Accueil Blog Page 1872

Zipcar… et les autres

Une voiture à Manhattan ? Et pourquoi pas un yacht dans le Sahara. Non, non et non : notre île préférée est un cauchemar d’automobiliste. A moins que vous aimiez payer 300 dollars de parking par mois, des PV pour stationnement illégal à la moindre infraction à une règle dictée par des panneaux incompréhensibles ou encore jouer au stock car avec des chauffeurs de taxi formés dans les faubourgs de Karachi, n’y pensez même pas.
Mais puisqu’il faut bien, tout de même, de temps en temps franchir ponts et tunnels pour aller prendre l’air de la mer ou voir les feuilles tomber dans les Catskills (ou faire une descente chez Ikéa), viendra forcément le temps de louer une voiture. Tous les grands loueurs sont abondamment représentés à New York évidemment. Et tous y pratiquent des prix très nettement supérieurs à ceux du reste du pays. Une solution, qui ne vaut que pour les locations d’au moins une semaine, est d’aller hors de Manhattan, notamment dans le New Jersey, pour louer son bolide.
Mais il y a mieux. Il y a Zipcar. Le principe : un abonnement vous donne droit à disposer d’une voiture pour deux heures ou (de 8,5 dollars de l’heure à 12,5 dollars de l’heure), que vous trouverez dans un parking près de chez vous. A priori, le concept ressemble au cauchemar de tout Américain qui se respecte : partager sa voiture ! Mais ici c’est New York, et le « car sharing » est à la mode. Fondée en 2000 par Robin Chase, un diplômé du MIT (Massachusetts Institute of Technology) inspiré par des expériences pionnières européennes, Zipcar est maintenant présente dans une dizaine de villes américaines.
Le prix est imbattable (il comprend carburant et assurance), très pratique (on réserve sur internet et on prend la voiture pré stationnée dans des dizaines de parkings à travers la ville. Seule contrainte : s’inscrire à l’avance pour recevoir la carte Zipcar. Il faut pour cela ne pas avoir eu plus de deux « incidents » (accident ou PV) dans les 3 ans. Si vous avez un permis américain, dans la plupart des cas, la société fera la vérification pour vous. Si vous avez encore un permis français (rappel : en principe, il est obligatoire de disposer d’un permis de l’Etat de New York si vous y résidez depuis plus de 3 mois), il faudra demander un extrait de casier judiciaire. C’est possible par internet depuis peu. Le site de Zipcar http://www.zipcar.com/apply/foreign-drivers vous indique la marche à suivre. Vous recevrez rapidement le document posté gracieusement par l’administration française.
Où louer ?
Outre les marques connues (Avis, Hertz, National, Enterprise, Dollar, Alamo, Thriffty et donc, Zipcar www.zipcar.com), le site internet Orbitz permet de disposer de comparaisons tarifaires entre chacun d’entre eux.
Pour un Hummer ou une Porsche : Action Car rental.

Le moins cher : Liberty Car rental. Dans l’East village, l’un des loueurs les moins chers de NY, mais ça se sait. Réserver –très- longtemps à l’avance.
Tuyaux
1.Réserver : la plupart des week-ends d’été sont sold-out longtemps à l’avance. Une astuce : réserver systématiquement à l’avance avant de connaître vos projets. Les grands loueurs ne demandent aucun acompte à la réservation et acceptent les annulations sans pénalités.
2. Attention aux « upgrades » : au comptoir on vous proposera presque toujours de monter en gamme pour « quelques dollars ». Cela finit toujours par être plus que « quelques » dollars et surtout, si la catégorie que vous aviez réservée n’est plus disponible, le loueur a l’obligation de vous donner une catégorie supérieure pour le même prix.
3. Retour : il faut que la station soit ouverte pour pouvoir rendre la voiture. Chez Avis et Hertz, une voiture louée à Manhattan peut être rendue dans n’importe quelle station de Manhattan. Plusieurs sont ouvertes 24h/24.
4. Assurances : vous pouvez ne pas la prendre mais assurez-vous qu’un de vos contrats (carte de crédit, assurance maison, celle de votre propre voiture,etc.) vous couvre correctement pour la location.

Les clefs du VIE

0

Le volontariat international en entreprise (VIE) a été mis sur pied en 2000 par l’État pour prendre le relais de la Coopération du service national en entreprise. Formulé pour faire face aux défis d’une économie mondialisée, le VIE permet à une entreprise d’intégrer au sein de ses effectifs un jeune de 18 à 28 ans pour une mission professionnelle à l’étranger de 6 à 24 mois. Une véritable «solution gagnant-gagnant», selon Christine Lagarde ministre délégué au commerce extérieur.
Aujourd’hui un peu moins de 5000 volontaires sont en poste à travers le monde pour le compte de 1200 sociétés, dont 60 % de petites et moyennes entreprises (PME). Les États-Unis viennent toujours au premier rang des pays d’affectation des jeunes. Le dragon chinois devrait cependant lui ravir cette place en 2007, la Chine réalisera alors le doublé, puisqu’elle occupe déjà la première place des pays destinations retenus par les entreprises. Depuis le lancement du VIE en 2001, plus de 12000 jeunes diplômés d’école de commerce, ingénieurs, etc. sont partis en mission.
Ce succès en annonce d’autres pour l’économie française, selon Christine Ilacqua, chef du département VIE et du Centre d’information sur le volontariat international (CIVI) chez Ubifrance. «Il y a une relation claire entre le nombre d’expatriés présents dans un pays et les exportations faites vers ce même pays. Par exemple, plus il y a de Français à l’étranger, plus nous y exportons. La France compte un certain retard sur ce plan par rapport à ses voisins européens et a moins de ses ressortissants à l’étranger que l’Allemagne. Le VIE collabore à combler ce retard et assure une présence sur le terrain.»
Un parcours fléché
Le mode d’emploi du volontariat international en entreprise (VIE) se veut le plus simple possible, mais est soumis à quelques spécificités locales selon les pays hôtes. Un départ vers les États-Unis n’est d’ailleurs pas exempt de petits détails à examiner avec soin. Le visa J-1 Trainee accordé aux volontaires est limité à 18 mois pour toute la vie d’un individu, ce qui sous-entend que la mission ne peut pas excéder cette échéance, mais que si le candidat a déjà fait un stage aux États-Unis sous ce visa, la durée de ce précédent séjour viendra grignoter sur cette nouvelle expérience. Le J-1 Trainee repose sur une loi faisant la promotion des échanges culturels et de la formation, deux dimensions que ne devra pas ignorer la mission. Aucun VIE ne se fait aux États-Unis par exemple si la structure d’accueil ne compte pas de citoyens américains.
UbiFrance, ou l’Agence française pour le développement international des entreprises, accompagne les partis impliqués dans toutes les étapes du projet avec une souplesse exemplaire en France. UbiFrance prend en charge pour l’entreprise la gestion de tous les aspects administratifs du volontariat. L’agence peut fournir de l’assistance au moment du recrutement en opérant une présélection ou accueillir dans ses bureaux l’entreprise pour que s’y déroule l’entretien d’embauche. Elle s’occupe aussi de fournir la protection sociale des volontaires qui profitent du statut public. Le volontaire est de ce fait salarié d’UbiFrance, il ne vient donc pas gonfler la masse salariale de l’entreprise-hôte et ne figure pas non plus sur le décompte de ses effectifs.
Un barème a été fixé selon la taille de l’entreprise et selon la zone où est envoyé le volontaire pour déterminer la somme demandée pour pouvoir accueillir un VIE. Pour New York, le coût s’élève à 3047 euros par mois pour une entreprise dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 50 à 200 millions d’euros, le barème est de 3147 euros et pour une entreprise dont le chiffre d’affaires dépasse les 200 millions d’euros, 3247 euros. Ces montants sont sujets à des révisions régulières et varient même d’une ville américaine à une autre. Ils englobent tous les dépenses engagées pour le VIE, les indemnités du volontaire, les frais de gestions et la protection sociale.
UbiFrance va encore plus loin pour les PME incapables de s’offrir toutes seules un volontaire. L’agence peut aussi aider à trouver un partenaire avec qui partager le temps de travail d’un volontaire et ainsi les frais liés au projet..
Un espace dédié au VIE sur le site internet d’UbiFrance détaille toutes les étapes à suivre pour profiter de ce dispositif. Le réservoir des candidats prêts pour l’aventure est même disponible en ligne avec un accès à leur curriculum vitae.
Le ticket pour l’aventure pour les candidats se trouve aussi en ligne. Le CIVI donne sur son site toute l’information sur le VIE, et permet d’y afficher son curriculum vitae pour que des entreprises en recherche de candidats le consulte et inversement de consulter des offres soumises par des entreprises.
VOIR: Des places de plus en plus disputées
VOIR: Convertir en contrat local, terrain glissant
VOIR: Témoignage: Thomas, 25 ans, chez Ackermann Remy Pannier, New York

Convertir en contrat local, un terrain glissant

0

Au moment de terminer un VIE, les volontaires convertissent dans une vaste majorité par leur stage en embauche. Mais si UbiFrance leur a offert un encadrement douillet tout au long du VIE, ils se retrouvent tout à coup livrés à eux-mêmes. L’atterrissage se passe généralement sans heurt, le désormais candidat à l’embauche est connu de l’entreprise qui a eu le temps de l’intégrer et qui en connaît la valeur. Le parachute n’est cependant le même pour tous et mieux vaut se préparer avant d’engager les négociations avec l’entreprise, surtout si l’on entend rester à l’étranger.
D’anciens volontaires sont joignables par le biais du réseau créé par le CIVI. Leurs conseils peuvent déjà servir de base de réflexion et mettre en garde contre certains risques. Un ancien volontaire, qui préfère garder l’anonymat, trace ainsi quatre scénarios possibles à l’embauche à l’étranger après VIE.
«Dans le meilleur des cas, vous êtes engagé par l’entreprise à titre d’expatriés avec un contrat français. Vous continuez de cotiser à la sécu en France, vous commencez à cumuler des années d’ancienneté dans l’entreprise et vous cotisez à la sécu et pour votre retraite. C’est plutôt rare, parce que vous coûtez cher. Ceux qui ont réussi à arracher ce type de contrat sont encouragés à ne pas trop s’en vanter.
«Ou alors, vous êtes engagé en contrat français, mais en sous-traitance pas une boîte de portage. Pour le salaire, c’est souvent plus intéressant que d’être en CDI dans l’entreprise, mais vous ne gagnerez pas en ancienneté comme vous êtes en externe. Par contre, vous cotisez toujours au système de protection sociale français.
«Troisième possibilité, on vous offre un contrat local. Il y a souvent une baisse de salaire à escompter par rapport à ce que vous gagniez comme VIE. Vous êtes alors mis sur un pied d’égalité avec les candidats locaux. Une entreprise française vous proposera tout de même un ajustement, un salaire un peu mieux que ce gagne un local, peut-être des vacances plus longues et un billet d’avion pour la France par année. Vous êtes exposé aux lois du travail local, parfois pleines de précarité.
«Finalement, on vous engage par voie d’un sous-traitant local, la pire situation de toutes. Vous ne faites plus parti des effectifs de l’entreprise et vous êtes exposé à tous les risques.»
L’embauche en contrat local n’est cependant pas un risque absolu. Tout dépend du cadre légal et aussi des conditions offertes. Sur un marché de l’emploi aussi dynamique qu’il l’est aux États-Unis, il est aussi possible qu’un concurrent vous ait remarqué et vous fasse des yeux doux…
VOIR: Les clefs du VIE
VOIR: Des places de plus en plus disputées
VOIR: Témoignage: Thomas, 25 ans, chez Ackermann Remy Pannier, New York

La guerre de l'anglais a commencé

0

A New York, les instructions des machines automatiques du métro sont disponibles en neuf langues, y compris en grec ou en coréen. Les bulletins de vote aux Etats-Unis sont traduits en vingt-huit langues, et l’examen du permis de conduire en quarante-trois. Selon les derniers chiffres du recensement, les Américains parlent 322 langages.
Mais le multi-culturalisme américain n’a pas que des amis. La puissance de l’espagnole, notamment, fait peur et certains éprouvent le besoin de protéger l’anglais qui, pensent-ils, est menacé. Depuis un an, plusieurs états et villes ont voté des lois qui en font la langue officielle.
La Pennsylvanie, le Michigan et le Delaware, ainsi que plusieurs villes, ont décidé que toutes les démarches administratives et les cérémonies devaient s’effectuer en anglais. Les documents officiels administratifs doivent être rédigé en anglais, sans obligation de traduction. Selon les sondages, 80% des Américains sont pour faire de l’anglais la langue officielle du pays. Le Sénat penche dans la même direction, mais plus prudemment. Dans le cadre de la loi sur l’immigration, il a adopté en mai dernier une mesure faisant de l’anglais la langue « nationale », afin de la « préserver et le renforcer ».
Le sujet mobilise au-delà des clivages traditionnels. Selon les défenseurs de ces mesures, une langue officielle constitue un dénominateur commun et unifie la société. Inciter les immigrants à parler anglais leur donne aussi plus de chances d’accéder à l’American Dream et de participer à la société. « C’est un moyen d’américaniser les immigrants » explique Rob Toonkel, représentant de l’association U.S-English qui milite pour faire de l’anglais la langue officielle au niveau national. Elle s’inquiète du gaspillage de l’argent consacré à la traduction des documents et du danger que représentent les conducteurs qui ne comprennent pas les panneaux sans dessins.
Selon les chiffres du recensement, plus de 15% des Américains ne parlent pas anglais chez eux. Les opposants à ces lois dénoncent des mesures discriminatoires à l’encontre les hispaniques. Pour Donna Lieberman, de l’Association des Libertés Civiques, elles sont « contre-productives et hypocrites pour un pays construit sur le melting-pot ». Les Etats-Unis, en tant que nation d’immigrants, se doivent de respecter les différentes cultures et langues. Imposer l’anglais revient à empêcher les immigrants d’accéder au travail, aux soins médicaux ou à l’éducation.
Mais les principaux intéressés, les immigrés, semblent d’un avis contraire. Selon un sondage publié le 5 décembre par Zogbi International, plus des trois quarts des immigrants vivant aux Etats-Unis sont favorables à l’adoption de l’anglais comme langue officielle.
A ce jour, vingt-sept Etats américains ont adopté l’anglais comme langue officielle. Dans le monde, les Etats-Unis sont une exception: 92 % des pays de la planète ont une (ou plusieurs) langue officielle.

Orly redécouvre l'Amérique

Tout business class… sauf le prix. Le nouvelle compagnie aérienne veut séduire les amateurs de confort soucieux de leurs dépenses. Les patrons de la compagnie ont même trouvé un nom pour leurs futurs clients: «Paryorkers». Pour le nom de leur service, ils ont fait beaucoup moins original: “l’Avion”! Le nom a été préféré à celui d’Elysair (qui demeure le nom officiel de la compagnie) après des études marketing qui ont montré qu’il était le préféré des consommateurs. Pour le marché américain, le nom a aussi l’avantage de jouer sur la “french touch”, explique Marc Rochet, le patron de la compagnie.
Vétéran du transport aérien français, Marc Rochet (ancien patron d’Air Liberté) revient en force en srufant sur une mode venue de Londres : le « 100 % business class ». Deux compagnies (Max Jet et Eos) assurent déjà entre Londres et New York un service exclusivement classe affaire. Une troisième, SilverJet devrait se lancer sur le même parcours également en décembre. Objectif pour tous : offrir un service équivalent, ou supérieur, aux classes affaires des grandes compagnies, pour un prix inférieur.
L’avion qu’Elysair s’apprête à faire voler entre Paris et New York, un 757-200, n’aura que
Marc Rochet, Directeur général d'Elysair, en compagnie de deux hôtesses.
90 sièges, au lieu de 200 en configuration normale. La fourchette de prix est comprise entre 1600 euros et 3000 euros alle-retour (de 2100 à 4000 dollars environ), « soit deux fois moins que les business classes actuelles qui vont de 3200 à 6500 euros », assure Marc Rochet.
Mais autant que sur le service, les fondateurs d’Elysair comptent sur une autre caractéristique pour s’imposer : leur avion s’envolera d’Orly et non de Roissy d’où partent désormais tous les vols des grands compagnies. La proximité de Paris, ainsi que l’encombrement inférieur de l’aérogare comme des pistes, doivent séduire les hommes d’affaires. Outre-atlantique, l’avion atterrira non pas à JFK mais à Newark, notamment pour faire baisser les coûts.
Rochet estime à « 900 à 1000 par jour » le marché potentiel de son service qui offrira dans un premier temps six vols par semaine. Les investisseurs, parmi lesquels le groupe Rothschild, ont mis sur la table 25 millions d’euros. Ils espèrent atteindre l’équilibre d’ici 18 à 24 mois.
Les réservations sont ouvertes dès maintenant pour un départ de Paris. Pour acheter son billet aux Etats-Unis, il faudra patienter encore, le temps pour la compagnie d’obtenir les autorisations définitives d’utiliser Newark.
SITE DE LA COMPAGNIE: www.lavion.com

L'ennemi américain

0

Le cerne bistre, l’œil naturellement mi-clos, Dominique Strauss-Kahn balade sa carcasse, en ce jour de septembre, dans les rues de New York. Invité au sommet de Bill Clinton sur les grands défis mondiaux, le candidat à l’investiture socialiste profite d’un petit instant de répit pour se recueillir à Ground Zero et serrer la pogne du premier chaland venu. « In english », il martèle aux curieux qui l’entourent qu’il est le seul Français parmi les politiques invités. Soudain, ce qui devait arriver arriva : sortie de nulle part, une dame s’approche de lui, lui pose la main sur l’épaule et lâche une sentence qui sonne à son oreille comme un requiem : « Il est très bien, il est proaméricain et il est très libéral ! » Le socialiste, dont la gêne n’a d’égale que l’enthousiasme du journaliste de France 2 à saisir la scène, tourne les talons… Blême ! Pourtant, ce « très libéral », dans la bouche d’un Américain, signifie « très à gauche ». Quant au « proaméricain », il confortera chez certains l’idée que se cache en DSK un « atlantiste » convaincu. Le mal est fait…
La critique des Etats-Unis reste, pour les candidats à l’investiture, le meilleur moyen -et le plus facile-, de caresser le « camarade » dans le sens du bulletin de vote. Ainsi, au cours du dernier débat des primaires portant sur les questions internationales, tous trois ont entonné la même rengaine : en substance, « c’est la faute des Etats-Unis ! ». Seulement, à la lumière de leur vie, et de leur programme, il est aisé de relever quelques contradictions. « Je suis venu aux Etats-Unis à 15 ans », confiait DSK en marge de sa visite à New York. Le député du Val d’Oise, agrégé d’économie, y enseigna même la littérature à Stamford (Californie)… Un de ses proches collaborateurs assure qu’« il adore s’y rendre en vacances ». De même qu’il encourage David, le fils de sa compagne Anne Sinclair, actuellement en master of public affairs à Columbia, à poursuivre ses études outre-Atlantique. S’inspirant du système américain, l’ancien ministre des Finances de Jospin s’est dit récemment favorable à « une concurrence entre les universités ». Une proposition aussitôt dénoncée par le plus hostile des candidats socialistes à la politique économique et sociale américaine, Laurent Fabius. L’ancien Premier ministre connaît lui aussi très bien le pays, pour y avoir été à plusieurs reprises « visiting professor », notamment à l’université de Chicago.
Est-ce donc ces virées enseignantes qui ont forgé son supposé anti-américanisme ? « Je suis un anti-antiaméricain. Si l’arrogance et l’unilatéralisme m’insupportent, je ne les confonds pas avec le peuple américain », jure-t-il. Pour preuve : son fils, Victor, 24 ans, sort (comme David !) de l’université de Columbia. Et à l’entendre parler de Chicago, « la plus américaine des villes », de ses habitants, de son lac, de sa rivière, de son Institut d’art …nul doute qu’il dit vrai. En y apportant toutefois un bémol : « On meurt de froid en hiver (…) certains quartiers sont dévastés par la misère ».
Pour Ségolène Royal, il est difficile de trouver trace d’un déplacement aux Etats-Unis. Pour d’obscures raisons, une rencontre prévue avec Hillary Clinton l’année dernière a été annulée. La coqueluche des sondages semble toutefois attirer l’attention des médias américains : CNN lui a consacré un long portrait, ainsi que le New York Times. L’hebdomadaire Time lui a dédié la couverture de son édition européenne avec en titre : « celle qui secoue la France ». Visiblement, le magazine vote « Ségo » et ne se gêne pas pour critiquer ses rivaux « mâles et gris » au sein du PS.
En matière politique, les principes de Ségolène Royal notamment sur l’éducation, laissent apparaître des questions posées hier par Bill Clinton : sur l’apprentissage de la lecture, la responsabilité des professeurs, le niveau de savoir minimum, le droit des parents à choisir l’établissement de leurs enfants… Royal revendique volontiers une proximité idéologique avec les Clinton. N’avait-elle pas fait appel à l’ancien locataire de la Maison blanche pour régler le récent conflit Israélo-libanais ? Concernant les camps d’encadrement militaire chers à la socialiste, beaucoup y ont vu un ersatz des « boot-camps » développés aux Etats-Unis à la fin des années 80.
« Les relations franco-américaines ne consisteront pas à aller s’agenouiller devant Georges Bush. L’alliance est une chose, l’alignement en est une autre », dit-elle. Confidence d’un fidèle « royaliste » : « Ségolène Royal et Hillary Clinton se succédant à la tribune de l’ONU, ça aurait de la gueule ! »

De l'art dans la vitrine

0

L’œil était dans la vitrine et regardait le pékin… La vitrine de Noël du navire amiral Louis Vuitton n’a pas grand-chose à voir avec Noël –ni avec une vitrine. Mais tout avec l’art contemporain. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas un sac, pas un vêtement. Pas un père Noël non plus… Louis Vuitton a choisi de confier ses vitrines –à New York mais aussi dans les 350 boutiques du monde entier- à Olafur Eliasson. Ce Danois, qui vit à Berlin, est à 39 ans, une des stars de l’art contemporain. Ses œuvres sont –déjà- au Guggenheim, au Museum of Contemporary art de Los Angeles, à la Tate de Londres, à Rotterdam, à Tokyo, à Houston…

Louis Vuitton n’en est pas à sa première collaboration avec un artiste (Takashi Murakami, Bob Wilson, Philippe Starck…). « Mais cette fois le pari est plus risqué, dit Yves Carcelle, le PDG de Vuitton. Nous n’aurons pas un seul produit dans aucune des vitrines de Noël dans le monde. Seulement les œuvres crées spécialement par Olafur ».
Eye see you, l’installation imaginée par Eliasson, est une grande lampe en forme d’œil, projetant une lumière jaune monochrome.
A New York pour le lancement de l’opération, Olafur Eliasson est arrivé en taxi devant le magasin. « J’en ai profité pour demander au chauffeur ce qu’il pensait des vitrine ». Réponse : « That’s New York, man… ». Effacé, en jeans et chemise blanche, l’artiste est au milieu des portes manteaux de Vuitton quand il nous explique son travail. « Les lampes sont faites à partir des ‘sun cookers’ qu’on utilise dans le tiers-monde pour faire la cuisine ». Créer une œuvre pour une vitrine lui a permis, explique-t-il, « d’explorer ce rapport entre l’intérieur et l’extérieur. Quand vous regardez dans une vitrine, il y a toujours votre image qui se reflète ; vous regardez à travers votre image ». De nuit notamment, en projetant sa lumière sur le trottoir, d’où le passant l’observe, l’œuvre « crée comme une scène sur le trottoir ».
Olafur Eliasson n’en est pas à sa première collaboration avec Vuitton. L’an dernier, il a créé l’ascenseur du nouveau magasin des Champs-Élysées, un « trou noir », « chambre d’entropie visuelle » dit-il, qui isole le passager du monde extérieur. Mais cette fois, les « yeux » d’Olafur seront vus par des millions de personnes qui passent sur un des trottoirs les plus fréquentés du monde. Et ils bénéficieront en outre à d’autres : les droits de l’artiste sont reversés à la fondation, 121Ethiopia, qu’il a créée avec son épouse Marianne Krogh Jensen, pour aider des orphelinats en Ethiopie, pays d’où vient leur fils adoptif, Zakaria, 3 ans, ainsi qu’une petite fille de 5 mois, dont la procédure d’adoption est en cours. « Lier cet endroit (le magasin Louis Vuitton), une des emplacements commerciaux les plus chers du monde, avec un autre endroit où le dénuement est total est crucial pour moi ».
Après Noël, les œuvres exposées partout dans le monde seront détruites, à l’exception d’une poignée vendue au bénéfice de la fondation. Restera une sculpture, « You see me », variation sur le même thème que les installations des vitrines, installée de manière permanente à l’intérieur du magasin de la Cinquième avenue. Et l’an prochain, on pourra voir au Moma beaucoup plus d’œuvres de l’artiste avec une exposition itinérante, organisée par le San Francisco Museum of Modern Art, qui présentera un tour d’horizon de l’œuvre de l’artiste, avec une annexe à PS.1, dans le Queens.
A voir : Louis Vuitton, 57th street and 5th avenue. PLAN

Les femmes d'Annie

0

Annie Leibovitz vit dans un monde de femmes. Il y a sa mère et ses trois filles Sarah, Susan et Samuelle. Mais il y a surtout celle qui a motivé cette exposition : la critique de photo Susan Sontag, l’amour de sa vie, morte du cancer en 2004. « C’est comme si elle était debout derrière moi, à me dire ce qu’elle aimerait voir », écrit la photographe.
Annie Leibovitz aime les femmes et ça se voit. Pour elle, Uma Thurman, pieds nus dans une robe noire, lance un regard de défi. Cindy Crawford incarne Eve, un serpent autour de ses épaules. Sur fond noir ou sous les feux de la rampe, les muses de Leibovitz transmettent toujours une sensualité inouïe. Rappelez-vous Demi Moore nue, enceinte jusqu’au cou, en couverture de Vanity Fair. Là aussi, c’était Annie Leibovitz.
Avec les hommes, il n’y a pas cette étincelle. Les généraux sont engoncés dans leurs costumes parés de médailles. Al Pacino et Robert de Niro en noir et blanc, le regard stoïque. Brad Pitt, pitoyable, effondré sur le lit d’un motel. Johny Depp, encore habillé, est affalé sur le corps dénudé, absolument sublime de Kate Moss.
La place que l’exposition actuelle accorde à la vie privée de la photographe est surprenante pour le visiteur. La plus grande salle est occupée par une demi douzaine de paysages en noir et blanc gigantesques. Des souvenirs des voyages effectués avec Susan. Les clichés familiaux se glissent ici et là, des vacances à la plage avec ses parents, les dernières heures de vie de son père, mort chez lui à 91 ans…
Annie Leibovitz a voulu ce dialogue. Deux grands panneaux de liège se font face. L’un est consacré à sa vie privée, l’autre à ses parutions dans les magazines. « Il n’y a qu’une vie, explique-t-elle, et mes photos personnelles et les travaux qu’on m’a commandés en font tous partie ».
Seul regret, l’artiste n’explique pas ses choix. Les rares anecdotes qui accompagnent les photos les plus importantes sont un vrai bonheur. Que ce soit pour découvrir ces références de la photo people ou pour le plaisir de les revoir, le déplacement jusqu’à l’exposition vaut décidément la peine.
Annie Leibovitz: A Photographer’s Life, 1990–2005
Du 20 octobre 2006 au 21 janvier 2007, avant une tournée internationale, notamment à la Maison Européenne de la Photographie à Paris.
Brooklyn Museum
200 Eastern Parkway, Brooklyn, New York 11238-6052
Tél.: (718) 638-5000
Du mercredi au vendredi : 10h-17h ; samedi et dimanche 11h-18h.
PLAN
Métro : lignes 2 et 3, arrêt « Eastern Parkway/Brooklyn Museum ».
Entrée : 8$, tarif réduit 4$, gratuit en dessous de 12 ans.

Politiciens volages, vins français et cigarettes qui font maigrir

0

Le New York Times estime « aussi absurde que cynique » que l’assemblée nationale française ait voté l’interdiction de nier le génocide arménien. Les Turcs doivent confronter leur passé, « mais cela n’excuse pas la façon dont les politiciens français essaient d’exploiter les sentiments anti-turcs pour flatter le large électorat arménien. »
Les périodes de l’histoire de France qui suscitent le plus d’intérêt sont la révolution et « les années sombres » de 1940-1944, observe le Christian Science Monitor dans une critique de « Bad Faith , une biographie par Carmen Callil de Louis Darquier de Pellepoix, commissaire aux questions juives sous le régime de Vichy. « Les lecteurs de l’histoire de la seconde guerre mondiale sont familiers de la machine nazie inhumaine à la froide efficacité » écrit Atlantic Monthly. « Mais dans Bad Faith on découvre des fonctionnaires ineptes et paresseux, complices et traîtres, et qui parfois n’arrivent pas à plaire à leurs supérieurs nazis à cause de leur médiocre travail pour débarrasser la France de sa population juive. » La critique du New York Times est élogieuse, à un hic près. « La seule note incongrue du livre tient à trois phrases rajoutées en dernière minute d’analogie entre les événements décrits et le traitement des Palestiniens par Israël. Ce passage est devenu controversé parce qu’il a conduit à l’annulation de la réception prévue pour Madame Callil lundi à l’ambassade de France. » Les remarques détonnent surtout selon la critique du New York Times, « à cause de la probité générale de Madame Callil » à travers l’ensemble du livre. « Le reste du temps, elle laisse ses lecteurs penser par eux-mêmes. »
« Est-ce que le président Jacques Chirac a un enfant d’une maîtresse japonaise ? » démarre un article de la correspondante du New York Times qui raconte le succès en France du livre Sexus Politicus, 150.000 exemplaires imprimés. « La politique et le sexe se mélangent depuis des siècles en France, mais la vie privée des hommes politiques historiquement était gardée secrète. » explique-telle. Autre bizarrerie, « contrairement aux Etats-Unis où de pareilles révélations seraient l’objet de grandes enquêtes des medias, les journalistes français traitement rarement le sujet. La réaction des Français est de fait très différente de celle des Etats-Unis, où un scandale sexuel peut menacer de faire s’effondrer un gouvernement. » relève la correspondante, qui note encore que « le fait que Ségolène Royal, la candidate en tête pour gagner la nomination socialiste pour la présidentielle de l’an prochain, ne soit pas mariée au père de leurs quatre enfants n’est pas un sujet de la campagne.” (Je passe sur un malheureux cafouillage historique entre Edgar Faure et Félix Faure, foi de Faure.)
Après le succès du Yellow Tail, un vin australien, un article de Slate fait le tour des dernières piquettes françaises vendues aux aux Etats-Unis. Des vins qui abandonnent la définition géographique des vins Français, car « cette approche qui fonctionne bien pour le haut de gamme est un albatros pour le secteur bon marché. » Les nouveaux ont des étiquettes tape à l’œil, comme « The petit bistrot » qui a même quelques lignes de baratin au dos de l’étiquette. Le journaliste de Slate nous en lit un extrait : l’histoire d’un type au restau « avec la fille de ses rêves dont les yeux dévorent en rêvant le menu du petit bistro, « avec des côtes d’agneau et de la polenta, ou des pâtes à la sauce tomate » se regardant dans les yeux, ils savourèrent… » blabla… Le journaliste de Slate rappelle que la polenta et les pâtes ne sont pas de la cuisine de bistrot, il voit là un « subtile effort pour effacer les origines françaises du vin » en cultivant des tonalités italiennes. Ce qui lui semble justifié d’un point de vue marketing « puisque la France n’est pas très populaire en ce moment. »
L’ouverture de L’Atelier de Robuchon à New York est pour le New York Magazine l’occasion de faire le point sur la disparition de la grande cuisine française de New York. Il y a des rumeurs de fermeture du restau de Ducasse. Les grands restaus français ont fermé. Ne restent que des remakes de brasserie. Les derniers établissements chics français « survivent grâce à la bonne volonté de bons vivants de l’Upper East Side ou à des couples de petits vieux de Cleveland ou de Palm Beach »
Johanna Dray «n’est certainement pas grosse sur des standards américains, mais peut-être un peu forte pour les Français toujours conscients de leur poids. » Et elle ne peut pas faire d’exceptionnelle carrière de mannequin. Le San Francisco Chronicle l’a interrogée pour un article montrant que si Madrid a interdit aux anorexiques de défiler, la maigreur est toujours en vogue chez les top models. Il y a même débat au ministère de la santé en France. Pourtant les chiffres de l’article ne soutiennent pas l’idée des dangers de l’anorexie en France : 12,4 % des Français sont obèses selon la Sofres, soit un saut de 10 % depuis 2003. « Et les Français ont perdu une arme contre l’obésité quand le premier ministre a annoncé une interdiction de fumer dans les écoles, les bureaux et les bâtiments publics. »
Guillemette Faure

Tarallucci e Vino

0

Difficile de dire si Tarallucci est un bar à vin qui sert du café ou un coffee shop qui sert du vin ; en tous cas, le restaurant fait les deux, et de façon superbe.
Tarallucci est idéal pour un cappuccino avec une brioche saupoudrée de sucre glace, ou une salade à l’heure du déjeuner. Et le soir venu, on peut boire un verre de vin au bar. L’ambiance est totalement casual. Le concept n’est pas compliqué. La déco n’est pas enchevêtrée, ciment, bois. Les plats sont simples, salade de calamars, pasta, chicken soup (scrippelle ‘mbusse). Tout est frais et délicieux. Et les pâtisseries sont dignes de ce nom. Pour ceux qui sont prêts à faire des infidélités à City Bakery, Tarallucci est l’alternative italiana.
15 E. 18th St., entre 5th Ave & Broadway PLAN
212-228-5400
Prix: pas cher

Protégé :

0

Cette publication est protégée par un mot de passe. Pour la voir, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :