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Guillaume Kientz, un Alsacien pour diriger le musée le plus méconnu de New York

C’est certainement l’un des musées les plus méconnus de New York, même pour ses voisins. La Hispanic Society Museum & Library (HSM&L), petit bijou consacré à l’art des mondes hispaniques dans le nord de Manhattan, a un nouveau directeur: le Français Guillaume Kientz, arrivé à New York début mars.

À 40 ans, cet ancien conservateur responsable de l’art espagnol et hispanique au Louvre est chargé par le conseil d’administration, dirigé par l’ex-directeur du Met Philippe de Montebello, de décloisonner cette institution née en 1904. Je la connaissais depuis longtemps par la réputation de ses collections, mais je ne l’ai visitée pour la première fois qu’au début des années 2010. Le musée n’était bizarrement pas dans les circuits habituels de visite et en en discutant avec des amis et collègues, de loin, ça semblait compliqué, se souvient le Strasbourgeois. Finalement c’était assez simple. C’était sans doute une histoire de communication moins développée que dans d’autres institutions new-yorkaises. Sans doute aussi la HSM&L était d’abord vue comme un centre de recherche, mais quand j’ai découvert les collections sur place ce fut un choc, une expérience inoubliable. Depuis j’ai appris que ce n’était que la partie émergée de l’iceberg. Les collections sont immenses et incroyables“.

Guillaume Kientz n’est que le troisième directeur de la Hispanic Society. Abritée dans une superbe propriété entre la 155ème et 156ème rue, pourvue d’une terrasse, l’institution est une référence sur l’art hispanique (Espagne, Portugal, Amérique latine, Philippines). Sa collection comporte quelque 750 000 peintures, ouvrages (dont une première version de Don Quichotte datant du début du XVIIe siècle), cartes, sculptures, photographies et autres objets. On y trouve des oeuvres de Velázquez, Murillo et Goya notamment. “C’est la plus grande ressource sur l’art et les cultures hispaniques au monde. Certes, à Madrid, il y a le Prado, la Bibliothèque nationale d’Espagne, le musée archéologique et le musée des Amériques, mais la Hispanic Society englobe tout cela à la fois“, détaille-t-il.

Ce n’est pas sa première expérience américaine. Avant d’être recruté à New York, il a passé deux ans au musée d’art Kimbell au Texas comme conservateur pour l’art européen. Après neuf années au Louvre et cinq expositions (dont la grande retrospective sur Velázquez au Grand-Palais en 2015), il avait envie de changer d’air. “On n’a jamais fait le tour du Louvre, mais je cherchais un nouveau challenge, dit-il. L’approche américaine, plus connectée aux publics, me plaisait. Au Louvre, on ne rencontre pas ou peu le public, à la différence des grands musées aux États-Unis. J’aime « rendre des comptes », c’est le meilleur moyen d’éviter le risque de la tour d’ivoire“.

À la tête de la Hispanic Society, il aura à coeur de mettre en oeuvre sa philosophie de démocratisation de l’art développée en France. Formé à la sociologie des administrations et la science administrative à Sciences Po Strasbourg avant de basculer dans les études d’art, Guillaume Kientz a “appris [son] métier sur le terrain bien plus que dans les amphis. Cela m’a beaucoup aidé à me mettre toujours à la place du visiteur, qui, avec la collection, doit être la priorité”, explique-t-il.

Alors qu’il était conservateur au Louvre, il a lancé, à titre individuel, les rendez-vous “Musées Debout”, en parallèle du mouvement “Nuit debout” en 2016, pour inviter les curieux à dialoguer sur l’art et la place des musées dans la société. Tout le monde n’a pas l’obligation d’aller au musée bien sûr, chacun ses goûts. En revanche, le musée doit s’adresser à tout le monde. S’il n’y a que le segment privilégié d’une population qui fréquente les musées, la question de leur utilité sociale, et donc de la légitimité de leur financement finira par se poser. C’est autant une question de raison d’être que de survie“.

Depuis son arrivée à New York, il ne chôme pas, même si le musée, dont la rénovation se poursuit, ne rouvrira qu’au printemps. Son objectif: rendre l’établissement plus visible, notamment dans son quartier de Washington Heights, fief des Dominicains et Portoricains de New York. On doit se mettre au service de la communauté de manière plus visible. On le fait déjà avec de nombreux acteurs locaux, mais il faut que ça se sache plus pour attirer et initier encore plus de projets communs et plus de collaborations. Une exposition de fresques murales sur la diaspora latinx, réalisée avec l’organisation artistique locale NoMAA, est prévue pour mai. “Cela sera un pas important pour la renaissance de l’institution“. Il veut aussi créer des bourses pour former une “pépinière” diverse de nouveaux conservateurs. Le musée n’est pas une institution unilatérale. Il s’agit aussi de savoir recevoir, accueillir, écouter et susciter la parole, le point de vue, la richesse de l’autre, visiteur ou voisin.”

WILD, un documentaire sur la vie sauvage réalisé par deux Français après un périple en Amérique du Nord

Dana Tentea et Stéphane Boitel ont quitté leur vie sédentaire à Paris pour vivre une première aventure nomade en 2016. A bord de leur camion aménagé (Tikal), le couple de Français parcourt une partie de l’autoroute transaméricaine pendant un an, de l’Alaska au Costa Rica. Pour Stéphane Boitel, le voyage est « une claque ». Il poursuit : « Nous avons été subjugués par les grands espaces et sommes tombés amoureux des Etats-Unis. » Sa compagne dresse le même constat : « Nous ne nous attendions pas à cette terre sauvage. » Ils décident donc d’y revenir, et, au-delà d’un simple récit de voyage, de produire un film documentaire dédié à la faune et à ses protecteurs.

Le projet débute à l’automne 2018 ; et leur périple, cette fois-ci de la Californie à l’Alaska, démarre en mars 2019. Dana Tentea reconnaît « n’avoir probablement pas pris les choses dans l’ordre dans lequel il faudrait les prendre en tant que professionnels », précisant que « le documentaire n’a pas été écrit en amont ». Après six mois de tournage sur la route (« la durée de [leur] visa américain », détaille-t-elle), ils commencent la post-production sur leur temps libre à l’automne 2019. A la fois photographes, vidéastes, rédacteurs et développeurs web (car il faut « avoir plusieurs cordes à [son] arc pour pouvoir vivre sur la route »), ils ont ensemble toutes les compétences requises pour faire naître WILD, un documentaire autoproduit de 52 minutes qui célèbre à la fois la biodiversité de l’Amérique du Nord et ceux qui la préservent. Partant du constat que plus de 60% des animaux ont disparu ces cinquante dernières années, ils souhaitent avant tout mettre en avant ceux qui œuvrent pour la protection de la faune et de la flore. Ils écrivent d’ailleurs sur leur site qu’« il est temps de prendre la mesure de ce que nous pouvons faire et encourager tous ces efforts qui sont déjà mis en pratique par beaucoup ». Leur rencontre avec « ceux qui considèrent que le patrimoine naturel est la chose la plus précieuse sur Terre » s’inscrit dans cette démarche. Dana Tentea, qui admet « avoir eu des a priori sur l’exploitation des sols et de la nature aux Etats-Unis », souhaitait découvrir « quelles étaient les luttes et comment elles étaient menées sur ces territoires ». Stéphane Boitel, qui s’intéressait déjà à la protection des écosystèmes en France, met lui aussi l’accent sur le fait que « les Américains, perçus comme des gros pollueurs, sont beaucoup plus avancés que nous sur la protection de la nature ».

Stéphane Boitel en train de filmer un grizzli à Katmai, en Alaska (Dana Tentea)

La journée de tournage dans le Parc National de Katmai, au Sud de l’Alaska, reste le souvenir le plus mémorable de leur voyage. Dana Tentea décrit « un moment très intense parmi les grizzlis en compagnie d’un guide naturaliste ». Emerveillés par la nature, les deux réalisateurs rêvent de revenir en Alaska (où ils aimeraient passer un hiver) et aux Etats-Unis (où ils ont laissé leur camion). « Nous avons énormément d’idées pour la suite, et une longue liste de sujets qui nous intéressent et qui, à notre sens méritent d’être explorés », révèle Dana Tentea. « Maintenant que nous savons que nous sommes capable de réaliser un documentaire, nous réfléchissons à travailler avec une société de production et à nous associer à des professionnels pour monter un nouveau projet. » Si la situation sanitaire le permet, ils reviendront en Amérique « pour y produire un autre documentaire, et pourquoi pas diffuser celui-ci ».

WILD sera mis en ligne gratuitement sur la plateforme française Imago TV du samedi 13 au vendredi 19 mars, dans le cadre du Festival Francophone du Club Bon Accueil (normalement tenu en présentiel à Powell River, au Canada). Dana Tentea et Stéphane Boitel annoncent également « creuser la question des festivals français de nature, d’aventure et de voyage », et souhaiteraient à terme mettre leur production à disposition du public – à la fois anglophone et francophone (le documentaire a été réalisé dans les deux langues : certains intervenants s’expriment en anglais sous-titré français, d’autres en français sous-titré anglais).

Voir la bande-annonce :

La technique des étincelles: quand l’expatriation devient une école du rebond

La métaphore balistique est à la mode: le rebond est le mantra du monde-d’après-qui-vient (promis c’est bientôt…). Mais Nadège Fougeras et Vanessa Cahierre n’ont pas attendu une pandémie pour le savoir: ses expertes ès changements ont acquis leur science sur le terrain de l’expatriation, le meilleur qui soit disent-elles. Elles le racontent dans un livre pétillant et plein de bons tuyaux, « La technique des étincelles ».

Si vous êtes lecteur fidèle de French Morning vous connaissez bien Nadège Fougeras (elle nous fit quelques années l’honneur de ses bons plans du vendredi dans Experience New York). Elle vivait alors à New York. C’était avant de rentrer à Paris. Puis de repartir à New York. Avant encore, elle avait vécu à Tokyo, en Argentine, au Chili… Bref, elle est du genre expat à ressort; tout comme sa co-autrice, Vanessa Cahierre (New York et Hong Kong). A elles deux, elles ont déménagé la bagatelle de 28 fois dans leurs vies. Et à chaque fois, elles ont re-commencé, re-trouvé du travail, ré-organisé leur vie, re-consolé les enfants, re-motivé la famille… En clair, elles ont rebondi. Et au passage appris des tas de techniques qui, a priori n’avaient pas grand chose à voir avec la pandémie et le confinement et pourtant semblent faites juste pour ça, constituant la boite à outils idéale au moment où il faut s’adapter.

L’idée du livre est née il y a deux ans. Vanessa Cahierre venait de rentrer de Hong Kong où elle avait monté un business florissant de formation sur l’épanouissement au travail. “Le retour à Paris a été dur, raconte-t-elle. Rien ne marchait. Ma spécialité, “happiness at work” était le dernier des soucis en France; et puis il y avait les enfants qui pleurent tous les soirs en rentrant de l’école pendant 6 mois, la réalisation qu’à Paris tout le monde est dans sa bulle alors que lorsqu’on est expat on a un réseau de dingue…” Elle est donc plutôt “down” quand elle prend un café avec Nadège. Elles se disent que les affres du changement ne concernent pas que les expats. Deuil, divorce, , maladie, changement de carrière ou simple déménagement…: il y a plein d’autres moments de la vie, accidents ou pas, face auxquels il faut savoir réagir, rebondir donc.

Elle décident donc de rassembler ce qu’elles vont appeler “les étincelles”, ces pratiques, parfois toutes simples, qui provoquent un éclair de conscience. Ce catalogue de méthodes, joliment illustré et intelligemment organisé, s’appuie sur des recherches scientifiques mais surtout regorge de bon sens. « Nous voulions des choses testées et approuvées, très simples à appliquer, mais qui au quotidien font la différence ». De la méditation du matin aux petits moments soigneusement planifiés (Vanessa s’achète des des fleurs cinq fois par semaine) il est beaucoup question de susciter les émotions positives pour mieux contrer les négatives.

C’est la loi du genre, l’ouvrage regorge aussi de citations. Notre préférée est empruntée à Einstein: « évitez les gens négatifs, ils ont toujours un problème pour chaque solution ». Ou alors offrez-leur ces étincelles, il y trouveront peut-être leur bonheur.

Le Conseil d’Etat suspend la fermeture des frontières pour les Français de l’étranger

La décision gouvernementale avait provoqué la colère de beaucoup de Français de l’étranger. Le Conseil d’Etat leur donne -au moins partiellement- raison, en suspendant la mesure qui interdisait aux Français domiciliés à l’étranger de se rendre en France, sauf motifs impérieux.

Saisi en référé par un Français établi à l’étranger (M.B, resté anonyme dans la décision du Conseil), et par l’Union des Français de l’étranger, le Conseil d’Etat a rendu sa décision ce 12 mars. L’exigence d’un motif impérieux « porte une atteinte disproportionnée au droit fondamental qu’a tout Français d’accéder au territoire national » estime le juge administratif.

Le Conseil d’Etat a appliqué le principe de proportionnalité: le nombre d’entrées sur le territoire empêchées par cette obligation de “motifs impérieux” est très faible et « n’est pas de nature à faire diminuer de manière significative le nombre total d’entrées sur le territoire métropolitain en provenance de l’étranger ». Dès lors, estime le juge administratif, le bénéfice pour la santé publique n’est pas suffisant pour justifier de limiter le droit fondamental de tout Français à entrer sur le territoire.

Par ailleurs, le Conseil d’Etat a rejeté la demande de l’Union des Français de l’étranger de suspendre l’obligation de tests PCR pour l’entrée sur le territoire. Mais il précise que « l’exigence d’un test PCR de moins de 72 heures ne peut conduire à refuser l’embarquement lorsque la réalisation d’un test préalable s’avère matériellement impossible ».

La décision du Conseil d’Etat ne concerne que les entrées sur le territoire des citoyens français: la sortie de France est donc toujours impossible sauf motifs impérieux. Quant aux autres personnes soumises aux “motifs impérieux” pour pouvoir entrer en France (les conjoints étrangers de ressortissants français par exemple), elles restent également soumises à cette obligation, et interdites d’entrée en France sauf motif impérieux.

Les importateurs de vins français soulagés après la suspension des tarifs

Enfin, la nouvelle tant attendue par les importateurs de vins français est tombée. Il y a quelques jours, l’administration Biden et la Commission européenne ont convenu d’une trêve de quatre mois sur les tarifs imposés sur une liste d’importations de produits européens, en particulier les vins français. Les deux partenaires vont reprendre les négociations de façon à trouver un accord pérenne, à l’issue de cette période de quatre mois. Pour rappel, Bruxelles et Washington sont en litiges depuis plusieurs années sur les subventions accordées à leurs constructeurs aéronautiques respectifs, Airbus et Boeing. Et les vins français sont devenus les victimes collatérales de ces différends : en octobre 2019, Donald Trump avait annoncé une taxe de 25 % sur la valeur des importations de certains produits européens symboliques, comme le vin ou le fromage français. Et en janvier dernier, juste avant de quitter la Maison Blanche, il a asséné un dernier coup de massue, en annulant toutes les exceptions à ces tarifs, par exemple sur les importations de plus grands volumes ou les vins de plus de 14°.

Ces tarifs sont arrivés au plus mauvais moment pour les importateurs de vins français, qui ont subi de plein fouet l’impact de la crise Covid. « En général, en période de crise, il y a un transvasement des ventes : la baisse des ventes dans les restaurants se compense par plus de ventes en magasin. Cette fois, cela a été une double peine », explique Patrick Baugier, président de l’importateur Metrowine. Les chiffres ne trompent pas : le marché de l’importation de vins et spiritueux français a baissé de 13,9 % à 12,1 milliards d’euros en 2020, soit un retour au niveau de 2016. Et dans un marché très concurrentiel, les experts sont sceptiques sur la capacité des acteurs français à rattraper ce retard. « Les vins français ont perdu beaucoup de terrain par rapport aux vins locaux et étrangers. Le marché américain a une capacité de rebond rapide, mais il sera difficile de récupérer ces parts de marché », selon Patrick Baugier.

Même constat de la part de Gérard Bertrand : « Les États-Unis sont le premier marché au monde et nous sommes la première marque française aux USA. Il était impossible de répercuter la hausse de 25% sur les tarifs. On vient de passer 18 mois dans le dur ». Il se dit « soulagé et prudent » après ces dernières annonces.

Les tarifs étaient d’autant plus douloureux aux États-Unis que le marché fonctionne sur le système dit des trois niveaux (three tiers), un héritage de la Prohibition où la vente de vin passe par trois intermédiaires (importateur, distributeur et détaillant), ce qui impacte les prix et les profits. « La pression des tarifs s’est ajoutée à un marché où les marges sont déjà faibles. Nous allons pouvoir réinvestir, entrer dans de nouveaux États », explique Albert Dahan, fondateur et CEO de Maison Marcel, désormais présent dans une vingtaine d’États.

Enfin, la bonne surprise arrive à un moment clé, celui de l’arrivée du printemps, et bientôt des verres en terrasse. « Le marché commence à rouvrir, c’est une très bonne nouvelle pour l’arrivée du rosé », se réjouit Scott Glauber, cofondateur de Pairme Wines, une marque qui associe des vins à des types de repas. Il faudra néanmoins que la logistique suive de la part du Havre, qui avait réduit sa capacité de containers. Aujourd’hui, il faut compter 30 à 40 jours entre une commande et son acheminement par l’Atlantique.

Un mois après la tempête Uri, les Français du Texas entre solidarité et lassitude

La tempête glaciale qui s’est abattue sur le Texas le 13 février a laissé, un mois après, bien des traces. Comme tous les habitants de Houston et de la région, nombre de Français installés ici ont dû faire face à des dégâts des eaux consécutifs au dégel.

Pour Laurence Gesse, c’est la goutte d’eau de trop. « Nous avions à peine terminé les travaux effectués après Harvey », déclare t-elle. Des semaines après la tempête, certains découvrent encore de nouveaux dégâts et le réseau d’eau potable n’est toujours pas revenu à la normale partout. « Sur l’ensemble du Texas, nous avons dû gérer une cinquantaine de familles. Les plus critiques se situaient à Austin et sa banlieue mais aussi Houston et sa périphérie », explique Jean François Bonneté, conseiller consulaire des Français de l’étranger au Texas. Des opérations de solidarité ont été organisées pour secourir les plus touchés.

Les leçons de Harvey

Grâce aux réseaux sociaux, des familles ont pu être relogées, la solidarité s’est mise en place pour identifier et aider des personnes âgée sans ressources ni approvisionnement. « Ces structures nous ont permis de faire les liens mais aussi d’indiquer à la population les lieux de ravitaillement en eau, en essence et en nourriture », renchérit Jean-François Bonneté. « Les gens se sont mobilisés et ce qui est sûr c’est que l’écosystème entre les Français s’est renforcé. La communauté française a construit une forte résilience après Harvey; les Français se préparent de mieux en mieux  devant l’accélération des catastrophes naturelles.

Certains doivent faire face à des dommages considérables, comme Jean et Jacqueline Tirquert qui ont vu leur salle de bain s’effondrer dans leur salon, ou Xavier et Chantal Manlin qui ont été inondé après l’explosion de plusieurs canalisations. Selon l’Insurance Council of Texas, les ravages pourraient coûter plus chers que ceux engendrés par l’ouragan Harvey en 2017. Face aux évènements climatiques, le Consulat français a mis en place une structure désormais rodée, alliant ses agent aux chefs d’îlot, consuls honoraires et les conseillers consulaires pour identifier les situations potentielles de grande détresse. « La Covid 19, les épisodes naturels, l’interdiction de rentrer en France, la perte d’emploi et une industrie très touchée, c’est lourd de conséquences. Il y a comme une lassitude », commente Jean-François Bonneté.

“Voyage en francophonie” : un concert Facebook organisé par le Lycée Français de New York

Le Lycée Français de New York vous donne rendez-vous le samedi 20 mars à 5pm ET pour un concert diffusé sur la page Facebook du centre culturel de l’établissement. 

“Voyage en francophonie” est organisé dans le cadre de la Journée internationale de la francophonie et du Women’s History Month, le mois de la femme aux États-Unis. Le concert veut célébrer cette année “la résilience et la diversité des voix des chanteuses francophones”. Elles seront quatre à performer en direct sur Facebook : la chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi, la Française Yseult, la Québécoise Andréanne Malette et la Bénino-sénégalaise Moonaya. Elles seront accompagnées par le chanteur et percussionniste martiniquais Mino Cinelu et par des élèves du Lycée Français.

La soirée sera animée par la journaliste française Aline Afanoukoé, en direct de Paris, qui promet un moment inspirant. “On a besoin de ce genre de vibration en ce moment, de faire découvrir des artistes et faire passer des messages. La francophonie doit être un vecteur de rencontre, d’échange”, explique celle qui anime quotidiennement la chronique musicale “Le mur du son” dans la matinale de France Inter. Le concert se veut un véritable voyage musical entre New York, Montréal, Paris, Tunis et Dakar. “Il y a un éclectisme fou dans le profil des artistes entre Yseult, révélation de l’année en France, Emel qui est une énorme star en Afrique, Moonaya la jeune rappeuse, la poésie d’Andréanne et les percussions de Mino”, détaille Aline Afanoukoé. “Mino rappellera aussi que le féministe ne se fait pas sans les hommes”. 

“Voyage en Francophonie” est organisé en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie, avec le soutien du Centre de la Francophonie des Amériques. L’événement est gratuit et ouvert à tous.

5 terrasses où boire un verre au soleil à Brooklyn

Cela faisait des mois qu’on attendait un rayon de soleil et le retour des températures printanières. C’est le moment d’en profiter pour aller boire un verre tout en faisant le plein de vitamine D. On vous a déniché cinq adresses agréables à Brooklyn.

Tacocina

Quoi de mieux qu’un cocktail sur les bords de l’East River avec vue sur la skyline de Manhattan? Tacocina est un petit kiosque coloré situé à Domino Park au sud de Williamsburg. L’établissement sert des tacos et des bons cocktails (Margarita et Paloma à 10$) à déguster sur sa terrasse bien aménagée au milieu de la verdure. Le spot parfait après une balade dans le parc. Il faudra en revanche attendre quelques jours de plus pour jouer au beach volley sur le terrain mitoyen, qui doit rouvrir en avril. 25 River St, (646) 783-6825.

The Lot Radio

C’est une institution à Brooklyn. The Lot Radio est une radio libre diffusant des sons électro, rap et hip-hop 24h/24 et 7j/7 à partir d’un petit bâtiment en préfabriqué posé au croisement entre Nassau Ave et Banker St à Williamsburg. Les propriétaires ont aménagé une terrasse triangulaire faite de bric et de broc devant la radio, et servent des bières et des verres de vin abordables. L’endroit est très bien exposé pour prendre un verre au soleil tout en écoutant les mixtapes de DJ’s locaux. 17 Nassau Ave, (347) 292-7749.

Roberta’s

On ne présente plus Roberta’s et ses pizzas réputées dans toute la ville. Mais le restaurant dispose également d’une immense terrasse arborée avec des grandes tables en bois qui peuvent asseoir des petits groupes. L’endroit est très “Bushwick” avec un abris en taule, des graffitis au mur et une déco récup’. Sélection de bières pression, bières en bouteille et cocktails (8 à 14$). 261 Moore St, (718) 417-1118.

Mika 

Mika a ouvert en pleine pandémie en juillet dernier du côté de Williamsburg East. Ce beerhall d’inspiration asiatique est divisé en deux entre un grand espace intérieur avec des jeux (billard, fléchettes), et une belle terrasse tout aussi volumineuse. Vous y trouverez une vingtaine de références de bières pression, une belle carte de saké et de la finger food asiatique comme les Edamame et Pisellino (saucisse japonaise). Mika passe aussi des films en extérieur aux beaux-jours. 25 Thames Street, (347) 916-1051

Sea Wolf 

Situé aux pieds du métro Jefferson St (L) à Bushwick, Sea Wolf est un restaurant dédié au surf et à la mer. L’établissement dispose de grandes baies vitrées qui donnent sur une terrasse qui entoure l’établissement. Le lieu est gorgé de lumière pendant la journée, on vous conseille son brunch avec au menu lobster rolls, fish & chips ou tacos au poisson. Le tout à servir avec un verre de vin blanc bien frais. 19 Wyckoff Ave, (718) 366-3272.

Impôt américain : les déclarations qu’il ne faut pas oublier

Une erreur est vite commise lorsqu’on s’expatrie aux Etats-Unis et que l’on doit se plier à des  formalités que l’on maîtrise mal, en particulier en matière d’impôts. On peut notamment oublier des déclarations – lorsqu’elles concernent des biens situés en France par exemple – avec des conséquences potentiellement dommageables pour le portefeuille. Pour vous aider dans vos démarches, nous avons élaboré un guide gratuit de la fiscalité américaine à jour des nouveautés 2021, avec l’aide d’experts-comptables, CPA, avocats et fiscalistes. Ils nous ont notamment livré quelques conseils clés pour éviter des oublis fréquents et douloureux.

Déclarer ses comptes et actifs étrangers

Si vous résidez fiscalement aux Etats-Unis, vous devez déclarer vos comptes bancaires à l’étranger si le solde dépasse 10.000$ à n’importe-quel moment de l’année (même pour une seule journée), avec le formulaire Report of Foreign Bank and Financial Accounts (FBAR). En application de la loi FATCA, vous devez également remplir le formulaire 8938 si vous détenez une valeur totale d’actifs financiers (comptes bancaires mais aussi prêts, PEE, plans-retraite, assurances-vie etc) supérieure à 50.000$ (100.000$ pour les couples déclarant conjointement). 

Le non-respect de ces obligations peut vous coûter cher. « C’est un drame pour certaines personnes aux revenus modestes qui se retrouvent à payer des pénalités de plusieurs milliers de dollars car elles ont fait leur déclaration seules ou ont été mal conseillées, confie Frédéric Blanchard, co-fondateur du cabinet ORCOM-KVB. On n’y pense pas forcément quand on a des actifs en France ou même parfois lorsqu’on reçoit une donation ou une succession. Or dans ce dernier cas, le défaut de déclaration peut coûter jusqu’à 25% du montant perçu ! ».

Vigilance pour les détenteurs de parts ou actions de société

Si vous détenez des parts ou actions d’une société américaine ou étrangère, il va falloir vous accrocher, car la réglementation américaine peut se révéler très complexe. « Si elles émanent d’une société étrangère qui a plutôt des revenus passifs (holding, société patrimoniale…), vous pouvez rentrer dans la réglementation PFIC (Passive foreign investment company) qui revient globalement à une transparence fiscale et une imposition au barème des revenus de la société. Ces règles atteignent une complexité assez rare », alerte Bertrand Cosson, directeur ingénierie patrimoniale à la Banque Transatlantique.

Plusieurs formulaires peuvent vous concerner, comme le… 

Pour lire la suite téléchargez notre guide gratuit de 50 pages en remplissant ce formulaire: 

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La Madeleine teste la boulangerie « drive-through» au Texas

Pour une boulangerie française, difficile de faire plus américain que d’ouvrir un “drive-through”. C’est l’innovation que le groupe Le Duff vient de lancer dans la banlieue de Dallas, en ouvrant une boutique un nouveau prototype de son enseigne La Madeleine.

Le groupe breton mène son expérience à Addison, près de Dallas. « Nous discutions depuis des années sur le développement d’un nouveau genre qui pourrait satisfaire notre clientèle. Il se trouve que la pandémie de la Covid 19 s’est révélée le bon moment pour le faire et a accéléré notre décision. Nous avons introduit le concept Market dans le quartier Park District de Dallas en juillet 2020 et notre nouvel emplacement à Addison appartient à la même famille de prototypes. La stratégie est d’introduire un marché à la française qui permette à nos usagers d’avoir accès à une nouvelle sélection de produits à emporter et de répondre à tous leurs besoins», explique Kerri McLeroy, directrice du marketing.

Doté de 86 magasins à travers les États-Unis, le groupe Le Duff (détenteur aussi des marques Le Fournil de Pierre, la Brioche Dorée, Pizza delArte….) auquel appartient La Madeleine, entend bien être le leader de la restauration française en misant sur l’engouement des Américains pour les produits frais et nature avec le goût du terroir, y-compris en réalisant la fabrication et la cuisson du pain et des viennoiseries devant leurs clients.

« L’éventail de nos services, soit à emporter, dîner sur place, commander à l’avance et service au volant renforcent notre image auprès du public. C’est une adaptation qui nous permet de rester compétitifs sur le terrain et de familiariser notre public. En tant que gastronomie rapide française, nous sommes uniques, c’est notre atout », ajoute la directrice du marketing qui insiste sur le fait que l’entreprise sait ainsi s’adapter au style de vie et au déplacement des Américains. « Cette “French Touch” reçoit déjà un écho favorable auprès de nos consommateurs et nous donne ainsi l’espoir d’ouvrir davantage d’emplacements à l’avenir. Mais aucune date n’est encore retenue », renchérit Kerri McLeroy.

 

 

Universal Pre-K bilingue de l’Upper East Side: les inscriptions sont ouvertes

Malgré la douche froide du Département de l’Éducation (DoE) de New York, les parents derrière la création d’un nouveau programme bilingue à Manhattan ne baissent pas les bras. Oui, l’ouverture d’un programme de classes français-anglais de K-5th Grade est toujours possible pour la rentrée de septembre, assure Nadia Levy, l’un des quatre parents à l’origine de l’initiative. “Nous sommes toujours en train de discuter avec le DoE, explique-t-elle, mardi 9 mars. Nous gardons toujours espoir pour septembre. Nous pouvons être aidés par le fait que beaucoup de familles ont quitté New York pour s’installer en banlieue. Il va y avoir plus de place dans les écoles“.

L’effort se poursuit donc alors que les inscriptions pour les classes bilingues d’Universal Pre-K (UPK) dans l’Upper East Side sont ouvertes pour les enfants nés en 2017. Lancées l’an dernier à la suite des efforts du groupe de parents auquel appartient Nadia Levy, ces deux classes peuvent accueillir dix-huit enfants chacune. Ils n’ont pas besoin de résider dans le District 2, où se trouve le centre de Pre-K qui abrite les classes, pour s’inscrire. L’an dernier, la demande fut telle qu’une centaine d’enfants s’étaient retrouvés sur liste d’attente. “C’est la seule option d’Universal Pre-K en français dans tout Manhattan, observe Nadia Lévy. Si un enfant vit dans le District 2, ça aidera. Mais toutes les familles, même en dehors, sont encouragées à postuler“.

Dans leur recherches pour étendre la filière bilingue jusqu’au 5th Grade, les parents avaient placé leurs espoirs sur l’école élémentaire PS 290 (sur East 82nd Street), mais, en janvier, le DoE leur a signifié qu’ils allaient devoir attendre. Parmi les motifs avancés: un possible manque de place dans l’école après un hypothétique retour des élèves partis à cause de la pandémie. La décision a provoqué une vive indignation chez les familles impliquées dans le projet. Depuis, elles ont reçu le soutien du Community Board 8 (Upper East Side) et des autorités éducatives du District 2, qui recouvre une grande partie de Manhattan sous la 96ème rue. Nadia Levy et les autres parents s’intéressent aussi à d’autres écoles élémentaires pour accueillir le futur programme. “Il est possible que la décision du DoE freine les inscriptions dans l’Universal Pre-K, mais même un an d’éducation en français peut aider l’élève”, souligne Nadia Levy. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 7 avril.

A Los Angeles, Eugenie Le Page veut démocratiser la chouquette

Des boules de pâte à choux bien rondes… qu’il suffit de mettre au four pendant 25 minutes pour que l’odeur se répande dans la cuisine. Un temps nécessaire pour pouvoir déguster des gougères ou des chouquettes toutes chaudes et fraîches achetées crues en ligne. C’est l’idée développée par Eugenie Le Page qui a fondé Choux & Co à Pasadena juste avant Noël.

Elle concocte des centaines de choux salés et sucrés chaque semaine, qu’elle livre jusqu’à Downtown ou Los Feliz. Et depuis quelques jours, ces friandises françaises sont commercialisées chez Mr Marcel à The Original Farmers Market.

“Les Américains raffolent des gougères. Pour la chouquette il y a davantage un travail d’éducation”, affirme-t-elle. Un début prometteur pour la petite entreprise qui aspire au même succès que des entreprises comme Porto’s qui a lancé sa gamme “Bake at home”. Car, Eugenie Le Page veut démocratiser gougères et chouquettes surgelées dans des magasins de type Gelson et Whole Foods.

Pour l’instant, la commercialisation est très locale, elle vend, en moyenne, une dizaine de sachets (20 choux par sachet, à 9,99 dollars) par semaine. D’ailleurs, c’est Eugenie Le Page, en personne, qui livre ses clients grâce à un congélateur installé dans sa voiture. Afin de passer à la cadence supérieure, elle cherche à développer l’envoi par courrier de produits réfrigérés. “Mais cela reste très couteux”, analyse-t-elle. Pour cela, entre autres, elle va démarcher des investisseurs. Des fonds qui lui permettraient aussi d’acquérir sa propre cuisine commerciale et d’acheter des machines pour augmenter sa productivité.

“Je veux rendre les choux accessibles, qu’ils remplacent les macarons et les cupcakes.”

Un projet qui n’est pas incohérent avec son parcours et son histoire. En effet, elle avoue “avoir grandi dans les choux”. “Je me souviens qu’on avait toujours du St Honoré aux anniversaires, de tremper mes doigts dans la pâte à choux”, décrit-elle avec malice. Au lieu de proposer le produit fini congelé, elle décide de le proposer cru, car “le résultat est le même qu’à la maison”. Surtout qu’elle suit une recette familiale dont elle garde le secret.

Cette idée lui trottait dans la tête depuis près de 3 ans. Car cette professionnelle de l’hôtellerie, passée par le Ritz à Paris, n’est pas étrangère à l’industrie agroalimentaire, de par la famille de son père (Bigard et Tempé, spécialisés dans la boucherie). Et elle s’est orientée vers les services traiteur quand elle a pu travailler à Los Angeles (chez Patina, dernier en date) – avant d’être privée de travail par la pandémie. “J’ai une véritable passion pour la nourriture française et je voulais montrer autre chose que le poulet que je vendais”, résume la trentenaire multi-tâche qui assure aussi bien la confection, que le marketing, la réalisation du packaging ou encore la livraison.

Passionnée, elle ne se repose pas sur ses lauriers. Après avoir développé une gamme de profiteroles à cuire et surgelées pour la Saint-Valentin, Eugenie Le Page va commercialiser mi-mars une gougère “gluten free”, à base de farine de maïs et de fécule de pomme de terre.