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Vie d’Expat : À quoi bon vivre ici, si ce n’est pas pour en profiter ?

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres et de revues sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.

Cette semaine, découvrons l’histoire de Pascal qui a tout pour être heureux.

« Parmi toutes les raisons qui nous ont poussés à venir nous installer aux États-Unis, la qualité de vie faisait partie du top 3. Nous avons hésité, mon mari et moi, entre New York et la Floride. Et c’est finalement à Miami que nous avons trouvé des opportunités de travail pour tous les deux. Marc est dans la finance et moi dans le retail. Comme nous n’avons pas d’enfant, la question de l’école ne se posait pas. Nous n’avons eu aucun problème pour trouver notre appartement avec vue sur la mer, sur l’île de Key Biscayne. Changement radical pour nous qui venions du 4ᵉ arrondissement, à Paris. J’ai eu peur au début de ne pas supporter la vie en voiture, mais force est de constater que l’on s’y fait vite. Alors oui, je regretterai toujours mes chers commerçants de la rue des Francs-Bourgeois, mais rien d’insurmontable non plus. 

La première année a été paradisiaque. L’hiver est divin. L’été… climatisé. Et puis, il y avait nos quelques semaines en France pour nous rafraîchir. De temps en temps, on restait assis sur notre terrasse, sans rien dire, main dans la main, à profiter seulement de la lumière en nous disant intérieurement, « Mais quelle chance nous avons d’être là ! »

Mais, insidieusement, le travail a pris le pas sur tout. Ce n’est pas tant l’ordinateur rapporté au lit presque tous les soirs, que les voyages. Je suis constamment en déplacement. Des voyages intérieurs, mais pas ceux de Baudelaire : Texas, Californie, Illinois, New York. Ça ne s’arrête jamais. Et puis quelques allers-retours express en France parce que maman ne va pas très bien et qu’elle a besoin de son fils. Je ne parle pas de la fatigue, que je gère. Je ne parle pas du stress, de tous les tracas du voyageur. « Mon avion a été retardé. » « On n’a pas pu atterrir à Chicago à cause de la neige. » « Mon retour est décalé d’une journée. » Non, je parle de cette impression de ne profiter de rien.

Pourtant, la qualité de vie est là, c’est évident. Tout est si facile, si accessible : bateau, golf, restaurants, plages, parcs. C’est incroyable, pour un Français, de découvrir, pourvu que vous y mettiez le prix, à quel point tout est facile dès qu’il s’agit de loisirs. Mais la vérité, c’est que nous n’en profitons pas. Un peu comme les piscines dans les buildings. Personne n’y va jamais. Les week-ends, je me repose et, si je me lève trop tard, la location d’un bateau pour quelques heures est un peu ridicule. 

Je n’ai pas le sentiment de passer à côté de ma vie. Je ne suis pas en train de réclamer ma cinquième semaine de vacances. Je ne demande pas de finir à 5h. Mais je voudrais quand même profiter de tout ce que j’ai à disposition autour de moi. Sinon, à quoi bon ? »

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage Pascal. Peut-être, passez-vous à côté de petits plaisirs, bonheurs qui vous aideraient à répondre à la question : « À quoi bon ? » Depuis les années 2000, la psychologie positive s’est beaucoup intéressée aux mécanismes du bien-être et du plaisir, en posant la question : pourquoi certains éprouvent-ils un ravissement profond en écoutant de la musique ou en effectuant des tâches du quotidien ? Après des décennies d’observation, le chercheur Mihaly Csikszentmihalyi a mis en lumière un facteur clé : l’attention. Ceux qui savent focaliser pleinement leur esprit sur une activité, sans se laisser distraire, atteignent un état de concentration intense appelé « flux ». Cet état de pleine immersion, proche de la pleine conscience évoquée par les traditions bouddhistes, peut être ressenti dans divers contextes : travail, loisirs, cuisine, ou même relations intimes.

Cette approche s’éloigne d’une conception du plaisir centrée sur la consommation et la recherche effrénée de sensations fortes. L’idée est plutôt de savourer des moments simples du quotidien en développant une conscience accrue de ces instants. La psychologue Sonja Lyubomirsky suggère ainsi d’accorder de l’attention aux petites sources de joie, comme la saveur d’un fruit ou la chaleur du soleil sur la peau, et de les « enregistrer » mentalement pour se constituer une réserve de souvenirs positifs.

Un exercice souvent préconisé par ces spécialistes consiste à dresser une liste des instants qui procurent du plaisir, favorisant ainsi une prise de conscience et une appréciation plus profonde du moment présent.

Toutefois, se contenter d’accumuler ces petits bonheurs ne suffit pas. Pour atteindre un état de satisfaction durable, il est essentiel de donner un sens à ces plaisirs. Selon le psychologue Martin Seligman, le bonheur véritable découle de l’utilisation de ses forces personnelles au service d’un objectif plus vaste.

La connexion avec soi-même est également primordiale. La psychothérapeute Hélène Roubeix, qui a étudié la sortie de la dépression, insiste sur l’importance de développer une relation harmonieuse avec son intériorité. Le véritable plaisir, selon elle, ne réside pas seulement dans la stimulation sensorielle externe, mais aussi dans la capacité à ressentir profondément ses émotions et à être en accord avec soi-même.

Source 

On a testé les simulateurs de Formule 1 qui essaiment un peu partout aux États-Unis

La saison de Formule 1 a repris dans un vacarme de moteurs. Alors que quatre Grands Prix sont programmés cette année sur le continent nord-américain (Miami le dimanche 4 mai, Montréal/Canada le dimanche 15 juin, Austin le dimanche 19 octobre et Las Vegas le dimanche 22 novembre), nous nous sommes glissés dans la peau des pilotes. Depuis quelques mois, des bars d’un style nouveau, baptisés F1 Arcade, proposent aux États-Unis de vivre l’expérience de conduite au plus près des sensations. Deux lieux ont d’ores et déjà ouvert leurs portes, à Washington DC et Boston. D’autres suivront très bientôt, à Las Vegas, Philadelphie, Denver ou encore Atlanta. Attachez vos ceintures, on vous fait vivre l’expérience – on a testé celui de DC.

Les sensations d’une monoplace F1

Dès l’entrée dans les lieux, l’atmosphère électrique donne le ton. Les lumières tamisées, les écrans diffusant des courses emblématiques et le vrombissement des simulateurs en action créent une ambiance digne des plus grands circuits. L’accueil est chaleureux, et après une rapide prise d’informations, on se dirige vers l’un des nombreux simulateurs de course. Il est conseillé de réserver, les sièges pourtant nombreux sont pris d’assaut, même les soirs de semaine !

Ces simulateurs sont conçus pour reproduire fidèlement les sensations d’une monoplace de Formule 1. Équipés de sièges dynamiques, de volants haute précision et de pédaliers réactifs, ils offrent une expérience sensorielle complète. Avant de débuter, il est possible de choisir son niveau de difficulté, allant de «⁠⁠⁠ Rookie » pour les novices à «⁠⁠⁠ Elite » pour les pilotes aguerris, garantissant ainsi une expérience adaptée à chacun.

Une fois installé, les mains sur le volant et le bassin solidement calé dans le baquet, l’adrénaline monte. Les simulateurs proposent une variété de modes de jeu : courses en solo, compétitions en équipe ou défis contre d’autres participants présents. Les circuits disponibles sont fidèlement reproduits, permettant de s’élancer sur des tracés légendaires comme Monaco ou Silverstone.

Dix minutes de concentration intense

Les sensations sont bluffantes : chaque virage, chaque accélération est ressentie grâce aux mouvements du siège et aux retours de force du volant. Les graphismes immersifs et le réalisme sonore ajoutent une dimension supplémentaire, plongeant au cœur de la course. La conduite, très intuitive dans le mode « rookie », s’avère cependant extrêmement difficile lorsqu’on monte en difficulté. Dans le mode expert, la voiture réagit au moindre mouvement de volant, et un freinage trop tôt ou trop tard vous envoie illico dans le décor. Les passages de vitesse, sur le volant, nécessitent aussi un petit temps d’adaptation.

Les tours s’avalent à une vitesse folle. Une course compte 5 tours. En moins de 10 minutes, la course est terminée mais c’est largement suffisant : la concentration que nécessite la conduite est telle qu’on termine l’épreuve fatigué nerveusement. L’expérience est grisante. L’espace de quelques dizaines de minutes, on prend place dans le même baquet qu’occupent habituellement Max Verstappen ou Lewis Hamilton.

L’expérience est évidemment loin d’être comparable à une vraie conduite de Formule 1, très éprouvante physiquement. Mais elle est suffisamment amusante pour la retenter. Les prix sont fonction de l’heure. Ils débutent à 22$ par pilote pour une séance de 3 courses (de 20 à 30 minutes). Il est aussi possible de réserver 5 courses. Comptez autour de 50$ pour une expérience en soirée.

Bonfires : 5 endroits où faire un feu de joie sur la plage dans la Bay Area

La saison des bonfires est officiellement ouverte à San Francisco ! Jusqu’en novembre, on peut faire un feu de joie sur la plage, en utilisant un des endroits réservés. L’occasion idéale de profiter des journées qui rallongent, des beaux jours qui reviennent pour faire griller hotdogs et chamallows en regardant le coucher de soleil. Très prisée des Californiens, cette tradition s’étend à de nombreuses plages de la côte, de Bodega Bay à Santa Cruz, avec des règles spécifiques à respecter à chaque endroit. Voici notre sélection des meilleures plages de la Bay Area où faire un bonfire.

Ocean Beach, à San Francisco

Cette plage de 5 kilomètres est un haut lieu de la beach culture san franciscaine. Prisée des surfeurs pour ses vagues, crainte des touristes pour ses courants parfois meurtriers, elle offre une belle étendue de sable fin qui s’étend à l’ouest de la ville. Idéale pour admirer le coucher de soleil, Ocean Beach est la seule plage de San Francisco où les bonfires sont autorisés, et ce, uniquement de début mars à fin novembre.

16 foyers en dur ont été construits pour faciliter ces bonfires et les contenir dans un lieu précis. Ils se situent en face du restaurant Beach Chalet, entre les escaliers 15 et 20 qui mènent à la plage. L’expérience est assez unique, et rassemble énormément de monde pour danser, faire de la musique, jouer au volley, et discuter à bâtons rompus. Un petit air de Burning Man qui n’est pas étonnant, puisque le festival est né dans les années 1980 à Baker Beach, une plage juste au nord d’Ocean Beach.

Comme les réservations ne sont pas permises, il faut soit arriver tôt dans la journée, soit sympathiser avec un groupe déjà présent pour partager leur foyer. Pour les groupes de 50 personnes et plus, un permis est demandé. On peut facilement acheter du bois pour le feu au Safeway tout proche. Le National Park Service, qui gère la Golden Gate Park National Recreation Area, où se situe Ocean Beach, impose que les feux soient éteints avec de l’eau, et non du sable, après 9:30pm et jusqu’à 6am. Pas question de brûler ses déchets dans le feu, tout doit être emporté avec soi selon l’adage « Leave no trace ». Les soirées sont souvent fraîches au bord du Pacifique, et il est très agréable de se réchauffer au coin du feu. Faites toutefois attention à la direction du vent, sous peine de se réveiller le lendemain avec des vêtements et des cheveux qui sentent le sanglier rôti… Plus d’infos.

Muir Beach

Muir Beach, au nord de San Francisco. © Deposit Photos

Au nord de San Francisco, la plage de Muir Beach offre un havre de paix face au Pacifique. Moins fréquentée qu’Ocean Beach, elle est équipée de 6 foyers pour faire des bonfires, dont 3 sont disponibles toute l’année. Ces derniers sont disposés près de l’extrémité sud du parking, et on ne peut pas les réserver à l’avance. On peut faire son bonfire à partir de 9am, et jusqu’à une heure après le coucher du soleil.

Pas d’endroit pour acheter du bois à proximité, on vous conseille donc de faire un arrêt au Safeway de Mill Valley avant d’emprunter la route sinueuse et ô combien pittoresque qui vous mènera jusqu’à la plage. En janvier, il n’est pas rare de voir des sapins de Noël faire office de petit bois pour allumer le feu. Muir Beach fait également partie de la Golden Gate Park National Recreation Area, et les mêmes règles s’appliquent pour l’extinction des feux et la gestion des déchets. Plus d’infos.

Dillon Beach, à Bodega Bay

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Située à 60 miles au nord de San Francisco, à proximité de la ville où Alfred Hitchcock tourna le film « Les Oiseaux », Dillon Beach est la seule plage privée de Californie du nord, mais on peut facilement y accéder en s’acquittant d’un droit d’entrée de 10$ par voiture. Très prisée des surfeurs, la plage est beaucoup moins fréquentée qu’Ocean Beach ou Muir Beach, et possède 6 foyers pour faire du feu toute l’année. On peut acheter de quoi faire un pique-nique à la petite épicerie du Dillon Beach resort juste à côté. Plus d’infos.

Seabright Beach, à Santa Cruz

Seabright Beach à Santa Cruz. © Deposit Photos

A 1h30 au sud de San Francisco, la petite ville balnéaire de Santa Cruz abrite une jolie plage, Seabright Beach. Elle se situe entre le boardwalk où les foules se pressent le week-end pour s’offrir des sensations fortes sur les différents manèges qui l’animent, et le port de Santa Cruz. 10 foyers sont disponibles pour faire un bonfire, sans réservation possible. Une ambiance très Beach Boys pour les amateurs de baignade, de surf, ou de bronzette. Plus d’infos.

Del Rio Mar Beach, à Aptos

Rio del Mar Beach à Aptos. © Deposit Photos

En continuant le long de la côte un peu plus au sud, une longue plage de sable blond s’étend le long du Pacifique. Parfois, elle se transforme en lagon selon les saisons, car la Aptos creek se jette dans l’océan juste à cet endroit, en faisant une plage idéale pour les enfants qui veulent patauger dans l’eau. Les bonfires sont possibles toute l’année, de 8pm au coucher su soleil. Plus d’infos.

La BD à l’honneur au Comics Art Festival de l’Alliance New York

Ce week-end, venez célébrer les bandes dessinées et leurs auteurs à l’Alliance New York. L’institution dirigée par Tatyana Franck organise le Comics Art Festival, du vendredi 28 au dimanche 30 mars, où les New-Yorkais pourront venir rencontrer les auteurs des plus célèbres planches françaises, assister à des discussions, masterclasses, projections, signatures de livres et célébrations qui incluront, parmi les auteurs et illustrateurs, Barry Blitt, Aleksi Briclot, les Brizzi Brothers, Delaf, Anita Kunz, Loui, Françoise Mouly, Peter de Sève, Art Spiegelman, Adrian Tomine, et d’autres.

Le festival s’ouvrira vendredi soir avec la projection du documentaire consacré à Art Speigelman, « Disaster Is My Muse » (2024). Il explore la vie et la carrière de l’illustrateur et la création de son chef-d’oeuvre « Maus », le roman graphique gagnant du Prix Pulitzer en 1992. Il est basé sur l’histoire de ses parents qui ont survécu à l’Holocauste et ses propres questionnements pour appréhender cet héritage.

Après une douzaine d’événements pendant le week-end, le festival se clôturera par une conversation avec Françoise Mouly, pour en savoir plus sur ses débuts dans la bande dessinée indépendante avec le magazine RAW, avant de devenir directrice artistique du New Yorker. Elle racontera les 32 ans passés dans l’institution et comment elle nourrit les futurs talents de la BD, alors que l’iconique magazine new-yorkais célèbre ses 100 ans cette année. Si vous n’avez pas encore de billets, malheureusement la billeterie affichait sold out ce mardi 25 mars, mais restez à l’affût d’éventuelles places supplémentaires sur le site de l’événement…

Neige Sinno : une tournée aux États-Unis pour présenter « Triste Tigre » en version anglaise


L’auteure française Neige Sinno entame, début avril, une tournée aux États-Unis portée par une double actualité : la version traduite de son roman autobiographique « Triste Tigre », « Sad Tiger », et la parution de son nouveau livre, en France, « La Realidad ».

Un livre douloureux multi-primé

La native des Hautes-Alpes, qui a longtemps vécu aux États-Unis, participe à plusieurs rencontres autour de « Sad Tiger » : le jeudi 3 avril au département de littérature française à Yale, à New Haven, le vendredi 4 avril à la librairie Brookline Booksmith de Brookline, le lundi 7 avril à Duke University, à Durham et le mardi 8 avril à la librairie Albertine de New York. Primé à de multiples reprises, dont le Femina en 2023, « Triste Tigre » est un roman autobiographique difficile mais nécessaire. Il fait du lecteur le témoin silencieux des abus perpétrés par le beau-père de l’auteure.

Le livre trouve, au coeur des faits suffocants, révoltants, une surprenante luminosité au travers de l’écriture qui dissèque et fragmente les faits, réussissant dans le même temps à prendre ses distances avec l’épouvantable. Ainsi Neige Sinno, l’enfant violée, parvient à prendre la voix de l’écrivain, à s’extraire de la sidération pour livrer une réflexion construite, entre autres au travers des écrits de Vladimir Nabokov, Virginia Woolf, Toni Morrison, Christine Angot, ou Virginie Despentes. Ce livre n’est pas seulement un livre important de l’ère #metoo, il est aussi un livre qui compte dans la littérature contemporaine de ces dernières années. La version anglaise, traduite par Natasha Lehrer, qui paraît le 1er avril aux États-Unis, devrait marquer les esprits ici aussi. 

Sad Tiger, Neige Sinno, Édité chez Seven Stories Press, Parution avril 2025

« La Realidad » : essayer de comprendre le Mexique

Dans le même temps, les lecteurs francophones découvriront en librairie le nouveau livre de Neige Sinno « La Realidad ». Ce texte, autobiographique lui aussi, raconte la relation entretenue par l’auteure avec le Mexique au travers de récits superposés de voyages de jeunesse, de séjours dans le temps long, d’expériences vécues dans sa jeunesse alors qu’elle est confrontée à des « indiens » dans la ville de son enfance, mais aussi au travers de lectures empruntées à Antonin Artaud, J. M. G. Le Clézio ou même au Sous-Commandant Marcos. 

Un récit de voyage : « étrange chronique de l’exil »

Au fil du livre, ce qui pourrait être un chemin vers la compréhension du Mexique est tout au contraire un lent parcours vers l’incertitude. Neige Sinno a une écriture simple et précise qui donne aux histoires à la fois des images et des sentiments, on la suit avec curiosité en terres Chiapas, entraînée par son amie Maga, à la recherche du Sous-Commandant Marcos. Plus loin dans le livre, l’écriture évolue, l’auteure s’attelle à l’étude des textes qu’Antonin Artaud a écrit lors de ses séjours au pays des Tarahumaras, ou encore aux poèmes d’amour du chiapanèque Jaime Sabines qui devraient, selon elle,  l’éclairer sur les mots de cette langue qui lui est étrangère.

La Realidad, Neige Sinno, Édité chez P.O.L., Parution mars 2025

Elle est principalement l’observatrice de ceux qui l’entourent : Maga la fan de Marcos, Polo le plus indiens des Français, Antonin Artaud qui cherche une guérison au travers des rituels, l’invisible Sous-Commandant Marcos, force érotique pour les uns et symbole des opprimés pour les autres. Au travers de ces portraits Neige Sinno dessine sa compréhension du Mexique, qui passe par le doute, l’effacement des préjugés, mais aussi par l’acceptation des incompréhensions. Un des personnages, la forte Barbara, dit à l’auteure et son amie Maga : « Ustedes no entendien nada » [« vous, vous ne comprenez rien »]. Chacun d’eux, au fil du livre, s’efforce pourtant de livrer une compréhension de cette terre étrangère, en vain. Le lecteur « voyage d’une ignorance à une autre » et finit par se questionner sur la possibilité de la complicité des peuples. Les chapitres sont des couches successives, il délivrent les multiples égarements perçus par Neige Sinno. Au final ils sédimentent les efforts de compréhension de chacun en une expérience individuelle de l’auteure, un voyage autant dans les idées que dans le monde réel. Par l’entremise de ces personnages, compagnons de pensée, l’auteure s’interroge, inspirée par Artaud : « Vais je pouvoir trouver à l’extérieur de moi quelque chose qui me change ? » 

Inquiétude et pessimisme des Français aux États-Unis, la fin de l’American dream ?

Pas un dîner entre amis ou une réunion professionnelle n’évite le sujet en ce moment. Les Français des États-Unis et du Canada sont inquiets depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, et l’expriment. Et c’est la mesure de cette inquiétude qu’offre l’enquête menée par le député des Français d’Amérique du Nord, Roland Lescure, entre les 17 et 22 mars derniers. Sur les quelque 200.000 questionnaires envoyés aux Français inscrits sur les listes consulaires dans les deux pays de la circonscription, plus de 9 000 réponses ont été reçues (un nombre important pour ce type de sondage, 4 104 des États-Unis et 4 828 du Canada) « soit 10% des votants au second tour des dernières élections » législatives en Amérique du Nord, précise le vice-président de l’Assemblée nationale, « surpris » par la réactivité des sondés et par « l’ampleur de leur stupéfaction ».

Premiers enseignements de l’enquête : 70% des entrepreneurs se disent inquiets ou très inquiets de la situation outre-Atlantique, un nombre qui grimpe à 90% pour les chercheurs et à 100% pour les étudiants. Preuve, selon Roland Lescure, que les Français d’Amérique du Nord « souffrent déjà de l’élection de Donald Trump ». En tête des préoccupations aux États-Unis : la remise en cause des valeurs démocratiques (73%), l’augmentation du coût de la vie (62%) et des difficultés économiques liées à la hausse des droits de douane (58%). La question climatique, avec la crainte de l’abandon de la lutte contre ce fléau (61%), arrive en troisième position. Au Canada, le coût de la vie (53%) et les conséquences d’une hausse des tarifs douaniers (47%) dominent les inquiétudes ; la crainte d’un conflit potentiel avec les États-Unis – militaire ou économique – est également ressentie par 42% des sondés. 

La scène du Bureau ovale, un wake-up call

Faut-il être si surpris alors que le président républicain n’applique, finalement, que ses promesses de campagne ? « Entre le 5 novembre et le 20 janvier, on était dans une inquiétude un peu sourde et dans l’étonnement face aux déclarations, analyse Roland Lescure. Mais depuis que Donald Trump est passé en mode action, c’est du concret. »

Pour le député, les résultats de cette enquête réalisée moins de trois semaines après la violente altercation entre Volodymyr Zelensky, Donald Trump et JD Vance dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, traduisent aussi le « basculement dans les opinions », « un wake up call » face à une scène d’intimidation et d’humiliation pour le président ukrainien. Un sentiment anti-européen exprimé notamment par le vice-président américain et qui peut expliquer l’inquiétude grandissante éprouvée par les Français des États-Unis : ils sont désormais 68% à voir les États-Unis comme un adversaire pour résoudre la crise russo-ukrainienne, et 25% craignent dorénavant une discrimination envers les Européens (18% seulement des sondés au Canada).

« On a toujours un petit pincement au cœur quand on passe la frontière américaine, sauf peut-être quand on est Américain, reconnaît Roland Lescure, longtemps expatrié au Canada et détenteur de la double nationalité. C’est une frontière où les douaniers sont assez libres de tout. Il y a toujours eu des contrôles mais maintenant, les instructions sont très claires. On change de dimension », estime-t-il, pour expliquer la crainte de passer les contrôles aux frontières aujourd’hui, alors qu’un chercheur français, membre du CNRS, a été refoulé au Texas – dans des conditions pas encore totalement éclaircies.

Un résultat un peu étonnant : 11% seulement des sondés aux États-Unis se disent inquiets pour leur visa. « Je pense qu’il y a encore un peu d’incrédulité vis-à-vis de cette question, même s’il y a quelques exemples de personnes qui ont été refoulées ou détenues durant quelques heures » alors que plus d’un sondé sur quatre estime que l’état actuel des relations franco-américaines pourrait avoir un impact sur son activité professionnelle.

« Des libertés mises en danger »

Comment qualifier ce nouveau sentiment à l’égard de son pays d’adoption ? Déception, désamour, dégoût ? Pour Roland Lescure, il y a une remise en cause fondamentale de ce que représentaient, jusqu’à aujourd’hui, les États-Unis. « Un Français qui décide d’y aller, y vient pour la liberté – d’entreprendre, de gagner de l’argent, d’innover, liberté d’expression, ‘the land of the free and the home of the brave‘ »- dit-il en citant les paroles de l’hymne national des États-Unis, The Star-Spangled Banner. « Or pour la première fois, dans le pays des libertés, on se retrouve avec des libertés mises en danger. C’est stupéfiant. » Selon lui, la réaction des étudiants-chercheurs est particulièrement significative. « Ils n’ont plus envie de rester aux États-Unis après le post-doc », s’auto-censurent dans leurs communications internes par peur d’être flagués par l’IA et licenciés. « 1200 chercheurs ont été licenciés par un mail le 14 février, le massacre de la Saint Valentin, comme ils l’appellent » rappelle le député.

L’inquiétude des retraités français au pays de l’Oncle Sam est également nouvelle, estime l’élu : « Ils s’interrogent sur le fait de rester ou non dans un pays où ils ont pourtant fait leur vie, où leurs enfants vivent. Ils sont déçus, surpris, estomaqués par une remise en cause fondamentale des raisons mêmes pour lesquelles ils sont venus aux États-Unis. L’innovation voit ses ailes coupées et les libertés sont entachées. » 

Si les Français du Canada restent peu nombreux à envisager de rentrer en France (6%), ceux des États-Unis l’évoqueraient davantage (19%). « Le rêve américain est peut-être en train de s’éteindre », conclut Roland Lescure, alors que plus de 78% des sondés se disent aujourd’hui plutôt ou très pessimistes.

Au TLF, la troupe de La D-Boussole interprète « Mon crime », porté à l’écran par François Ozon

Paris, 1935. Madeleine Verdier est une actrice qui court le cachet. Elle se voit proposer un rôle en échange de faveurs sexuelles par le producteur Montferrand. Elle refuse, et échappe de justesse à une tentative de viol. De retour dans le petit appartement qu’elle partage avec son amie Pauline, elle apprend que son amoureux, André, a décidé d’épouser une riche héritière et de faire de Madeleine sa maîtresse. L’inspecteur Brun arrive peu après : Montferrand a été assassiné et Madeleine est la principale suspecte. Interrogée par le juge Rabusset, elle finit par avouer le meurtre, convaincue que la légitime défense lui épargnera la prison, et choisit son amie Pauline comme avocate.

« Mon crime » est une pièce de Georges Berr et Louis Verneuil, créée en 1934 au Théâtre des Variétés. Elle a été adaptée au cinéma par François Ozon en 2023, avec Nadia Tereszkiewicz dans le rôle de Madeleine, aux côtés d’Isabelle Huppert, André Dussollier, Dany Boon et Régis Laspalès. La compagnie La D-Boussole, fondée en 2008 par le directeur artistique du TLF Frédéric Patto, propose une nouvelle mise en scène de la pièce, 90 ans après sa création. On pourra applaudir la performance des comédiens trois soirs de suite, du mercredi 2 au vendredi 4 avril.

BYOB : Notre sélection de restaurants à New York où on peut apporter sa propre bouteille de vin

Si vous êtes Français et que vous vivez à New York, vous avez sûrement, au moins une fois dans votre vie, ouvert de grands yeux devant la carte des vins des restaurants. Les prix des bouteilles n’ont rien à voir avec ceux pratiqués dans l’Hexagone. Dans la Grosse Pomme, il faut compter au minimum 60$ (soit près de 80$ avec taxes et tips) pour une bouteille de 75cl. Souvent bien plus en fonction du vin. La solution ? Se rabattre sur les lieux permettant d’apporter son propre breuvage. Comme tout aux États-Unis, la pratique a donné lieu à un acronyme : BYOB, pour Bring Your Own Bottle. De nombreux restaurants le permettent !

Vous pourrez ainsi accompagner vos plats de votre vin nature préféré, ou du Grand Cru de Bourgogne que vous laissez vieillir dans votre cave réfrigérée depuis de nombreuses années. D’autant plus que les menaces de droits de douane risquent de tarir la source française. La plupart des adresses imposent un droit de bouchon, ou corkage fee (un montant à régler pour avoir le droit d’apporter sa propre bouteille), mais certains lieux autorisent cette pratique de manière totalement gratuite. Suivez le guide.

Peking Duck House à Chinatown

Situé dans le quartier de Chinatown (28 Mott Street), le Peking Duck House est réputé pour son canard laqué traditionnel. Les convives sont encouragés à apporter leurs propres bouteilles de vin pour accompagner leur repas, ainsi que tout autre alcool à l’exception de la bière, qui est elle interdite, et ce sans frais de bouchon. Cette politique généreuse s’explique par l’absence de bar dans l’établissement et en fait un lieu prisé des amateurs de vin souhaitant déguster leurs propres crus avec une cuisine chinoise raffinée.

The Modern au MoMa

Bien que doté d’une carte des vins étoffée, The Modern (9 W 53rd St.), le restaurant deux étoiles Michelin installé au sein du Museum of Modern Art (MoMA), permet aux clients d’apporter leur propre bouteille (vin uniquement) moyennant un droit de bouchon de 35 $. Un prix élevé mais une option intéressante pour ceux qui souhaitent savourer un vin particulier dans un cadre élégant, et c’est toujours moins cher qu’une bouteille à la carte.

Hawksmoor à Flatiron

Ce steakhouse britannique, situé dans le quartier de Flatiron (109 E 22nd St.), est reconnu pour ses pièces de viande de qualité et son ambiance chaleureuse. Le lundi, le Hawksmoor propose un droit de bouchon réduit à 10$, offrant une excellente occasion d’apporter et de déguster votre propre bouteille de vin en début de semaine. Les autres jours de la semaine, c’est beaucoup plus cher : 50$.

Dept Of Culture à Bed-Stuy

Ce restaurant de Bed-Stuy (327 Nostrand Avenue) fait sensation depuis son ouverture en 2022 pour avoir su proposer une cuisine inventive d’Afrique de l’Ouest, et particulièrement du Nigéria, dans un cadre traditionnel. Les plats du chef et propriétaire des lieux, Ayo Balogun, se marient avec tous les breuvages, et le lieu, très couru et à la réservation difficile, autorise le BYOB (vin et bière) sans droit de bouchon.

Et aussi…

Cotenna, un restaurant italien de West Village (21 Bedford street), Golden Unicorn, un lieu de Dim Sum dans Chinatown (18 E Broadway), les dimanche à 5 Acres (Rockefeller Plaza) et Naro (dans le Rockefeller Center), ou encore le Dalongyi Hot Pot à Long Island City (42-22 Crescent St) autorisent aussi l’apport de sa propre bouteille.

Il est recommandé de contacter les restaurants à l’avance pour confirmer leur politique concernant l’apport de vin et les éventuels frais associés, car ces informations peuvent évoluer.

Gaël Faye en conversation avec Laure Adler à la Maison Française de NYU

Laure Adler entame la nouvelle saison de la série littéraire « Machine à écrire » en recevant Gaël Faye à la Maison Française de NYU, le jeudi 3 avril à 6pm. Le Franco-Rwandais partage son activité entre la musique et l’écriture. Auteur-compositeur-interprète, il a déjà sorti plusieurs albums dont « Pili Pili sur un croissant au beurre » (2013), « Rythme et botanique » (2017), « Des fleurs » (2018), « Lundi méchant » (2020), « Mauve Jacaranda » (2022). Il est aussi écrivain. Son premier livre, Petit Pays, paru en 2016 aux éditions Grasset, a reçu 13 prix littéraires dont le Goncourt des lycéens. Traduit dans 40 langues, adapté au théâtre, au cinéma et en bande dessinée, il a eu un immense succès. Son second livre, Jacaranda, paru en 2024, a reçu le prix Renaudot.

Gaël Faye a tout récemment reçu une carte blanche au musée du Louvre, à Paris, pour laquelle il propose une programmation « Gaël Faye au Louvre », du 25 mars au 20 mai. Concerts, masterclass et visite nocturne sont l’occasion pour lui de chanter devant ses œuvres de prédilection, à l’instar du Radeau de la Méduse que Théodore Géricault a peint il y a plus de deux siècles, mais aussi d’inviter des amis chanteurs, musiciens ou danseurs à se produire dans le musée parisien.

La journaliste et essayiste Laure Adler, fidèle programmatrice de la série, mènera cet entretien.

Maison Provence, restaurant « rustique » du Sud, ouvre à Williamsburg

Quatre ans d’efforts. C’est la durée interminable qu’ont pris les travaux du restaurant de Laurent d’Antonio à Williamsburg, à New York, mais il en voit enfin le bout. Le restaurateur français vient d’ouvrir Maison Provence, un restaurant à l’accent « rustique » du Sud de la France, au même endroit que son ancienne adresse Pâtes et traditions, une institution du quartier qui est restée ouverte entre 2008 et 2020.

Un food truck et trois adresses La Sandwicherie

Les années Covid ont ensuite été très difficiles pour l’entrepreneur français, qui après avoir dû fermer Pâtes et Traditions, a ouvert un food truck de sandwichs à Williamsburg, qui a lui-même subi un incendie. Mais il ne s’est pas laissé abattre et avec son associé Massire Diawara, il a ouvert une boutique en propre, La Sandwicherie à Greenpoint. Elle a ensuite été suivie par l’ouverture de deux nouvelles adresses, à Upper East Side et Chelsea. Laurent d’Antonio a aussi travaillé au design et à la carte de La Petite Joie, restaurant français de North Williamsburg qui s’est taillé une bonne réputation.

Laurent d’Antonio, propriétaire de Maison Provence © Anne-Laure Peytavin

18 mois d’arrêt de travaux

Pendant ce temps, le chantier de Maison Provence a été arrêté pendant 18 mois pour un problème de permis, et Laurent d’Antonio a occupé deux emplois alimentaires pour survivre. Surtout, il a travaillé d’arrache-pied à cette nouvelle aventure. « J’ai mis toute mon énergie dans la rénovation et la décoration du restaurant. Je ne voulais pas faire un bistrot français mais un restaurant familial et rustique, où on se sent bien », explique le Français. Dès la devanture, une guirlande de mini drapeaux français donne un aspect très « Frenchy » aux lieux. Une ambiance festive pour accueillir des clients sur sa terrasse, qu’il va aussi agrémenter d’un terrain de pétanque.

Intérieur de Maison Provence. © Maison Provence

Une ambiance lumineuse et colorée

A l’intérieur, la lumière est à l’honneur, grâce à une grande peinture murale de l’artiste espagnol Pedro Cuni, qui représente la belle vue du château de Nice sur la Baie des Anges. Des tables en bois et des chaises peintes en blanc, des gerbes de fleurs suspendues au plafond et qui sortent des cabas et paniers en osier, l’ensemble est coloré et gai. Devant le bar, un côté épicerie avec des produits français comme les biscuits Pepito et Bonne Maman, le sirop Tesseire. À la carte, Laurent d’Antonio rend hommage à sa grand-mère niçoise, Mémé Olivier. « Tout ce qu’elle faisait avait du goût, même s’il n’y avait rien dedans. Elle m’a appris que la cuisine la plus belle est la plus simple », se souvient-il avec émotion.

Soccas, crevettes flambées au pastis et ratatouille

Il propose un large menu composé de planches – charcuterie et fromage, mais aussi provençale – et des soccas en entrée, ces galettes de pois chiches typiques de Nice. On retrouve aussi l’incontournable salade niçoise, une soupe à l’oignon, des crevettes flambées au pastis, et une grande carte de crêpes salées, spécialité de Pâtes et Traditions. « J’aime agrémenter les crêpes de garnitures inattendues mais délicieuses, comme la ratatouille et fromage, ou avec du camembert, Sauvignon blanc et des herbes de Provence. Je m’amuse », raconte Laurent d’Antonio.

Au brunch, des omelettes, des croques monsieur et des sandwichs au croissant, qui ne viennent pas concurrencer directement les sandwichs baguette de la Sandwicherie. Enfin, des desserts dignes de notre enfance pour les becs sucrés, allant de la crêpe au Nutella à la coupe de glace Mont-Blanc. La carte des vins est française et fait bien sûr honneur aux vins provençaux, pour des soirées rosé comme si on y était.

Mort de Gérard Donato, chef de La Mangeoire durant 36 ans à New York

C’est un petit bout de France à New York qui disparaît en même temps que Gérard Donato. Des souvenirs de tablées généreuses et de plats réconfortants à une époque où l’on pouvait encore s’offrir un bon gueuleton sans casser son plan épargne. Originaire d’Antibes, le propriétaire de La Mangeoire est décédé à Westchester des suites d’un cancer dû à une intoxication à l’amiante. Il avait 74 ans et laisse derrière lui une femme, deux enfants et 4 petits-enfants.

Pendant 34 ans, jusqu’en 2016, il a été aux commandes d’un restaurant français emblématique de Midtown, La Mangeoire, au côté du chef Christian Delouvrier, délivrant aux nostalgiques de notre terroir, escargots en persillade, confit de canard, dorade-ratatouille, poulet au vin jaune, pâtés et gibiers. « Nous sommes ravis de vous accueillir pour une véritable escapade culinaire française » affirmait-il à l’époque sur le site internet de son établissement.

Tous ceux qui l’ont connu se souviennent d’un homme affable, défenseur d’une cuisine ménagère du Sud, sans chichis ni ingrédients trop onéreux. « C’était un ami de 44 ans, on s’était rencontrés quand on travaillait au Relais sur Madison et on ne s’était jamais perdus de vue, se remémore Antoine Blech, restaurateur à Greenwich, dans le Connecticut. Après avoir vendu son restaurant, il était revenu travailler avec moi dans mon restaurant l’Orienta à Greenwich. Il ne supportait pas de rester sans rien faire. C’était un grand homme, généreux et d’une extrême gentillesse ! »

Autre ami de longue date : Jacques Adjile, négociant en vins, lui aussi originaire du sud-est de la France. Il l’avait vu une dernière fois il y a une semaine « pour lui dire au revoir ». Triste, il ne veut garder de son ami que cette image de doux rêveur qui n’avait qu’un objectif dans la vie : « rendre les autres heureux ». « La Mangeoire était notre QG. Il n’aimait rien de plus que nous avoir tous réunis autour d’une ratatouille pour refaire le monde. Sa disparition est injuste, c’était un bon vivant mais certainement le plus en forme de nous tous. Il va beaucoup nous manquer ».

Nuit des Idées 2025 à San Francisco : Débats, art et réflexion sur le thème « (Un)Common ground »

L’édition 2025 de la Nuit des Idées se déroulera à San Francisco le samedi 5 avril, promettant une soirée de débats animés, de performances artistiques et d’échanges intellectuels au cœur de la ville. Initiée par Villa Albertine et co-produite par plusieurs partenaires culturels, cette manifestation d’envergure explore le thème « (Un)Common Ground », une réflexion sur la manière dont l’art, la technologie et la diplomatie influencent notre avenir commun.

La manifestation se déroulera en deux temps, avec une « Après-midi des Idées » dédiée aux familles de 4pm à 7pm, et une « Nuit des Idées » qui investira la Main Library, le Asian Art Museum et Fulton Plaza. Au programme : discussions passionnantes, spectacles captivants et expériences interactives. Parmi les temps forts à ne pas rater, des interventions de Luc Julia, le papa de Siri et une sommité de l’IA, de la romancière Laila Lalami, du San Francisco Ballet et de la chanteuse de jazz Kim Nalley.

Au-delà du divertissement, la Nuit des Idées 2025 ambitionne de stimuler un dialogue mondial, d’aborder des enjeux sociétaux majeurs tels que la polarisation et l’impact de l’intelligence artificielle, et de célébrer la richesse de la diversité culturelle à travers l’art, la musique et les échanges d’idées. Cet événement s’inscrit dans une initiative planétaire, se déroulant dans plus de 100 pays et 300 villes, témoignant de son rayonnement international. L’an passé, la Nuit des Idées a rassemblé plus de 4000 personnes à San Francisco.