Accueil Blog Page 437

Ces Français qui veulent imposer le rugby aux États-Unis

Le rugby en est là où le soccer était il y a dix ans. C’est le sport collectif avec la plus forte croissance de licenciés aux US”. Thierry Daupin est l’un des premiers français à avoir cru au développement du rugby aux Etats-Unis. Joueur en France avant une carrière dans le management du sport, il redécouvre le rugby à Hawaii en 2009, lors d’un voyage professionnel. “Je pensais faire du surf sur mon temps libre, mais j’ai été surpris de voir qu’il y avait une vraie culture rugby sur l’île, grâce notamment aux communautés fidjiennes et samoanes”.

Six ans plus tard, il déménage à Austin, “dans un État où les clubs et infrastructures de rugby sont également développés”. Il créé fin 2015 sa première équipe, l’Austin Elite Rugby, dans l’espoir d’intégrer le premier championnat professionnel américain, PRO Rugby, qui se lance au même moment. “On n’a pas réussi à entrer dans cette ligue, qui s’est d’ailleurs écroulée après sa première année. Alors on a créé un groupe de travail avec d’autres équipes, et on a lancé notre propre league en 2017, le Major Rugby Championship”, raconte le Français de 39 ans.

Thierry Daupin et l’Austin Elite Rugby remportent ce premier championnat fin 2017, avec plusieurs français sur le terrain dont Timothée Guillemin, ancien joueur au SU Agen. “Les joueurs français ont un vrai QI rugby. ils connaissent le professionnalisme français et le cadre de vie qu’il faut avoir hors du terrain. Ce sont des exemples pour les autres joueurs“, explique l’entrepreneur. En 2018, le Major Rugby Championship se professionnalise et devient la Major League Rugby (MLR). Le championnat passe de quatre à sept équipes.

A New York, c’est l’ancien directeur général du Stade Français, Pierre Arnald, qui décide de miser sur l’ovalie en rachetant le Rugby United fin 2018. “Ce qui m’a convaincu ? Ma rencontre avec Ross Young, le directeur de la fédération américaine. Il a organisé la Coupe du monde de rugby à 7 à San Francisco à l’été 2018. Ça a été une vraie réussite”. Les objectifs à long terme de la ligue américaine ont également rassuré l’entrepreneur français. “Ils ont défini un plan d’action sur les dix prochaines années, avec l’objectif d’être candidats à l’organisation de la Coupe du monde en 2031“.

Le Rugby United a intégré le championnat américain l’année dernière. Cette saison, l’équipe a ajouté un atout de poids avec l’international français et ancien capitaine de l’Equipe de France Mathieu Bastareaud. Un gros coup pour Pierre Arnald. “Mathieu fait partie de ces joueurs exceptionnels, qui ont du charisme, qui ont envie de découvrir des choses. Il vient à 31 ans, en pleine force de l’âge et avec son expérience”. Pour Mathieu Bastareaud, “il y a pire comme ville et comme pays pour jouer au rugby et découvrir autre chose”, confiait-il lors de l’annonce de son recrutement l’an dernier. Le joueur français explique ne pas avoir été surpris par le niveau de la ligue. “Techniquement et au niveau de la vitesse, c’est fluide et ça joue bien. Après c’est sûr qu’il n’y a pas la même qualité que dans le Top14 (championnat français), mais c’est très prometteur pour un début”.

La saison régulière 2020 de MLR a débuté le 8 février avec douze équipes, six à l’Est et six à l’Ouest, et s’achèvera en mai. A l’issue des quatre mois de compétition, les deuxième et troisième de chaque conférence s’affrontent en playoffs, avant de jouer contre le premier en finale de conférence. Le vainqueurs à l’Ouest et à l’Est avancent jusqu’à la grande finale.

D’autres joueurs français ont choisi de vivre leur rêve américain. C’est le cas de Simon Courcoul, 23 ans, qui a posé ses valises à Boston, dans le club des New England Free Jacks. “J’ai effectué ma formation et joué mes premières années en France, notamment à Clermont et Bayonne. J’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour du système français, j’avais besoin de découvrir une autre atmosphère”. Le jeune sportif a découvert la MLR sur Instagram, grâce au compte de Timothée Guillemin, qui évolue aujourd’hui aussi à New England. “Je l’ai contacté à l’été 2018 en lui demandant plus d’informations sur le championnat. Je suis un grand fan de la culture américaine et des sports américains en général, j’ai été vite convaincu”, confie Simon Courcoul. Pour lui comme pour Mathieu Bastareaud, le choix de la MLR n’a pas été dicté par l’argent. Pierre Arnald explique que l’ex-international français a même dû “consentir a de gros efforts financiers pour venir à New York”. Le plafond salarial de la ligue s’élève en effet pour l’instant à 45 000$ par joueur et par saison.

L’ancien président du RC Toulon Mourad Boudjellal a lui aussi décidé d’investir dans le rugby américain. Il s’est associé à Thierry Daupin, qui a vendu le club d’Austin l’année dernière, pour créer le RC Miami. “Le club est créé, on est en train de monter notre équipe. On est en discussion avec la ligue pour intégrer le championnat d’ici 2022 ou 2023”, détaille Thierry Daupin. “C’est un plaisir de pouvoir redonner à ce sport que j’aime, qui m’a fait grandir”, ajoute le Français qui espère lui aussi que les Etats-Unis décrocheront l’organisation de la Coupe du monde en 2031.

Même la ligue nationale de rugby française (LNR) espère participer au développement du rugby aux Etats-Unis. Elle a annoncé dès août 2018 sur son site “un accord de négociation stratégique avec la Major League Rugby”. Concrètement, la LNR veut investir dans la ligue américaine et apporter son expérience pour développer le rugby professionnel aux Etats-Unis et l’image du championnat français à l’étranger. “L’idée est aussi de permettre à certains joueurs français en fin de carrière ou à des jeunes universitaires de tenter l’aventure américaine. Et cette possibilité suscite déjà beaucoup d’intérêt », expliquait au journal La Croix en octobre Alain Tingaud, vice-président de la Ligue nationale de rugby.

Mais un an et demi plus tard, l’accord entre les deux fédérations patauge. Le “commissionner” américain de la MLR Dean Howes a été démis de ses fonctions par les propriétaires des franchises début décembre. “Le premier commissionner a vraiment structuré la ligue. Il nous faut maintenant rendre plus attractif le championnat auprès des sponsors et des partenaires”, lâche Thierry Daupin. La nomination récente de George Killebrew à la tête de la MLR est peut-être le chaînon manquant qui fera passer le championnat dans une nouvelle dimension. Figure reconnue dans le management du sport américain, l’Américain a développé pendant près de 30 ans le marketing et les ventes des Dallas Mavericks en NBA.

Les “Inappropriate Thoughts” de Ghyslain Bertholon exposées à Please Do Not Enter

Le sculpture français Ghyslain Bertholon aime déconcerter son public. Il présentera une partie de ses oeuvres jusqu’au lundi 23 mars, dans l’exposition “Inappropriate Thoughts” à /THE LAB/ (NoMad Los Angeles), la galerie du concept store Please Do Not Enter, fondée par Nicolas Libert et Emmanuel Renoird.

Un étonnant dinosaure à tête de 2 CV , un écureuil bloqué dans un coffre-fort, des popotins de lapin semblant sortir du mur… Pour sa première exposition sur le territoire américain, il dénonce les ravages de la violence et de la domination, entre humains et envers la nature. Pour cela, il use de la rhétorique animale.

Vivant près du Parc Naturel Régional du Pilat, cet artiste-plasticien joue sur le signifiant et le signifié, entre ce que vous voyez et ce que vous imaginez ou même interprétez, livrant une définition d’une contrefaçon poétique.

Français agressé à Harlem: le soutien “donne une force incroyable”

Je suis extrêmement soulagé que la police l’ait retrouvé si vite, surtout que nous ignorons ses motivations“, déclare Gabriel Bascou.

Ce Français de 27 ans parle de l’homme qui est suspecté de l’avoir agressé, vendredi 14 février, alors qu’il se trouvait sur Adam Clayton Powell Blvd Jr. (Harlem) avec sa petite amie Manon. Le suspect, un homme de 28 ans qui a déjà été arrêté pour des agressions similaires, est accusé de lui avoir porté un coup de poignard au cou sans raison apparente. “J’ai d’abord pensé que c’était un coup de poing avant de sentir une grande quantité de sang chaud couler à l’intérieur de mon manteau. L’homme nous a fixés tour à tour dans les yeux et il est parti en courant”, explique le Français.

Ce dernier s’est confié à French Morning par e-mail. Et pour cause, si ses jours ne sont pas en danger, il est toujours hospitalisé à Harlem Hospital avec une trachéotomie, une ouverture de la trachée qui permet de faciliter la respiration. “J’ai perdu la sensibilité superficielle d’une partie de mon visage”, raconte celui qui se dit “pas mal amoché physiquement“. “Je suis également épuisé car nous rencontrons une grande quantité de spécialistes et de personnes qui contribuent à notre prise en charge tout au long de la journée. Toutes ces personnes sont très humaines et très compatissantes avec nous“, précise-t-il. Toujours “relié à un moniteur“, il n’a pas encore pu quitter sa chambre en réanimation.

Gabriel Bascou, un photographe originaire de Montpellier, ne connaissait pas New York. Il est venu voir sa petite amie qui y travaille depuis un mois. “J’ai toujours rêvé d’y venir et j’ai attendu la Saint-Valentin pour lui faire la surprise, explique-t-il. Cette attaque a eu lieu lors de mes 100 premiers mètres à New York. Je n’ai donc rien vu de cette magnifique ville.” 

Une vidéo le montrant agenouillé dans la rue, pris en charge par les secours new-yorkais avec le cou ensanglanté, a été diffusée sur le site du New York Post et dans d’autres médias locaux. “Ces vidéos sont aujourd’hui un élément important dans l’enquête. Je suis content qu’elles aient été tournées“.

Après l’agression, le Français a reçu de nombreux messages de soutien sur les réseaux sociaux – il a posté des messages sur Instagram et Facebook pour raconter l’attaque et partager son état de santé. Ses proches l’ont rejoint à l’hôpital et ses amis en France ont lancé une cagnotte afin de l’aider à prendre en charge les frais d’hospitalisation. “Cette cagnotte est à l’initiative de mes amis se sentant impuissants et souhaitant nous soutenir depuis là où ils sont. Nous en saurons plus sur la prise en charge le temps que les différents acteurs s’accordent (assurance privée, Ville de New York etc…) mais l’heure est plutôt à l’inquiétude sur mon état de santé”, explique Gabriel Bascou.

Il ne sait pas encore quand il quittera l’hôpital pour rentrer en France. “Nous avons reçu et continuons de recevoir une quantité astronomique de messages d’amour et de soutien, dit-il. Cela nous donne une force incroyable“.

RARE: Maison à louer à Carroll Gardens

0

Vivre à Carroll Gardens, c’est comme vivre dans un village plein de charme à quelques minutes de Manhattan.

Située dans l’une des rues les plus prisées de Carroll Gardens, cette brownstone à 4 étages avec 6 chambres et 2.5 salles de bain, frontyard et backyard, est idéale pour une famille. Elle est située dans la zone de la très réputée PS58, école publique proposant un programme bilingue français-anglais, et de la International School of Brooklyn, école privée proposant également des programmes français-anglais et français-espagnol.

Le salon orienté sud est baigné de lumière pendant la journée : vous apprécierez de faire un feu de bois dans sa cheminée à n’importe quel moment de l’année. La maison, très lumineuse, possède le charme d’une brownstone de caractère tout en étant aménagée et équipée de manière moderne avec notamment la climatisation centrale.

Avec ses 6 chambres (vous avez bien lu, 6!), vous ne manquerez plus jamais de place : les deux grandes chambres situées au 3ème étage sont idéales pour les parents et les  invités. Au 4ème, pas moins de 4 chambres supplémentaires attendent les enfants, pour y dormir ou y jouer.

Enfin, vous aurez assez d’espace pour inviter tous vos amis et votre famille à découvrir ce quartier hype de Brooklyn. Vous adorerez inviter vos proches autour d’un barbecue dans votre jardin du début du printemps à la fin de l’automne.

Le long de Smith Street et Court Street, découvrez un grand nombre de restaurants et de bars ainsi que des magasins branchés. Côté transport, l’arrêt de métro Carroll Street est à quelques minutes de la maison, avec accès aux lignes F et G.

A proximité de la maison également : les Brooklyn Piers fraîchement rénovés et leurs parcs au bord de l’eau où vous pourrez vous balader tout en profitant d’une vue imprenable sur la Statue de la Liberté, Governors Island et downtown Manhattan. Une petite balade à vélo vers le sud le long de Van Brunt et vous découvrirez le quartier en vogue de Red Hook.

Intéressé·e ? Appelez de Tilly Real Estate rapidement, une maison comme celle-ci ne reste pas longtemps sur le marché.

CONTACTEZ DE TILLY REAL ESTATE
+1 347 378 8397
[email protected]
Retrouvez ce listing sur le site web de l’agence

Nos adresses pour découvrir le Little Saigon de San José

C’est à San José, à 80km au sud de San Francisco, que réside la plus grande communauté au monde de Việt Kiều, les Vietnamiens de l’étranger. 108 000 au recensement de 2010, on estime qu’ils seraient à présent 180 000. Et leur histoire est étroitement liée à l’essor de la Silicon Valley.

Pourtant, localiser précisément le coeur du quartier vietnamien est une gageure… Même pour les locaux ! Les lieux emblématiques des Vietnamiens sont dispersés sur une poignée d’enclaves éloignées les unes des autres. Et contrairement au Chinatown de San Francisco, Little Saigon n’est pas une destination touristique. Pas de boutiques à souvenirs ici, ni d’édifices folkloriques. Pas même de grande porte à l’architecture traditionnelle signalant l’entrée d’un village dans la ville.

Boat-people
1975. L’armée communiste marche sur Saïgon. Cette année-là et les suivantes, des centaines de milliers de Vietnamiens fuient leur pays. Nombre de ces réfugiés prennent la mer amassés par dizaines sur des embarcations de fortune. Le Viet Museum, situé au History Park de San José, retrace le périple de ces boat-people, de la guerre jusqu’à l’exode massif, et explore leur vie et celle de leurs descendants aujourd’hui.

Galerie de photos au Viet Museum
Barques de boat-people au Viet Museum

Début des années 80. L’ère des smartphones est encore loin mais la Silicon Valley est déjà la capitale mondiale de l’informatique. Celle du silicium d’où elle tire son nom, le matériau indispensable à la fabrication des circuits intégrés. Apple, Atari, IBM… Les entreprises de la région embauchent à tour de bras. Elles désirent notamment faire monter en puissance leurs chaînes de montage de composants électroniques. 

Des milliers de travailleurs vietnamiens répondent à l’offre. Puis certains de leurs compatriotes ouvrent épiceries et restaurants où la communauté pourra retrouver les saveurs de leur pays natal. Attirés par les loyers dérisoires, ces derniers s’installent dans le centre-ville de San José et ressuscitent des quartiers entiers laissés à l’abandon. Ils étendent ensuite leur présence sur l’Est de la ville, lui aussi passé en désuétude. En 2005 cependant, les autorités déplacent la majeure partie des commerces vietnamiens hors du centre-ville pour construire un nouvel hôtel de ville.

Lion Plaza et les malls
Envie d’acheter un pot de Mắm Tôm (pâte de crevettes fermentée), de déguster un Bò 7 món (sélection de 7 plats à base de boeuf) ou de se faire tailler sur mesure un Áo dài (tunique traditionnelle) ? C’est à l’Est de San José qu’il faut donc se rendre.

Magasin de tenues traditionnelles au Lion Plaza
Plats enveloppés et à emporter sur Tully Road

Au croisement de Tully Road et de King Road se trouve Lion Plaza, la partie la plus ancienne – et la plus authentique selon certains habitants – de Little Saigon. Dans une cour à deux pas du Lion SuperMarket, la scène semble tirée d’un marché à ciel ouvert de Hô-Chi-Minh-Ville. Semaine comme weekend, les hommes (âgés) du quartier enchaînent conversations, cigarettes et parties d’échecs traditionnels, ou Cờ tướng. Puis ils satisfont leurs petits creux aux gargotes du coin, très populaires aussi auprès des visiteurs venant de toute la région et au-delà. 

Partie d’échecs vietnamiens

Si Lion Plaza correspond à l’image d’Epinal, le Grand Century Mall et Vietnamtown sur Story Road sont des complexes de commerces à l’allure plus américaine tu meurs. L’ambiance un peu kitsch n’est pas dénuée de charme cela dit. Dans ces galeries, la sono braille de la musique vietnamienne en boucle. On y trouve aussi bien des restaurants à Phở (soupe typique) que des bars à jus de canne à sucre et des officines à herbes médicinales.

Galerie du Grand Century Mall

Pagode

Le temple Đức Viên sur McLaughlin Avenue
Décorations au temple Đức Viên

Il y a prés d’une dizaine de temples bouddhistes vietnamiens installés dans la Silicon Valley. Le plus populaire est celui de Đức Viên, situé à l’angle de Tully Road et de McLaughlin Avenue. Fondé par une nonne au début des années 80, cet oasis de spiritualité dans un quartier bruyant est tenu uniquement par des femmes. Des repas végétariens sont servis tous les dimanches aux visiteurs, moyennant des donations libres. De quoi méditer le ventre plein !

 

Révolution Bilingue, ep.14: Les effets du bilinguisme chez les jeunes enfants

Dans l’épisode 14 de Révolution bilingue Fabrice Jaumont parle des avantages du bilinguisme précoce avec la psycholinguiste Ranka Bijeljac-Babic.
Maître de conférences à l’Université de Poitiers, elle est également membre du Laboratoire de psychologie de la perception de Paris-Descartes où elle mène des recherches sur les effets précoces du bilinguisme chez les nourrissons et, plus largement, sur le bilinguisme chez l’enfant.
Elle est également présidente de l’association “Bilingue et plus” qui défend la diversité des langues dans les familles, à l’école et dans la sphère publique. Elle nous parle également de son dernier livre, « L’enfant bilingue, de la petite enfance à l’école ».

Le podcast Révolution Bilingue est soutenu par la fondation CALEC. Retrouvez-le ci-dessous ou sur iTunes

Listen to “Episode 14 – Les effets du bilinguisme chez les jeunes enfants avec Ranka Bijeljac-Babic” on Spreaker.

Philippe Ungar, archiviste sonore

Quel est le point commun entre un chercheur en immunologie, un photographe de stars ou un snowboarder olympique? Tout ce qui compte vraiment: “leur énergie intérieure, leur créativité” dit Philippe Ungar, Français de New York qui, depuis plus de deux ans, interview “des gens inspirants” et les fait parler de créativité pour son podcast Sounds like portraits, qui fête cette semaine son centième numéro.

La créativité d’un commissaire de police ou celle d’un patron du luxe vous parait discutable? Philippe Ungar n’est pas de cet avis. S’il interview nombre d’écrivains, musiciens et autres artistes, il est convaincu que “la créativité est partout; c’est la même énergie et passion qui se jouent”.

Au départ de ce projet de podcasts, il y a une crise, personnelle ou professionnelle, au choix: “je m’interrogeais sur ma propre créativité, sur ma capacité à faire des entretiens, donc je me suis dit que j’allais en parler avec des gens qui s’étaient posés ces questions”. Car “faire des entretiens” c’était déjà son métier, en tant qu’archiviste sonore. Un métier venu un peu par hasard. Après un début de carrière comme prof de philo en lycée en France, puis formateur de prof, il avait parallèlement travaillé pour la radio suisse francophone. “Et puis un jour le président d’une fondation privée suisse (la collection Jean Planque), m’a contacté pour me proposer de faire des archives sonores pour eux, de récolter la parole de tous ceux qui avaient participé à la collection” (NDLR: le fonds exceptionnel -Cézanne, Monet, Van Gogh, Degas, Bonnard, Picasso, etc- est désormais déposé au musée d’Aix-en-Provence). Cette première commande a été suivie par d’autres et le goût d’interviewer est devenu un métier pour Philippe Ungar, qu’il a appelé “faute de mieux”, archiviste sonore. D’autres grandes fondations ont fait appel à lui, puis des entreprises, des familles, toutes soucieuses de transmettre l’histoire orale.

Transmettre l’histoire, je suis persuadé que c’est le plus vieux métier du monde”, s’amuse-t-il. Lorsqu’il réalise un vieux rêve et s’installe à New York grâce à une rencontre amoureuse, il continue ses enquêtes historiques et ajoute des clients américains. “Une de mes plus belles rencontres, c’est celle de David Rockefeller, pour le compte de la fondation Dubuffet. C’était au 44ème étage du building qui porte son nom; on m’avait donné 20 minutes et je suis resté deux heures. J’avais rencontré beaucoup de gens qu’il connaissait, il était passionné, ça a donné une très belle conversation.”

Semaine après semaine, il cherche ce même type de rencontres pour son podcast. Pour le 100ème, il a choisi Pascale Berner, une Français de New York qui fait le métier de “doula de fin de vie” au Mount Sinaï. “Je l’ai rencontrée par hasard lors d’un dîner chez des amis, je l’ai trouvée très intéressante et l’interview a été formidable. Elle m’a dit ensuite que je lui avais fait dire des choses qu’elle ne savait pas sur elle. ‘C’était comme un accouchement pour moi’ m’a-t-elle dit.” 

Après 100 épisodes, et des milliers de questions posées à ses invités, l’interviewer a répondu à sa question initiale. “Et la réponse est définitivement oui! Grâce à ces podcasts, je me suis rendu compte que les entretiens c’était bien mon truc; j’adore ça. J’ai découvert que je suis à ma place en aidant les autres à se poser des questions qu’ils ne se poseraient pas. Ils apprennent sur eux, j’apprends sur moi; Et j’espère que l’auditeur apprend au passage!”.

La fin des frais d’agence pour les locataires: ce que change la nouvelle loi à New York

(Article partenaire) Le monde de l’immobilier est en ébullition depuis le 4 février. Ce jour-là, l’Etat de New York, interprétant une loi passée en juillet dernier, a décidé qu’il serait désormais interdit de faire payer la totalité des frais d’agence (“broker fees”) au locataire (jusqu’à 15% du loyer annuel) comme c’était le cas jusqu’alors. 

La décision n’est pas bien passée chez bon nombre d’agents immobiliers, dont l’organisation professionnelle (le Real Estate Board of NY) a immédiatement agi en justice. Résultat, l’application de la nouvelle règle est suspendue, jusqu’au 13 mars pour le moment. Mais au-delà, si l’État de New York l’emporte, la règle s’appliquera. Qu’est-ce que cela change pour les locataires? Bonne ou mauvaise nouvelle? Le point avec Renaud de Tilly, fondateur de Detilly Real Estate, et spécialiste de l’accompagnement des Français à New York.

C’est plutôt une bonne nouvelle pour les locataires, résume Renaud de Tilly. Mais à condition de bien comprendre ce que ça signifie : ce n’est pas la totalité des frais de broker qui disparaissent, seulement la partie représentant les frais d’agent du propriétaire”. Jusqu’alors, les frais de l’agent du propriétaire devaient en effet être payés par le locataire (en général 7,5% du loyer annuel, ou 1 mois). “Théoriquement, un locataire qui déciderait de ne pas prendre d’agent n’aura donc plus à payer de frais du tout, note Renaud de Tilly. Mais ce serait suicidaire, surtout pour des gens qui arrivent de France, ne connaissant pas le marché. 

Il faut bien avoir en tête que l’agent du propriétaire ne représente que les intérêts de son client le propriétaire, pas ceux du locataire…”

Attention aux pièges des contrats

Nous voyons trop d’histoires de Français qui pensaient faire des économies en se passant d’un agent les représentant, explique Renaud de Tilly. Ils se rendent toujours compte trop tard que c’était une erreur : très souvent, ils ont quand même payé la totalité des frais d’agence de 15% (à l’agent du propriétaire qui les remercie encore) et, pour être certain de ne pas rater l’appartement de leurs rêves, signent presque aveuglément des contrats de location qui leur sont défavorables. C’est à ce moment qu’ils décident de nous appeler pour que nous les aidions.”

Nombre de clients français notamment ne comprennent pas tout de suite la différence entre les systèmes français et américains: “en France les agents servent à trouver les appartements car l’information n’est pas disponible; ici c’est le contraire: les listings sont ouverts à tous, l’information est disponible, en revanche les agents à New York servent à représenter les intérêts du locataire, à la fois pour présenter la candidature dans un univers concurrentiel et ensuite pour négocier le contrat”.  

L’agent raconte l’histoire récente d’un locataire “qui avait signé un bail qui spécifiait que s’il n’avait pas payé le loyer le 3 du mois et après réception d’une lettre recommandée, pouvait être mis dehors immédiatement, tout en devant le loyer jusqu’à la fin du bail! Et évidemment, il est parti en vacances en août, le virement automatique n’est pas passé, il n’était pas là pour recevoir le recommandé et il s’est trouvé évincé!”.

Des histoires d’horreur du genre, Renaud de Tilly en a vu beaucoup, comme celle encore du propriétaire qui s’était autorisé dans le bail à entrer à toute heure du jour et de la nuit (et le faisait). La nouvelle règle, si elle est confirmée par la justice, aura donc un avantage: celui de s’assurer que les locataires ne payent que pour un agent qui représente leurs intérêts. “Pour les propriétaires, la situation est un peu plus compliquée, reconnaît Renaud de Tilly. Du jour au lendemain, ils se retrouvent avec des frais qu’ils n’avaient pas prévu”. Mais la loi de juillet 2019 avait justement pour but de protéger les locataires dans un système qui était jusqu’alors nettement plus en faveur des propriétaires que ça n’est par exemple le cas en France. C’est la même loi qui a limité à un mois maximum la caution (“deposit”) qui peut être demandée par un propriétaire à un locataire. Et même si, in fine, le montant des broker fees sera répercuté par les propriétaires sur le montant des loyers, “à court terme, les locataires vont en profiter” conclut Renaud de Tilly.

—————-
Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

A Carroll Gardens, “on ne peut pas faire plus français” que French Tart Deli

Imaginez un tout petit local bourré de produits français: Pailles d’or, Aligot, shampoings Le Petit Marseillais, sirops Teisseire et autres Malabars… Voici quelques-uns des innombrables petits trésors nationaux disponibles à French Tart Deli, la nouvelle épicerie du Français Laurent Chavenet.

Cette caverne d’Ali Baba pour les immigrés nostalgiques et les francophiles a ouvert ses portes le 1er février sur Court Street (Carroll Gardens). “On ne peut pas faire plus français“, lance Laurent Chavenet.

Petit-fils d’épiciers, ce dernier est aussi le fondateur du French Tart, la boulangerie-pâtisserie ouverte à Park Slope il y a trois ans. “J’ajoutais de plus en plus de produits d’épicerie là-bas. Quand j’ai vu qu’il y avait une demande, je me suis dit que mon prochain commerce serait une épicerie fine, dit-il. En près de 20 ans à New York, j’ai rencontré beaucoup de fournisseurs de produits français. J’ai réuni toutes mes trouvailles dans un seul endroit“. Son local actuel, occupé avant lui par un restaurant libanais, se libère l’an dernier. Il signe le bail le 24 décembre. “C’était mon cadeau de Noël !

Drapeau français en vitrine, un grand “Bonjour” écrit dans l’entrée, musique française à l’intérieur: French Tart Deli se veut un petit morceau de France à Brooklyn. En plus de la charcuterie, des friandises, moutardes, céréales, limonades, fromages, pâtes et biscuits qui se disputent les étagères, on trouve aussi du pain, des crêpes (“au sarrasin de Bretagne”, précise-t-il), des viennoiseries, des macarons, des sandwiches et des tartes notamment. “Ça marche parce que j’ai tout ici. Si les activités d’épicerie, de boulangerie, pâtisserie, charcuterie et fromagerie étaient séparées, ça serait plus difficile. Quand une activité est lente, une autre prend le relais“, explique-t-il.

Chef au restaurant Montrachet à Manhattan avant de lancer son premier French Tart sur Staten Island en 2001, Laurent Chavenet partage désormais son temps entre ses deux établissements brooklynites et la cuisine qu’il a conservée sur l’île au sud de Manhattan. “Ça fait bosser, admet-il. Au Deli, on voit des parents français expliquer à leur enfant ce qu’est un Malabar ou un Carambar. Les enfants ne comprennent pas toujours, mais on fait plaisir à tout le monde avec ces petites choses“.

Plongez dans un monde parallèle, dans une ancienne chaufferie à Meatpacking

Cette semaine, avec Expérience New York, on vous emmène dans une rue devant laquelle on passe souvent, mais qu’on ne prend jamais. C’est la 15th street, entre la 9ème et la 10ème Avenue dans Meatpacking. On s’y engouffre rarement, car on a plutôt tendance à entrer directement dans le Chelsea Market, qui la longe.

Cette fois, n’entrez pas dans le fameux marché. Ça vous changera. Rendez-vous directement dans une ancienne chaufferie reconvertie en salle de projection d’oeuvres d’art digital.

Bienvenue chez Artechouse.

Un lieu dédié aux expériences digitales en immersion. Rien à voir avec de la réalité virtuelle, qui une fois sur deux donne envie de vomir. Là, on est plus dans l’ambiance cinéma sur tous les murs, un peu comme l’Atelier des lumières pour ceux qui connaissent.

Mais contrairement à l’Atelier qui met souvent en valeur des oeuvres d’art de peintres célèbres, Artechouse a choisi de travailler uniquement avec des artistes du XXIème siècle. Et notamment avec Refik Anadol, un media artist turc hyper doué, qui vit à Los Angeles et fait de la recherche dans le Department of Design Media Art de UCLA.

Sa dernière réalisation, Machine Hallucination pose la question de savoir pourquoi est-ce qu’on enregistre tout dans nos vies ? Pourquoi tant de photos prises de chaque moment vécu ? Pourquoi ces collections d’images et ces partages de tout ce que l’on fait ?

L’expo n’apporte pas de réponses, bien sûr. Mais Anadol nous fait réfléchir en nous immergeant dans un monde crée à partir de millions de photos, qui se mélangent pour créer une mémoire collective étonnante.

Prenez vos billets à l’avance. Il y a des sessions toutes les heures.

Quand vous arrivez, avant de descendre dans la grande pièce, ne ratez pas l’écran sur la droite. Des images de New York se transforment à vue d’oeil et se mélangent gracieusement, comme si on rêvait ces paysages. C’est étonnant.

Ensuite, descendez l’escalier et installez-vous. Par terre, contre un mur, sur un banc. À vous de choisir. Et pensez à changer de place pour varier les points de vue.

Vous serez tenté de prendre plein de photos. Alors, allez-y à fond pendant 10 minutes, mais ensuite, laissez-vous porter. Imprégnez-vous des ces images parfois douces et poétiques, parfois plus graphiques.

Le film dure 30 minutes.

Tiens, vous pouvez le regarder deux fois, d’ailleurs, comme ça, on est sûr que vous vivrez bien l’expérience et que vous ne serez pas en train de prendre des photos toutes les 30 secondes (et ça justifiera un peu les $24 d’entrée).

Vous verrez aussi que le spectacle est dans la salle, avec les silhouettes des spectateurs en mouvement.

Essayez de vous poser vraiment et d’en profiter.

C’est presque méditatif (si vous prenez des boules Quiès;-)

ET APRÈS, ON FAIT QUOI ?

Envie de salé ?

Filez chez Los Mariscos, sur le même trottoir. Un petit coin de soleil qui sent bon la Baja California.

Envie de sucré ?

Foncez à la boulangerie suédoise Fabrique à quelques rues, pour vous enfiler un roll à la Cardamone.

Envie de picoler ?

Le roof top de Catch est toujours sympa pour un p’tit verre.

Maintenant, vous savez quoi faire ce week-end.

La plus grosse soirée française de New York est de retour

“Il m’entraîne”, “Oh Djadja”, “Allez viens, je t’emmène”… Vous étiez plus de 700 au Lot45 en décembre à danser et chanter sur les tubes français jusqu’au bout de la nuit.

Le Bal Français revient pour une nouvelle soirée le samedi 7 mars à partir de 9pm au 3 Dollar Bill, à Williamsburg. “On a visité plus de 20 salles pendant deux mois jusqu’à trouver l’endroit parfait”, explique Valentin Delouis, co-fondateur du Bal Français avec l’auteur de cet article. “Il y a un grand espace bar, un patio fumeur, et surtout un immense dance-floor tout équipé pour un show son et lumière de dingue”.

Le Bal Français reprend les codes des bals de campagne en France en jouant une playlist de classiques comme France Gall, Booba, Johnny Hallyday, Céline Dion, Mylène Farmer ou Patrick Sebastien. Les organisateurs offrent également de nombreux cadeaux pendant la soirée, dont des t-shirts à l’effigie du Bal Français. “Nous voulons réunir la communauté française de New York, et passer un bon moment tous ensemble. Vous êtes les bienvenus, peu importe vôtre âge”, ajoute Valentin Delouis.

Les précédents Bals Français étaient complets plusieurs jours à l’avance. Pour prendre ses places, c’est par ici. 

À Miami, le Lyonnais Fabrice Di Rienzo revisite les classiques de la cuisine française

Ils se lancent dans l’aventure gastronomique aux États-Unis. Fraîchement installés en Floride, le chef français Fabrice Di Rienzo et sa femme Stéphanie viennent d’ouvrir leur restaurant M&V Cafe, qui reprend les initiales des prénoms de leurs enfants Matilda et Valentino, à North Miami.

Diplômé d’une école hôtelière à Grenoble, Fabrice Di Rienzo a depuis son plus jeune âge le goût de la cuisine. Une passion que le Lyonnais doit notamment à sa grand-mère. « Elle était une excellente cuisinière et quand je repense à des souvenirs d’enfance, je me revois à ses côtés en train de lécher la cuillère de la pâte à gâteau », raconte, dans un sourire, le chef français de 42 ans qui a fait ses premières armes aux côtés de grands noms de la gastronomie française comme Pierre Orsi, son maître d’apprentissage, ou encore Paul Bocuse. « Grâce à leur expertise et leurs conseils, je maîtrise aujourd’hui les gestes d’un bon technicien, avoue-t-il. Je suis très minutieux et je fais notamment attention aux assaisonnements et aux techniques de cuisson ».

Après plus de quinze ans passés auprès de grands chefs dans des établissements étoilés, Fabrice Di Rienzo avait choisi de voler de ses propres ailes en ouvrant son premier restaurant dans le Sud de la France. « J’avais besoin de m’émanciper et de me retrouver dans un cadre moins rigoureux et plus familial, explique le chef qui désormais travaille aux côtés de sa femme. Quoiqu’il en soit, même si l’ambiance est plus décontractée, cela ne m’empêche pas d’arborer ma toque et mon tablier ».

Fort de cette expérience, le couple de Français se lance aujourd’hui un nouveau défi en ouvrant un établissement au pays de l’Oncle Sam. Un projet que les deux épicuriens mûrissaient depuis plusieurs années. « J’ai fait mes premiers pas aux États-Unis il y a une vingtaine d’années lors d’un stage dans le restaurant de Daniel Boulud à New York, indique Fabrice Di Rienzo. J’avais ensuite décidé de retourner en France pour continuer à me former car je manquais d’expérience, mais j’avais gardé l’idée d’y revenir dans un coin de la tête et aujourd’hui je me sens prêt ».

À la carte de M&V Cafe, le chef lyonnais propose notamment des quenelles de mahi-mahi ou encore des plats-de-côtes braisés au vin rouge. « Ce sont deux classiques de la cuisine française, les quenelles lyonnaises et le boeuf bourguignon, que je revisite en y apportant une touche américaine et en travaillant des produits locaux », souligne Fabrice Di Rienzo qui confectionne par ailleurs des pâtes fraîches, un clin d’oeil à ses origines italiennes.

« Je souhaite avant tout réussir à donner du plaisir à ma clientèle en leur proposant également des portions généreuses dans l’assiette », ajoute le Français qui semble déjà vivre son rêve américain. « Même s’il faut tout reprendre à zéro, j’ai l’impression qu’aux États-Unis tout est possible et qu’il n’y a pas de limites. C’est pourquoi j’espère faire prospérer mon établissement rapidement et constituer une brigade plus conséquente avec notamment une dizaine de cuisiniers et autant de serveurs ».