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Vie privée / vie publique en France et aux U.S.

« La France et les Etats-Unis ont eu l’air d’être les meilleurs amis dimanche », écrit le New York Times après la rencontre en France de la sécrétaire d’Etat Condoleezza Rice et du ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner sur la crise au Darfour. « Il n’y avait aucune trace des tensions qui ont marqué les relations du gouvernement Bush avec l’ancien président Jacques Chirac ».
L’éditorialiste Jim Hoagland est encore plus euphorique dans le Washington Post. « Le nouveau président de France est un ouragan d’air frais », écrit-il, « en cinq semaines, Nicolas Sarkozy a conçu un gouvernement comme aucun que les Français n’aient eu jusque là, en terme de diversité et d’ouverture politique. » C’est une équipe qui « va au-delà de tout ce qu’a déjà pu faire une administration américaine – sans parler des gouvernements français – en terme de diversité ethnique, sociale et politique, et d’audace». Avec Kouchner, Sarkozy et Jean-David Lévitte, l’ancien ambassadeur conseiller en affaires étrangères, « l’Histoire a présenté au gouvernement Bush un cadeau important qu’il ne devrait pas ignorer ».
Le Boston Globe consacre un éditorial à la séparation de Ségolène Royal et François Hollande. La phrase de Ségolène invitant son compagnon à quitter le domicile pour vivre son histoire sentimentale « a été décodée dans la presse française comme une allusion à la liaison de Hollande avec une journaliste de Paris Match, (…) qui a couvert les socialistes et écrit des portraits admiratifs du leader socialiste ». « Si c’était une pièce de Molière, les personnages parleraient en alexandrins, le public de la Comédie Française auraient des sourires amusés. Mais la farce jouée par Royal et Hollande n’est pas vraiment drôle pour leurs collègues et électeurs socialistes ».
Une campagne électorale ne fonctionne pas comme une comédie, rappelle le Boston Globe. « Hollande peut-il espérer être pris au sérieux quand, malgré le projet de Royal de le remplacer à la tête du parti socialiste, il insiste pour dire que leur séparation est purement une « affaire privée » et n’a pas de « causes ou conséquences politiques » ?».
L’éditorial du Boston Globe concède que « la vie privée d’un homme politique ne doit pas être considérée comme un indicateur de sa capacité à conduire des affaires d’état. Mais les électeurs n’aiment pas qu’on leur mente, que cela vienne des hommes politiques ou des journalistes qui les couvrent. Ni en Amérique, ni en France ».
Le Washington Post s’amuse de l’interdiction du BlackBerry dans les bâtiments du gouvernement au nom de la sécurité nationale. Même si, ce type de téléphone « est bien plus populaire dans les Etats-Unis accros au travail qu’en France – un pays dont les citoyens protègent farouchement leur courte semaine de travail et leurs longues vacances ».

Brut de femme

Un regard bleu azur, une chevelure dorée, un sourire ravageur. Du haut de ses 1m86, Marie Line a moins l’allure d’une chanteuse de Hip Hop que d’un mannequin suédois. « J’ai fait du mannequinat quand j’avais 17 ans» se souvient-elle, «le problème c’est que je ne rentrais pas dans les vêtements, j’étais trop grande ». Trop atypique sans doute aussi.
Cette niçoise, expatriée à New York dés l’âge de 18 ans, s’est toujours refusée à suivre une ligne directrice. Préférant saisir les opportunités qui se présentent, Marie Line se plaît à goûter aux plaisirs de la vie pour n’en garder que le meilleur. « Adolescente, je voulais être joueuse de tennis comme mon père et mon frère. Ensuite, j’ai fait du théâtre durant deux ans à New York. Puis, j’ai fait des apparitions dans Sous le soleil ou dans la série américaine Rescue me. J’ai aussi jouer dans un long métrage américain qui sortira cet automne». Se lancer dans la musique peut sembler être une suite logique pour cette autodidacte, cela n’a pourtant pas été aussi simple.
Marie Line l’inclassable
« Je n’ai pas eu d’éducation musicale. Mes parents n’écoutaient jamais de musique » explique t-elle. En fait, c’est par besoin que Marie Line s’est mise à écrire. « Quand je suis arrivée à New York j’étais perdue car je ne savais pas quoi faire. C’était assez délicat surtout dans cette ville où tout va si vite, j’avais besoin d’écrire pour me ressourcer ». Il a alors fallu faire ses premières armes dans un milieu exigeant. « J’ai fait mes trois premières chanson à Londres. Je suis ensuite allé frapper à la porte de maison de disque en France mais ils n’ont dit d’affiner mon style » soupire t-elle. De quoi déplaire à cette néophyte de la chanson qui n’a aucune envie « d’être mise dans une case » pour ne plus pouvoir en sortir. Marie line est inclassable. Ses mélodies vont du Hip Hop, au R N B en passant par la pop. « J’aime beaucoup des artistes comme Kamaro pour l’aspect show à l’américaine de sa carrière, J-LO et Christina Aguillera pour leur coté sexy. En ce moment c’est Diam’s que je préfère. Ces textes sont forts, elle parle crûment de choses qui fâchent ».
« Je ne suis pas romantique »
C’est justement ce qui caractérise les paroles des chansons de Marie-Line. Elle aborde sans détour ce qui choque. Son thème de prédilection : les femmes, leurs désirs, leurs envies, leurs fantasmes. « Je suis fascinée par la puissance de séduction des femmes. Je ne suis pas féministe mais je revendique le droit de pas se cantonner à un rôle de femme mariée». Et ce, quitte à être politiquement incorrect. Avec sa chanson « Quand je te vois je pense à ça », Marie Line parle d’une femme qui souhaite simplement se livrer au plaisir charnel. Un brin autobiographique ? « Même si j’évoque les femmes en général, je parle aussi de moi. Je ne suis pas romantique, j’ai toujours été séductrice dans l’âme » s’amuse la chanteuse. « Les autres femmes pensent comme moi mais le cache. J’ai envie de porter ce message pour dire les choses crûment telles qu’elles existent ».
Cette sensualité décomplexée, Marie line la chantera vendredi soir. «J’appréhende un peu la réaction du public mais cela rend mon concert terriblement excitant ». Marie Line a une 10e de chansons de ce type à son répertoire, pourtant elle compte bien varier les plaisirs en écrivant sur des sujets plus politiques notamment sur la France et « la capacité des Français à toujours se plaindre ». Mais pour l’instant sa priorité est de trouver un producteur. « J’essaye de travailler dur sur scène pour qu’un jour quelqu‘un me remarque le plus tôt possible ». Dés vendredi soir peut-être.
Cutting Room, 29 juin à partir de 19H30. Admission 15 dollars
site de Marie-Line

Une Green card en gros lot

« Félicitations ! Vous avez été tiré au sort pour recevoir une Green Card. » C’est sur ce courrier que Gilles Lambert, 28 ans, est tombé un soir d’avril 2006, à Paris, en rentrant du bureau. C’est alors qu’il s’est souvenu s’être inscrit, un an auparavant, à la fameuse « Green Card Lottery », ce programme gouvernemental américain qui attribue, chaque année, 50 000 visas de résidents permanents à des ressortissants du monde entier par tirage au sort.
Pour ce natif de Sedan, diplômé en droit, et juriste d’entreprise à la FNPS (Fédération de la Presse d’Information Specialisée), l’occasion était trop belle pour la laisser passer. « Je n’avais jamais vécu à l’étranger et j’avais très envie de changement. » Il a donc conscienceusement franchi toutes les étapes qui devaient le mener vers l’obtention du fameux sésame. « Les formalités administratives ne sont pas très lourdes, mais il faut nénanmoins pouvoir justifier du baccaulauréat, ou de deux ans d’expérience professionnelle, d’un casier judicaire vierge, d’une situation militaire en règle, et passer une visite médicale auprès d’un médecin agrée ».

Gilles Lambert
En octobre 2006, au moment de se rendre à l’ambassade des Etats-Unis à Paris pour venir chercher son VISA, Gilles savait déjà qu’il mettrait le cap sur New York. Deux ans auparavant, il était venu rendre visite à des amis expatriés, et la ville l’avait immédiatement séduit. C’est d’ailleurs à son retour de vacances que l’idée de jouer à la loterie lui était venue. Manque de chance : les inscriptions venaient tout juste de se clôturer. Un an plus tard, en naviguant sur Internet, il est retombé par hasard sur le site officiel du gouvernement américain. Cette fois-ci, il était dans les temps.
Comme lui, 5,5 millions de personnes ont tenté leur chance à la cuvée 2007 de la loterie, officiellement denommée « Diversity Immigrant Visa Program ». Depuis Williamsburg, dans le Kentucky, où ils officient, les 75 employés en charge de ce service pas banal ont électroniquement tiré au sort 82 000 candidatures, pour attribuer, compte tenu des desistements et des dossiers recalés, 50 000 visas de résidents permaments. Statistiquement, Gilles avait donc une chance sur 67 de remporter le gros lot. « C’est incomparablement plus que la probabilité de gagner au loto », convient-il aujourd’hui.
Contrairement aux idées reçues, les services de l’immigration n’appliquent pas de quotas par pays. Le tirage au sort se fait de manière aléatoire en fonction des dossiers reçus. Seul restriction : aucune nation ne peut cumuler plus de 7% des visas accordés dans le cadre du Diversity Immigrant Visa Program.
En 2007, 365 Français, 6 871 Ethiopiens, 4 922 Marocains, 5901 Bengali, 1988 Alabanais, 488 Brésiliens, 214 Italiens, 97 Espagnols, 80 Irakiens, 7 Chypriotes et un Monégasque, parmi bien d’autres nationalités, ont décroché le gros lot. Tous ne feront peut-être pas le grand saut vers les Etats-Unis. Mais Gilles, lui, n’a pas hésité. Il a quitté son travail et son appartement parisien pour venir s’installer à New York en avril dernier. En moins de trois jours, il avait déjà trouve un logement Upper East Side. Il est aujourd’hui à la recherche d’un emploi, soit dans le secteur de la presse, soit dans une agence de photo du type Getty Images ou Corbis. Mais il hésite à s’enroler comme stewart dans une grande compagnie aérienne. « Ce pourrait être l’occasion d’être payé pour faire le tour du monde », déclare-t-il avec un air rêveur. « J’ai envie de voir du pays ». Décidément, la loterie lui a donné plus qu’une Green card : des ailes pour changer de vie.
La loterie, une curieuse invention menacée de disparition


De tous les types de Visas que délivre le gouvernement américain, celui réservé aux gagnants du « Diversity Immigrant Visa Program » est le de loin de plus insolite. Cette mesure a été introduite par le Congrès américain en 1992 pour rétablir une certaine équité dans les quotas d’immigration. Constatant que la proportion de Visas accordés aux Europeens du Nord avait largement diminué entre 1960 et 1990 au profit des Latinos-Américains, des Africains et des Asiatiques, le législateur imagina un programme correctif s’appliquant à un nombre limité de pays, de préférence anglo-saxons. C’est ainsi que les Irlandais eurent droit à 40 % des « Diversity Visas » accordés entre 1992 et 1994. En 1995, lorsque cette exception expira, le Congrès décida que le programme devrait couvrir le monde entier, à l’exception des pays ayant déjà envoyé plus de 50 000 immigrants dans le cours de l’année précédente.
Pas de critères de sélection, ou presque, pas de discrimination par pays, ni de frais d’avocats à payer : pour des millions de gens dans le monde, la loterie américaine représente l’occasion inespérée de franchir légalement les frontières de l’Amérique.
Sauf que depuis l’adoption du Patriot Act et le début de la guerre contre le terrorisme, son existence est menacée. Tous les ans en effet, des ressortissants de pays considérés comme suspects par les Etats-Unis – Iran, Cuba, Lybie, Pakistan, Corée du Nord, Syrie ou encore Soudan –, et normalement interdits de Visas de touristes, figurent sur la liste des gagnants. Et si des terroristes profitaient de ce biais pour s’infiltrer ?
Fustigeant les failles du programme, ses détracteurs ont essayé à quatre reprise de l’abolir. En vain, la Chambre des représentants ayant rejeté leur requête. Mais dans un pays qui prend sa sécurité autant au sérieux, cette exception est menacée.
En attendant, le suspense est lancé pour les participants à la cuvée 2008 de la loterie, qui avaient jusqu’au 3 décembre dernier pour s’inscrire. Les dates exactes du dépôt de candidatures pour l’édition 2009 ne seront annoncées qu’en août prochain, mais vous pouvez d’ores et déjà tabler sur une fourchette de trois deux mois comprise entre début octobre et début décembre. A surveiller de près sur le site du gouvernement

"Le système de santé français montre qu'on peut couvrir tout le monde"

French Morning : Quelle est la philosophie et le principe du système de santé américain ?
Victor Rodwin : Sa philosophie, c’est un système dominé par les employeurs . Presque 60 % de la population est couverte par ce système d’employeur comme les mutuelles en France, avec des couvertures différentes, des primes différentes, des HMO* (Health Maintenance Organisation) différents.
A côté , il y un autre système pour les personnes âgées que l’on appelle Medicare qui couvre aussi les personnes gravement handicapées et puis enfin il y a un système pour les très très très pauvres qui est géré conjointement par gouvernement fédéral et les Etats qui s’appelle Medicaid. Enfin, Il faut ajouter un système pour les anciens combattants et les militaires. Globalement la plupart des américains travaillent dans des grandes ou petites entreprises et sont donc couverts.
Victor G. Rodwin
Quelle est la part des non couverts ?
VR : Cela représente entre 16 et 18 % de la population c’est-à-dire 46 millions d’américains. En général la majorité de cette population travaille, ce ne sont pas des chômeurs, ils sont employés dans des petites entreprises de moins de 12 personnes comme les Mc Do par exemple. Ils n’ont pas de couverture. Cela ne veut pas dire qu’ils meurent dans la rue ou qu’ils ne sont jamais soignés. Pas du tout, ça c’est un mythe français, ces personnes peuvent se rendre dans un réseau d’hôpitaux publics qui existe dans la plupart des villes américaines ou dans des centres pour personnes défavorisées. Ces personnes reçoivent des soins inférieurs à la norme. Le taux de mortalité pour ces populations non couvertes est de 25% supérieur à la population générale. Donc c’est un système assez inégalitaire.
Quels sont pour vous les problèmes que doit affronter le système de santé américain ?
VR : Le premier problème c’est de couvrir toute la population parce que cela n’a aucun sens économique de continuer à ne pas couvrir une certaine partie de la population puisque finalement on paie pour les soigner à l’hôpital tant qu’ils sont vivants. Ils finissent à l’hôpital et ça coûte beaucoup plus cher.
2 ème point, c’est le même problème qu’en France, il faut reformer le système et le moderniser. Aux Etats-Unis et en France, c’est un système anachronique, sans transparence, avec des différences de qualités invraisemblables entre les régions, entre les classes sociales, entre les hôpitaux. La population n’est même pas au courant de ces disparités énormes.
Nous avons le meilleur et le pire aux Etats-Unis. Nous avons des hôpitaux extrêmement performants et des hôpitaux moins performants, nous avons des variations énormes, nous avons des HMO, des système de »managed care » qui fonctionnent très bien, comme la Kaiser Permanente http://www.kaiserpermanente.org ou Puget Sound http://www.pugetsoundhealthalliance.org/news/other.html et nous avons des systèmes côtés en bourse très inégaux. Certains fonctionnent bien d’autres sont de vrais scandales en tirant des profits du système sans délivrer les biens nécessaires. Nous avons une concurrence portée beaucoup trop sur la sélection du risque et pas suffisamment sur la qualité des soins. Nous avons une idéologie de concurrence très importante qui n’existe pas en France dans le système de santé.
Justement, comment définiriez-vous les grandes différences entre les systèmes français et américains ?
VR : En France, c’est un système national, assez centralisé, peut être trop centralisé qui couvre toute la population tandis que chez nous nous avons des systèmes avec des bénéfices différents pour différents groupes, différents médicaments remboursés de façon variable s’il on dépend du Medicaid, Medicare ou des assurances privées. Il en existe des centaines et des centaines. Donc il ya une uniformité dans le financement et dans le pratique plus grande en France, mais avec tout de même des variations importantes. Ce qui manque en France c’est la transparence et la connaissance (par le grand public) de ces différences.
Pour vous on peut vivre sans être assuré aux Etats-Unis?
VR : Il ya très peu de gens très riches qui vivent sans assurance, mais la plupart des personnes qui vivent sans assurance sont des personnes qui travaillent. Ce ne sont pas des chômeurs, mais ils sont pauvres et pourtant, pas suffisamment pour bénéficier du programme Medicaid. Aux Etats-Unis les plus pauvres sont couverts pour tout. Mais ils n’ont pas le meilleur accès aux soins, ils ont accès aux hôpitaux , pour les soins primaires. Pour tout ce qui est préventif ils sont en général très mal pris en charge parce que les taux de remboursement sont moindres que ce que paie le secteur privé.
Avez-vous l’impression que la reforme du système de santé sera l’un des grands débats de la présidentielle américaine de 2008 ?
VR : c’est possible mais nous avons déjà eu ce débat en 1992, à l’époque Clinton, et nous avons déjà échoué dans le défi de mettre en place un système national d’assurance maladie pour tous. L’idée d’Hillary Clinton c’était d’une part de couvrir toute la population et d’autre part de moderniser le système de production de soins, de réduire le rôle de la médecine à l’acte, de mettre les médecins dans des groupes et de faire du « managed care » pour toute la population. C’est une idée qui ne marcherait jamais en France . Ici, pour l’instant nous sommes encore dans un système pluraliste qui fonctionne très bien pour la majorité du pays mais très mal pour les non-assurés. Il ya de plus en plus d’américains qui perdent leur assurance du fait des employeurs. Il ya des pressions comme en 1992 pour reformer le système mais il y a encore une croyance que ce système peut être réparer par des mécanismes de marché . Je pense que c’est une grande illusion.
Que pensez vous de la décision du Massachusett de mettre en place une couverture universelle pour les habitants de cet Etat . C’est comme cela, par des initiatives locales que la couverture va s’étendre progressivement à tous aux USA ?
VR : Non, on n’y arrivera jamais comme cela, ce n’est qu’une loi, il faut encore la mettre en oeuvre et la financer . Donc on est loin de résoudre le problème dans le Massachusetts ou en Californie. Ces 2 Etats sont parmi les plus riches des Etats-Unis, parmi les plus éclairés du pays mais ça ne va pas résoudre le problème de la Géorgie, du Texas, de l’ Alabama. On ne peut pas s’y prendre Etat par Etat, à mon avis. Il y aura des expérimentations intéressantes, c’est la décentralisation, la déconcentration américaine qui sont tout à fait valables mais ça ne va pas résoudre le problème sur le plan national.
Est-ce que selon vous le système français est implantable aux Etats-Unis?
VR :Non aucun système n’est implantable. Dès que l’on prend un système et que l’on essaie de le mettre dans un autre pays, il y a une procédure de sécrétion d’anticorps qui est énorme et qui rend “l’implantation” impossible . Le but de la comparaison internationale, le but de ce livre c’est plutôt de s’inspirer des idées, de voir ce qui peut marcher, ce qui ne peut pas marcher et d’en tirer certaines leçons. Dans ce sens là, le système français montre qu’il est possible de couvrir tout le monde sans éliminer complètement l’assurance maladie privée. Déjà c’est une leçon importante. Et ce que l’Amérique s’en inspirera ? A voir…
* Les HMO sont un type d’assurance santé particulier. Les assurés paient moins cher, mais ils doivent passer par un médecin référent et les soins sont encadrés par des règles précises, certains traitements jugés inefficaces notamment sont exclus.
Victor Rodwin vient de publier «Universal Health Insurance in France : how sustainable ?», ouvrage collectif.

Chinatown vu autrement

Jane Lombard est à l’honneur pour sa première exposition. Tout juste diplômée d’une école de graphisme parisienne, cette française de 24 ans a posé ses valises à New York il y a un an pour travailler en tant qu’assistante-photos.
Elle connaissait déjà un peu la ville pour y avoir fait un stage en 2003 mais ne se lasse pas de l’arpenter à l’affut du sujet idéal.

« Je cherche toujours des angles, un attitude, ou quelque chose qui se passe d’inhabituel », dit-elle. Rien de plus facile pour elle qui habite à quelques blocs de Chinatown d’aller y prendre des photos, fût-ce à 6 heures du matin pour suivre la livraison des poissons.
Les minorités et les enfants sont ses sujet de prédilection, Chinatown lui tient donc naturellement à cœur. « Il y a beaucoup de vie et j’adore être dans la foule », confie-t-elle.
Depuis un an, Jane Lombard s’est ingéniée à capturer au vol la vie quotidienne du quartier, le départ du métro, l’affairement dans les épiceries, les enfants dans les rues. « Je ne veux pas les interrompre dans ce qu’il font. J’arrive le plus vite possible et le plus discrètement possible pour avoir le plus naturel possible » explique-t-elle en présentant ses 20 clichés dont l’un été exposé au Palais de Tokyo à Paris.
Loin des panneaux publicitaires bigarrés du quartier, la jeune Française a pris le parti de prendre uniquement des photos argentiques en noir et blanc pour s’attacher à l’essentiel. « Cela fait ressortir le côté graphique, on voit plus la composition que les couleurs ». L’américain Frank Thompson a également choisi le noir et blanc pour les quelques clichés qu’il expose dans la galerie.
La couleur l’emporte en revanche sur le mur opposé. Un système d’air conditionné miniature, un kit de toilette complet, un ordinateur portable ou encore des chaussures, le tout en papier… Détrompez-vous il ne s’agit pas de l’attirail d’une petite fille chinoise mais d’objets funéraires. La tradition chinoise veut que lors d’un décès, on brûle ces objets en papiers au temple ou devant la porte du défunt pour assurer son confort dans l’au-delà. Rien n’est gratuit ici-bas et la situation n’est guère plus enviable dans l’autre monde. Les proches du défunt veillent donc à lui faire parvenir un peu d’argent de poche, en faisant offrande de billets imprimés par la « Bank of the otherworld ».
La française Virginie Sommet installée à New York depuis 8 ans et auteur du livre “Only in New York, Darling” est l’une des rares artistes à avoir une galerie à Chinatown. Elle s’est inspirée de « L’urinoir » de Marcel Duchamp et du concept du « ready-made ». Selon elle, le simple fait d’exposer ces objets apparemment anodins dans une galerie en fait des œuvres d’art. Les miniatures en papier ne sont pas même retouchés. C’est avant tout leur côté insolite qui a séduit Virginie Sommet. Bien que toutes oeuvres exposées soient à vendre, « C’est pas du tout l’argent qui m’intéresse sur ce projet là », dit-elle, « c’est le fun of It ». Quelques unes de ses œuvres issues de sa série « Méditation » sont également exposées dans le cadre de l’exposition aux côtés de celles du graphiste Gary St. Clare qui a travaillé sur les ombres chinoises.
Gallery 171-173.
171 Canal St.
Ouverte sur rendez-vous jusqu’au 9 juillet.
Contactez Virginie Sommet au 646.245.6072
virginiesommet.com

Heureux comme un Québecois

« Venir ici ça représente la chose la plus bizarre qui me soit arrivée dans ma vie. Si on m’avait demandé dans quelle ville je voulais jouer pour la Saint-Jean, New York est la dernière à laquelle j’aurais pensé ». Ce soir Pépé jouera pourtant bel et bien dans la ville qui a vu défiler les plus grands chanteurs.
«Je suis très heureux de venir ici. C’est la première fois que je vais jouer à l’extérieur du Québec pour la Saint Jean. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. J’appréhende un peu la réaction du public » avoue l’artiste.

Pourtant Pepe n’est plus un novice dans l’univers musical Québécois. Grand gagnant de la 21e édition du Festival en chanson de Petite-Vallée en 2003, gagnant du 7e concours Découverte de la chanson de Magog et finaliste du concours Cégep, Pépé a aussi représenté le Québec au festival international de musique de Belfort, où il a raflé tous les honneurs. Il a récemment sorti un troisième album « cent pour cent bœuf », savant mélange de folk, rock et punk. « Mes chansons restent dans la tête des gens car elles sont légères. Je ne suis pas le genre d’artiste qui va dire pour qui voter, je veux juste donner du bonheur aux gens » explique Pépé.
Ce soir encore la fête nationale du Québec sera l’occasion pour lui de s’amuser plus qu’autre chose. « En fait je ne suis pas un expert en patriotisme » s’excuse le chanteur. « Pour moi, la Saint-Jean c’est surtout le début de l’été, l’occasion de faire la fête et de boire plus qu’à l’accoutumée ».
Pépé ne sait pas encore quelles chansons il va jouer ce soir ni devant combien de personnes. Ce qui est sûr c’est qu’il y mettra « toute son énergie et toute sa passion ».
Comme d’habitude.
Samedi 23 juin, de 6 h à 11h pm.
ARENA
135 W 41st Street (entre Broadway et 6th Ave)

Hermès débarque à Wall Street

C’est Robert Chavez, président directeur général d’Hermès USA qui a convaincu ses supérieurs sceptiques d’implanter le premier magasin de luxe dans ce quartier sinistré après le 11 septembre. « Nous sentions tous l’importance du redéveloppement de Downtown New York » dit-il. Robert Chavez assure que le quartier est en pleine ébullition. D’après lui, Wall Street était désert après 5 heures du soir il y a encore quelques années, mais les restaurants fleurissent et l’on construit de condominiums. Outre les hommes et femmes d’affaires, Hermès espère donc que les touristes et les habitants viendront pousser sa porte au 15 Broad St.
La calèche d’Hermès autour du monde
Un pari osé qui reflète l’espoir que le gourpe place dans le marché américain. « Aux Etats-Unis on a un énorme potentiel » affirme Patrick Thomas qui a succédé à Jean-Louis Dumas à la tête d’Hermès International en 2006.
Robert Chavez, PDG d'Hermès USA et Patrick Thomas président d'Hermès International.
L’implantation d’Hermès aux Etats-Unis ne date pourtant pas d’hier. Le premier point de vente avait ouvert en 1924. Depuis, grâce à la publicité d’icônes comme Grace Kelly (inspiratrice du sac Kelly), Jacky Kennedy ou encore Audrey Hepburn, Hermès s’est forgé une solide réputation. Les magasins se sont multipliés dans les années 1990 mais c’est la reprise de la ligne de prêt à porter par Jean-Paul Gautier en 2003 qui propulsé Hermès au devant de la scène américaine du luxe .
64 magasins existent déjà à travers le pays et de nouvelles ouvertures sont prévues l’année prochaine à Denver et à San Diego. Dans la décennie à venir, Hermès compte conserver le rythme de deux à trois inaugurations par an sur le sol américain. «Il n’y a pas beaucoup de lignes qui ne marchent pas aux Etats-Unis» se félicite Patrick Thomas. La maroquinerie et la soie reste les produits phares mais la gamme de prêt à porter, les bijoux, les parfums et les articles de maisons se vendent également très bien assure-t-il.
Le marché américain de 250 millions de dollars ne représente pourtant que 16% du chiffre d’affaires mondial d’Hermès International. La maison de luxe est solidement implantée en Asie, notamment Corée du Sud et au Japon et se lance désormais à l’assaut du marché chinois. Un nouveau magasin vient d’être inauguré vendredi à Hangzhou. Au premier semestre 2007 l’activité du groupe a augmenté de 6,5%.
La qualité plutôt que les paillettes
Aux dires du patron, la clef du succès est de se tenir éloigné des paillettes. « Je crois que les gens s’intéressent de moins en moins au côté luxe, ce qui les intéresse c’est le bel objet », explique Patrick Thomas.
« Nous jouons beaucoup la discrétion ». La société est cotée en bourse mais encore gérée à 72% par les héritiers du fondateur Hermès. Repoussant le côté ostentatoire de certaines entreprises de luxe, Patrick Thomas ne parle pas de groupe mais de “maison” et préfère mettre en avant le travail d’artisanat réalisé pour chaque produit.
Que ce soit pour un sac, un bijou ou une assiette l’entreprise tient à chercher les savoir-faires là où ils sont. Ainsi, la plupart des produits sont fabriqués en France mais les montres Hermès sont produites en Suisse. Au total, Hermès emploie 6700 employés à travers le monde.

Tu tires ou tu pointes?

Platanes, chaises de jardin et boules…Tout y est ou presque, point de cigales mais des sirènes, points de pastis mais de la Vitamine Water. Eh oui, vous n’êtes pas à Saint Rémy en Provence mais bien au coeur de New York, à Bryant Park.
Le temps d’une pause déjeuner, les New Yorkais travaillant aux alentours du jardin retroussent leurs manches et desserrent leur cravate pour tenter d’approcher le cochonnet. Chacun peut joindre la partie et bénéficier des conseils avisés des membres de La Boule New Yorkaise.

Il y a presque 40 ans, Alfred Levitt, peintre américain proche de Marcel Duchamp fondait le club au retour d’un voyage en Provence. Depuis, La Boule New Yorkaise n’a eu de cesse de promouvoir la pétanque – «pronouced paytonk» est-il précisé sur le feuillet d’information- et le jeu a peu à peu pris le pas sur son homologue italien, la Bocce.
A Bryant Park durant la semaine, les amateurs de boules se retrouvent le week-end à Washington square. S’ils «pointent», «tirent» ou «commandent», la petite centaine de membres est loin d’être exclusivement francophone. Américains, cubains ou cambodgiens se prêtent au jeu et s’entraînent pour les tournois.
Championnats du monde
Car attention, pour les membres de La Boule, bien plus qu’un jeu la pétanque est un sport. « Quand on arrive à un certain niveau, je vous prie de croire que ce sont des marathons » n’hésite pas à affirmer, Xavier Thibaud. Premier maître d’Hôtel au consulat général de France, il n’a pas quitté son Marseille natal avant d’avoir mis ses boules dans sa valise. « Le jour où je suis arrivé à New York, j’ai donné un coup de téléphone au président [de La Boule] de l’époque », raconte-t-il.
Comme deux autres membres du club, Xavier Thibaud, a été sélectionné pour représenter les Etats-Unis aux championnats du monde de Pétanque qui se tiendront en Thaïlande à la rentrée.
La Boule New Yorkaise a beau être le meilleur club des Etats-Unis selon son président Eduardo Santos, les joueurs ne voient pas venir la compétition sans une certaine appréhension. «Mon grand espoir, c’est de ne pas être ridicule», confesse Xavier Thibaud. «Comparé avec les grandes nations au monde on est très, très loin».
« L’entraînement quasi-quotidien c’est ce qui fait la différence » mais en raison de l’hiver et du manque de terrain couvert, la saison New Yorkaise est courte. Malgré la gratuité des leçons en semaine, le pétanque reste mal connue et peu pratiquée. Il n’y a qu’une petite dizaine de cours à ce jours disséminés dans New York à Bryant Park, Washington Square, Queens et Brooklyn, où chaque année un tournoi marque le 14 juillet.
Pour populariser ce jeu si cher à son cœur, Xavier Thibaud a récemment demandé l’installation de terrains à Central Park, l’endroit même où jouaient autrefois les expatriés français. Il rêve d’enseigner la pétanque aux enfants et de monter à terme un programme éducatif autour du jeu provençal dans les quartiers défavorisés.
Envie de taquiner le cochonnet? N’hésitez pas à vous joindre aux leçons gratuites à Bryant Park du lundi au vendredi entre 11h30 et 14h00.
Retrouvez La Boule New Yorkaise ce dimanche 24 juin pour le Madagascar Open, grand tournoi de doubles à partir de 10 am à Bryant Park.

Surprise musicale

“L’idée c’est de faire de la composition instantanée” explique Sylvain Luc. L’inspiration est son maître. Pour l’ouverture du match des Mets en présence de Jack Lang au Shea Stadium ce mercredi soir , le français de 42 ans peut seulement dire que ce sera «quelque chose d’assez groove». Le suspens est le même pour son concert sur Broome St, jeudi soir.


Celui dont la musique est étiquettée tantôt “Jazz”, tantôt “World”, s’est découvert tres tôt un talent de compositeur. Né dans une famille de musiciens, Sylvain Luc compose à douze ans à peine. « C’était pas terrible franchement » dit-il aujourd’hui, « mais avec les années on se bonifie comme le bon vin ».
Après avoir étudié le violoncelle au conservatoire il aurait pu suivre une carrière de musique classique mais sa « soif de liberté » l’y fait renoncer. Sylvain Luc range son violoncelle dans sa boîte et choisit le chemin de la liberté : le Jazz. La première formation qu’il monte Bulle Quintet est lauréat du prix international de San Sebastian. Il a 17 ans.
« J’ai mis beaucoup de temps à décider d’entreprendre quelque chose autour de ma pomme » dit-il.
Sylvain Luc a en effet débuté sa carrière en tant qu’accompagnateur à Paris. Tantôt à la guitare, tantôt à la basse, le jeune bayonnais accompagne, compose et arrange pour des chanteurs tels que Benoît Cazenave, Georges Moustaki, Phillipe Léotard ou Romain Didier, tout en fréquentant assidûment les clubs de jazz.
En 1993, néammoins il sort de l’ombre et des rangs en enregistrant son premier album solo de guitare. Son titre Piai ou “voyage” en basque révèle aussi bien l’attachement de Sylvain Luc à ses origines qu’aux musiques folkoriques de tous horizons. « Je suis très curieux de toutes les musiques traditionnelles » dit-il. Muni de son « oreille de cannibale », il dit se «nourrir» du repertoire indonésien irlandais, andalous ou encore africain.
Ce ne sont là pourtant qu’une infime partie de ses influences. S’il chérit Bach, Ravel ou Keith Jarret, son « amour de la chanson » le pousse à reprendre et enrichir des thèmes d’Edith Piaf, Charles Trenet Paul Simon ou Stevie Wonder, entre autres. « Finalement je ne crée rien, je me sers » soutient-il.
La carrière de compositeur-improvisateur de Sylvain Luc prend un tournant décisif lorsqu’il décroche un contrat avec la maison de disques Dreyfus Jazz en 2000. Duet, le quatrième de ses 8 albums, gravé en duo avec le guitariste Bireli Lagrène s’est vendu à près de 70 000 exemplaires. Une performance pour un titre de Jazz.
Pour la troisième fois à New York et de retour en septembre Sylvain Luc rêve d’une tournée aux Etats-Unis mais reconnaît que « ce n’est pas de la musique très commeciale et très populaire».
Tout en continuant de jouer avec l’harmoniciste Olivier Kerourio ou dans les formations String Quartet et Trio Sud, il travaille d’abord à la promotion de son dernier album Joko enregistré avec le clarinettiste Michel Portale et le pianiste Jacky Terrasson. Un prochain est prévu pour bientôt, dont Sylvain Luc ne connaît pas l’exacte teneur, bien sûr.
Retrouvez Sylvain Luc à l’occasion de Make Music New York, jeudi 21 juin:
– Devant le restaurant L’Orange Bleue au 430 Broome St. de 6h à 8h
– Lors de la soirée des French Tuesdays

Le meilleur de la Fête de la musique

La fête de la musique à beau être importée de l’hexagone, rares sont les artistes français qui joueront jeudi soir.
Sylvain Luc
Si vous avez l’oreille sélective, venez écouter le guitariste de jazz Sylvain Luc, le percussionniste Jean Dumas et Hassan Hakmoun devant l’Orange Bleue au 430 Broome St entre 6h et 10h pm. Vous pourrez retrouver Sylvain Luc tout comme les artistes Antoine Bleck, Lift et Nadir& Co lors de la soirée organisée par les French Tuesdays au club Spotlight Live à Times Square.
Financial District
Les années 80 seront de retour au Castle Clinton de Battery Park avant l’apparition de Katie Arnold, chanteuse Folk (7h-9h). Rock encore et toujours au City Hall Park avec Girls on the Top de 6h à 10h.
East Village

Collins&Cataldo
La fête battra son plein dans l’East Village. Dès le début d’après-midi les groupes se succèderont à Tompkins Square Park. La soirée commence en douceur avec des artistes solos puis le folk laisse la place au Rock. A 7 h découvrez le country rock de Collins & Cataldo, le progressive rock des Shut Up junior, le Indie Rock de Food Will Win the War, le Folk Rock des Tam Lim Music ou encore le rock tout court de Noam Weinstein et Rebecca Hart.
Si vous souhaitez fêter la musique à l’ombre, un jardin ouvre ses portes pour l’occasion. Rien à voir avec le parc du Roi Soleil mais le groupe de pop Frances, promet d’animer Le Petit Versailles (de 19h à 20 h 346 E Houston St).
Les amateurs de sueurs froides goûteront sans doute aux «spooky, enchanting, operating metal» de Haunted Posse dans le Marble Cemetery rarement ouvert au public.
Des fantômes encore à Astor Place qui accueillera le groupe de « I am the Heat » de 8 h à 9 h. Les rockeurs chantent paraît-il aussi bien les fantômes que l’amour. Ils seront précédés en début de soirée par les Team Spider, une équipe éclectique de rockeurs et musiciens Folk et suivie du groupe rock Atomati.
En quête d’une pause musicale et rafraîchissante, vous apprécierez sans doute le bar lounge Otto’s Shrunken Head (538 E 14th St) Des groupes de Folk se succèdent en début d’après-midi avant de céder la place au reggae et au rock en début de soirée.
Chelsea
Les rues animées de Chelsea seront la 21ème et la 23ème. La fête commence à 17 heures au coin de la 11ème avenue et de la 21 rue avec les chansons gitanes de Mickey Western. Descendez ensuite la rue jusqu’à la 7ème avenue pour applaudir les rockeurs de Vanessa Boyd. Sur la 23ème rue David Hornbuckle interprètera des chansons pop jusqu’à 6heures et Barra Libre du Funk Rock jusqu’à 7h30.
Le Rubin Museum of Art (150 W. 17th St) est un centre névralgique de la fête. Ne manquez pas le concert du groupe russe Alash à midi, leur technique vocale est rarement entendue aux Etats-Unis.
Greenwich
Le groupe de Jazz, Lily Maase and Brian Adler Project jouera au coin de Bleecker et Thomson St bientôt supplanté à 7h par les chanteuses du group pop VanEsper.
La musique World sera à l’honneur au Washington Square Park. Toutes l’après-midi Bátuba Percussion Ensemble fait vibrer Greenwich village au son des tambours de Guinée. Autour du Park vous pourrez aussi écouter le Fandago mexicain de Semilla et le Rock de Mother’s nature song. Leur succèdent les rockeurs de Bill Popp & The Tapes.
West Village
Quelques 75 musiciens de composers collaborative interprèteront l’œuvre de Terry Riley In C entre 6h30 et 9h sur Cornelia St. Un peu de classique au milieu de tout ce rock !
La Jazz Gallery au 290 Hudson St, présente Lezlie Harrison et son trio de 5h à 7h. Mojito à 5 dollars et DJ mixant de la musique afro-cubaine avant et après le concert.
Jazz encore au Jackson square park, The Eternal Buzz Brass Band dirigé par le batteur/compositeur Geoff Man improvisera au Jackson Square Park de 6h à 8h. Leur succède le plus vieux groupe new-yorkais de Samba, le Manhattan Samba.
Midtown
De la pop à la 32nd Street et 8 eme avenue, avec David Abbinanti de 10h à 11h30. Il a reçu le prix de la meilleure chanson pop du « Songwriter Guild of America ». A la 34th Street Bob Quinlivan, le natif de Manhattan, jouera de la Folk au pied de l’Empire State Building (du matin jusqu’à 2h). A la 58th Street concert de reggae de 5h à 7h avec le groupe Amandla. Ensuite, on fait dans le classique à la 79th Street avec le groupe des Acadian Chamber Players de 6h à 9h. Ces habitués des tournées internationales joueront les plus grands morceaux classiques.
Upper West Side

New York Philarmonic
Jusqu’à 1 h pm, vous pourrez écouter Nelson Alexander and the Moirai featuring Moira T. Smith. Ils joueront de la folk en acoustique à Columbus Circle. De 1 à 2h pm, l’orchestre philharmonique de New York jouera au Lincoln Center. Un grand classique forcément. A la 97th Street, le groupe Uptown chantera A Cappella quelques standards de Jazz de 7h30 à 8h30. L’Université de Columbus ne sera pas en reste : Melissa Baricar jouera du jazz à la 116th Street de 10h à 10h30 du matin. Enfin, jusqu’à 8h30, musique expérimentale à la 112th Street.
Harlem
Jazz, bien sûr, avec le duo Kenny Butler et Nat Jones qui jouera des standards bien connus à la 122nd Street de 5h30 à 7h30 au Joseph Daniel Wilson Memorial Garden.
Du Gospel aussi (on est à Harlem, ce serait dommage de s’en priver). Ca se passera à la Saint Mary’s Manhattanville Episcopal Church à la 126 Street de 3 à 7h.
Vous pourrez écouter de la soul avec les Slam Clinic, au Harlem State Office Building Plaza de 11h à 9h.
Pour ceux qui voudraient du Hip Hop, DJ Cause à la 145th Street de 2 à 5h30. DJ Sensei Massive lui emboîtera le pas jusqu’à 9h pour le même style de musique.
Upper East Side
Jeff Epstein, chanteur du Maryland, jouera de la folk, 2 av 60 Street de 5h à 6h. Musique expérimentale avec Thoth accompagné de dance et claquette à Centrale Park à Angel Tunnel de 10h à 10h du soir. Du classique mixé à du rock, pop, et folk avec Threefitty Duo au Metropolitan Museum de 3h à 4h. On fini le tour de l’ile par de la pop au Tramway Plaza de 5 à 6h interprétée Jeff Epstein.
Brooklyn
Traversez le Brooklyn Bridge sans perdre une note de musique ! Le Shanghai String Band présente des chansons américaines classiques face à Manhattan.
Brooklyn Heights: la fête de la musique s’ouvrira à Brooklyn Heights en présence de Jack Lang avec les Quatre Saisons de Vivaldi interprétées par des musiciens de Barge Music au 209 Joralemon St à 12h 30.
Williamsburg
Les concerts pulluleront à Williamsburg. Mobile Oxygen Unit jouera du jazz dans les rues du quartier entre 18h et 20h Au coin de Roebliong St et Metropolitan avenue, Arsenic Free Music présente 9 concerts de Rock entre 17h et 22h. Le groupe expérimental Zimena Garncia and the cave, improvisera, dansera et projetera des films de 16h à 20 h au 58 Grand St. Les groupes de reggae Subatomic Sound System et Meta and the Cornerstones se succèderont au 202 Bedford Avenue jusqu’à 20h.
Prospect Heights : la soul de Baby Monro de 8heures à10 heures à Prospect Heights sur Flatbush Ave entre Prospect Place et Saint Marks Avenue.
Bedford Stuyvesant : de la soul avec Blake Amos à Putnam Ave de 8h à 8h45, puis de la pop avec Boggie de 4h30 à 4h50. Pour ceux qui aiment le reggae il y aura entre autre Ras I, 1110 Fulton Street et Putnam av de 6h30 à 7h10. Puis des musiques du Monde, de Tanzanie, du Cameroun, des aborigènes d’Australie avec un message écolo à la clef. Tout ça interprété par les SIREN à Fulton Street de 8h à 10h.
Greenpoint: du Hip hop par le groupe Cold Hands Collective de 3h à 8h au Schmook s Pizza, 86 Nassau Ave
Coney Island : du rock avec Craig Chin et leur chanson parlant de hot dog de 8pm à 10pm à Boardwalk.
Du rock toujours a Clinton hill par I Crisis avec dance et musique, de 7h à 10h, dans le commmunity garden de Washington ave
A l’aquarium à Boardwalk de 5 à 7h du Jazz pour finir avec le NYPD jazz Band
Fort Greene: Hip hop avec Kumble theater qui présente plusieurs artistes pour leur spectacle « hip hop not hip slop », université plaza de 5 à 8h.
Dumbo: on aura droit au 4 Hip Hop Heads, de 7h à 10h à Water Street et Main Street.
Park slope: musique expérimentale et électronique 461 Third av jusqu’à 9h et Love Button, un groupe de rock, qui se produira 5 av et 3 street de 5h30 à 9h30.
Le programme complet
Le site de Make Music New York

Politique et vieilles dentelles

Ségolène Royal et François Hollande sont séparés. Ils « ont utilisé les medias français lundi pour présenter (la séparation) chacun à sa façon », raconte le New York Times. « Dans le style politique français traditionnel, François Hollande en a fait une affaire privée », alors que «Mme Royal s’est dépeinte comme une femme traitée avec mépris qui a eu besoin de reprendre sa vie en main», observe Elaine Sciolino qui note encore qu’ «aucun des deux n’a dit quand ils s’étaient séparés» et que l’état de leur non-couple était un secret de polichinelle.
En tout cas, rien de surprenant à en croire James Traub. Dans le New York Times magazine, le journaliste s’étonne de «la normalité anormale» du couple qui occupe actuellement la Maison Blanche, George et Laura Bush, alors que les vies personnelles des gens au pouvoir sont ailleurs plus complexes. «Les récentes élections présidentielles en France ont vu s’affronter un homme que sa femme avait abandonné pour une liaison contre une femme qui n’avait pas épousé le père de ses enfants». Ruptures, divorces, ex, conjoints professionnellement accomplis, aucun des nouveaux candidats à la présidentielle de 2008 ne correspond au modèle de normalité des Bush, apprécie t-il avant d’ajouter dans une parenthèse «et peut-être heureusement, aucun non plus au modèle de Nicolas et Cécilia Sarkozy ».
A part ça, au G8, observe le New York Times, Nicolas Sarkozy avait l’air «confiant, même fiérot, dans ses rencontres avec d’autres chefs d’Etat, faisant la leçon au Premier ministre sortant Tony Blair sur les raisons de sa baisse de popularité ou devisant avec le président Bush sur la prochaine élection présidentielle de 2008 aux Etats-Unis».
Son parti a emporté une «solide victoire» aux législatives, même si elle n’était pas aussi forte que prévue..
Contrairement aux prédictions, les socialistes ont fini par gagner des sièges, note le Washington Post
«boostés par les inquiétudes (qu’inspiraient) les efforts de réforme de Sarkozy» et par «un faible taux de participation des électeurs de Sarkozy anticipant de balayer l’Assemblée».
Revenons au New York Times, sa correspondante souligne pour ses lecteurs que «le parlement français, composé de l’Assemblée nationale et d’un Sénat essentiellement symbolique, ne bénéficie pas de la même autorité que le Congrès américain pour servir de contrepoids à la présidence».
Etonannte métaphore dans le Los Angeles Times. Le journaliste Dan Neil compare les 24 heures du Mans à la série « 24 heures Chrono » : «Audi c’est Jack Bauer qui essaie de protéger son pays des insurgés, qui cette année, étaient l’équipe européenne Peugeot. Ils sont, évidemment, français. Je ne crois pas que j’ai besoin d’en dire plus». Développements : «Jack Bauer utilise les dernières technologies pour battre les méchants. Pour audi, c’est le moteur turbo diesel du futur. Mais comme dans chaque épisode de 24, les méchants ont mis la main sur les technologies clés… ». Pour les amateurs, la suite dans le L.A Times

Plaisir des yeux

« Venir jouer à New York, j’y pensais depuis longtemps, mais seulement en rêve ».
Un peu ému mais surtout très impatient. A 48 ans, Alain Buttingier va venir pour la première fois à New-York interpréter un de ses spectacles. Une programmation qui doit tout au hasard de la vie. « Un ami que je n’avais pas vu depuis 15 ans m’a contacté il y a quelques semaines.

Il souhaitait que je vienne jouer dans son café-concert. C’est le genre de proposition qu’on ne refuse pas
» raconte le comédien. Son spectacle, « western solo », singe les vieux westerns spaghettis et autres clichés du Far West. « J’ai hâte de voir la réaction des New-Yorkais car c’est leur culture que je parodie, mais je ne me fais pas trop de souci » s’amuse l’humoriste. Ce sont plutôt des problèmes d‘ordre techniques qui le préoccupent. « J‘ai besoin d’une salle calme car mon spectacle est entièrement visuel. Or je ne sais pas quelles sont les habitudes New-Yorkaises en la matière ».
Avec « western solo », Alain Buttigier remet le mime au goût du jour. Durant plus d’une heure, il incarne une série de personnages, allant du shérif aux Indiens, en passant par l‘interprétation d’objet comme le révolver. «Mon spectacle c’est en quelque sorte un film muet avec en prime de la musique et des sous-titres en anglais qui apparaissent grâce à un rétroprojecteur» explique le comédien.
Un humour international
Pour ce Parisien, admiratif des Devos et autre Coluche, « Western solo » était un pari osé. « Même si j’étais timide, j’ai toujours voulu monter sur les planches. Pourtant je ne pensais pas que je me lancerais un jour dans le mime » avoue le comédien. « C’est grâce au concours de mes amis que ce spectacle a vu le jour. Nous l’avons co-écrit à trois en 1990. Ca nous a demandé un an de travail ».
Pari gagné avec, à la clef, plusieurs représentations au festival d’Avignon en 1994, une tournée en France et une moisson de prix récolté. De cette époque, Alain Buttigier, se rappelle les « fabuleux moments » à jouer dans la France entière mais aussi les moments de « galères » comme ce passage au festival de Montreuil où « il a fallu jouer à minuit devant des spectateurs endormis ». Avec le succès, l’ambition arrive aussi. Celle de faire rire en dehors des frontières hexagonales. En 1996, Alain Buttigier entame une tournée à l’étranger riche en émotion. « J’ai joué dans plusieurs pays francophones africains. C’était passionnant mais un peu délicat car ils n’avaient pas de culture western. Du coup, ils n’ont pas trop accroché ». L’Europe lui a réservé un accueil plus favorable. « Que ce soit à Edimburg, à Londres ou en Allemagne, les gens riaient beaucoup. C’est ça qui m’a plu : savoir que l’humour dépasse les frontières et que je peux faire rire d’autre nationalités ».
Et maintenant, il parle
L’étiquette de mime a pourtant était dur à porter pour le comédien car trop restrictive. « Une fois que l’on est mime, les gens pensent que l’on ne peut rien faire d’autre. Je me suis donc mis à parler pour ne pas rester trop underground ». C’est de ce constat qu’est né « Gourou » en 1997. Un spectacle « transitoire » fait de mimes mais aussi de textes. Alain Buttigier y incarne, avec dérision, un gourou bourré d’incertitudes. « Ca n’a pas était facile car je n’avais pas de références mais j’aime me questionner sur la condition humaine en général ».
C’est alors tout naturellement que son troisième spectacle « Alain Buttigier show » a vu le jour en 2002. « Je parle d’un homme qui ne souhaite pas faire un deuxième enfant à sa femme. La, c’est vraiment autobiographique. J’aime parler de l’affect et de la vie privée car c’est ce qui touche les gens». Un spectacle fait uniquement de textes mais aussi de mimiques dont le comédien raffole. « Je me sens plus libre dans un spectacle parlé. Pourtant, je ne peux pas oublier complètement le mime, c’est ma matière première ». Alain Buttigier interprétera une partie de ce dernier spectacle à Brooklyn. Et en anglais dans le texte.
Prof de théâtre à ses heures perdues, il est devenu à son tour élève en apprenant la langue de Shakespeare depuis quelques semaines. Le comédien compte d’ailleurs bien mettre à profit sa tournée dans la Big Apple. « Je vais emmener quelques DVD de mes spectacles. On ne sait jamais, si je tombe sur un producteur intéressé ». Une version western du rêve américain en quelque sorte.
258 wythe avenue New-York, Brooklyn
Tel: 7182186934
Dates: les 26 27 28 29 30 juin
8 PM
Free admission