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Été 2025 : Les camps en français dans la région de Washington

L’année scolaire est loin d’être terminée mais il faut déjà penser aux vacances d’été des enfants. Les inscriptions aux Summer camps francophones sont ouvertes pour occuper nos petits de la mi-juin à la mi-août, entre jeux, découvertes et apprentissage. French Morning dresse la liste des centres et écoles à Washington DC, dans le Maryland et en Virginie, qui offrent des camps d’été en français.

Looney Camp

Nouveaux depuis l’an passé année, les camps de basketball animés par Yves Lunzaila, dans le Maryland, proposent aux adolescents âgés entre 15 à 19 ans de se perfectionner intensivement du lundi 30 juin au vendredi 18 juillet ou du lundi 21 juillet au vendredi 8 août. Les jeunes s’entraîneront de 10 am à 1 pm aussi bien sur les parquets de basket pour perfectionner les fondamentaux qu’en salle de fitness pour améliorer le renforcement musculaire. Soucieux d’apporter un accompagnement complet à ces stagiaires, l’entraîneur Yves Lunzaila souhaite sensibiliser également les jeunes à la nutrition. Le stage sportif se déroulera à Gaithersburg pour un coût total de 2215$. Pour plus d’information, contacter l’entraîneur au (202) 913-8404 ou par email [email protected]

L’Alliance française

Pour cet été, sept semaines, organisées autour de sept thèmes différents, sont ouvertes aux inscriptions à l’Alliance française de Washington (AFDC). Des activités pour les enfants âgés de 5 ans à 11 ans autour du thème des pirate, des legos, du bricolage, le cirque, Charles Perrault, le judo et l’origami sont proposées du lundi au vendredi, de 8:30am à 3:30pm, du lundi 23 juin au vendredi 15 août (à noter qu’il n’y aura pas d’activité la semaine du 4 juillet). Les groupes sont divisés en deux ou trois selon les niveaux de langue. Compter 670$ la semaine, ou 620$ pour les membres de l’AFDC. Rendez-vous au 2142 Wyoming Avenue NW. Site.

French Academy

French Academy, l’école qui offre des cours de français en petits groupes toute l’année, propose cet été des Summer camps pour les enfants entre 5 ans et 13 ans dans le quartier de Chevy Chase à DC, en Virginie à Alexandria, ou en ligne. Le camp d’Alexandria a lieu sur deux semaines, entre le lundi 28 juillet et le vendredi 8 août, entre 9am et 12pm. Celui de Chevy Chase s’étend du lundi 30 juin au vendredi 15 août, de 9am à 3:30pm. Les activités tournent autour d’un thème défini pour la semaine. Il faut compter 470$ par semaine et par enfant à Chevy Chase, 335$ pour une demi-journée à Alexandria. Pour les cours en ligne, 9am et 12pm, comptez 275$. Plus d’informations ici.

Les vacanciers du monde

L’école publique située dans le quartier de Brookland, dans le nord-est de la capitale, abrite le camp d’été Les vacanciers du monde du lundi 23 juin au vendredi 25 juillet. Le programme accueille les enfants âgés de 3 ans à 12 ans de 9 am à 3:30pm, avec la possibilité d’inscrire les enfants à la garderie à partir de 7:45 am, et le soir jusqu’à 4:45 pm pour 75$ par semaine. Il faut compter 60$ pour l’inscription, 100$ par jour ou 450$ la semaine. Rendez-vous au 3700 Oakview Terrace NE à Washington. Pour plus d’informations, envoyez un email à [email protected] ou par téléphone au 240-701-3892 ou 240-705-0589. Inscription ici.

CommuniKids

Créée par des parents dans la région de DC en 2005, l’école propose au total neuf semaines de summer camps dès le lundi 16 juin jusqu’au vendredi 15 août selon le lieu d’inscription (Falls Church en Virginie ou Cathedral Commons à DC). Orienté vers les tout-petits, le camp accueille des bambins qui doivent avoir entre 2 ans et demi et six ans et demi pour être accueillis. Au programme : une immersion complète en français et beaucoup d’activités en extérieur autour des cultures et de l’art. Le centre propose des programmes pour la journée 9am-3pm ou par demi-journée. Possibilité de garderie à partir de 8am et après 3pm. 552$ la semaine, 360$ pour des demi-journées. Plus d’information ici.

Kids Language Art

Entre le lundi 16 juin et le vendredi 15 août, Kids Language Art propose un camp d’été en français pour les enfants âgés entre 3 et 12 ans. Spécialisés dans l’apprentissage à travers des activités (danse, arts sports, théâtre…), les camps d’été Summer Camp proposent des groupes divisés par âge et niveau. La journée commence à 9am et se termine à 3pm pour les 5-12 ans, et de 9am à 12pm pour les 3-5 ans. Compter 595$ par semaine et par enfant pour une journée entière, 499$ pour les demi-journées. Rendez-vous au 1481 Chain Bridge Rd #103 à McLean en Virginie. Plus d’information ici.

Publié le 6 février 2024. Mis à jour le 12 février 2025.

Adrien Blanc (Halifax) : De la Centrafrique au Canada, un billet sans retour pour l’inattendu

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Adrien Blanc a toujours eu un regard curieux sur le monde. Né en France, il grandit avec une soif de découverte qui le pousse à explorer différentes voies avant de choisir le journalisme. Après des études entre la France et la Belgique, il commence sa carrière dans la presse écrite, puis la radio, développant un goût pour les terrains mouvants et les histoires humaines.

L’envie d’ailleurs le rattrape rapidement. Il rejoint une mission des Nations unies en République centrafricaine où il couvre les élections dans un pays en reconstruction. Pendant un an, il vit au sein d’une base sécurisée, entre tensions politiques et défis logistiques. Là-bas, il découvre une réalité qui dépasse souvent les récits des médias : des populations en quête de stabilité, des enjeux internationaux complexes et une résilience humaine hors du commun. Cette expérience marque un tournant, Adrien comprend qu’il veut continuer à raconter le monde, mais aussi le vivre pleinement.

C’est ainsi qu’il décide de tenter l’aventure canadienne. Il pose d’abord ses valises à Victoria, sur la côte Ouest, avant de s’installer en Nouvelle-Écosse. Le contraste est saisissant : une vie paisible, rythmée par les marées de l’Atlantique et la chaleur d’une communauté francophone qu’il ne soupçonnait pas. Il découvre une autre manière d’appréhender l’information, plus institutionnalisée, mais aussi une culture où le rapport au travail et à la vie personnelle est bien différent.

Au fil des années, Adrien construit sa place au Canada. Il s’adapte à l’accent acadien, apprend à apprivoiser les hivers rigoureux et découvre les plaisirs simples d’une vie plus ancrée. Aujourd’hui journaliste à Radio-Canada, il continue de raconter le monde, mais à une autre échelle, celle du quotidien de ceux qui l’entourent.

Dans cet épisode de French Expat, il partage son parcours entre zones de crise et douceur canadienne, son regard sur l’expatriation et les défis d’une vie entre plusieurs mondes.

🎧 À écouter dès maintenant sur French Expat !

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Le Dîner en Blanc remet les petits plats dans les grands à Miami

Miami s’apprête à revêtir son plus bel habit de lumière le samedi 12 avril pour le grand retour du Dîner en Blanc dans la métropole floridienne. Comme toujours, motus et bouche cousue sur le lieu de ce pique-nique chic et éphémère, ponctué de musique et de danses sous les étoiles.

Vêtus de blanc immaculé de la tête aux pieds, les convives apportent tables, chaises et mets raffinés pour investir un espace dont le lieu exact n’est révélé qu’à la dernière minute. Un événement qui rassemble, à chaque édition, des milliers de participants dans une atmosphère élégante et conviviale.

Né il y a près de quarante ans à Paris, à l’initiative de François Pasquier qui avait convié ses amis à un pique-nique au bois de Boulogne en leur demandant de s’habiller en blanc pour mieux se reconnaître, le concept a rencontré un succès immédiat. Depuis, il s’est exporté dans plus de 120 villes et 40 pays, de New York à Montréal, en passant par Londres.

Les inscriptions sur la liste d’attente sont ouvertes.

Arnaud Costinot, professeur d’économie au MIT : «⁠⁠⁠ Les premières victimes des droits de douane sont les importateurs américains »

Professeur d’économie au MIT, spécialiste de commerce international, Arnaud Costinot a récemment vu l’un de ses articles cité par Stephen Miran, le président du Council of Economic Advisors de la Maison Blanche, pour justifier les hausses de droits de douane si chères au nouveau président. Ni une ni deux, il s’est fendu, avec son co-auteur Andrés Rodríguez-Clare de UC Berkeley, d’une tribune dans Le Monde. Les deux économistes y expliquent que les conclusions de leur article ne peuvent être appliquées telles quelles et qu’imposer des droits de douane de 20% ou plus « est une très mauvaise idée ».

De Dunkerque au MIT

Arnaud Costinot naît à la fin des années 1970 à Dunkerque. Lui qui a toujours voulu étudier le commerce international a été le témoin, enfant, des conséquences de la mondialisation sur sa ville portuaire. « J’ai vu l’activité du port ralentir, sous l’impact de la concurrence internationale d’Anvers et de Rotterdam, se souvient-il. La construction navale s’est déplacée vers la Corée du Sud puis la Chine. Mon grand-père travaillait sur les chantiers navals, mon père sur le port et tous deux ont souffert de plein fouet de cette baisse d’activité. » De fait, les années 2000 verront une accélération dramatique des importations chinoises et la perte de beaucoup d’emplois manufacturés dans les pays occidentaux. « Nous vivons aujourd’hui, aux États-Unis comme en Europe, le contrecoup politique du ‘China shock’ », analyse l’économiste.

Après des études très françaises à l’École Polytechnique et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Arnaud Costinot vient faire sa thèse à Princeton, avec notamment Paul Krugman comme professeur. Thèse en poche, alors qu’il avait prévu de rentrer en France, il se voit proposer un poste d’enseignant à UC San Diego. Trois ans plus tard, il quitte la Californie pour Boston et le MIT, où il retrouve une autre économiste française de renom, la Prix Nobel Esther Duflo.

Arnaud Costinot, professeur d'économie au MIT (c) Arnaud Costinot
Arnaud Costinot, dans le lounge du MIT, à Boston. © Arnaud Costinot

Droits de douane, de la théorie à la pratique

Pour les pans de l’industrie occidentale mis à mal par la concurrence internationale, les droits de douane peuvent-ils être une solution ? « Nous avons tous en tête l’argument ricardien du libre-échange, un commerce international sans entrave permet aux pays de se spécialiser sur leurs avantages comparés, et tout le monde en bénéficie, commence Arnaud Costinot. Pour autant, en théorie on peut justifier des tarifs douaniers non nuls : quand je taxe des biens étrangers, je réduis la demande pour ces biens, ce qui oblige les producteurs à baisser leurs prix. En théorie donc, si un pays impose, de manière isolée, ce type de taxes et que les autres pays ne réagissent pas, alors il peut en extraire des revenus supplémentaires tout en minimisant l’impact sur les consommateurs. Mais en réalité, la riposte des autres pays est inévitable, et une guerre commerciale est très facile à déclencher ».

Premières victimes : les importateurs américains

De fait, ce qu’Arnaud Costinot appelle « la première guerre commerciale de Trump » en 2017-2018, a vu la Chine riposter tit for tat aux droits de douane américains. Quel en a été l’impact ? « Nous n’avons constaté aucun effet sur le prix des biens chinois avant droits de douane, donc les producteurs chinois n’ont pas baissé leurs prix, rappelle l’économiste. En revanche, les importateurs américains de ces produits chinois ont dû absorber une partie des coûts en réduisant leurs marges. In fine, les prix en magasin pour les consommateurs américains n’ont pas été très affectés, mais la profitabilité des importateurs a souffert. » Dit autrement, ce sont des entreprises américaines qui ont pâti des droits de douane, plus que les industriels chinois.

À noter cependant que tous les importateurs américains n’ont pas souffert de la même façon : « Il y a énormément de lobbying aux États-Unis autour de la politique commerciale, explique Arnaud Costinot. Les entreprises américaines peuvent demander des exemptions à l’administration. Des chercheurs de l’université de Dartmouth ont montré qu’en 2018, plus de 50 milliards de dollars de produits chinois importés aux États-Unis et soumis légalement aux droits de douane ont pu bénéficier d’une exemption de tarifs douaniers ! » Ces chercheurs sont en train de collecter des données pour mieux comprendre qui a obtenu ces exemptions.

Menace d’inflation et « renaissance industrielle » incertaine

Les distributeurs américains pourront-ils à nouveau prendre sur leurs marges les nouveaux droits de douane du président Trump ? Au vu du niveau beaucoup plus élevé des droits de douane appliqués ou annoncés, les économistes de tous bords redoutent une pression inflationniste sensiblement plus élevée qu’en 2018.  

Et si les prix finaux des produits importés augmentent, peut-on attendre la ‘renaissance industrielle américaine’ promise par la nouvelle administration ? « La première guerre commerciale de 2018 n’a pas eu d’effet significatif sur le secteur manufacturé aux États-Unis, analyse Arnaud Costinot. Le déclin de pans entiers de l’industrie américaine est dû en partie à la concurrence chinoise, mais pas seulement. En principe, des droits de douane très ciblés, par exemple sur les jouets importés de Chine, pourraient accroître la demande pour les jouets ‘made in America’ et bénéficier aux acteurs de ce secteur. Mais comme pour l’agriculture, ce ne sera pas sans coût pour tout le reste de la population, qui paiera plus cher ces produits. »

Un risque de douche froide sur l’investissement

Au-delà des tarifs, les discours et les menaces de Donald Trump, même s’ils ne sont pas suivis d’effet, nuisent à l’économie américaine, juge le Français. « Il y a eu beaucoup de travaux de recherche sur l’impact de l’incertitude sur les flux commerciaux, rappelle-t-il. Ils montrent que dans un monde incertain, les acteurs économiques investissent moins, et les échanges diminuent. Cette impression que ‘tout peut arriver’ incite les entreprises à prendre leurs précautions. »

Si ce scénario se confirme, peut-on revenir en arrière ? Pas si facile, selon Arnaud Costinot, qui rappelle que les droits de douane imposés par Trump en 2017-2018 n’ont pas été supprimés par Joe Biden. Politiquement, la suppression de ces taxes est complexe car peut être interprétée comme un cadeau offert aux importateurs étrangers. « Supprimer des droits de douane, avec n’importe quel partenaire commercial et tout particulièrement la Chine, dans le contexte actuel, est politiquement radioactif et très difficile à faire pour les gouvernants. »

Avec Hume, le Franco-américain Sandy Bole invente le social wellness club à Venice

À Venice, l’ancien incubateur de l’entreprise Snap a laissé place, il y a quelques semaines, à Hume. Un concept de salle de sport pas comme les autres, pensé comme un social wellness club par l’architecte et directeur artistique franco-américain Sandy Bole, et son associé Roger Briggs, l’ancien COO de la marque de boissons Kin Euphorics, lancée en 2024 par Bella Hadid.

Il y a quelques années, à Los Angeles, de nombreux social club avec membres ont vu le jour, ainsi du Soho House ou des San Vicente Bungalows. « Venice étant le quartier du bien-être, j’ai eu l’idée d’un nouveau concept de lieu mélangeant à la fois le physique et le social, explique Sandy Bole. Un espace réservé à une centaine de membres, recrutés par le bouche-à-oreille principalement, où l’atmosphère, l’environnement et le design font s’y sentir bien. » Dans cette atmosphère intimiste, le sport, l’effort et la sueur effacent les étiquettes. On peut se rencontrer naturellement et sans complexe et se retrouver autour d’un bon café sur le rooftop. 

Une déco particulièrement soignée

Particularité des lieux, son décor, plus proche d’une galerie d’art que d’une salle de gym traditionnelle, décline des espaces de musculation, de hot-yoga, de pilates, de cardio, et d’autres dédiés au bien-être, avec tables de massages, d’acupuncture et caissons d’oxygène, tous enveloppés d’une texture à la tonalité ocre et sable. Le sol en liège, le mobilier en bois ou pierre aux formes organiques et arrondies, les miroirs ambrés et la lumière naturelle, rappellent ici la douceur de la Méditerranée.

Hume, le nouveau concept de social wellness club à Venice. © Hume

C’est un voyage à Pompéi, en 2021, qui a profondément inspiré Sandy Bole, lui donnant l’idée de créer ce lieu sensoriel, pensé pour célébrer l’humain. « Un concept volontairement déconnecté des technologies, sans les traditionnels téléviseurs des clubs de gym qui font face aux tapis roulants, mais davantage artisanal et chaleureux, décrit l’entrepreneur. Tous les détails ont été pensés sur mesure, du parfum qui embaume les espaces jusqu’aux poignées de portes et enceintes customisées. »

Inspiration beach club de la Côte d’Azur

Originaire de Toulouse, Sandy Bole connaît la Californie depuis longtemps. Suivant son père, ingénieur dans l’aéronautique, à Marine County, dans la baie de San Francisco, il a d’abord embrassé une carrière de nageur pour l’équipe de France Junior, avant de rejoindre l’Université de Princeton, dans le New Jersey, où il associait natation et études. Un cours d’architecture l’oriente dans une nouvelle voie. Comme son grand-père, il rêve alors de construire et d’imaginer de nouveaux lieux, de nouveaux espaces.

Après plusieurs années au sein de l’entreprise Jamison, spécialiste du développement et de la promotion immobilière à Los Angeles, il fait la rencontre en 2020 de Roger Briggs lors d’une partie de paddle à Venice. « Lui rêvait d’ouvrir un nouveau club de sport, moi d’ouvrir un concept de beach club à la manière de ceux que l’on trouve sur la Côte d’Azur, et d’assouvir ma passion du design et de l’architecture » confie-t-il.

L’entrée de Hume, ou l’esprit galerie d’art. © Hume

D’autres adresses Hume aux États-Unis pourraient naître de leur association. « New York et Miami pourraient être nos prochains objectifs, se projette Sandy Bole. En attendant, grâce au concept de Hume, je profite enfin de ma passion, j’explore les matières, le bois, le plâtre, l’acier, la céramique et j’ai transformé mon loft en véritable atelier de création. »

Le duo Papooz en tournée nord-américaine au printemps

Papooz, le duo formé par Ulysse Cottin et Armand Penicaut, sera en tournée nord-américaine en avril et mai prochains, afin de faire découvrir leur quatrième album, « Resonate », au grand public. Habitué aux balades bien écrites et à la nonchalance de la bossa nova ou la tropical pop, Papooz propose cette fois un album plus rythmé, aux accents rock plus marqués. Ulysse Cottin et Armand Penicaut ont fait appel à Jesse Harris, un songwriter américain connu pour son travail auprès de Melody Gardot et Norah Jones, et au producteur Patrick Wimberly qui a notamment collaboré avec Blood Orange, MGMT et Solange.

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Le duo s’est rencontré par hasard lors d’un concert de Patti Smith, et s’est fait connaître grâce au single « Ann wants to dance », suivi de leur premier album « Green Juice » (2016). Si on les compare souvent à Phoenix ou Tahiti 80, ils ont su trouver leur propre style au fil des années, et conquérir un large public international.

Voici les dates de leur tournée aux États-Unis et au Canada :

  • Lundi 21 avril 2025, The Pearl à Vancouver. Billets.
  • Mardi 22 avril 2025, Neumos à Seattle. Billets.
  • Mercredi 23 avril 2025, Mississippi Studios à Portland. Billets.
  • Vendredi 25 avril 2025, Great American Music Hall à San Francisco. Billets.
  • Samedi 26 avril 2025, Teragram Ballroom à Los Angeles. Billets.
  • Dimanche 27 avril 2025, The Casbah à San Diego. Billets.
  • Lundi 28 avril 2025, Valley Bar à Phoenix. Billets.
  • Mercredi 30 avril 2025, Bluebird Theatre à Denver. Billets.
  • Jeudi 1er mai 2025. Record bar à Kansas City. Billets.
  • Vendredi 2 mai 2025, Turf Club à St Paul. Billets.
  • Samedi 3 mai 2025, Lincoln Hall à Chicago. Billets.
  • Lundi 5 mai 2025. Union Stage à Washington DC. Billets.
  • Mardi 6 mai 2025, Racket à New York. Billets.
  • Mercredi 7 mai 2025, Sinclair à Cambridge. Billets.
  • Vendredi 9 mai 2025, Grizzly Fuzz à Québec. Billets.
  • Samedi 10 mai 2025, Club Soda à Montréal. Billets.
  • Dimanche 11 mai 2025, Lee’s Palace à Toronto. Billets.

« The Gates », 20 ans après : une rétrospective pour redécouvrir l’œuvre de Christo et Jeanne-Claude

Christo et Jeanne-Claude créent, au travers de leurs œuvres éphémères, des liens durables avec les villes. À Paris, où ils ont vécu de 1958 à 1964, ils ont « empaqueté » le Pont Neuf et l’Arc de Triomphe. À Berlin, Londres, Los Angeles, Tokyo, Sydney, ils ont aussi implanté, dans le paysage urbain ou rural, leurs installations temporaires. Monumentales et poétiques, ces œuvres colorées détournent, pour un temps, les images d’Épinal chères aux villes touristiques.

Elles ont leurs opposants. Elles ont leurs adeptes. L’installation «⁠⁠⁠ The Gates », qui a siegé dans Central Park durant seize jours en 2005, ne fait pas exception, elle a connu son lot d’opposants. Elle a même mis 26 ans à voir le jour. New-Yorkais depuis 1964, le couple d’artistes en a fait le projet dès les années 1970. Malgré l’attente et les difficultés, quatre millions de personnes ont finalement foulé les 37 kilomètres d’allées du parc mythique, passant sous des portiques auxquels étaient suspendus des bandes de tissus safran.

L’œuvre de Christo et Jeanne-Claude, « The Gates », installée à Central Park en 2005. © Wolfgang Volz, Christo and Jeanne-Claude Foundation

Vingt ans plus tard, comprendre la genèse de l’œuvre

Vingt ans plus tard, l’espace culturel The Shed propose une rétrospective de « The Gates », jusqu’au dimanche 23 mars. De la genèse du projet à sa réalisation technique, l’exposition décode, dans un premier temps, la pratique créative de Christo et Jeanne-Claude. Un matériel conséquent, comprenant de nombreux dessins et maquettes originaux, est exposé. Il permet de saisir la méticulosité esthétique et pratique avec laquelle le parcours a été préparé. L’aspect technique, souvent occulté dans les expositions, est ici décrypté dans le menu détail.

La construction des portiques par des ingénieurs, le choix du tissu, les tests qui précèdent l’installation définitive : on découvre la complexité du projet et le nombre colossal de personnes ayant travaillé à sa réalisation. Des films sont projetés, ils relatent les discussions avec le maire de l’époque, Michael Bloomberg, les différentes étapes de construction et montrent les foules qui déambulent dans l’installation, Christo et Jeanne-Claude en tête.

Un dessin du projet. © André Grossmann, 2004. Christo and Jeanne-Claude Foundation

Une rencontre entre les habitants et l’œuvre

Michael Bloomberg semble relier le succès du projet au souhait des New-Yorkais de retrouver une forme de légèreté post-attentats. Il déclare : « Après avoir été élu maire de New York quelques semaines seulement après les attentats du 11 septembre, nous avons travaillé en étroite collaboration avec eux [Christo et Jeanne-Claude] pour donner vie à leur vision. Des millions de New-Yorkais et de visiteurs ont vécu l’expérience incroyable de se promener dans un paysage transformé, tel que les artistes l’avaient imaginé ».

L’œuvre fait donc dorénavant partie de la mémoire collective des habitants de la ville, qui auront le plaisir, au travers de cette exposition, de retrouver le souvenir de leur promenade d’alors. Et pour ceux qui découvrent «⁠⁠⁠ The Gates » aujourd’hui, The Shed a mis en place une expérience immersive qui permet de parcourir les allées de Central Park tout en étant projeté au cœur de l’installation de 2005. Il suffit pour cela de télécharger l’application Bloomberg Connects. Le nouveau public pourra ainsi, grâce à la réalité augmentée, s’approprier l’œuvre et en concevoir ses propres souvenirs.

© Wolfgang Volz – 2002 Christo and Jeanne-Claude Foundation
Expériences en réalité augmentée au sein de l’exposition et dans Central Park. © Courtesy Bloomberg Philanthropies.

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Le Dungeness crab est là ! Nos adresses pour le déguster à San Francisco et dans sa région

Alors que la saison du crabe de Dungeness bat son plein, ce mets hivernal incontournable de la côte ouest fait son grand retour dans la baie de San Francisco. Surnommé « crabe dormeur », il s’impose comme une véritable tradition locale et occupe une place de choix sur les cartes des restaurants en cette période.

La tradition de la pêche au crabe de Dungeness

En cette fin de saison, une flottille de petites embarcations s’élance dans les eaux glacées du Pacifique pour repêcher, au large, de grands casiers métalliques bondés de crabes dormeurs. La prise est belle. Sur les étals des marchés et les quais des marinas, comme partout sur la côte, les pêcheurs, chaudement emmitouflés, attendent patiemment le client, armés d’une pancarte et du précieux butin à leurs pieds. Dans les cuves d’eau salée, les crustacés frétillants attirent l’attention. Avec leur large carapace violacée mouchetée, flanquée de quatre paires de pattes et de deux pinces redoutables, ces spécimens d’un kilo impressionnent par leur robustesse et intriguent avec leurs petits yeux ronds perchés sur de fines antennes mobiles.

C’est ici, à San Francisco, qu’a débuté en 1848 la pêche au crabe de Dungeness, avant de s’étendre le long de la côte ouest au début des années 1900. Aujourd’hui strictement réglementée et affectée par le réchauffement climatique, cette pêche fait du crustacé une denrée recherchée, prisée des gastronomes pour sa chair tendre et sucrée. Célébré comme un mets d’exception, il se prête à une multitude de préparations, des plus simples aux plus raffinées. Toutefois, pour les puristes, la tradition est sacrée : ce trésor se déguste sur une nappe en papier journal, arrosé de beurre fondu et de citron, et accompagné d’une bonne bière. À vous d’en juger !

Née en 1848 dans la Baie de San Francisco, la pêche au crabe de Dungeness, affectée par le réchauffement climatique, est strictement réglementée. ©Tim Mossholder, ©Johanna Barlet / Unsplash

Des tables iconiques aux cabanes les pieds dans l’eau, voici sept adresses phares où le déguster dans les règles de l’art.

À San Francisco

Anchor Oyster Bar. Dans ce petit espace au cœur du quartier de Castro, le cioppino règne en maître depuis 1977 ! Pendant la saison du Dungeness, il cède un peu de place au crustacé dormeur. Au menu, du crabe à décortiquer, avec la panoplie complète : pince, rince-doigt et huile de coude, des crab cakes, et un burger aérien à la chair de Dungeness sur pain au sésame, le tout accompagné d’un verre de blanc bien frais, dans une ambiance irrésistible et unique. 579 Castro Street, San Francisco, CA 94119. (415) 431-3990.

Scoma‘s. Dans le quartier de Fisherman’s Wharf, au milieu des restaurants attrape-touristes du Pier 39, Scoma’s, tourné vers le large, demeure une référence incontournable en matière de fruits de mer. Du quai à la table, le Dungeness se déguste froid ou rôti, en mode cocktail, en salade, ou sauté dans une sauce à l’ail et au vin blanc, accompagné de pétoncles et de crevettes. Un sans-faute ! Une fois n’est pas coutume, on reviendra. 1965 Al Scoma Way, San Francisco, CA 94133. (415) 771-4383 

Dans le comté de Marin

The Marshall Store. Du côté de Tomales Bay, ce petit shack, prisé des locaux pour la qualité de ses huîtres issues de la ferme familiale Tomales Bay Oyster Company, met à l’honneur le crabe de Dungeness en haute saison. Servi entre deux tranches de pain brioché grillé, ce crab roll à la chair tendre et généreuse s’accompagne de fines rondelles de concombre, d’une rémoulade maison subtilement assaisonnée et d’une vue apaisante sur les eaux calmes et scintillantes de la baie. 19225 Hightway 1, Marshall, CA 94940. (415) 246-9306

Tony’s Seafood. Petite institution dans le paysage immaculé de Tomales Bay, cette auberge, désormais propriété de son célèbre voisin Hog Island Oyster Co., offre à la carte le crabe de Dungeness, proposé entier ou en moitié. Servi dans son plus simple appareil, chaud ou froid, il se déguste nature ou relevé, selon l’envie, d’un filet de citron, de beurre fondu et d’une tranche de sourdough grillé pour une explosion de saveurs. 18863 Shoreline Highway, Marshall, CA 94940. (415) 663-1107

Nick’s Cove. Dans ce refuge centenaire en bord de mer, le crabe dormeur se décline sous toutes ses formes : en salade Louie ; rehaussé de citron confit, d’estragon et d’aïoli dans un crab roll ; ou encore glissé dans la cioppino du chef, ce ragoût emblématique à base de fruits de mer originaire de la baie de San Francisco. Le tout à savourer, par beau temps, sur la jetée. Et pour les plus chanceux, l’expérience se prolonge avec une nuit dans l’un des cottages de cette maison historique. 23240 Highway 1, Marshall, CA 94940

Dans le comté de Sonoma

Spud Point Crab Co. Chaque matin, le propriétaire Tony Anello et son fils prennent la mer pour offrir aux habitués et aux visiteurs des plats minute d’une fraîcheur inégalée. À la carte de cette célèbre adresse incontournable de Bodega Bay, la fameuse clam chowder, plat signature de la maison, est un must. En pleine saison du Dungeness, on succombe au crab roll et aux crab cakes croustillants, sans pouvoir résister à un crabe entier, cuit à la perfection au chaudron. 1910 Westshore Rd. Bodega Bay, CA 94923. (707) 875-9472

À Half Moon Bay

Sam’s Chowder House. Ne vous laissez pas tromper par les airs touristiques de ce restaurant de fruits de mer populaire d’inspiration Nouvelle-Angleterre. Réputé pour son lobster roll, l’un des meilleurs du pays, Sam’s Chowder House met cette saison le crabe de Dungeness à l’honneur. Qu’il soit sublimé dans un pain brioché subtilement assaisonné (comprenez, sans excès de sauce), ou accompagné de crevettes, moules, palourdes et poisson de roche dans un cioppino, où l’on plonge avec délectation son pain frotté à l’ail. 4210 N. Cabrillo Hwy (Hwy 1), Half Moon Bay, CA 94019. (650) 712-0245


Gims revient électriser les scènes américaines

Sa tournée « Le Dernier Tour » joue les prolongations et fait escale aux États-Unis. Maintes fois récompensé, le célèbre chanteur aux lunettes noires Gims revient enflammer les scènes américaines en mai prochain, pour le plus grand plaisir de ses fans outre-Atlantique. Cette série de concerts aura d’ailleurs une saveur particulière : le rappeur d’origine congolaise, de son vrai nom Gandhi Djuna, en profitera pour célébrer son anniversaire – il soufflera ses 39 bougies.

Avec un univers musical mêlant rap, reggaeton et sonorités afro, l’ex-leader du groupe parisien Sexion d’Assaut, qui a su imposer son style au fil d’une décennie de carrière solo, proposera un savant mélange de ses plus grands tubes et de ses créations les plus récentes.

L’interprète de « Bella » et de « Sapés comme jamais » a prévu cinq dates au pays de l’Oncle Sam, produites par la société de production audiovisuelle Silverprod. Gims se produira le lundi 5 mai à 8pm au Fonda Theatre de Los Angeles (billets ici), le mardi 6 mai à 7pm au Regency Ballroom de San Francisco (billets ici), le jeudi 8 mai à 8pm au Terminal 5 de New York (billets ici), le vendredi 9 mai à 6pm au Karma de Washington DC (billets ici) et le samedi 10 mai à 8pm au Bandshell de Miami Beach (billets ici).

Gad Elmaleh de retour sur la scène new-yorkaise avec « Lui-même »

Gad Elmaleh va retrouver New York et la scène du Beacon Theatre le mercredi 10 septembre prochain, avec son dernier spectacle, « Lui-même ». Il y a deux ans, l’humoriste marocain y était venu présenter « D’ailleurs » dans lequel il évoquait ses souvenirs d’enfance, sa famille, son rôle de père et aussi son âge. Dans ce nouveau one-man-show, le septième de sa carrière, le comédien de 53 ans se veut plus introspectif encore, tournant en dérision ses petits malheurs de quinqua et le travail du temps. « Je ne sais pas si je suis heureux, mais je suis joyeux » lançait-il l’an dernier à l’Olympia, l...

Guillaume Charvon, entrepreneur missionnaire, d’ATD Quart Monde à la start-up WALTER

Lycéen à Stanislas, dans le centre de Paris, Guillaume Charvon était destiné à la classe prépa et à une carrière toute tracée. Mais, rebelle dans l’âme, il rejette l’« élitisme familial » et préfère des études de philosophie à la Sorbonne. Sa future femme, Virginie, étudiante en histoire, a un profil similaire. Jeunes mariés, à 22 ans à peine, ils partent vivre un an au Pérou, pour s’engager auprès des enfants qui vivent dans la rue. « La vision, raconte-t-il, c’était d’aller à leur rencontre les mains vides, avec une proposition d’amitié pour tout bagage. » Sur place, ils rencontrent un volontaire permanent d’ATD Quart Monde, cette ONG créée par le prêtre français Joseph Wresinski et longtemps présidée par Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui traque la pauvreté partout où elle se trouve, notamment juste en bas de chez soi.

Les bidonvilles, de Lima à la banlieue parisienne

Rentrés à Paris, Guillaume et Virginie Charvon poursuivent leurs études mais consacrent une journée par semaine à ATD Quart Monde. Tels Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui avait retrouvé dans les camps de Noisy-le-Grand la même déshumanisation que dans les camps de concentration, ils découvrent avec l’ONG les bidonvilles roms à la sortie de Paris, « aussi misérables, voire pires, que les bidonvilles du Pérou ». Leur master en poche, ils décident de rejoindre l’organisation comme volontaires permanents.

Ici, tout le monde, du président au junior, gagne le même salaire, et chaque recrue doit accepter d’être payée moins que le salaire minimum. Toutes les aides, donations et subventions obtenues par les volontaires vont dans une caisse commune, qui est ensuite redistribuée à parts égales entre les membres. Pas de poste fixe non plus : les rôles et responsabilités tournent d’une personne à l’autre, et chacun doit être prêt à se déplacer dans le monde entier au gré des besoins de l’organisation.

De Chanteloup-les-Vignes à Ouagadougou

Pendant leurs premières années chez ATD Quart Monde, Guillaume et Virginie Charvon occupent donc des positions diverses, de la recherche sur la pauvreté, en France, au cabinet de la délégation générale, jusqu’à deux ans de « présence » à Chanteloup-les-Vignes, une cité de la banlieue parisienne plus connue comme le théâtre du film « La Haine » de Mathieu Kassovitz. Leur intégration est difficile. « Le trafic de drogue était endémique, et les habitants de la cité nous prenaient pour des flics en civil, témoigne-il. Les vitres de notre voiture étaient cassées régulièrement. » Éclatent alors les émeutes de 2005. « Toute la cité brûlait et soudain, des jeunes du quartier sont venus frapper à notre porte pour nous conseiller de bouger notre voiture car elle allait être brûlée, se souvient-il. C’était un grand moment : au bout de 18 mois, la cité nous avait enfin acceptés ! »

Six mois plus tard, et après avoir donné naissance à leur premier enfant, Adèle, Guillaume et Virginie Charvon partent au Burkina Faso pour une nouvelle mission : aller à la rencontre des enfants qui vivent dans la rue. Ils y resteront sept ans, de 2006 à 2013. « C’était une aventure extraordinaire, raconte Guillaume Charvon. La nuit, nous partions à moto rejoindre les enfants de la rue là où ils dormaient, pour leur lire des livres et échanger avec eux sur de grands thèmes comme la peur, le courage… ».

En plus de cette « bibliothèque sous les lampadaires », le couple anime la « Cour aux 100 métiers », pour faire découvrir aux enfants pauvres les métiers des artisans locaux, maçons, sculpteurs… « L’idée n’est pas tant de leur apprendre un métier, mais de leur montrer qu’ils en sont capables » souligne-t-il, racontant souvent jouer le rôle d’intermédiaire pour renouer les liens entre ces enfants, isolés dans les villes, et leurs familles, restées à la campagne.

Burkina Faso–États-Unis : d’un extrême à l’autre

En 2012 éclate au Burkina Faso une tentative de coup d’État. La plupart des expatriés quittent le pays, mais Guillaume et Virginie Charvon décident de rester. « Pendant trois mois, nos enfants dormaient sous les tables, Adèle chantait pour couvrir le bruit des balles », se souvient le Français. Mais au bout de sept ans, il faut partir. La prochaine étape sera « un autre extrême, l’Amérique du Nord ». À l’université UMass Boston, Guillaume et Virginie Charvon travaillent sur l’insertion professionnelle des personnes en situation de grande pauvreté. Deux ans plus tard, ils déménagent à New York où ils prennent la direction du bureau d’ATD Quart Monde. Parmi leurs responsabilités, la représentation de l’ONG à l’ONU, et des projets dans les quartiers déshérités de la ville, comme Brownsville à Brooklyn.

C’est là que Guillaume Charvon fait une rencontre qui « a transformé [sa] vie » : celle de Philippe Vigneron, un ancien de la Harvard Business School qui a fait une belle carrière entre la France et les États-Unis, et introduit en bourse son entreprise de marketing. Depuis, Philippe Vigneron a créé Cèdre, une entreprise à vocation sociale qui collecte des déchets de bureau et crée des emplois pour les personnes en situation de handicap. Il s’intéresse au recyclage des déchets électroniques des entreprises, et propose à Guillaume Charvon de travailler ensemble sur le projet, qu’il financera.

De l’ONG à la start-up solidaire

Ensemble, ils créent la start-up WALTER (Working and Learning Together Electronics Recycling), lauréate, en 2023, d’un prix lors du French American Entrepreneurship Award (FAEA). Assez vite, Guillaume Charvon saute le cap et quitte ses responsabilités chez ATD Quart Monde pour s’y consacrer entièrement. « Après plus de 20 ans avec ATD, Virginie et moi avions envie de nous réinventer, souligne-t-il. Nous décidons de nous engager de façon différente pour les jeunes en situation de précarité. » Virginie Charvon devient maîtresse dans une école pour tous petits pendant que son mari reprend le poste de CEO de WALTER.

L’entreprise, située dans le quartier déshérité de Brownsville, à Brooklyn, emploie aujourd’hui 12 personnes, en grande majorité des jeunes en situation de difficulté. Leur premier employé a ainsi vécu huit ans dans un foyer de Queens avec sa famille, et les Français l’ont rencontré quand il avait 8 ou 9 ans. « Sa famille a explosé avec le Covid, lui n’a pas fini la middle school et a commencé à vivre dans le métro, rembobine-t-il. Nous l’avons recruté chez WALTER et il a pris peu à peu du gallon, aujourd’hui il est l’assistant du chef d’atelier. Ce job lui a fait beaucoup de bien. »

WALTER, qui récupère et recycle le matériel informatique d’entreprises comme l’aéroport de JFK, le MoMA, le musée Guggenheim, la marque de cosmétiques Sol de Janeiro, le Central Park Conservancy ou Air France, a recyclé plus de 350 tonnes de matériel informatique depuis ses débuts mi-2022. Son ambition ? Atteindre l’équilibre en 2026, et faire d’une pierre deux coups : promouvoir l’économie circulaire, tout en créant des opportunités d’emplois pour les jeunes des quartiers pauvres de New York. De l’ONG a la startup à (double) impact, une vie placée sous le signe de la mission.