Emmanuelle Rigaux est designeuse de cuisines, Leïla Bernard a créé une boutique de vêtements pour enfants de seconde main, et Marie Bailly est spécialisée dans la location de voitures tout équipées pour le camping. Toutes ont en commun d’être francophones et entrepreneuses, et de faire partie du réseau The Elles Collective, fondé en 2019 à Los Angeles. Le 10 mars prochain, ces trois femmes lanceront l’antenne san franciscaine de cette association à but non lucratif. « Notre but est de promouvoir l’entreprenariat féminin, s’entraider et donner de la visibilité aux entreprises de nos membres », résume Cécile Amilien, trésorière de The Elles Collective.
Dix antennes en Californie
Aujourd’hui forte de plusieurs dizaines de membres, avec des effectifs qui doublent chaque année, l’association multiplie les antennes en Californie. Elle en compte désormais six, à Los Angeles, Pasadena, Santa Barbara, San Diego, San Francisco et Orange County. « Il y a des bénévoles très dynamiques partout, et notre volonté est de faciliter les accès au réseau avec des antennes situées à moins d’une heure de nos membres. »
The Elles Collective s’organise autour de rencontres en personnes et d’événements virtuels. « Au départ, nous nous rencontrions lors des cafés informels à Los Angeles. Comme nous avions une vingtaine de personnes à chaque fois, on a eu envie de structurer ces rencontres et seize personnes ont lancé l’association en 2019 », explique Cécile Namer-Py, secrétaire de The Elles Collective. « Chaque mois, nous proposons un café virtuel, un ou deux ateliers, ou un atelier et un panel durant lequel des membres partagent leurs trucs et astuces sur un sujet, et une table ouverte. » La cotisation annuelle est fixée à 150 dollars.
Les membres peuvent également s’inscrire aux groupes Mastermind : cinq à sept femmes se réunissent à six reprises pour brainstormer sur l’entreprise de chacune, réfléchir en commun aux solutions à apporter à différents problèmes. « C’est un peu comme avoir un comité de direction. Grâce au groupe, j’ai décidé d’arrêter mon activité précédente qui avait été lourdement impactée par la pandémie, et à aller de l’avant », confie Cécile Namer-Py.
Apprendre à pitcher en anglais
Pour Emmanuelle Rigaux, qui a récemment ouvert son showroom de cuisines désignées sur mesure, la bienveillance du groupe lui a permis de prendre confiance en elle, et d’apprendre à pitcher son concept, en anglais. En effet, comme le souligne Leïla Bernard, les discussions en français permettent de créer un climat de confiance, une zone de confort qui peut donner déboucher sur une vraie sororité. « On est vraiment plus à l’aise quand on commence à networker en français. Il ne faut toutefois pas que cela devienne un piège : nous nous entraînons à pitcher nos entreprises en anglais, pour nous rapprocher de nos clients », souligne Céline Amilien.
Beaucoup de femmes vivent leur expatriation comme une opportunité de se réinventer ou de changer de carrière, et The Elles Collective facilite les échanges d’idées pour concrétiser ces projets, comme le constate Marie Bailly : « Beaucoup de membres sont juste au stade de l’idée dans la construction de leur entreprise. D’autres ont déjà un business bien établi, ou en développement. C’est stimulant d’entendre les conseils de autres. » Et Céline Amilien de renchérir : « Je me nourris de toutes ces idées, qui me donnent des nouvelles directions pour ma future entreprise. Dès que je reçois mon permis de travail, attention, j’arrive ! »
En à peine trois ans d’existence, The Elles Collective a fédéré de nombreuses entrepreneuses francophones, et reçoit le soutien des consulats de Los Angeles et de San Francisco. La soirée du 10 mars sera l’occasion de lancer officiellement l’antenne de San Francisco.
Crédit photo: Matthias Carette
