Accueil Blog Page 232

La Maison de la France et de l’Europe baisse le rideau à Miami

Moins de cinq mois après son inauguration, la Maison de la France et de l’Europe ferme ses portes à Miami. Lancée en grande pompe par trois figures connues dans la communauté française, Paul Bensabat, Rod Kukurudz et son épouse Sandrine Mehrez Kukurudz, cette initiative privée avait pour vocation d’aider les acteurs économiques, institutionnels et culturels français et européens à se développer sur le territoire américain.

« Les entreprises, régions, ou villes françaises mais aussi européennes ne semblent pas encore réaliser que Miami est devenue une porte d’entrée majeure aux États-Unis, remarque Paul Bensabat, qui est également président de la Commission Amérique du Nord des Conseillers du Commerce Extérieur de la France. Les destinations traditionnelles telles New York et San Francisco font toujours figure de favorites, alors que l’activité économique est également en plein essor à Miami. »

Face à ce constat, les trois entrepreneurs ont dû se résoudre, bien malgré eux, à mettre fin aux activités de la Maison de la France et de l’Europe qui n’a pas suffisamment suscité d’intérêt. « Elle a surtout eu le tort d’être en avance sur son temps, estime Paul Bensabat. Car je suis convaincu que d’ici un ou deux ans, les gens se rendront compte de tout le potentiel de cette ville et voudront s’y implanter. On remettra alors peut-être ce projet sur la table, mais pour l’instant il n’est plus possible de le financer. »

Hébergé dans une bâtisse de 600 mètres carrés, surplombée d’une terrasse de près de 200 mètres carrés, le tout implanté à deux pas du quartier de Design District, cet espace est désormais proposé à la location pour des événements en attendant de trouver un repreneur.

Dansez sur le meilleur de l’électro française le 7 octobre à Brooklyn

Après deux soirées qui affichaient complet à l’Avant Gardner, le collectif Maison Disco est de retour le vendredi 7 octobre au Brooklyn Monarch pour célébrer la musique électronique française et son héritage.

Les deux DJs du soir, Sasha Rome et Ÿas, vous feront danser sur les classiques de Daft Punk, Justice, Cassius, Kavinsky, sur les sons plus récents de Yuksek, Polo & Pan, Gesaffelstein, et ceux de producteurs internationaux inspirés de la French Touch comme Purple Disco Machine, Chromeo et Boys Noize.

https://www.instagram.com/p/CiczzftLwZ8/

Maison Disco est une expérience auditive mais aussi visuelle : les organisateurs vont feront entrer dans un décor inspiré du musée du Louvre avec statues en marbre et colonnes anciennes.

Les tickets « Early Bird » ne sont plus disponibles. Places « General Admission » toujours en vente ici.

Les Macron à la Maison Blanche en décembre

Entre Joe Biden et Emmanuel Macron, « la boucle est bouclée » écrit le Washington Post. Leur relation, mise à mal l’an dernier après l’annonce par les États-Unis d’un accord de partenariat de sécurité avec l’Australie et de la vente de sous-marins nucléaires au détriment de la France, s’est bien réchauffée depuis. Au point que le président français et son épouse Brigitte seront reçus à la Maison Blanche le jeudi 1er décembre, en grande pompe : un dîner d’État sera donné en leur honneur, le premier de la présidence Biden. 

Cette visite « soulignera la relation profonde et durable entre les États-Unis et la France, notre plus vieil allié », a déclaré Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison Blanche – elle-même originaire de la Martinique. « Les dirigeants discuteront de notre partenariat étroit et continu sur les défis mondiaux communs et les domaines d’intérêt bilatéral. »

Depuis la « maladresse » – mot de Joe Biden – de son administration dans la gestion de la crise de l’an dernier, le président américain n’a pas tari d’éloges à l’égard d’Emmanuel Macron, perçu comme l’allié européen le plus solide face à la guerre menée par la Russie en Ukraine depuis sept mois. Lors de l’Assemblée générale des Nations unies la semaine dernière à New York, les deux dirigeants ont semblé sur la même ligne pour condamner l’escalade de Moscou et rejeter la responsabilité des crises alimentaires et énergétiques sur Vladimir Poutine. 

Les Macron encore premiers

Les Macron avaient déjà été les premiers à inaugurer les dîners d’État de la présidence Trump en 2018. L’ancien président américain, impressionné par le 14-Juillet qui lui avait offert Emmanuel Macron quelques mois plus tôt à Paris, avait fait les choses en (très) grand : tapis rouge, 21 coups de canon, cérémonie avec l’orchestre de l’Opéra national de Washington avant un diner d’État de 150 personnes –  vins fins et tarte aux nectarines infusée de miel de la Maison Blanche notamment au menu. La veille, les Macron avaient eu droit au survol de la capitale fédérale en hélicoptère et à un dîner au Mount Vernon, domaine du premier président américain George Washington.

Joe Biden optera peut-être pour un cérémonial plus sobre, mais il aura le souci de montrer la vitalité de sa présidence. Comme le rappelle la presse américaine, le dirigeant américain garde en mémoire le scepticisme de ses partenaires du G7 l’an dernier, quand il leur a assuré que l’Amérique était « de retour » (« America is back »). « Pour combien de temps ? » lui ont répondu en chœur ses homologues, Emmanuel Macron en tête.

À l’École Bilingue de Berkeley, une rentrée sous le signe de la neurodiversité

0

[Article partenaire] L’École Bilingue de Berkeley, située à quinze minutes de San Francisco, est une école d’immersion bilingue de la maternelle à la quatrième où les élèves apprennent en français et en anglais.

Chaque jour, les élèves apprennent à parler, écrire et penser dans deux langues, devenant ainsi des apprenants ouverts d’esprit et adaptables qui découvrent le meilleur d’eux-mêmes tout en respectant les différences des autres. C’est grâce à cette philosophie que l’école a organisé en septembre, pour la deuxième année consécutive, une semaine de la neurodiversité.

La neurodiversité, qu’est ce que c’est ?

C’est l’idée que les êtres humains vivent et agissent dans le monde de manière différente parce que leurs cerveaux ne fonctionnent pas exactement de la même façon. Il n’y a pas de « normale » ou de « meilleure » façon de penser, d’apprendre ou d’interagir. Apprendre plus lentement, ou différemment, appartenir à une minorité, c’est accepter la différence et ne culpabiliser personne. Cette vision unique a été développée par Judy Singer, sociologiste australienne. Elle a été la première à utiliser le mot « neurodiversity/neurodiversité » à la fin des années 90. Avec des nouveaux courants pédagogiques centrés sur l’enfant, on observe de plus en plus que les élèves ne peuvent pas tous rentrer dans la même norme. Judy Singer, en utilisant ce terme, montre que ceux qui ne s’adaptent pas à cette norme ne sont pas inférieurs, n’ont pas des troubles, ne sont pas déficitaires, mais simplement différents, atypiques. On parle d’intelligences multiples.

C’est ainsi que toute l’équipe enseignante de l’École Bilingue de Berkeley a lu cet été : Neurodiversity in the classroom de Thomas Armstrong. Former les enseignants sur la neurodiversité est essentiel, car c’est comprendre que les différences d’apprentissage peuvent être une force pour la classe et apprendre à accompagner au mieux les élèves dans leur parcours scolaire. Les enseignants de l’École Bilingue s’arment de nouvelles techniques pour mieux accompagner leurs élèves et peuvent dès à présent reconnaître les forces de ces différences neurodéveloppementales (TDAH, Autisme, Dys) plutôt que leurs défis.

C’est un véritable changement de perspective, où chaque élève est valorisé. Les élèves et parents sont aussi impliqués dans cette transformation. C’est pourquoi, l’année dernière, l’École Bilingue a célébré sa deuxième semaine de la neurodiversité.

Une équipe de professionnels au service des familles et des enseignants

Cette année, l’équipe de Soutien d’EB est composée de dix professionnels :

Une coordinatrice d’équipe et spécialiste de l’apprentissage français, une spécialiste de l’apprentissage américaine, une orthophoniste française, deux psychologues américains, une enseignante spécialisée en FLE (Français Langue Étrangère) et ESL (English as Second Language), et deux coordinatrices des programmes scolaires (une française et une américaine) ainsi que les directeurs de division qui harmonisent les parcours entre l’élémentaire et le collège.

Ces experts interviennent dans les classes, en petits groupes, ou travaillent individuellement, selon les besoins. Certains sont francophones, d’autres travaillent en anglais ou en bilingue pour servir tous les types de situations. Le soutien est académique, en français et anglais mais pas seulement ! À l’école Bilingue de Berkeley, le bien-être physique et émotionnel des enfants est primordial. Grâce à un programme socio-émotionnel bilingue, les élèves apprennent à gérer les conflits et leurs émotions. Ce programme inclus dans les pratiques de classe est essentiel pour former les citoyens de demain.

L’École Bilingue de Berkeley est une école inclusive où tous les enfants se sentent accueillis et soutenus. Avec 418 élèves de la toute petite section (2ans) à la 4ème, l’école est homologuée par l’AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger) et accueille une population internationale dont à peu près 30% de familles françaises. La mission de l’École Bilingue de Berkeley est de former des élèves créatifs et multilingues, prêts à se saisir avec confiance des bienfaits et des défis d’un monde interconnecté.

Si vous voulez en savoir plus sur l’École Bilingue de Berkeley et son programme bilingue, visitez leur site.

—————-
Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Dans l’Upper East Side, une « collection invisible » des plus grands designers français

Sur la cossue 64e Rue de l’Upper East Side, une entrée discrète mène sur un escalier surmonté d’un somptueux chandelier fleuri en or et orné de perles de cristaux, réalisé par Harumi Klossvska, fille du peintre Balthus. Vous pénétrez dans la Townhouse, le tout nouveau showroom du site Internet français de décoration haut de gamme, The Invisible Collection. « Nous sommes un peu le Net à Porter pour les décorateurs et architectes d’intérieur que nous avons convaincus de nous rejoindre », explique Isabelle Dubern-Mallevays, cofondatrice de The Invisible Collection. Le nom est une référence au livre éponyme de Stefan Zweig, et un clin d’oeil culturel pour les initiés.

Aux côtés de ses associées Anna Zaoui et Lily Frohlicher, cette Française a, au départ, créé un site Internet pour que les designers français d’exception, qui créent des pièces uniques pour des collectionneurs privés, puissent ensuite les vendre à un plus grand nombre. Isabelle Dubern-Mallevays est partie d’un principe simple : un artiste garde la propriété intellectuelle de l’œuvre qu’il a conçue pour son client, et il est dommage qu’elle tombe dans l’oubli. Sa plateforme permet ainsi de mieux faire connaître le travail d’artisans français d’exception, que le grand public et même les adeptes de décoration pointue connaissent encore trop peu.

Le travail de l’ombre de grands designers

Cette aventure entrepreneuriale est une deuxième vie pour la Française, devenue londonienne d’adoption. Ancienne journaliste lifestyle pour la chaîne Bloomberg à Paris, elle part dans les Balkans avec son mari diplomate et, à son retour en France, elle monte son entreprise de consulting pour faire découvrir les coulisses de l’art et de la mode parisienne aux étrangers. « Ce concept était très novateur, nous avons ouvert les portes d’endroits secrets et uniques au monde à des internationaux, en plein coeur de Paris. »

Elle multiplie alors les collaborations pour proposer des expériences uniques aux clients de grandes marques comme Chanel ou Hermès et des grands magasins, comme un appartement parisien pour les Galeries Lafayette décoré par des œuvres de la Galerie Perrotin. « Je me suis rendue compte que je prenais beaucoup de plaisir à allier mode et arts décoratifs, qui sont à mon sens intimement liés ». Lorsqu’elle déménage à Londres en 2016, elle décide d’arrêter son activité pourtant florissante et de lancer ce site pour promouvoir le travail de l’ombre des plus grands designers. The Invisible Collection voit le jour.

Les États-Unis, premier marché de connaisseurs 

« Même en plein Brexit et dans un marché britannique moins mature, le site a fonctionné tout de suite. Rapidement, les décorateurs américains sont devenus les plus importants clients de notre plateforme », raconte Isabelle Dubern-Mallevays. « Ils ont tout de suite acheté grâce aux noms prestigieux que nous avons, ils ont confiance sur la qualité de la fabrication et surtout trouvent un œil et un style qu’on ne retrouve pas ailleurs ». La Française, qui connaît bien le milieu, est d’ailleurs « admirative » du niveau de connaissance des décorateurs et journalistes spécialisés américains, familiers avec les maisons françaises et leur savoir-faire. Il faut dire que ces dernières travaillaient beaucoup avec les maisons de luxe de New York au début du XXème siècle. Les États-Unis représentent d’ailleurs aujourd’hui 70 % des revenus du site.

La pandémie n’a pas ralenti la croissance de The Invisible Collection : « Nous étions 100 % digitaux dès le départ et le home a explosé pendant la pandémie, les gens ont aimé s’occuper de leurs maisons et cette passion ne diminue pas ». Parmi les clients VIP, une certaine Gwyneth Paltrow, qui a commandé un canapé et voulait un tissu rare. « Nous lui avons proposé un velours avec une couleur sur mesure de la manufacture royale Bonvallet dont elle a immédiatement aimé et compris le caractère unique et très spécial. »

Collaborer avec des artisans d’exception 

Grâce à ce développement exponentiel, The Invisible Collection a ouvert une filiale à Paris il y a six mois, puis s’est tournée naturellement vers les États-Unis pour un showroom. « J’ai cherché pendant près d’un an mais je visitais des lieux très froids. Par une coïncidence incroyable, cet endroit faisait partie du mood board initial de The Invisible Collection. Quand nous avons appris qu’il se libérait, nous avons vu un joli signe du destin. » Elle demande aux designers d’intérieur Olivier Garcé et Clio Dimofski de décorer cet espace pour lui donner une impression de maison, chaleureuse et à taille humaine. Et contacte les artisans de son réseau qui répondent présents comme les Ateliers Lison de Caune (marqueterie de paille), Atelier Première (peinture) ou encore Jouffre (tapisserie). Cerise sur le gâteau, une collaboration s’est nouée avec les onze métiers d’art de Chanel (Atelier Montex pour la broderie, Goosens pour l’orfèvrerie, Lesage pour la broderie, Lemarié pour les plumes) qui se sont diversifiés dans la décoration, exposent des œuvres dans l’espace et sont autant de publicité vivante pour le savoir-faire français.

Après New York, Los Angeles

À l’intérieur, un vaste vestibule et un salon côté rue donnent ensuite sur le Grand Salon, dans lequel The Invisible Collection va inviter des designers d’exception de son catalogue pour des expositions solos, tous les deux mois. La première aura lieu avec Aline d’Amman, qui a signé la rénovation de l’hôtel Crillon et plus récemment l’ouverture de l’Orient Express à Venise. Et à Noël, Laura Gonzales recréera un appartement années 80 en collaboration avec Oscar de la Renta, qui prêtera des objets vintages.

Au pied des escaliers, une superbe étagère expose bibliothèque finement sélectionnée par la Librairie 7L – fondée par Karl Lagerfeld dans son ancien studio photo rue de Lille à Paris, 7L sélectionne des livres rares et sur-mesure pour ses clients. Dans son ensemble, la Townhouse new-yorkaise de The Invisible Collection renvoie une atmosphère sophistiquée mais chaleureuse d’un intérieur sur-mesure. Un côté « so French », selon les visiteurs Américains du jour.

Pour Isabelle Dubern-Mallevays en tout cas, qui a pu financer en fonds propres ce bel investissement grâce au développement rentable de la start-up, ce n’est que le début de l’aventure américaine. Avec des équipes au Texas et à Los Angeles, elle envisage déjà l’ouverture du prochain showroom de The Invisible Collection en Californie. « Nous avons eu une très belle collaboration avec Sotheby’s avec une présentation des meubles des Lalanne avec nos collections de meubles contemporains. Il y a une vraie envie de décoration européenne et française, de sophistication, de culture et de sens aussi avec des meubles créés pour être transmis et prendre de la valeur. Nous avons hâte d’y montrer les savoir-faire français et européens. »

«Cassoulet Confessions», un livre à dévorer sans modération

Tout a commencé par la commande d’un article sur l’histoire du cassoulet. La journaliste Sylvie Bigar, spécialiste voyages et gastronomie à New York pour de nombreux journaux américains (Washington Post, New York Times…) se rend en France, à Carcassonne, pour écrire sur l’Académie universelle du cassoulet. Reportage classique, rien d’extraordinaire à priori. « Je pensais qu’en une semaine, ce serait emballé », se souvient-elle. Sauf que, sur place, c’est le choc. À la première bouchée, « je suis devenue complètement obsédée par ce plat, sans savoir pourquoi. Ce voyage a changé ma vie. » 

«Creuser sous la croute»

C’est cette incroyable aventure gastronomique et émotionnelle que l’auteure propose dans « Cassoulet Confessions: Food, France, Family, and the Stew That Saved My Soul » (« Confessions de cassoulet : nourriture, France, famille et le ragoût qui m’a sauvé l’âme ») qui vient de paraître aux éditions Hardie Grant Books. Un livre drôle et tendre dans lequel s’entremêlent deux histoires, celle d’un plat typique du Sud-Ouest et celle, intime et personnelle, d’une enfance compliquée. À travers ces deux récits, Sylvie Bigar nous emporte dans le monde inconnu des gardiens d’une des recettes de notre patrimoine culinaire les mieux gardées de France et sur la voie de la découverte de soi, des racines les plus enfouies.

Le chemin fut long pour Sylvie Bigar, et elle le raconte avec beaucoup d’autodérision et d’humour. Il lui a d’abord fallu revenir en Occitanie pour apprendre à cuisiner avec le « Pape du cassoulet », le chef Eric Garcia (un pseudonyme, pour respecter la vie privée du cuisinier), véritable personnage de roman à la fois « cuisinier, poète et philosophe ». C’est à ses côtés que la « petite Américaine » comme il la surnomme, apprend à cuisiner de A à Z. « Il n’y avait pas une poudre, raconte-t-elle à French Morning, pas un colorant qui ne soient fait maison. »

Après sa longue initiation, Sylvie Bigar a dû également s’isoler pour écrire, dans une maison d’écrivains, La Muse, dans la Montagne Noire. Et c’est dans le silence des lieux qu’elle a commencé « à creuser sous la croute », le couvercle qui enfermait ses souvenirs d’enfance s’est alors soulevé. La grande propriété familiale de Genève aux arbres centenaires du jardin ayant appartenu à Charles Bonnet, botaniste ami de Voltaire. Sa famille : son père, dandy rigide baigné de nostalgie des années fastes de la Côte d’Azur; sa mère, passionnée de littérature aux racines juives, brisée par la mort de son frère dans le Vercors en 1944 – héros du futur roman sur lequel travaille Sylvie Bigar; et ses trois sœurs de 8, 10 et 12 ans ses aînées, dont le départ de la maison la laissera grandir en fille unique.

D’un plat aux racines familiales

Dysfonctionnements, secrets de famille, tabous, sentiment de trahison… tout explose à la mémoire. « J’ai réalisé que tout était une question de contraires et de contradictions », explique Sylvie Bigar. Entre son éducation bourgeoise suisse et la culture de ce chef du Sud-Ouest, entre la salle-à-manger austère de son enfance, « aussi conviviale qu’une coquette morgue » écrit-elle, et celle, chaleureuse, de la famille Garcia – la scène du petit-déjeuner avec le dernier de la famille, à peine âgé de 5 ans, dévorant son cassoulet, un verre de vin rouge en guise de bol de chocolat chaud, est savoureuse. « J’ai grandi dans une famille où on ne mangeait pas de haricots, presque pas de porc, une maison bourgeoise au bord du lac. J’ai réalisé que cette obsession m’était venue en fait – sans dévoiler la fin du livre – de très loin. »

Un livre sans prétention, qui évoque ce que toute personne vivant loin de son pays d’origine ressent très fortement : le besoin de savoir d’où l’on vient. « J’avais envie de transmettre cette France profonde. J’avais envie que les Américains y aillent, qu’ils découvrent autre chose que la Provence, Paris et la Riviera. » Envie également que les Français retrouvent, comme elle, le goût de cette France authentique. « Je pense que les Français sont très attachés à leurs traditions, et surtout au niveau culinaire. On a tous envie d’un bon cassoulet, d’une bonne choucroute, d’un bœuf bourguignon. Ce sont nos racines. »

À la fin de son livre, Sylvie Bigar révèle plusieurs recettes de cassoulet : trois qui forment la Trinité du cassoulet – celle de Toulouse, de Castelnaudary et de Carcassonne, une recette personnelle, une autre de cassoulet express, « quand on n’a pas deux ou trois jours pour cuisiner », mise au point avec son amie experte culinaire Marion Sultan. Et enfin une recette « surprise ». Un ouvrage écrit en anglais, « car étant à New York depuis 40 ans, j’écris en anglais. Mais je rêve qu’il soit traduit en français. » La maison d’édition y travaille. En attendant, le livre vient de sortir aux États-Unis et se dévore d’une traite. Un ouvrage qui, pour reprendre les mots du chef Dominique Ansel, « nourrit l’esprit, l’âme et l’estomac ».

Jean Rosanvallon, invité d’honneur du gala de la FACC Foundation à New York

0

Jean Rosanvallon aime dire que son frère – Pierre, l’historien et ancien professeur au Collège de France – est le doué de la famille. Pourtant, avec ses 44 années de carrière chez Dassault Aviation, dont plus de la moitié à la direction de la filiale américaine Falcon Jet, l’ancien dirigeant peut se targuer d’avoir plutôt bien réussi, lui aussi. Il sera l’invité d’honneur du gala de la Fondation de la Chambre de commerce franco-américaine (FACC) de New York qui fête ses dix ans cette année. La soirée se déroulera le jeudi 29 septembre au restaurant The View, à Battery Park.

En 2019, Jean Rosanvallon a reçu le « Lifetime Aviation Industry Leader Award » lors des prestigieux Living Legends of Aviation Awards à Los Angeles. Il a également été le premier Français à être intronisé au Living Legends of Aviation Hall of Fame (même classe que Jeff Bezos).

Le Franco-Américain est actuellement Président du Corporate Angel Network et membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce franco-américaine (FACC), du Wings Club et de l’Embry Riddle Aeronautical University. Il est également Conseiller spécial auprès du PDG de Dassault Aviation et Vice-Président du Comité Nord-Est des États-Unis des Conseillers du Commerce Extérieur. Une retraite active que Jean Rosanvallon aura l’occasion d’évoquer le 29 septembre.

Bourses Serge Bellanger

Ce gala annuel sera aussi l’occasion pour la fondation, présidée par Elsa Berry, de dresser le bilan de son programme de bourses d’études Serge Bellanger. Ce programme, destiné aux étudiants français qui souhaitent étudier aux États-Unis et les étudiants américains qui souhaitent étudier en France, a déjà bénéficié à 97 jeunes. Cette année, 12 étudiants – 5 Américains et 7 Français – vont recevoir une bourse, soit 10.000 dollars chacun.

Une ancienne lauréate de 2020 viendra également partagée son expérience : Oheneba Ama Nti Osei, journaliste et auteure franco-ghanéenne nommée parmi les 100 personnes de moins de 40 ans et d’ascendance africaine les plus influentes.

La soirée débutera à 7pm par un cocktail – avec vue spectaculaire sur le New York Harbor. Elle se poursuivra par un dîner, quelques discours, des prix à gagner et une vente aux enchères. Et bien évidemment, ce sera l’occasion de rencontres et d’échanges networking jusqu’à 10pm.

French Boss, Dominique Piotet : Quitter Kiev et redémarrer

0

Sur le papier, il n’est pas forcément évident de trouver de nombreux points communs entre des villes comme San Francisco, Kiev et Paris. Dominique Piotet l’a fait. L’ensemble de sa vie professionnelle a tourné, et tourne encore, entre ces trois villes. Il vit aujourd’hui aux États-Unis après avoir quitté une Ukraine en guerre, et ses voyages l’emmènent régulièrement dans le pays dont il possède la nationalité d’origine et dans lequel tout a démarré, la France.

Dominique est un entrepreneur atypique, dans ses goûts, ses choix de vie, ses endroits de vie. Mais cet homme de 53 ans est un véritable entrepreneur qui a toujours voulu l’être. Tellement entrepreneur dans sa tête que son objectif, au sein même de grandes entreprises dont il était salarié, a toujours été de créer des structures les plus indépendantes possibles.

Il est au départ un étudiant assez classique, attiré par l’économique et le social, mais qui découvrira de nouvelles émotions avec l’apparition de l’internet. En s’additionnant à ses passions historiques, ces nouvelles technologies vont profondément infléchir la vie professionnelle à venir de Dominique. Ses références enjambent les siècles. Il convoque aussi bien dans sa manière de faire André Citroën que Mark Zuckerberg.

La guerre en Ukraine a donc transformé en pointillés ce projet pharaonique qu’il a créé en 2019, cette ville entière dédiée à la technologie, cette Unit City (« un truc de fou » sic), dans laquelle vivent 30 000 personnes sur 1 million de mètres carrés.

Il y a encore quelques mois, Dominique Piotet vivait à Kiev, la capitale ukrainienne. Il vit donc maintenant à San Francisco mais ne doute pas qu’il retournera en Ukraine.

Regarder la vidéo :

Écouter le podcast :

https://www.spreaker.com/user/frenchmorning/pad-audio_4

Practice, Pitch & Putt, 18 trous : 5 endroits où jouer au golf à New York

0

Les amateurs de golf le savent, l’automne, avec ses belles couleurs, est la meilleure saison pour taper la balle. Voici cinq endroits où jouer dans la Big Apple.

Van Cortlandt Park Golf Course

Si vous recherchez un vrai parcours de 18 trous accessible en métro, ne cherchez plus. Van Cortlandt Park Golf Course vous attend dans le Nord du Bronx, à la limite de Yonkers (comptez 55 minutes au départ d’Union Square à Manhattan). Plus ancien golf public des États-Unis, Van Cortlandt Park Golf Course s’étend sur 400 hectares de verdure et d’arbres. Il s’agit d’un par 70 (un parcours à effectuer en 70 coups). Comptez entre 35 et 42$ le parcours complet, prix auquel il faut rajouter la location de la voiturette (38$ pour deux) et 5$ de frais de réservation. Tee time réservable ici. Van Cortlandt Park S, (718) 543-4595.

Forest Park Golf Course

Celui-ci n’est accessible qu’en voiture du côté de Woodhaven à Queens, mais il est considéré comme le meilleur golf de New York. Tout aussi bucolique que Van Cortlandt avec ses plans d’eau et ses rangées d’arbres bien taillés, Forest Park Golf Course est également un parcours de 18 trous à réaliser en par 70. Golf public, il affiche les mêmes prix que Van Cortlandt. Réservations ici. 101 Forest Park Dr, (718) 296-0999.

Dyker Beach Golf Course

Brooklyn aussi a son parcours de golf, situé aux abords du Verrazzano Bridge à Dyker Heights. Golf accessible en métro avec la ligne R (50 minutes d’Union Square), Dyker Beach Golf Course offre un parcours de 18 trous en par 72. Comptez là aussi entre 35 et 42$ la partie, prix auquel il faut rajouter la location de la voiturette (38$ pour deux) et 5$ de frais de réservation. Liste des tee time disponible ici. Bar et restaurant sur place. 1030 86th St, (718) 836-9722. 

Flushing Meadows Pitch & Putt 

Idéal pour les débutants, le Pitch and Putt de Flushing Meadows à Queens offre un parcours de 18 trous avec des distances réduites (3 coups par trou pour un total de 54). Accessible en seulement 35-40 minutes en métro au départ d’Union Square (ligne 7), ce parcours a l’avantage d’être éclairé le soir et ouvert jusqu’à 23h. Comptez 20,50$ la partie. L’endroit parfait pour améliorer son swing à moindre coût (petit bémol pour les avions qui décollent et atterrissent à Laguardia à proximité). Pas de réservation à l’avance. 100 Flushing Meadows Pedestrian Bridge, (718) 271-8182. 

The Golf at Chelsea Piers

Si vous souhaitez progresser tout en restant à Manhattan, alors direction le practice de Chelsea Piers (Pier 59). Ce bâtiment couvert sur plusieurs étages permet de frapper autant de balles que vous le souhaitez, avec vue sur l’Hudson river en prime. Il vous en coûtera entre 35 et 50$ pour 55 minutes de jeu selon le jour et l’heure, plus 4$ de location de club. Infos et réservations ici. 59 Chelsea Piers, (212) 336-6400.

Vacances de Noël : les prix des vols vers la France augmentent vite !

[Article partenaire] Après trois ans de voyages compliqués pour les fêtes de fin d’année, cette année semble rimer avec retour en France pour beaucoup d’expatriés français.

À priori, pas de fermeture de frontières pour causes sanitaires à l’horizon. Vous allez enfin pouvoir retrouver vos proches et le vieux continent pour les fêtes. Mais attention ! Les prix des vols augmentent vite. Réservez vos vols en avance et faites des économies.

French bee, la compagnie aérienne qui relie les États-Unis et la France

French bee est la première compagnie aérienne française smart cost et long courrier. Équipée d’une flotte d’Airbus A350-900 dernier cri, avec la cabine la plus silencieuse du marché, French bee vous garantit des vols confortables à prix défiant toute concurrence.

À bord : des sièges en cuir dans toutes les classes, avec renforts pour les lombaires et appuie-tête réglable en hauteur et en largeur, des écrans HD tactiles extra-larges avec un programme de divertissements gratuits et généreux, sans oublier la connectivité proposée en option.

Quatre routes entre les États-Unis et Paris Orly pour Noël

French bee opère déjà depuis quelque temps à New York, San Francisco et Los Angeles. Et cette année, en décembre, la compagnie ouvre une nouvelle route au départ de Miami.

Programme de Noël

Pour prévoir les vacances de Noël, French bee a divisé le mois de décembre en deux parties, en augmentant la fréquence des vols à partir du 19 décembre et jusqu’au 1er janvier 2023.

Au départ de New York

Première quinzaine : quatre vols par semaine (lundi, vendredi, samedi et dimanche), à partir de $250 (aller simple).

Deuxième quinzaine : cinq vols par semaine (lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche), à partir de $343 (aller simple).

Au départ de San Francisco

Première quinzaine : cinq vols par semaine (lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche), à partir de $384 (aller simple).

Deuxième quinzaine : six vols par semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche), à partir de $384 (aller simple).

Au départ de Los Angeles

Première quinzaine : cinq vols par semaine (lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche), à partir de $351 (aller simple).

Deuxième quinzaine : six vols par semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche), à partir de $351 (aller simple).

Au départ de Miami

Première quinzaine : deux vols par semaine (à partir du 15 décembre), le jeudi et samedi, à partir de $453 (aller simple).

Deuxième quinzaine : trois vols par semaine (lundi, jeudi et samedi), à partir de $349 (aller simple).

Attention, les prix sont susceptibles d’augmenter rapidement.

Préparez votre vol avec French bee

Avec French bee, préparez votre voyage à la carte et payez le prix qui vous convient. Trois classes sont disponibles :

  • BASIC : plus petit prix pour votre plus grand plaisir
  • SMART : une classe économique et des services en plus
  • PREMIUM : un maximum de confort, et toujours plus de services

Vous pouvez ajouter les services que vous souhaitez, à tout moment. Bagage en soute, repas à bord, siège premium, équipements sportifs, embarquement prioritaire … C’est vous qui décidez. Retrouvez toutes les informations ici.

Alors, prêt(e) à réserver vos vacances de fin d’année ? Pas une minute à perdre !

Je réserve

Bon voyage ✈️

—————-
Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Ibrahim Maalouf, trompettiste touche-à-tout qui touche au cœur

Incroyable mais vrai. Après 17 albums et autant d’années de carrière, une multitude de prix prestigieux au compteur et des concerts dans les plus grandes salles du monde, le trompettiste virtuose de 41 ans a toujours le trac avant de monter sur scène. « J’ai l’impression d’être encore tout jeune ! J’ai autant de stress et d’excitation, toujours aussi peur que les gens n’apprécient pas, mais c’est un stress sain, un bon trac. »

La tournée américaine d’Ibrahim Maalouf commence, d’abord au Canada (Montréal, Québec City et Toronto) puis aux États-Unis (Boston, New York, Washington, Los Angeles et San Francisco). « Je suis ravi car j’ai peu l’habitude de jouer en Amérique du Nord. À part à New York, qui est la capitale du jazz, les gens me connaissent peu aux États-Unis. J’ai l’impression de me présenter sur scène en disant : “Bonjour je suis Ibrahim Maalouf et je suis trompettiste”, c’est très frais et très chouette. »

« Enfant, je n’aimais pas la trompette »

S’il semble difficile d’imaginer devoir encore présenter le jazzman franco-libanais, tentons d’en dresser un portrait succinct mais fidèle. Ibrahim Maalouf, c’est d’abord un objet : la trompette, à 4 pistons (la traditionnelle n’en a que 3) offrant la possibilité de jouer les quarts de ton, essentiels à la musique arabe. Une création de son père, Nassim Maalouf, lui-même trompettiste, qui lui a mis la main à l’instrument dès ses 7 ans. « Enfant, je n’aimais pas la trompette, je trouvais que ça cassait les oreilles. Mon père jouait fort, avec un son aiguë, la trompette haute dans la plus grande tradition française, ça ne me ressemblait pas, moi qui était timide et introverti. Ce que j’aimais, c’est que mon père s’intéresse à moi. »

Mû par cette recherche du regard paternel, le jeune Ibrahim travaille son répertoire classique avec des facilités évidentes, le menant à accompagner son père en tournée dès ses 8 ans. « Le voir fier de moi, c’est ce qui m’a fait continuer. Jusqu’au jour où la trompette m’a adoptée et j’ai accepté qu’elle m’aille. » C’était en mars 2002. Le musicien a 21 ans, et vient de remporter un nouveau concours de trompette à Fairfax, aux États-Unis. Pourtant, il reste hésitant sur la voie à suivre. Depuis toujours, l’enfant né en pleine guerre civile au Liban nourrit des rêves d’architecture.

Ibrahim Maalouf en tournée américaine pour son album “Capacity to love”, dont la pochette a été créée avec l’artiste SImon Bull © Ibrahim Maalouf & Simon Bull

Dans sa chambre, à Etampes en Essonne, où il grandit à partir de ses 5 ans, il tapisse ses murs de posters des Twin Towers à New York, et de collages du Beyrouth qu’il projette de reconstruire. « Je rêvais d’en faire le New York du Moyen-Orient. » Il se rend donc à New York, dont le symbole de liberté a été rasé six mois auparavant, le 11 septembre 2001.  « J’étais là, face à Ground Zero, et j’ai eu une révélation : on peut détruire des bâtiments mais on ne peut pas détruire une mélodie. Ce jour-là, j’ai choisi la trompette, j’ai choisi de construire une culture qui se voit les yeux fermés. »

L’art de l’improvisation

Au-delà de la double culture occidento-orientale à laquelle on le limite parfois, la culture d’Ibrahim Maalouf est plus universelle, celle d’un rapport à la musique instinctif et libre, inculquée par sa mère pianiste, Nada. « En parallèle de l’éducation musicale très stricte et classique de mon père à la trompette, j’ai eu la chance d’apprendre au piano avec ma mère à vivre la musique, à exprimer ce que je ressentais, sans avoir peur de me tromper. » 

Un art de l’improvisation au cœur de son œuvre artistique, et qu’il cherche à prodiguer au plus grand nombre : création en 2011 de la première classe d’improvisation musicale au Conservatoire Régional de Paris et au Pôle Supérieur Paris Boulogne, parution en 2021 d’un essai pour le grand public « Petite philosophie de l’improvisation » (Ed. des Equateurs), fondation en 2022 du premier orchestre classique d’improvisation, le Free Spirit Ensemble… « On a tous cette capacité naturelle en nous, mais on vit dans un monde où on refuse l’erreur. Or personne ne peut construire, ne peut créer sans se tromper ! L’improvisation c’est l’ADN de l’acceptation de soi et des autres. » Une philosophie de vie au cœur d’ailleurs de son dernier album « Capacity to love »

La voix de Sharon Stone

Car Ibrahim Maalouf, c’est aussi une musique engagée. Dans les actes : en composant un hymne à la mémoire des victimes des attentats de 2015, chanté par Louane lors d’un hommage national; en remontant le premier sur la scène du Bataclan, avec Sting, après les attentats du 13 novembre; en (ré)interprétant La Marseillaise devant 6 millions de téléspectateurs au pied de la Tour Eiffel le 14 juillet 2021… Dans ses morceaux, évidemment : sa reprise de Beyonce, «Run the World », mise en images dans un clip féministe; la musique du film documentaire de  Xavier de Lauzanne, « 9 jours à Raqqa », mettant en avant le combat d’une femme maire pour reconstuire sa ville sous l’Etat islamique; son dernier titre « Money », avec le rappeur Erick The Architect, dénonçant le pouvoir de l’argent…

« Avant, je trouvais que dire que ma musique était engagée était d’une banalité absurde. Aujourd’hui, je ne m’en cache plus. Peut-être parce que je suis né, en pleine guerre, sous les bombes, j’éprouve une sorte d’urgence à faire en sorte que les gens s’entendent. » Pour arriver à cela, il faut faire (ré)entendre. Ibrahim Maalouf ouvre son 17e opus sur le discours final de Charlie Chaplin dans « Le Dictateur ». « C’est un texte que j’aime beaucoup et qui, 80 ans plus tard, est malheureusement toujours autant d’actualité. » 

La conclusion est laissée à Sharon Stone qui énonce un texte écrit par ses soins faisant écho à celui de Chaplin. « J’avais envie de clôturer l’album sur la voix d’une femme puissante, et profondément libre, avec un message déjà entendu, mais qu’il faut rabâcher encore et encore puisqu’il n’est toujours pas intégré. »

Un album « plein de couleurs »

Au total, 14 titres et autant de collaborations : D Smoke, Dear Silas, M, Flavia Coehlo… « J’ai rencontré des artistes qui m’ont donné envie de sortir de ma zone de confort, de me confronter à quelque chose que je maîtrise moins. Je n’ai pas envie de devenir un spécialiste de ma spécialité, mais plutôt de faire les choses à ma façon, sans copier. » 

Résultat : un album « plein de couleurs », à la croisée des chemins du rap, du hip-hop et du R&B, avec pour ligne directrice la trompette. « J’ai grandi avec Snoop Dog, IAM, NTM… Cette musique, c’est ma génération, mais je n’avais encore jamais osé car j’avais l’impression de ne pas être légitime. En grandissant, on se dit qu’on n’ a plus de temps à perdre. » Un temps qui semble extensible pour le compositeur/interprète/arrangeur/producteur, menant mille projets à la fois. Un artiste touche-à-tout et toujours surprenant, jamais là où on l’attend. Qui sait s’il n’est pas lui-même le premier surpris.

Le jazzman Ibrahim Maalouf @ Quincy Jones Productions

La renaissance de Maison Nico à San Francisco

Les amateurs de pâtés en croûte, pithiviers et autres brioches feuilletées ont dû patienter tout l’été pour en déguster à nouveau. Fin août, après trois mois de travaux, Maison Nico a rouvert ses portes, et la queue de gourmets (et de gourmands !) s’est instantanément reformée devant l’épicerie fine située dans Jackson Square.

Une gamme élargie

Lancée fin 2020, Maison Nico surfe sur l’engouement d’une clientèle pour un savoir-faire charcutier que peu maîtrisent à San Francisco. Les clients s’arrachent ces mets délicats qui mêlent des saveurs inédites, comme le pâté en croûte canard, pomme et boudin noir, ou l’aspic de la mer au vivaneau et confit de tomate. La brioche feuilletée a vu sa renommée exploser sur les réseaux sociaux, et sa popularité ne se dément pas.

C’est ce succès qui a dicté la récente fermeture de Maison Nico. « On était à cours de produits à la mi-journée, car nous n’avions pas les moyens de produire plus, explique Nicolas Delaroque, fondateur de Maison Nico. Nous avons alors décidé de réaliser les travaux qui permettraient de répondre à cette forte demande. »

Un nouveau four et une étuve sont ainsi venus compléter la cuisine ouverte, et le laboratoire en sous-sol a été réaménagé pour augmenter la production de viennoiseries et pâtisseries. « Auparavant, nous devions alterner le sucré et le salé dans les fours. Maintenant, nous avons des fours dédiés, ce qui permet de bien faire pousser les pâtes pour les viennoiseries. Avec ce nouvel agencement, on peut produire le volume nécessaire pour répondre aux demandes de nos clients. »

Fidèles et nouveaux clients

À voir la file qui serpente dans la rue, les tables sur le trottoir qui sont toutes occupées, les clients qui défilent devant le comptoir, et les plateaux de croissants, de brioches feuilletées et de pains au chocolat dans les vitrines en continu, Maison Nico semble avoir trouvé son allure de croisière.

Le menu s’est par ailleurs étoffé : « Nous avons étendu notre gamme, avec des pains au chocolat, des croissants aux amandes et fruits de saison, des tartelettes, des choux.. » La clientèle a, elle aussi, évolué avec le retour des employés dans les bureaux du Financial District. « Ils s’arrêtent le matin pour boire un café et manger un croissant, ou à la sortie du bureau pour un verre de vin et de la charcuterie », note Nicolas Delaroque. « On a également gardé les fidèles qui nous suivent depuis l’époque du restaurant. »

En effet, avant Maison Nico, Nicolas Delaroque était à la tête de Chez Nico, un restaurant étoilé au Michelin. En 2020, gardant le même bâtiment, le chef a décidé de se réinventer en lançant une épicerie fine. Pas question de revenir au restaurant, l’arrivée des nouveaux fours ayant mangé une bonne partie de la salle à manger d’antan.

En revanche, Nicolas Delaroque prévoit d’étendre encore son menu, ainsi que ses horaires : « On envisage d’organiser les soirées avec un sommelier qui présenterait une sélection de vins et les associerait avec notre charcuterie. »