Accueil Blog Page 410

États-Unis, terre d’opportunités et de racisme pour les Français noirs

Quand la vidéo insoutenable de la mort de George Floyd a fait surface sur les réseaux sociaux, mardi 26 mai, l’auteure de livres pour enfants Alice Endamne, Française née de parents gabonais et mariée à un Afro-Américain, s’est dit: “ça recommence“. Installée en Californie depuis 22 ans, où elle est venue faire de la recherche sur les discriminations raciales et sexistes, elle vit depuis longtemps le racisme “institutionnalisé” qui sévit aux États-Unis, en particulier dans les forces de police. La mort de George Floyd ? “Cela va se répéter tant que les mentalités ne changeront pas, affirme-t-elle. Mon mari est scientifique en physique nucléaire. Quand il va à pied au magasin, j’ai toujours peur pour lui !“.

La promesse Obama

Ce sentiment, elle n’est pas la seule à l’avoir parmi les Français.e.s et francophones noir.e.s aux États-Unis. Chez elle, au nord d’Atlanta, Chrystelle Kimoto a eu une conversation avec sa fille de 12 ans-et-demi après la publication de la vidéo montrant l’officier de police blanc agenouillé sur le cou de George Floyd. “Elle m’a demandé: maman, ça peut nous arriver ? Je lui ai répondu que oui, malheureusement“. Arrivée il y a neuf ans, Chrystelle Kimoto a été séduite par la promesse de la présidence Obama. Etouffée par le racisme ordinaire en France, elle s’est installée avec son mari et ses enfants aux Etats-Unis après avoir gagné la loterie de la carte verte.

En 2012, le racisme la rattrape. Trayvon Martin, un garçon noir de 17 ans, est abattu par un vigile volontaire en Floride sans conséquences judiciaires. Un matin, son fils est revenu du jogging avec un “sweat à capuche” évoquant l’apparence de Trayvon Martin le jour de sa mort. “Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas faire ça. Ces morts sont tellement récurrentes. C’est compliqué pour les parents. On tue l’innocence et l’insouciance des enfants“, dit-elle. Son garçon atteindra l’âge légal pour conduire (16 ans) fin octobre, mais elle craint de le voir prendre le volant et de risquer d’être interpellé par la police.

“J’ai vécu du racisme, mais cela ne sera jamais le même que celui qu’ils vivent”

En tant que Française noire aux Etats-Unis, Chrystelle Kimoto se sent parfois prise au milieu de dynamiques difficiles à concilier. Aux yeux des Blancs, nombreux dans la communauté française et dans son quartier, elle est noire. Mais cela ne veut pas dire qu’elle s’identifie aux défis de la communauté afro-américaine. Immigrée, elle dit voir les États-Unis comme une terre d’opportunité, là où les Afro-Américains souffrent encore de nombreux maux socio-économiques hérités de l’esclavage, malgré les progrès des années 1960. “Les relations avec les Noirs américains peuvent parfois être complexes car, descendants d’esclaves, certains ont l’impression que les Noirs européens ou d’Afrique ne vivent pas la même chose qu’eux et ne comprennent pas. Je suis noire, française et j’ai vécu du racisme, mais cela ne sera jamais le même que celui qu’ils vivent, explique-t-elle. Pour ma part, j’ai le privilège de susciter la curiosité. Certes, je suis noire mais quand j’ouvre la bouche, on entend mon accent français et on me demande d’où je viens alors qu’une personne noire américaine subit plus de préjugés”. 

Lorsqu’on lui parle au téléphone, dimanche soir, Claude Grunitzky met la dernière main à un article, destiné au site qu’il a créé, True Africa. C’est un article sur l’indignation et la crise nationale qui a saisi le pays depuis la mort de George Floyd. Mais c’est surtout un article sur son expérience personnelle, celle d’un Noir qui vit aux Etats-Unis mais n’y est pas né et n’y a pas grandi. Né au Togo, ayant grandi en France où il a étudié à Sciences Po, le journaliste-entrepreneur est arrivé aux Etats-Unis il y a 22 ans et y a connu le succès, créant le magazine Trace puis le groupe de media éponyme, vendu depuis.

“Quand j’ai quitté la France pour Londres puis New York, c’était notamment parce que je quittais un pays où je n’avais jamais vu un Noir arriver au sommet alors qu’aux Etats-Unis il y avait des Bill Cosby, des Oprah Winfrey, et surtout tout le mouvement hip-hop”. Cette idée de l’Amérique comme terre d’opportunité n’a pas disparu dit-il: “j’ai clairement profité de ces opportunités”, mais elle cohabite avec “un racisme institutionnalisé qui n’est pas de la même nature que celui qu’on peut connaître en France”.

“Je me souviens, dit-il, d’un diner à Paris avec Opal Tometi, l’une des co-fondatrices du mouvement Black Lives Matter il y a quelques années. Ce fut une discussion très compliquée: en gros, elle m’expliquait que je ne pouvais pas comprendre l’expérience afro-américaine totalement car je n’avais pas vécu l’oppression en grandissant ici”. Offensé à l’époque d’être ainsi exclu de l’expérience afro-américaine, il dit repenser ces jours-ci à cette conversation et se dire “qu’elle avait raison: je ne saurai jamais ce que cela signifie de grandir Noir aux Etats-Unis”. S’il a “bien sûr” connu des incidents “clairement motivés par le racisme”, il a été, pense-t-il, beaucoup moins victime du racisme ordinaire que ses amis américains. “Quand je suis arrivé, j’étais identifié comme français avant d’être vu comme noir, mon histoire personnelle transculturelle et cosmopolite m’a clairement donné plus d’opportunités que des gens nés ici et prisonniers du sytème”.

Trump et l’espoir disparu

En 2008, Claude Grunitzky a vécu l’élection de Barack Obama, comme l’avènement d’une ère nouvelle. L’espoir est tel que l’évènement le convainc de prendre alors la nationalité américaine. “Et il y a vraiment eu un état de grâce, dont j’ai profité moi-même. Mais l’injustice économique est plus grande que jamais et c’est qui alimente la colère d’aujourd’hui”. Surtout, dit-il, la différence est que Donald Trump a remplacé Barack Obama à la Maison Blanche. En 2014, lors des manifestations de Ferguson, après la mort de Michael Brown, adolescent noir tué par un policier blanc, il y avait une volonté de dialogue au sommet de l’Etat. “Aujourd’hui, avec Trump et le discours qu’il tient depuis le début, dit Claude Grunitzky, il n’y a aucun volonté de compromis, au contraire. C’est ce qui explique que les émeutes se sont répandues très vite dans tout le pays, alors qu’en 2014 elles avaient limitées à quelques villes”. Le fruit, dit le journaliste, des provocations de Donald Trump, mais aussi de “l’injustice du contrat social, qu’on a dans la crise de la Covid-19, jusque dans les statistiques comme à la Nouvelle Orléans: 30% de la population y est noire, mais les Noirs représentent 70% des morts!”

BNA, une musicienne et mannequin vivant à Brooklyn, est arrivée à New York l’an dernier. Victime de racisme en France, la Franco-Congolaise a eu des différends avec un officier de police blanc aux États-Unis. Mais elle ressent aussi un fossé avec ce que vivent les Afro-Américains dans son entourage. “En tant que Française noire, j’étais hostile à la manière dont ils répondaient aux agressions. Puis, quand j’ai compris leur histoire, j’ai pu mesurer le traumatisme lié à l’héritage de l’esclavage, la prison, les problèmes familiaux, énumère-t-elle. Ils ont vécu des choses que nous n’avons pas vécues. En tant que Français, on a des privilèges”.

Même si elle a subi le racisme de la police à New York, BNA s’estime plus heureuse aux États-Unis qu’en France, où elle se sentait “rabaissée”. Puisant dans son parcours multiculturel, l’artiste vient de sortir un single, Konnichiwa, sur la tolérance et travaille sur un morceau, “Congo”, sur l’instabilité politique dans le pays africain, son autre patrie. “Aux Etats-Unis, les racistes diront ouvertement qu’ils le sont. En France, c’est plus hypocrite”.

Alexis Buisson et Emmanuel Saint-Martin

Émeutes à New York : “Ils ont cassé ma vitrine avant de me voler 50 000$ de bouteilles”

“Il était environ 4h du matin quand huit personnes ont cassé ma vitrine avant de me voler près de 50 000$ de bouteilles”. Eddy Le Garrec est très en colère. Patron d’Empire State of Wine, une cave à vin située dans le Flatiron District (111 W 20th St), le Français s’est réveillé comme beaucoup d’autres propriétaires de commerces de la ville avec la gueule de bois ce lundi 1er juin. “Nos caméras de surveillance ont tout filmé. Ce qui m’a rendu le plus fou, c’est que des policiers étaient sur place, mais ils n’ont pas bougé”, explique Eddy Le Garrec, qui lundi après-midi attendait toujours que la police vienne constater les dégâts dans sa boutique.

Les Etats-Unis sont le théâtre de manifestations antiracistes depuis le 25 mai, date de la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans mort asphyxié par un policier blanc à Minneapolis. A New York, des manifestations pacifiques ont eu lieues en journée samedi et dimanche, avant de laisser place à des émeutes et des pillages la nuit.

Une douzaine de magasins de luxe ont notamment été touchés à SoHo dans la nuit de samedi à dimanche, dont notamment deux français : Louis Vuitton (116 Greene St) et Chanel (139 Spring St). Le Fournil, boulangerie française d’East Village (115 2nd Ave), qui a ouvert il y a quelques mois, a également été “abîmé” samedi soir comme l’a expliqué son propriétaire Jean-François Hébert sur Instagram dimanche. “Je remercie nos voisins pour avoir monté la garde et tenté de protéger la boulangerie”, a-t-il précisé avant d’ajouter que Le Fournil allait rouvrir partiellement lundi.

Inquiet que les pillages continuent cette semaine, Eddy Le Garrec va quant à lui fermer sa cave à vin et la barricader. “Le maire et la police ne font rien. Il faut envoyer l’armée avant de voir les gangs débarquer”. Plus de 250 personnes ont été arrêtées dimanche soir par la police new-yorkaise. Une multitude de vidéo sur les réseaux sociaux montrent l’intervention de la police pendant les pillages :

Lundi matin, le maire Bill de Blasio a par ailleurs annoncé la mise en place d’un couvre-feu de 11h du soir à 5h du matin et le déploiement de 4.000 policiers supplémentaires.

Où camper autour de Los Angeles en toute légalité

Après deux mois de confinement, les envies de grand air sont de plus en plus pressantes. Même si quelques parcs, randonnées et plages sont de nouveau accessibles à Los Angeles, cela ne suffit pas toujours. Les hôtels restent fermés et les mesures de “javélisation” des Airbnbs ne rassurent pas vraiment. La meilleure solution qui s’offre reste le camping, d’autant que nombre de “campgrounds” ont rouvert leurs portes depuis le week-end de Memorial Day.

Très peu fréquenté, le désert des Mojaves se trouve entre Los Angeles et Las Vegas (à 3h30 de la cité des anges plus exactement). Et pourtant, il vaut le détour avec ses paysages divers et sa quiétude. Comme les “campements” officiels restent fermés, on vous conseillera de poser vos affaires dans l’une des zones dédiées au camping sauvage. Et elles sont nombreuses : vous pouvez établir votre campement sur les petits chemins parsemés de Joshua trees de la Morning Star Mine Road (il suffit de s’enfoncer), entre l’A15 et Cima ; ou encore sur les chemins de terre perpendiculaires à la Kelbaker road (direction Kelso, en venant de l’autoroute 40, SUV recommandé). Qui dit camping sauvage, dit confort minimum. Il faudra penser à amener les galons d’eau, la douche portative et ne pas avoir peur de faire ses besoins dans la nature. La nuit à la belle étoile passée, vous pourrez profiter des nombreux trésors dont dispose ce parc : les Kelso dunes sur lesquelles on peut se hasarder à grimper (1h15 de montée pour atteindre le sommet) ou la randonnée Hole-in-the-Wall Rings Trail (2,5 km), toujours accessibles. En revanche, munissez-vous d’une carte car le Visitor Center est toujours fermé.

Plus au sud, le désert de Joshua Tree a rouvert ses portes, pour le plus grand plaisir des Angelinos. Jusqu’au 4 septembre, aucune réservation n’est possible, le principe étant “premier arrivé, premier servi” pour le camping. Sur place, nous vous recommandons le Jumbo Rocks, le Hidden Valley ou le campground d’Indian Cove (30 dollars la nuitée par site, en plus des fees pour l’entrée du parc), dans lesquels vous vous retrouverez encerclés par les formations rocheuses lunaires. Vous pourrez disposer sur place d’un coin pour le feu, de tables de pique-nique et de toilettes. Outre les offres de randonnées variées, avec une petite préférence pour le Ryan Mountain Trail et le Los Palms Oasis, le site reste l’un des plus magiques pour observer les étoiles en Californie. Seul bémol : les températures grimpent drastiquement en été, faites attention.

Pour ceux qui préfèrent l’air frais, on optera pour la forêt. A l’est de L.A., celle de San Bernardino, qui comprend notamment le Big Bear Lake, a ouvert certains terrains de camping – emplacements à réserver en ligne, les douches restent fermées. Nous vous recommanderons alors d’établir le camp à Dogwood Family Campground ($37 à $70) pour observer la floraison printanière, non loin du majestueux Lake Arrowhead. Chaque spot (il y en a 93) offre suffisamment d’intimité. Non loin de là, à Angelus Oaks, se trouve le North Shore Family (28 emplacements, de $25 à $56 la nuit), niché au coeur d’une forêt de chênes et de conifères. Celui de Barton Flats ($33 à $70) offre un accès au lac Arrowhead et à la rivière, ainsi qu’à des sentiers de randonnée. Sans réservation mais “first come, first serve”, le South Fork family Campground offre 24 sites à la fraîche. Ils disposent tous d’un accès à l’eau potable, d’un coin feu et de tables de pique-nique.

En revanche, les terrains de camping de la Los Padres National Forest (Ojai et Santa Barbara) restent fermés. Ceux gérés par des entreprises privées pourront rouvrir au 1er juin. Quant à la Sequoia National Forest, au coeur des montagnes, les campgrounds vont ouvrir leurs portes au compte-goutte à partir du 7 juin.

Cinq destinations “day trip” autour de Washington pour l’été

Alors que les restrictions liées au Covid-19 sont toujours actives à Washington DC, l’Etat du Maryland a quant à lui annoncé la réouverture progressive des espaces publics. French Morning a trouvé cinq destinations pour s’évader à moins de trois heures de la capitale américaine, tout en respectant les règles de distanciation.

Ocean City, la ville balnéaire à l’américaine

Ocean City est une destination parfaite pour une journée à la plage. Crédits : MD.

Ocean City est la destination parfaite pour ceux qui souhaitent profiter des avantages de l’été : une plage qui s’étend sur 16 kilomètres, des dizaines de glaciers, un parc d’attraction et le soleil. Il faut se lever tôt pour pouvoir arriver en fin de matinée, car la plage est vite bondée. La nuit, l’authentique fête foraine anime la ville. Ocean City est également réputée pour la qualité de sa pêche. On y mange beaucoup de crabes, mais également des langoustines et du poisson… Les restaurants sont ouverts, mais uniquement pour des commandes à emporter. Parmi les plus célèbres, Blu Crab house est l’un des restaurants de fruits de mer les plus fréquentés. Si vous êtes à la recherche d’une plage plus sauvage, rendez-vous à Assateague Island pour y découvrir les chevaux sauvages qui vivent librement sur cette île protégée. Plus d’informations sur les restrictions liées au Covid-19 ici.

Shenandoah National Park, le parc pour s’évader

Shenandoah National Park propose de nombreuses randonnées à la journée. Crédits : MD.

Bonne nouvelle, le parc national de Shenandoah a partiellement ouvert ses sentiers de randonnées depuis le 23 mai. Avec plus d’une centaine de circuits pédestres, Shenandoah National Park permet de s’évader et de respirer l’air frais des Blue Ridge Mountains, le temps d’une journée. À seulement deux heures de la capitale américaine, le parc national possède des vues magnifiques et la célèbre Skyline Drive. L’été, de nombreux randonneurs arpentent le Appalachian Trail depuis la Georgie. Il est aussi possible de profiter d’une journée au calme dans les montagnes, avant de reprendre tranquillement la route. Plus d’informations sur les restrictions liées au Covid-19 ici.

Harpers Ferry, l’attraction classique de l’été 

Faire du tubing sur la rivière Potomac est une activité phare de l’été. Crédits : Adam Fagen / Flickr

Situé en Virginie-Occidentale à la frontière entre le Maryland et la Virginie, Harpers Ferry est pris d’assaut par les familles pendant l’été, pour ses nombreuses attractions aquatiques sur la Potomac River et Shenandoah River. L’une des traditions est de faire du “tubing” sur la rivière, avec une bouée. D’autres optent pour du rafting, du kayak, ou encore du canoë. Il existe plusieurs compagnies qui proposent des offres à la journée. Les prix varient en fonction des offres estivales, mais compter environ 20 dollars pour deux heures et 40 dollars pour quatre heures sur la rivière. Plus d’informations ici.

Baltimore, le port maritime du Maryland 

Le port de Baltimore. Crédits : Kymagirl/Flickr.

Baltimore est l’une des plus villes principales du Maryland, située à seulement une heure de la capitale américaine. La ville est assez grande, mais peut se visiter tranquillement en une journée. Pour le moment, la plupart des musées sont fermés et prévoient leur réouverture en juin.

Faire du camping dans les Catoctin Mountain

Quoi de mieux que de mieux que de se perdre dans les montagnes pour échapper à la foule ? Situées à environ deux heures de la capitale, Catoctin Mountain Park est connu pour ses nombreux campings et ses randonnées. Parmi les plus populaires, Cunningham Fall camping permet de s’évader le temps d’un weekend.

Racisme aux Etats-Unis : francophones et noirs aux Etats-Unis, ils témoignent

La mort de George Floyd à Minneapolis et les manifestations qui ont suivi partout dans le pays ont relancé le débat jamais éteint sur le racisme systémique dont sont victimes les Noirs américains.

Pour ce nouvel épisode de La Bande FM, jeudi 4 juin à 12:30pm ET (9:30 am PT), nous vous donnerons la parole comme d’ordinaire et échangerons avec nos 3 invités :

Claude Grunitzky, fondateur du groupe de média Trace, né au Togo et élevé en partie en France. Il vit aux Etats-Unis depuis 22 ans.

Célia Faussart, chanteuse, co-fondatrice du duo Les Nubians, premier groupe français nominé aux Grammy Awards. Elle a vécu 15 aux Etats-Unis jusqu’en octobre dernier.

Pascal Archimède, auteur, chroniqueur pour Nofi.media. Il vit à Miami depuis deux ans et a publié « Histoire de l’Amérique noire, des plantation à la culture rap ».

Avec eux et avec vous, nous parlerons du racisme aux Etats-Unis, de l’expérience des Noirs immigrés face à celle des Afro-Américains nés aux Etats-Unis. Pour témoigner, envoyez-nous un email ([email protected]) ou connectez-vous en direct sur Zoom. Inscriptions ici.

New York va-t-il se mettre aux terrasses à la parisienne ?

Si à Paris les terrasses de cafés et de restaurants vont pouvoir accueillir à nouveau des clients à partir du mardi 2 juin, la réalité est tout autre à New York. La ville pourrait commencer à rouvrir très partiellement lundi 8 juin, ce qui signifie que les bars et restaurants n’ouvriraient pas avant, au plus tôt, début à mi-juillet. Face à cette contrainte, le conseil municipal pousse pour trouver des solutions rapides en s’inspirant du modèle parisien.

« La restauration souffre autant que n’importe quel autre business à New York. On a besoin d’une solution urgente de relance », estime Manuel Reynoso, élu dans la circonscription de Brooklyn. Accompagné par le porte-parole du conseil municipal Corey Johnson, les deux hommes ont introduit un projet de loi mardi 28 mai pour l’ouverture des restaurants sur l’extérieur. « Notre espoir c’est que les trottoirs, certaines rues, places publiques et parkings puissent être investis par des tables de restaurant cet été », explique Corey Johnson.

Le texte est soutenu par le NYC Hospitality Alliance, qui représente plusieurs milliers de restaurateurs à New York. « Nous voulons pousser le maire [Bill de Blasio, ndlr] à établir un cadre pour identifier les endroits appropriés où les restaurants pourraient vendre des aliments et des boissons à l’extérieur », explique son président Andrew Rigie. « Ça demande à ce que nous travaillions avec le Département des Transports concernant la régulation du trafic routier, et avec le Département de la Santé pour le respect des mesures d’hygiène et de distanciation sociale. »

Cette proposition de loi pourrait changer radicalement le paysage new-yorkais cet été, comme l’explique Manuel Reynoso. « On veut des terrasses ouvertes partout, devant les grandes chaînes de restaurants de Midtown, mais aussi pour les petits cafés du Bronx, de Staten Island ou de Bushwick. » D’autres villes américaines s’inspirent déjà de l’exemple parisien, comme Cincinnati dans l’Ohio, ou San Francisco, dont le maire autorise depuis mardi 26 mai les bars et restaurants à s’étaler sur les trottoirs, dans certaines rues et sur certains parkings.

A New York, Bill de Blasio a admis mardi 26 mai en conférence de presse que « l’extérieur allait jouer un grand rôle dans la réouverture des restaurants ». Mais cette annonce arrive très tard selon Corey Johnson, qui estime que le maire tarde à s’emparer du sujet. « On doit parfois le pousser à avoir des idées créatives et on manque globalement d’une vision sur ce que va devenir New York dans les prochaines semaines. » Le porte-parole du Conseil municipal ajoute que son texte sera voté d’ici à la mi-juin.

Les New Yorkais vont-ils pour autant se ruer en terrasse cet été ? Oui, si l’on en croit le nombre des gens qui sirotent déjà des cocktails sur les trottoirs devant les bars de Manhattan. Non pour Frédérick Lesort, qui était le directeur des opérations de la chaîne de restaurants italiens Cipriani jusqu’en avril dernier. « En France, les cafés-terrasses font partie de notre culture. Ici, beaucoup moins. Est-ce que les New-Yorkais seront assez en confiance pour venir malgré le virus ? Je ne suis pas sûr, d’autant qu’on ne pourra pas compter sur les touristes. » Pour l’entrepreneur français, qui a eu plusieurs restaurants à Manhattan, le coronavirus a été le révélateur des failles du métier. « Il ne suffit pas d’ouvrir des terrasses car le problème est structurel. Il réside dans le prix délirant des loyers, des assurances, dans l’augmentation du SMIC horaire du personnel. Toutes ces charges rendent impossible d’exercer à New York. »

La fatigue du confinement : 5 conseils pour retrouver la forme

0

Libérés, déconfinés mais épuisés ! La vie en autarcie a mis nos batteries à plat. Impossible de décoller de notre oreiller pour mettre le nez dehors alors que nous avons tous des fourmis dans les jambes à force d’être restés cloîtrés entre quatre murs pendant deux mois. Depuis notre délivrance, certains traînent les pieds pour sortir de leur cage dorée, alors que d’autres bâillent aux corneilles sous leur masque en se rendant au travail, et regrettent d’avoir abandonné leur couette pour huit heures de stress. Physiquement, nos artères ont vieilli de vingt ans et nos muscles sont comparables à de la guimauve. Mais pas de panique, car ce constat n’a rien de plus normal selon le corps médical. Voici cinq conseils pour reprendre des forces et afficher une forme olympique d’ici à l’été.

Reprendre une activité physique

« Pour être bien dans sa tête, il faut être bien dans sa peau. Le corps doit d’abord reprendre vie. C’est pourquoi je recommande toute une série d’exercices de remise en forme que l’on peut faire chez soi », explique Thierry Boulier, entraîneur sportif. Ce dernier préconise de monter et de descendre son escalier (si l’on en a un) plusieurs fois de suite pendant dix minutes par jour, à différents moments de la journée pour éviter des jambes lourdes. Il conseille aussi des pompes pour travailler ainsi les triceps. Pour cela, ne pas hésiter à transformer son salon en salle de sport et tirer ainsi partie de l’espace pour travailler ses muscles, s’échauffer et pratiquer une série d’abdos-fessiers. Pour éviter de baisser la garde et de relâcher toutes ces tensions accumulées, il suggère aussi d’instaurer aussi des rituels relaxants en fin de journée comme le yoga, des automassages ou un bain chaud. La professeure Lili Barbery-Coulon propose d’écouter le mantra Ra Ma Da Sa de Soneiro Collective, et de pratiquer un yoga nidra, autrement dit un bain sonore hypnotique pour se relaxer, booster sa dopamine et sa créativité.

Retrouver de bonnes habitudes alimentaires

« Il faut également retrouver un équilibre alimentaire adapté à notre rythme quotidien. Si le confinement nous a poussé au grignotage pour combler ce manque de liberté, il est nécessaire de réduire cet apport calorique et perdre quelques kilos pour être plus efficace », observe Astrid Heratchian, naturopathe. La cuisine à la vapeur, en papillote, à l’étuvée est à privilégier. En cette période printanière, elle recommande les fruits secs et les petits légumes, tout en indiquant qu’il faut réduire le plus possible les féculents à midi. En cas d’envies et de petits creux liés au stress, elle suggère de faire quelques respirations ventrales ou de se brosser les dents. Les fruits rouges sont particulièrement intéressants pour le système veineux, et les aliments riches en fibres – comme les haricots ou le riz complet – donnent une sensation de satiété qui se fait sentir plus vite, selon cette experte. Les crudités sont bien sûr à l’honneur dans ce menu, sans oublier les grillades. L’asperge, le chou-fleur, la carotte ou encore le fenouil vous permettront de retrouver un transit intestinal normal, si toutefois les repas sont pris lentement et à heure fixe.

Recaler l’horloge biologique

Le manque de motivation, d’énergie et les troubles du sommeil mettent le corps et le mental à rude épreuve. En conséquence, une grosse fatigue nous a envahi et dormir plus n’est pas forcément une bonne solution. Selon le docteur Antoine Mesnard-Duvroux, neuropsychologue au MD Anderson Hospital à Houston, il faut prévoir le déroulement de sa journée : les temps d’activités répartis entre le travail, les loisirs, les taches ménagères ou le rangement. « L’horloge biologique a besoin de se recaler sur une normalité. Pour cela, il faut se lever à heure fixe et adopter une routine matinale ; et le soir, garder un rythme avec une lecture, un film, sans empiéter sur la nuit de sommeil », explique ce dernier. Il faut s’accorder aussi une pause détente en musique ou avec ses enfants, bricoler ou jardiner pour relâcher le cerveau et retrouver un épanouissement dans son activité. Car le manque d’extérieur est une autre cause indéniable de notre épuisement. « Le soleil, source de vitamine D, et la lumière naturelle corrélée à la sortie de l’hiver sont essentiels pour régler notre corps. Ils ont une incidence sur le sommeil, l’humeur et l’énergie », insiste t-il.

Rétablir une connivence émotionnelle

Même si votre podomètre affiche zéro au compteur au sortir du confinement, ce n’est pas forcément le cas de nos émotions. Le déferlement de peurs énergivores – comme la peur de mourir, la peur de perdre un proche ou tout simplement la peur économique – ont fragilisé notre équilibre. Pour y remédier et reprendre confiance en nous, il faut rétablir une connivence émotionnelle, c’est-à-dire planifier à nouveau des voyages, des évènements dans le futur, avoir des projets personnels mais aussi professionnels. Selon ce médecin, il faut retrouver un cercle familial et amical et reconstruire des automatismes impératifs pour notre moral. Retrouver des joies simples, des petits bonheurs qui nous permettent de nous resynchroniser avec la réalité. « Se projeter est le meilleur moyen pour se réadapter », souligne Antoine Mesnard-Duvroux.

Prendre soin de soi

Cette léthargie forcée a aussi endommagé notre capital physique, ce qui a le plus souvent participé à nous déprimer. Pour le docteur Alexandra Carrère, dermatologue à l’hôpital Memorial Hermann Hospital à Houston, l’aspect physique est primordial. « A tous les âges, c’est un reflet de nous-mêmes, comme un miroir qui indique notre bien-être. Il ne faut pas avoir peur de le traiter selon nos goûts. Les massages, les traitements de la peau, les soins particuliers, tout ce qui peut améliorer notre apparence doit être entrepris car il est vecteur d’équilibre », explique ce médecin dont le carnet de rendez-vous est plein pour les quatre mois à venir. Coiffeur, maquillage, gommage, masque, pédicure et manucure sont aussi plébiscités pour transfigurer la personne et souvent vécus même comme une thérapie. En fin de compte, le plus important est de s’aimer à nouveau et de sortir de ce cauchemar.

[WEBINAIRE] Le Consul Général à Washington répond à vos questions

Francois Penguilly, Consul Général de France à Washington, est l’invité de ce webinaire de French Morning vendredi 5 juin à 5pm (ET).

Il répondra à vos questions sur la crise du Covid-19: voyages en France, démarches administratives, aides aux Français de l’étranger…

Pour poser vos questions à l’avance, envoyez un email à: [email protected].
Vous pourrez également poser vos questions en direct sur Zoom. Inscriptions ici: https://us02web.zoom.us/…/register/WN_NdGvfXY1SVuEwkuhOFd6vA.

Vous pourrez également suivre l’interview sur Facebook Live:

[REPLAY] Covid: Le Consul Général de San Francisco répond à vos questions

Emmanuel Lebrun-Damiens, Consul général de France à San Francisco était l’invité de French Morning ce jeudi pour répondre à vos questions sur la crise.

Interviewé par Charlotte Attry et Hélène Labriet, il a beaucoup parlé voyages et déplacements, mais aussi démarches administratives, aides et bourses scolaires.

« Le coronavirus a ruiné mon année d’études aux Etats-Unis »

« On n’a même pas reçu le chapeau de remise des diplômes, on n’avait rien à lancer à part une casquette », raconte Ruben Ganansia, parti à New York en août 2019 pour une année de master à Cornell Tech, de l’université Cornell. Si dans l’imaginaire collectif, faire ses études aux Etats-unis passe par le spring break et la cérémonie de graduation et son célèbre lancer de chapeau, des centaines d’étudiants français ont vu, cette année, leurs espoirs partis en fumée avec la pandémie.  

De l’université américaine à la maison

Roxanne Tsiela sur la droite, accompagnée d’amies de Cardozo.

Etudiante en droit à Paris-Sud, Roxanne Tsiela a décroché l’an dernier la bourse Georges Lurcy. En juillet, elle part pour New York à la Cardozo Law School pour étudier notamment le droit de la mode. Tout se passe bien jusqu’en mars dernier, quand la pandémie de COVID-19 explose à New York. Son alternance au sein du cabinet Gottlieb, Rackman & Reisman ainsi que ses cours prennent alors une tout autre tournure. « Quand la présence du virus s’est déclarée à New York, mon maître de stage m’a conseillé de travailler de chez moi, puis mes cours et examens sont passés sur Zoom, et ce jusqu’à fin mai », raconte-t-elle depuis la France qu’elle a regagnée fin mars.

Une situation dans laquelle Océane Felisaz s’est aussi retrouvée. La Française, partie à Seattle en septembre 2019 pour un Master 2 en littérature française et comparée à l’université de Washington, a finalement été contrainte de retourner en France. Alors qu’elle devait partir au Mexique pour sa semaine de spring break, les vols ont été annulés. Originaire de Chamonix, Océane Felisaz en profite alors pour passer ses vacances en France. « Une fois sur le tarmac, les hôtesses nous ont annoncé que Trump mettait en place le “travel ban”. Ça a été les minutes les plus longues de ma vie pour me décider soit à partir et laisser toutes mes affaires, soit rester confinée dans ma chambre de 11 mètres carrés. » Heureusement, son université avait déjà mis en place les cours sur Zoom. Océane Felisaz pourra donc finir son année de master, qui prendra fin le 12 juin. 

Océane Felisaz au Quad de l’Université de Washington, à Seattle.

Ruben Ganansia, quant à lui resté dans la Big Apple, a eu droit au même processus de cours en ligne. Quand l’université Cornell a fermé ses portes début-mars, les cours sont passés totalement en ligne et le système de notation a complètement été remanié. « Il n’y a plus de notes mais un sytème de “pass or fail”, et cela ne récompense pas ceux qui travaillent et réussissent, c’est très démotivant. »

Baptiste Péan rêvait d’aller aux Etats-Unis depuis toujours. Rêve réalisé l’été dernier, lorsqu’il débarque à l’université de Columbia à New York pour un Master of Science in Financial Engineering. Le rêve tourne court. « A ce moment là, nous avions nos examens de milieu de semestre. Nous les avons passés sur Zoom, pensant que ce ne serait que temporaire et qu’à notre retour du spring break, la semaine suivante, tout serait revenu à la normale », explique le jeune Montpelliérain. Finalement, les cours ont continué sur Zoom, et le Français n’a pas regagné les amphithéâtres de Columbia.

Lancer de chapeaux virtuel 

L’été approche et l’épidémie ne s’est pas résolue à laisser les étudiants reprendre le cours de leur année universitaire. La mythique cérémonie de remise des diplômes à l’américaine est annulée et souvent remplacée par une version en ligne.

L’université Cornell est connue pour ses nombreux événements de fin d’année, avec la grande cérémonie des diplômes et le Slope Day, un événement musical organisé au sein de l’université qui célèbre le dernier jours des cours. Drake, Kanye West, Kendrick Lamar ou encore les Pussycat Dolls s’y sont produits. « A la place, l’école a organisé un webinaire durant lequel on nous a adressé une vidéo en guise de cérémonie, présentée par Greg Morrisett, doyen de Cornell Tech, et nos noms n’ont même pas été cités », rapporte Ruben Ganansia. L’étudiant attend impatiemment l’arrivée de son diplôme par la poste. « Je suis déçu évidemment, mais ce n’est la faute de personne. »

Après avoir gardé au placard sa robe de soirée, initialement prévue pour le Barrister’s Ball, événement annuel organisé par de nombreuses facultés de droit, Roxanne Tsiela ne portera pas sa toge et son chapeau pour la tant attendue cérémonie de graduation. « J’imaginais la cérémonie comme dans les films. J’avais regardé celles des années précédentes et me voyais déjà avec la tenue et le final avec le lancer de chapeaux. » Pour Baptiste Péan, une autre chance de revêtir son chapeau se profile peut-être en fin d’année. A Columbia, plusieurs cérémonies de remise des diplômes sont organisées, même si celle de mai est la plus attendue et aurait été très spéciale pour lui. « Toute ma famille avait prévu de faire le déplacement pour assister à l’événement. Mes parents, ma tante, ma grand-mère et ses frères et soeurs et la cousine de ma mère. Tout est tombé à l’eau. » Après être rentré en France fin mars pour se confiner auprès de sa famille, Baptiste Péan compte revenir à New York dès que les frontières auront rouvert. « Mon dernier semestre commence dès septembre et pour le moment, Columbia maintient les cours en réel. » Quant à Océane Felisaz, en échange avec l’université Jean-Moulin-Lyon-III, aucune cérémonie ne lui sera accessible. La Française doit repartir bientôt aux Etats-Unis, où elle débutera début août son doctorat Ph.D. in French Studies à l’Université de l’Illinois, à Urbana-Champaign. « Je suis dans l’attente de mon rendez-vous à l’ambassade, et j’espère que l’ouverture des frontières se fera à temps pour que je puisse poursuivre mes études aux Etats-Unis », conclut-elle. 

 

Mbacké Diagne : sans une révolution bilingue, comment l’Afrique peut-elle vraiment se développer?

Passage par le Sénégal et l’Université Cheick Anta Diop de Dakar pour une discussion sur l’éducation plurilingue avec le professeur Mbacké Diagne, Directeur de recherche au laboratoire Linguistique et Grammaire anglaises et africaines .

La situation des langues au Sénégal est représentative du bain linguistique dans lequel les nations africaines évoluent. La place des langues nationales dans les systèmes scolaires, comme le Wolof et le Pulaar entre autres dans ce cas-ci, est encore inégale vis-à-vis de la place qu’occupent les langues internationales telle que le français, l’anglais ou l’arabe. Cette situation est au cœur des débats actuels tant elle est liée à la réussite scolaire des élèves, aux questions identitaires et au développement économique du pays.

Listen to “Episode 16: Mbacké Diagne : “Sans une révolution bilingue, comment l’Afrique peut-elle vraiment se développer?”” on Spreaker.

La Bande FM : les Français des US ont du cœur et agissent

Pour ce septième épisode de la Bande FM, nous avons parlé à ces Français des US qui, comme tant d’autres, ont agi, organisé, aidé les autres pendant cette crise. Qu’ils aient fabriqué des masques ou organisé une chaîne de solidarité pour faire parvenir des blouses dans les hôpitaux ou nourri ceux qui se retrouvent sans travail et sans ressource…

Retrouvez leurs témoignages sur YouTube :

ou en podcast :

Listen to “LaBandeFMep7” on Spreaker.