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Beautyque: comment le confinement a poussé deux entrepreneuses à réinventer leur magasin de cosmétiques

Tout était prêt: en un temps record, Sylvie Giret et Sonia Khemiri, co-fondatrices de Beautyque, avaient développé leur concept de magasin de cosmétiques “éthiques”. En mars, elles se préparaient à ouvrir leur boutique à Soho. Mais la Covid-19 surgit et tout tombe à l’eau pour les deux Françaises. “Dans ce genre de situation, on ne peut pas se permettre d’attendre que la situation se rétablisse d’elle même. On devait faire quelques chose, pour répondre aux besoins du secteur mais aussi pour les gens qui se sont engagés avec nous”, raconte Sylvie Giret.

Dans l’instant, Beautyque change de pied et devient un projet 100% digital. Pour nous la Covid-19 a été un moment difficile, comme pour tout le monde, mais d’un point de vue professionnel ça a été un déclencheur d’adaptation et de réinvention” analyse Sylvie Giret. Une réinvention qui passe par l’expérience en 3D, qui permet aux clients de découvrir marques et produits “comme dans un vrai magasin”.

Faire son shopping de chez soi comme en magasin

Mercredi 13 mai, le site est lancé et l’accueil est très chaleureux de la part des internautes. En quelques clics, le visiteur virtuel se retrouve au coeur du magasin Beautyque où il peut y découvrir les rayons exposant différentes marques : Rejucream, For the Biome, Amazing Cosmetics, Snow où encore Sunia K et Skinergies, ces deux dernières créées respectivement par Sonia Khemiri et Sylvie Giret. L’expérience permet aux clients d’avoir accès aux détails du produit, à l’histoire de la marque et d’obtenir les conseils avisés en direct d’un spécialiste Beautyque. On essaie vraiment de coller au maximum à une expérience en magasin” précise Sonia Khemiri. 

“Derrière Beautyque, il y a un fort engagement communautaire” 

Si le magasin “brick and mortar” a cédé la place au 3D, l’ADN du projet reste le même: une offre exclusivement composée de produits de soin de la peau et de beauté de qualité et éthiques. Le magasin propose, pour le moment, 16 marques, certaines connues, d’autres moins, mais toutes riches d’un “fort potentiel”. Les produits proposés sont sélectionnés en fonction de leur composition -pas de produits chimiques-, et leur efficacité. “On ne suit pas les tendances, on essaie de regarder quels sont les produits qui apportent quelque chose de nouveau aux clients” développe Sylvie Giret. Cette ligne directrice a été poussée par un ras-le-bol des clients dans l’utilisation de produits chimiques, comme les lingettes néfastes à l’environnement, quand des alternatives naturelles existent. L’objectif de Beautyque est de donner, aux consommateurs, le goût de s’intéresser à la composition des produits et à l’histoire de la marque qui a sa propre définition de la beauté.

Elles mêmes fondatrices de marques de beauté, Sonia Khemiri et Sylvie Giret sont aussi des militantes d’une beauté “inclusive”. “Votre beauté et celle que vous définissez” disent-elles. Pour transmettre cela, elles développent des événements qui sortent du cercle des produits de beauté, avec par exemple des ateliers sur la nutrition, sur la respiration, le yoga … “On leur donne accès à un volant assez riche et large de tout ce qui touche à la beauté. La beauté c’est une affaire personnelle qui n’a rien à vois avec la tendance” expliquent-elles. 

Toujours savoir se réinventer et s’adapter

La plateforme Beautyque est mise à jour tous les mois afin d’y ajouter de nouvelles options. “En juin, on souhaite que les clients puissent parler par vidéo à un conseiller afin de poser toutes leurs questions comme en magasin”. Autre projet, l’envoie d’échantillons de produits aux clients, directement à leur domicile. “Cela va nous permettre de collecter des informations, comme l’adresse, auxquelles nous n’aurions pas eu accès dans un magasin ordinaire. Cela va alimenter la chaîne marketing, ce qui est intéressant pour les marques”. A partir du 15 juin, des événements (lancement de produits, atelier nutrition …) seront organisés sur le site de Beautyque et permettront aux gens de participer virtuellement. “Ce sera plus performant pour les marques, contrairement à un événement en magasin où on a rarement le temps d’aller et de rester” explique Sylvie Giret.

“L’avenir sera partiellement digital”

La crise aura permis à Beautyque de constituer rapidement une communauté forte de plus de 7000 personnes: “Derrière Beautyque, il y a un fort engagement communautaire qui a été motivé par le Covid-19. La solidarité va nous permettre de passer cette crise” poursuit Sylvie Giret. Si elles comptent bien continuer à développer les expériences digitales, les deux fondatrices n’ont pas pour autant renoncé à ouvrir une boutique dès que la situation économique le permettra. Mais Beautyque en ligne restera au coeur du projet. A l’avenir, les Françaises espèrent que les gens regarderont puis testeront les produits en magasin et achèteront de chez eux.

Le Lycée International de Houston homologué par l’administration française

Après seulement trois ans d’existence, le Lycée International de Houston (LIH) vient de recevoir l’accréditation du ministère de l’Éducation Nationale, du ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. Elle valide ainsi les programmes académiques de la maternelle et du primaire.

Avec cette reconnaissance, l’établissement scolaire rejoint ainsi le réseau d’écoles françaises gérées par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) à travers le monde. Le Lycée International de Houston devient la quatrième école française à recevoir l’aval des autorités françaises au Texas, aux côtés de l’Awty International School à Houston, la Dallas International School et l’Austin International School. Crée en 2017, l’école privée, qui compte à ce jour environ 130 élèves, propose un cursus bilingue français et anglais et s’inscrit dans une optique d’enseignement multiculturel.

[Replay] Métiers du tourisme, du management et du digital : quelles sont les transformations en cours, et quelle formation choisir ?

Retrouvez ci-dessus l’intégralité de notre webinaire du 3 juin sur les transformations dans les secteurs du tourisme, du management et du digital et les axes de formation à privilégier dans le contexte actuel, avec Sébastien Chantelot et Pascal Capellari d’Excelia Group.

Visualisez le webinaire directement sur YouTube ici.

Téléchargez le support de la présentation ici.

Pour plus d’informations sur le webinaire Accor abordé durant le webinaire, rendez-vous ici.

Ce webinaire vous a intéréssé·e ?

Pour en savoir plus sur le groupe Excelia, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected]

[Webinaire] Investir dans l’immobilier en Floride

Retrouvez le replay du webinaire ici

Ce vendredi 5 juin, French Morning invite 3 experts à faire le point sur l’attractivité du marché immobilier en Floride et à vous conseiller dans la réalisation de votre investissement.

Au programme notamment, une analyse globale :

– La crise du Covid-19 va-t-elle impacter le marché ?
– Est-ce le moment d’investir ou s’installer à Miami ?

Mais aussi des conseils pratiques et techniques :

– Les différentes étapes juridiques a envisager dans le cadre d’une acquisition
– Les structures d’investissement
– Le bail : les erreurs a ne pas commettre
– Investir en propre ou via une société ?
– Quelle fiscalité attachée ?

Vous aurez l’occasion de poser vos questions en direct.

Vous pouvez également les envoyer à l’avance à notre animateur en utilisant l’adresse mail suivante : [email protected]

[Inscription ici]

Nos experts

Séverine Gianèse-Pittman

Présidente du cabinet d’avocats GIANESE-PITTMAN P.A.

Gilles Danard

Directeur de l’agence immobilière Vaneau Miami

Jean-Philippe Saurat

Associé du cabinet franco-américain d’experts-comptables Massat Consulting Group

[Webinaire] Préparer la réouverture de son entreprise aux États-Unis

Retrouvez le replay du webinaire ici

Rendez-vous jeudi 4 juin pour un webinaire dédié à la réouverture des entreprises aux États-Unis dans un contexte de déconfinement.

Au programme de ce webinaire notamment :

– Quand et comment prendre la décision de réouvrir ?
– Comment gérer la transition ?
– Mesures pour réouvrir : les politiques internes de sécurité

Nos expertes sont des avocates et associées du cabinet The Nilson Law Group, un cabinet new-yorkais spécialisé dans la création, acquisition et représentation de filiales américaines de sociétés étrangères, y compris pour le droit de travail.

Le cabinet conseille ses clients sur les questions quotidiennes concernant les salariés, rédige tous contrats portant sur l’emploi de salariés et autres professionnels, ainsi que les guides du personnel. La plupart de ses clients sont des PMEs francophones avec une filiale ou un groupe aux États-Unis.

Vous aurez l’occasion de leur poser vos questions en direct. Vous pouvez également les envoyer à l’avance à : esaintmartin@frenchmorning.com

[Inscription ici]

Nos expertes

Deborah Nilson

Associée Fondatrice du cabinet Nilson Law Group, PLLC

Ayant 35 ans d’expérience, Deborah Nilson est l’associée fondatrice de Nilson Law Group, PLLC, successeur de Rozan & Nilson qu’elle a cofondé en 1989.

Emily Ayoob

Associée – The Nilson Law Group, PLLC

Emily conseille depuis de nombreuses années des sociétés européennes sur leurs activités commerciales aux Etats-Unis.

Cynthia Martens

Collaboratrice – The Nilson Law Group, PLLC

Cynthia Martens est diplômée de la Fordham University School of Law (2019, Juris Doctor, avec une spécialité en Propriété Intellectuelle et Droit des Médias). Cynthia a commencé sa carrière dans le journalisme : avant de faire ses études de droit à New York, elle était correspondante chez Women’s Wear Daily à Milan. Elle a rejoint le cabinet et en tant que collaboratrice en septembre 2019.

Ce webinaire sera présenté par Emmanuel Saint-Martin, CEO de French Morning Media Group.

Le Club Med rouvre ses portes en Floride

Comme tout le secteur du tourisme, le Club Med a été contraint de fermer la totalité de ses villages de vacances à travers le monde à la mi-mars suite à la crise de la Covid-19. Aujourd’hui, après avoir rouvert plusieurs établissements en Chine, le groupe français mise sur le marché nord-américain. La griffe au trident ouvrira à nouveau les portes de Sandpiper Bay, son site de Port Sainte-Lucie en Floride, le seul aux États-Unis, à partir du vendredi 12 juin. Une réouverture qui s’accompagne de nouveaux protocoles d’hygiène et de sécurité.

Port du masque, désinfectant pour les mains, nettoyage en profondeur et plus fréquent des surfaces ou encore contrôle systématique de température à l’arrivée des clients, sont autant de mesures sanitaires adoptées pour la reprise des activités. « Depuis plus d’un mois, nous sommes à pied d’oeuvre pour former nos équipes à ces nouveaux protocoles qui engendrent forcément un coût additionnel de près de 500.000 dollars, incluant l’équipement mais aussi des postes dédiés comme du personnel d’entretien », explique Sabrina Cendral, directrice générale du marketing et des ventes du Club Med pour la zone nord-américaine. « Nous devons jongler avec de nombreux paramètres mais grâce à notre ramification internationale nous profitons également de notre expérience en Chine, où quatre de nos sites ont rouvert au mois d’avril ».

Après avoir accueilli près de 45.000 clients en 2019 dans ses 307 chambres, le Club Med Sandpiper Bay est autorisé à rouvrir en limitant sa capacité totale à 65%, soit environ 600 personnes par séjour, tout en appliquant le respect de la distanciation sociale. « Nous avons apposé de nombreux marquages au sol, espacé les chaises longues autour de la piscine ou encore utilisé les terrasses afin d’installer les tables des restaurants, énumère Sabrina Cendral. Nous ne sommes pas un hôtel d’une trentaine d’étages disposant d’une multitude de chambres alignées en rang d’oignon ce qui est un véritable avantage en cette période puisque notre village de vacances à faible densité s’étale sur plus de 80 hectares, facilitant ainsi naturellement la distanciation sociale ».

Le Club Med Sandpiper Bay devra par ailleurs adapter ses activités et divertissements afin d’assurer la sécurité de ses clients et de ses 300 employés. « Tout se fera en extérieur et les sports collectifs ainsi que les activités en groupe n’auront plus lieu mais les équipements resteront tout de même à la disposition des familles, à tour de rôle, avec une désinfection entre chaque utilisation, assure Sabrina Cendral. Nous organiserons par ailleurs des événements simultanés, comme un concert de guitare acoustique sur la plage, un spectacle de trapèze volant ou encore un cinéma en plein air, afin que nos clients ne se retrouvent pas tous au même endroit au même moment ».

Fréquenté en moyenne par 85% de vacanciers venant des États-Unis, le Club Med Sandpiper Bay devra, dans un premiers temps, miser plus que jamais sur ce marché domestique. « En attendant que les Européens puissent revenir aux États-Unis, nous espérons que le tourisme de proximité reprendra rapidement, indique Sabrina Cendral. Ce qui est rassurant c’est que nous avons déjà des réservations de croisiéristes qui ont vu leur croisière annulée ou qui souhaitent une expérience tout-inclus différente, au grand air et avec plus d’espace ».

Fondé en 1950 par Gérard Blitz, le Club Med, qui dispose de plus de 70 villages de vacances dans une trentaine de pays, fête cette année ses 70 ans. « Nous aurions pu imaginer de nombreuses célébrations mais nous allons tout simplement mettre en avant notre expertise car durant toutes ces années nous avons été confrontés à un certain nombre de difficultés et de crises, même si celle-ci est inédite, il est important de réussir à maintenir un bon équilibre entre sécurité, convivialité et détente, l’ADN de notre marque ».

[Webinaire] Métiers du tourisme, du management et du digital : quelles sont les transformations en cours, et quelle formation choisir ?

Retrouvez le replay du webinaire ici

Vous ou votre enfant souhaitez effectuer une formation pour vous diriger vers les métiers du tourisme, du management ou du digital ?

Rendez-vous mercredi 3 juin pour un webinaire dédié, avec deux experts d’Excelia Group.

Au programme notamment :

– Quelles spécialisations ou parcours choisir, en fonction des transformations actuelles, dans les formations des grandes écoles ?

– Adaptations des rentrées de septembre 2020 et de janvier 2021 à Excelia Group La Rochelle

– Nouveaux métiers, nouvelles tendances

Vous aurez l’occasion de poser vos questions en direct. Vous pouvez également les envoyer à l’avance à notre présentateur : [email protected]

[Inscription ici]

Nos experts

Sébastien Chantelot, Dr.

Directeur de La Rochelle Business School

Sébastien Chantelot est Directeur de La Rochelle Business School et Vice-Dean en charge des Affaires Académiques d’Excelia Group depuis 2018. Docteur en sciences économiques de l’Université Toulouse 1 Capitole, il a près de 20 ans d’expérience dans l’enseignement supérieur tant en Université qu’au sein de Grandes Écoles de Management en tant qu’enseignant-chercheur, responsable de département académique ou encore en tant que consultant. Il a dirigé pendant 3 ans une autre Grande École de Management française avant de rejoindre La Rochelle.

Pascal Capellari

Directeur des Écoles Spécialisées – Excelia Group

Après une première vie en direction de centre de contacts au sein de deux entreprises leader sur leur marché pendant 10 ans, Pascal Capellari intègre Excelia Group en 2008 pour devenir Directeur des Ecoles Spécialisées en 2019.

Ce webinaire sera présenté par Clément Mercet de French Morning US.

États-Unis, terre d’opportunités et de racisme pour les Français noirs

Quand la vidéo insoutenable de la mort de George Floyd a fait surface sur les réseaux sociaux, mardi 26 mai, l’auteure de livres pour enfants Alice Endamne, Française née de parents gabonais et mariée à un Afro-Américain, s’est dit: “ça recommence“. Installée en Californie depuis 22 ans, où elle est venue faire de la recherche sur les discriminations raciales et sexistes, elle vit depuis longtemps le racisme “institutionnalisé” qui sévit aux États-Unis, en particulier dans les forces de police. La mort de George Floyd ? “Cela va se répéter tant que les mentalités ne changeront pas, affirme-t-elle. Mon mari est scientifique en physique nucléaire. Quand il va à pied au magasin, j’ai toujours peur pour lui !“.

La promesse Obama

Ce sentiment, elle n’est pas la seule à l’avoir parmi les Français.e.s et francophones noir.e.s aux États-Unis. Chez elle, au nord d’Atlanta, Chrystelle Kimoto a eu une conversation avec sa fille de 12 ans-et-demi après la publication de la vidéo montrant l’officier de police blanc agenouillé sur le cou de George Floyd. “Elle m’a demandé: maman, ça peut nous arriver ? Je lui ai répondu que oui, malheureusement“. Arrivée il y a neuf ans, Chrystelle Kimoto a été séduite par la promesse de la présidence Obama. Etouffée par le racisme ordinaire en France, elle s’est installée avec son mari et ses enfants aux Etats-Unis après avoir gagné la loterie de la carte verte.

En 2012, le racisme la rattrape. Trayvon Martin, un garçon noir de 17 ans, est abattu par un vigile volontaire en Floride sans conséquences judiciaires. Un matin, son fils est revenu du jogging avec un “sweat à capuche” évoquant l’apparence de Trayvon Martin le jour de sa mort. “Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas faire ça. Ces morts sont tellement récurrentes. C’est compliqué pour les parents. On tue l’innocence et l’insouciance des enfants“, dit-elle. Son garçon atteindra l’âge légal pour conduire (16 ans) fin octobre, mais elle craint de le voir prendre le volant et de risquer d’être interpellé par la police.

“J’ai vécu du racisme, mais cela ne sera jamais le même que celui qu’ils vivent”

En tant que Française noire aux Etats-Unis, Chrystelle Kimoto se sent parfois prise au milieu de dynamiques difficiles à concilier. Aux yeux des Blancs, nombreux dans la communauté française et dans son quartier, elle est noire. Mais cela ne veut pas dire qu’elle s’identifie aux défis de la communauté afro-américaine. Immigrée, elle dit voir les États-Unis comme une terre d’opportunité, là où les Afro-Américains souffrent encore de nombreux maux socio-économiques hérités de l’esclavage, malgré les progrès des années 1960. “Les relations avec les Noirs américains peuvent parfois être complexes car, descendants d’esclaves, certains ont l’impression que les Noirs européens ou d’Afrique ne vivent pas la même chose qu’eux et ne comprennent pas. Je suis noire, française et j’ai vécu du racisme, mais cela ne sera jamais le même que celui qu’ils vivent, explique-t-elle. Pour ma part, j’ai le privilège de susciter la curiosité. Certes, je suis noire mais quand j’ouvre la bouche, on entend mon accent français et on me demande d’où je viens alors qu’une personne noire américaine subit plus de préjugés”. 

Lorsqu’on lui parle au téléphone, dimanche soir, Claude Grunitzky met la dernière main à un article, destiné au site qu’il a créé, True Africa. C’est un article sur l’indignation et la crise nationale qui a saisi le pays depuis la mort de George Floyd. Mais c’est surtout un article sur son expérience personnelle, celle d’un Noir qui vit aux Etats-Unis mais n’y est pas né et n’y a pas grandi. Né au Togo, ayant grandi en France où il a étudié à Sciences Po, le journaliste-entrepreneur est arrivé aux Etats-Unis il y a 22 ans et y a connu le succès, créant le magazine Trace puis le groupe de media éponyme, vendu depuis.

“Quand j’ai quitté la France pour Londres puis New York, c’était notamment parce que je quittais un pays où je n’avais jamais vu un Noir arriver au sommet alors qu’aux Etats-Unis il y avait des Bill Cosby, des Oprah Winfrey, et surtout tout le mouvement hip-hop”. Cette idée de l’Amérique comme terre d’opportunité n’a pas disparu dit-il: “j’ai clairement profité de ces opportunités”, mais elle cohabite avec “un racisme institutionnalisé qui n’est pas de la même nature que celui qu’on peut connaître en France”.

“Je me souviens, dit-il, d’un diner à Paris avec Opal Tometi, l’une des co-fondatrices du mouvement Black Lives Matter il y a quelques années. Ce fut une discussion très compliquée: en gros, elle m’expliquait que je ne pouvais pas comprendre l’expérience afro-américaine totalement car je n’avais pas vécu l’oppression en grandissant ici”. Offensé à l’époque d’être ainsi exclu de l’expérience afro-américaine, il dit repenser ces jours-ci à cette conversation et se dire “qu’elle avait raison: je ne saurai jamais ce que cela signifie de grandir Noir aux Etats-Unis”. S’il a “bien sûr” connu des incidents “clairement motivés par le racisme”, il a été, pense-t-il, beaucoup moins victime du racisme ordinaire que ses amis américains. “Quand je suis arrivé, j’étais identifié comme français avant d’être vu comme noir, mon histoire personnelle transculturelle et cosmopolite m’a clairement donné plus d’opportunités que des gens nés ici et prisonniers du sytème”.

Trump et l’espoir disparu

En 2008, Claude Grunitzky a vécu l’élection de Barack Obama, comme l’avènement d’une ère nouvelle. L’espoir est tel que l’évènement le convainc de prendre alors la nationalité américaine. “Et il y a vraiment eu un état de grâce, dont j’ai profité moi-même. Mais l’injustice économique est plus grande que jamais et c’est qui alimente la colère d’aujourd’hui”. Surtout, dit-il, la différence est que Donald Trump a remplacé Barack Obama à la Maison Blanche. En 2014, lors des manifestations de Ferguson, après la mort de Michael Brown, adolescent noir tué par un policier blanc, il y avait une volonté de dialogue au sommet de l’Etat. “Aujourd’hui, avec Trump et le discours qu’il tient depuis le début, dit Claude Grunitzky, il n’y a aucun volonté de compromis, au contraire. C’est ce qui explique que les émeutes se sont répandues très vite dans tout le pays, alors qu’en 2014 elles avaient limitées à quelques villes”. Le fruit, dit le journaliste, des provocations de Donald Trump, mais aussi de “l’injustice du contrat social, qu’on a dans la crise de la Covid-19, jusque dans les statistiques comme à la Nouvelle Orléans: 30% de la population y est noire, mais les Noirs représentent 70% des morts!”

BNA, une musicienne et mannequin vivant à Brooklyn, est arrivée à New York l’an dernier. Victime de racisme en France, la Franco-Congolaise a eu des différends avec un officier de police blanc aux États-Unis. Mais elle ressent aussi un fossé avec ce que vivent les Afro-Américains dans son entourage. “En tant que Française noire, j’étais hostile à la manière dont ils répondaient aux agressions. Puis, quand j’ai compris leur histoire, j’ai pu mesurer le traumatisme lié à l’héritage de l’esclavage, la prison, les problèmes familiaux, énumère-t-elle. Ils ont vécu des choses que nous n’avons pas vécues. En tant que Français, on a des privilèges”.

Même si elle a subi le racisme de la police à New York, BNA s’estime plus heureuse aux États-Unis qu’en France, où elle se sentait “rabaissée”. Puisant dans son parcours multiculturel, l’artiste vient de sortir un single, Konnichiwa, sur la tolérance et travaille sur un morceau, “Congo”, sur l’instabilité politique dans le pays africain, son autre patrie. “Aux Etats-Unis, les racistes diront ouvertement qu’ils le sont. En France, c’est plus hypocrite”.

Alexis Buisson et Emmanuel Saint-Martin

Émeutes à New York : “Ils ont cassé ma vitrine avant de me voler 50 000$ de bouteilles”

“Il était environ 4h du matin quand huit personnes ont cassé ma vitrine avant de me voler près de 50 000$ de bouteilles”. Eddy Le Garrec est très en colère. Patron d’Empire State of Wine, une cave à vin située dans le Flatiron District (111 W 20th St), le Français s’est réveillé comme beaucoup d’autres propriétaires de commerces de la ville avec la gueule de bois ce lundi 1er juin. “Nos caméras de surveillance ont tout filmé. Ce qui m’a rendu le plus fou, c’est que des policiers étaient sur place, mais ils n’ont pas bougé”, explique Eddy Le Garrec, qui lundi après-midi attendait toujours que la police vienne constater les dégâts dans sa boutique.

Les Etats-Unis sont le théâtre de manifestations antiracistes depuis le 25 mai, date de la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans mort asphyxié par un policier blanc à Minneapolis. A New York, des manifestations pacifiques ont eu lieues en journée samedi et dimanche, avant de laisser place à des émeutes et des pillages la nuit.

Une douzaine de magasins de luxe ont notamment été touchés à SoHo dans la nuit de samedi à dimanche, dont notamment deux français : Louis Vuitton (116 Greene St) et Chanel (139 Spring St). Le Fournil, boulangerie française d’East Village (115 2nd Ave), qui a ouvert il y a quelques mois, a également été “abîmé” samedi soir comme l’a expliqué son propriétaire Jean-François Hébert sur Instagram dimanche. “Je remercie nos voisins pour avoir monté la garde et tenté de protéger la boulangerie”, a-t-il précisé avant d’ajouter que Le Fournil allait rouvrir partiellement lundi.

Inquiet que les pillages continuent cette semaine, Eddy Le Garrec va quant à lui fermer sa cave à vin et la barricader. “Le maire et la police ne font rien. Il faut envoyer l’armée avant de voir les gangs débarquer”. Plus de 250 personnes ont été arrêtées dimanche soir par la police new-yorkaise. Une multitude de vidéo sur les réseaux sociaux montrent l’intervention de la police pendant les pillages :

Lundi matin, le maire Bill de Blasio a par ailleurs annoncé la mise en place d’un couvre-feu de 11h du soir à 5h du matin et le déploiement de 4.000 policiers supplémentaires.

Où camper autour de Los Angeles en toute légalité

Après deux mois de confinement, les envies de grand air sont de plus en plus pressantes. Même si quelques parcs, randonnées et plages sont de nouveau accessibles à Los Angeles, cela ne suffit pas toujours. Les hôtels restent fermés et les mesures de “javélisation” des Airbnbs ne rassurent pas vraiment. La meilleure solution qui s’offre reste le camping, d’autant que nombre de “campgrounds” ont rouvert leurs portes depuis le week-end de Memorial Day.

Très peu fréquenté, le désert des Mojaves se trouve entre Los Angeles et Las Vegas (à 3h30 de la cité des anges plus exactement). Et pourtant, il vaut le détour avec ses paysages divers et sa quiétude. Comme les “campements” officiels restent fermés, on vous conseillera de poser vos affaires dans l’une des zones dédiées au camping sauvage. Et elles sont nombreuses : vous pouvez établir votre campement sur les petits chemins parsemés de Joshua trees de la Morning Star Mine Road (il suffit de s’enfoncer), entre l’A15 et Cima ; ou encore sur les chemins de terre perpendiculaires à la Kelbaker road (direction Kelso, en venant de l’autoroute 40, SUV recommandé). Qui dit camping sauvage, dit confort minimum. Il faudra penser à amener les galons d’eau, la douche portative et ne pas avoir peur de faire ses besoins dans la nature. La nuit à la belle étoile passée, vous pourrez profiter des nombreux trésors dont dispose ce parc : les Kelso dunes sur lesquelles on peut se hasarder à grimper (1h15 de montée pour atteindre le sommet) ou la randonnée Hole-in-the-Wall Rings Trail (2,5 km), toujours accessibles. En revanche, munissez-vous d’une carte car le Visitor Center est toujours fermé.

Plus au sud, le désert de Joshua Tree a rouvert ses portes, pour le plus grand plaisir des Angelinos. Jusqu’au 4 septembre, aucune réservation n’est possible, le principe étant “premier arrivé, premier servi” pour le camping. Sur place, nous vous recommandons le Jumbo Rocks, le Hidden Valley ou le campground d’Indian Cove (30 dollars la nuitée par site, en plus des fees pour l’entrée du parc), dans lesquels vous vous retrouverez encerclés par les formations rocheuses lunaires. Vous pourrez disposer sur place d’un coin pour le feu, de tables de pique-nique et de toilettes. Outre les offres de randonnées variées, avec une petite préférence pour le Ryan Mountain Trail et le Los Palms Oasis, le site reste l’un des plus magiques pour observer les étoiles en Californie. Seul bémol : les températures grimpent drastiquement en été, faites attention.

Pour ceux qui préfèrent l’air frais, on optera pour la forêt. A l’est de L.A., celle de San Bernardino, qui comprend notamment le Big Bear Lake, a ouvert certains terrains de camping – emplacements à réserver en ligne, les douches restent fermées. Nous vous recommanderons alors d’établir le camp à Dogwood Family Campground ($37 à $70) pour observer la floraison printanière, non loin du majestueux Lake Arrowhead. Chaque spot (il y en a 93) offre suffisamment d’intimité. Non loin de là, à Angelus Oaks, se trouve le North Shore Family (28 emplacements, de $25 à $56 la nuit), niché au coeur d’une forêt de chênes et de conifères. Celui de Barton Flats ($33 à $70) offre un accès au lac Arrowhead et à la rivière, ainsi qu’à des sentiers de randonnée. Sans réservation mais “first come, first serve”, le South Fork family Campground offre 24 sites à la fraîche. Ils disposent tous d’un accès à l’eau potable, d’un coin feu et de tables de pique-nique.

En revanche, les terrains de camping de la Los Padres National Forest (Ojai et Santa Barbara) restent fermés. Ceux gérés par des entreprises privées pourront rouvrir au 1er juin. Quant à la Sequoia National Forest, au coeur des montagnes, les campgrounds vont ouvrir leurs portes au compte-goutte à partir du 7 juin.

Cinq destinations “day trip” autour de Washington pour l’été

Alors que les restrictions liées au Covid-19 sont toujours actives à Washington DC, l’Etat du Maryland a quant à lui annoncé la réouverture progressive des espaces publics. French Morning a trouvé cinq destinations pour s’évader à moins de trois heures de la capitale américaine, tout en respectant les règles de distanciation.

Ocean City, la ville balnéaire à l’américaine

Ocean City est une destination parfaite pour une journée à la plage. Crédits : MD.

Ocean City est la destination parfaite pour ceux qui souhaitent profiter des avantages de l’été : une plage qui s’étend sur 16 kilomètres, des dizaines de glaciers, un parc d’attraction et le soleil. Il faut se lever tôt pour pouvoir arriver en fin de matinée, car la plage est vite bondée. La nuit, l’authentique fête foraine anime la ville. Ocean City est également réputée pour la qualité de sa pêche. On y mange beaucoup de crabes, mais également des langoustines et du poisson… Les restaurants sont ouverts, mais uniquement pour des commandes à emporter. Parmi les plus célèbres, Blu Crab house est l’un des restaurants de fruits de mer les plus fréquentés. Si vous êtes à la recherche d’une plage plus sauvage, rendez-vous à Assateague Island pour y découvrir les chevaux sauvages qui vivent librement sur cette île protégée. Plus d’informations sur les restrictions liées au Covid-19 ici.

Shenandoah National Park, le parc pour s’évader

Shenandoah National Park propose de nombreuses randonnées à la journée. Crédits : MD.

Bonne nouvelle, le parc national de Shenandoah a partiellement ouvert ses sentiers de randonnées depuis le 23 mai. Avec plus d’une centaine de circuits pédestres, Shenandoah National Park permet de s’évader et de respirer l’air frais des Blue Ridge Mountains, le temps d’une journée. À seulement deux heures de la capitale américaine, le parc national possède des vues magnifiques et la célèbre Skyline Drive. L’été, de nombreux randonneurs arpentent le Appalachian Trail depuis la Georgie. Il est aussi possible de profiter d’une journée au calme dans les montagnes, avant de reprendre tranquillement la route. Plus d’informations sur les restrictions liées au Covid-19 ici.

Harpers Ferry, l’attraction classique de l’été 

Faire du tubing sur la rivière Potomac est une activité phare de l’été. Crédits : Adam Fagen / Flickr

Situé en Virginie-Occidentale à la frontière entre le Maryland et la Virginie, Harpers Ferry est pris d’assaut par les familles pendant l’été, pour ses nombreuses attractions aquatiques sur la Potomac River et Shenandoah River. L’une des traditions est de faire du “tubing” sur la rivière, avec une bouée. D’autres optent pour du rafting, du kayak, ou encore du canoë. Il existe plusieurs compagnies qui proposent des offres à la journée. Les prix varient en fonction des offres estivales, mais compter environ 20 dollars pour deux heures et 40 dollars pour quatre heures sur la rivière. Plus d’informations ici.

Baltimore, le port maritime du Maryland 

Le port de Baltimore. Crédits : Kymagirl/Flickr.

Baltimore est l’une des plus villes principales du Maryland, située à seulement une heure de la capitale américaine. La ville est assez grande, mais peut se visiter tranquillement en une journée. Pour le moment, la plupart des musées sont fermés et prévoient leur réouverture en juin.

Faire du camping dans les Catoctin Mountain

Quoi de mieux que de mieux que de se perdre dans les montagnes pour échapper à la foule ? Situées à environ deux heures de la capitale, Catoctin Mountain Park est connu pour ses nombreux campings et ses randonnées. Parmi les plus populaires, Cunningham Fall camping permet de s’évader le temps d’un weekend.

Racisme aux Etats-Unis : francophones et noirs aux Etats-Unis, ils témoignent

La mort de George Floyd à Minneapolis et les manifestations qui ont suivi partout dans le pays ont relancé le débat jamais éteint sur le racisme systémique dont sont victimes les Noirs américains.

Pour ce nouvel épisode de La Bande FM, jeudi 4 juin à 12:30pm ET (9:30 am PT), nous vous donnerons la parole comme d’ordinaire et échangerons avec nos 3 invités :

Claude Grunitzky, fondateur du groupe de média Trace, né au Togo et élevé en partie en France. Il vit aux Etats-Unis depuis 22 ans.

Célia Faussart, chanteuse, co-fondatrice du duo Les Nubians, premier groupe français nominé aux Grammy Awards. Elle a vécu 15 aux Etats-Unis jusqu’en octobre dernier.

Pascal Archimède, auteur, chroniqueur pour Nofi.media. Il vit à Miami depuis deux ans et a publié « Histoire de l’Amérique noire, des plantation à la culture rap ».

Avec eux et avec vous, nous parlerons du racisme aux Etats-Unis, de l’expérience des Noirs immigrés face à celle des Afro-Américains nés aux Etats-Unis. Pour témoigner, envoyez-nous un email ([email protected]) ou connectez-vous en direct sur Zoom. Inscriptions ici.