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Brèves new-yorkaises : Le Printemps à Wall Street, un coyote UES et la pizza à 24 carats (150$)

Que s’est-il passé à New York cette semaine ?

👜 Il a ouvert ses portes ! Après des mois de teasing, le Printemps a accueilli ses premiers clients au One Wall Street. Adresse prestigieuse au rez-de-chaussée d’un immeuble résidentiel de 50 étages, à deux pas du NYSE, dans le quartier financier en pleine transformation. Le grand opening du luxueux magasin aura lieu vendredi, le 21 mars… jour du printemps of course. French Morning en a discuté avec le CEO du Printemps, Jean-Marc Bellaïche.

💸 Le prix médian des loyers à Manhattan a atteint un nouveau record de 4 500$ en février 2025, soit une hausse de 6,4% par rapport à février 2024. 

🐈‍⬛ Deux chats habitant dans des foyers distincts ont été infectés par le virus H5 de la grippe aviaire. 

🔫 La NYPD a saisi plus d’un millier d’armes illégales depuis le début de l’année. Les deux premiers mois de 2025 ont enregistré le plus faible nombre de fusillades dans l’histoire de la ville, avec une baisse de 14,5 % par rapport à 2024. Depuis l’entrée en fonction du maire Adams, en 2021, plus de 20 000 armes illégales ont été retirées des rues.

🛣️ Un sondage révèle que 42% des résidents de New York soutiennent le péage à l’entrée de la 60e, contre seulement 35 % des électeurs de l’État. Le soutien a augmenté par rapport à décembre, où seulement 32% étaient favorables. Les électeurs en dehors de New York City souhaitent majoritairement (40%) l’élimination du programme, tandis que seulement 33% le soutiennent. Le programme a généré plus de 48 millions de dollars dès de son premier mois, mais l’administration Trump a ordonné son arrêt avant le 21 mars. Par ailleurs, les plaintes concernant les klaxons dans la zone de tarification de congestion ont diminué de 69% par rapport à l’année précédente. 

🧽 Les lave-linges et sèche-linges sont désormais présents dans 34% des appartements listés sur StreetEasy, contre 23% en 2019. La présence de ces appareils augmente le loyer d’environ 12%, soit 360$ de plus par mois pour un appartement moyen.

🍕 East Village Pizza proposait cette semaine une pizza Margherita recouverte de flocons d’or 24 carats pour célébrer le Pi Day (le 3/14 pour 3,14159…) (et non pas le Day of Steak and BJ), disponible uniquement le 14 mars. 150$ la pizza (entière). 

👫 New York (l’agglomération) retrouve son nombre d’habitants d’avant la pandémie. La population estimée est, en effet, de 19,9 millions, proche des 20 millions de mars 2020. Brooklyn reste l’un des districts les plus peuplés des États-Unis avec plus de 2,6 millions d’habitants. 

⛲️ Après un répit de plusieurs mois, le jardin Elizabeth Street fait face à une nouvelle menace d’expulsion alors que la ville prévoit d’y construire des logements accessibles pour seniors.

🐢 Un passager à l’aéroport de Newark Liberty a été intercepté par la TSA (Transportation Security Administration) après avoir tenté de dissimuler une tortue vivante dans son pantalon.

⛳️ Brad Lander, candidat à la mairie de NYC, propose de convertir quatre des douze terrains de golf de la ville en quartiers résidentiels pour créer 50 000 logements. 

🚲 L’objectif pour la ville qui consistait à construire 50 miles de pistes cyclables n’a pas été atteint en 2024, avec seulement 29 miles. 

🏃‍♀️ Pour la première fois  – et probablement la dernière – le semi-marathon a emprunté le pont de Brooklyn en raison de travaux de construction à Lower Manhattan. Le nouveau parcours était légèrement plus rapide et a évité certaines côtes, offrant une opportunité unique aux coureurs d’établir des records personnels. 

🎼 Le Metropolitan Opera a donné en exclusivité mondiale une œuvre perdue et retrouvée de Maurice Ravel.

🏊 Le Davis Center, situé au niveau de la Harlem Meer au nord de Central Park, va enfin rouvrir après plusieurs années de travaux. La piscine publique (la huitième plus grande de NYC), transformable en patinoire l’hiver, sera totalement rénovée pour cet été. 

🏞️ Un coyote a été aperçu dans une rue de l’Upper East Side, près de la 80e rue et de la 2e avenue, à 9:30am. Il a été capturé par la police dans un garage et remis au Department of Environmental Conservation pour examen de santé.

💧 New York est considérée comme ayant la meilleure eau du robinet de toute l’Amérique du Nord. 

🎼 Dès leur arrivée à New York, les musiciens du bagad de Perros-Guirec se sont produits devant les élèves de l’école publique « dual language » PS84 sur l’UWS. Plusieurs autres interventions étaient prévues lors du défilé de la Saint Patrick. 

Bonne semaine !

5 conseils pour réussir votre déclaration fiscale en tant que Français aux États-Unis

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[Article partenaire] À l’approche du 15 avril – le fameux “Tax Day” – ou date limite pour effectuer votre déclaration fiscale aux États-Unis, il est important de vous assurer d’être au point sur certains aspects clés. Jean-Philippe Saurat de MSGL, cabinet d’expertise comptable présent aux États-Unis et au Canada et qui accompagne les Français, entreprises et particuliers, dans leur développement en Amérique du Nord, vous propose cinq conseils pour réussir votre déclaration fiscale.

1 – Déterminer si l’on est résident fiscal américain

Avant de faire votre déclaration, il est indispensable de déterminer si vous êtes résident fiscal américain ou non. Pour ce faire, il existe trois tests de résidence fiscale américaine :

  • Disposez-vous de la Green Card ? Si oui, alors vous êtes résident fiscal américain.
  • Êtes-vous américain ? Si oui, alors vous êtes résident fiscal américain.

Il existe un troisième test : le “Substantial Present Test” selon lequel dès que vous passez 183 jours ou plus aux États-Unis sur une période de trois ans, alors vous êtes résident fiscal américain. Ces trois ans sont calculés ainsi :

  • 1 jour de l’année N = 1 jour
  • 1 jour de l’année N-1 = 1/3 de jours
  • 1 jour de l’année N-2 = 1/6 de jours

Si une fois calculée, la somme de tous ces jours dépasse 183 jours et que vous avez passé 31 jours aux États-Unis dans l’année, alors les États-Unis vous considèrent comme résident fiscal. C’est un cas problématique, notamment pour les retraités ou proches d’expatriés, les centres d’intérêts vitaux ne sont pas situés aux États-Unis mais qui rendent visite si souvent à leur famille qu’ils dépassent ces 183 jours. Si vous êtes dans ce cas, il est possible de ne pas être considéré en tant que résident fiscal américain via le “Closer Connection Exception”, en prouvant que toute la vie est l’étranger et non pas aux États-Unis.

2 – Ne pas oublier de déclarer ses revenus mondiaux

En tant que résident fiscal américain, il est indispensable de déclarer ce que l’on gagne partout dans le monde. En effet, ce n’est pas parce que certains revenus ne sont pas taxés dans le pays d’origine qu’ils ne seront pas taxables aux États-Unis. Par exemple, en France le Livret A n’est pas taxé alors qu’aux États-Unis, il l’est. Dans la majorité des cas, les revenus qui ne sont pas taxés dans un pays, le seront aux États-Unis.

Il est possible d’éviter la double imposition. Prenons l’exemple d’un résident fiscal américain possédant des revenus locatifs en France ; il devra déclarer ses revenus en France. Aux États-Unis, il les déclarera également, mais en demandant un crédit d’impôt au niveau fédéral équivalent aux impôts français payés pour ne pas être imposé deux fois.

3 – Déclarer ses actifs étrangers

Outre les revenus mondiaux, il est également indispensable de déclarer ses actifs étrangers. Parmi ces actifs, on dénombre :

  • La déclaration des comptes étrangers (FBAR) pour laquelle il faut déclarer tous ses actifs financiers étrangers (auprès de banques, compagnies d’assurance) lorsque leur valeur cumulée à n’importe quel moment de l’année, dépasse 10 000$. Attention, c’est une déclaration individuelle qui doit être effectuée par tous les membres de la famille, mineurs compris. La déclaration des mineurs est effectuée par les parents toutefois. Cette déclaration doit également être effectuée pour les comptes dont lesquels on est propriétaire ou sur lesquels on a une signature par exemple : comptes de société.
  • La déclaration 8938 qui reprend les mêmes principes que la déclaration FBAR mais à des seuils plus élevés. En tant que célibataire, il faut effectuer cette déclaration lorsque la valeur de tous ses actifs financiers étrangers dépasse 75 000$ à n’importe quel moment de l’année ou 50 000$ au 31 décembre. Lorsque l’on est marié, ces mêmes seuils passent à 150 000$ et 100 000$.

Il existe d’autres types de déclaration d’actifs étrangers (8621, FIPs). Tout manquement est sévèrement puni par l’IRS avec des pénalités a minima de 10 000$. Pour faire le point sur vos obligations, n’hésitez pas à faire appel aux services de Jean-Philippe Saurat.

4 – Déclarer ses sociétés détenues à l’étranger

Autre point majeur, parfois oublié ; les sociétés détenues à l’étranger. Il est obligatoire de retranscrire les états financiers des sociétés pour lesquelles on détient au moins 10% du capital.

Le calcul de ces 10% est effectué ainsi : on prend en compte les parts de la personne qui est aux États-Unis et aussi les parts des parents et des enfants. Cela est important dans le cas où des parents ont créé des sociétés afin de transmettre le patrimoine à leurs enfants en donnant des parts en nue propriété. Bien que l’enfant ne bénéficie pas de l’usufruit de ces sociétés, sa déclaration doit être effectuée. En cas de manquement, on s’expose de nouveau à 10 000$ de pénalités.

5 – Que faire de ses comptes aux États-Unis lorsque l’on quitte le pays

Si vous quittez le pays pour vous expatrier ailleurs, ou rentrer en France, vous avez tout à fait le droit de conserver les comptes que vous aviez ouverts aux États-Unis durant votre vie là-bas tout en pensant à les déclarer à votre nouvelle autorité fiscale.

Toutefois, il est important de savoir que dans le cas d’une succession, il est extrêmement compliqué de récupérer l’argent sur ces comptes en raison de la procédure américaine assez longue, et qui engendrera une succession américaine qui sera taxée jusqu’à 40% après un abattement de 60 000$. Les fonds seront gelés pendant la procédure jusqu’à ce que l’IRS valide la succession. Cela peut être très contraignant dans certains cas et pour l’éviter il est toujours préférable de faire une structuration patrimoniale. Jean-Philippe Saurat peut vous accompagner dans ce processus.

Qui est Jean-Philippe Saurat ?

Expert-comptable et CPA reconnu au Canada et aux États-Unis, a bâti une carrière remarquable, après avoir débuté chez Mazars Paris, il se spécialise chez Primexis, puis rejoint le groupe Massat à New York en tant qu’expert fiscal. En 2017, il cofonde le cabinet Massat Saurat + Guimond Lavallée à Montréal, maintenant MSGL, où il continue d’innover et d’apporter une vision stratégique à ses clients. Prenez rendez-vous avec Jean-Philippe dès maintenant pour anticiper votre déclaration 2025.

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Laurent Suchel, de RP à sculpteur

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Tout le milieu de la mode parisienne le connaît. Laurent Suchel, à la tête de son agence de relations presse pendant plus de 30 ans, a collaboré pour les grandes maisons de mode, de Moschino à Dsquared, Diesel, Masaki Matsuhima ou le créateur Rodolphe Ménudier. Aujourd’hui sculpteur, il réalise dans sa maison d’Indian Wells, à quelques kilomètres de Palm Springs, des pièces uniques qui s’invitent dans les plus belles villas de Californie.
Né dans le Beaujolais, à 30 kilomètres de Roanne, « dans un trou perdu », Laurent Suchel monte à Paris, à 19 ans. « J’ai passé un peu plus d’un an à l’école ...

Vie d’Expat : j’ai reçu de mon entreprise le mail que je redoutais tant

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres et de revues sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.

Cette semaine, découvrons l’histoire du licenciement d’Alexandra.

« J’avais, comme tout le monde, cette image bien en tête : la jeune et jolie working girl tenant entre ses bras maigres son carton d’affaires dans l’heure qui suit son licenciement. Je me demandais toujours ce qu’il pouvait y avoir dans la boîte. Une plante verte ? Une pauvre petite lampe ? Un cadre de photo ? Maintenant je sais. C’est exactement ce qui m’est arrivé (même si je n’ai pas, à proprement parler, de bras maigres).

On m’avait débauchée, il y a six ans, d’un poste confortable à Paris, pour une mission challenging à San Francisco. Vous savez comment sont les Américains, cette manière qu’ils ont de vous faire sentir unique… Jusqu’à ce que le contrat soit signé. Ensuite, ils passent à autre chose. Toujours est-il que je suis arrivée à SF sur mon tapis (volant) rouge, mais que l’atterrissage a été un peu violent. Je n’étais plus vraiment l’amazing Alex. Seulement une salariée avec de gros objectifs. Mais ça s’est bien passé. Il suffisait de faire miens les process de l’entreprise, ce à quoi je me suis attelée avec bonheur. Je suis très à l’aise avec les cadres, les tableurs et les feuilles de route.

Les cinq premières années se sont très bien passées. L’activité était bonne. La boîte grandissait. J’étais appréciée. Et puis le marché s’est retourné : les clients qui achetaient nos produits ont arrêté de le faire. En masse. Un vent de panique s’est mis à souffler sur l’entreprise qui a commencé à licencier. Je ne me suis pas sentie concernée, jusqu’à ce que je le sois. Juste avant mon départ en congé, la RH m’a dit : « À ton retour, nous devrons nous séparer de toi ou de ton collègue. » Ils m’ont même donné son nom. Finalement, ça a été lui mais vous imaginez mes vacances…

Les mois suivants ont été épouvantables, l’ambiance exécrable. Ce que je ne savais pas, c’est que la plupart de mes collègues vivaient exactement la même angoisse que la mienne. Mais personne n’osait se l’avouer. Quelqu’un, une Française, a proposé un drink tous les premiers jeudis du mois et ça nous a bien aidés. On a pu partager nos expériences, nos ressentis. Mon équipe était décimée, mais je tenais bon. Je mettais un point d’honneur à ne pas quitter cette belle énergie qui a toujours contribué à mon succès.

Et puis le premier mail est arrivé : celui qui annonçait que ceux qui étaient licenciés en recevraient un autre dans l’heure. Je crois n’avoir jamais autant de fois rafraîchi ma boîte mail. Cinquante-cinq minutes d’attente. Je me suis crue sauvée. Sauf que non. Je faisais partie des nouveaux départs. Comme mon contrat s’arrêtait sous quinze jours, ils m’ont autorisée à partir plus tôt. Ce que je n’ai pas fait. Je voyais mes camarades d’infortune faire leurs fameux cartons sans aucun état d’âme. J’en étais incapable. J’ai même assisté à une réunion. « Mais qu’est-ce que tu fais-là ? » m’a demandé ma boss. L’attachement à une équipe, à un job, une marque, une entreprise… Je crois que c’est quelque chose que les Américains ne connaissent pas. Ça doit être plus facile, quand rien n’est personnel. Mais pour moi, prendre une dernière fois l’ascenseur, mon carton à bout de bras, ça a été l’un des pires moments de ma jeune vie professionnelle. »

La réponse de French Morning

Merci Alexandra pour votre témoignage. Il semblerait en effet que les Américains soient moins attachés à leur entreprise que les Français. Encore faudrait-il s’accorder sur ce que l’on entend par attachement.

Qu’est-ce que l’attachement ?
L’attachement est une forme de relation émotionnelle ou de connexion psychologique, un sentiment de proximité envers d’autres êtres humains (parents, frères et sœurs, amis, conjoints, etc.). Il constitue le fondement du développement humain, influençant largement notre capacité à établir des relations interpersonnelles et à développer un sentiment d’appartenance.

John Bowlby, psychologue britannique et pionnier en psychologie du développement, définit l’attachement comme la propension à établir des liens émotionnels forts – des relations significatives – avec les autres qui nous entourent. Il soutenait également que les relations sont une composante fondamentale de la nature humaine, agissant comme un moyen d’échanger des informations, du réconfort, des soins et du plaisir.
Source

Pourquoi les Américains disent-ils « Pardon My French » lorsqu’ils sont vulgaires ?

Voilà une expression que vous avez sûrement déjà entendue dans un film ou au détour d’une conversation. Un Américain lâche un juron et, dans la foulée, ajoute, comme pour excuser un langage un peu trop fleuri : « Pardon my French ». Mais pourquoi donc la langue de Molière, d’ordinaire synonyme de poésie et d’élégance, se retrouve-t-elle associée, dans le monde anglophone, à la vulgarité ?

Une origine bien différente

Bien que cette expression soit aujourd’hui largement répandue aux États-Unis, elle serait née en Angleterre, au XIXᵉ siècle, avec un tout autre sens. À l’époque, la bourgeoisie et l’aristocratie britanniques vouaient une véritable fascination à la culture française, perçue comme un symbole de raffinement. Dans les cercles mondains, il n’était pas rare d’émailler les conversations de mots ou d’expressions en français pour briller en société. Mais face à des interlocuteurs ne maîtrisant pas la langue de Voltaire, on s’excusait parfois en précisant : « Excuse my French », afin de justifier l’usage d’un terme inconnu de son auditoire.

Selon Anne Curzan, linguiste et historienne de la langue anglaise, l’une des premières traces écrites de cette expression se trouve dans le roman «The Twelve Nights » de Karl Von Miltie, publié en 1831. Cette formule servait alors à s’excuser d’employer un mot étranger, mais aussi, d’après la spécialiste, à afficher une certaine supériorité sociale, voire « une possible forme de condescendance ».

Rapidement, l’expression a évolué pour prendre un tout autre sens, plus ironique et teinté de second degré. Plutôt que de signaler un terme inconnu, elle est devenue une façon amusante d’excuser des propos jugés grossiers. Dès le milieu du XIXᵉ siècle, selon Anne Curzan, « Pardon my French » commence à être utilisé pour justifier l’emploi de jurons ou d’expressions crues, avant d’être popularisée au XXᵉ siècle et de définitivement entrer dans le langage courant avec cette signification.

Une rivalité linguistique sous-jacente ?

Au-delà de son usage humoristique, cette expression reflète aussi, selon Anne Curzan, « la rivalité historique entre la France et l’Angleterre ». Meilleures ennemies depuis des siècles, ces deux nations se sont affrontées à travers de nombreux conflits avant de devenir alliées. Après la conquête normande de 1066, la langue française a exercé une influence majeure outre-Manche, notamment dans les domaines juridiques et diplomatiques.

Mais cette influence n’a pas toujours été bien perçue. La linguiste rappelle ainsi que dans la langue de Shakespeare, le mot « French » est parfois « associé à des connotations sexuelles ou vulgaires » comme, par exemple, dans les expressions « The French pox » (la syphilis) ou « a French letter » (un préservatif). Des formulations qui trahissent une forme d’hostilité envers la France. Le détournement de « Pardon my French » pourrait ainsi avoir été un moyen, pour les Anglo-Saxons, de prendre leurs distances et de se moquer d’une culture rivale et mal-aimée.

Une expression toujours d’actualité

Aujourd’hui, la locution est solidement ancrée chez les anglophones, qu’ils soient britanniques ou américains. On l’entend fréquemment dans les films, les séries et même en politique. Les Français, quant à eux, se sont approprié l’expression avec humour, la détournant sur des autocollants, des t-shirts ou encore des noms de commerce. Alors, la prochaine fois que vous entendrez un « Pardon my French », vous saurez qu’il n’a en réalité rien à voir avec notre belle langue… Même si, soyons honnêtes, le français ne manque pas d’expressions qui feraient rougir le plus grossier des Américains. Mais celles-là, nous ne les traduirons pas ici !

Julie Delpy, François Ozon, Alexis Langlois : le Miami Film Festival en version francophone

Le Miami Film Festival lève le voile sur sa 42e édition. Grand-messe du cinéma dans le Sud de la Floride, l’événement se tiendra du jeudi 3 au lundi 13 avril dans plusieurs établissements de l’aire métropolitaine de Miami. Au programme : une centaine de longs-métrages, documentaires et courts-métrages, en provenance d’une quarantaine de pays, dont sept productions diffusées dans la langue de Molière et sous-titrées en anglais.

La réalisatrice française Julie Delpy foulera le tapis rouge du festival pour présenter son huitième long-métrage, « Les Barbares » (jeudi 3 avril à 7pm), projeté lors de la soirée d’ouverture. Cette comédie grinçante, dans laquelle elle partage l’affiche avec Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte, emmène les spectateurs dans un petit village breton soudainement confronté aux enjeux délicats de l’immigration et du vivre-ensemble.

L’actrice et cinéaste, qui mène depuis plus de quarante ans une carrière entre la France et les États-Unis, assistera également à la projection exceptionnelle de « Before Sunrise » (vendredi 4 avril à 9:30pm). Ce film culte de Richard Linklater, sorti en 1995, l’avait révélée dans le rôle de Céline, une étudiante française vivant une brève idylle à Vienne avec un jeune Américain rencontré dans un train.

Les amoureux du septième art français pourront aussi découvrir « Quand vient l’automne » (jeudi 10 avril à 9pm et samedi 12 avril à 5:45pm), le dernier film de François Ozon. Porté par Hélène Vincent, Ludivine Sagnier, Josiane Balasko et Pierre Lottin, ce thriller intimiste explore les tensions familiales à travers le récit d’une mère cherchant à renouer avec sa fille, jusqu’à ce qu’un événement inattendu fasse basculer leur fragile équilibre.

Passant au format long après avoir marqué les esprits avec ses courts-métrages, le scénariste normand Alexis Langlois réalise « Les Reines du drame » (mercredi 9 avril à 9pm), une comédie musicale déjantée qui dresse un portrait jubilatoire des excès de la célébrité, entre paillettes et rivalités. L’intrigue se déroule en 2055 : le youtubeur Steevyshady, incarné par Bilal Hassani, raconte à ses abonnés la passion destructrice entre Mimi Madamour, jeune pop star jouée par Louiza Aura, et Billie Kohler, icône punk interprétée par Gio Ventura.

Laura Piani est elle aussi aux commandes de son premier long-métrage avec « Jane Austen a gâché ma vie » (vendredi 11 avril à 6:30pm et dimanche 13 avril à 2:45pm), une comédie romantique aux accents britanniques. L’actrice Camille Rutherford y campe Agathe, une libraire célibataire en quête d’un amour à la hauteur des héroïnes de Jane Austen – célèbre romancière anglaise du XIXe siècle -, mais qui se heurte à l’angoisse de la page blanche et à une solitude tenace.

Les Arènes © Les Films du Bal – Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma

Changement de registre avec « Les Arènes » (samedi 5 avril à 3pm) de Camille Piani, qui éclaire les coulisses impitoyables du football professionnel. Le film suit un jeune joueur entraîné malgré lui dans l’univers complexe du marché des transferts, tiraillé entre son ambition et sa loyauté envers ses proches.

Le cinéma québécois sera aussi à l’honneur avec « Deux Femmes en or » (vendredi 4 avril à 8:45pm et dimanche 6 avril à 12:30pm) de Chloé Robichaud, qui revisite avec mordant la comédie éponyme des années 1970. Ce regard contemporain suit deux héroïnes prêtes à secouer leur quotidien, abordant avec humour et sensibilité les aspirations féminines, entre quête d’indépendance et désillusions conjugales.

Le Miami Film Festival accueillera également « Le dernier repas » (dimanche 6 avril à 5:30pm), un drame poignant signé Maryse Legagneur. La réalisatrice québécoise met en scène Reynold, ancien prisonnier politique haïtien en fin de vie, qui retrouve sa fille après vingt ans d’éloignement. Ce huis clos familial ravive les blessures d’un passé marqué par la dictature de Jean-Claude Duvalier, dans une mise en scène toute en retenue et en émotion.

Jules Fournier en tournée en Californie avec son premier roman

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Collaborateur chez YouTube à San Francisco, d’abord auprès des créateurs de contenu et aujourd’hui à la stratégie, Jules Fournier vient de publier son premier roman, Mal Lunée aux éditions Gallimard Québec. Le jeune trentenaire était déjà co-auteur, avec l’ancien premier ministre Michel Rocard, des livres Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité ? (2015) et Michel Rocard par… (2018).

Un regard critique sur le phénomène des influenceurs, sur la responsabilité des plateformes et les comportements abusifs des abonnés vus à travers l’histoire de Luna, une jeune fille catapultée sur le devant de la scène suite à la publication d’une vidéo littéraire.

Jules Fournier signera son ouvrage le samedi 15 mars aux French American Cultural Days au Lycée français de San Francisco, un événement dédié à la francophonie et aux arts (1201 Ortega Street); à l’Alliance française de Palo Alto le 29 mars (2800 W Bayshore Road); à l’Alliance française de San Francisco le 4 avril (1345 Bush Street) et au sein de l’atelier d’artistes Sea Level à San Francisco le 5 avril (4331 Irving Street). Suivront d’autres rencontres à Berkeley et Pasadena en septembre.

200% de droits douaniers sur les vins ? « C’est devenu impossible de prévoir »

Coup dur pour les importateurs de vin français aux États-Unis ce jeudi 13 mars. En réponse aux nouveaux droits de douane de 50 % imposés par l’Union européenne sur le whisky américain, Donald Trump menace de riposter avec des droits de douane de 200% sur le champagne, les vins et autres alcools européens.

Après les 25% en 2019, 200% en 2025 ?

«  Les scénarios sont très variés et c’est devenu impossible de prévoir, la quantité ou même les produits que nous pourrons importer », explique Kate Laughlin, PDG de Martine’s Wines, qui importe principalement des vins français. Kate Laughlin s’était associée en 2012 au Français Gregory Castells, actuel président de Martine’s Wines, pour racheter cette entreprise à Martine Saunier, une Bourguignonne qui avait lancé son entreprise depuis la Californie en 1975. Il y a six ans, Donald Trump a instauré des droits douaniers de 25% sur des produits européens, ce qui avait impacté certains vins français et les entreprises américaines comme la leur. « Cela a été très stressant et ça nous a pénalisés car nous avions des marges déjà étroites », confie Kate Laughlin.

Le système de distribution du vin aux États-Unis repose sur la règle des « trois tiers » héritées de la Prohibition comme le détaille French Morning dans cet article. Le vin doit donc passer par trois niveaux : les producteurs (ou importateurs pour les vins et spiritueux étrangers), les distributeurs et les détaillants, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire. « C’est un vaste écosystème qui rend très difficile de prévoir les répercussions des coûts sur le consommateur », analyse Kate Laughlin.

L’entreprise californienne a subi de plein fouet ces fluctuations tarifaires, mais « heureusement, ces droits étaient temporaires et ont été supprimés, mais en attendant, il était difficile d’évoluer sereinement et d’investir dans notre équipe », souligne la PDG. Bien que ces taxes n’aient pas concerné tous les produits, leur application limitée et incertaine a rendu la gestion des importations plus complexe.

« Nous allons devoir ajuster nos prix », lance sans détour Katryn Settembre-Kowcheck, COO de Vivino Selections, une entreprise importatrice de vins européens – dont quatre petits domaines français – basée en Pennsylvanie. Elle estime pouvoir mettre en place des augmentations mesurées : « 25% je peux gérer, avec par exemple un passage d’un vin à 19,70 $ actuellement, à 19,99 $ après l’entrée en vigueur de nouveau droits douaniers », mais «  200%… Je ne sais pas ce que nous allons faire ».

Les viticulteurs en France inquiets

Stéphanie M., viticultrice en Bourgogne au sein de son domaine familial, était à New York les 5 et 6 mars derniers pour rencontrer des professionnels du vin américain. « Nous avons rencontré des cavistes, des restaurateurs, des distributeurs et des importateurs intéressés par les vins de Bourgogne », explique-t-elle. Elle y a rencontré Katryn Settembre-Kowcheck, dont l’entreprise se spécialise dans l’importation des vins de petits domaines familiaux comme celui de Stéphanie M..

Vivino Selections défend une vision claire du vin : une diversité authentique, loin de la standardisation des productions américaines. « Le vin américain manque parfois de singularité et j’apprécie les règles en France qui valorisent le cépage unique », précise-t-elle. Stéphanie M. est inquiète, car « les États-Unis sont un marché en développement pour nous, avec de belles opportunités » mais espère « que ce climat incertain ne sera que temporaire ». Selon le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne qui publie régulièrement des chiffres sur l’exportation des vins de la région, les États-Unis représentent 23,5 % du chiffre d’affaires et 21,8 % des volumes de vins de Bourgogne exportés dans le monde (2024).

Au-delà des défis économiques, l’enjeu est aussi humain. «  Nous avons 32 employés aux États-Unis, et nos distributeurs ont également des employés, ce sont des milliers de salariés américains qui seront touchés », estime Kate Laughlin, ajoutant qu’« avec des droits douaniers à 200%, chaque importateur ferait faillite ». Bien qu’elle soutienne l’équité, « 200% serait difficile à gérer mais j’espère que les négociateurs commerciaux se réuniront pour trouver un juste équilibre et préserver une relation commerciale réciproque. »

French Cultures Festival : 4 semaines de festivités pour célébrer la francophonie au Texas

C’est une initiative particulièrement vivifiante pour célébrer la francophonie que propose, cette année encore, la Villa Albertine de Houston : le French Cultures Festival, un mois de festivités dans la circonscription – Texas, Arkansas et Oklahoma -, du jeudi 20 mars au dimanche 20 avril. Un festival qui rassemble une cinquantaine d’évènements au cours desquels les amoureux de musique, de gastronomie, d’art, de cinéma et de spectacles pourront combler leur appétit de culture française et francophone. « On sent une très bonne dynamique, une volonté commune de se fédérer autour de la langue et de la culture françaises », souligne avec enthousiasme Juliette Richoux, organisatrice du festival à la Villa Albertine. C’est un moment très énergisant ». L’an dernier, le festival a réuni quelque 5000 personnes. Petit tour d’horizon (non exhaustif) des réjouissances au Texas.

Le journaliste Bertrand Dicale, et les chanteurs Bruce Barnes et Melissa Laveaux, ouvriront le festival le vendredi 21 mars. © Albertine Houston

Coup d’envoi en musique à l’Alliance française de Houston

Si plusieurs évènements démarrent dès le jeudi 20 mars – comme une lecture pour enfants à la bibliothèque publique de Houston ou un marché nocturne à la Mark White Elementary school -, le kick-off officiel du festival se déroulera le vendredi 21 mars à l’Alliance française de Houston, en partenariat avec la Cité internationale de la langue française. Concerts et discussion au programme de la soirée qui débutera à 6pm sur le thème « Francophonie et créole : Un dialogue en musique » avec la chanteuse canadienne d’origine haïtienne Melissa Laveaux, le musicien Bruce Barnes et le journaliste Bertrand Dicale, spécialiste de la musique francophone. « Le programme se déroule en deux temps, précise Juliette Richoux. D’abord une discussion autour de l’histoire du créole, sa place notamment en Louisiane. Puis deux concerts avec les deux musiciens : chacun proposera des chansons accompagnées de commentaires ». Une vision vivante de la francophonie aux États-Unis, en créole, en français et en anglais.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire ici.

Où ? Alliance Française of Houston, 427 Lovett Blvd. Houston

Baroque et chandelles à Dallas

Le groupe des Lafayette Musicians célèbrera la période de Carême et la francophonie à l’Aldredge House, le samedi 22 mars à 7:30pm, en interprétant deux œuvres majeures du compositeur français de musique baroque Marc-Antoine Charpentier : « Le reniement de St Pierre » et  « Transfige Dulcissime Jesu ». Le tout au milieu de centaines de chandelles installées dans cette demeure historique plus que centenaire. Un cocktail de bienvenu sera proposé avant le concert, à partir de 6:30pm.

Entrée payante, réservation des billets ici

Où ? Aldredge House, 5500 Swiss Avenue, Dallas

Brunch antillais à Houston

Fusionner le charme des cafés parisiens et les saveurs de la cuisine haïtienne : c’est ce que propose, aux rythmes des légendes françaises des Caraïbes comme Kassav’ et Joe Dwet File, l’association Houston Haitians United le dimanche 23 mars de 12pm à 3pm. Chaque bouchée est une célébration de la culture et du goût d’Haïti et de la France. Que vous veniez pour la musique, les plats épicés ou les good vibes, c’est un moment réjouissant qui vous attend, promettent les organisateurs. 

Entrée payante, billets ici

Où ? Griot Gardens, 6806 Long Point Rd #I, Houston

Vivaldi à Austin

Le violoniste Théotime Langlois de Swarte, un fidèle du festival des Arts Florissants, célèbrera le 300ᵉ anniversaire des « Quatre Saisons⁠⁠⁠ » de Vivaldi lors d’une tournée nord-américaine qui l’amènera à Austin, le jeudi 27 mars. Le virtuose donnera un concert au Bates Performing Arts à partir de 7:30pm.

Entrée payante mais pas de réservation exigée. Billets ici

Où ? Bates Recital Hall, 2395 Robert Dedman Dr, Austin.

La Nuit des Idées à Houston

C’est une soirée qui devrait faire du bien dans le climat politique actuel extrêmement polarisé : quelles sont les occasions qui nous rassemblent pour un dialogue constructif ? Dans le cadre de La Nuit des Idées organisée chaque année par les Villa Albertine des États-Unis – le thème général cette année est « Common Ground » -, la soirée à Houston, le vendredi 28 mars à la Rothko Chapel à partir de 5pm, offrira une réflexion sur la justice en matière de santé. La journaliste française Prune Antoine et l’épidémiologiste Peter Hotez participeront à la conversation.

Entrée gratuite mais réservation conseillée ici.

Où ? Rothko Chapel, 3900 Yupon St, Houston.

Un « Francofun » pour les petits à San Antonio

L’International School of San Antonio invite, le samedi 29 mars de 10am à 1pm, les parents avec de jeunes enfants à venir célébrer la diversité de la francophonie lors d’un « Francofun ». Conçue pour les tout-petits, cette kermesse conviviale proposera une multitude d’activités en français et des spécialités culinaires du monde francophone. Une journée idéale en famille.

Entrée gratuite mais nourriture et boissons payantes. Réservation bienvenue ici

Où ? International School of San Antonio, 6739 Callaghan Road, San Antonio

Chansons de France et du Québec à El Paso

L’Alliance française de El Paso célèbre la francophonie en chansons. Le samedi 29 mars à partir de 4pm, Kevin Soucie, un Américain qui s’est pris de passion pour la langue de Molière à l’université dans le Wisconsin puis à Montréal, interprétera un répertoire de classiques français et québécois, de Jacques Brel à Maxime Le Forestier, en passant par Georges Brassens, Joe Dassin, Charles Trenet, Charles Aznavour ou encore Serge Gainsbourg.

Entrée gratuite, pas de réservation nécessaire (site ici)

Où ? Transmountain Forum of El Paso Community College, 9570 Gateway N Blvd, El Paso.

French Cultures Festival 2024. © Albertine Houston

Pétanque et ciné club à Austin

Le samedi 5 avril, de 12:30pm à 4:30pm, Austin Accueil organise un pique-nique – vous apportez votre panier – et des parties de pétanque avec le Legation Boules Club qui fournira l’équipement. C’est gratuit mais il faut s’inscrire pour s’assurer d’obtenir un cochonnet et des boules pour l’après-midi auprès de Austin Accueil en écrivant ici.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire en écrivant ici

Où ? French legation – State historic site, 802 San Marcos St, Austin

Et si vous êtes plutôt cinéphile, la Magelan International School organise la projection de trois films en français pour trois catégories d’âge différentes : les 4-6 ans, les 7-11 ans et les plus de 12 ans.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire ici.

Où ? Magellan International School, 7501 N Capital of Texas Hwy, Austin

Coup de projecteur sur Reims à Houston

Direction la ville de Reims le dimanche 6 avril de 4pm à 5pm, avec le Women’s Institute of Houston. Une conférence mettra en lumière la cathédrale Notre-Dame, le palais du Tau (palais archiépiscopal) et la basilique Saint-Rémi, trois monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une (re)découverte de la cité champenoise à travers son architecture mais également ses sous-sols avec un éclairage particulier porté sur ses anciennes carrières de craie gallo-romaines utilisées pour entreposer le vin royal. Ville du baptême de Clovis en 498, Reims a couronné tous les rois de France à partir de 1027 – à l’exception de Louis VI et d’Henri IV.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire ici

Où ? The Women’s Institute of Houston, 2202 Avalon Place, Houston

French Spelling Bee à Austin

Pas de dictée cette année au French Cultures Festival mais un spelling bee organisé le mercredi 16 avril par l’Austin International School à partir de 3:30pm. Ce concours d’orthographe en français destiné aux enfants âgés de 5 à 14 ans consiste à épeler des mots à haute voix. Un moment amusant qui favorise les compétences linguistiques, la confiance en soi et le travail en équipe.

Entrée gratuite avec réservation des places obligatoire ici.

Où ? Austin International School, 4001 Adelphi Ln, Austin.

Des classes de Yoga à Austin

Organisé par Austin Accueil le samedi 19 avril, la séance yoga en français se déroulera de 10am à 11am dans les jardins de la French Legation dans l’est de la ville, avec une coache certifiée, Corinne Redcent, Vous n’aurez qu’à apporter votre tapis de yoga et à vous relaxer. Il suffit de réserver votre place avant le 17 avril auprès de Austin Accueil en écrivant ici.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire.

Où ? French Legation – State Historic site, 802 San Marcos St, Austin

Bon festival à toutes et tous !

TLF : « Elles », le nouveau spectacle musical et engagé des Funambules

Créé en 2012 par Stéphane Corbin, la démarche du collectif Les Funambules est tout à fait singulière. À travers des chansons originales mises en scène pour toucher un large public, il dénonce les discriminations qu’on ne peut plus tolérer. Leur premier spectacle s’attaquait à l’homophobie, en réponse aux violentes manifestations contre le mariage pour tous, et avait conquis le public du Théâtre du Lycée Français en janvier 2020. Cinq ans plus tard, Les Funambules ont choisi de se pencher sur la condition féminine, avec ce nouveau spectacle intitulé sobrement « Elles » qui sera joué vendredi 21 mars à 9pm au TLF.

Sur scène, les chanteuses Camille Nicolas, Bénédicte Pellerin et Marion Préïté, les musiciennes multi-instrumentistes Marie-Anne Favreau et Alix Löffler, et Stéphane Corbin, le créateur du collectif, au piano, donnent vie à de nouvelles chansons qui alternent entre humour et gravité, pour parler des femmes, de leurs combats et de leurs victoires.

Comme le faisait très justement remarquer Frédéric Patto, directeur artistique du TLF, la programmation de cette année met à l’honneur les femmes, de Maya Angelou à Andréa Bescond, et « Elles » vient ajouter sa pierre à l’édifice. Une partie des bénéfices du projet « Elles » est reversée au Planning Familial, association militante féministe et d’éducation populaire, qui répond aux questions en matière de santé sexuelle et de sexualités, et accompagne les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.

Fred Leblanc, conteur normand et alchimiste des mots en Californie

Fred Leblanc est normand, mais ses histoires voguent bien au-delà de l’Atlantique. Après un passage en Louisiane en 2024, cet artiste-conteur passionné, auteur et formateur, spécialiste des récits d’Amérique du Nord, enchante la côte Ouest jusqu’au samedi 15 mars. De Seattle à San Francisco, il fait résonner la langue française dans les écoles bilingues et francophones des deux villes et participe aux « French American Cultural Days » au Lycée français de San Francisco. Dans ses valises, il apporte toute la richesse de l’oralité et de la tradition vivante du conte.

Gestuelle, musicalité et pirouettes verbales

Si Fred Leblanc a fait du conte son métier depuis 2018, sa passion pour cet art remonte bien plus loin. C’est dans une librairie « blottie au cœur granitique de Cherbourg » qu’il découvre cet univers et se laisse envoûter par la magie des récits. Inspiré par le grand conteur français Bruno de La Salle, il décide de faire du conte son chemin de vie. Sa quête de savoir le mène au CLiO (Conservatoire contemporain de Littérature Orale) à Vendôme, où il se forme auprès de figures majeures du conte, telles que Mimi Barthélémy et Jihad Darwiche. Mais c’est avant tout la conteuse Catherine Zarcate qui joue un rôle clé dans sa formation, en l’initiant à l’importance du respect des sources et à la rigueur nécessaire dans le travail de transmission orale. Grâce à elle, Fred Leblanc fait ses premiers pas dans le monde des conteurs professionnels, où il se forge une identité singulière.

Formé à bonne école, le Normand façonne son style en alliant tradition et modernité, s’appropriant les récits avec rigueur et finesse. Son approche ? Se faire discret derrière le conte pour en laisser émerger toute la force et la poésie, transformant chaque histoire en un voyage captivant à travers les âges et les continents. Par la magie des mots, des gestes et la musicalité de la langue française, il fait du conte une danse verbale où chaque mot, chaque inflexion, chaque silence se fait mélodie.

Passeur de mots et d’émotions

De festivals en échanges universitaires, d”écoles en médiathèques, d’institutions culturelles en scènes de théâtres, Fred Leblanc partage avec passion son art de la narration. À travers ses récits, il tisse des ponts entre les générations et les cultures, créant des espaces où les histoires prennent vie et nourrissent l’imaginaire de son public. Dans ses spectacles, il aime offrir des niveaux de lecture multiples, comme dans Même pas peur ! Quoique…, qu’il présentera à Seattle et à San Francisco.

Né d’une commande de contes fantastiques pour adultes, ce seul-en-scène explore la peur avec une touche singulière. À travers la figure de la sorcière, souvent perçue comme maléfique, il en dévoile une facette insoupçonnée. « C’est une défense de la figure féminine ! » explique-t-il, soulignant que la sorcière, bien que redoutable, a des raisons profondes pour agir ainsi. Une histoire qui captivera aussi bien les enfants que les adultes. « Créer des récits accessibles à tous m’est cher », conclut-il, mettant en avant l’universalité de son art.

L’oralité à l’ère du numérique

Dans un monde saturé d’images et de récits instantanés, le conte a-t-il encore sa place ? Pour Fred Leblanc, la réponse est claire : l’oralité reste essentielle. « Raconter, c’est inviter les autres à voir le monde autrement », affirme-t-il. À une époque où tout s’accélère, le conte offre une pause, un temps suspendu où l’imaginaire reprend ses droits et où des liens uniques se créent. Le conteur, passeur d’histoires, façonne pour son public un espace hors du temps, loin des écrans.

Depuis 2007, Fred Leblanc s’est immergé dans les contes autochtones d’Amérique du Nord, en se concentrant particulièrement sur la figure du joueur de tours. Des personnages astucieux tels que Compère Lapin en Louisiane ou Carcajou dans le subarctique canadien incarnent la ruse et la résilience. À travers eux, il explore la capacité humaine à défier le destin et à survivre grâce à la malice. « Utiliser la ruse pour s’en sortir, c’est tout un art ! », assure-t-il.

L’aptitude des joueurs de tours à déjouer les pièges du sort, tout en affrontant leurs propres failles, confère à ces récits une profondeur unique, mêlant comique et tragédie. Ce travail, imprégné de sagesse et d’humour, a fait de Fred Leblanc une référence dans son domaine. Son art est désormais reconnu par plusieurs universités canadiennes et américaines, qui l’invitent régulièrement à collaborer avec des enseignants et des étudiants, notamment dans le cadre d’échanges académiques.

Une tournée américaine placée sous le signe du partage

Fred Leblanc a débuté sa tournée à Seattle du 8 au 13 mars, avec une série d’ateliers dans quatre écoles bilingues et francophones : l’École bilingue les Lilas, North Seattle French School, French American School of Puget Sound et French International School of Washington, avant de présenter son spectacle. Puis cap sur San Francisco à partir du samedi 15 mars, pour participer aux French American Cultural Days au Lycée Français, où il présentera sa création originale Même pas peur ! Quoique…. Il interviendra aussi dans plusieurs écoles de la baie (Silicon Valley International School, International School of SF) et contera à l’Alliance Française de Los Gatos. Place à l’imagination !


Lucien Zayan : En quittant Bergen Street, The Invisible Dog « goes for a walk »


Le centre d’art The Invisible Dog va fermer ses portes le 30 mars, au terme de seize ans d’activité au 51 Bergen Street à New York. Une mutation est en cours. Le lieu est promis à une nouvelle vie. Après des années de soutien sans faille, son propriétaire, Frank DeFalco, doit se résoudre à le transformer en un espace commercial. Le centre, lui, va se déployer en d’autres formes, en d’autres lieux. « Son histoire, sa mémoire, son identité, on les déplace ailleurs » évoque le fondateur du centre, Lucien Zayan, figure incontournable du Brooklyn artistique.

The Invisible Dog. © Olivia Deslandes

Coup de foudre à Boerum Hill

Lucien Zayan et New York, c’est une histoire qui naît en 2008. Après de nombreuses expériences professionnelles dans des théâtres nationaux, le natif de Marseille s’accorde une année sabbatique. Suite à ses pérégrinations à Berlin et à Londres, il décide de s’installer quelques mois dans la ville qui ne dort jamais et dans laquelle il « ne connaît personne ». Période de crise financière oblige, impossible de trouver du travail. Mais, suivant les mots de Jeanne Moreau qui lui sont chers, il fait « le p’tit bouchon au gré de l’eau », et saisit toutes les chances qui se présentent.

Sa carrière en France, dans le théâtre, l’opéra et la danse, lui ouvre des portes. À défaut d’emploi, il enrichit son carnet d’adresses. Il obtient finalement un poste d’assistant dans une galerie de Brooklyn. Un mois plus tard, il démissionne, car, foulant les trottoirs de Bergen Street, il va tomber sous le charme d’un bâtiment de trois étages. Il projette immédiatement l’idée d’un lieu culturel. Le propriétaire de cette ancienne fabrique, construite en 1863, mais à l’abandon depuis les années 1990, accepte qu’y soit créé un centre d’art pour un an ou deux.

Lucien Zayan baptise le lieu Invisible Dog, il reprend ici le nom d’un accessoire inventé par le propriétaire actuel, Frank DeFalco, dans les années 1970. Il s’agissait d’une laisse pour animal de compagnie, rigide, qui permettait à tout un chacun de promener son chien invisible. L’accessoire rencontre un énorme succès. Le centre d’art l’utilise d’ailleurs à ses débuts en organisant un rassemblement de tous les propriétaires de chiens invisibles. Des milliers de voisins viennent participer à cette performance. Ils ont tous rendez-vous au 51 Bergen Street. Le ton est donné.

En 2010, Improv Everywhere organise une promenade d'”invisble dogs” à laquelle participent 2000 habitants du voisinage. ©Improv Everywhere


The Invisible Dog : le lieu central d’une communauté 


Seize ans plus tard, Lucien Zayan est toujours la figure incontournable du lieu. Incontournable et pourtant discrète. Il est un enthousiaste charmant qui porte les autres sur le devant de la scène. Adolescent, il rêvait d’être acteur, et même une « star ». Adulte, il a découvert, en travaillant dans les théâtres nationaux, le plaisir des coulisses. Il y a compris aussi la vitalité qu’une communauté offre à un lieu de spectacle. Ainsi, reproduisant ce qu’il a mis en place au Théâtre de l’Odéon, lorsque, à 24 ans, il conviait et fidélisait le voisinage, il construit, autour du centre d’art à Brooklyn, une communauté très active qui devient une part constitutive du lieu.

Soirée Catch à The Invisible Dog Art Center. © O. Deslandes et Invisible Dog

Si vous participez à une soirée d’Invisible Dog, vous verrez la foule et la scène se mélanger, les générations interagir, les artistes de toutes disciplines se succéder et s’encourager. Vous verrez la liberté avec laquelle s’exprime la créativité de chacun, puisqu’aucune contrainte ne leur est appliquée. C’est le credo du maître des lieux. Des bières et des pizzas seront peut-être offertes à qui veut, dans une ambiance très bon enfant. Lucien Zayan vous accueillera sans doute, en bon maître de maison, puis il disparaîtra car il est aussi omniprésent que discret. Lui se préfère architecte de l’ombre, il est un « zayan », terme égyptien signifiant « l’embellisseur ». Il laisse la lumière aux poètes, chanteurs, performeurs, danseurs, comédiens, peintres… 

« Stand for Women », Atelier Jolie, du 11 mars au 26 avril. © Mahka Eslami


Invisible Dog « goes for a walk »


Si le lieu était central à cette communauté, il incombe à Lucien Zayan de le métamorphoser. Invisible Dog se mue déjà en de nouvelle épopées. Né d’un lieu, il devient une idée qui, au gré des collaborations, va investir d’autres lieux. « L’idée, c’est qu’Invisible Dog “goes for a walk“, tout en gardant la manière de travailler, des artistes extrêmement libres, sans aucune contrainte » explique-t-il.

De nouveaux chapitres s’ouvrent déjà au café Scion Project ou à l’Atelier Jolie, où Invisible Dog s’installe pour une résidence d’une année, avec pour objectif  de « présenter des expositions, des performances mais aussi des ateliers ouverts a tous ». On peut y découvrir actuellement « Strand for Women », une exposition de travaux d’artistes iraniennes et afghanes qui s’inscrit dans le cadre d’une initiative internationale faisant la promotion du mouvement « Femme Vie Liberté », entamée en 2022 par l’artiste française Prune Nourry.  

Lucien Zayan en préparation puis auprès des convives. © Lucien Zayan


La Salle à Manger : la nouvelle ambition du chef Lucien

De ses origines égyptiennes, Lucien Zayan revendique une philosophie de vie faisant l’éloge de la lenteur et du goût. « J’ai toujours été vers là où j’étais heureux. Je suis égyptien : en Égypte, on vit au rythme du Nil, sa lenteur, ses crues » déclare-t-il. C’est pour nourrir ses racines qu’il va à la rencontre des ancêtres de sa famille, pour collecter une histoire faites de parfums, de goûts, de recettes. En fin de compte, ce qui le rend heureux, c’est de recréer ces plats et de les faire goûter aux autres.

C’est ainsi qu’en 2019 est née la Salle à Manger (SAM), l’une des expressions de The Invisible Dog, dont l’adresse est gardée secrète. Le « Zayan » aux fourneaux y reçoit des petites tablées sous la forme d’un dîner de fundraising. Chacun prend son temps, le chef explique : « Je raconte des histoires autour de la cuisine, mes lectures, les savoirs, la philosophie, l’histoire de la cuisine. » Il instille dans ses repas quelque attention particulière, comme le nagori. Emprunté au japonais, il est une chose qui vient de nous quitter mais qui va revenir, à l’exemple des dernières asperges de la saison. Peut-être en est-il ainsi d’Invisible Dog, qui en disparaissant, nous promet un retour.

Les photos de « famille » où chacun porte le tarbouche. © lucienchefambition

On sent que sa passion des mets est intrinsèquement liée à celle des mots. Il cite l’auteure Ryoko Sekiguchi qui, avec son livre « 961 heures à Beyrouth » (éditions P.O.L, 2021), retranscrit les récits de cuisine des Beyrouthins avant le drame du 4 août 2020. Lucien Zayan ne le dit pas, mais on devine une mélancolie au fond de son regard souriant. Est-ce la page qu’il tourne aujourd’hui qui le sensibilise autant à la lecture de Sekiguchi ?

À la fin du dîner, les invités portent le tarbouche, couvre-chef d’origine ottomane très porté en Égypte avant que Nasser ne l’interdise. Pour un ultime clin d’œil à la culture égyptienne, il prend une photo des invités comme on le faisait avant Nasser, le tarbouche sur la tête, un signe d’indépendance vis-à-vis des religions. La photo va rejoindre la collection d’images accrochées au mur de la salle à manger, une inscription dans l’histoire et un acte de résistance dans ce lieu qui, lui, est encore celui du zayan. L’histoire continue.