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La start-up française Botify boucle une troisième levée de fonds à 55 millions de dollars

Co-fondée en 2012 par Adrien Menard, Stan Chauvin, Thomas Grange et Alexandre Boucherot (également co-fondateurs de la plateforme de financement participatif Ulule), la start-up française Botify, spécialisée dans le référencement naturel – aussi appelé SEO (search engine optimization) dans le jargon informatique –, a levé début septembre 55 millions de dollars dans le cadre d’un tour de table de série C. Cette somme vient s’ajouter aux quelque 27 millions déjà levés au cours des deux séries précédentes. Ventech et Idinvest Partners (désormais  Eurazeo) figurent parmi les premiers fonds à avoir investi dans la société. Claire Houry, associée chez Ventech et membre du conseil d’administration de Botify, se souvient des premiers tours de table. « Ventech était à l’époque l’investisseur du média numérique Webedia. Leur équipe nous a fait rencontrer les co-fondateurs actuels de Botify, qui avaient développé au sein de l’agence Aposition un logiciel de recherche organique utilisé lors de prestations vendues à leurs clients. Début 2012, ils ont lancé Botify en tant que logiciel indépendant ». Séduits par cette tendance d’outillage marketing qui consiste à s’équiper en interne, les deux fonds investissent en 2016, en 2019, puis à nouveau en 2021.

Adrien Ménard, directeur général de Botify, rappelle que l’an dernier, plus de 47 milliards de dollars ont été dépensés en référencement, un outil qui constitue « une opportunité colossale pour les marques de communiquer. Plus de 60 000 requêtes sont effectuées sur les moteurs de recherches chaque seconde. » Un chiffre qui peut donner le vertige, mais « une entreprise qui n’apparaît pas dans les résultats d’un moteur de recherche n’existe pas sur internet », souligne-t-il. Botify propose donc d’améliorer la présence numérique de ses clients. « Nous avons trois produits », explique-t-il. « Botify Analytics donne aux équipes marketing de nos clients la capacité d’analyser leur performance en référencement dans le moteurs de recherche. Botify Intelligence utilise la science des données pour créer automatiquement des plans d’action, et permettre ainsi à nos clients de gagner en visibilité et de générer plus de revenus. Botify Activation né pendant la pandémie de COVID-19, qui a été un énorme facteur d’accélération de notre développement – est une brique d’automatisation, qui joue le rôle d’interface entre les sites web et les moteurs de recherche. » Il s’agit donc d’« analyser, de déduire, puis d’implémenter une solution » afin d’optimiser le référencement et d’augmenter le trafic d’un site web.

Claire Houry se souvient avoir investi dans la série A « pour l’équipe et ses compétences. Botify avait déjà une traction et était en train de signer son premier client aux Etats-Unis : Ebay. Peu de start-up parviennent à craquer le marché américain, et il y avait indéniablement quelque chose de disruptif pour qu’une société américaine achète un logiciel à une jeune pousse française. » Depuis, d’autres grands noms sont venus s’ajouter à la liste : Expedia, Walmart, Macy’s, Target, L’Oréal, The New York Times, Groupon, Marriott, Conde Nast, Crate & Barrel, Fnac Darty, Vestiaire Collective…

Installée aux Etats-Unis depuis 2016, Botify y réalise la majorité de son chiffre d’affaires « 60% », répète son directeur. L’entreprise compte aujourd’hui 200 employés, répartis dans sept bureaux : Paris, Londres, New York, Seattle, Singapour, Sydney et Tokyo. « L’objectif est de grandir vite », poursuit Adrien Ménard, qui espère bientôt travailler avec « une équipe de 500 personnes ». Claire Houry ajoute que « Ventech étant destiné à aider les entreprises à se developper à l’international, la série B a été réalisée en interne pour continuer à soutenir Botify dans son développement aux Etats-Unis, et la série C pour lui permettre de s’installer dans la région APAC (Asie-Pacifique), où elle peut aller chercher des parts de marché pour devenir un acteur global ». Adrien Ménard précise « y accompagner des clients européens et américains, mais aussi en signer de nouveaux sur place. »

Le reste des 55 millions levés servira d’autre part « à investir très fortement dans nos produits pour créer plus de valeur pour nos clients, notamment dans nos briques d’automatisation ; et à renforcer notre position auprès de notre écosystème de partenaires technologiques – Salesforce Commerce Cloud, Google Cloud, WordPress VIP et Microsoft Bing, pour n’en citer que quelques-uns. »

20 ans après : “J’ai appris à gérer la barbarie que j’ai vécue ce jour-là”

Samedi 11 septembre, Bruno Dellinger sera à New York avec ses deux enfants âgés de 16 et 18 ans pour commémorer le vingtième anniversaire des attentats contre le World Trade Center. En 2001, il travaillait au 47ème étage de la tour nº1 quand, avec ses trois employés, il a senti le choc indescriptible du Boeing d’American Airlines venu s’encastrer dans les étages supérieurs. Bruno Dellinger a survécu au chaos et surmonté le traumatisme. Il partage avec French Morning son regard sur ces évènements qui ont bouleversé le monde.

Que représente pour vous ce 20ème anniversaire ?

Deux décennies, c’est une étape. Je ressens ce que je ressens chaque année à cette date : beaucoup de tristesse, du recueillement et le souvenir de toutes ces horreurs. Au fond, ce qui se détache 20 ans plus tard, ce sont toutes les valeurs qui nous ont portés ce jour-là et les suivants. Le patriotisme, le désir d’être à la hauteur, le sens du devoir, le courage, la solidarité, la générosité, l’unité. Ce serait faire trop d’honneur à ces terroristes que d’être obsédé par leur geste de cette journée-là. Un geste encore incompréhensible pour moi. Mais je préfère exalter ce qui nous a portés plutôt que ce qui a failli nous tuer et qui a tué certains.

Quelle image ou quel sentiment gardez-vous du 11 septembre 2001 ? 

Tout d’abord la beauté de cette journée. Tout ceux qui l’ont vécue à New York se rappellent de cette journée exceptionnelle. C’était l’essence même de tout ce que j’aimais dans le World Trade Center : contrairement à d’autres endroits de Manhattan où tout est bruyant et animé, nous, nous vivions dans le ciel. Un jour au-dessus des nuages, un autre en-dessous. Nous étions en permanence dans le ciel et c’était un endroit de paix et de silence. Donc dans ce cadre, quand la violence se déchaîne si soudainement – la violence s’est écrasée sur la façade où se trouvaient mes bureaux – elle laisse des impressions terrifiantes. Et quand je suis sorti après avoir descendu 47 étages à pied, j’ai vu s’effondrer la tour nº2 dont j’étais distant de quelques dizaines de mètres seulement. J’ai vu se transformer les éléments. Et puis il y a eu cette sensation qu’à la fin de la journée, j’étais mort. Les éléments étaient tellement graves et déchaînés que mon cerveau n’arrivait plus à digérer l’information, il réagissait comme convaincu que mon corps était mort. J’avais un fusible explosé dans la tête. L’impression de devenir complètement fou. Et je n’évoque même pas la misère de toutes ces victimes piégées dans les étages supérieurs qui n’ont pas pu descendre et qui n’avaient qu’une seule issue : sauter. L’image aussi des pompiers, de leur sens du devoir… Il y a tellement d’images de cette journée ! Je ne peux pas en isoler qu’une.

Sentez-vous le besoin, pour cet anniversaire, de vous retrouver avec des personnes qui ont vécu la même chose que vous ?

Cette journée du 11 septembre, nous avons vécu des choses tellement démesurées que plus rien n’avait de sens. La température sur le site; ce bruit gigantesque; le son qui soudainement ne passait plus après l’effondrement des tours tant l’air était épais. Il faisait plus noir que la nuit, en pleine journée d’une beauté incroyable. Ce sont des évènements titanesques dont on ne peut comprendre l’amplitude que lorsqu’on a été sur place. Donc pour ma part, je revois mes anciens employés, des amis qui ont vécu cette journée. Il y a une compréhension et une fraternité qui nous rapprochent car nous savons que personne d’autre ne peut comprendre ce que nous avons vécu. Il y a cette démesure qui dépasse l’entendement. Un seul exemple : pour plusieurs centaines de victimes, on n’a retrouvé aucune trace d’ADN. Volatilisées, pulvérisées, vaporisées. C’est un résumé macabre de la violence qui s’est déchaînée cette journée-là.

20 ans après, ressentez-vous encore une soif de justice ?

Après le 11 septembre, j’étais animé par beaucoup de haine mais je n’en ai plus. J’ai beaucoup de mépris, je ne pardonne pas, mais je n’ai plus de haine. J’ai appris à gérer la barbarie que j’ai vécue ce jour-là. La meilleure réponse est de construire quelque chose d’antinomique à cette culture de la haine. Il ne faut pas tomber dans le piège, à titre individuel en tout cas.

Avez-vous été aidé, par un psychologue par exemple ?

Je me suis fait aider au début par des psychologues volontaires. Quelques sessions. Ça m’a beaucoup aidé. Puis j’ai arrêté car je n’en éprouvais plus le besoin. J’avais besoin de temps. J’ai ensuite écrit un livre (World Trade Center, 47e étage, publié en septembre 2002 chez Robert Laffont). Ce livre m’a sauvé la vie, j’ai expurgé de moi-même des horreurs. A tel point que, pendant les deux mois d’écriture, mon visage avait triplé de volume. C’est parti le jour où j’ai envoyé le manuscrit final. J’avais somatisé affreusement mais ça m’a libéré de toutes ces horreurs que j’ai sorties de la grande boîte que j’avais créée pour les y abriter. Puis il y a eu l’arrivée de mes enfants qui m’a permis de me tourner vers l’amour plutôt que vers la rumination d’une haine qui ne mène nulle part. Le sourire d’un enfant suffit pour me régénérer. Je ne me présente pas comme une victime, je déteste ça. Je ne souhaite pas me complaire dans une souffrance qui a été réelle. J’ai trouvé des moyens pour m’en sortir et m’en réjouis.

Vous disiez être rassuré de voir les Américains en Afghanistan. Qu’avez-vous pensé en les voyant repartir du pays après 20 ans de conflit ?

J’ai été profondément choqué. Je comprends très bien pourquoi on veut quitter l’Afghanistan. Vingt ans plus tard, si un pays n’est pas capable de prendre son destin en main, on ne peut rien faire pour lui. En revanche, je n’arrive pas à comprendre que cela se passe dans des conditions comme celles-ci.

Ça vous inquiète pour l’avenir ? Craignez-vous un nouvel attentat de cette ampleur ?

Oui, il y en aura certainement d’autres. Je ne suis pas géopolitologue mais je pense que le moindre signe de faiblesse conduira à une barbarie identique.

Attendez-vous quelque chose de la déclassification des documents du 11 septembre que vient d’ordonner le président américain Joe Biden ?

Non. Les explications de l’administration américaine de l’époque avaient été relativement claires : nous étions au courant d’un certain nombre de choses mais nous n’avons pas su recoller les pièces du puzzle. Ça montrait une défaillance d’un certain nombre de services et un manque de communication entre les services. Cette explication me semble plausible. Est-ce qu’on apprendra beaucoup de choses ? Je ne le pense pas. Et si on nous cachait quelque chose, ça m’étonnerait qu’on nous le révèle aussi tôt.

Que ferez-vous samedi, le 11 septembre ?

Je serai à New York avec mes enfants. Ils sont grands maintenant donc je pense qu’ils peuvent appréhender cette journée qui est pesante et triste. Les rescapés ne sont pas invités à la cérémonie, nous ne sommes pas considérés comme des victimes et c’est normal. On nous considère comme des chanceux…

Et que direz-vous à vos enfants, eux qui sont nés après le 11 septembre 2001 ?

Cette journée-là, j’ai vu le pire et le meilleur. C’est le meilleur que je veux leur transmettre. C’est aussi binaire que ça. Pour moi, il ne s’agit pas de géopolitique mais du meurtre de près de 3000 êtres humains innocents. Il y a le bien et le mal. Et je voudrais que mes enfants se tournent vers le bien. Qu’ils ne soient jamais tentés par les dérives extrémistes. Quand je parle de cette journée 20 ans plus tard, parfois dans les écoles, c’est ça que je mets en avant : les ressources que nous avons en nous pour faire du bien. Qui aurait pu imaginer que, 15 jours après les attentats, j’aurais eu la force de redémarrer quelque chose que j’avais mis des années à construire et que j’avais perdu en quelques instants. Jamais j’aurais pu imaginer que j’étais capable de ça. J’ai vu tellement de laideur et j’étais tellement habitué à la beauté dans cette tour que j’ai une appétence pour la beauté qui ne s’est jamais démentie. Elle s’est même renforcée.

Comment se manifeste cette appétence ?

Je travaille en ce moment, en France, sur un projet extraordinaire de création d’un parcours de sculptures monumentales en plein air. Une collaboration entre des artistes et la nature qui existe un peu partout dans le monde mais assez peu en Europe. Ce sont des projets comme celui-là qui comblent un désir très fort d’apporter au monde de la beauté. J’ai découvert en moi des ressources inimaginables et c’est ça que je veux transmettre : vous avez des ressources en vous pour faire des choses merveilleuses et incroyables, utilisez-les !

Un jeu de piste en famille pour découvrir les trésors cachés de New York

French Morning lance une nouvelle série (mensuelle) avec Family Way pour jouer, observer et découvrir New York en famille. Chaque mois vous pourrez retrouver un nouveau défi, prétexte pour se balader dans un agréable quartier de New York et découvrir une spécificité de la ville. On commence avec le patrimoine architectural laissé par les grandes (ou moins grandes) banques du début du XXème siècle.

Après la crise financière de 1893 aux Etats-Unis, les banques doivent rassurer. Pour inspirer confiance et montrer leur stabilité, elles vont construire d’imposants bâtiments en pierre, de style classique, au hall d’entrée généralement impressionnant. La prospérité du début du XXème conduisant à leur essor, elles vont se multiplier. Mais le nombre de banques ayant depuis considérablement diminué, plusieurs de ces bâtiments étant désormais protégés, ils sont souvent reconvertis. Ainsi, l’ancienne succursale de Bowery Savings Bank en face de Grand Central est désormais un restaurant ou la Union Square Savings Bank à proximité d’Union Square est devenue un théâtre. 

Un défi pour découvrir la reconversion étonnante d’un ancien bâtiment bancaire 

À vous de retrouver une autre banque reconvertie. Pour cela, rendez-vous dans le quartier de Cobble Hill à Brooklyn. Pour la trouver, il vous suffira de rester sur Court St. et de vous balader entre Schermerhorn St. et Baltic St. Rappelez vous que l’on cherche un imposant bâtiment en pierre, de style classique. N’hésitez pas à rentrer dedans s’il n’y a pas trop de monde, l’intérieur est impressionnant. Pour vérifier la réponse, rdv sur le site www.family-way.com

Quelques adresses pour profiter du quartier et ses alentours

Le quartier de Cobble Hill est un quartier résidentiel et familial très agréable. Les rues sont arborées et constituées de bâtiments ne dépassant généralement pas 3 étages. On y trouve encore beaucoup de boutiques indépendantes et de nombreux restaurants et terrasses à l’ambiance décontractée.

  • Si vous aimez chiner, alors rdv sur Atlantic Ave. entre Hoyt et Bond St. Plusieurs antiquaires se succèdent sur le bloc. Une autre adresse bien sympathique Yesterday’s News Antiques and Collectibles se trouve un peu plus loin dans le quartier de Carroll Gardens au 428 court St.  
  • Si vous aimez profiter d’une chouette sélection de livres proposée par un libraire indépendant et de rencontres avec des auteurs, alors ne manquez pas Books are magic au 225 Smith St. 
  • Si vous aimez tester la cuisine d’ailleurs, alors vous avez le choix entre des spécialités orientales sur Atlantic Ave. comme chez Sahadi’s ou des pâtisseries Italiennes dans le quartier de Carroll Gardens (Court Pastry Shop, Caputo’s Bake Shop, Pasticceria Monteleone)
  • Si vous avez envie d’un resto sympa, ne manquez pas Colonie ou le Bar Tabac pour l’ambiance Bistro.
  • Enfin, la communauté française est très présente dans ce quartier comptant de nombreuses écoles bilingues. Alors, si vous souhaitez des rillettes, des cannelés ou simplement une bonne baguette, rdv chez French Tart Deli.

Attention, avant de vous rendre sur un de ces sites, il est nécessaire de vérifier les dernières mises à jour concernant les mesures spéciales Covid-19.

Profitez de la rentrée pour vous (re)mettre au théâtre !

[Agenda partenaire] L’Atelier Théâtre NY a le plaisir d’annoncer le retour des ateliers à partir du 21 septembre 2021 !

Trois ateliers différents 

Ce trimestre, trois ateliers seront disponibles afin de vous permettre de trouver chaussure à votre pied. Au programme : un atelier d’improvisation, un atelier scènes portant sur le répertoire classique américain et un atelier mêlant impro et interprétation, portant sur le répertoire contemporain français.

Retrouvez le plaisir des planches cette rentrée avec toute l’équipe de l’Atelier.

Profitez des tarifs early bird avant le 13 septembre !

Pour plus d’informations, rendez-vous directement sur le site internet de l’Atelier Théâtre NY.

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Note: les “agendas partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

À Miami, l’auteure Anna Alexis Michel signe son nouveau roman

Un an après la sortie de son précédant ouvrage « Irma et les autres », finaliste Prix Plume du Jury 2020, ayant pour cadre la ville de Miami pendant un ouragan et traitant de ce genre de phénomènes bien réels ou symboliques qui traversent nos vies, l’auteure francophone Anna Alexis Michel, établie à Miami Beach, vient de publier son troisième roman intitulé « Les palmiers de décompression ».

« J’avais écrit  “paliers de décompression” et le correcteur orthographique, croyant savoir mieux que moi, avait corrigé : palmiers de décompression. C’était si joli, je l’ai gardé ainsi », confie avec un large sourire Anna Alexis Michel qui aborde dans ce nouvel ouvrage le thème de la rupture amoureuse. « Quand cela nous arrive, nous sommes dans un état de sidération et, pour survivre, nous devons remonter du fond de nos chagrins comme un plongeur remonte des abysses avant de rejoindre les palmiers et la lumière », souligne l’auteure qui a par ailleurs choisi de débuter son livre par le dénouement.

Les fans de littérature sont ainsi invités à accompagner Antoine et Line dans leur histoire, depuis le jour de leur séparation avant de remonter progressivement au fil des chapitres jusqu’à leur rencontre. « Cela permet de s’interroger sur la relation de couple et indique que bien souvent les choses sont écrites d’avance mais que nous n’arrivons pas à déceler les signes avant-coureurs », précise Anna Alexis Michel.

Artiste touche-à-tout originaire de Villeneuve-Loubet, la quinquagénaire est une vraie passionnée d’écriture et s’est adonnée à toutes ses formes : rédactrice, adaptatrice de pièces avant d’être auteure elle-même comme en témoigne son premier roman « Le Peignoir aux alouettes », un texte entre temps adapté au théâtre et joué au Fillmore de Miami Beach.

“Recall Newsom” : référendum pour la révocation du gouverneur californien, comment ça marche?

Les panneaux “Recall Newsom” fleurissent sur les pelouses des villes californiennes, quand le sujet s’invite dans les conversations au café du coin. Le référendum appelant les électeurs californiens à se prononcer sur la révocation du gouverneur démocrate Gavin Newsom a été fixé au mardi 14 septembre. Les électeurs de l’État, qui ont déjà reçu le bulletin, ont jusqu’à cette date pour renvoyer ou déposer leur scrutin. Décryptage de ce référendum.

Une vieille tradition

Comme l’explique le New York Times, “la démocratie directe fait partie intégrante de la culture politique du Golden State”. Les “recall” ont été intégrés dans la Constitution et le Code électoral de la Californie en 1911. Cette révocation est d’ailleurs “plus simple” en Californie que dans les 19 autres États où elle est en place.

Le secrétaire d’État de Californie est chargé de superviser les “rappels” des agents de l’État, y compris des postes constitutionnels (gouverneur, lieutenant-gouverneur, procureur général, etc.), des législateurs des États et des juges des cours suprêmes et d’appel.

Au total, il y a eu 54 tentatives de rappel des gouverneurs de Californie, explique le Secrétariat d’État du Golden State. Outre celle de M. Newsom, une seule autre tentative a abouti à un referendum: celle de Gray Davis, critiqué pour l’augmentation des frais d’immatriculation des voitures et les pannes de courant continues. C’est grâce à ce référendum que l’acteur Arnold Schwarzenegger a été élu en 2003 à la tête de l’État pour le compte du parti républicain. Autre rappel ayant abouti dans un État américain : celui du gouverneur du Dakota du Nord en 1921.

Les raisons invoquées pour révoquer Newsom

Aucune raison n’est vraiment nécessaire pour organiser un “recall”.

Comme le détaille le Los Angeles Times, la pétition pour l’éviction de Newsom invoque tout de même plusieurs griefs, dont les impôts élevés, la crise des sans-abri, ainsi que la position du gouverneur sur l’immigration et la peine de mort. Ils ont évolué au cours de la pandémie, incluant la fermeture des petites entreprises et des écoles, mais aussi le scandale autour de sa venue à French Laundry sans masque (alors qu’il était obligatoire à l’intérieur).

Une minorité de 12 % pour mobiliser un référendum

Pour organiser un «scrutin de rappel», il faut réunir les signatures d’au moins 12 % des votants de la précédente élection, soit 1 495 709 signatures dans le cas présent. Les organisateurs disposent généralement de 160 jours pour recueillir ce quorum, mais les tribunaux ont accordé quatre mois supplémentaires aux partisans du rappel de Newsom en raison de la pandémie de Covid-19, ce qui leur a permis d’atteindre et dépasser le seuil, en recueillant plus de 1,7 million de signatures.

Des élections coûteuses

Si les 12 % sont atteints et validés, le coût du référendum (impression des bulletins de vote, mise en place des bureaux et traitement des bulletins) est étudié par l’assemblée de l’État ( avant que le secrétaire d’État fixe la date du scrutin). Selon l’institution, le rappel coûterait 276 millions de dollars à la Californie (une somme qui était déjà dans les caisses de l’État, la procédure a donc été accélérée). En revanche, des responsables locaux californiens estiment, eux, que le coût de cette élection pourrait atteindre 400 millions de dollars.

Quant aux trois groupes conservateurs à l’origine du référendum, ils ont dépensé près de 5 millions de dollars au premier trimestre 2021 pour mobiliser les signataires de la pétition, explique le Los Angeles Times.

Deux questions posées

Deux questions sont soumises simultanément aux électeurs : “êtes-vous favorable au rappel du gouverneur ? Si “oui” : qui préférez-vous pour le remplacer ?” Si la majorité des votants dit “non” à la première question, la seconde est rendue caduque. Mais si plus de 50 % votent “oui” au “recall”, le candidat avec le plus de voix devient le nouveau gouverneur jusqu’à la fin du mandat le 2 janvier 2023.

Une multitude d’adversaires

Pour participer au “recall”, les candidats (inscrits en Californie) doivent payer des frais de dossier d’environ 4.000 $ ou soumettre les signatures de 7.000 partisans. Ils ont jusqu’à 59 jours avant le jour du scrutin pour se déclarer.

Quarante-six candidats ont rempli les conditions et ont leur nom sur le bulletin, dont les Républicains John Cox, un homme d’affaires de San Diego qui s’est récemment distingué en visitant l’État avec un ours ; Caitlyn Jenner, ancienne athlète olympique devenue star de téléréalité et l’animateur de radio Larry Elder. “Le principal challenger parmi les démocrates est Kevin Paffrath, un influenceur YouTube et conseiller financier”, rappelle le New York Times. Seuls quelques-uns ont lancé des campagnes professionnelles et collecté des fonds, fait toutefois remarquer le Los Angeles Times.

 

La Bibliothèque orange, le groupe de lecture francophone qui cartonne dans la Bay Area

L’anomalie d’Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020, Le pays des autres, le dernier roman de Leïla Slimani, Nature humaine de Serge Joncour, un essai sur la vie marine, ou encore une biographie du naturaliste John Muir qui permit la création du parc de Yosemite. Ces titres sont quelques exemples de la sélection 2021 de la Bibliothèque orange, une association parisienne qui favorise l’existence de groupes de lecture depuis 1922. Le principe est simple: il suffit de constituer ou de rejoindre un cercle de 12 lecteurs ou lectrices qui reçoivent chacun deux ou trois livres par mois et qu’ils passent ensuite à la prochaine personne du circuit. “Pour un prix modique, on a accès à 24 ou 36 livres brochés par an et il n’y a aucune obligation de lecture. On ne se réunit pas pour parler des livres puisqu’on reçoit tous les mêmes ouvrages mais à des moments différents“, résume Anne Dumontier qui chapeaute les huit circuits de la Bay Area.

Malgré presqu’un siècle d’existence, la Bibliothèque orange reste confidentielle pour bon nombre de francophones expatriés. Et pour cause : la plupart des 600 circuits et des 14.500 abonnés sont en France. Le concept s’est peu à peu exporté grâce à des Français membres de l’association en France qui l’ont implanté à l’étranger. Danièle Cuzin a découvert la Bibliothèque orange en 2014, un peu par hasard. “C’est grâce à la rencontre, chez des amis, d’une Française qui en faisait partie, raconte-t-elle. J’habite dans la baie de San Francisco depuis 2012 après avoir passé de nombreuses années au Texas et je n’avais jamais entendu parler de la Bibliothèque orange.

Anne Dumontier, installée à Los Altos, l’a découverte il y a plus de vingt ans, par le bouche à oreille : “J’aime lire et quelqu’un m’avait parlé de ce groupe de lecture. Je l’ai rejoint en pensant que je n’aurais peut-être pas le temps, mais je l’ai trouvé“, plaisante-t-elle.

Une sélection rigoureuse et éclectique

Parmi les raisons invoquées par les participants pour rejoindre ces circuits de livres, l’amour de la lecture en français arrive bien sûr en tête, comme le reconnaît Martine Erickson. “Tout mon univers est anglophone donc c’est une bonne occasion pour moi de me replonger dans la culture française“, assure cette fidèle de l’association depuis 1986.

Pour Marjorie Hamelin, installée à Redwood City, la Bibliothèque orange permet de combler un vide culturel. “Les bibliothèques locales sont assez pauvres en livres français, ce qui nous pousse à recourir à Amazon ou à la Fnac et à acheter les livres.

La sélection des titres joue également un rôle prépondérant dans la fidélité des membres. “Le comité de lecture de la Bibliothèque orange se réunit chaque semaine à Paris. Il est composé uniquement de bénévoles qui font une pré-selection de 400 livres par an, payés de leur poche afin de préserver leur indépendance par rapport aux maisons d’édition“, explique Anne Dumontier. “Chaque livre est lu par au moins deux personnes avant d’être rejeté. Les ouvrages qui sont retenus sont lus par tout le monde, puis classés par ordre de préférence.

En général, la sélection de la Bibliothèque orange comprend des romans, des biographies, des polars, quelques traductions de Russie, d’Inde, d’Italie ou des Etats-Unis, ainsi qu’un ou deux ouvrages à caractère religieux. “A l’origine, la Bibliothèque orange était animée par des dames de la paroisse qui voulaient encourager leurs ouailles à lire“, rappelle Anne Dumontier.

Elargir ses horizons littéraires

Cette sélection est souvent l’occasion de faire de belles découvertes : “Il y a bon nombre de livres que je n’aurais probablement jamais envisagé de lire si je n’étais pas abonnée à la Bibliothèque Orange“, confie Anita Vermeulen, membre du circuit San Francisco depuis une quinzaine d’années. “J’ai découvert de véritables petites perles, comme L’insoumis de Judith Perrignon. Je n’aurais sans doute jamais acheté ou lu ce livre qui m’a passionnée, tant par l’approche biographique, car je ne connaissais rien ou très peu de Cassius Clay/Mohamed Ali, que par la description de la lutte pour les droits civiques dans les années soixante. Je comprends donc beaucoup mieux le “phénomène Ali” ainsi que les différentes factions en jeu dans cette page de l’histoire américaine.”

Pour Danièle Cuzin, ces lectures sont autant d’occasions de découvrir des auteurs nouveaux et de recommander des livres à sa famille et ses amis. “Comme je ne lis que rarement la presse française et que je ne regarde pas la télé, je n’entends pas parler des auteurs et des nouveaux livres. Je me renseigne après avoir lu les livres et je regarde les interviews des auteurs et les critiques. La Bibliothèque orange me fournit également des listes de bons livres, ce qui donne lieu à des discussions passionnées avec ma famille et mes amis à propos des ouvrages que j’ai lus.”

Les circuits de la Bibliothèque orange permettent aussi de partager ces lectures avec le plus grand nombre, puisqu’à la fin de l’année, les livres sont donnés à des associations, comme les Alliances françaises, des écoles ou encore aux bibliothèques municipales.

 

 

 

French Expat le Podcast : Should I stay or Should I go ? (Épisode 2/3)

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Il y a quelques mois, j’ai eu envie de tout plaquer, de tout quitter, de rentrer. Mais où entrer ? En France ? Pour quoi faire ? Ça fait déjà 10 ans que je suis partie, j’ai laissé un autre pays, une autre vie. Depuis, chaque semaine, une amie, une collègue, une voisine m’annonce son départ, m’annonce rentrer “à la maison”. Mais c’est où la maison ? Pourquoi suis-je toujours ici ? Pourquoi eux et pas moi ? Should I Stay or Should I Go?

Au fur et à mesure de mes entretiens pour préparer cette série, il y a un élément de langage que j’ai retrouvé dans la bouche de presque tous mes interlocuteur.rices : l’échec. Selon elle.ux, rentrer en France serait synonyme d’échec et ce serait difficile à vivre aux yeux de leur entourage. C’est fou car ça veut dire que lorsque l’on part on nous fait endosser une mission, un contrat que l’on ne nous a pas expliqué mais qui existe. Eux-mêmes n’en sont souvent pas conscients. N’empêche que … On part, on doit réussir. Comment ? C’est quoi la réussite en expatriation ? Et puis on en parle de cette ambivalence ? Beaucoup de proches ont du mal à nous voir partir si loin et si longtemps. Mais pourtant c’est moins sexy de dire “je rentre” que “je pars” ? J’ai parfois l’impression que l’expatriation nous confère une sorte de statut de super héros. Je vous en touchais quelques mots dans le premier épisode : comme si partir démontrait que nous avions de super pouvoirs.

Une telle vision pourrait expliquer pourquoi le retour est si difficile pour certain.e.s : passer de super héros au commun des mortels. Ça me rappelle mon retour à la vie normale après mes saisons en tant que GO au club med. On est acclamé pendant toute une saison, les vacanciers rient a nos blagues pas toujours drôles, on veut être à notre table pour diner, puis on reprend notre train train et pfiou, plus rien. A part quelques anecdotes que l’on ressortira inlassablement lors de dîners bien arrosés. C’est pareil non ? On veut connaître notre vie tant qu’elle est différente mais plus vraiment après. Aujourd’hui on va creuser ensemble les raisons de l’une comme de l’autre de ces décisions : pourquoi rester, pourquoi rentrer, et puis finalement, à quoi bon décider.Avec les interventions de Tatiana (basée à Houston, TX), Nicolas et Cécile (basés dans la Silicon Valley, CA), et Béatrice Leydier (conseillère des français de l’étranger basée à Washington, DC).

Should I stay or should I go?

Dans ce second épisode sur une série de 3, Anne-Fleur vous parle des raisons qui poussent les expatriés à rester dans leur pays d’adoption.

Lien de l’épisode :

 

Date de publication : 07/09/2021

Durée de l’épisode : 75 minutes
Host : Anne-Fleur
?Habillage sonore/mix : Alice Krief (Les Belles Fréquences https://www.lesbellesfrequences.com/)
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Sénatoriales : le Parti socialiste préfère Yan Chantrel à Ségolène Royal

Fin du suspense. Le Parti Socialiste a fini par investir la liste conduite par l’élu consulaire à Montréal Yan Chantrel plutôt que celle menée par l’ancienne ministre Ségolène Royal pour les élections sénatoriales du dimanche 26 septembre, où six sièges de sénateurs des Français de l’étranger sont en jeu.

« C’est un juste retour des choses. C’est la victoire du terrain, des grands électeurs et grandes électrices de gauche contre toute candidature parachutée, réagit auprès de French Morning le conseiller socialiste des Français de l’étranger, qui avait annoncé sa candidature cet été. C’est la reconnaissance du travail que nous réalisons depuis des années. »

Ségolène Royal, qui avait repris sa carte du Parti socialiste en juillet, n’a donc pas réussi à rassembler les militants sur sa candidature. Dans le Figaro, l’ex-candidate à la présidentielle de 2007 déplore de pas avoir été informée directement par la direction du parti de son refus de la soutenir. A défaut d’une investiture officielle, Ségolène Royal espérait pouvoir siéger « apparentée au groupe socialiste ». Elle ne renonce pas pour autant au fauteuil de sénatrice des Français de l’étranger et annonce maintenir sa candidature, en tête d’une « liste citoyenne ».

Une conduite que Yan Chantrel évite de commenter. Le conseiller socialiste préfère défendre sa démarche. « L’important aujourd’hui est de se rassembler pour permettre à nos valeurs de solidarité, de justice sociale et d’écologie d’être présentes au Sénat », lance le candidat fraîchement investi à l’adresse des grands électeurs de gauche.

D’ici au 26 septembre, Yan Chantrel compte présenter sa liste d’une gauche réunie (voir ci-dessous) et développer son programme « participatif, basé sur l’expérience de terrain ». Il votera pour sa part le samedi 18 septembre – les membre du collège électoral peuvent voter de façon anticipée – à Montréal, son « territoire ». Yan Chantrel ne manque pas une occasion de rappeler son ancrage dans la circonscription d’Amérique du nord contrairement à sa rivale de gauche.

Liste complète :

  1. Yan CHANTREL

Conseiller des Français de l’étranger (Canada 4ème circonscription), Membre de l’AFE pour le Canada

  1. Anne HENRY-WERNER

Membre de l’AFE pour l’Allemagne, Autriche, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Membre du Conseil d’administration de FdM-adfe, Présidente FdM-adfe Hesse

  1. Guillaume GROSSO

Conseiller des Français de l’étranger (Suisse 2ème circonscription)

  1. Elisabeth KANOUTÉ

Conseillère des Français de l’étranger (Mali), Membre du Conseil d’administration de FdM-adfe

  1. Jean-Philippe GRANGE

Conseiller des Français de l’étranger et Président du Conseil Consulaire (Australie, Fidji, Papouasie-Nlle Guinée), Membre de l’AFE pour l’Asie et Océanie, Membre du Conseil d’administration de FdM-adfe

  1. Annie MICHEL

Conseillère des Français de l’étranger (Etats-Unis 9ème circonscription), Membre de l’AFE pour les Etats-Unis d’Amérique, Vice-Présidente de la Commission des affaires sociales et des anciens combattants à l’AFE, Membre du Conseil d’administration de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), Présidente de la Commission d’action sanitaire et sociale-prévention de la CFE

  1. Fwad HASNAOUI

Conseiller des Français de l’étranger (Algérie 2ème circonscription), Président de FdM-adfe à Alger

  1. Chantal PICHARLES

Conseillère des Français de l’étranger (Grèce), Membre de l’AFE pour l’Europe du Sud, Membre du Bureau National de FdM-adfe

Caravan Palace en tournée aux Etats-Unis

Depuis plus de dix ans, leur électro-swing fait danser la planète. Caravan Palace revient aux Etats-Unis pour une tournée début 2022. Ils passeront notamment par Washington, New York, Oakland, Los Angeles, Austin, Houston et Dallas entre le 25 janvier et le 19 février.

Cette série de concerts sera l’occasion de présenter leur quatrième opus «Chronologic», teinté de soul, hip-hop et rhythm’n’blues sorti en 2019. “On essaie de sortir un peu de l’électro-swing, qui peut être très répétitive. On ressent le besoin d’explorer autre chose avec des musiques plus pop, tout en gardant notre cohérence avec un mix de sons vintage et modernes”, expliquait à la sortie de l’album, Charles Delaporte à French Morning. Ils en profiteront aussi pour faire découvrir leur single “Supersonics” (2020).

Composé d’Arnaud Vial, Hugues Payen, Charles Delaporte, Antoine Toustou et la chanteuse Zoé Colotis, le groupe s’est fait connaître grâce à la plateforme MySpace, avant de sortir son premier album en 2008. Rapidement, ils tentent l’aventure américaine, rencontrant un réel succès outre-Atlantique (où ils vendent le plus d’albums) et participant à des festivals de renommée internationale tel que Coachella.

French Boss, Florence Rebattet : « Le Covid m’a tout fait perdre en vingt-quatre heures ».

Entrepreneure – cheffe… Mais aussi cheffe – entrepreneure. Impossible de dissocier les deux lignes principales du CV de Florence Rebattet. Car la femme avec laquelle nous nous entretenons aujourd’hui a toujours étroitement lié ses deux activités quotidiennes. Notre French Boss de la semaine est à des années-lumière du « serial entrepreneur » programmé dès la petite enfance. Elle aime la cuisine et aime enseigner la cuisine. Mais sans avoir à rendre le moindre compte à quiconque.

Le léger accent méditerranéen de cette jeune femme ne parvient pas à masquer une détermination que son histoire professionnelle raconte mieux que tout. Sur les sept années d‘existence de Kids en cuisine – créé en 2014 -, plus de trois ont été soumises à des turbulences extérieures, le Brexit puis le Covid. Mais Florence a réussi à sortir de toutes ces tempêtes – et de beaucoup d’autres qu’elle nous raconte aujourd’hui – pour afficher un résultat bénéficiaire, et surtout très prometteur. Sa réussite est née de trois compétences : sens des affaires, appris dans ses études, sens des rapports humains, développé dans ses premiers jobs, et goût naturel pour la cuisine, cadeau de naissance. Aujourd’hui Florence ne se contente plus de donner des cours de cuisine dans les écoles, elle se vend aussi comme cuisinière à domicile auprès d’une clientèle majoritairement aisée.

Sa vista attire aujourd’hui sur elle le regard des médias. Elle anime depuis quelques semaines un show télévisé dans lequel elle reproduit, à une échelle évidemment multipliée, les cours de cuisine qu’elle donne aux enfants. Ambitieuse mais lucide, Florence ne voit pas trop les choses en grand, elle tient avant tout à garder sa « target » de client.

Juste pour nous rappeler que tout ce qu’elle fait, c’est en Grande-Bretagne qu’elle le fait. Et qu’elle n’envisage pas, pour l’instant, de le faire ailleurs.

Listen to “Episode 52: Florence Rebattet” on Spreaker.

Au 9/11 Tribute Museum, le 11-Septembre raconté autrement

Joan et Mary ne sont pas des guides comme les autres. Volontaires au 9/11 Tribute Museum, le petit musée installé près du mémorial du 11-Septembre, la première habitait à quelques mètres de la Tour sud des Twin Towers le 11 septembre 2001. La seconde est une jeune retraitée du NYPD, la police new-yorkaise.

Ensemble, elles nous embarquent dans une visite d’un peu plus d’une heure à travers le Mémorial du 11-Septembre. Le grand mur de bronze en hommage aux pompiers sur Greenwich Street, la FDNY 10 House (caserne la plus proche du WTC), le Mémorial du 11-Septembre, les nouveaux bâtiments sortis de terre ces vingt dernières années… Elles parsèment la marche d’anecdotes personnelles sur cette journée qui a changé leur vie. Joan, qui travaillait alors dans le New Jersey, raconte par exemple que son mari, qui était chez eux au moment où les avions ont frappé les tours, a fait partie des 500 000 New-Yorkais extirpées par bateau de la pointe sud de Manhattan lors d’une gigantesque opération d’évacuation. Elle se souvient des vitres complètement brisées de son appartement quand elle l’a retrouvé quelques jours plus tard, et de l’atmosphère fantomatique qui régnait alors dans le quartier. “Vivez la vie à fond car on ne sait pas de quoi demain sera fait”, nous ordonne cette petite femme dynamique en guise de conclusion.

Ces visites très personnelles et émouvantes sont le grand point fort du 9/11 Tribute Museum. Fondé en 2006 par des proches de victimes des attentats, cette institution se distingue du grand Musée du 11-Septembre, ouvert en 2014, par son caractère intimiste. Il était initialement établi sur Liberty Street, au bord du WTC, mais s’est installé en 2017 dans un espace plus grand sur Greenwich Street, à moins de cinq minutes de marche. Ici, les guides ont tous un lien avec le 11-Septembre: ils vivaient ou travaillaient dans le quartier, ont perdu quelqu’un ce jour-là, ont participé comme volontaires aux opérations de sauvetage et de nettoyage dans “la Pile” de gravas… Ils ne sont pas des guides professionnels, et c’est justement ce qui rend ces visites passionnantes et touchantes.

Les groupes font d’ordinaire une dizaine de personnes, mais lors de notre visite, nous n’étions que… deux, soit autant que les guides. Deux visites sont organisées par jour (à 11am et 1pm). Les guides n’acceptent pas les “tips”, mais les donations sont les bienvenues car le musée est une institution à but non-lucratif.

Le ticket (35 dollars pour les adultes, 20 pour les enfants) donne aussi accès aux galeries du Tribute Museum, où les visiteurs sont replongés dans le 11 septembre 2001 et l’après. Contrairement au Musée du 11-Septembre, qui est gigantesque, ici, ont fait le pari de l’expérience à taille humaine. Vous n’y trouverez pas par exemple un grand camion de pompiers en partie écrasé, l’une des pièces les plus spectaculaires de l’autre musée, mais des objets issus du site (morceaux des tours et des avions, uniformes…), des photos et des vidéos prises à l’époque. Des volontaires participent aussi à des questions-réponses dans un espace aménagé.

Le Tribute Museum consacre aussi une grande partie de ses collections à l’élan de solidarité et d’altruisme qui a suivi les attentats, mettant en avant toutes les associations et charités fondées par des proches de victimes: des camps pour enfants ayant perdu un parent dans les attentats, un groupe de soutien aux femmes afghanes, des initiatives pour aider les “first responders”… La fondation Jérôme Lohez 9/11 Scholarship Foundation, fondée par Dening Wu Lohez, veuve d’un Français qui est décédé dans la Tour nord, visant à encourager les échanges universitaires entre la France, la Chine et les États-Unis, fait partie des nombreuses initiatives mentionnées.

Si vous vous souvenez du 11-Septembre, il sera difficile de ne pas laissez échapper une larme en découvrant ce musée trop peu connu.