VOIR ICI LE PROGRAMME DE LA FETE DE LA MUSIQUE A NEW YORK
Il y avait bien eu quelques tentatives des services culturels de l’ambassade ou de l’Alliance française, mais la sauce n’avait jamais pris: alors que 300 villes dans le monde célèbrent désormais la Fête de la musique chaque 21 juin, New York (et le reste des Etats-Unis) boudait.
Aaron Friedman a décidé que ça changerait. Après avoir étudié la musique à Columbia, ce jeune homme a passé un an à Bordeaux. C’est là qu’il a découvert la Fête de la musique, “le spectacle le plus incroyable que j’ai jamais vu”. Depuis, de multiples expériences politiques et militantes (de la lutte contre les alarmes de voiture dans New York à la campagne de John Kerry en 2004) lui ont donné l’expérience nécessaire pour se lancer dans l’aventure et tenter de donner aux New Yorkais “cette occasion de se parler, se regarder, interagir… Dans cette ville, les gens marchent dans la rue et ne communiquent pas”.
Avec le soutien d’une très ancienne et respectée association, Citizens Committee for New York, Aaron Friedman a lancé “Make Music New York” qui verra sa première édition le 21 juin prochain. Le nom est dérivé du jeu de mots employé en France au moment du lancement de la Fête (“Faites de la musique”).
“Make Music New York” reprend l’esprit et les principes de la Fête de la musique: de la musique pratiquée par qui veut et écoutée par qui veut, dehors, gratuitement. Friedman prévoit 1200 concerts gratuits à travers la ville, dans les 5 boroughs.
Il y aura aussi, comme pour l’originale, quelques grandes scènes: à Dumbo (Hip hop under the bridge), South street seaport, Lincoln Center, Greenwich village, entre autres.
Mais il a tout de même fallu faire des compromis sur la spontanéité de l’évènement, face à des autorités de la ville pas toujours enthousiastes. “Ils avaient parfois du mal à comprendre de quoi il s’agissait” dit Hervé Bordier, coordinateur de la fête de la musique au ministère de la Culture français et qui a épaulé Aaron Friedman dans ces démarches.
Au départ, les autorités avaient exigé des autorisations préalables pour tous les concerts prévus, de l’orchestre symphonique au flûtiste solo. Finalement, explique Aaron Friedman, “la responsable du bureau des autorisations vient de prendre sa retraite et les règles ont changé”. Conformément à l’esprit de la Fête de la musique, les petites formations acoustiques (donc sans amplis ni installation d’aucune sorte) pourront s’installer à un coin de rue et célèbrer l’été à leur manière. Les concerts plus importants, notamment ceux nécessitant la fermeture de rues à la circulation devaient eux obtenir une autorisation avant le 1er mai. En tout, 87 “community groups” (associations de blocs, jardins communautaires, églises, etc) ont obtenu ces autorisations à travers toute la ville.
Mais il y aura aussi une absence de taille, celle de Central Park: le 21 juin est aussi le jour d’une grande course d’entreprises, le Chase Corporate challenge. Pas de place donc pour les musiciens au milieu des banquiers en shorts.
Le site de Make Music NY
La fête de la musique débarque à New York
Brunch électoral French Morning
Dimanche 6 mai, de Midi à 4 pm, rejoignez l’équipe et les lecteurs de French Morning pour suivre sur écran géant la retransmission de la soirée électorale.
Au restaurant OPIA, 130 E 57th Street (57th street et Lexington). Résultats à 2 heures.
Buffet : 30 dollars. Reservation obligatoire: [email protected]
Les autres évènements organisés dimanche:
– Le Skyroom
Organisé par l’Alliance Française
22 East 60th Street (entre Madison & Park)
De 13h à 18h.
RSVP avant le 3 mai 2007
(646) 388-6681
[email protected]
– Brasserie Julien
Des menus à l’image des candidats seront proposés entre 30$ et 40$.
1422 Third Avenue
Réservations: (212) 744 6327
– Felix
Felix lui aussi vous propose de suivre les résultats à partir de 11h30.
Prix: environ 25$
Réservations: (212) 431 0021
340 W Broadway
– Cercle Rouge
A partir de 11h
Prix 18$95
241 West Broadway
Réservations: (212) 226 6252
– Boucarou Lounge
Organisé par les French Tuesdays
A partir de midi
Prix 27$
64 East 1st Street (between 1st & 2nd Ave)
Réservations: (212) 529-3262
– Cafe Charbon
Organisé par l’ADFE.
A partir de 11H30
Prix 11$95
170 Orchard street
Réservations: (212) 420 7520
Hors de Manhattan: nous avons désespéremment cherché, notamment à Brooklyn. Malheureusement aucun des restaurants que nous avons contacté avait prévu d’évenement spécial. Let us know…
Où suivre le débat électoral
Le restaurant Opia propose la diffusion de TV5 Monde à partir de 15h
130 East 57th Street (corner of Lexington Avenue)
Contact: 212 688 3939
L’alliance Française organise une retransmission en direct au Skyroom à partir de 15h.
Le Skyroom
22 East 60th Street (entre Madison & Park)
Contact: 212 355 6100
L’ADFE et le comité de soutien à Ségolène Royal organise un soirée autour de la retransmission sur TV5 Monde.
Contact et Information:
[email protected]
917-650-6932
Pour suivre à la maison ou au bureau, outre TV5, le débat sera également retransmis en direct sur le site internet de France 24.
Le traducteur lampiste
French Morning avait révélé l’affaire la semaine passée. Au cours du week-end, la presse nationale a fini par découvrir le sous-titre anti-sarkozy pour le malheur du blagueur. Philippe Baudillon, le directeur général de la chaîne publique a annoncé ce lundi que le traducteur auteur de la blague avait été renvoyé.
Reprenant l’explication livrée par une responsable de la direction internationale de France 2 (voir sa lettre sur French Morning), le patron de la chaîne explique que “ces sous-titreurs se font quelques blagues entre eux en sous-titrant de manière décalée. Mais il y a eu des problèmes informatiques et moins de sous-titreurs que d’habitude et la ‘blague’ est restée à l’antenne”.
Mais ce que la dépêche AFP ne dit pas, c’est que le terme de “licenciement” est sans doute un peu abusif: les traducteurs employés par France 2 pour faire ce travail (qui est effectué à Paris) ne sont pas salariés de la chaîne. Ils sont payés comme “intermittents du spectacle”. La chaîne s’est d’ailleurs fait rappeler à l’ordre récemment. Le statut est très souvent détourné par les sociétés de production audiovisuelle, publiques ou privées, mais là l’inspection du travail a trouvé la ficelle un peu grosse et peiné à voir la dimension “artistique” du travail des dits traducteurs.
Cette “difficulté juridique” est d’ailleurs à l’origine de la menace qui pèse depuis plusieurs mois sur la diffusion du journal de France 2 aux Etats-Unis. L’affaire du sous-titre facétieux a d’ailleurs été l’occasion pour les dirigeants de France 2 de montrer qu’ils ne tenaient pas du tout à cette diffusion. A l’AFP, Philippe Baudillon explique que France 2 n’assure ce service que parce que le ministère des Affaires étrangères lui “demande”. Et de confier au passage que ce service “se terminera avec la montée en puissance de France 24”. A New York, le journal de France 2 diffusé sur la chaîne 25 attire tout de même 75 000 foyers téléspectateurs en moyenne, qui pourraient bien, eux aussi, faire les frais de la blague…
"Les Français n'élisent pas un couple"
Comment attaquer une femme en politique sans passer pour un sexiste ? L’éditorialiste du Washington Post Jim Hoagland trouve astucieux que Sarkozy parle de son respect pour Royal tout en démolissant son programme. « Royal a gagné la nomination du parti socialiste en grande partie parce que ses rivaux masculins se moquaient d’elle et la sous-estimaient (…) Sarkozy ne répète pas ces erreurs. »
Selon lui, Royal va plus loin que Merkel, Pelosi et les autres femmes en politique, avec ses images et slogans de campagne qui soulignent qu’elle sera la première femme présidente. Avec des photos où l’on peut voir des références à Jeanne d’Arc, Mona Lisa, la vierge, Marianne… « Les messages subliminaux sur les posters et les tracts jouent un rôle bien plus important en France, où les candidats ont moins accès à la télévision. »
Ségolène, d’après lui, ne peut pas compter sur une grande solidarité internationale. « Quand le camp Royal a tâté le terrain auprès du staff de (Hillary Clinton) l’an dernier pour organiser une rencontre des deux à New York, un silence assourdissant a convaincu les aides de Royal d’annuler le voyage aux Etats-Unis».
Préparez-vous à un vide à l’Elysée Les deux candidates à la présidentielle française ne vivent pas dans des « couples conventionnels », explique un article du New York Times
à la une du quotidien. « Il n’y a pas d’avenir au rôle de partenaire dévoué rempli pendant les douze dernières années par Bernadette Chirac, qui en première Dame au dirigé des activités caritatives, tenu des dîners et a tenu des rôles de responsable locale en Corrèze ».
François Hollande n’ira pas s’installer à l’Elysée en cas de victoire de Ségolène Royal. « Ce n’est pas moi qu’on élit. Si Ségolène Royal gagne, ma situation ne change pas ».
« Ce n’est donc pas le Bill et Hillary de 1992 écrit Elaine Sciolino quand Bill Clinton disait aux américains qu’ils en auraient « deux pour le prix d’un » ». (Notons que l’Hillary de 2007 ne le dit plus).
« La relation Royal-Hollande est pour le moins compliquée. Ils sont ensemble depuis l’ENA, et leurs bureaux de députés ont une porte commune. » explique t-elle. Mais Royal a déjà dit « nous ne sommes pas un couple » et elle a aussi déjà affirmé l’inverse.
Ils sont aussi parfois rivaux en politique, et pas toujours sur la même longueur d’onde. « Lundi dernier, Hollande a exclu des négociations avec François Bayrou. Le même jour, Mme Royal laissait un message sur le répondeur de M. Bayrou pour lui proposer un dialogue. »
Quant à Cécilia, quand un hebdo télé français lui avait demandé « où elle se verrait dans dix ans, elle avait répondu « aux Etats-unis, à courir dans Central Park » » (la vie est mal faite, je me verrai bien à l’Elysée).
« Contrairement à M. Hollande, Mme Sarkozy est restée loin de la campagne, alors que quand M. Sarkozy était ministre, elle travaillait à ses côtés, gérant son emploi du temps, sa stratégie, et même son régime alimentaire ». Elle est réapparue au moment du premier tour, mais Sarkozy n’a pas voulu dire au Figaro Magazine si elle viendrait vivre à l’Elysée « vous élisez un candidat, pas une famille »
Et puisque Daniel Schneidermann a conseillé dans Libération aux journalistes français de faire ce que n’importe quel journaliste américain aurait déjà fait à leur place : interroger Sarkozy sur les rumeurs concernant son couple, le New York Times s’y est collé. Et a reçu un email de no-comment de la campagne de Sarkozy : « c’est une question privée ».
Autre lecture des couples des candidats dans le Christian Science Monitor . A Aix-en-provence, Jerry Lanson passe devant un panneau « Livraisons tolérées ». Tolérées, explique t-il, en France ça veut dire ni interdit, ni autorisé. Au moins en ce qui concerne la vie privée, «la tolérance reste éminemment française », observe ce prof de journalisme en congé sabbatique en France. «Ségolène Royal a eu quatre enfants hors mariage et n’a jamais épousé son partenaire. La femme de l’autre candidat en tête, Nicolas Sarkozy, l’a récemment quitté quelques temps, mais est revenue. De pareils faits pourraient faire des vagues dans une course politique américaine. En France c’est la vie » ajoute t-il avec la dernière phrase en français dans le texte.
Notons encore que les Français de New York « ont voté à 52 % pour Sarkozy selon le magazine online French Morning ». Un article des pages City du New York Times raconte le brunch électoral organisé par French Morning. La journaliste écoute une électrice qui a voté Sarkozy et s’en mange les doigts le lendemain (on vote le samedi à New York). « L’avantage des deux tours, explique l’article, c’est que les électeurs, comme des joueurs d’échecs peuvent changer de stratégie entre les deux tours. »
A la semaine prochaine, les joueurs d’échecs !
French Morning dans le NY Times
Emily Brady a passé l’après-midi au milieu des croissants, des serveuses “en robe de cocktail moulantes” et des Français. Elle en a tiré cet article
NY TIMES
Urban Studies | Brunching
Sweet Victories
By EMILY BRADY
THERE were mini-croissants and pancakes, champagne and orange juice, and almost as many reasons for voting as there were candidates, as a well-heeled group of French expatriates gathered at brunch in Midtown last Sunday to watch the returns in the first round of France’s presidential elections.
Between pecks on the cheek and potent cups of coffee, all kept their eyes riveted on the live election coverage in France on giant flat-screen televisions at Opia, a Franco-American restaurant on 57th Street at Lexington Avenue.
Pierre-Louis Lempereur, a suave United Nations diplomat seated at one of the linen-clothed tables, was one of many with a chesslike voting strategy. He voted for center-right candidate François Bayrou, but not because he wanted him to win.
“I wanted to send a message to Sarkozy,” Mr. Lempereur said, referring to his ultimate choice for president, the conservative front-runner Nicolas Sarkozy, one of a dozen candidates. Mr. Lempereur’s message to Mr. Sarkozy: enact social and economic reform in France, but be less extreme than the polarizing candidate on the right, Jean-Marie Le Pen.
Minutes later, the crowd grew silent, then erupted into applause as the news flashed across the screens that the winners of the first round of voting were Mr. Sarkozy and the Socialist candidate, Ségolène Royal. Next Sunday, French voters will choose between them in the final round.
Mr. Lempereur didn’t appear surprised by the results, perhaps because his favorite was a popular one. According to election results gathered by the New York Webzine French Morning, the local French community voted 52 percent for Mr. Sarkozy.
Another member of this majority was Frederick Lesort, an owner of the restaurant. “The reason we all left France is because we don’t like the system and the taxes are so high,” Mr. Lesort said as waitresses in slinky black cocktail dresses navigated the crowd.
Of course, not all of the 120 expatriates were on the same side politically.
“My vote was more anti-right-wing vote than for Ségolène,” said Emmanuelle Collet, a 27-year-old freelance journalist seated at a table with fellow young leftists. Ms. Collet had voted for Ms. Royal rather than squander her vote on a fringe candidate.
One advantage to having two rounds of voting is that like a chess player, a voter can shift tactics, as was the case with Alzerina Gomez, a former model from the Cape Verde islands off West Africa, who designs crystal-encrusted swimwear.
Ms. Gomez, a French citizen by marriage, said that she had voted for Mr. Sarkozy because she thought he was the most intelligent candidate but that she was backpedaling as she reflected on his immigration policies. “I’m a little scared he might be the second Bush,” she said. “Anyway, if I vote again, I’m going to change my vote.”
Monet secret exposé
Les aïeux de Guy Wildenstein lui ont légué une des plus riches collections du monde, une galerie prestigieuse et un goût immodéré pour les impressionnistes. Grâce à ce bagage, il offre jusqu’au 15 juin la plus grande retrospective Monet organisée à New York depuis 30 ans.
Les 62 oeuvres viennent en majeure partie de collections privées, qui n’ont pas l’habitude de les prêter. Les tableaux exposés ont donc été rarement vus ou reproduits. Trois d’entre eux n’ont d’ailleurs jamais étés présentés au public, comme “Adolphe Monet dans le jardin de Le Cocteau”,
représentant le père de l’artiste lisant à l’ombre dans un jardin. De nombreux musées américains, ainsi que le Musée Marmottan Monet à Paris, ont aussi accepté de prêter leurs chefs-d’œuvre pendant deux mois.
Un jour nouveau
La rétrospective consacrée à Claude Monet à la galerie Wildenstein est l’occasion de découvrir l’œuvre du maître impressionniste sous un jour nouveau. L’exposition ne ressemble pas aux salles du Met ou aux sections impressionnistes des grands musées de la côte Est des Etats-Unis.
Si les tableaux de Londres et de la Tamise sont connus, le public découvrira
ceux peints lors du voyage de Monet à Venise. Le Palais des Doges, baigné de soleil, rappelle l’importance de l’effet de la lumière dans l’œuvre du peintre.
L’exposition couvre toutes les périodes de la longue carrière de Monet (qui a vécu de 1840 à 1926), des peintures plus expressionnistes de la fin des années 1860, aux toiles tirant vers l’abstraction des années 1910-1920. Parmi les peintures tardives de l’artiste, quatre tableaux représentant le fameux pont japonais du jardin de Giverny, abstraits, avec une épaisse couche de peinture, ne manqueront pas d’attirer l’attention du visiteur.
L’exposition se démarque également par la diversité des sujets des oeuvres. Outre les classiques jardins et nymphéas, des représentations de paysages de la Méditerranée, des bords de mer de Trouville, de la Gare Saint-Lazare ou du jardin des Tuileries, apparaissent au fil de la visite.
Il a fallu deux ans et demi pour que cette exposition voie le jour. Guy Wildenstein, l’a conçue en mémoire de son père, décédé il y a cinq ans.
Daniel Wildenstein, passionné par Monet, a commencé à étudier l’œuvre du peintre à 19 ans. Il a consacré dix-sept ans de sa vie à réaliser un catalogue en cinq volumes, retraçant l’œuvre de Monet. « Quel plus bel hommage pouvais-je lui rendre que cette exposition ? » lance t-il.
C’est l’arrière grand-père de Guy Wildenstein qui a fondé la maison Wildenstein à Paris en 1875, puis a ouvert une galerie sur Fifth Avenue en 1903.
Le prix des billets d’entrée (déductible des impôts) ira en totalité à The Breast Cancer Research Foundation. Et Guy Wildenstein s’attend à un large succès. « Les Américains adorent Monet. Monet est un peintre mythique » explique t-il « Il est probablement le peintre français le plus connu aux Etats-Unis. »
Du 27 avril au 15 juin
Wildenstein & Co.
19 East 64th St
New York, NY
Lundi – Samedi 10h-17h –
Entrée 10$ – Senior/Etudiant 5$
La réponse de France 2
C’est un élu de l’Assemblée des Français de l’étranger, Jean Lachaud, grand défenseur de la diffusion du journal de France 2 aux Etats-Unis, qui, après avoir lu French Morning, a écrit à la chaîne française. Panique à bord. La chef du service de traduction est “horrifiée”. Même si elle assure que cette “blague de potache d’un traducteur un peu surmené” n’a rien d’anti Sarkozy. La preuve: les traducteurs sont Américains…
Ci-dessous, l’intégralité des deux courriers adressés à Jean Lachaud à propos de l’incident.
Monsieur,
Je prends connaissance par votre courriel de l’incident survenu lundi soir dans la traduction du journal, et j’en suis horrifiée. N’étant pas présente moi-même ce soir-là, j’ai donc mené l’enquête auprès de l’équipe de service. Parce que le travail de traduction chaque soir, dans les délais qui nous sont impartis, se fait toujours sous la pression et que les traducteurs sont chaque soir soumis à un stress important, il est déjà arrivé qu’un traducteur, ne trouvant pas dans la seconde la traduction appropriée, se défoule en tapant une fécétie, puis revienne à la fin sur ce sous-titre. Enfin, une vérification finale permet de valider la traduction définitive. C’est semble-t-il ce qui s’est passé lundi soir. Le tracucteur s’est un peu “lâché”, puis a corrigé sa traduction. Malheureusement, (erreur humaine, bug informatique, à cet instant je l’ignore), c’est la version non corrigée qui a été envoyée, et a donc abouti au résultat que vous avez pu voir.
Meme si cette erreur était involontaire, elle n’en est est pas moins impardonnable, et je l’ai fait savoir immédiatement à mon équipe, demandant à tous d’être particulièrement vigilants en cette période électorale. malheureusement, le mal est fait, j’en suis d’autant plus navrée que, comme vous le savez, l’avenir du sous-titrage en anglais du journal est menacé, et que cette erreur arrive donc au plus mauvais moment.
Serait-il opportun, d’après vous, de transmettre ces explications à la rédaction de French Morning NY? Etes-vous vous-même en contact avec eux? merci des informations que vous pourrez me transmettre, et toutes nos excuses pour ce fâcheuse erreur.
Claire Quidet
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Monsieur,
Je viens de m’entretenir avec les traducteurs de mon service, suite à l’erreur de manipulation qui a fait partir la version non corrigée d’une partie des sous-titres. Après ma discussion avec eux, je m’aperçois que j’ai omis d’apporter une précision dans mon précédent courriel. Aussi impardonnable que soit cette erreur, il serait faux de croire néanmoins, comme l’indique l’article, qu’il s’agisse d’un sous-titre anti-Sarko. Comme je vous l’expliquais, il s’agit plutôt d’une blague de potache d’un traducteur un peu surmené, qui aurait pu s’appliquer à n’importe quel autre personnage, politique ou non, que le traducteur aurait eu à traduire dans sa partie ce soir-là. il faut enfin rappeler que tous les traducteurs sont américains, et qu’en plus de ne pas être électeurs pour ce scrutin, leurs sentiments vis-à-vis des candidats n’ont rien d’aussi tranché que ceux des citoyens français. La gravité de cette faute subsiste, mais j’ai pensé qu’il n’était pas inutile d’apporter ces précisions.
Cordialement
Claire Quidet
«Ecoutez moi ça… 84 % de participation!!!…»
«Ecoutez moi ça… 84 % de participation!!!…» C’est comme ça que le type qui fait la revue de presse sur la chaîne New York 1 News a commenté l’article du New York Times
sur les résultats français du premier tour. (Pas mal non cette mise en abîme de revue de presse dans la revue de presse?)
Le New York Times prévient ses lecteurs: «Le prochain président sera soit M. Sarkozy, un conservateur qui veut que les Français travaillent plus et paient moins d’impôts, ou Madame Royal, une socialiste avec un programme de gauche et l’ambition déclarée de moderniser son parti.» Pour la première fois, les Français feront leur choix entre deux candidats nés après la seconde guerre mondiale. Et pour la première fois encore depuis 1974, aucun des deux n’est président ou Premier ministre.
Et de Chirac que restera t-il ? Pas grand-chose selon le Wall Street Journal pour qui Chirac a souvent été « incapable de poursuivre les sujets dont il avait fait des priorités».
«Est-ce que cette élection marquent la dernière chance française pour le changement?» s’est interrogé USA Today. «Est-ce qu’un nouveau président peut remettre en cause les vaches sacrées –larges indemnisations, syndicats de fonctionnaires puissants, semaine de 35 heures, secteur public énorme – qui empêchent la France d’être économiquement concurrentielle?».
Réponse au Wall Street Journal et USA Today sous la plume de l’historien Tony Judt dans une tribune publiée par le New York Times.
«Sur une carrière politique de presque cinq décénies pendant lesquelles il a été maire, de Paris, premier ministre (deux fois) et président pendant douze ans, M. Chirac semble ne pas avoir accompli grand-chose.» convient-il d’abord. «Mais est-ce que la situation française est vraiment si sombre?» répond t-il à ceux qui, aux Etats-Unis, souhaitent des «réformes pour que la France soit plus alignée sur les pratiques et politiques anglo-américaines». Il entend souvent autour de lui que le «modèle social français détraqué a échoué». Or, fait-il remarquer, «les bébés français ont un taux de survie plus élevé que les américains, les français vivent plus longtemps, sont en meilleure santé (à moindre coût), ont une meilleure éducation et des meilleurs transports publics, le fossé entre riche et pauvres est moins profond qu’aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne et il y a moins de pauvres.»
Quant à Chirac, il a publiquement reconnu le rôle de la France dans l’holocauste, ce dont Mitterrand et de Gaulle n’ont pas été capables, et il n’a jamais autorisé son parti à des alliances avc le Front National, «par contraste avec M. Mitterand qui a cyniquement manipulé les lois électorales en 1986 pour qu’elles profitent à M. Le Pen (et affaiblissent ainsi la droite modérée)». Il est capable de soutenir des idées impopulaires, comme l’entrée de la Turquie dans l’Europe, s’est inquiété haut et fort du réchauffement de la planète et a mené l’opposition internationale à la guerre du président Bush en Irak. «Il n’est pas évident qu’aucun de ses successeurs possibles n’aurait fait aussi bien», poursuit Tony Judt. Chirac reconnaît ce que l’Europe doit aux Etats-Unis pour la seconde guerre mondiale tout en étant «suffisamment gaulliste pour s’opposer à la folie des grandeurs de Washington». Ce n’est pas le cas de Sarkozy dont «l’admiration et la connaissance des Etats unis semblent se limiter à son taux de croissance économique».
L’éditorialiste Jim Hoagland dresse, dans le Washington Post, des parallèles entre les campagnes électorales françaises et américaines. John McCain, Rudy Giuliani et tous ceux qui souhaitent être le candidat du parti républicain pourraient s’inspirer de «ce que Sarkozy et ses lieutenants ont fait ces dernières semaines», autrement dit explique t-il après avoir entendu un discours de Fillon critiquant le bilan de Chirac sans jamais le nommer, «prendre ses distances sans se montrer personnellement déloyal».
Et pour revenir sur les dernières semaines… Au début de la campagne, «Ségolène Royal a eu le monopole des maladresses verbales avec une série de déclarations douteuses sur des sujets internationaux», note le Washington Post. «Mais la France étant un pays attaché à l’égalitarisme, elle partage maintenant ce terrain avec d’autres candidats, dont le favori Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen». Le New York Times s’est aussi étonné d’une campagne mettant en compétition un candidat de droite «suggérant que la pédophilie est génétique», une socialiste «qui n’a pas l’air de savoir que les talibans ne dirigent plus l’Afghanistan» et «un candidat d’extrême droite qui recommande la masturbation plutôt que des préservatifs gratuits pour répondre aux besoins sexuels des jeunes». Mais, si tous ont gaffé, ça n’a jamais été «grave au point de ruiner leurs chances».
L’auteur d’un article fleuve du New Yorker sur la campagne n’a pas réussi à rencontrer Ségolène. «Elle parle encore moins aux journalistes qu’aux autres socialistes, et se méfie particulièrement de la presse américaine – peut-être parce qu’elle n’a pas encore décidé de ce que devrait être l’attitude d’un président français potentiel à l’égard des Etats-Unis».
Lexique. Pendant cette campagne, le New York Times
a dû expliquer à ses lecteurs que «Kärcher» est «la marque déposée d’un jet à haute pression utilié pour nettoyer les graffitis» et le New York Times magazine: que de parler de «racaille» dans les banlieues «était l’équivalent de crier «au feu» dans un théâtre bondé».
Le sous-titre anti-Sarko
François Bayrou a accusé les chaînes de télévision françaises d’être “pro-Sarkozy”. Visiblement, à France 2, quelqu’un a décidé -discrètement- de rétablir l’équilibre et de pousser le “tout sauf Sarkozy”. Lundi soir, le journal télévisé était entièrement consacré au résultat de l’élection. Comme d’habitude, ce même journal a été diffusé sous-titré en anglais sur plusieurs réseaux cablés des Etats-Unis (la chaîne 25 à New York, chaque jour à 19 h) ce même lundi. Sauf que cette fois, le sous-titrage a fait des siennes. Nicolas Sarkozy dit : “‘j’invite tous les Français (…) à s’unir à moi. Le traducteur lui s’amuse: “(…) to rally my inflated ego”.
Traduction de la traduction: “à rejoindre mon égo surdimensionné”.
Un visionnage attentif du reste du journal n’a pas permis de répérer d’autres blagues du traducteur. Mais le plaisanterie est risquée: la poursuite de cette diffusion aux Etats-Unis est justement en ce moment menacée. L’enjeu porte notamment sur le coût du sous-titrage, dont une partie était financée par une subvention du Ministère des Affaires étrangères, qui a été supprimée. Si jamais Nicolas Sarkozy est élu le 6 mai, pas sûr qu’il ait envie de rétablir la dite subvention…
LIRE LA REPONSE DE FRANCE 2
Sur la diffusion du journal de France 2 aux US: Réponse de la ministre de la francophonie au Sénat.
Sarkozy à plus de 50 %
La participation sur les 9 bureaux de vote ouverts par le consulat de New York (8 à New York et un à Princeton) atteint 39,1 %. C’est nettement moins qu’en métropole mais plus qu’à l’ordinaire. En 2002, la participation avait été de 27 % au premier tour. Cette nette progression a eu lieu alors que le nombre d’inscrits avait lui-même plus que doublé (plus de 18 000).
Triomphe de Sarkozy
Côté resultats, Nicolas Sarkozy empoche 52,2 % des voix new-yorkaises. C’est presque le double du score de Jacques Chirac au premier tour de 2002.
Ségolène Royal arrive immédiatement derrière, avec 22,9 %. En 2002, Lionel Jospin était arrivé devant Jacques Chirac à New York, mais ces resultats avaient pu être influencés par le fait que l’on votait alors le dimanche et que les Français de New York connaissaient la surprise du deuxième tour alors qu’ils votaient encore.
François Bayrou arrive troisième avec 18,8 %. Le quatrième est Jean-Marie LePen, avec seulement 1,9 %, un score qui s’effondre par rapport à 2002. Il est suivi par Dominique Voyet, à 1,7 %.
Brunch électoral
Venez suivre les résultats du premier tour de l’élection présidentielle française en direct sur écran géant avec French Morning au restaurant OPIA, 130 East 57th Street (corner of Lexington Avenue), New York, NY.
Entre 12 pm et 4 pm (résultats à 2 pm).
Buffet: 25 dollars (tax and tip included) par personne.
Réservations: [email protected]
D’autres organisations ou restaurants brunchent également:
– Brasserie Julien
La comédie sera de mise à la brasserie Julien.
Le brunch débutera à midi avec la diffusion de 15 min de clips humoristique sur la campagne avant de se brancher sur les résultats.
Des menus à l’image des candidats seront proposés entre 30$ et 40$.
Réservation conseillée
(212) 744 6327
1422 Third Avenue
– Felix
Fidèle à son habitude, Felix lui aussi vous propose de connaître le bilan du premier tour à partir de 11h30.
Prix: environ 25$
Réservation conseillée.
212 431 0021
340 W Broadway
Il y aura aussi des endroits plus partisans si vous le souhaitez tels que :
– Café Charbon
L’association Démocratique des Français de l’Etranger aura ses écrans géants dans ce café à partir de 11h.
Prix Fixe 11.95$
Réservation conseillée
212 420 7520
170 Orchard Street
– Hôtel Sofitel
L’UMP organise aussi sa présentation uniquement sur invitations
Ball Room Le Grand Paris