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Face au coronavirus, les associations françaises des US sont à l’écoute

Actif pendant les feux qui ont touché la Californie, le réseau Main dans la Main s’emploie désormais à éteindre un autre incendie: la Covid-19. Cette association d’écoute et de solidarité, présente à San Francisco, Salt Lake City, Seattle et Los Angeles, est à pied d’oeuvre pour venir en aide aux Français en détresse.

Aide psychologique, accompagnement des personnes isolées, conseils pour rentrer en France, mise en relation avec le consulat ou d’autres associations: le réseau tourne à plein régime. Trois volontaires l’ont rejoint à San Francisco. “On a toujours besoin de personnes pour faire ce travail d’écoute, explique Sophie Lartilleux-Suberville, l’une des fondatrices de l’association et conseillère consulaire à San Francisco. Nous venons en complément du consulat, qui se concentre sur les démarches administratives. Pour notre part, nous avons les compétences pour accompagner nos interlocuteurs dans leurs démarches émotionnelles“.

Associations d’entraide, Accueils, groupes de solidarité divers: le tissu associatif franco-américain est mis à l’épreuve avec la Covid-19. Ces associations indépendantes, qui travaillent en lien avec les consulats, doivent accompagner soudainement un grand nombre de familles séparées, des personnes angoissées ou en détresse psychologique, ou des seniors qui se retrouvent subitement isolés de leur cercle familial ou de leurs amis. “On a  à faire à des individus qui se retrouvent en situation précaire après une perte d’emploi. À d’autres, nous donnons des tuyaux pour réserver leur billet d’avion. Nous faisons aussi des appels aux personnes âgées. Ces derniers ne connaissent pas Zoom“, explique Sophie Lartilleux-Suberville. Au début de la pandémie, nous avons vu beaucoup de demandes. Cela s’est stabilisé maintenant. Cependant, si cette situation se prolonge, elle va voir un impact sur le bien-être des gens et leur moral.

“Le moral est bon”

À Washington, l’association des anciens combattants Association of French War Veteran of Washington est aussi sur le qui-vive. Son président Alain Leca et d’autres responsables du groupe appellent régulièrement leurs membres pour s’enquérir de leur santé.

L’association en compte 53, dont deux vétérans de la Seconde Guerre Mondiale âgés de 95 et 96 ans. Les autres membres actifs sont pour l’essentiel septuagénaires et octogénaires et figurent donc dans la catégorie des populations à risque. “Le moral est bon, précise Alain Leca. Aucun ne panique. Ils ont l’habitude des difficultés compte-tenu de leur parcours. Ils en ont vu d’autres. On fait ce qu’on sait faire“.

Le Français, vétéran de la Guerre du Golfe, est aux petits soins: il leur envoie régulièrement des messages de soutien et a partagé avec eux les numéros de tous autres membres pour favoriser les échanges. Il travaille aussi à la mise en place d’un Zoom. “J’ai un gros avantage: je suis ingénieur en informatique. Je les forme à comment mettre en place un système de discussion, un e-mail, attacher des documents… Ils s’y mettent !” Son groupe est membre du Comité Tricolore, un regroupement d’associations franco-américaines à Washington dont la mission est de venir en aide aux personnes dans le besoin.

Population non-connectée

Dans la circonscription consulaire de New York (Etats de New York, New Jersey, Connecticut, Bermudes), Yann Coatanlem a identifié près de 1 500 personnes de plus de 75 ans et 3 200 de plus de 65 ans. Ce financier connu dans la communauté française de New York a mis en place un projet pilote pour venir en aide à cette population. Depuis son lancement, avec le soutien de l’Ambassadeur de France aux États-Unis et d’autres personnalités de la communauté, l’ASCV (Association d’aide aux seniors face au coronavirus – téléphone: 888-313-5542 et e-mail: contact.ascv@gmail.com) a été en contact avec 450 seniors joints par téléphone par des volontaires.

En cas de difficultés administratives ou psychologiques, ces derniers les mettent en relation avec d’autres acteurs, comme l’Entraide française, une association de soutien reconnue qui existe depuis 1961, le consulat ou encore le club de seniors L’Âge d’or au sein d’Accueil New York.  

Je voyais beaucoup d’initiatives des pouvoirs publics, du député Roland Lescure et des Sénateurs. Je me suis dit: c’est bien, mais les personnes qui ne regardent pas leur e-mail ou ne sont pas suffisamment connectées n’ont pas accès à ces informations”, explique Yann Coatanlem. Il estime que la moitié des Français de 75-80 ans n’ont pas d’adresse e-mail. “Il y a toute une catégorie de la population française qui n’est pas connue de l’administration. Les seniors, comme ils votent, sont souvent joignables par le consulat, mais parfois leurs coordonnées ne sont pas à jour. À l’avenir, il faudra travailler avec les pouvoir publics pour pouvoir toucher la communauté de manière exhaustive, y compris les non-connectés, car il y aura d’autres crises, médicales ou autres“.

[REPLAY] La Bande FM reçoit Roland Lescure

Pour ce 5ème épisode de la Bande FM, l’équipe de French Morning et Maudits Français a reçu Roland Lescure. Le député des Français des Etats-Unis et du Canada a répondu à vos questions. On a parlé -beaucoup- de voyage en France, de quarantaine, mais aussi des aides mises en place pour les Français de l’étranger, et notamment des bourses scolaires.

Réécoutez sur YouTube:

A retrouver aussi en podcast:
Listen to “La Bande FM” on Spreaker.

Vie de couple en confinement, entre réinvention et reconnexion : retrouvez l’intégralité de notre webinaire en replay

Ce mercredi 13 mai, French Morning invitait Viviane Jacobs, psychologue familiale et de couple pour les expatriés, à vous conseiller sur les différentes manières de vivre le confinement en couple.

Retrouvez ci-dessus l’intégralité du webinaire.

Contactez Viviane Jacobs

Par email : vfdjg5@gmail.com

Par téléphone : +1-914-725-6473

Se reconvertir professionnellement après la crise : retrouvez l’intégralité de notre webinaire en replay

Ce mercredi 13 mai, French Morning invitait deux experts à apporter leur regard sur les grands mouvements que cette crise va provoquer et à donner des outils concrets aux personnes qui souhaitent changer de carrière et transformer cette crise en opportunité.

Retrouvez ci-dessus l’intégralité du webinaire en replay, ou visionnez-le directement sur Facebook ici.

Retrouvez le support de la présentation ici.

Contactez nos experts

Emmanuel Cargill

Fondateur et Managing Directeur – HR Partner US
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Marie Barbezieux Rousselle

Career & Leadership coach, fondatrice de Rainbow Life Coaching.
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Eric Ripert: repas 3 étoiles pour le personnel médical de New York

Comme tous les autres restaurants new-yorkais, le prestigieux Bernardin est fermé depuis deux mois. Mais Eric Ripert, le chef et co-propriétaire, est resté en cuisine.

“Depuis la semaine dernière, nous servons 400 repas à du personnel soignant venu en renfort de la crise sanitaire à New York” explique-t-il. Ils sont infirmiers ou médecins et sont venus d’autres Etats du pays pour prêter main forte à la Big Appel. “Afin d’apporter notre soutien à ce corps médical expatrié, nous leur préparons un repas différent pour chaque soir, qui leur est livré directement à leur hôtel” raconte le chef français.

Le restaurant, et bien d’autres à New York, est supporté dans son initiative par les organisations World Central Kitchen et City Harvest. Eric Ripert connaît bien cette dernière, qui lutte contre la faim à New York. Il en est vice-président. “Chaque année, on fournit à peu près 31 millions de kgs de nourriture dans la ville de New York avec 22 camions” raconte-t-il. World Central Kitchen est implantée plus largement dans le monde et a développé une opération de secours alimentaire pour servir des repas au personnel médical, aux personnes âgées et aux enfants, entre autres. 

Chef Eric Ripert ©Lori Cannava

“Nous continuerons tant qu’il y aura de la demande”

Le restaurant a dû licencier la quasi totalité de son personnel et la cuisine a une allure bien différente. Il ne sont plus que 4 contre 70 auparavant. Tous équipés de masques, de gants et respectant les règles de distanciation, les cuisiniers préparent 400 repas par semaine. Chaque jour, les repas varient et se composent d’une viande ou d’un poisson, d’un légume vert et d’un aliment plus consistant comme la pomme de terre ou la semoule. La semaine dernière, les destinataires ont pu déguster un boeuf bourguignon.

Pour le chef français, déjà très engagé d’ordinaire, l’opération est aussi une manière de passer une période particulièrement difficile pour le monde de la restauration, tout en aidant la communauté. Eric Ripert le sait, une réouverture de son restaurant est encore une perspective lointaine. “Pour le moment nous attendons les recommandations du gouvernement de New York”. En attendant, il va continuer à servir à manger à ceux qui servent les autres. 

Cinés indépendants et drive-in: se faire une toile pendant le confinement

Il faut bien le reconnaître, “Trolls World Tour” visionné sur un portable un samedi soir de confinement, ça rend vraiment nostalgique des vraies sorties ciné pour voir des films étrangers dans des petites salles indépendantes, ou simplement faire l’expérience du grand écran, des autres spectateurs et de l’odeur entêtante du pop corn et du beurre fondu. Pour vous éviter une autre déconvenue culturelle, et économiser les vingt dollars que “Trolls” ne justifiait pas, nous avons cherché comment se faire une toile en période de confinement, pour combler ce vide de culture et de foule qui nous hante depuis deux mois.

Grand écran et spectateurs au drive in

On n’a pas vraiment vécu l’aventure américaine si on n’a jamais mis les pieds au drive in. Dans la Bay Area, on en trouve deux, à Concord et à San Jose. Le concept est simple: on gare sa voiture dans un parking, face à un écran géant, et on écoute les dialogues et la b.o du film grâce à sa radio. Les gestes barrières restent de rigueur, avec une distance minimale de 10 pieds entre les voitures, et l’impossibilité d’acheter des snacks sur place, il faut donc faire le plein avant de venir. Chaque ticket donne droit à deux films par soir ($8 par personne), et les mardis soirs offrent une programmation spéciale familles à tarif spécial ($5.50 pour les adultes, $1.75. pour les enfants de 5 à 11 ans).

Films français et perles indépendantes

Pour les amateurs de films soigneusement sélectionnés et de projections confidentielles, plusieurs cinémas indépendants proposent de visionner leur programmation en ligne. C’est le cas notamment du Roxie Theatre, situé dans la Mission à San Francisco: avec de nombreux documentaires et films à l’affiche, y compris des productions françaises comme “Le daim”, réalisé par Quentin Dupieux et interprété par Jean Dujardin, ou “Chambre 212” de Christophe Honoré, ou encore “Rifif”, un classique de Jules Dassin, le Roxie espère attirer un public de cinéphiles malgré le confinement. La moitié du prix des tickets est reversée directement au cinéma pour l’aider à survivre.

D’autres petits cinémas de quartier comme le Balboa theatre et le Vogue, situés à San Francisco, ou le BAMFPA de Berkeley ont adopté la même approche, offrant plus de dix films et documentaires par semaine à visionner pour un coût modeste (entre 5 et 10 dollars selon le film). Le Alamo Drafthouse, connu pour servir un menu complet accompagné d’une bonne bière pendant ses projections, partage, en outre d’une liste alléchante de films à louer, sa célèbre recette du “buffalo cauliflower“. On s’y croirait presque…

[Webinaire] Successions franco-américaines : comment mieux les appréhender

Nombreux sont les Français qui vivent à l’étranger. Les Etats-Unis sont la septième destination privilégiée par les Français qui souhaitent s’établir en dehors du territoire national. Ces situations transfrontalières soulèvent en droit beaucoup de questions. On dit qu’elles présentent un élément d’extranéité. En cas décès par exemple, il s’agira de déterminer la loi applicable au règlement de la succession.

Les successions de Maurice Jarre en 2009, et plus récemment de Johnny Hallyday en 2017, ont mis en évidence les particularités et les difficultés de ces successions aux prises entre deux systèmes juridiques, entre la France, pays de droit latin, et les Etats-Unis, pays de common law. 

Ces difficultés peuvent naturellement, en grande partie, être levées à condition de les avoir identifiées dans le cadre d’une anticipation successorale ou estate planning. 

Richard ORTOLI interviendra sur les successions sous l’angle américain, qu’elles soient légales (intestate), testamentaires ou par voie de trust. Ce sera également l’occasion d’aborder leur administration avec le probate et l’exécuteur testamentaire, ainsi que leur taxation (estate taxes). 

François BURNEAU s’intéressera aux nouveaux dispositifs règlementaires européens qui impactent les successions franco-américaines et aux règles de droit international.

Nos experts

François Burneau
Notaire

François dirige le département « droit patrimonial de la famille » de GMH NOTAIRES depuis 2012. Il intervient auprès d’une clientèle internationale, principalement aux Etats-Unis.

Titulaire d’un master en gestion de patrimoine, il aborde régulièrement des thèmes de droit international dont très récemment au Consulat de France à New York, à l’Université de Miami (Floride) et à l’Université de Kyoto (Japon). 

Richard Ortoli
Associé fondateur du cabinet d’avocats Ortoli Rosenstadt LLP à New York

Richard est associé fondateur du cabinet Ortoli Rosenstadt LLP à New York. Membre des barreaux de Californie et New York, il est avocat spécialisé en successions internationales, droit commercial international, droit immobilier, et fiscalité internationale.

Il est diplômé d’une licence de Lettres modernes de l’université de Leeds (Angleterre) et d’un doctorat en droit (Juris Doctor) de la faculté de droit de l’université de Cornell (Etats-Unis).

Richard vit aux Etats-Unis depuis 47 ans. Il est conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger pour les Etats-Unis depuis 2009 et conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription consulaire de New York depuis 2014. 

Fils d’un père diplomate français, Richard est Français de l’étranger depuis sa naissance en Australie. Il a également vécu en Nouvelle-Zélande, en Angleterre, en Afrique du Sud, en Espagne, au Brésil et en France.

Il est chevalier de l’ordre national du Mérite.

[Inscription ici]

Vous aurez l’occasion de leur poser vos questions en direct.
Vous pouvez également les envoyer à l’avance à : [email protected]

French Boss spécial coronavirus. ” Rebondir “, épisode n° 3

Demain sera un autre jour… Pour le monde entier et peut-être plus encore pour ces entrepreneurs-voyageurs français, dont la société, créée à l’étranger, est le plus souvent encore en phase de croissance. Dans ce numéro 3 de « Rebondir », le podcast spécial coronavirus, nous donnons la parole pour la deuxième fois à quelques-uns des French Boss rencontrés au cours des dix-huit derniers mois, avant la pandémie de Covid 19. Ceux-ci évoquent la manière dont ils espèrent rebondir au terme d’une crise qui a laissé les moins costauds d’entre eux pratiquement exsangues… Ce qui n’est le cas d’aucun de nos invités de la semaine.

Autour du micro de « Rebondir » aujourd’hui : Fabrice Grinda, businessman, investisseur, entrepreneur, qui partage son temps entre New York et les Caraïbes. Emilie Corel fondatrice de l’agence immobilière Keys to London. Et Philippe Cahuzac dont les meubles modernes – Gaia Design – s’arrachent, à Mexico où il est établi, mais aussi sur tout le continent sud-américain. Et chacun d’eux a de bonnes raisons d’espérer.

Listen to “French Boss spécial coronavirus. ” Rebondir, épisode n° 3″ on Spreaker.

Thomas Philippon parle des conséquences du Covid-19 sur l’économie mondiale

Economiste et professeur de finance à la NYU, Thomas Philippon a fait parler de lui des deux côtés de l’Atlantique, à la fin de l’année dernière, avec la sortie de son livre  “The Great Reversal: How America Gave Up on Free Markets”. Il y décrivait la dérive du capitalisme américain où le libéralisme laisse de plus en plus le pas à une série de gigantesque oligopoles.

Depuis, la crise de la COVID-19 n’a fait que renforcer ses convictions. Le très grand nombre de petites et moyennes entreprises victimes de la crise risque d’accélérer encore les tendances oligopolistiques et la domination des méga-entreprises.

Thomas Philippon est l’invité, lundi 18 mai, à 12 pm EST de la série des “Conférences 934”, organisée par le Consulat Général de France à New York. Il sera interrogé par Neil Irwin, journaliste au New York Times.

Les places pour la conférence sont limitées, inscrivez-vous le plus rapidement ici.

[REPLAY] La Consule Générale de New York répond à vos questions

Nous avons reçu des dizaines de questions; vous étiez plus de 4000 à suivre le direct sur Facebook Live… La Consule Générale de France à New York, Anne-Claire Legendre était très attendue et a pu répondre, avec son équipe à de très nombreuses questions. Nous avons parlé voyage en France, quarantaine, demandes de passeport en cours, aides sociales, bourses et bien plus.

Retrouvez le webinaire ici:

Ces familles de Français d’Amérique séparées par les fermetures de frontières

Si le déconfinement a commencé en France, et dans certains Etats américains, les frontières restent largement fermées pour l’heure et jusqu’à nouvel ordre. De nombreuses familles françaises installées aux Etats-Unis se trouvent dès lors séparées. Et trouvent le temps long.

C’est le cas de Marlyne Curtet Planche, qui vit avec son mari et leurs deux enfants à Los Angeles depuis 4 ans. Son mari, producteur de film, était en Espagne pour son travail lorsque Donald Trump a annoncé le “travel ban”. Depuis, il est coincé de l’autre côté de l’Atlantique, dans l’impossibilité de rejoindre sa famille. “C’est frustrant, dit Marlyne Curtet Planche. Nous vivons ici, nous avons acheté une maison, mon mari produit des films ici et participe à l’économie américaine et pourtant nous ne sommes pas considérés”. L’entrée sur le territoire américain est interdite à toute personne ayant séjourné en Europe dans les 14 jours précédents, sauf pour les citoyens américains, titulaires américains et quelques autres exceptions (conjoints ou parents, etc). 

Suspension des procédures de cartes vertes

Outre l’interdiction de voyages, l’administration a d’ailleurs suspendu, depuis le 24 avril, la délivrance de nouvelles cartes vertes. “Alors que le premier décret avait un objectif sanitaire, on remarque que ce second est davantage d’ordre politique” explique Shawn Quinn, avocat inscrit aux barreaux de New York et des Hauts de Seine. Cette décision, combinée à la fermeture des consulats américains à l’étranger, rend de fait impossible l’entrée sur le territoire de nouveaux immigrants. 

Perla Delain et son fils Tom

Installée à Houston depuis quatre ans, Perla Delain était dans l’attente de sa carte verte. Son fils Tom, âgé de 19 ans, devait la rejoindre en avril avec son visa B2 étudiant afin de poursuivre ses études. Mais il n’est désormais plus autorisé à pénétrer sur le territoire. “Ce qui m’inquiète c’est qu’avec mon salaire actuel je ne peux plus aider mon fils dans ses factures et dépenses. Il est seul à Lieusaint, près de Paris, sans travail, sans le droit de toucher le chômage et c’est très dur pour lui”. Après avoir contacté son avocat, ce dernier lui a conseillé de “maintenir la procédure de visa et d’être patiente. Si jamais cela venait à ne pas marcher, vous pourriez tenter une demande par rapprochement familial”. Avec une procédure de carte verte en cours, Perla Delain fera partie des personnes prioritaires, lors de la réouverture des administrations, à voir son dossier traité rapidement.

Tout comme elle, Marlyne Curtet Planche et son mari étaient en cours de procédure depuis un an et demi. Ils possèdent déjà leur I-140 “Immigrant Petition for Alien Worker” et n’attendaient plus que leur rendez-vous à l’ambassade. Depuis près de deux mois, Patrick Curtet est coincé en France dans l’attente de pouvoir rentrer chez lui. Avec son visa O3, elle n’est pas autorisée à travailler aux USA, ainsi seul son mari, en visa O1, est apte à subvenir aux besoins de la famille. Mais de la France, il est très compliqué pour lui de maintenir son activité professionnelle. “C’est pour ça que nous attendions impatiemment notre carte verte, pour que je puisse travailler. Aujourd’hui nous avons l’emprunt de notre maison sur le dos que nous ne pouvons plus payer et nous ne savons plus comment faire” poursuit-elle. Se retrouver dans une situation précaire du jour au lendemain est devenue courant pour de nombreuses familles françaises implantées aux Etats-Unis. “Nous avons de nombreux amis français, ici à Los Angeles, qui se retrouvent dans une situation catastrophique. C’est très dur de ne pas s’avoir si nous devons nous tourner vers la France ou vers les USA. Nous ne sommes considérés ni par l’un et ni par l’autre”

Conserver les liens à distance 

Bérengère Demailly et David Craven

S’armer de patience, cela va être nécessaire à Bérengère Demailly et David Craven. En couple depuis un an et demi, la française et l’américain se retrouvent aujourd’hui séparés par près de 10 000 kms. “Je suis partie en Californie pendant trois ans et j’ai rencontré David. En juin 2019, mon contrat s’est terminé et j’ai dû rentrer en France”. Le couple arrive à se voir pendant plusieurs mois, alternant les allers-retours entre Lille et Ramona. En décembre dernier, David Craven quitte son boulot et son appartement, afin de rejoindre sa compagne chez elle, muni d’un visa visiteur de longue durée. Mais début mars, il doit repartir chez lui pour quelques semaines pensant revenir à la fin du mois, mais entre temps l’épidémie touche les Etats-Unis et le “travel ban” est mis en place. “Son visa lui permet de revenir en France, mais sa famille et ses enfants sont en Californie. Avec ce contexte de pandémie, c’est plus raisonnable qu’il reste auprès d’eux” explique Bérengère Demailly.  

Limiter tous risques d’infection par le Covid-19, c’est également ce que souhaite Patricia Rohard. Il y a quatre ans, la française prend sa retraite et vend sa maison en Gironde afin de s’envoler pour Houston où sa fille fait déjà sa vie. Le 12 mars dernier, elle se rend en France pour rendre visite à son fils resté là-bas. “J’avais l’intention de faire ma demande de double nationalité en février 2021, afin d’entamer une procédure de carte verte pour mon fils qui souhaite nous rejoindre à Houston”. Mais alors qu’elle devait repartir pour les USA le 28 avril, elle préfère rester auprès de son fils et attendre que la situation se calme. La fille de Patricia Rohard, atteinte du virus depuis plusieurs semaines, s’est installée chez sa mère afin de ne pas contaminer sa fille et son mari. “Elle est hôtesse de l’air et malgré les protections dont elle disposait, elle a été contaminée lors de l’un de ses vols. C’est pour ça que je ne veux prendre aucun risque”. Confinée auprès de son fils dans les Deux-Sèvres, elle attend de pouvoir retrouver sa fille. “Je n’aime pas me savoir si loin de ma fille, d’autant plus qu’elle est malade. Avoir ses deux enfants aussi loin c’est très difficile. C’est pour ça que nous espérons que mon fils pourra nous rejoindre très vite”

Pour ces familles, la séparation est d’autant plus brutale qu’elle les ramène à leur condition d’immigré, de déraciné. “Quand nous avons décidé de venir ici, cela a été notre choix. Nous avons galéré et avons tout fait pour que ce soit possible, et tout ça pour que maintenant on nous coupe l’herbe sous le pied” fulmine Marlyne Curtet Planche.

Discussion avec Jacques Attali sur un après coronavirus positif

“Comment envisager un futur post Covid-19 positivement ?” sera le thème d’une discussion entre Jacques Attali, écrivain et économiste français, et Dambisa Moyo, économiste zambienne auteure du best-seller New York Times.

A 77 ans, Philippe Attali fût, pendant dix ans, conseiller du président François Mitterrand. Il est notamment le fondateur de Positive Planet, la première organisation de microcredit dans le monde. Cette conférence sera l’occasion de discuter sa conviction que la pandémie sera le déclencheur de changements majeurs pour l’économie mondiale dans les années à venir.

Organisé par le FIAF, l’échange en ligne est ouvert à tous. Rendez-vous ici pour les inscriptions.