Accueil Blog Page 463

Mes enfants sont scolarisés à l'école américaine. Et tout va bien.

Le jour où Sandrine Perrin a vu son fils monter dans le bus jaune pour se rendre à Tomkins High School, un lycée situé dans la banlieue de Houston au Texas, c’était peu après avoir déménagé du New Jersey. Pendant plusieurs années, Baptiste était scolarisé au sein de l’école franco-américaine de Princeton. Comme de nombreuses familles françaises, Sandrine Perrin et son mari ont décidé de tenter l’école américaine et le système public.
Dès les premiers jours de “High school”, le lycéen et ses parents ont adopté le système américain. Intégré, le jeune adolescent s’est même découvert une passion pour le baseball et a rejoint l’équipe de l’école. “Il part à 6h45 le matin et fini les cours à 15h, mais il a 2h30 d’entraînement par jour”, se réjouit Sandrine Perrin.
Les écoles publiques américaines possèdent leurs propres codes 
Équipes de sport, bal de fin d’année, bus jaune… Les clichés sur l’école publique américaine ne se comptent plus. Pourtant, le système éducatif américain possède ses propres codes, parfois difficiles à déchiffrer pour les parents. “On pense à tort que l’on connait les Etats-Unis, mais en réalité c’est très différent et on est perdu quand on arrive. Découvrir un autre système n’est pas une mince affaire”, affirme Yasmine Garreau, qui a inscrit ses enfants dans une école américaine publique en Caroline du Nord pendant plusieurs années. “Un jour, ma fille s’est inscrit pour faire le PSAT (Preparatory Scholastic Assessment Test). Je ne savais pas du tout ce que c’était”, raconte Yasmine Garreau, expatriée en Caroline du Nord avant de déménager à Washington DC.
La maman de quatre enfants a récemment mis en ligne “My bus jaune”. Fruit de longues recherches, ce site internet veut déchiffrer les différences scolaires entre la France et les Etats-Unis. “Je veux faire profiter aux autres familles de l’expérience que j’ai acquise en regroupant toutes les informations sur un seul site”, explique la juriste désormais basée dans la capitale américaine.
“Les enfants sont toujours tirés par le haut et ont toujours un deuxième test pour remonter leur moyenne”, souligne Sandrine Perrin, qui affirme avoir été “épatée” par le niveau de certaines classes. “Ils ont des quiz très régulièrement”, affirme la mère de Baptiste, qui se réjouit de savoir que son fils est préparé aux examens qu’il devra passer dans le futur. Elle apprécie également les relations entre les parents et les professeurs. “Ils sont très abordables et répondent très vite. Je reçois des e-mails de la professeure de mathématiques toutes les semaines. Les parents sont très intégrés au cursus”.
“Les écoles américaines ont complètement intégré la technologie, ajoute Yasmine Garreau. Les lycées américains possèdent tous des écrans de télévision et ils regardent les informations. Il y a même des élèves journalistes qui racontent les informations de la semaine”. Selon elle, les écoles publiques américaines développent un fort sentiment d’appartenance. “Il y a un sentiment de fierté d’appartenir à une école, avec les mascottes, etc… Alors qu’en France, on s’en fiche. Il y a un fort sentiment d’appartenance et de loyauté”, ajoute-t-elle.
Dans son nouveau livre, Super Kids ! (Ed. Les Arènes), la journaliste Véronique Dupont, qui a scolarisé ses deux filles dans une maternelle américaine à New York puis au Lycée international de Los Angeles (LILA), met en avant les bienfaits de l’éducation à l’américaine, souvent caricaturée selon elle. Son espoir: que la France dernière s’inspire des nombreuses bonnes pratiques développées au pays de l’Oncle Sam en la matière. “Aux Etats-Unis, on célèbre l’enfant. L’accueil est plus bienveillant. Le rapport avec les enseignants est beaucoup plus égalitaire et la discipline, douce”, glisse-t-elle. Le livre est parsemé de recommandations à destination des parents et enseignants français, de “les faire rire aussi souvent que possible, pour qu’ils soient concentrés” à l’adoption d’un ton plus positif au sein de la salle de classe – “tutoiement”, “utiliser l’erreur comme un outil d’apprentissage”
“J’ai découvert un bon niveau scolaire et une mentalité complètement différente de celle de la France. Ma seconde fille a commencé la musique et j’ai été étonnée du niveau qu’elle a obtenu en très peu de temps”, ajoute Isabelle Guglielmi, expatriée plusieurs années à San Francisco avant de déménager dans le Kansas avec ses enfants. Classes de musique, clubs politiques, actions humanitaires, groupes de langues… L’école publique au sein de laquelle ses enfants sont scolarisés propose des activités chaque semaine. “Je pense que l’éducation est plus rigoureuse en France, mais l’école américaine est bien meilleure au niveau du développement personnel. Les élèves peuvent s’épanouir en fonction de leurs aspirations”, poursuit-elle. Au sein des high school américaines, les journées de cours sont plus courtes et certains après-midi sont entièrement consacrés à des activités extra-scolaires.
Des différences importantes avec le système français 
Il n’y a pas que pour les enfants que l’expérience scolaire est différente. Les parents aussi ont un choc culturel. “La différence entre les deux systèmes en terme d’implication des parents est énorme. En France, les parents sont absents de l’école. Ils sont les bienvenus quand on leur demande. Aux Etats-Unis, ils sont impliqués dans les levées de fonds pour l’école, participent aux événements de l’école et à toutes sortes d’activités. Ils mettent beaucoup d’énergie et de cœur. Ils se plient en quatre pour l’école alors qu’on a l’impression que les parents commettent une intrusion quand ils y entrent en France”, souligne Véronique Dupont.
Aux Etats-Unis, elle rappelle que les parents sont sollicités pour donner de leur temps à des projets scolaires, même dans le système public. “J’ai mis du temps à m’y mettre, surtout qu’on payait déjà des frais de scolarité. On se demandait pourquoi on devait donner de notre temps en plus de ça. Mais même les parents avec trois enfants et des emplois à plein temps le faisaient. Au final, cela resserre les liens”.
Parfois, les différences de culture entre la France et les Etats-Unis font sourire les parents français. Basé près de Seattle, Laurent Bourscheidt se souvient d’avoir visité une école américaine publique pour y scolariser sa fille. “Sa professeure principale soutenait l’équipe de football des Sounders. Tout son bureau était décoré de maillots de l’équipe”, s’amuse l’architecte. Au Texas, Sandrine Perrin a vu son fils rentrer de l’école avec des sacs de bonbons dans ses poches. “Sa professeure lui donnait des friandises quand il travaillait bien”, s’effare-t-elle.
Expatriée à San Francisco, Aude Phay-Van regrette que l’école publique de ses filles n’organise pas de sorties scolaires. “Je trouve également que les Américains n’étudient pas suffisamment certains programmes, comme l’Histoire. Il y a clairement un manque de culture générale en dehors des Etats-Unis”, affirme la maman qui scolarise ses deux filles dans une école publique.
Malgré les différences, les familles françaises ne regrettent pas leur choix. “Si c’était à refaire, je referais pareil”, conclut Sandrine Perrin qui prépare désormais l’inscription de son fils au sein d’une université américaine.
 

Quand New York s'appelait Angoulême: une histoire "ahurissante"

Pendant des décennies, Marie-France Brière a régné sur le paysage audiovisuel français (PAF). Comme responsable des programmes de variétés des grandes chaînes, elle a lancé des émissions (Fort Boyard, Les Minikeums, le Collaro Show…) et des talents du petit écran (Patrick Sabatier, Thierry Ardisson, Patrick Sebastien, Les Inconnus…) qui ont traversé le temps.
Aujourd’hui, elle jète son dévolu sur un autre inconnu: l’archiviste de la ville d’Angoulême Florent Gaillard. L’historien sert de fil conducteur à son surprenant documentaire “Et si New York s’appelait Angoulême”, qui retrace l’histoire oubliée de la découverte de la Baie de New York par l’explorateur Jean de Verrazane envoyé par François Ier dans les années 1520 pour identifier un accès vers la Chine. En arrivant au large de l’actuelle New York à bord de “La Dauphine”, le marin a baptisé ces terres “Angoulesme” en l’honneur du souverain, comte d’Angoulême. Nous sommes en 1524, bien avant l’arrivée des colons hollandais puis britanniques. Verrazane n’ayant pas planté de drapeau ou installé de colonie sur place, le nom n’est pas resté, subsistant uniquement sur des cartes de l’époque et dans d’autres documents rares.
Le documentaire sera montré pour la première fois aux Etats-Unis le 12 novembre dans le cadre du nouveau festival French Cinema Week, la version new-yorkaise du Festival du Film francophone d’Angoulême, co-fondé en 2008 par Marie-France Brière et Dominique Besnehard. La première édition de ce nouveau-rendez-vous, monté par les cinéphiles Laurence Teinturier et Marie-José Hunter, durera jusqu’au 14 novembre en présence de Charlotte Gainsbourg et d’Yvan Attal notamment.
“Et si New York s’appelait Angoulême” suit Florent Gaillard dans son “enquête” entre la ville charentaise et New York, sur les traces de ce qu’il reste d’Angoulême dans la Grosse Pomme. “Je suis très fière de faire connaitre cette belle histoire, raconte Marie-France Brière, qui viendra présenter le documentaire avec Florent Gaillard. On ne s’attend pas à ce que New York et Angoulême, 40 000 habitants, soient mises sur le même plan“.
Marie-France Brière a entendu parler de cette histoire “ahurissante” à la bibliothèque parisienne Saint-Geneviève quand elle a découvert la thèse de 1950 de l’historien Jacques Habert, ancien sénateur des Français de l’étranger, sur le passé angoumois de New York. Il y a quatre ans, elle se lance dans des recherches. “Il n’y avait pas grand chose à Angoulême. Ce qui m’a surprise car la ville n’a pas changé. Je me disais qu’il serait facile de se remettre à l’époque de François Ier, mais non…“. Lors de son enquête, elle croise cependant le chemin de Florent Gaillard, qui deviendra le personnage principal du documentaire. Elle avait songé à prendre une figure connue pour être “l’enquêteur”, en l’occurence l’acteur François-Xavier Demaison. Mais son ami Thierry Ardisson l’a convaincue de choisir un historien. “Il m’a rappelée que j’avais l’habitude de prendre des inconnus et de les mettre en valeur“, se souvient-elle.
Côté new-yorkais, les recherches sont plus prolixes. Elles l’emmènent au Lycée français de New York, où Jacques Habert à enseigné, au Consulat de France, à Columbia, la New York Historical Society, où se trouvent des vieilles cartes de la région, et surtout la Morgan Library où se trouve une copie du rapport de son expédition que Verrazane a fait à François Ier. Dans ce petit trésor, que le roi fait prisonnier ne lira pas, on trouve l’ensemble des régions de “Nouvelle-France” nommées par le navigateur le long de la côte nord-est des futurs Etats-Unis. “Il nous a fallu trois mois de discussions pour pouvoir filmer cinq pages du manuscrit“, se souvient Marie-France Brière.
Cette plongée dans l’Histoire a donné d’autres envies à la productrice de 78 ans, qui planche sur un documentaire sur le rapport entre Napoléon et les îles. “Je suis toujours en train de penser à ce que je vais faire, pas à ce que j’ai fait“.

Investisseuse instinctive, Stéphanie Tumba invitée de French Boss, le podcast

0

Le French Boss de la semaine est une French Boss… Aujourd’hui aux côtés de Eric Gendry, Stéphanie Tumba, 35 ans, dont la première des originalités est de vouloir grandir dans un environnement d’ordinaire plus masculin, celui de l’investissement financier.
Stéphanie vit à Londres depuis 9 ans, et elle préside une société, Stetumba Capital dont l’objet est donc, en investissant chez elles, d’aider de jeunes entreprises à naître et grandir, quel que soit le secteur d’activité. Stetumba Capital ne s’interdit donc rien en matière de prise de participation. Seules comptent les perspectives financières, et beaucoup aussi les coups de cœur de cette entrepreneuse-voyageuse, qui nous envoie de Grande Bretagne une belle bouffée d’enthousiasme.
Ecoutez cet épisode ici ou sur I tunes.
Listen to “Investisseuse instinctive, Stéphanie Tumba invitée de French Boss” on Spreaker.

Conseils de patron: ré-inventer une marque historique du secteur de la beauté

Constantin Sklavenitis est le fils de physiciens nucléaires. Résultat: il dirige… une marque de maquillage. Et pas n’importe laquelle. Le Français d’origine grecque, contaminé par “le virus de la beauté” après une visite de L’Oréal sur son campus quand il était étudiant, est responsable depuis février de MAC Cosmetics, filiale du groupe Estée Lauder, pour l’Amérique du Nord. Avant de prendre les commandes de la marque, il est passé par des postes de direction à Urban Decay, Kiehl’s et L’Oréal.
Leader sur le marché des cosmetics avec plusieurs milliers de points de vente aux Etats-Unis, elle connait une concurrence féroce de la part de marques plus petites qui ont fait florès cette dernière décennie. “Il y avait une vingtaine de marques il y a quelques années. Aujourd’hui, il y en a plus de 200, le marché est devenue hyper compétitif et les marques historiques doivent s’adapter“, affirme Constantin Sklavenitis. “L‘arrivée des téléphones et l’engouement pour des selfies ont eu un impact sur le marché du maquillage : Les femmes, et aussi les hommes, veulent paraitre à leur avantage, avoir l’air beaux. Du coup, le marché du maquillage a doublé en 6-7 ans“.
Un marché plus gros certes, mais aussi plus fragmenté. “Avant, les marques avaient besoin d’investir massivement dans l’innovation, le personnel et les points de vente. Puis les magasins Sephora et Ulta Beauty sont arrivés et ont abaissé les barrières à l’entrée. Il est devenu possible de s’offrir un point de vente avec 4-500 dollars, de se passer de conseillers beauté, en utilisant les réseaux sociaux pour la pub… Ce contexte pose de nouveaux défis pour les marques installées comme MAC, fondée dans les années 80. Comment s’adapter à ce marché changeant tout en conservant son identité ?
Revenir aux fondements de la marque
Créée par deux maquilleurs en 1984, Frank Toskan et Frank Angelo, MAC voulait proposer des produits cosmétiques en phase avec les attentes des femmes de leur temps. Ses maquillages très colorés, adaptés aux minorités, ont connu un succès fulgurant. Mais, “comme beaucoup de marques, on s’est peu à peu enfermé dans notre modèle et on a perdu de vue l’évolution des insights consommateurs. MAC était devenue une marque de maquilleurs pour les maquilleurs, et les clients devaient s’adapter, résume le dirigeant. Or, les nouvelles générations, en particulier les Gen-Z (4-24 ans), rejettent les modèles marketing des années 2000 où la marque était toute puissante, ils refusent d’être mis “dans des moules” et veulent une offre et un service personnalisée. C’est la génération du “je suis qui je suis, je fais ce que je veux”…
Changer les pratiques en boutique
Comme il n’est pas facile de changer les pratiques de 7 000 maquilleurs du jour au lendemain, il a donc fallu tester ce “nouveau MAC” à très petite échelle. Une boutique-prototype a été choisie au World Trade Center pour essayer de nouvelles techniques de management et d’expérience-client. La marque a fait appel à des coaches extérieur pour travailler sur l’accueil de la clientèle car “une relation est plus dure à rétablir si l’accueil initial n’a pas été bon“. Le changement est passé par de petites choses: “On a accueilli le client avec le sourire, donné des badges personnalisés aux maquilleurs…” Les services longs ont aussi été remplacés par des séances de maquillage plus rapides.
Autre changement: les maquilleurs, qui ne regardaient pas les chiffres de vente (taux de conversion, panier moyen, nombre de produits par transaction…), les analysent maintenant “toutes les heures” de manière à être plus réactifs face aux fluctuations. La hiérarchie a également été revue. “Avant, l’organisation reposait sur des maquilleurs qui gravissaient les échelons. Mais dans les boutiques, on ne savait pas qui était le directeur“. La boutique-prototype est devenue, en un mois, “une championne de la croissance“, souligne-t-il.
Casser les murs
Dans toute grande entreprise, il y a des résistances au changement. Inspiré par la réorganisation initiée par Carlos Ghosn à la tête de Nissan, le Français a décidé de réduire le nombre d’objectifs donnés aux équipes. Il a créé des groupes “multi-fonctionnels” (ventes, achats, marketing, logistique…) pour faciliter le partage d’idées et travailler sur des objectifs précis, comme “changer la façon de vendre” en boutique.
Ne pas sous-estimer le “brick and mortar”
Le “retail n’est pas mort, selon Constantin Sklavenitis. Même si le digital est en croissance, le brick and mortar représente une grosse partie de notre chiffre d’affaire“. Il cite une étude qui montre que son public-cible, les sacro-saints Gen-Z, “préfère acheter des cosmétiques dans des boutiques physiques” à la différence de leurs aînés. “Si on investit dans nos espaces pour créer des expériences différentiantes, cela créera un avantage compétitif et les clients reviendront. MAC est une marque exceptionnelle qui a su révolutionner le marché du maquillage, et la qualité de ses produits en font toujours aujourd’hui la marque référence du marché américain“.
Recréer de la demande 
Pour attirer les nouveaux clients, en particulier les plus jeunes, MAC a investi “fortement” dans les “influencers” et les réseaux sociaux. Instagram bien sûr, mais pas uniquement. La marque est présente aussi sur Snapshat et TikTok, la plateforme d’échange de vidéos courtes très populaire chez les adolescents. “On doit être plus que jamais à l’écoute du consommateur, en particulier les jeunes. Ils ne vont presque plus sur Google. Comment faire pour les toucher ? S’ils sont sur TikTok, il faut y être aussi“. Ce travail est indissociable d’une réflexion sur les consommateurs de demain. “Il faut aussi toujours se demander qui fera la croissance dans dix ans. Dans 20-30 ans, on sait que les caucasiens seront minoritaires, par exemple.
S’inspirer d’autres milieux 
Pour piloter les changements à la tête de MAC, Constantin Sklavenitis ne s’est pas inspiré du milieu du maquillage. Outre Carlos Ghosn, il cite l’ancien PDG français de Best Buy Hubert Joly, qui a ré-inventé l’enseigne de distribution à l’heure du digital, ou encore le dirigeant de Ralph Lauren Patrice Louvet comme sources d’inspiration. Il évoque aussi Sidney Toledano, ancien PDG de Christian Dior Couture, qui avait l’habitude de dire “people, people, people” plutôt que “location, location, location” pour souligner l’importance d’investir dans les personnes. “Si on se limite à regarder son propre secteur, on répète les pratiques d’avant et on se replie“.
 

Nicolas Sarkozy à la librairie Albertine à New York

Les Français détestent leurs présidents en poste mais adorent lire leurs livres une fois qu’ils les ont virés! Sorti en juin dernier, “Passions”, le livre de mémoires de Nicolas Sarkozy, publié aux éditions de l’Observatoire, s’est installé en tête des classements des ventes.
Après avoir multiplié les séances de dédicaces en France, l’ancien président va venir tenter le bain de foule à New York. Il sera le 19 novembre à la libraire Albertine, à partir de 11am, pour signer son livre. L’entrée est gratuite et ne nécessite aucune inscription.

Pralin Bakehouse, la passion gourmande d'un ingénieur de San Francisco

Si ce n’est un panneau sur le trottoir invitant à venir découvrir les viennoiseries et pâtisseries de Pralin Bakehouse, rien ne laisse deviner qu’un coquet appartement de Russian Hill abrite une nouvelle boulangerie française. Depuis fin octobre, Loïc Jayot annonce sur les réseaux sociaux des ventes de tartes, brioches et croissants presque confidentielles, qui se tiennent chez lui, le samedi matin uniquement.
Le reste du temps, Loïc Jayot, installé depuis cinq ans à San Francisco, est ingénieur dans le domaine de la propriété intellectuelle. Initié à la cuisine par sa grand-mère dès son plus jeune âge, cette passion ne l’a jamais quitté: “Vers 16 ans, j’ai longuement hésité entre la cuisine et les sciences, et j’ai finalement choisi de devenir ingénieur“, confie-t-il. Il retrouve pourtant son esprit cartésien dans la pâtisserie: “Ce sont les recettes que je préfère car il faut être carré, s’en tenir aux instructions, et laisser peu de place à l’improvisation.
N’ayant pas les moyens d’ouvrir une véritable enseigne, le trentenaire a obtenu une licence de “cottage food operator”, qui lui permet de faire viennoiseries et pâtisseries dans sa cuisine et de les vendre de chez lui: “L’obtention de ce permis a été relativement facile, et n’a pris que deux mois et demi. L’absence de boulangeries dans le quartier a aussi joué, car je ne concurrence personne.
Brioches feuilletées, pralin et tartes tatin
Pralin Bakehouse revendique les origines françaises de son créateur: “J’essaie de faire des choses qu’on ne voit pas beaucoup à San Francisco, comme des tartes tatin, des brioches feuilletées, des tartelettes aux fruits ou recouvertes d’une ganache chocolat-caramel au beurre salé. Et surtout, pas trop de sucre, et pas de cannelle!“, souligne Loïc Jayot. Le pralin est également très présent, ainsi que les pralines roses de Lyon. Il s’inspire de recettes de chefs français, citant Philippe Conticini, Cyril Lignac, et Christophe Michalak comme ses modèles: “J’apprends dans les livres de recettes, mais également sur les réseaux sociaux: je regardes des vidéos sur YouTube et les live de pâtissiers sur Facebook, et je suis leur flux de contenu sur Instagram.
Il s’agit ensuite d’adapter ces recettes aux produits locaux et bio que Loïc Jayot privilégie: “Les fruits viennent des marchés locaux, la farine et le beurre de Petaluma, et le chocolat Guittard, de San Francisco. Je suis obligé d’adapter les recettes par rapport à la capacité d’absorption d’eau des farines, qui est très différente de celle des farines françaises. Le taux d’humidité et la météo sont aussi des facteurs qui influent sur la réussite des recettes.
Concilier son métier d’ingénieur et Pralin Bakehouse requiert une bonne organisation: les bases de pâte sont commencées le mardi, les pâtes au levain le jeudi, le feuilletage le vendredi. Tous les produits sont cuits le samedi matin, et les gourmands peuvent les déguster encore tièdes. Loïc Jayot aimerait étendre son activité pour servir ses pâtisseries aux entreprises, mais pour le moment rode ses recettes avec ces “bake sale” du samedi matin. Pour son premier coup d’essai, une cinquantaine de clients ont répondu présents. “J’étais satisfait. Je ne me fixe pas d’objectifs de réussite. Je bombarde les réseaux francophones, j’hameçonne un peu, en espérant que ça marchera. Pour le moment, c’est bien parti.

Festival Albertine 2019 : Le moment climat

À ce stade de l’histoire humaine et géologique, la gestion du chaos climatique est une course : pouvons-nous agir assez vite pour éviter un effondrement de la civilisation?
C’est à cette question de Bill McKibben, auteur et militant écologiste américain et programmateur du Festival Albertine 2019, que ses invités tenteront d’apporter des réponses du vendredi 8 au dimanche 10 novembre.
Au programme, trois jours de discussions entre intellectuels, politiciens, activistes et acteurs de la société civile qui débattront de l’urgence d’agir, de la justice environnementale, de la politique locale, de la consommation, de la production de nourriture et de la motivation à changer nos habitudes. 

Les événements sont gratuits à condition de réserver.
Les débats (en anglais) sont modérés par Bill McKibben. 

Programme complet :

Le vendredi 8 novembre

9 pm – Le moment du climat
Alors que la France a établi un nouveau record de température cet été, il sera question de mettre en perspective la gravité du réchauffement climatique dans le temps et de proposer des alternatives pour débloquer des solutions.
Avec entre autres, Naomi Klein, journaliste, essayiste réalisatrice et altermondialiste canado-américaine.

Le samedi 9 novembre

2 pm – A quelle vitesse devons-nous bouger et à quelle vitesse pouvons-nous bouger ?
Est-il techniquement possible d’atteindre les objectifs fixés à Paris, à savoir de réduire de moitié l’utilisation de combustibles fossiles d’ici la fin de la prochaine décennie ?
Telle est la question que se poseront Mark Jacobson, professeur d’ingénierie civile et environnementale à l’Université de Stanford, Romain Felli, chercheur en science et Priscillia Ludosky, une des figures médiatiques du mouvement des gilets jaunes. Le débat sera introduit par l’Ambassadeur Silvio Gonzato, chef adjoint de la délégation de l’Union européenne auprès de l’Organisation des Nations Unies. 

4:30 pm – Gouvernement local et élaboration de politiques
Alors que les gouvernements nationaux prennent du retard dans leurs initiatives, les villes tentent de se faire une place dans le processus de décision.
Avec Cherri Foytlin, auteur et journalistes activiste justice environnementale, Clément Guerra, activiste et co-directeur du ont métrage documentaire The condor & Eagle, Jade Lindgaard, journaliste à Médiapart, spécialisée dans l’écologie, le climat, l’énergie, les grands projets d’infrastructures et Bryan Parras, activiste écologiste. 

7 pm – Ce que nous mangeons, et comment nous le cultivons
De la tentative de la France d’augmenter le carbone dans le sol aux grands chefs qui s’efforcent de rendre leurs menus éco-responsables, comment les actions humaines les plus basiques peuvent-elles aider la lutte contre le climat?
Avec Perrine et Hervé-Gruyer, auteurs du livre Permaculture : guérir la Terre, nourrir les hommes, Raj Patel, économiste, écrivain et chercheur, spécialiste de la crise alimentaire et
Matthew Raiford, chef du restaurant The Farmer & The Larder.

Le dimanche 10 novembre

2 pm – Justice environnementale
Les changements climatiques frappent plus durement certaines parties de la population, notamment les plus vulnérables économiquement. Quelles politiques pourraient accélérer les progrès?
Avec Mustafa Santiago Ali , vice président de la NWF, la National Wildlife Federation, grande association américaine de conservation de la nature , Malcom Ferdinand, ingénieur en environnement, politologue et chercheur au CNRS à Paris et Marie Toussaint, militante écologiste française, juriste et élue européenne (EELV).

4:30 pm – Comment appeler les individus à l’action ?
Comment changer la mentalité des gens et amplifier l’appel à l’action?
Avec Irina Brook, actrice et metteur en scène franco-britannique de théâtre et d’opéra, Lauren Groff, écrivaine américaine, Fabrice Hyber, plasticien français, et Paul D. Miller, alias DJ Spooky.

Fort Worth expose les nus de Renoir

A l’occasion du centenaire du décès du peintre Philippe-Auguste Renoir, le Kimbell Art Museum de Forth Worth présente une exposition des nus de l’artiste, intitulée «Renoir:  The Body, the Senses » jusqu’au 26 janvier 2020.
Reconnu comme l’un des fondateurs de l’impressionnisme, Renoir a constamment puisé son inspiration dans le corps humain qu’il dépeint comme une forme sans os envahissant tout l’espace de ses tableaux. Cette rétrospective qui comprend plus d’une soixantaine de toiles, de dessins, de pastels et de sculptures capture plus de 50 ans d’évolution du travail du maître. Selon Esther Bell, conservatrice en chef du Clark Art Institute qui a co-organisé cette rétrospective, “Renoir a manifesté un intérêt pour le trait, la forme du corps, la silhouette, certainement sous l’influence des fresques italiennes”.
Les tableaux intitulés  “Blonde au bain” et “baigneuses jouant avec un crabe” illustrent cet expression de style venant des maîtres de la Péninsule. Plus loin, Renoir fait face à Degas (Les baigneuses), à Camille Corot (Le Repos), à Peter Paul Rubens (Les Trois Grâces), à Paul Cézanne ou encore à Boucher (Diane quittant son bain, 1742) dont il s’inspira fortement. Tous ces artistes ont contribué à aider Renoir à mettre en perspective la chair féminine. On y découvre le contraste avec les œuvres de Paul Cézanne et celles d’Eugène Delacroix.
L’exposition met aussi plusieurs thèmes en valeur : le regard masculin au XIXe siècle, le talent de Renoir en tant que dessinateur, les effets de la lumière sur la peau, la pratique artistique du maître, la fascination pour le contour, le galbe, le tracé. Les sens sont représentés partout dans la toile du peintre à l’image du portrait de la “Fille endormie”. Son regard sur le corps féminin aura une grande incidence sur les maîtres du modernisme et laissera une empreinte auprès de plusieurs d’entre eux à l’instar de Picasso (Nue peignant ses cheveux) qui s’inspire de Renoir comme le montre la photo dans la dernière salle. Car Renoir ne se préoccupait pas de la ligne, de l’allure ou de l’anatomie de ses modèles mais plutôt du décalage des couleurs.
L’exposition présente l’évolution constante du style du peintre au travers ses études et sculptures tardives qui ont suscité la polémique. Cette représentation réaliste des femmes a alimenté de nombreuses querelles dans le milieu de l’art. Les attaques sur sont travail sont rapportées dans l’exposition mais aussi dans le catalogue. Nombreux critiques de l’époque ont fustigé son travail le traitant poliment “d’immoral”.

De Monet à Picasso: une collection très privée à Houston

L’automne sera résolument français au Museum of Fine Arts de Houston (MFA), avec pas moins de deux expositions consacrées à l’avant-garde française de fin XIXème et début XXème, jusqu’au 12 janvier.
La première, “Monet to Picasso”: A very Private Collection, présente une collection jamais dévoilée dans son intégralité, appartenant à un couple de mécènes anonymes des plus grands impressionnistes et post-impressionnistes. La seconde, Berthe Morisot: Impressionist Original, est entièrement consacrée à Berthe Morisot, peintre impressionniste. Elle fut à l’origine du mouvement, avec les 7 autres peintres le première exposition impressionniste, à l’époque où le mot s’écrivait encore entre guillemets. Mais parce que femme, elle fut une des grandes oubliées de l’histoire de l’art, redécouverte seulement récemment.
L’autre exposition de cet automne français du MFA part elle aussi de l’impressionnisme, mais va beaucoup plus loin. Elle retrace l’évolution du modernisme de l’impressionnisme jusqu’au début du XXème siècle et se termine par trois grande œuvres de Picasso, dont la dernière date du milieu des années cinquante. C’est une exploration à travers l’impressionnisme, le postimpressionnisme, le fauvisme, le pointillisme et le cubisme.
Presque tous les grands mouvements et grands artistes de l’époque sont représentés. «Après-Midi au soleil» de Monet (1889) fait écho aux tableaux de Paul Cézanne et de ceux de Vincent Van Gogh qui maîtrise encore l’art de la perspective (Les Toits en 1882, La robine du Roi). Des toiles de Vlaminck et de Paul Signac font transparaître une peinture plus intense et vibrante particulièrement dans la « Danseuse du Rat Mort ». Enfin les peintures du cubiste Juan Gris  et celle de Fernand Léger, intitulée « Deux Profils» captivent et séduisent  par leur style et par leurs formes géométriques simples. Celle de l’imaginatif Georges Braque déconstruit les formes et rompt avec la peinture réaliste développée à l’époque de la Renaissance. La dernière galerie nous offre aussi des œuvres de Pierre Bonnard, d’Henri Matisse (Les Citrons) et de Renoir où l’abstraction se dessine peu à peu. Nombre de ces œuvres n’ont jamais été vues auparavant. Une incroyable et véritable découverte pour les amateurs d’art.

Que faire à New York en novembre 2019 ?

L’équipe de New York Off Road sélectionne tous les mois les activités à ne pas manquer dans la Grosse Pomme : festivals, spectacles, expositions, parades et événements… Prenez de quoi noter et faites votre programme car le meilleur est à découvrir dans l’agenda du mois de novembre.

Le Winter Village à Bryant Park 


L’esprit hivernal est vivant à New York. Le très attendu Bank of America Winter Village à Bryant Park est revenu depuis le 31 octobre à Midtown Manhattan. Il mettra en vedette sa patinoire bien-aimée, la seule à accès gratuit de New York! Plus de 170 vendeurs seront présents au marché de Noël du parc.

Du 8 au 17 novembre : NYC Cider Week 


Glynwood, c’est la région historique de la grande pomme ! La valeur la plus élevée au sein de cette région soutient la durabilité de l’agriculture. C’est pourquoi ils ont décidé de lancer la semaine du cidre car ils estiment que cela évoque une culture alimentaire locale et donc un sentiment d’appartenance étroitement lié à l’agriculture !  La première semaine du cidre en 2010 fut lancée à l’issue d’un voyage d’échanges entre producteurs de cidre français et américains. Les premiers festivals de la semaine du cidre ont permis aux producteurs de cidre de la vallée de l’Hudson, à New York, d’attirer les acheteurs des plus grands restaurants, bars et magasins de la région de Hudson Valley et de New York grâce aux formations et de dégustations. Des semaines du cidre sont maintenant organisées et ont pour but de faire connaître le cidre de verger basé à New York en mettant en valeur sa diversité, sa convivialité et son excellente qualité. Au programme, dégustation avec des invités spéciaux, comme Marc Meyer mais aussi happy hours, festival et marchés ! Et cela partout dans New York.

Le 10 et 11 novembre : The Band of Pride et Veterans day


Le 10 novembre, des orchestres ou des groupes de musiciens, composés d’étudiants de grandes écoles, viennent des quatre coins des États-Unis pour se produire à Times Square à partir de 19h30 : c’est la Band of Pride.
Le lendemain c’est le 11 novembre, tous participent à la Veterans Day Parade, la plus grande et la plus ancienne parade du genre aux USA. Rendez-vous sur 5e Avenue, entre la 26e et la 56e Rue. Départ à 11h.

Le 28 novembre : La parade de Thanksgiving


La Macy’s Thanksgiving Day Parade est un évènement à ne pas manquer. C’est le défilé annuel : des ballons géants, des chars, des clowns, du théâtre et des spectacles de Broadway. Au total 3 millions de visiteurs se rendent sur la 6ème avenue chaque année pour voir la parade. C’est l’un des meilleurs événements de New York en novembre.

Le 29 novembre : Black Friday


Le lendemain de Thanksgiving a lieu la plus grande opération commerciale de l’année au cours de laquelle magasins physiques et e-commerce multiplient les promotions et réductions allant jusqu’à plus de 80%!
Certains magasins commencent même dès le jeudi soir entre 22h et minuit et cela dure en général tout le week-end.
Ainsi si vous avez la chance d’y être à ce moment là, ne loupez pas ce jour de folie !

Charlotte Gainsbourg au gala du FIAF: “À New York, je peux m’exprimer autrement”

“Il y a quelques années, jamais je n’aurais accepté de recevoir ce trophée; je n’aurais pas compris pourquoi… Ce soir, je ne comprends toujours pas pourquoi, mais j’accepte de jouer le jeu”. New York a changé Charlotte Gainsbourg, au point d’accepter les règles du monde très doré des charity galas new-yorkais.

L’actrice et chanteuse était l’invitée d’honneur lundi soir du gala du French Institute Alliance Française (FIAF), venue y recevoir le Trophée des Arts, devant un parterre de rich and beautiful, au côté de Dominique Sénéquier, discrète mais puissante patronne de la société d’investissement Ardian.

Au fil des années, le gala du FIAF s’est installé parmi les évènements glamours de la communauté française et francophile. Les règles sont immuables et la participation de la timide Charlotte Gainsbourg n’y a rien changé. On vient sous les ors de l’hôtel Plaza dépenser de l’argent pour financer les programmes éducatifs et culturels de l’institution. En quelques dizaines de minutes d’enchères menées au pas de course, le commissaire-priseur Rachel Orkin-Ramey fait voler les dollars. Une semaine à St-Barth part pour 28.000 dollars, un voyage à Paris pour 12.000 dollars, des boucles d’oreille d’une marque de luxe française pour 16.000… “C’est devenu vulgaire cette marque”, me souffle à l’oreille ma voisine de table… avant de se rendre compte qu’elle a accroché au dossier de son siège un sac de la même marque. Eclats de rire, on peut faire le bien et garder le sens de l’humour.

Mais il y avait bien une nouveauté cette année: seules des femmes ont été invitées à monter sur scène -à l’exception du président du conseil d’administration du FIAF, le milliardaire, promoteur immobilier et producteur de cinéma Charles Cohen. Après lui, la soirée fut entièrement féminine et “il était temps qu’on reconnaisse enfin des femmes fortes et talentueuses” lançait Marie-Monique Steckel, la présidente de l’institution. Car si le FIAF est dirigé depuis 15 ans par une femme, et compte plus de 60% de femmes parmi ses membres, jamais le gala n’avait honoré deux femmes en même temps.

Dominique Sénéquier reçoit le Pilier d’Or des mains de Betty Eveillard. Photo: Brittany Buongiorno

Il était temps, donc, de reconnaître notamment le talent de Dominique Sénéquier, inconnue du grand public mais star du monde de la finance. Elle fut parmi les 7 femmes admises pour la première fois à l’école Polytechnique en 1972 puis a fait une brillante carrière en France. En 2013, elle orchestre le rachat par les salariés d’Ardian, qu’elle avait fondé et dirigeait jusqu’alors pour le compte d’Axa. Elle en a fait depuis un des poids lourds d’un secteur qui encore aujourd’hui laisse à peine plus de place aux femmes que Polytechnique il y a 40 ans: seulement 2,6% des firmes américaines de “private equity” sont dirigées par des femmes.

Basée à New York, ce pur produit de l’élite à la française a, en recevant son trophée, fait l’éloge de l’esprit d’entreprise anglo-saxon, dont elle a fait la découverte dans les années 1970 à New York, alors stagiaire pour le compte du ministère de l’Economie, avant de s’y installer des années plus tard pour y développer son entreprise. “Chez Ardian aussi, nous voulons allier le meilleur de New York et le meilleur de la France, a-t-elle déclaré en recevant son trophée, insistant notamment sur “l’intéressement gaulliste versé à chaque employé d’Ardian partout dans le monde”.

L’autre héroïne du jour est au moins aussi discrète, mais certainement pas inconnue. En lui remettant le Trophée des Arts, la Consule Générale de France à New York Anne-Claire Legendre a noté qu’elle avait comme tant d’autres Français du même âge, “grandi avec Charlotte Gainsbourg, copiant jusqu’à sa frange”. Sans qu’on sache vraiment si c’est New York qui l’a changée, ou simplement le fait de s’exprimer en anglais qui donne à sa voix une assurance qu’on ne lui connaît pas, l’actrice est allée jusqu’à -presque- se confier devant les quelque 500 invités du gala. “Je suis arrivée à New York il y a 5 ans fuyant une tragédie familiale (le décès de sa soeur Kate Barry en 2013, NDLR), a-t-elle dit pour expliquer son plaisir de recevoir cet honneur à New York où dit-elle, “elle peut s’exprimer autrement”.

Ces derniers mois, elle a souvent raconté dans la presse cet effet libérateur de sa vie new-yorkaise, sans lequel elle assure qu’elle n’aurait jamais osé écrire elle-même son dernier album, sorti en 2017. Ici, si on la reconnait dans la rue, c’est comme Charlotte, pas fille de… et c’est cette force tirée de l’exil qui ce soir a propulsé sur scène une rayonnante artiste.

À Pasadena, une vidéothèque très francophile

Il héberge la Bouquinerie solidaire de l’association de Bruno Paing quatre fois par an, organise des projections en plein air de films français, dispose d’une rare collection de disques de l’hexagone, anime les Decadanse soirées… Derrière ces événements bleu-blanc-rouge, se trouve un Californien: Mark Wright. Propriétaire de La Vidéothèque à Pasadena, ce quadragénaire se présente comme “un amoureux de la culture française”, une passion qu’il essaie de partager avec le plus grand nombre.
Les liens de cet Irlando-américain avec l’hexagone datent de son enfance, des vacances qu’il passait dans le sud de la France avec ses parents. “Ma mère, francophile et gourmande, m’a également fait suivre des cours particuliers de français quand j’étais enfant”, raconte-t-il. Un avant-goût qui l’a poussé à s’installer à Paris durant deux ans, en 1993 et 1994. “La France a nombre de trésors, comme des quartiers charmants, des monuments à tous les coins de rue. C’est spécial.”
Au pair et employé pour le service Erasmus de l’université Paris IV, il s’y familiarise avec le septième art local, sa seconde passion. Admirateur des cinéastes de la Nouvelle Vague, comme Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Agnès Varda, il les met en valeur dans les rayons de la Vidéothèque, un vidéo-club qu’il a ouvert en 2003. “C’est une bibliothèque où on achète ou loue des films, inspirée du Forum des images à Paris”, décrit Mark Wright.
Dans les étagères, rangées par pays et par genre, on trouve tout type de réalisateurs français, tels qu’Olivier Assayas, Jacques Audiard, Marcel Pagnol, Alain Resnais, Agnès Jaoui ; et même des affiches et des cartes postales de films cultes. Et quand viennent les beaux jours, il installe un cinéma éphémère sur le parking de Hotbox Vintage à South Pasadena.
Durant ses escales parisiennes, Mark Wright se prend aussi d’affection pour la musique des années 60, avec France Gall, Indochine, Gainsbourg, Françoise Hardy. “Chaque fois que je vais en France, je passe du temps à traîner chez les disquaires.” Des vinyles qu’il propose ainsi à la Vidéothèque.
Et il décide d’aller plus loin. Après avoir été DJ à la radio universitaire de Claremont, il décide de créer des soirées dédiées à la musique française des années 60, en 2011. Depuis, Decadanse s’est mensualisée et sédentarisée au Grand Star Jazz Club à Chinatown, tout en devenant plus éclectique –“même si j’ai une fascination pour Jane Birkin”, raconte celui qui apprécie toujours d’être aux platines. “On a même eu des invités de prestige, comme des membres du groupe La Femme.”