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Avec une première ouverture à L.A, Lab Five se rêve en géant américain des centres de foot à cinq

Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir d’une discussion de comptoir. Elle peut vous mener loin. En tout cas, elle a fait traverser l’Atlantique à Sebastien Abonnel, originaire d’Aix-en-Provence.

Le Français a officiellement ouvert depuis mi-septembre Lab Five, un ensemble de terrains de foot à 5 en plein air à Pacoima, au nord de Los Angeles. “Un centre où on se sent comme à la maison, avec une ambiance familiale”, promet-il en passant devant un terrain rempli d’enfants et où retentit une mélodie mexicaine.

Il n’aurait jamais imaginé ce qui allait lui arriver, il y a près de 10 ans. Alors qu’il est encore étudiant en management du sport et stagiaire chez Nike à Paris, cet ancien footballeur professionnel découvre le foot en salle lors d’un match entre collègues. Un concept qui le séduit. Il décide alors de rejeter l’offre d’emploi de Nike, et d’utiliser l’entrepôt industriel familial à Aix-en-Provence pour ouvrir les portes de Soccer Center en 2011.

L’affaire fonctionne bien. Mais Sebastien Abonnel garde en tête son rêve américain façonné par les séries télévisées et les grands athlètes comme Michael Jordan. “J’avais envie de tenter quelque chose”, avoue-t-il. L’aventure va alors débuter dans son centre du sud de la France. Les dimanches, il y accueille des familles d’expatriés (un lycée international se trouve à proximité) et sympathise avec un père venu de San Francisco. Les cafés et les discussions du dimanche matin deviennent une habitude dès 2014. Le père de famille – qui n’est autre que Gilles Mischler, l’un des premiers employés de Facebook – est séduit par son concept et son état d’esprit. “Il me disait qu’aux Etats-Unis, il n’y avait que des terrains multi-sports aux angles arrondis, pas de terrain de foot à la française. Il m’a proposé de m’aider à développer des centres de foot à cinq sur la côte ouest américaine en investissant, mais je ne l’ai pas de suite pris au sérieux”, raconte le sudiste, qui a multiplié les conversations sur le sujet.

Il se décide alors à partir en Californie en 2016, au prétexte d’un voyage avec sa femme, et revoit Gilles Mischler, rentré à San Francisco après sa parenthèse française. “On a créé la boîte en ligne autour d’une bière”, s’amuse à dire le Français de 35 ans : “Gilles avait le budget, moi le savoir-faire”. Le plus difficile était à venir.

Un long chemin épineux

Prêt à faire le grand saut, il multiplie, à partir de 2017, les aller-retours entre Aix en Provence et la Californie, à la recherche de terrains à louer. Et les désillusions commencent avec la visite de terrains vagues à 150.000 dollars par mois à San Francisco, ou encore des défauts cachés d’un terrain dégoté à San Diego… Les déconvenues sont nombreuses, leur dossier ne rassurant pas les propriétaires frileux, ni les autorités locales : “ce n’est pas le sport numéro 1 aux US, même si le soccer se développe chez les enfants et dans la communauté latino.” Mais pas de quoi démoraliser celui qui se définit comme un “bulldozer”. Après une centaine de visites, il finit par trouver son bonheur : une parcelle de 12.000 m2 anciennement dédié aux ventes aux enchères de voitures. “On a convaincu le propriétaire avec notre projet sur le long terme.”

Alors débutent les travaux de terrassement, la création des terrains recouverts de pelouse synthétique, les éclairages. Puis, c’est au tour du Covid-19 de malmener son projet. “On devait ouvrir début mars, mais il a plu durant deux semaines. Puis, la pandémie nous a obligés à fermer nos portes.”

Une crise sanitaire qui les renforce aujourd’hui. “La mairie nous a permis de rouvrir pour les entraînements”, explique le Français. Comme les stades et les parcs sont fermés, nombre de clubs pour enfants ont besoin de lieux où les laisser s’exprimer. Et Lab Five semble les avoir convaincus. Accueillant nombre de familles et de groupes d’amis, Sebastien Abonnel garde en tête l’ambition des débuts, une activité diversifiée : accueillir des anniversaires, des académies (la Juventus de Turin a déjà signé), des événements d’entreprises, des soirées pour la communauté locale ou encore organiser des ligues de football pour les amateurs de compétition – très demandées sur le sol américain – une fois que les mesures sanitaires seront levées.

D’ores et déjà, après trois semaines d’activité, il se réjouit de voir les huit terrains (de 29 par 16 mètres) remplis à 65% entre 5 et 9pm et d’avoir pu embaucher 4 personnes. Mais il ne compte pas s’en satisfaire. Pour améliorer l’expérience, Sébastien Abonnel va installer un écran géant où seront retransmis les matchs, ainsi qu’une terrasse et un service de restauration. “On veut que les clients se sentent comme à la maison, qu’ils s’éternisent”, assure celui qui prévoit également d’installer une boutique.

Mais la plus grande innovation sera sur le terrain : “ils seront équipés de caméras pour un match 2.0.” Des traqueurs (installés sur les chevilles et le ballon connecté) permettront d’analyser le jeu, que ce soit la possession de la balle, la précision, le nombre de passes décisives… “Cela donnera la possibilité d’orienter le jeu sur la performance.”

Trois ouvertures prévues

Malgré les difficultés, Sebastien Abonnel sort plus renforcé que jamais de cette expérience entrepreneuriale. “Le monde du soccer est petit, les opportunités en tant qu’investisseur et opérateur viennent à moi aujourd’hui. Il y a quelque chose à faire de plus grand. “ Avec son associé, ils se concentrent pour l’heure sur le développement californien de Lab Five. Pour cela, ils bénéficient d’une enveloppe de 6 millions de dollars.

Quatre centres sont déjà dans les starting-blocks. Celui prévu à San José est “en phase de design”, et deux à Los Angeles (East et South Bay) sont sur le point d’être signés. Une deuxième levée de fonds de 3 millions de dollars avec un industriel français est prévue en fin d’année. “Le but sera de coloniser les Etats-Unis”, ironise Sébastien Abonnel. La concurrence ne l’effraie pas : il y a trop peu de centres comparé à la densité de population.

Il espère que le soccer en sortira renforcé. “Il y a des efforts à faire de la part des villes et des collectivités publiques. Nous voulons insérer cette discipline dans l’écosystème local, et notamment dans les after-schools”, plaide-t-il, vantant les valeurs du travail d’équipe, de la discipline et de la socialisation du football.

Le cinéma français à l’honneur au festival du film de Fort Lauderdale

Événement incontournable des cinéphiles floridiens, le Fort Lauderdale International Film Festival (FLIFF) fait son grand retour du jeudi 5 au dimanche 22 novembre pour sa 35ème édition. 18 jours de festivités durant lesquels seront projetés plus de 170 longs-métrages, documentaires et courts-métrages indépendants, en provenance d’une trentaine de pays, dont une vaste sélection tricolore. Crise sanitaire oblige, le nombre de places sera limité dans les deux salles partenaires de l’événement : le Cinema Paradiso et le Savor Cinema. Les organisateurs annoncent également des projections virtuelles permettant aux cinéphiles de visionner certains films depuis le confort de leur canapé.

Les amoureux du septième art français pourront ainsi découvrir « Seize Printemps » (mercredi 18 novembre à 7:45pm et samedi 21 novembre à 1:30pm), le premier long-métrage de la jeune cinéaste Suzanne Lindon, fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, dans lequel elle tient le rôle principal, celui d’une adolescente désenchantée.

La jeunesse sera également mise à l’honneur dans « T’as pécho ? » (dimanche 8 novembre à 5:30pm et mercredi 11 novembre à 7:45pm), une comédie romantique dans laquelle plusieurs adolescents se confrontent aux mystères de la drague, entre romantisme et découverte de la puberté.

Dans un tout autre registre, la comédie loufoque « Énorme » (samedi 7 novembre à 3pm et mardi 17 novembre à 7:45pm), de Sophie Letourneur avec Jonathan Cohen et Marina Foïs, parle d’un homme qui commet l’impardonnable en faisant à sa femme un enfant dans le dos.

Dans « Les Parfums » (samedi 7 novembre à 5:15pm, dimanche 8 novembre à 1pm et jeudi 19 novembre à 5:45pm), le second long-métrage de Grégory Magne, Emmanuelle Devos et Grégory Montel, qui incarnent respectivement un nez déchu au tempérament bien trempé et un père divorcé, tissent d’improbables liens d’amitié.

Ludivine Sagnier, quant à elle, est à l’affiche de « La Forêt de mon père » (dimanche 15 novembre à 3:30pm et mercredi 18 novembre à 3:30pm), un film dramatique qui narre l’amour inconditionnel d’une fille pour son géniteur atteint de troubles psychiques.

Dans cette programmation s’ajoute « Sous les étoiles de Paris » (jeudi 12 novembre à 7:45pm et vendredi 13 novembre à 6:30pm) de Claus Drexel avec Catherine Frot incarnant une femme en perdition qui vit sous un pont et qui rencontre un enfant de migrant avec lequel elle se lie d’amitié.

L’actrice Virginie Efira, de son côté, donne la réplique à Omar Sy dans « Police » (vendredi 13 novembre à 8:15pm, dimanche 15 novembre à 7:30pm et mardi 17 novembre à 7:45pm), un huis clos psychologique écrit et réalisé par Anne Fontaine.

François Cluzet et Nicolas Duvauchelle, quant à eux, sont au casting de « Le Collier rouge » (lundi 9 novembre à 5pm et mercredi 18 novembre à 3:30pm), l’adaptation cinématographique du roman éponyme de Jean-Christophe Rufin qui raconte l’histoire d’une amitié entre un soldat et son chien.

Dans « La Bonne Épouse » (samedi 7 novembre à 7:15pm et dimanche 18 novembre à 3pm) de Martin Provost, Juliette Binoche se glisse dans la peau de Paulette Van Der Beck, la directrice d’une école ménagère qui, épaulée par Gilberte incarnée par Yolande Moreau, prépare les élèves à leur futur destin conjugal et domestique au service de leur mari. 

Les cinéphiles pourront également se divertir avec « Éléonore » (samedi 7 novembre à 3pm, dimanche 15 novembre à 7:45pm et vendredi 20 novembre à 5:45pm), une comédie réalisée par Amro Hamzawi dans laquelle il met en scène sa soeur, la comédienne et humoriste Nora Hamzawi, dans la peau d’une jeune femme qui peine à trouver sa voie.

Enfin, le documentaire « Marcel Duchamp, l’art du possible » (vendredi 13 novembre à 4:30pm) met en lumière cet artiste français, l’une des plus grandes figures révolutionnaires de son temps, qui a notamment défrayé la chronique dans les années 1910 en exposant un urinoir qu’il avait intitulé « Fontaine ».

Au Nevada, la relance de l’économie au cœur des élections

French Morning continue sa série pré-electorale “Moi, Français et électeur américain”. Nous partons à la rencontre de bi-nationaux à travers le pays qui nous font découvrir les enjeux de l’élection, et les spécificités du système.

État démocrate depuis 2008, le Nevada peut-il à nouveau redevenir républicain ? La plupart des sondages donnent Joe Biden vainqueur avec 4 à 9 points d’avance, mais Donald Trump bat le pavé, espérant un retournement de dernière minute.

Installé depuis 2010 à Las Vegas, le chef pâtissier Michael Gillet est devenu américain la même année. “L’obtention de la nationalité était très importante pour moi, car ma famille et ma carrière se trouvent désormais dans ce pays”, explique-t-il. Comme il l’a fait en 2012 et 2016, il votera cette année mais, comme nombre de ses compatriotes américains -et en bon commerçant- il se garde bien d’en parler publiquement.

Surtout, si la course à la Maison Blanche accapare l’intention internationale, le pâtissier juge que l’essentiel est ailleurs. “On vote pour les maires, les gouverneurs, les sénateurs, la police, les juges… Ce sont ces personnes qui nous représentent le plus, et non pas le président. Quand vous avez compris cela, la vie politique américaine prend tout son sens”, assure-t-il.

Changements démographiques

Solidement républicain par le passé, le Nevada symbolise largement aux yeux des démocrates cette “nouvelle Amérique” sur laquelle ils comptent. La population y croît très rapidement (14% ces dix dernières années, plus de deux fois la moyenne nationale) et y est de plus en plus diverse: les blancs représentent désormais moins de la majorité (48%). Ce changement est aussi visible politiquement, constate Michael Gillet: “les gens de ma génération sont largement sur la même longueur d’ondes, quand les plus âgés votent à l’opposé”. Les centres urbains -Las Vegas, Henderson ou Reno- se transforment en bastions démocrates, face à des ruraux vieillissants. Une tendance accentuée par l’arrivée massive de Californiens ces dernières années. “Il faut prendre en compte leur arrivée, car ils pourraient bien soutenir en masse le parti démocrate”, constate Michael Gillet.

L’économie au coeur de l’élection

Pourtant, le Nevada est loin d’être gagné d’avance pour les démocrates. Les victoires des dernières années ont toutes été serrées (27.000 voix d’avance seulement pour Hillary Clinton en 2016) et surtout, estime Michael Gillet, la crise de la Covid-19 et ses conséquences sur l’activité de l’État seront les éléments déterminants de cette élection. Il met en avant la gestion de la pandémie par le gouverneur démocrate Steve Sisolak et son impact direct sur l’économie, avec la fermeture des commerces et des casinos qui représentent un pan entier de l’économie de l’État. Le Franco-Américain a ainsi vu son chiffre d’affaires dégringoler de 70 %, et il a dû licencier ses quatre employés. Selon les derniers chiffres, le Nevada enregistre le plus fort taux de chômage du pays (13,1 %) et beaucoup de “Nevadans” estiment que leur gouverneur en est responsable. De nombreuses pétitions circulent pour réclamer son départ et face aux promesses de Donald Trump de relancer l’économie, Michael Gillet sent que beaucoup de ceux qui ont voté démocrate en 2016 pourraient changer d’avis cette année si le message de Donald Trump -on en a trop fait sur la Covid, la priorité doit être donnée à la relance- est entendu.

Au Texas, “les valeurs républicaines restent bien ancrées”

French Morning continue sa série pré-electorale “Moi, Français et électeur américain”. Nous partons à la rencontre de bi-nationaux à travers le pays qui nous font découvrir les enjeux de l’élection, et les spécificités du système.

Solidement républicain depuis une quarantaine d’années, le Texas peut-il basculer? Nourri par des sondages qui se rapprochent (vainqueur avec plus de 9 points d’avance en 2016, Donald Trump n’en compte plus que 4% en moyenne dans les sondages contre Joe Biden), ce rêve démocrate alimente bien des spéculations dans la presse.

Installé depuis 35 ans aux Etats-Unis, Dominique Moran n’y croit guère. Ce binational, directeur régional d’une maison de vins et champagnes, est persuadé que les médias ne reflètent pas la réalité. « Personne ne connaît le pourcentage des “voix silencieuses”. La presse est de parti pris et n’entend pas l’Amérique profonde. Beaucoup ont honte d’avouer voter pour Donald Trump car le personnage est agaçant, mais les valeurs républicaines restent ancrées ici », assure-t-il.

Pourtant, au-delà même des sondages, les démocrates ont quelques bonnes raisons de regarder avec envie les 38 grands électeurs promis au vainqueur du Texas. La population a en effet changé; les centres urbains ont explosé -ces grandes villes ont presque toutes des maires démocrates- et la population est beaucoup plus diverse. En une génération, le poids démographique des latinos a triplé.  « Ils sont jeunes, représentatifs de la diversité ethnique, employés dans de grandes sociétés et constituent bel et bien un nouveau vivier anti-Trump, reconnaît Dominique Moran. Donc la démographie de l’Etat n’est plus ce qu’elle était il y a dix ou vingt ans. La population rurale républicaine dans l’âme est âgée ». Et l’image des suburbs que défend Donald Trump est sans doute dépassée. L’heure n’est plus au “white flight” des années 1960: les banlieues d’aujourd’hui sont elles aussi très diverses, tel le comté de Fort Bend -le plus riche de l’Etat-, à l’ouest de Houston où une minorité de blancs cohabite avec une forte classe moyenne supérieure asiatique notamment. Agiter le chiffon rouge de la diversité comme le fait Donald Trump pourrait s’avérer contreproductif.

L’économie, carte maîtresse de Trump?

Mais Dominique Moran met en garde contre une interprétation démographique simpliste qui voudrait que le vote hispanique -ou des minorités- soit forcément démocrate: «Ici, de plus en plus d’hispaniques votent pour Donald Trump. Les républicains leur ont permis d’améliorer leur vie. Il en est de même pour la classe noire américaine, largement soutenue et aidée par ce gouvernement. Rien n’avait été fait pour eux auparavant sous la période Obama », estime Dominique Moran. Si la Covid-19 a changé la donne, l’économie reste malgré tout une carte maîtresse de Donald Trump. Les Texans continuent de créditer le président sortant de la très forte croissance -et du taux de chômage historiquement bas- dont il pouvait se targuer avant la pandémie.

« Il reste perçu par beaucoup comme le mieux placé pour gérer la relance économique », estime Dominique Moran, qui voit là la meilleure carte de Donald Trump. « Les enjeux économiques sont trop importants au Texas. Pas sûr que les pétroliers laissent les démocrates s’approprier le deuxième État le plus riche du pays. La fracturation hydraulique ou fracking est aussi un point de discorde mais vital pour cette industrie. Les Texans sont très nationalistes mais pas démonstratifs. Enfin, on ne change pas de président pendant une guerre ou une crise car l’inconnu est trop dangereux », conclut le franco-américain, convaincu que le Texas ne changera pas de couleur en tout cas pas pour cette fois.

“La Caravane Dansante” du Ballet des Amériques investit New York le 24 octobre

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Sept mois après le début du confinement lié à l’épidémie de la Covid-19, la danse professionnelle est enfin de retour sur scène à New York. La compagnie du Ballet des Amériques, fondée et dirigée par la Française Carole Alexis, se produira samedi 24 octobre à 3pm au Gantry Park situé à Long Island City.

“La Caravane Dansante” (The Dancing Caravane) se veut un spectacle “fait de mouvements spectaculaires et émouvants s’inspirant de thèmes comme la paix, l’amour et la diversité”. Carole Alexis espère en faire un show itinérant, avec plusieurs dates à travers New York. Le spectacle est gratuit et ouvert à tous, mais les donations sont fortement recommandées pour aider la compagnie qui souffre après l’annulation de sa saison.

Carole Alexis, d’origine bretonne et martiniquaise, élève de Maurice Béjart, a fondé le Ballet des Amériques en 2011. L’école regroupe une école de ballet pré-professionnelle et une compagnie de danse professionnelle.

Un hackaton pour promouvoir la diversité dans la finance

Depuis quelques années, les métiers des services financiers ont fait un effort pour se féminiser et avoir plus de diversité, mais il reste encore beaucoup de travail à faire : les femmes ne représentent encore que 24 % des rôles seniors des entreprises dans la finance, et seulement 3,8 % des CEO aux États-Unis sont afro-américains. C’est en partant de ce constat que Chappuis Halder, un cabinet de conseil en management spécialisé dans les services financiers, a décidé de lancer un hackaton dédié à la diversité et à l’inclusion dans le secteur. « Nous avons imaginé ce projet depuis plus d’un an, il est né de notre participation au WIN Forum de 2019. Notre objectif est de travailler avec des acteurs des secteurs financiers, pour faire émerger des solutions concrètes sur ces sujets qui sont au cœur de notre engagement sociétal », raconte Catherine Joly, global COO de Chapuis Halder.

L’objectif est de « bâtir des réseaux solides pour accélérer la diversité ethnique et la parité au niveau managérial ». Il vise à analyser pourquoi les entreprises, qui font beaucoup d’efforts dans la diversité de leurs recrutements junior, voient ces profils se raréfier en grimpant dans les échelons de la hiérarchie.

Le hackaton virtuel se tiendra sur deux jours : le 28 octobre entre 4 et 7 pm et le 29 octobre, entre 5 et 6.30 pm. La première session reprend le process de prototype et d’idéation du « design thinking » : une séance de brainstorming qui permet de trouver et approfondir une solution, et réfléchir à l’expérience utilisateur. La deuxième session consistera en la présentation de ces « pitches » auprès d’un panel de juges, représentants des entreprises partenaires de l’événement comme Gladclif, CACIB ou encore BNP Paribas.

L’événement est gratuit et accessible à tous, il a pour ambition d’attirer des profils très diversifiés. Les participants peuvent s’inscrire individuellement ou par équipe, et chaque groupe sera constitué de 5 à 6 personnes. L’équipe gagnante recevra un prix, mais aussi l’opportunité d’être incubée chez Chappuis Halder, pour capitaliser sur ce réseau d’innovation, et travailler en direct avec des partenaires des services financiers.

Infos et inscriptions ici.

 

 

Pourquoi est-ce difficile de trouver un ostéopathe aux États-Unis ?

En France, quelques clics sur le web suffisent à dénicher un ostéopathe près de chez soi. C’est beaucoup plus difficile aux Etats-Unis. Pourquoi ? C’est la question bête de la semaine.

En France, plus de 31.000 ostéopathes sont enregistrés pour 20 millions d’actes pratiqués chaque année. Des manipulations corporelles (osseuses ou musculaires) qui visent à soulager des maux divers, comme des migraines, des douleurs, des troubles digestifs, etc. « L’ostéopathie utilise le contact manuel pour diagnostiquer et traiter des patients de manière holistique, c’est-à-dire dans leur globalité » précise Lucile Lainé, ostéopathe française installée à Redondo Beach, en Californie.

Trois Français sur cinq consultent aujourd’hui un ostéopathe, faisant de la discipline, la médecine douce la plus populaire du pays. Aux États-Unis en revanche, la pratique est beaucoup moins plébiscitée. « Ce qui est dingue, c’est que l’ostéopathie a été créée aux USA en 1874 par Andrew Taylor Still, un médecin américain. Elle a ensuite voyagé en Europe où elle a connu un succès grandissant et n’a pas décollé aux US, où elle est pourtant née ! » explique Lucile Lainé.

Aux USA, les ostéopathes sont des médecins

D’après la spécialiste, diplômée d’une école d’ostéopathie française en 2013, la formation des ostéopathes américains est principalement responsable de cette moindre présence. « Aux US, le lobby des médecins a été plus fort et a pris le dessus : les ostéopathes ne suivent pas un cursus spécialisé, mais un cursus de médecine pure et dure. On les appelle les D.O, Doctor of Osteopathie, des généralistes qui ont appris des gestes d’ostéopathie. »

Un D.O suit donc un cursus de médecine, comportant un focus sur les sciences cliniques et biomédicales et deux années spécialisées. Un futur ostéopathe français, lui, doit valider cinq années d’études spécifiques au sein d’une école reconnue. « Concrètement, ils ont beaucoup moins d’heures de pratique qu’en France et surtout, leur approche va à l’encontre même de la philosophie de l’ostéopathie. Pour guérir un patient, le médecin prescrit des médicaments alors que l’ostéopathe cherche à soigner avec des méthodes naturelles » affirme Lucile Lainé.

L’ostéopathie se fait pourtant une place, discrètement aux Etats-Unis: 16% des “résidents” en médecine (médecins nouvellement diplomés) sont titulaires d’un diplôme de médecin-ostéopathe. Récemment, un D.O a fait parler de lui: le médecin de Donald Trump, Sean Conley, est un ostéopathe. Mais la formation de ces médecins, comme leur mode d’exercice n’a pas permis à la spécialité d’acquérir la notoriété qu’elle a en France.

Chiropracteurs et kinés ont meilleure cote

Aux États-Unis, si un patient a besoin de se faire manipuler, il consulte généralement un chiropracteur ou un kinésithérapeute. « Dans l’esprit de la population nord-américaine, c’est ancré dans les mentalités et ça ne bougera pas” confie Lucile Lainé. Et la Française de souligner des différences notables entre ces approches. « Si un patient a mal à l’épaule par exemple, l’ostéopathe regarde ce qui se passe ailleurs et il prend en compte l’aspect psychologique et nutritionnel. Un kiné va plutôt se concentrer sur la partie à soulager et un chiro sur le travail des vertèbres. »

Ces différences de cursus, de philosophie et d’appréciation font qu’il est difficile de trouver « un ostéopathe à la française » aux US, d’autant que les diplômes tricolores d’ostéopathie n’y sont pas reconnus. « Quand j’ai débarqué en Californie, il y a 13 ans, tout juste diplômée, je me suis rendue au Board des ostéopathes situé à Sacramento, mais il n’y avait aucune équivalence possible. Il me fallait reprendre des études de médecine à zéro pour utiliser mon titre d’ostéopathe » raconte Lucile Lainé.

Mise en confiance

La Française cherche alors une « alternative rapide et moins coûteuse ». Elle s’oriente vers une licence de massage en cours du soir. Une solution qui lui permet d’intégrer un cabinet de médecins. Rapidement, elle y pratique l’ostéopathie et acquiert une patientèle régulière. Elle est désormais à son compte.

« J’étais l’une des premières à arriver dans la région et même s’il y en a de plus en plus qui s’installent, personne n’a pignon sur rue. On ne peut pas utiliser notre titre d’ostéopathe. C’est le bouche-à-oreille qui fonctionne » assure l’experte, et j’ai beaucoup de patients américains ! »

Moi Impat : quand le retour en France est une délivrance

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Surprise, bonheur, parfois désillusion, sont des sentiments que connaissent bien tous ceux que l’on appelle les “impatriés”. Pour son podcast “Moi Impat”, French Morning tend son micro à des Français qui racontent comment ils ont vécu leur retour au pays.

Dans ce 50ème numéro, Karine Camart en parle avec émotion, tant les bouleversements de ce retour furent intenses. Malgré les événements que venaient de vivre la France et les Français, malgré la pandémie, l’envie de revenir était plus forte que tout. Et même si son projet professionnel est encore un peu flou, rien ne l’arrêtera pour ce nouveau départ.

Listen to “Episode 50: Karine Camart” on Spreaker.

“C’est ça l’Amérique”, épisode 7: la Cour Suprême de Donald Trump

C’est une institution essentielle dans le système américain d’équilibre des pouvoirs. Dans ce nouvel épisode de « C’est ça l’Amérique », nous partons à la découverte de la Cour Suprême des Etats-Unis. Porteuse du pouvoir judiciaire, la Cour et ses neuf juges sont chargés de contrôler la constitutionnalité des lois et des actes du gouvernement. Elle a le pouvoir de les abroger ou de les réécrire, et de changer le cours du pays comme le rappellent ses grands arrêts, comme Roe v. Wade sur la reconnaissance du droit à l’avortement.

Alors que la bataille pour la nomination d’Amy Coney Barrett, désignée par Donald Trump pour succéder à la progressiste Ruth Bader Ginsburg, se poursuit, nous avons demandé à Bernard Harcourt, professeur de droit à Columbia University, de nous parler de l’importance de la Cour Suprême, en particulier l’obsession qu’elle génère au sein de la droite chrétienne, et de l’empreinte que Donald Trump laissera sur le pouvoir judiciaire.

Le Chelsea Film Festival, depuis votre salon

Pour sa huitième édition, le Chelsea Film Festival, le festival de films indépendants créé par Ingrid Jean-Baptiste et sa mère, a eu de sacrés défis à relever. Dès le printemps, le confinement a obligé les deux fondatrices à repenser complètement cet événement, qui pandémie oblige, se tient en ligne cette année, du 15 au 18 octobre.

« Nous avons travaillé depuis six mois sur ce format, et avons choisi la plateforme Film Festival Plus, où tous nos films sont disponibles pour la durée du festival », relate Ingrid Jean-Baptiste. Cette année, le festival a sélectionné 130 films de 18 pays différents, dans plusieurs catégories : long-métrage, court-métrage, documentaires, mais aussi cinq films courts en réalité virtuelle. Parmi cette liste, 15 films sont français dont trois originaires de la Martinique, grâce au programme caribéen du festival.

Le pass pour le festival est gratuit, sur donation. Et il existe aussi le pass VIP, qui pour 199 dollars, permet d’accéder aux films pour un jour supplémentaire, le lundi 19 octobre, et d’avoir accès à de nombreux événements du festival en live.

Si les fondatrices ont dû renoncer à la joie de rassembler leur communauté sur le tapis rouge du Regal Cinemas d’Union Square comme cela était prévu, elles sont positives sur l’expérience. « Les réalisateurs sont très contents de leur exposition, car nous avons créé beaucoup d’événements autour du festival depuis plusieurs mois ». Comme le CFF Talks TV Series, une programmation de rencontres avec des stars et créateurs de séries à succès comme Orange Is the New Black, Grey’s Anatomy, Casa de Papel, Unorthodox etc. Mais aussi la soirée de lancement mercredi soir, qui a rassemblé 1.000 personnes sur Zoom et Facebook, avec l’acteur et chanteur Rotimi en guest star.

Mission accomplie donc. Ingrid Jean-Baptiste et sa maman ont réussi à recréer cette plateforme en ligne pour faire connaître des réalisateurs du monde entier, qui parlent des « problématiques mondiales », la thématique de ce festival. Et bonus cette année, leurs films peuvent même être visionnés partout dans le monde, une belle façon de donner encore plus de visibilité à ces artistes engagés du septième art.

Face à la Covid-19, les restaurateurs français “positifs mais pas optimistes” à New York

Les chiffres sont effrayants. Près de 1800 restaurants ont définitivement fermé leur porte depuis mars et le début de l’épidémie de la Covid-19 à New York. Face à la baisse des cas  cet été et la mise en place de mesures comme la distanciation sociale et le port du masque, la ville a d’abord autorisé les commerces de bouche à rouvrir uniquement en extérieur début juillet, puis à 25% de taux de remplissage à l’intérieur depuis le 30 septembre.

“C’est une mesure très insuffisante”, estime Max Guichard, manager du restaurant Troquet à SoHo. “On ne peut asseoir que 12 personnes en salle. Ce n’est pas rentable”. “C’est mieux que rien”, estime quant à lui Damien Frey, patron de La Cigogne, un restaurant français aux touches alsaciennes du quartier de Cobble Hill à Brooklyn. “On aimerait tous réacueillir 100% de nos clients, ou au moins 50%. Mais est-ce que les gens sont prêts à revenir manger en intérieur avec tous ces foyers épidémiques qui se développent à nouveau? Je ne pense pas”. Etienne DeYans a fait le choix courageux d’ouvrir en pleine pandémie, en octobre, dans le Flatiron District. Son restaurant, Gypsy Rose, dispose de plusieurs espaces intérieurs avec un bar et une salle à manger d’une dizaine de tables, mais aussi d’une terrasse de soixante places. “On ne sait pas où on en sera dans les prochaines semaines, alors je suis en train d’investir pour couvrir et chauffer ma terrasse”, explique ce Congolais né en Belgique.

Miser sur “l’outdoor dining”

Comme Etienne DeYans, les restaurateurs français misent sur leur terrasse pour survivre, malgré la chute des températures et l’hiver en toile de fond. Ils sont accompagnés dans cette tâche par la ville qui a autorisé la prolongation de “l’outdoor dining” jusqu’à nouvel ordre. “On est en train de faire évoluer notre terrasse avec des plaques en bois et un toit rigide en taule”, détaille Max Guichard, dont le restaurant dispose de 36 places en extérieur à l’angle de Lafayette St et Grand St. “Là encore on a des contraintes car on doit laisser au moins 50% de l’espace ouvert”. “Moi j‘ai anticipé en achetant des bouteilles de propane dès le mois d’août. Les prix ont quadruplé depuis”, lâche Damien Frey. La ville de New York n’autorise les chauffages au gaz que sur les trottoirs, alors que les chauffages électriques peuvent être installés sur les terrasses sur la rue. “Il faut sortir pas mal d’argent encore, en sachant que les prix des matières premières ont explosé. Il faut notamment compter 150$ pour une vitre de séparation entre les tables. Quand il y a encore du stock ! J’ai eu un mal fou à trouver des guirlandes lumineuses par exemple”, ajoute Etienne DeYans. L’entrepreneur est en train d’installer des grandes tentes sur 26th St entre 5 et 6th Ave où il dispose de sa propre terrasse.

Tous n’ont pas eu la chance de pouvoir ouvrir une terrasse cependant. C’est le cas de Pascaline Lepeltier, sommelière et co-manager du restaurant Racines, à Tribeca. “La partie du bloc où on se trouve est sur la ligne des bus de la MTA. On a la malchance d’être là. Si on était à 300m, ça changerait tout“, se désole-t-elle. Son établissement vient de rouvrir le 15 octobre, après six mois sans un seul client. “On a essayé de survivre comme on pouvait. On s’est essayé au take-out et à la vente à emporter, on a vendu du vin, négocié notre loyer à la baisse. Heureusement qu’on a fini par toucher le PPP”. Le PPP, pour “Paycheck Protection Program”, est un programme d’aide sous forme de prêt non remboursable proposé aux entreprises pour maintenir leurs employés et leurs salaires malgré la crise. Le restaurant Troquet en a également bénéficié. “Sans ça, on aurait mis la clé sous la porte”, admet Max Guichard.

Une autre mesure censée aider les restaurateurs a été votée par la mairie de New York le 16 septembre, la “COVID-19 Recovery Charge”. Cette surcharge non-obligatoire de 10% peut être ajoutée à la note du client par les restaurants. “C’est l’invention la plus stupide possible”, commente Damien Frey. “Ce n’est surement pas au client de payer en plus, en sachant qu’il faut déjà ajouter à sa note la sales tax et le tip“. “Ce n’est pas dans nos plans non plus, ne serait-ce que pour une question d’image”, surenchérit Max Guichard. Même son de cloche chez Pascaline Lepeltier, qui estime que la restauration est délaissée par les pouvoirs publics. “Il y aurait beaucoup de programmes nationaux d’aide à prévoir, notamment sur les loyers, sur l’imposition, mais je ne me fais pas d’illusion. Tout est bloqué en raison de l’élection présidentielle”. 

Se diversifier ou mourir

Etienne DeYans a ouvert Gypsy Rose en octobre dans les locaux de l’hôtel Holiday Inn. Un partenariat avec une marque connue qui va l’aider à développer une clientèle. “On propose nos repas en room-service, on va également installer un stand de boulangerie pour les petits-déjeuners en partenariat avec Pistache. Ça nous permet de nous diversifier en plus de la terrasse et des livraisons”, explique le restaurateur. Pascaline Lepeltier compte quant à elle développer ses ventes de vin, elle qui dispose d’une cave aux nombreuses références. “On ne s’en sortira pas avec 18 places assises dans notre salle à manger. On va s’accrocher car ce serait dur d’abandonner un projet comme celui-là qui marchait bien avant la crise”. Du côté de Troquet, Max Guichard explique “comprendre les restrictions même si elles peuvent finir par nous tuer”. Le manager de ce charmant bistro français de SoHo veut rester positif, “mais on n’est pas optimistes sur notre sort”.

[Replay] Villa San Francisco: “créer c’est résister, résister c’est créer”

French Morning était en direct ce jeudi matin pour parler création et diplomatie culturelle, à l’occasion de l’ouverture de la Villa San Francisco.

Gaëtan Bruel, conseiller culturel de l’ambassade de France aux Etats-Unis, Mélanie Desliens Flint et Aude-Emilie Judaïque étaient les invités de ce webinaire, pour parler création culturelle. Gaëtan Bruel y a développé les projets français d’ouverture de “villas”, résidences d’artistes sur le modèle de la prestigieuse villa Medicis à Rome, à travers les Etats-Unis, et annoncé la prochaine, à Chicago. Mélanie Desliens, membre du conseil d’administration de la Villa San Francisco a notamment insisté sur l’importance des partenariats publics-privés. Et Aude-Emilie Judaïque, qui sera l’une des artistes en résidence, a exposé ses projets d’exposition immersive sur le thème de la frontière, qu’elle explore depuis plusieurs années, mais aussi sur la question de l’engagement des artistes. Elle a défendu le terme “d’artiviste” pour décrire ce qu’elle a résumé par la citation de Stéphane Hessel: “créer c’est résister, résister c’est créer”.

Retrouvez l’intégralité de la conférence en ligne ici: