B américain, producteur attitré des vedettes pop de ce côté-ci de l’Atlantique. Il voulait, disait-il à l’époque, « un son américain, rond, commercial comme j’aime, un son Baby Face ».
Steak House et Roi Lion
Cette période américaine se prolonge trois ans plus tard avec Studio, un album fait des reprises des crooners américains. « Je voulais faire ça depuis un moment. Je me suis acheté tous les enregistrements de tous les grands des années 30 à 60, j’ai écouté tout Sinatra, Armstrong et Ella Fitzgerald, mais aussi d’autres comme Diana Krall. Puis il a confié les textes sélectionnés à ses auteurs préférés, qui ont écrit des textes en français sur ces grands standards américains. Mais l’accueil est des plus mitigés. Sûrement le genre de chansons qui « fait plaisir aux artistes, pas au public »… D’ailleurs, pour son spectacle américain, il n’en a sélectionné qu’une seule.
L’étape new-yorkaise de sa tournée va être l’occasion de retrouver une ville qu’il « adore ». « C’est vraiment la capitale du monde, un brassage de peuples, une énergie incroyable ». « Ici, je marche beaucoup et… je mange. C’est l’endroit au monde où on mange le mieux ». Son restaurant préféré : un vieux Steak House, Keens (36th street et 6th avenue- PLAN. Il va aussi en profiter pour faire découvrir la ville à son fils, Barnabé, 10 ans, qu’il va emmener voir Le Roi Lion, sur Broadway. De force : «j’ai envie de le voir, mais lui traîne les pieds. Il s’est découvert depuis six mois une passion pour le rock, les Beattles, les Stones, les Clash et snobe la comédie musicale. Il est devenu un peu psycho-rigide du rock’n’roll»…
A San Francisco : le 12 avril au Herbst Theater.
A New York: au Town Hall Theater le 15 avril.
BILLETERIE
“Et Angot, t’en penses quoi?”
“Et Angot, t’en penses quoi?” C’est une question parisienne. Une question presque inévitable dans le Paris de Saint-Germain des Prés. Une question qui comprend sa réponse: “Nul, non? Christine Angot, c’est un pur phénomène de mode. Comme l’autofiction, d’ailleurs. Il est temps d’en finir avec tous ces écrivains qui ne cessent de se regarder le nombril et qui ont tué le roman. Le roman existe. Il n’y a qu’à regarder du côté de l’Amérique.”
Je serais d’autant plus disposée à penser du mal de Christine Angot qu’elle m’a insultée deux fois. Dans un de ses livres, je ne sais plus lequel, elle a écrit: “Catherine Cusset, Annie Ernaux, toutes ces bonnes femmes.” Ce devait être après la publication de Jouir en 97. À vrai dire j’ai été flattée qu’elle connaisse mon nom et qu’elle m’associe à Annie Ernaux, pour qui j’ai le plus grand respect. (C’est le moment de signaler une revue obscure, Trajectoires, qu’on trouve dans les bonnes librairies parisiennes ou sur l’internet, qui a récemment consacré un numéro à Annie Ernaux).
“Méchante!”
La seconde insulte d’Angot m’a touchée en un endroit beaucoup plus sensible: ma mère. Je venais de publier La haine de la famille. La Fnac m’a invitée à un événement sur l’autofiction et la difficulté d’écrire sur ses proches. Comme j’étais à New York, je leur ai suggéré d’inviter à ma place ma mère, qui pourrait parler de sa réaction à un livre qui la touchait intimement. Ma mère n’est pas écrivain. Le milieu littéraire l’intimide. Le modérateur l’a mise sur la sellette en premier. Christine Angot parlait après elle. Elle a presque réduit ma mère aux larmes en la traitant, elle, sa fille et les oeuvres de sa fille, de bourgeoises qui n’avaient rien à voir avec la littérature. Comme ma mère a une grande âme, ça ne l’empêche pas d’acheter Angot, de la lire, et même d’en dire du bien. Tandis que moi je n’ai qu’une envie: lui tirer la langue et lui crier: “Méchante!”
Je n’ai pas acheté son dernier livre, Rendez-vous. Dépenser 20 euros pour satisfaire une curiosité somme toute modérée? Ce serait oublier que je suis l’auteur des Confessions d’une radine. Angot, la plupart du temps, m’ennuie. Vous avez lu L’inceste, son plus grand succès? Des pages et des pages (deux-cents?) de déblatérations hystériques contre une malheureuse amante qui n’a pas envie de passer Noël avec elle, avant de parvenir aux pages croustillantes qui donnent son titre au livre. Là, il faut le reconnaître, c’est fort. D’autant plus fort qu’elle établit un lien direct entre son écriture décousue, destructurée, désordonnée, et l’inceste qui a cassé à jamais en elle l’ordre et la structure.
Je passais chez une amie, collaboratrice à French Morning que je ne nommerais pas pour ne pas attirer sur elle la vindicte d’Angot tellement obsédée par son image médiatique qu’elle est sans doute en train de lire cette chronique au moment même où je l’écris, quand j’ai remarqué Rendez-vous sur une étagère. J’ai été impressionnée de découvrir que la photo d’Angot sur la jaquette de couverture était l’oeuvre de Nan Goldin, une de mes photographes préférées et une grande artiste, dont la galerie Matthew Marks a montré récemment les photos et le film autobiographique sur le suicide de sa soeur et son propre rapport avec la folie. Angot est “in”, sans aucun doute. “Prends-le, m’a dit mon amie. Tu m’expliqueras.” Elle avait laissé tomber au bout de trente pages.
“Prouesse onaniste”
Pendant les cent premières pages j’ai eu du mal à ne pas laisser tomber. J’ai continué par inertie et pour échapper à un roman américain inspiré par le 11 septembre, qui me semblait complètement faux. Tant de fois, en lisant un roman, on a la sensation que c’est mort, que les mots, comme écrit Camille Laurens dans Ni toi ni moi (paru cet automne aussi, et que je vous recommande sans une hésitation) ont tous “été tirés d’un lieu extérieur à l’auteur,” “d’un dictionnaire, d’une caisse à outils.” On peut critiquer l’autofiction comme un exercice purement narcissique, mais quand l’auteur est un vrai écrivain—comme Serge Doubrovsky, Annie Ernaux, Camille Laurens—son investissement dans l’écriture fait que chacune des phrases vibre de vie et de présence. Quid d’Angot? J’étais curieuse. Mon intérêt pour son histoire avait beau être limité, j’avais beau trouver qu’elle écrivait mal, j’étais retenue par quelque chose, et me suis peu à peu laissée prendre.
Je me demandais si, contre toute probabilité, l’acteur dont elle livrait le nom, Eric Esteroza—avec qui elle avait lu un texte dans un théâtre et couché une fois, et qu’elle poursuivait depuis d’appels incessants—allait finir par la rappeler, s’ils finiraient ensemble et auraient beaucoup d’enfants, si l’auteur nous racontait une histoire heureuse. Cela semblait impossible. Haussant les sourcils, j’avais envie de lui dire: “You know, Christine, quand un mec ne rappelle pas, en général c’est mauvais signe. À quarante-cinq ans tu devrais savoir ça! Mieux vaut renoncer. Laisse les hommes venir à toi. Et pendant que tu y es, laisse aussi l’écriture venir à toi.”
Je n’arrivais pas à croire qu’elle soit si désespérément accrochée à l’attente d’un coup de fil et à l’écriture retraçant cette attente qui tissait un lien entre elle et l’absent, malgré toutes les tentatives de ce dernier de se dérober. Pauvre garçon, me suis-je dit plus d’une fois: quelle poisse d’être tombé sur Angot! Il avait beau faire le mort, c’était trop tard: il se retrouverait couché dans un livre. Je me demandais comment tout cela se terminerait. Il y avait, donc, du “suspense.” Angot avait réussi à m’accrocher. Son éditrice lui aurait rendu service en lui conseillant de couper soixante pages. Mais peut-être le lui avait-elle conseillé et s’était-elle heurtée à l’intransigeance d’Angot, qui doit avoir le sens du sacré quand il s’agit de son écriture.
Il y a dans l’écriture d’Angot, dans sa volonté de désigner l’acte d’écrire au moment même où elle écrit, quelque chose qui relève de la prouesse onaniste où on réussirait à se sucer soi-même—prouesse qui suscite, chez ceux qui y aspirent, le désir obsessif d’y parvenir. Au moment d’achever ce livre, ne sachant toujours pas ce que j’en pensais, mais l’ayant lu assez vite et regrettant presque de le quitter, j’ai songé que c’était cela, l’objet de la littérature: la folie d’une obsession.
Où prendre le pouls de la campagne française ?
«La France n’est pas un pays comme les autres» a dit Jacques Chirac dans ses adieux. «Les Français chérissent leur spécificité avec une férocité à la fois attachante et profondément ennuyante», explique l’éditorialiste David Ignatius dans le Washington Post mais ils «semblent reconnaître que les règles du jeu sont en train de changer». Preuve en est, les trois candidats qui pourraient succéder à Chirac rompent avec le style politique traditionnel français.
D’abord Nicolas Sarkozy, «un américanophile impatient de se faire prendre en photo avc le président Bush à la Maison Blanche à l’automne dernier, ce qui est déjà plus que ce qu’on pourrait dire de la plupart des Républicains du congrès». David Ignatius relève que «beaucoup de français aiment secrètement les importations américaines comme le jazz et les films d’Hollywood, mais Sarkozy aime aussi l’économie de marché». Politiquement, selon lui, l’élection de Sarkozy «marquerait une franche rupture avec la tradition gaulliste de la politique étrangère française, qui se définit depuis les années 1950 en réaction (et souvent en opposition) à l’hégémonie américaine». Il croit que Sarkozy «serait entre autres, plus proche d’Israël et moins automatiquement sympathique aux Arabes que les récents présidents français».
L’élection de Ségolène, aussi, serait un changement. Entre autres parce qu’on a là «une mère de quatre enfants pas mariée(ce qui aide plus que ça ne lui nuit dans un pays qui aime les enfants mais est de plus en plus indifférent au mariage)».
Et Bayrou, aussi, écrit-il mais là, sa démonstration est moins claire.
Changement et résistance au changement, c’est aussi le thème d’un reportage du Los Angeles Times à Evreux, une petite ville française typique avec une cathédrale, des boulots qui partent à l’étranger et des émeutes dans les quartiers.
Le changement en France, ça marche comme les travaux de voirie à Evreux. «Quand un nouveau maire a annoncé une révision du système routier, tout le monde était d’accord pour dire que ça devait être fait. Mais dès que les équipes de construction ont commencé à attaquer les rues, les habitants ont essayé de les arrêter.» «Non», écrit le journal en français, «ça faisait trop de bruit», «c’était pas bien fait», et «il fallait le faire plus tard, peut-être après les vacances». Pour les lecteurs monolingues, le journal précise que «le mot «non» est très populaire en France».
Le
New York Times est allé dans une autre de ses villes qu’on a du mal à placer sur une carte: Auxerre. Une autre ville typique, encore plus typique puisque Auxerre a voté comme la France depuis les élections de 1981. Note au Los Angeles Times qui écrivait qu’Evreux avait «un taux de chômage élevé de 9%», Elaine Sciolino note dans le New York Times qu’à 9 % le taux de chômage d’Auxerre est un peu en dessous de la moyenne française.
A Auxerre, «oasis d’ “équilibre et de sérénité” selon le maire», Bayrou arrive en deuxième position derrière Sarkozy. Restent aussi 46 % d’indécis. Les deux Sarkozy et Royal sont «deux figures polarisantes qui n’inspirent pas confiance». Un employé de café fait remarquer que Bayrou espère avoir le vote des agriculteurs parce qu’il fait du tracteur. «Sarkozy aime faire du vélo, moi aussi, et c’est pas pour ça que je vais voter pour lui». Les indécis sont d’autant plus indécis que depuis que Le Pen s’est retrouvé au second tour des élections de 2002, «les Français n’ont plus le luxe de voter avec leur cœur au premier tour».
Le New York Times consacre aussi un long article à la nouvelle bataille pour l’identité nationale des élections présidentielles françaises, «un sujet longtemps monopolisé par l’extrême droite». Nicolas Sarkozy a proposé la création d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale. La correspondante du quotidien souligne que le candidat «qui a largement évité les banlieues pendant sa campagne, a critiqué les immigrants qui résistaient au modèle français d’intégration». Quant à Ségolène, bien qu’elle ait critiqué l’idée de Sarkosy, «elle lui a emboîté le pas en se drapant dans un manteau de nationalisme», du chant de la Marseillaise à la fin de ses meetings au drapeau tricolore que la candidate voudrait que les Français aient chez eux.
Baston en France. Pas à la gare du nord, mais sur Second Life raconte le Washington Post qui détaille l’attaque du QG virtuel de Jean-Marie Le Pen. Les quatre grands candidats de la présidentielle française ont installé leurs quartiers sur Second Life. «L’intérêt pour la campagne présidentielle française est si fort que grâce aux visites aux cyber-sièges (des partis), la France est le pays à avoir le plus d’avatars sur Second Life», note le Washington Post. Et à côté de ce qui se passe dans les QG de campagne français de Second Life, ceux «des candidats américains sont des villes fantômes». On a même vu une cyber femme en cyber string dans le cyber bureau de cyber Sarko…
Plus de visas de travail avant 2008
Les quotas pour le visa de travail H1B ont été remplis dès le premier jour de dépôt des candidatures (le 2 avril cette année, puisque le 1er avril tombait un dimanche). Depuis deux ans déjà, la limite était atteinte de plus en plus vite : en quelques mois, puis quelques semaines. Record battu en 2007. Lundi 2 avril en fin d’après-midi, le service d’immigration dénombrait 150 000 candidatures.
L’USCIS (United States immigration and citizenship service) va donc tirer au sort les dossiers qui seront acceptés. L’USCIS a toutefois annoncé, que même si suffisamment de dossiers étaient arrivés le premier jour, ceux reçus le 3 avril (dont le nombre n’est pas encore connu) seraient inclus dans le tirage au sort – réduisant les chances des candidats qui avaient postulé au plus tôt. Les dossiers malchanceux seront renvoyés et les frais versés remboursés.
Les titulaires d’un master américain –qui ont postulé en même temps- ne sont pas concerné par ce tirage au sort puisque 20 000 visas leur sont réservés séparément.
Les candidats vont devoir patienter. Avant de tirer les dossiers au sort, il va falloir les trier et les enregistrer, ce qui va prendre « plusieurs semaines » selon l’administration. Au risque de mécontenter ceux qui ont payé $1000 pour que leur dossier soit étudié sous quinze jours.
Nouvelle victoire des anti-foie gras
Wolfgang Puck revendique désormais une «philosophie culinaire saine» qui consiste à utiliser des ingrédients naturels et organiques dans la centaine de restaurants que gèrent les compagnies qu’il dirige. «Nos clients (…) veulent de la nourriture saine en toute bonne conscience» explique Puck.
Ariane Daguin, présidente de l’association de producteurs de foie gras aux USA et fondatrice de D’Artagnan, une entre prise qui produit du foie gras dans le New Jersey, s’insurge. « Cela représente une menace à la liberté fondamentale de choisir comment nous vivons et comment nous mangeons. La tradition du foie gras, vieille de cinq mille ans, est non seulement délicieuse, mais aussi humaine.»
En partenariat avec The Humane Society, une association de protection des animaux, le chef Autrichien a mis au point un programme en neuf points pour promouvoir une meilleur traitement des animaux. Il s’engage à servir de la viande qui provient exclusivement d’élevages répondant aux stricts critères de traitements «humains». Selon le chef, la nourriture a meilleur goût quand elle vient d’animaux qui ont été traités «humainement». Outre l’élimination du foie gras des menus, il prévoit de servir du poulet et de la dinde élevés dans des fermes qui se conforment aux «critères progressistes de bien-être des animaux». (Cependant, en marge de ces engagements, les chefs continueront à couper en deux les homards encore vivant.) Parallèlement, la chaîne Wolfgang Puck va augmenter la section végétarienne de ses menus.
Ariane Daguin souligne l’ironie de la décision. «La production de foie gras est justement le type d’agriculture à petite échelle, traditionnelle, humaine, que M. Puck dit vouloir promouvoir.»
Les activistes de Farm Sanctuary, une association qui milite pour les droits des animaux, font pression sur Wolfgang Puck depuis cinq ans, en distribuant des tracts à l’entrée de ses restaurants. Ils avaient aussi lancé un site internet, wolfgangpuckcruelty.org, qui encourageait à dire non aux produits du restaurateur, pour qu’il cesse de promouvoir «les abus des animaux». Depuis la décision de supprimer le foie gras, il a été rebaptisé Wolfgang Puck Victory. Farm Sanctuary affirme avoir convaincu mille restaurants à travers les Etats-Unis de ne pas vendre de foie gras.
La pêche aux voix prend le large
Jamais les « expats » n’avaient autant intéressé les candidats à une élection présidentielle française. La semaine dernière, des centaines de milliers de Français de l’étranger ont reçu, par email, une « Lettre à mes compatriotes expatriés », signée François Bayrou. Le lendemain, prouvant la rapidité de réaction des ses équipes de campagne, Nicolas Sarkozy débarquait dans les boîtes d’emails de ses « chers compatriotes établis hors de France » . Ségolène Royal suivra très bientôt.
Si les électeurs français de l’étranger sont subitement devenus un enjeu, c’est qu’ils sont plus nombreux que jamais. Plus de 830 000 sont inscrits sur les listes consulaires cette année, une augmentation considérable : ils étaient moins de la moitié en 2002. « L’équivalent du 8ème département français » souligne Guy Wildenstein, le représentant de l’UMP à New York, qui explique cette croissance en partie par « l’effet 2002, où beaucoup de Français de l’étranger ont été traumatisés par l’image projetée par le passage de Le Pen au second tour ».
A New York, le nombre d’inscrits sur la liste électorale du consulat est passé de 15 000 à 19 000 en cinq ans. Dans l’ensemble des Etats-Unis, 75 000 Français sont inscrits pour
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Nombre d’inscrits sur les listes aux US
|Circonscription consulaire|nombre d’inscrits|
|New York|18 429|
|San Francisco|12 224|
|Los Angeles|12 667|
|Washington|8 422|
|Miami| 6 886|
|Chicago|4386|
|Houston|3934|
|Boston| 3190|
|Atlanta|3 214|
|La Nouvelle Orléans|561|
|TOTAL|74663|
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voter à la présidentielle. Les « expats » sont désormais une force qu’aucun candidat ne peut se permettre de négliger, d’autant plus que tous se souviennent qu’en 2002, il n’a manqué qu’à peine 200 000 voix à Lionel Jospin pour passer au 2ème tour, ou encore qu’en Italie l’an dernier, Silvio Berlusconi a dû sa défaite aux voix venues de l’étranger.
Dans cette course, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy disposent notamment de troupes militantes qui manquent cruellement au candidat de l’UDF. L’UMP compte 60 sections et 4600 adhérents à l’étranger. La fédération des Français de l’étranger du PS affiche elle 2200 membres.
Nicolas Sarkozy est sans doute le candidat qui mise le plus sur ces voix, et pour cause : les Français de l’étranger votent traditionnellement nettement plus à droite que la moyenne des Français, même si la différence semble s’estomper élection après élection. Le candidat de l’UMP a donc déployé des moyens et des efforts à la hauteur de ses espoirs. Les « Français expatriés » ont droit à leur propre page sur Sarkozy.fr et même à leur propre programme sur NS TV, la « chaîne » de télévision du candidat, sur le même site.
Expatriés-symboles
Au moins autant que sur leurs voix, Nicolas Sarkozy compte aussi sur les Français de l’étranger comme symboles du message qu’il entend faire passer sur la France. « Voyant la France de dehors, vous voyez mieux encore ses défaillances et ses faiblesses et elles vous sont encore plus insupportables » a-t-il dit aux Français de Londres en janvier, ironisant, sous les applaudissements, sur la semaine de 35 heures. : « On a besoin de votre travail, de votre intelligence, de votre imagination et de votre enthousiasme ». Et leur a lancé un appel au retour : « Revenez parce qu’ensemble nous ferons de la France une grande nation où tout sera possible, où les pères n’auront plus peur pour l’avenir de leurs enfants, où chacun pourra réaliser ses projets, devenir responsable de son propre destin. »
Ségolène Royal a, elle, pris un peu de retard au démarrage, retard qu’elle tente de rattraper depuis. Elle a choisi Berlin, le 6 mars dernier, pour son grand discours aux Français de l’étranger, mais a surtout consacré beaucoup d’énergie a rattraper une “gaffe” de Dominique Strauss-Khan. Celui-ci a proposé une “taxe Johnny Halliday”, visant à lutter contre les expatriations à but d’évasion fiscale. L’ancien candidat à la primaire socialiste proposait l’établissement de l’imposition du revenu mondial de tout citoyen français, qu’il réside ou non sur le territoire national. Le système s’inspire en réalité du régime américain, “mais il a été mal compris dès le début, nous avons donc décidé de le retirer tout de suite”, explique Richard Young, sénateur PS des Français de l’étranger
A SUIVRE: la semaine prochaine dans French Morning les propositions des candidats pour les Français de l’étranger
ATTENTION: aux Etats-Unis, on vote le samedi, soit les 21 avril et 5 mai, de 8 h à 20h.
La double vie américaine de François Girbaud
Flashback. Ou plutôt Flashdance, du nom du film qui popularisa leurs vêtements aux Etats-Unis. On est au début des années 1980, Marithé et François Girbaud deviennent les rois du streetwear, avec des jeans stonewashed et des pantalons baggys. Succès aux Etats-Unis. Même le New York Times s’extasie alors devant leurs vêtements qui évoquent « les survêtements qu’on porte dans nos meilleures prisons, et les combinaisons des techniciens de la NASA ».
Les Girbaud vendent alors leur licence à un distributeur qui en fait les rois dans le monde de la hip-hop. Les rappeurs adorent Djirbod’ comme on le prononce au nord de Central Park.
« Mais aujourd’hui, on se retrouve ghettoisé » se plaint François Girbaud.
Les vêtements haut-de-gamme pour femmes ne sont pas arrivés jusque là. A croire que les rappeurs ne sont pas sensibles aux petits boutons de nacre et aux coutures extérieures délicates des petites robes vaporeuses.
Pour exister autrement qu’auprès du « segment urbain » – euphémisme américain pour parler des quartiers noirs- en 2001, Girbaud prend pignon sur rue dans les beaux
quartiers. Au 47, Wooster Street, une petite rue pavée entre Grand Street et Broome Street. « Deux blocs trop au sud » grogne François Girbaud dans sa barbichette (découpée en deux carrés qui doivent demander de l’entretien). « Juste au moment où les autres partaient vers le meatpacking district. »
Une agence de com a donc été chargée de ressusciter l’endroit une fois par trimestre. C’est Zoe Bradley une artiste londonienne qui a accroché d’immenses fleurs violettes et blanches un peu partout dans la boutique. Des
installations aux airs de papier sculpté qu’on retrouve sur une dizaine de chapeaux à 1800 dollars pièces. Sur les portemanteaux, des robes en chiffonnade ravissante. Un type passe vêtu d’une veste bariolée de la nouvelle collection. « Cute » dit une cliente. « Cette veste ? » relève une vendeuse. « Non, l’homme…. » Sur les tables, du pop corn jaune et des chamallows blancs. Aux platines, la DJ passe « Je sais » de Jean Gabin. Le champagne se boit à la paille fluo dans des mignonnettes jaune. Ca fait plein de mousse, on a peur de s’en mettre dans le nez. « Qu’est-ce que c’est joli et sexy, il n’y a que les Françaises pour oser porter des choses comme ça !» s’exclame une Américaine face à une des organisatrices vêtue d’une combinaison dont le décolleté semble décoré de pétales. Dehors, la file de ceux qui attendent de rentrer s’est allongée. Pas de rappeur à l’horizon.
Exhibition “The Hanging Gardens of Pulp”, Marithé + François Girbaud boutique, 47 Wooster Street. PLAN
Focus On French Cinema
Dans la foulée de Rendez-vous avec French cinéma, les films français continuent d’être à l’honneur ce mois-ci à New York avec l’ouverture le 30 mars, à Purchase College dans la region de Westchester, du festival Focus on French Cinema. Situé à une heure au Nord de Manhattan, le festival a pour volonté d’apporter un peu de la culture francophone à New York mais aussi l’opportunité de rencontrer les réalisateurs et acteurs tel que Claude Brasseur et Luc Picard .
Pour cette troisième édition, le festival ouvrira le vendredi 30 mars avec la première américaine du film Le Héros de la Famille, comédie dramatique de Thierry Klifa, avec en vedette Gérard Lanvin, Catherine Deneuve et Emmanuelle Béart. Cette première sera suivie d’un débat ainsi que d’un dîner buffet.
Le festival offre un panorama de onze films francophones. En plus de Le Héros de la Famille, il y aura deux autres première J’invente Rien de Michel Leclerc et Un Ticket pour l’Espace d’Eric Lartigau. Le reste de la sélection comprend des films français, belges et québécois tels que Bon Voyage de Jean-Paul Rappeneau ou encore l’Enfant de Frères Dardenne Palme d’or au festival de Cannes en 2005.
Le festival est organisé par l’Alliance Française de Greenwich, French Feeling et Purchase University. En plus des films et des débats, le festival propose aussi des services pratiques comme des navettes depuis la gare ainsi que un service de baby-sitting samedi et dimanche à réserver en avance bien entendu.
Focus on French Cinema
Performing Arts Center au Purchase College.
Les 30, 31 mars et 1 avril 2007.
Une campagne chaude chaude chaude
Littérature d’abord. Le New York Sun a lu Témoignage de Sarkozy. « Les Américains bien disposés à l’égard de la France ont beaucoup de raisons d’espérer la victoire de Nicolas Sarkozy aux présidentielles d’avril» attaque Claire Berlinski. « C’est l’homme politique le plus dynamique et le plus excitant que la France ait produit depuis des années. » C’est un « admirateur fidèle de l’Amérique », il va réformer le système des aides sociales françaises, moderniser le système éducatif français de seconde zone. Et, « contrairement à sa rivale, la jolie tête de linotte Ségolène Royal, ce n’est pas un socialiste fatigué qui declare que l’argent est un “ennemi” ». Sarkozy est aussi selon elle « le seul capable de relever les défis de l’intégration des minorités musulmanes», « il déplore à raison que la culture française contemporaine décourage l’initiative », il est proche d’Israël etc…. Suivent plusieurs autres louches de compliments. Et la publication de Témoignage donne à l’auteur une autre raison d’espérer sa victoire aux élections : « s’il gagne, il sera trop occupé à réparer la France pour écrire un autre livre ridicule comme celui-là ». Oui, écrit-elle, elle est bien fan de Sarko, « mais tout comme certains écrivains ne devraient pas faire de politique, certains politiciens ne devraient pas devenir écrivains ». On apprend que Témoignage a été raccourci pour sa publication aux Etats-Unis. Que le livre original « ait été à la fois plus long et un bestseller de l’été – manifestement un favori sur les plages – peut seulement être considéré comme une preuve du masochisme des lecteurs français. »
Ah et à ceux qui penseraient que Sarkozy est très à droite, Claire Berlinski explique à ses lecteurs que sur des standards américains, on le considérerait de centre gauche.
Parlant de Sarkozy, il a enfin obtenu le soutien de Jacques Chirac, note Elaine Sciolino dans le New York Times.
Un soutien accordé « sans fanfare, passion ou enthousiasme », sans même que les deux hommes s’affichent ensemble, et présenté comme une marque de loyauté pour l’UMP plus qu’un appui personnel au candidat. Le New York Times note que Sarkozy est plus épris des Etats-Unis que le président actuel, et s’intéresse moins que lui « au traditionnel axe franco-allemand».
Le Zénith est normalement réservé à des stars comme Public Enemy, les Beastie Boys et B.B. King, note le Washington Post qui y a vu François Bayrou recevoir « le type d’adulation que les stars du rock espérent mais dont la plupart des hommes politiques ne peuvent que rêver ». La foule était folle d’enthousiasme pour un candidat qui « reçoit des tracteurs en jouet comme cadeaux de ses supporteurs, dont beaucoup de Français n’arrivent pas à prononcer le nom et qui n’avait des sondages qu’à un chiffre il y a quelques mois ».
Bayrou (Bye-roo) au moins, a des cheveux. « Historiquement, les présidents français ont été des vieux types chauves – Valery Giscard d’Estaing, François Mittrrrand, Jacques Chirac. En terme d’attraction sexy, imaginez une ligne sans fin de Dick Cheneys » résume dans une tribune au New York Times Stephen Clark, l’auteur du bestseller A year in the Merde (qui a sans doute oublié que VGE avait 48 ans en arrivant à l’Elyée, la calvitie ça vieillit les souvenirs). « Cette fois, les deux candidats en tête ont leurs cheveux, et l’un d’eux a du rouge à lèvres. ».
Jusqu’à présent, explique le Britannique, le sexe ne jouait pas de rôle majeur dans les campagnes françaises (électorales s’entend, note de la newsletter). Les derniers présidents avaient des maîtresses, plutôt discrètement, écrit Stephen Clark. « En plus, les Français ne croient pas que la monogamie rende un homme politique plus efficace ». Là Stephen Clark voit du sexe partout : le départ de Cécilia Sarkozy avec son amant avant que son mari ne la fasse revenir « peut-être avec la promesse qu’elle choisira bientôt les rideaux du palais présidentiel » ; de l’air épanoui de Ségolène qui nourrit plein de spéculations sur sa vie sexuelle (j’ai de la boue dans les yeux, moi je voyais juste une candidate qui souriait).
La campagne française était donc partie pour être « glamour et clintonesque ».
Jusqu’à l’apparition de Bayrou, « sorte de prozac politique après les amphétamines du conflit Sarkozy-Royal ». Il est agriculteur « ce que même les électeurs urbains jugent la quintessence de la France ». Et on vous a dit qu’il avait un tracteur ? « Il ne faut pas sous-estimer la force de cette image rustique sur le mental national. Si vous donnez à un français moyen le choix entre un président réformateur qui mettrait fin à l’énorme déficit du pays et un bon fromage, il choisirait probablement le fromage. » C’est la raison pour laquelle selon lui en France, « les candidats n’embrassent pas seulement les bébés, ils embrassent aussi les vaches ».
Mais revenons à l’air épanoui de Ségolène Royal. C’est le magazine More qui creuse la question. More est le magazine des femmes de plus de 40 ans. Je le précise parce que dans le premier paragraphe, la journaliste Nina Burleigh explique que Ségolène est la première femme politique de 53 ans « fantastique en bikini », et qui « donne ainsi de l’espoir à toutes les femmes mûres ».
Elle explique que lorsqu’elle s’est installée en France il y a cinq ans, une Française lui a fait remarquer que les Américaines s’imposaient toujours d’être dures et pas sexys. Elle a mis la remarque sur le compte d’une éducation sexiste « dans un pays qui n’a pas accordé le droit de vote aux femmes avant la deuxième guerre mondiale ». Et à l’usage du temps, elle trouve effectivement les femmes françaises plus sexys « parce qu’on attend d’elles qu’elles le soient ».
Elle en déduit qu’au début des années 1980, au début de la révolution de la place des femmes dans les entreprises, elles ont choisi d’avoir l’air masculines pour lutter contre le harcèlement sexuel. Les femmes qui convoitent des postes politiques élevés aujourd’hui étaient les leaders de cette révolution selon elle, d’où « des uniformes en rouge et bleuf vifs qui suggèrent des frontières, des traités, des drapeaux, des cartes militaires ». Ségolène, à côté, « porte ses cheveux détachés, sans qu’ils soient coiffés en casque ». Elle est féminine. Elle et François Hollande « ont l’air d’avoir probablement encore des relations sexuelles » écrit la journaliste qui se laisse emporter. « Vous imaginez ça d’Hillary Rodham Clinton ? En bikini ? Ayant l’air d’éventuellement aimer le sexe ? Non. Ni (Barbara) Boxer, ni Feinstein, ni Rice, ni Pelosi. Nous ne pouvons pas – et nous ne voulons pas imaginer nos femmes politiques en string. On peut, à peu près, imaginer Royal en string. Dirigeant la France ».
Cette revue de presse n’a aucun mal à se souvenir des images de Barack Obama se baignant dans les rouleaux d’Hawaï à Noël et verrait d’un très bon oeil qu’il dirige les Etats-Unis en maillot.
LES SOLDES CETTE SEMAINE
Elie Tahari Spring And Fall Samples
Robes, pulls, vestes et sacs soldés de -70% à -80%.
Les sweaters en cashmere coûtaient $428. Ils sont en vente à $69. Les jupes et pantalons à $79.
Du 28/03 au 31/03
Mercredi à Vendredi 8h30 à 19h30
Samedi 10h à 17h
520 5th Ave. angle 43rd St.
2e étage
212 398 2622
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
A|X Armani Exchange One Day Sample Sale Event
Les prix affichés se passent de commentaires :
T-shirts, shorts et jupes à $5
Vestes à $10
Jeans et pantalons, robes et blazers à $20
Ceintures et chapeaux à $5, portefeuilles à $10, sacs cuir à $20, etc.
Attention : il est possible de trouver des défauts sur certaines marchandises.
Pour celles qui ont le courage d’aller dans le New Jersey…
Le 24/03
De 9h30 à 15h
125 Enterprise Ave. South
Secaucus, NJ, 07094
Mode de paiement : Cash
Patti Rose sample sale
Designers européens et américains à découvrir ou à redécouvrir. Vêtements, sacs, bijoux et accessoires soldés -75%. Brioni, Krizia, Roberto Cavalli, Prada, Carolina Herrera, Naeem Khan, Bill Blass Couture et bien d’autres.
Les 20/03 et 21/03
Mardi de 9h à 19h
Mercredi de 9h à 18h
124 E 58th St. (entre Park Ave. & Lexington Ave.)
Rez-de-chaussée
917 533 8251
Mode de paiement : Carte de crédit
Tom & Linda Platt
Chez les “designers de Vogue” vous trouverez principalement des pièces soir et cocktail, dont les prix se situent d’ordinaire entre $500 et $5,000. Ici entre $50 et $500.
Du 22/03 au 23/03
De 9h à 17h
29 W 38th St. (entre 5th Ave. & 6th Ave.)
6e étage
212 764 1210
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Laura Beth’s Baby Collection sale
La boutique de l’Upper East Side solde ses berceaux, rocking chair et autres tables à langer entre -50% et -60%.
Du 21/03 au 10/04
Uniquement sur rendez-vous
321 E 75th St. (entre 1st Ave. & 2nd Ave.)
212 717 2559
Bellino’s spring sale
Literie italienne de luxe soldée à -80%.
Du 25/03 au 28/03
Dimanche à mardi de 9h à 18h30
Mercredi de 9h à 17h
317 W 33rd St (entre 8th Ave. & 9th Ave.)
718 747 1656
Mode de paiement : Carte de crédit
Echo Of The Dreamer Designer Jewelry Sample Sale
On les voit dans les magazines de mode, mais les bijoux Echo of the Dreamer ne se trouvent en vente que dans les enseignes les plus sélectives. D’habitude. Découvrez leurs pièces uniques en solde.
Bracelets à $280-$900, ici à $60-$215
Bagues à $190-$550, ici à $15-$210, etc.
Du 20/03 au 24/03
Mardi à vendredi de 10h à 18h
Samedi de 12h à 16h
242 W. 30th St. (entre 7th Ave. & 8th Ave.)
14e étage
212 594 8022
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Robert Lee Morris
Le designer de Soho solde boucles d’oreille, bagues, bracelets et pièces uniques. Bijoux or 18 carats et argent signés Robert Lee Morris Couture et RLM Studio jusqu’a -60%.
Du 22/03 au 25/03
De 11h à 18h
400 W. Broadway (entre Spring St. & Broome St.)
212 431 9405
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit