La semaine dernière, il y a eu de la campagne française plein la presse américaine. A commencer par le Washington Post qui remarque que Ségolène n’a pas les femmes dans sa poche. Le quotidien a interrogé une femme ordinaire (elle avait un sac de courses à la main), qui « comme beaucoup de françaises » a suivi la campagne de Royal en espérant « un triumvirat de femmes à la tête de trois puissances occidentales pivots : Royal en France, Hillary Rodham Clinton aux Etats-Unis et Angela Merkel en Allemagne. » Mais à cinq semaines des élections, écrit le Post, les électrices lasses du pouvoir masculin comptent pourtant parmi les critiques les plus farouches de Ségolène. Est-ce que la France met la barre plus haut en termes de compétences parce que c’est une femme ? La France politique est-elle machiste ? « La France se classe 22ème des pays de l’Union européenne selon le pourcentage de femmes au parlement (avec un peu plus de 12 %), et en 87ème place mondiale, derrière le Pakistan, l’Afghanistan et les Emirats arabes, où le pourcentage de femmes au parlement est près du double de celui de la France ». Le Washington Post note encore que Ségolène joue de son image de femme et de mère, «à la différence de Merkel en Allemagne qui a gommé sa féminité au point de refuser d’embrasser des bébés en campagne ». Serrons les mains des bébés !
La correspondante du Christian Science Monitor a regardé Ségolène dans «A vous de juger » sur France 2, et note que la France s’est mise au format « town hall » (historiquement, les réunions à la mairie où chacun peut prendre la parole) avec des émissions « dans lesquelles des « vrais gens » plutôt que des journalistes ou des experts interrogent les candidats aux présidentielles ». Autrefois, le grand événement des campagnes françaises, c’était le débat, « la tendance cette fois est à des campagnes virtuelles qui court-circuitent journalistes et experts ». Ces émissions changent la nature du débat, puisque les gens comme tout le monde « ont tendance à utiliser leur minute d’antenne pour se plaindre du montant de leur retraite plutôt que pour titiller les hommes politiques sur la dette nationale ». Le format avait l’air d’arranger Ségolène. «C’est la démocratie participative, s’est enthousiasmée Madame Royal, adepte des manœuvres de contournement des questions du public et balayant les appels de l’animateur à des réponses concises ». La journaliste Susan Sachs relève que Sarkozy a répondu à 46 questions pendant l’émission, contre 27 pour Bayrou, « un ancien enseignant qui a tendance à faire la leçon ». (Les lecteurs noteront que pour le Christian Science Monitor, Bayrou est « un ancien enseignant » quand pour le New York Times, il est quasi systématiquement « un agriculteur »).
Les électeurs français se tournent vers Bayrou, parce qu’ils ont peur du discours dur de Sarkozy en matière d’immigration et de sécurité et sont inquiets des gaffes de Royal, selon le Washington Post. « Il attire les électeurs moins pour ses positions politiques, souvent mollassonnes, que pour son image d’homme politique honnête et droit».
Enfin, voilà Jean-Marie Le Pen sur les bulletins, « le politicien anti-immigration qui a surprise la France et le monde en finissant deuxième des présidentielles de 2002 » rappelle le Washington Post. « Bien qu’il ait été un loup solitaire dans la campagne de 2002 à dénoncer l’immigration et à épouser des politiques protectionnistes, beaucoup de ses vues font maintenant partie du débat politique » depuis l’embrasement des banlieues de l’automne 2005
Quant au New York Times, la campagne est le prétexte d’un article au vitriol sur l’état de la culture en France. « Le gouvernement français dépense 3,8 milliards en arts chaque année, trente fois le budget du National Endowment pour les Arts américains (…) Pourtant le mot culture a à peine été mentionné dans la campagne ». Alan Riding, correspondant à Paris a l’impression que « même les célébrités du showbiz ne sont pas courtisées par les candidats » (aie, Johnny va se désabonner de French Morning). Il a trouvé des gens qui se souciaient de cette absence : la réalisatrice Pascale Ferran dans son discours aux Cesars, la Soprano Natalie Dessay aux Victoires de la musique classique, et même le ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres. Les intellectuels français « qui ont pour habitude de se faire entendre sur les questions nationales et internationales semblent, disons si ce n’est pas silencieux, certainement confus, et dans la plupart des cas, gardent leurs distances des trois candidats ». « Est-ce important ? » se demande le correspondant Alan Riding. « Problablement pas. »
Certes « depuis 25 ans, les investissements du gouvernement français ont permis l’Opera Bastille, la pyramide du Louvre, la très grande bibliothèque, la Cité de la musique et récemment le Musée du Quai Branly », sans compter les subventions aux créateurs et artistes en tout genre. « Est-ce que les contribuables français en ont pour leur argent ? » demande Alan Riding. Il a l’air de penser que non. « La scène artistique française a perdu de son écho. La culture du passé semble à l’abri, avec des musées publics, des opéras et des théâtres bien fréquentés. Mais les créateurs, des artistes visuels aux écrivains, semblent déconnectés de la société. Dans un pays saisi d’incertitude sur son identité, dans une campagne dominée par les changements du monde (ah oui ?), ils n’ont pas grand-chose à dire. »
Il voit une explication : « les artistes, comme beaucoup de gens en France, sont obsédés par la protection de leurs privilèges ». Et « quand les Français se plaignent de la morosité de l’état de l’art contemporain, ils blâment instinctivement le gouvernement, comme si les artistes et galeries ne portaient aucune responsabilité ». Bon, on a un peu perdu la campagne en cours de route mais Alan Riding a vidé son sac dans un article qui évoque un peu son « Où est passé la gloire de la France ? » qui avait fait des remous il y a dix ans.
Malheureusement, à cette époque, vous n’aviez pas ni revue de presse, ni French Morning.
La presse américaine se passionne pour la campagne française
Everywhere en même temps
Le débit est ultra-rapide. Le sourire éclatant. Maryline vient de signer sa première relocalisation . « En un mois j’ai réussi à trouver un appartement à New York pour un client parisien. il voulait investir aux Etats-Unis pour des raisons familiales et parce que la parité Euro / Dollar est considérablement avantageuse . Il a fallu aller vite, dénicher le bon quartier . J’ai un très bon broker et un avocat hyper compétent. C’est signé, c’est un vrai soulagement ».
Son idée porte un nom, un peu froid : relocalisation. Relocation en anglais. La définition de Maryline Marquet est beaucoup plus claire : « je m’adresse à des cadres, à des familles plutôt aisées qui vont s’expatrier de Paris à New York ou l’inverse, pour des motifs professionnels ou personnels. » C’est au moment de cette prise de décision que son agence Ubiquicity intervient. Le but est d’accompagner ces clients dans leur implantation à l’étranger. Trouver le bon plan à New York nécessite de la souplesse. Il faut venir, se loger , taper à la bonne porte en dénichant un broker qui fera les recherches et les visites.
« La plupart des cadres n’ont pas suffisamment de temps à consacrer à toutes ces recherches parfois compliquées. Ce que je propose c’est un service clef en main. Un véritable service à la personne .»
En ce moment Maryline est en contact avec un couple de français à la recherche d’un emploi et d’un logement à New York. «Une boîte de pub américaine me demande aussi de m’occuper des démarches pour une famille qui risque d’arriver en France» . Pour ces familles, l’aide va jusqu’à leur proposer de visiter les écoles ou de leur faire rencontrer des nounous. Tout dépend de la prestation mais les tarifs varient de 1500 à 3000 dollars pour une relocalisation complète.
L’approche de l’expatriation n’est pas la même chez un Français et un Américain. Aux Etats-Unis ce marché est considéré comme un service: un coup de fil, pas de temps perdu, efficacité maximum et rentabilité… « Le contact avec les cibles françaises n’a rien à voir » explique Maryline. « On sent qu’il y a moins d’argent à dépenser , c’est très net. Et puis la mentalité est différente , les français aiment improviser et se débrouiller. Le système D à la française n’est pas un mythe ».
Cette jeune femme de 28 ans, major de promo de l’EDHEC (2001) habite New York et revient plusieurs fois par mois à Paris en fonction de ses clients. Elle répond aussi à des demandes plus touristiques. Plusieurs familles françaises l’ont contacté via son site internet pour venir en vacances à New York mais en désirant vivre à l’américaine, dans un loft made in NY. Pas à l’hôtel. C’est à elle de dégoter la bonne adresse. Ou les billets pour le match des Rangers au Madison Square Garden. « J’ai aussi des femmes fortunées qui souhaitent se faire accompagner dans leurs shopping. Je leur fourni un ‘personal shopping service’ ». Pour 150 dollars, une tête chercheuse dégotte les bottes montantes en cuir jamais vues à Paris ou la lampe qui rendra folle de jalousie la copine du 16eme.
Accoudée au bar du Coffee Shop de Union Square, Maryline refuse le 5ème café de la journée. Les RDV s’enchainent pour vendre son idée. Elle y croit énormément. Depuis le 18 novembre dernier , date du lancement de sa société, son site internet reçoit en moyenne 150 visites par jours. Pour l’instant l’intérêt se porte surtout sur la relocalisation plutôt que sur les services consos comme la leçon de yoga privée ou le dog walking (promeneur de chien) facturé 15 dollars la promenade.
Sur le site d’Ubiquicity, New York apparait à la tombée de la nuit. Photo électrique , la lumière tombante donne à la ville une teinte pourpre énigmatique. La dominante Chrysler Tower est adossée à une Tour Eiffel toisant les nuages. Un bandeau vert techno flashy résume le concept : « facilitateur de vie ».
L’histoire personnelle de Maryline n’est pas étrangère à l’aventure d’ Ubiquicity -nom inventé par une de ses copines, contraction de ubiquité et de city. Fille d’ ingénieur, née à Toulon, elle a passé sa vie à déménager : 11 fois en 15 ans. New York, Paris, Bruxelles. Le Moyen Orient. L’Asie à Tokyo. Ses parents habitent aujourd’hui en Chine.
« Je sais ce que signifie changer de vie, de langue, de culture et de repère. Ma plus value est là : je peux conseiller les autres en sachant ce qu’ils ressentent avant de se lancer dans la grande aventure à l’étranger».
“Vous avez lu Claire Messud?”
Je n’avais jamais entendu parler d’elle. Je suis de loin, et souvent avec du retard, l’actualité littéraire. Mais à New York cet automne, il y avait autour du nom de Claire Messud ce qu’on appelle un “buzz”, ce bruit qui met soudain un écrivain sur le devant de la scène. “N’est-elle pas Française?” quelqu’un m’a demandé. “Je ne crois pas,” ai-je répondu. Je n’en avais aucune idée. Son nom, son roman, The Emperor’s Children, apparaissaient dans un journal ouvert au hasard, en devanture d’une librairie, dans le métro, sur la console de l’entrée chez des amis qui nous avaient invités à dîner. J’ai décidé d’emprunter le livre à la bibliothèque: j’étais sept cent troisième sur la liste d’attente. Ça ne me dérangeait pas. Puis un ami m’a dit: “Tu as lu Claire Messud? Elle est Française. Vous avez plein de choses en commun. Elle raconte son histoire dans son précédent livre, The Last Life. Il te plairait, je pense.”
À Barnes and Noble, j’ai découvert qu’elle était l’auteur de quatre livres, When the World was Steady, The Hunters, the Last Life, and The Emperor’s Children. Tous ses livres précédents avaient été des “New York Times Notable Book of the Year,” mais elle n’avait guère eu de succès commercial jusque là. Elle était considérée comme un auteur “littéraire.” Deux de ses livres étaient traduits en français, chez Gallimard.
J’ai commencé The Last Life avec la circonspection qu’on a souvent quand on découvre un nouvel auteur, surtout quand l’auteur en question est à la une de l’actualité et qu’on est soi-même écrivain. The Last Life raconte deux années dans la vie d’une adolescente française vivant sur la côte d’Azur, dont la mère est américaine, et le père un pied-noir d’Algérie. Le père de Claire Messud est en effet un pied-noir d’Algérie, et sa mère américaine, mais j’ai été surprise de lire dans un entretien qu’elle a grandi en Australie et au Canada, pas en France. Je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a des grands-parents sur la côte d’Azur, chez qui elle a passé les étés de son adolescence car il y a dans ce livre un ton autobiographique qui ne trompe pas.
L’adolescente retrouve chaque soir un groupe d’amis au bord de la piscine de l’hôtel de son grand-père, et c’est là que se passe le drame. Le grand-père déprimé et paranoïaque finit par tirer un soir sur les adolescents et par blesser l’une d’elle. Claire Messud remonte alors dans le temps pour narrer l’histoire de son grand-père en Algérie et celle de son père. Anglo-saxonne par son goût du détail réaliste très visuel, Messud est française par son penchant pour l’analyse et la réflexion philosophique. Plus on avance dans le livre et plus on se laisse prendre par l’histoire de cette famille de pieds-noirs d’Algérie et leur nostalgie du pays perdu. Messud sait fabriquer une histoire, “a story”. Il y a dans la voix de sa jeune narratrice, même quand elle raconte des événements aussi dramatiques que le suicide du père, un certain détachement, une froideur même, mais aussi une gravité et une beauté qui font qu’on n’a pas envie de quitter le livre mais qu’on souhaiterait s’enfoncer avec elle dans son passé et le désert algérien.
The Emperor’s Children est un livre complètement différent. C’est un roman à la
troisième personne, plein de personnages, d’intrigues et de dialogues, sur de jeunes trentenaires new-yorkais pendant une année qui s’achève avec 9/11. Les deux premiers chapitres évoquent des lieux très contrastés: un dîner mondain en Australie où une jeune productrice new-yorkaise tombe sous le charme d’un journaliste à l’accent britannique qui doit bientôt venir s’installer à New York; une maison dans les Berkshires où une jeune new-yorkaise riche s’est retirée pour achever le livre qu’elle traîne comme un boulet depuis presque dix ans. L’extrême précision du détail et l’abondance du dialogue font surgir les lieux et les personnages. Quand j’ai commencé ce livre, j’ai pensé qu’il allait me tenir délicieusement compagnie. Petit à petit, j’ai déchanté. The Emperor’s Children est un roman très ambitieux, mais après un début brillant, il m’a paru s’essouffler, n’avoir pas les moyens de son ambition. Il n’y a pas un personnage qui s’élève au-dessus des autres. Ils sont tous médiocres et mesquins, même le tout jeune homme débarqué de sa province qui veut démasquer son oncle, le grand homme, le cynique écrivain à succès. Messud sait remarquablement décrire les petitesses de l’amour et de l’amitié, le regard critique qu’on porte sur le narcissisme insupportable de l’autre sans jamais le lui dire. Mais on aurait envie, parfois, de sentiments plus élevés. Visiblement, elle ne croit pas en ses personnages. Elle ne les aime pas. Leur médiocrité a quelque chose d’adolescent.
Juste après avoir fini The Emperor’s Children, je suis tombée sur plusieurs personnes qui venaient de le lire. Chaque fois j’ai entendu exprimer la même déception: “Ce n’est pas si bien, quand même. Je ne sais pas pourquoi on en a tant parlé.” Et pourtant, chacune de ces personnes l’avait lu en entier et avec plaisir: c’est un livre facile et vivant, qui se suce comme un bonbon.
J’ai lu un entretien où Claire Messud se demandait si elle devait attribuer son succès commercial au fait qu’écrivant ce livre entre deux tétées, elle l’avait dépouillé des réflexions dont ses autres livres étaient remplis. Ce serait une bonne nouvelle pour les romancières qui hésitent à procréer par peur de perdre leur créativité: faites des enfants, et vous écrirez des livres alertes, vifs et malins. Plus tristement, cela confirme que le récit disparaît aujourd’hui au profit du dialogue et du “power point.” Débarrassée de sa profondeur, Messud est devenue facile à lire. Il y a des arguments en faveur de la difficulté.
En tout état de cause, je n’ai pas eu envie de m’arrêter là. C’est à cela qu’on reconnaît un auteur: au désir que l’on a de lire ses autres livres. À peine ai-je commencé The Hunters, un livre qui rassemble deux courts romans, que j’ai embarqué. C’était du récit, pas du dialogue. La première histoire racontait la vie entière d’une Ukrainienne qui avait survécu à la seconde guerre mondiale dans des conditions terribles puis émigré aux États-Unis; la deuxième, l’été londonien d’un jeune universitaire hanté par une étrange voisine qui lui inspire de la répulsion. J’ai trouvé fascinants les deux portraits de femmes. Achevant la première histoire, j’ai eu l’impression nette qu’il s’agissait d’une parodie d’Un coeur simple de Flaubert, un de mes récits préférés, et me suis soudain aperçu que le titre de l’histoire était A Simple Tale. J’en ai conclu que la deuxième histoire aussi devait être un clin d’oeil ou une citation, mais ma culture insuffisante ne me permet pas d’en donner la source.
Malheureusement, il ne me reste plus qu’un livre de Claire Messud à lire. Il y a des auteurs dont on souhaiterait une plus grande productivité, car on n’a pas envie de les quitter. Si vous la croisez avec ses deux petits enfants dans les rues de l’Upper East Side, où l’on m’a dit qu’elle habitait, dites-lui de ma part de retourner vite à sa table de travail. Merci.
Cerrone fait vibrer Bloomberg
A Michaël Bloomberg, Marc Cerrone est allé expliquer que « montrer New York en train de danser c’est un bras d’honneur à Al Qaeda ». Le propos a apparemment convaincu le maire de New York. Au terme d’un an de tractations, la ville vient de donner son accord à l’ex star de la disco : il pourra organiser, le 6 octobre prochain, sa gigantesque célébration des « trente ans de la danse music ».
Pendant trente heures, autour de cinq scènes réparties dans les cinq boroughs (dans Central Park pour Manhattan), le plateau d’artistes réunis autour de Madonna, marraine de l’évènement, va faire danser un million de personnes. « C’est l’objectif que nous a fixé le maire, faire au moins autant que le marathon de New York et les célébrations du Nouvel An », dit Marc Cerrone.
Le batteur n’en est pas à sa première production d’évènements. Le genre lui avait servi de reconversion professionnelle, dans les années 1980 et 1990, quand il avait été rangé au rayon ringardise, avec les pattes d’eph et les boules à facette. Depuis, les DJ de la « House music », notamment ceux de la French Touch, l’ont dépoussiéré en « samplant » abondamment ses morceaux pour leurs mix’. Depuis, Cerrone a surfé sur la vague, par exemple à Versailles en 2005. Son concert devant les grilles du château avait réuni 100 000 danseurs.
Madonna marraine
Cette fois, Cerrone, qui vit entre la France et les Etats-Unis depuis 25 ans, avait envie de New York. Il en a parlé à son ami Nile Rodgers (ex du groupe CHIC), une autre star de la musique fluorescente reconvertie dans la production.
Ensemble, ils ont donc monté ce projet. Rodgers fut le producteur de Madonna, qu’il a convaincue de devenir la marraine de l’évènement qui ne coûtera pas un cent à la ville. Le budget, estimé à 10 millions de dollars, sera financé par des sponsors. Le surplus ira à 4 associations de lutte contre le Sida.
Comme il l’avait fait avec les « Gates », l’installation géante du couple Christo en 2005 dans Central Park, Michaël Bloomberg continue de parier sur l’évènementiel « artistique » pour attirer les touristes. Cerrone, qui discute depuis un an avec les différents services de la ville se dit « impressionné par l’efficacité de Bloomberg, qui veut mettre tout en œuvre pour médiatiser l’évènement au maximum et montrer que New York est debout ». La répartition dans cinq endroits différents répond à des objectifs de sécurité, en répartissant les spectateurs, « mais elle permet aussi d’impliquer tout New York explique-t-il. Chaque président de borough se bat maintenant pour avoir des stars sur sa scène, et si possible des stars du quartier, comme par exemple Jennifer Lopez et Christina Aguilera, toutes deux originaires du Bronx } ».
Cerrone, qui s’empresse de proclamer, sans qu’on ne lui ait rien demandé, « bien sûr je suis mégalo » compte bien faire de l’évènement un must de l’été indien new-yorkais : le contrat avec la ville est signé pour une durée illimité, il sera donc reconduit tous les ans « en cas de succès ». Cerrone, va donc devenir New-yorkais, avec sa femme Jill et leur fille Maora, 11 ans, qui va fréquenter le Lycée Français à partir de la rentrée prochaine.
Cinéma et bouts de ficelle
Un restaurant de Chelsea : attablé, Jean-Marc Barr, souriant, discute de la présentation au festival de Chacun sa nuit, son quatrième film comme cinéaste, co-réalisé avec Pascal Arnold. Produit avec “rien” (700 000 Euros), tourné en DV, ce polar sensuel sur l’adolescence (« il y a plein de sexe», précise t-il avec un clin d’oeil) a été bien reçu par le public new-yorkais –mieux qu’en France semble t-il.
Il s’estime heureux : “le film a été acheté aux Etats-Unis et sera bientôt distribué à New York, San Francisco et Los Angeles par Red Envelope, une branche de Netflix [location de DVDs en ligne] ». Ces mêmes acheteurs vont peut-être co-produire son prochain film, toujours en collaboration avec Pascal Arnold, dont le tournage est prévu cet été à Montpellier.
L’acteur de 46 ans est parfaitement bilingue, et pour cause, Parisien la moitié de l’année, il vit le reste du temps à San Diego. Il a été habitué à ces allées et venues transatlantiques depuis son enfance : « mon père est Américain et ma mère Française, du coup j’ai partagé mon enfance entre la côte Est des Etats-Unis où mon père était pilote d’Air Force One, et Paris».
L’acteur de Lars von Trier et du Grand bleu tire parti de ces nouveaux projets à moindre frais. Pendant son passage à New York, il tient le premier rôle aux cotés d’Isild Le Besco dans Annette and Her, un film réalisé par le photographe arménien Haik Kocharian, installé à New York depuis 10 ans. Le tournage, sans aucun financement, les emmène de Central Park aux rues glaciales de New York. Semi improvisé, le film incorpore des scènes réelles : assise à une table voisine, Isild Le Besco répond aux questions des journalistes et, de temps à autres, se lève, suivie par son frère Jowan, qui tient la camera. “C’est une histoire d’amour et de haine”, lache t-il. On n’en saura pas plus…
Basquiat dans les collections françaises
Quarante et un dessins du peintre néo-expressionniste Jean-Michel Basquiat, exposés dans le très classique hôtel particulier du service culturel de l’Ambassade de France à New York ? Au premier abord, la superposition a de quoi surprendre. Squelettes, crânes, précis d’anatomie qui semble sorti de l’imagination d’un enfant de quatre ans, combinaison de mots sans sens apparent, traits de couleurs violents, l’œuvre de Basquiat, artiste graffitiste des rues de New York, puis peintre provocateur, parfois insolent, souvent obscur, mort d’une overdose à 28 ans, se fiche pas mal des conventions. Mieux, elle les invente et fixe la règle. Ne venez donc pas chercher le calme et l’apaisement chez le peintre enfant et rebelle. Basquiat irrite, trouble, interroge, étonne, amuse, séduit… fâche. Il fait tourner les talons de certains qui voient dans son œuvre une imposture, qui mettent sa gloire sur le compte de son amitié avec Andy Wahrol, ou sur celui d’une mort tragique dans la fleur de l’âge.
Fouteur de m… de son vivant (il signe ses graffiti du nom de Samo, diminutif pour « same old shit », même vieille merde ), ce prince noir à New York aurait sans doute aimé le débat qu’il provoque près de 20 ans après sa mort survenue en 1988. C’est comme si l’artiste disparu continuait à exister, à créer, et parvenait à se manifester au-delà de son sommeil éternel. Car chez Basquiat, l’œuvre est dans le détail, et les détails sont nombreux, autobiographiques, jamais anecdotiques et continuent de provoquer l’attention. Le jeune new-yorkais d’origine haïtienne s’inspirait de la rue, de l’Afrique, des peintres expressionnistes comme Paul Klee ou Dubuffet. Ses maîtres sont des peintres dessinateurs comme lui: Vinci, Michel Ange, Picasso.
Celui qui n’a pas connu le 21ème siècle n’en est pas moins un artiste contemporain. «Le tageur de métro entré dans les musée. Basquiat, cela a déjà été dit, peint comme les musiciens rappent, mélangeant, samplant figures africaines et signifiants américains sur la même toile. Son succès préfigure celui de la génération rap et tag, artistes le plus souvent issus des populations démunies d’origine africaine, qui, faute de conservatoire et d’école des beaux-arts, ont longtemps dû prouver leur talent dans les rues des grandes villes. A ce titre, à elle seule, la vie de Jean-Michel Basquiat est une petite histoire de la francophonie », écrit Jérôme Neutres, du service culturel de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, dans l’introduction de l’ouvrage de l’expositions, Basquiat, French collections.
La relation de Jean-Michel Basquiat à la France est forte et spéciale. D’origine haïtienne, l’artiste était francophone. Des galeristes et collectionneurs français se sont intéressés très tôt à son travail et le new-yorkais a exposé plusieurs fois en France. Une partie importante de son œuvre appartient à des collectionneurs français, qui ont prêté les dessins et toiles de l’artiste exposés jusqu’au 27 avril à New York. L’exposition Basquiat, French collections, a été mise au point par Enrico Navarra, galeriste et passionné de Basquiat, pour célébrer le mois de la francophonie à New York.
Jean-Michel Basquiat
French Collections
972 Fifth Avenue (entre la 78ème et la 79ème rue)
Jusqu’au 27 avril, du lundi au vendredi de 13H00 à 17H00
Entrée gratuite
Du brie dans le cerveau
Vous vous souvenez de Mitt Romney, le candidat républicain à la présidentielle, qui pensait qu’il se rendrait populaire en tapant sur les Français ? « L’animosité américaine contre les Français est apparemment si forte, au moins parmi les électeurs des primaires du parti républicain, qu’elle a survécu même si les sondages montrent que plus d’américains sont d’accord avec le président Jacques Chirac qu’avec le président Bush : la guerre en Irak était une erreur. » remarque Peter Canello du Boston Globe. Ah! The French. Those fussy, arrogant, cheese-eating, wine-drinking snobs.
Se payer la France est devenu depuis un classique de comédie, poursuit-il, relevant que dans le film Talladena Nights le pilote automobile français conduit une voiture avec un logo Perrier tandis que les bolides américains portent des pubs de bière. Au point qu’on pourrait oublier à quoi remonte ce mépris. Et de revenir sur Villepin qui appelait à des inspections en Irak un mois avant l’entrée en guerre américaine. « Vu la réputation arrogante du gouvernement français, on aurait pu s’attendre à ce qu’il nous fasse un pied de nez maintenant. Au lieu de quoi Chirac a réaffirmé son soutien aux Etats-Unis et le candidat le mieux placé pour le remplacer à la présidence appelle ouvertement à de meilleures relations transatlantiques. » Finalement, conclut Peter Canello, en faisant de la France un épouvantail de campagne, « ce n’est pas vis-à-vis des Français que Romney se montre condescendant : il l’air de penser que les électeurs des primaires du parti républicain ont du brie à la place du cerveau ».
Quant à l’autre présidentielle, le New York Times note en France l’entrée en course sérieuse d’un troisième candidat « ni, ni » qui s’est fait une place « entre une socialiste nourricière et un conservateur chasseur de crime. » Alors que les électeurs indécis n’ont en 25 ans jamais été aussi nombreux à ce stade d’une campagne présidentielle, le quotidien note que « la stratégie (de Bayrou) a l’air de marcher, en partie à cause de la désillusion croissante qu’inspirent les deux grands candidats ». « Le plus curieux à propos de cette rapide ascension de Bayrou, c’est qu’il est dans le paysage depuis longtemps », il a même, contrairement à Sego et Sarko, déjà été candidat.
Mais Bayrou, à en croire le New York Times « a encore beaucoup à apprendre sur la façon dont on mène une campagne ». Sa correspondante Elaine Sciolino a remarqué qu’il avait du mal à « cacher son ennui en écoutant des explications obscures sur les utilisations industrielles du bois » à une table ronde à Epinal. « Il s’est gratté l’oreille gauche avec son crayon, s’est affalé sur sa chaise, a baillé et a appuyé sur des boutons de son téléphone portable… » Il est quand même intervenu. Pour corriger la prononciation de son nom : “bye-roo” comme on dit dans le Béarn, et pas “bay-roo” comme le disent les Parisiens. En discutant avec la journaliste, il s’est montré « particulièrement fier de sa biographie du populaire roi Henri IV, « c’était un best seller énorme, un best-seller ! » a-t-il dit dans l’avion ».
Sachez encore que Bayrou se définit comme un « Clintonien ». S’il vivait aux Etats-Unis, il s’installerait dans le Montana et il voterait pour Al Gore en 2008. Mince alors, voter pour un candidat qui ne se présente pas dans un Etat dont les grands électeurs ne sont pas disputés, si c’est pas un sens de la troisième voie…
En 1997 quand Jean-Cyrill Spinetta, a repris les rênes d’Air France, même les Français ne croyaient plus en leur compagnie aérienne. Pour casser une spirale de grèves et de pertes, « il a dû convaincre des employés français parmi les plus sauvagement militants et leurs syndicats qu’ils avaient tout à gagner à un partenariat avec le management, et tout à perdre en étant adversaires ». « En France ? Bonne chance. » ajoute en français in the text l’article de Time Magazine. Et pourtant aujourd’hui « les employés d’Air France sont moins grincheux (ils restent français quand même) et la compagnie récolte les fruits d’une paix sociale et s’envole dans les cieux. » Ce « sale gosse notoirement dysfonctionnel des transports aériens a gagné 1,2 milliards de dollars pour l’année fiscale se terminant en mars 2006 (…) et $1,62 milliards pour les trois premiers trimestres de celle-ci». Spinetta a trouvé une troisième voie, en consultant les employés d’air France (le personnel a donné son avis sur les tenues Christian Lacroix du personnel de bord) et il a signé des accords de travail qui laisseraient des managers américains sans voix.
Mais les employés d’Airbus, eux, manifestent, rapporte le New York Times. L’annonce des licenciements a conduit « les hommes politiques (français) à faire des offres concurrentes d’intervention de l’Etat pour sauver des emplois, malgré les efforts des responsables d’airbus pour résister au interférences du gouvernement dans le management de l’entreprise ». Le quotidien fait remarquer que le gouvernement allemand lui n’y met pas le nez.
« La mort de Baudrillard n’a pas eu lieu », « Baudrillard n’a pas existé »… En relevant ses « étranges messages sur Internet », la nécro publiée par le Los Angeles Times précise qu’il s’agit «d’éloges dans l’esprit du gourou de la pensée post-moderne, qui a eu une influence énorme sur les artistes et écrivains contemporains», incluant les auteurs des films « The matrix » (dans l’un d’eux, Keanu Teeves tient « Simulacre et simulation »). On notera au passage que le cultissime Baudrillard était aussi un « petit homme rond authentiquement français dans son amour des cigarettes et du vin à la mi-journée ».
Visas de travail : la course contre la montre
Les candidats au visa H1B sont dans les starting blocks. Les quotas ouvrent le 1er avril (pour un début de validité du visa le 1er octobre 2007). 65 000 visas H1B sont disponibles par an. First come, first served. Depuis deux ans, les quotas sont remplis de plus en plus tôt. « A mon avis, cette année, fin avril c’est fini » estime Hervé Linder, avocat spécialiste de l’immigration du cabinet Wuersch & Gering, à New York.
Ce visa de travail concerne les actifs diplômés, niveau bac + 4 minimum (ou douze ans d’expérience professionnelle), et dont l’emploi aux Etats-Unis sera lié au diplôme obtenu. C’est à l’entreprise qui embauche d’entreprendre les démarches nécessaires. Cela lui coûte 3 190 dollars (2 440 dollars si elle a moins de 25 salariés) – en plus des honoraires d’avocat. Ce visa est valable trois ans (et renouvelable une fois). Le quota -fixé par le Congrès- s’applique à toute première demande de visa (les renouvellements ou les changements d’employeurs ne sont pas concernés).
Tirage au sort
En 2005, les quotas avaient été remplis le 11 août. En 2006, ils avaient été atteints dès le 26 mai. Les candidats ont donc intérêt à postuler le plus tôt possible. «Le dossier doit être prêt à être envoyé le 30 mars. Le 2 avril, il y aura déjà beaucoup de dossiers» explique Hervé Linder. Mais attention, il faut bien viser car un dossier qui arrive le 31 mars sera rejeté. Au cas où, dès le 1er avril, il y aurait plus de 65000 dossiers, l’USCIS (United States immigration and citizenship service) procédera à un tirage au sort.
En 2000, au moment du boom d’Internet, le Congrès avait relevé la limite à 195 000 pour une durée de trois ans, au profit notamment d’ingénieurs et d’informaticiens indiens ou chinois. Après ces trois ans, la loi, passée sous Clinton, prévoyait de revenir au nombre de 65 000 visas à partir de l’année 2004. (En réalité, 58 200 sont disponibles car près de 6 800 sont réservés aux Chiliens et aux Singapouriens.) Ce plafond vise à limiter l’embauche de main d’œuvre étrangère et à limiter la délivrance de visas issus d’une catégorie « fourre tout ».
Mais aujourd’hui, le nombre de visas alloués ne correspond plus à la conjoncture économique plutôt bonne. Cela explique la tension actuelle autour du H1B. Le Président Bush et le Secrétaire au commerce sont favorables à un assouplissement du seuil de 65 000.
Le lobbying de Bill Gates
Les représentants de l’industrie de la haute technologie s’insurgent et demandent une augmentation importante du quota. D’après eux, les Américains ne peuvent pas remplir à eux seuls les postes vacants. Ils craignent une baisse de la compétitivité des Etats-Unis et surtout, de perdre leur longueur d’avance en matière d’innovation. Bill Gates, le patron de Microsoft, se livre à un lobbying intensif. « La compétitivité américaine nécessite une réforme de l’immigration qui reflète l’importance des travailleurs nés à l’étranger et hautement qualifiés» écrivait-il dans le Washington Post le 25 février dernier.
Ils ont été entendu. Depuis 2005, 20 000 visas supplémentaires sont réservés aux détenteurs d’un Master d’une université américaine. Les entreprises de high-tech peuvent donc embaucher plus facilement des étudiants étrangers formés aux sciences aux Etats-Unis.
Mais cela reste insuffisant. L’année dernière, le Sénat a voulu autoriser 50 000 visas supplémentaires au moment de la réforme de l’immigration, mais la Chambre des représentants n’a pas suivi. Les défenseurs de quotas stricts font valoir que les travailleurs étrangers prennent les emplois des Américains et que les compagnies américaines profitent d’eux en les payant moins cher.
En attendant une nouvelle loi, comment faire pour venir travailler aux Etats-Unis ? « La légende veut que le H1B soit le seul sésame pour travailler aux Etats-Unis. Ce n’est pas le cas » tempère Maître Linder. Les Français ont d’autres options. Ils peuvent demander un visa L, qui s’applique aux salariés d’une entreprise française, employés depuis un an qui vont travailler dans une filiale américaine. Les Français peuvent aussi envisager un visa E, réservé aux salariés d’une entreprise française qui a réalisé un investissement substantiel aux Etats-Unis.
Pour les retardataires qui ont l’intention de postuler pour le H1B dans les semaines qui viennent, il faut compter une quinzaine de jours pour monter le dossier (authentification des diplômes, vérification du salaire par le Département du travail,…) – à condition de disposer de tous les documents émis par l’employeur.
Pratique :
– visa H1B (site du service d’immigration)
– types de visa (Ambassade des Etats-Unis)
Le trésor dévoilé d'Henri-Cartier Bresson !
Découvrir le fameux scrapbook d’Henri-Cartier Bresson resté caché pendant plus de 60 ans, et déambuler devant chaque tirage reste un moment privilégié à NY en ce moment ! « le meilleur de son travail », selon lui, 300 photos imprimées à Paris (grâce à l’aide du Moma puisque le papier était rationné), presque toutes collées dans un grand album acheté lors de son arrivée à New-York en 1946. Pour l’anecdote, les conservateurs du département photo du Moma avaient envisagé une exposition posthume à la suite d’une rumeur sur sa disparition. (Il est vrai qu’il s’etait échappé par trois fois des camps nazis). Il inaugura sa propre rétrospective en 1947, et se qualifit alors de « photographe professionnel ». Le scrapbook fut oublié dans une vielle valise pendant des années. Martine Frank, sa femme avec l’aide de la Fondation Cartier, propose de vous le faire redécouvrir. On le feuillette comme un album de famille (portraits d’acteurs du surréalisme et de l’art moderne : Picasso, Matisse, Giacometti, Sacha Guitry, Paul Eluard, Louis Aragon, le couple Joliot-Curie …), et éternels voyages du photojournaliste d’Espagne à Mexico.
Un étage plus haut, les prints de Martin Munkacsi, photographe hongrois, sont époustouflants. Lorsque HCB découvre le cliché des « Boys running into the surf at lake Tnganyika » en 1935, « he couldn’t believe such a thing could be caught with the camera ! », une découverte heureuse et inattendue, une réelle joie de vivre, les 3 silhouettes forment une géométrie parfaite. HCB la conservera. Martin Munkacsi, toujours très novateur, révolutionna le monde de photo et de la mode américaine. Il disparu en 1967, presque ignoré. Le maitre français lui, co-fonda l’agence Magnum et poursuivit son aventure avec son fameux Leica en bandoulière…
Martin Munkacsi, Boys running into the surf at Lake Tanganyika, ca. 1930, © Joan Munkacsi, Courtesy of Ullstein Bild
Henri Cartier Bresson’s scrapbook
Photographs 1932-1946
M !
Martin Munkacsi : Think While You Shoot!
January 19 through April 29, 2007
Intermational Center of Photography
1133 Avenue of the Americas at 43rd Street
Les Soldes cette semaine
Denim Blitz Sample Sale présente BCBG Maxazria
Des jeans rien que des jeans : tops, vestes, jupes et pantalons Seven’s, Rock & Republic, 575, Paper Denim, Diesel, Earnest Sewn, Citizens of Humanity, etc. entre – 30 et – 90%.
Du 8/03 au 11/03
Jeudi à samedi de 11h à 19h
Dimanche de 11h à 17h
72 Greene St. (entre Spring St. & Broome St.)
Mode de paiement : Cash / VISA / MC – Pas d’AMEX
Escada Warehouse Sale
On y va pour les gammes : prêt à porter, Escada Sport, Escada haute couture, les sacs et les chaussures à – 85%.
Poussettes interdites.
Du 8/03 au 11/03
Jeudi et vendredi de 10h à 20h
Samedi et dimanche de 10h à 18h
401 7th Ave. – Penn Plaza Pavilion (entre 32nd St. & 33rd St.)
212 852 5446
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Frederick Gelb
Fourrure de designer à prix de gros. Parce que l’hiver n’est pas fini.
Du 26/02 au 16/03
Lundi à vendredi de 9h à 17h
345 7th Ave (entre 29th St. & 30th St.)
19e étage
212 239 8787
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit / Chèque
J Rosen Showroom-Beachwear & Havaianas-Sample & Stock Sale
Maillots Vix, Sofia by Vix, Hermanny et Lisa Curran à $65-$95, tongs Havaianas à $10-$12 et bijoux or et pierres semi-précieuses.
Du 19/03 au 30/03
Lundi à vendredi de 9h à 20h
250 W 39th St. (entre 7th Ave. & 8th Ave.)
Suite 510
212 221 2349
Mode de paiement : Cash
Joseph
Une semaine seulement pour se précipiter sur la collection printemps-été à – 70 – 90%.
Du 19/03 au 25/03
Lundi à samedi de 11h à 19h
Dimanche de 12h à 18h
106 Greene St. (entre Spring St. & Prince St.)
212 343 7071
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Spring Designer Sale
Blumarine, Barbara Bui, Marc Jacobs, David Rodriguez, Twin Set, et d’autres articles de designers soldés à – 80% sur la collection printemps.
Un pourcentage des bénéfices de cette vente sera reversé à une fondation pour la recherche contre le cancer du sein.
Du 11/03 au 13/03
Dimanche de 12h à 18h
Lundi de 10h à 18h
Mardi de 10h à 16h
36 Central Park South – Helmsley Park Lane Hotel 59th St. (entre 5th Ave. & 6th Ave.)
5e étage
Suite 503
732 539 8750
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
The Bridal Garden Sale
Robes de mariée de designers et haute couture à – 50% – 75%. Actuellement des centaines de robes notamment signées Vera Wang, Michelle et Henry Roth, Melissa Sweet, etc.
Les bénéfices des ventes vont aux « children from New York City’s underprivileged neighborhoods ».
Uniquement sur rendez-vous.
Du 12/03 au 1/04
Lundi à jeudi de12h à 20h
Vendredi de 10h à 19h
Samedi de 10h à 18h
Dimanche de 11h à 19h
54 W 21st St. (entre 5th Ave. & 6th Ave.)
Suite 907
212 252 0661
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Tusk – Handbags & Small Leather Clearance Sale
La maroquinerie italienne présente ses soldes semi annuels : sacs, portefeuilles et lignes de bagages cuir entre – 50% – 70%.
Du 16/03 au 24/03
Lundi à samedi de 11h à 19h
242 W 26th St. (entre 7th Ave. & 8th Ave.)
212 242 8485
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Ying Li’s
La lingerie Yin Li, peinte à la main, est en vente chez Saks jusqu’à $400 mais ici vous trouverez absolument tout à – 90% . Un bustier en soie à $25 ça vous dit ?
Du 5/03 au 23/03
270 W 39th St. (entre 8th Ave. & 9th Ave.)
14e étage
212 391 5700
Shelly Steffee
Nouvelle collection, vêtements : vestes à cols en fourrures et accessoires, soldée – 65% à – 85%.
Du 9/03 au 11/03
Vendredi de 16h à 20h
Samedi et Dimanche de 12h à 18h
34 Gansevoort St. (entre 9th Ave. & Hudson St.)
917 408 0408
Lulu Guinness
Des prix sur les mallettes de maquillage, parapluies, lunettes de soleil et sacs funky de la designer anglaise. Le temps reste incertain.
Du 19/03 au 21/03
Lundi de 12h à 19h30
Mardi et mercredi de 10h à 19h30
260 W 39th St. (entre 7th Ave. & 8th Ave.)
11e étage
212 302 4564
De l’Olympia à New York
Le succès de la tournée de Gad Elmaleh, organisée en septembre dernier a donné le signal et prouvé que des artistes français pouvaient trouver leur public, francophone, aux Etats-Unis. L’organisation de cette tournée (New York, Miami, Los Angeles) était partie ‘d’un délire’ entre deux jeunes gens qui se sont connus à HEC, Yonathan Arfi et Nathanael Cohen. Le succès de l’expérience les a convaincu d’en faire un business et de renouveler l’expérience. Ils organisent en avril une tournée pour Julien Clerc (le 15 avril à New York au Town Hall concert) puis une autre en juin pour Patrick Bruel.
Ce n’est évidemment pas la première fois que des artistes français viennent se produire aux Etats-Unis. « Mais jusque là, note Yonathan Arfi, c’était soit très élitiste, pour des petites salles, ou alors quelques monstres sacrés connus ici, comme Charles Aznavour ».
Ceux qui viennent maintenant tenter leur chance sont généralement très peu connus hors de l’hexagone notamment, pour les humoristes, en raison de l’obstacle de la langue. « Si cela se passe maintenant, c’est tout simplement parce que la communauté française a atteint une masse critique qui lui permet d’exister en tant que telle, estime Yonathan Arfi. Et puis les mentalités des expatriés ont changé, ils ne rompent plus avec la France an partant, ils en sont beaucoup plus proches qu’il y a 10 ou 15 ans, notamment à cause de l’Internet. » Résultat, ces mêmes expatriés seraient plus demandeurs de culture populaire française. « Les 80 000 Français de New York, par exemple, poursuit Yonathan Arfi, c’est l’équivalent en besoins culturels d’une ville moyenne française ». Bref, un artiste qui rempli le Zénith de Pau ou d’Orléans doit, pensent ces entreprenants producteurs, pouvoir remplir une salle de 2000 places à New York.
Ces tournées ne se font en tout cas plus dans des arrières salles d’Alliances françaises. Elie Semoun sera (le 19 avril) à l’Apollo Theater à Harlem. « Le fait de pouvoir organiser ces évènements dans des salles mythiques comme celles-là fait aussi partie de l’aventure, mobilise aussi la communauté. Elie Semoun à l’Apollo c’est une seule fois, donc ça ne se manque pas » espère Fabien Moreau, un autre de ces jeunes producteurs, installé à New York. Avec son associé Romuald Boulanger, animateur sur NRJ, ils ont eux décidé de se spécialiser dans les humoristes. Après Gad Elmaleh, ils envisagent de faire venir d’autres humoristes “tous les 3 ou 4 mois”. Le programme n’est pas encore fixé, mais Arthur, Jamel Debbouze ou Laurent Gerra pourraient suivre.
Pour ces artistes français, qui en général consentent à des cachets moindres qu’en France pour venir aux Etats-Unis, le fait que ces tournées “américaines” soient en réalité destinées majoritairement à un public français importe peu: ils sont à New York! Certains ont des rêves de conquête américaine, comme Gad Elmaleh qui envisage de se produire un jour en anglais. Mais généralement, la tournée américaine est d’abord un « break » pour chanteur populaire. Une manière, dit Yonathan Arfi, « de se changer les idées entre Tourcoing et Valenciennes ».
Julien Clerc
Washington DC le 10 avril, Maison Française
San Francisco le 12 avril au Herbst Theater
New York le 15 avril au Town Hall Theater
Tickets
Elie Semoun
Miami le 15 avril au James L Knight International Center
Los Angeles le 17 avril au Wilshire Beverly Hills Theater
New York le 19 avril à l’Apollo Theater
Tickets
Patrick Bruel
San Francisco le 4 juin
Los Angeles le 6 juin au Wilshire Beverly Hills Theater
Miami le 12 juin au Knight Concert Hall
New York le 14 juin au Beacon Theater
Les Justes de France arrivent aux Etats-Unis
Les dîners de gala ne sont propices ni à l’émotion ni au recueillement. Pourtant, samedi soir au Consulat de France à New York, la réalisatrice Agnès Varda a réussi ce tour de force. Un silence lourd s’est imposé à la centaine de convives de cet évènement organisé par l’American Jewish Committee en vue de lever des fonds pour organiser cet hommage aux Justes de France à travers les Etats-Unis, à la fin de la projection. Pour l’occasion, la réalisatrice avait réalisé un condensé de l’œuvre créée pour le Panthéon, un court film de fiction, son parole ni commentaire, retraçant les actes héroïques de ces « hommes et femmes ordinaires » qui, pendant la seconde guerre mondiale, ont caché et sauvé des juifs.
Washington d’abord
Au Panthéon, l’exposition était composée de dizaines de photos de ces Justes, ou d’anonymes les représentants, entourées de quatre grands écrans où était projeté le film d’Agnès Varda, dans deux versions se répondant, l’une en noir et blanc, l’autre en couleur. Samedi, l’énergique réalisatrice a tenté, a-t-elle dit, de donner « une vague idée » de l’exposition réelle, sans la solennité du Panthéon ni la mise en scène produites par les 4 grands écrans. Mais le public américain devrait bientôt pouvoir lui aussi se recueillir devant l’œuvre originale. Le ministre français de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, qui avait commandé le film à Agnès Varda pour la cérémonie du Panthéon, a confié à French Morning que « l’exposition devrait pouvoir être organisée à Washington avant la fin de l’année », avant de tourner dans le reste du pays ensuite, et sans doute très rapidement à New York.
Le ministère de la Culture français s’est associé avec l’American Jewish Committee, qui va lever des fonds, pour organiser cette tournée. David Harris, le directeur exécutif de l’AJC, avait assisté en janvier à la cérémonie du Panthéon. C’est lui qui a souhaité que l’exposition traverse l’Atlantique : « nous voulons que le public américain la voit, car elle porte un message très puissant, avec à la fois un sens historique et des implications contemporaines. Les gens doivent savoir que le monde n’est pas seulement habité par le Mal, mais aussi par l’humanité et le Bien. Les Justes procurent 3000 exemples de courage, dont nous avons le plus grand besoin. »
Faut-il, dans le choix de Washington comme destination première voir un projet politique de la France ? Une manière de combattre l’idée répandue chez les élus américains que la France a été (est encore ?) uniformément et indivisiblement anti-sémite? « L’exposition permettra de présenter une image juste et complète de notre pays, admet Renaud Donnedieu de Vabres. C’est-à-dire un pays où, pendant la Seconde Guerre Mondiale, il y a eu l’horreur, mais aussi l’honneur ». Pour autant, le gouvernement français, « propriétaire » de l’exposition, puisqu’elle celle-ci est une commande du ministère de la Culture à Agnès Varda, prend bien garde de ne pas paraître faire de la propagande, critique qui rendrait la tournée américaine contre-productive. L’association avec la communauté juive, via l’AJC, permet de désamorcer ces critiques, en insistant avant tout sur la démarche pédagogique du projet.