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À Los Angeles, Candlelight passe à l’heure française

À l’occasion de l’ouverture du Sofitel Los Angeles à Beverly Hills, l’événement populaire Candlelight – des concerts éclairés par des milliers de bougies et ouverts au public – dédiera sa soirée aux musiques françaises.

Organisé le mercredi 18 décembre prochain, « Candlelight x Sofitel : French Icons from Edith Piaf to Aya Nakamura » proposera deux rendez-vous à 6pm et 8:30pm avec toast au champagne et dîner possible au sein de l’hôtel après le concert.

Au programme de cette nuit romantique, quelques grands classiques de la musique française interprétés par un quatuor de violonistes et violoncellistes réunis dans un décor éclairé à la lueur de bougies, débutant avec « La vie en rose » d’Edith Piaf et passant par Serge Gainsbourg, France Gall, Charles Aznavour, Daft Punk, Stromae, Jain, Phoenix ou encore Aya Nakamura.

Adrien Frier, nouveau Consul à LA : « Les Jeux Olympiques de 2028 promettent des expériences incroyables et inédites »

En place depuis trois semaines, Adrien Frier, 41 ans, vient de succéder à Julie Duhaut-Debos au poste de Consul général de France à Los Angeles. Après une carrière notamment marquée par des passages en cabinets ministériels où il fut tour à tour conseiller diplomatique aux Affaires Européennes, aux Affaires étrangères et aux Affaires stratégiques au sein du ministère de Catherine Colonna, le nouveau Consul vient d’entamer son mandat tambour-battant.

Un poste très convoité

« Jusqu’à la fin du mois de décembre, mon agenda est bouclé, annonce-t-il. Pour la première fois de ma carrière, je suis en première ligne et le défi s’annonce excitant. Les premières semaines sont consacrées à rencontrer les Français de ma circonscription, l’ensemble des acteurs de l’économie, les conseillers consulaires, les alliances et différents partenaires, avec l’envie irrésistible de tout connaître et tout découvrir, le Nevada, le Colorado et l’Arizona, San Diego et le Nouveau-Mexique, des territoires qui font partie de la circonscription du consulat. »

Investi depuis ses années Sciences Po par l’envie de servir l’intérêt général – « un sentiment bien nourri par mes parents, ma mère (ndlr Nicole Belloubet, ancienne Garde des Sceaux et ex-ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse), et mon père, décédé en 2005, qui fut professeur de droit » -, le diplomate arrive à Los Angeles aux côtés de son épouse et ses deux jeunes enfants, heureux de vivre une « nouvelle aventure ». « Après l’ascension du Kilimandjaro cet été, un cadeau de mon épouse pour mes 40 ans, un autre challenge m’attend. Un poste qui m’a fait rêver, plus jeune, en lisant les récits de Romain Garry. »

Préparer les JO avec les entreprises françaises

Venu à deux reprises à Los Angeles dans le passé – « une ville qui m’avait laissé une étrange impression, où les repères sont bousculés » -, le nouveau Consul se dit désormais prêt à confronter sa vision et ses lectures de James Ellroy et John Steinbeck à la réalité. « Le poste de Consul général à Los Angeles est aujourd’hui le plus demandé au sein du Ministère. Cette nomination va me permettre de toucher directement à la problématique du service aux français, et d’agir sur de nombreux champs, à la fois économiques, culturels, scientifiques. LA est le cœur du soft power américain. C’est ici que se fabrique l’image des États-Unis. Et les prochains événements qui vont avoir lieu, dont les Jeux Olympiques de 2028, promettent des expériences et des actions incroyables et inédites. »

Le Consul général Adrien Frier à la rencontre des Français de LA lors du brunch du TAFFF. © Christophe Ortega

Titulaire, entre autres, d’une maîtrise en droit, gestion et économie du sport, Adrien Frier promet de s’engager pleinement pour ces J.O. « Le mouvement est déjà engagé et nous allons déployer toutes nos ressources pour développer une coopération étroite entre la France et les États-Unis. Une coopération qui doit aller au-delà du sport, et s’intéresser à l’économie, à l’éducation, au divertissement, à l’innovation… ». Outre la recherche de lieux iconiques – un Club France, un centre de performance olympique –, le Consul s’attèlera dans les prochaines semaines à l’accueil et la rencontre des représentants du sport français, et au soutien des entreprises françaises, notamment celles de la logistique et de la mobilité qui, selon lui, « ont une carte à jouer autour de LA 2028. »

Thématique chère au nouveau Consul général, le soutien aux entreprises, et notamment celles de la tech feront partie des autres priorités. « La Californie du Sud est le 4e système tech au monde. Et beaucoup de jeunes Français arrivent aujourd’hui dans notre circonscription dans les secteurs de la tech, de l’animation, du jeu vidéo… Ces sujets m’intéressent, ils préfigurent le monde de demain. Avec le développement récent de la Chambre de commerce franco-américaine de Los Angeles (ndlr notre article sur la FACC California SF-LA), notre circonscription compte aujourd’hui un acteur supplémentaire pour promouvoir les intérêts économiques français. À nous de tirer dans le même sens ! ».

Inciter les Français à s’inscrire au registre consulaire

D’autres chapitres devraient également être mis en avant lors de cette mandature, avec une attention nouvelle portée à la gastronomie française; le lancement de nouveaux événements et projets culturels via la Villa Albertine, la nouvelle institution dédiée aux arts et aux idées; et enfin l’amélioration du service public aux Français de la circonscription.

Ce dernier chapitre représente un enjeu considérable, poursuit-il. Notre circonscription couvre des territoires immenses, avec des compatriotes vivant parfois à 3 heures d’avion de Los Angeles. Nous réfléchissons bien entendu à la modernisation et au renforcement de la digitalisation de nos services, à la simplification des procédures et à la multiplication des délocalisations temporaires de nos activités à certains moments de l’année via nos tournées consulaires.

Concernant la gestion actuelle du renouvellement des passeports, Adrien Frier reconnaît un fonctionnement aujourd’hui à flux tendu des services associés, une situation liée notamment à la problématique du comptage des Français et à leur inscription au registre des Français de l’étranger. « Aujourd’hui seuls 25.000 de nos compatriotes y figurent, alors que nous estimons à plus de 70.000 leur nombre réel au sein de la circonscription, développe le Consul. Le développement de nouvelles actions, pour la promotion de l’inscription au registre consulaire, permettra de partager les nouvelles réalités démographiques auprès des services de l’État et, nous l’espérons, d’augmenter nos moyens humains pour mieux gérer les flux de demandes. »

Sur le volet social, Adrien Frier s’engage, comme ses prédécesseurs à poursuivre les actions mises en place, dont l’allocation de bourses aux étudiants scolarisés dans les établissements de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger). « Un budget important y est alloué chaque année, d’environ 2,5 millions de dollars, qui permet d’accompagner, sur critères sociaux, une centaine d’étudiants français inscrits au registre consulaire, précise-t-il. Nous aidons aussi les personnes âgées dans le besoin avec le versement de revenus mensuels minimaux (environ 925 euros par mois), venons en appui auprès des citoyens français qui font ponctuellement appel à nous, assistons les douze prisonniers français de longue durée… Ces prochaines années, de nouvelles actions auront lieu autour d’événements caritatifs organisés en collaboration avec les restaurateurs et les artistes français de la circonscription. Des événements destinés à lever de nouveaux fonds et à déclencher de nouvelles actions. »

À l’épreuve de la distance : L’impermanence de l’amitié et les « âmes de passage »

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C’est déjà le dernier chapitre de notre série dédiée à l’amitié. Dans cet épisode, nous nous intéressons à la durabilité (ou non) de ces liens ainsi qu’aux rencontres éphémères : les « âmes de passage » comme les appellent l’autrice voyageuse Elizabeth Gilbert dans Mange, prie, aime. À travers le témoignage d’Albane, une Lyonnaise de 36 ans qui parcourt le monde au gré de ses voyages en mode slow travel, nous découvrons que l’amitié, loin d’être un état figé, est une aventure elle-même en perpétuel mouvement.

La Française, actuellement en Martinique, nous raconte comment ses relations amicales ont été chamboulées par la distance, l’éloignement géographique mais aussi par la rencontre de nouvelles personnes, parfois plus éphémères mais tout aussi enrichissantes. Elle évoque ses attentes passées vis-à-vis de ses amis et comment le temps et l’expérience l’ont amenée à reconsidérer ce que signifie réellement être ami. Certaines amitiés, aussi profondes et significatives soient-elles à un moment donné, peuvent évoluer ou s’éteindre sans qu’il y ait forcément de déception. Le voyage, avec ses moments de solitude et de partage, nous apprend à accepter que les relations ne sont pas toujours destinées à durer. Ce qui rend même certaines rencontres si spéciales, c’est justement leur caractère fugace, leur capacité à enrichir une étape de la vie sans nécessité de pérennité.

Cet épisode invite donc à une réflexion sur la manière dont nous entretenons nos relations et comment nous acceptons leur évolution.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Retrouvez nos partenaires et sponsors : https://linktr.ee/FrenchExpat

Vie d’Expat : Je suis de retour chez moi

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.

Aujourd’hui, deux histoires : celle de Marie-Amélie et de sa fille Lucie qui ont décidé de revenir en France. Nous commençons par le récit de Marie-Amélie et celui, dans quinze jours de Lucie.

« Après vingt-cinq ans passés aux États-Unis, j’ai ressenti le besoin de rentrer en France. Avec le temps, mon rythme effréné, cette sensation de mouvement constant a fini par me fatiguer. Vivre à Los Angeles, puis à New York, m’a apporté beaucoup, mais jamais cette stabilité, ce sentiment d’ancrage que j’associe à la France.

Quand je suis arrivée aux États-Unis, c’était un saut dans l’inconnu. Les premières années ont été marquées par des défis énormes : les démarches pour obtenir mes papiers, les attentats du 11 septembre, les ouragans… À chaque nouvelle crise, j’ai dû m’adapter. Pendant longtemps, je n’avais pas de véritable soutien, et ce n’est qu’avec les années que j’ai réussi à construire une vie plus stable. New York m’a offert de belles opportunités, et j’ai fini par m’y créer un réseau, surtout grâce aux groupes d’expatriés que j’ai rejoints. Mais malgré cela, il y avait toujours ce sentiment de ne pas être totalement chez moi.

Je me suis souvent demandée pourquoi cette impression persistait. Je crois que c’est parce qu’aux États-Unis, je me sens comme si j’étais toujours en sneakers, prête à avancer, à marcher ou à courir. En France, je me vois plutôt en chaussons, cherchant cette tranquillité que je n’ai jamais vraiment trouvée en Amérique. Le rythme de vie là-bas convient sans doute à ceux qui veulent toujours aller de l’avant, mais pour moi, à ce stade de ma vie, je cherche quelque chose de plus apaisant.

Rentrer pour ma fille et mes racines

J’ai fini par décider de revenir en France pour plusieurs raisons, et l’une des plus importantes était le bien-être de ma fille Lucie. Le système scolaire à New York, axé sur l’excellence académique, n’était pas fait pour elle. Lucie a des besoins différents, et elle rêvait de suivre un parcours artistique, un domaine peu valorisé dans son lycée américain. En rentrant à Paris, j’espérais lui offrir un environnement plus adapté, où elle pourrait s’épanouir sans subir cette pression constante.

Mon retour en France a aussi été motivé par un désir de retrouver mes racines. Ici, je me sens chez moi. J’aime les promenades dans les rues parisiennes, l’odeur du pain frais dans les boulangeries, la facilité des transports en commun. Paris me permet de vivre pleinement, avec un accès constant à la culture. Par exemple, récemment, j’ai assisté à une conférence de Boris Cyrulnik et j’ai des projets de sorties au théâtre et de randonnées à Fontainebleau. C’est ce genre d’activités qui me manquait à New York. Là-bas, tout est compliqué et coûteux, même simplement se déplacer pour aller voir une expo ou faire une sortie nature demande une logistique importante.

Bien sûr, tout n’est pas simple. Retrouver mes anciens amis a été une expérience mitigée. Beaucoup d’entre eux sont pris dans leurs propres vies, et je sens bien qu’ils n’ont pas la même disponibilité qu’avant. Paradoxalement, j’ai trouvé un vrai réconfort auprès d’autres expatriés qui, comme moi, sont revenus en France après des années à l’étranger. Nous nous retrouvons pour des sorties, des dîners, et il y a une solidarité naturelle entre nous. Eux aussi sont en train de reconstruire leur vie, et cela crée une dynamique vivante et enrichissante. Alors, oui, refaire son réseau social, réapprendre les habitudes françaises, ce n’est pas toujours évident. Mais le simple fait de pouvoir aller au coin de la rue, d’acheter une baguette, de sentir l’odeur des croissants chauds, ce sont des petites joies qui, mises bout à bout, forment le bonheur de ce retour.

Quant à un futur retour aux États-Unis, je préfère ne pas me projeter pour l’instant. Je retrouve mon mari et mon fils à chaque vacances. Je suis consciente que cette décision implique pour tout le monde des sacrifices. Mais je sais pourquoi je le fais. C’est pour Lucie, pour moi, pour cette envie de retrouver une qualité de vie qui me correspond mieux. »

La réponse de French Morning

Merci Marie-Amélie pour votre témoignage. Dans son article, L’impossible retour ? Céline Flécheux explique les difficultés de revenir dans son pays d’origine. Pour l’auteur, « peu importe les raisons du départ, il implique toujours une rupture avec ce qui est familier, une rencontre avec l’altérité, et une ouverture vers l’inconnu. Cependant, au moment du retour, c’est le familier qui attend, bien que transformé par le passage du temps. Ce qui attend celui qui revient n’a plus l’aspect de l’inconnu. Homère l’a brillamment raconté : rentrer chez soi signifie retrouver un monde ordinaire, où les héros doivent faire face à une ultime épreuve, cette fois au sein de leur propre foyer. Pour ces héros, le véritable défi n’était pas tant de vaincre des ennemis en territoire étranger, mais bien de retrouver leur place parmi leurs proches. À domicile, il n’est plus question de monstres terrifiants ou de défis lancés aux dieux ; il faut réintégrer le quotidien, rétablir son rôle, quitte à recourir à des actes extrêmes pour restaurer sa légitimité.

Mais aujourd’hui, qui prête attention à ceux qui reviennent ? Qui ouvre les bras à l’Ulysse moderne, au fils prodigue, à celui qui semblait perdu mais qui est finalement revenu ? Alors que, par le passé, le retour était marqué par une forte distinction genrée – Ulysse d’un côté, Pénélope de l’autre – cette épreuve du retour touche aujourd’hui l’ensemble de l’humanité et la quête d’un retour heureux – avec la possibilité d’un retour synonyme d’échec – fait désormais partie intégrante de l’expérience humaine. »

? Retrouvons-nous dans 15 jours pour l’histoire de Lucie.

Le chef Christian Ville fête les 30 ans du Bouchon du Grove à Miami

Christian Ville s’en frise déjà les moustaches. Ce jeudi 21 novembre, le chef français au sourire malicieux souffle les trente bougies de son Bouchon du Grove, niché au cœur de Coconut Grove à Miami. Un bistrot typique des restaurants lyonnais où la convivialité se mêle aux saveurs d’antan, sur fond de chansons d’Édith Piaf.

Plus qu’un métier, la cuisine est pour Christian Ville une véritable passion. Tel Obélix tombé dans la potion magique, ce quinquagénaire, originaire de Roanne, dans la Loire, a plongé très jeune dans l’univers exigeant de la restauration, un monde que sa famille voyait comme une vie de sacrifices. « Mes parents m’ont envoyé travailler les week-ends dans des restaurants pour m’en dissuader, mais j’ai attrapé le virus », lance-t-il dans un large sourire.

Formé chez Bocuse et Troisgros

Cet amour de la table, le Ligérien le doit aussi à sa grand-mère, figure centrale de ses souvenirs culinaires. Les repas dominicaux, qu’il décrit comme interminables, l’ont profondément marqué. « Elle avait ce don de transformer des produits simples en merveilles gustatives en un rien de temps. C’était magique », se remémore-t-il avec émotion. « Et si tu étais là à midi, elle te gardait pour le soir, mais jamais elle ne te resservait le même plat, précise-t-il. Cette générosité et ce sens du détail inspirent ma cuisine aujourd’hui.  »

Le Bouchon du Grove © Grégory Durieu

Après avoir étudié à l’école hôtelière de Saint-Chamond, dans sa Loire natale, et obtenu son BEP et son CAP, Christian Ville a fait ses premières armes auprès de figures légendaires comme Paul Bocuse et Michel Troisgros. Il a ensuite affiné son art dans des établissements de renom, tels que Chewton Glen, un hôtel de luxe en Angleterre, et La Mamounia, un palace emblématique de Marrakech. « Dans ce métier, comme en musique, on commence par apprendre le solfège et les classiques, puis on joue avec différents orchestres avant de composer sa propre partition.  »

Cette partition, Christian Ville l’interprète avec brio depuis 1998, année où une opportunité l’a conduit à Miami. Il reprend alors Le Bouchon du Grove, un restaurant en difficulté. « Quand je suis arrivé, il y avait cinq micro-ondes et deux congélateurs. J’ai tout enlevé », raconte-t-il. En misant sur des produits frais, des sauces maison et une rigueur sans faille, ce chef passionné redonne vie à cet établissement, son tout premier en nom propre. « On me disait : « Tu passes d’un palace au Maroc à un petit boui-boui ? » Mais ce boui-boui est à moi. Et un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres.  »

La tomate lotus, plat signature

Au fil des ans, Le Bouchon du Grove s’est imposé comme bien plus qu’un bistrot. « Ici, un restaurant qui dépasse dix ans devient une institution », confie à demi-mot Christian Ville, qui se voit comme un ambassadeur de la cuisine française. Sa carte reflète sa vision : des classiques intemporels comme le bœuf bourguignon, la ratatouille ou la fricassée de volaille côtoient des créations plus audacieuses, à l’image de sa tomate lotus.

Ce plat signature, fruit d’un heureux hasard – une caisse de légumes livrée par erreur il y a une vingtaine d’années –, incarne son instinct culinaire et son profond respect des produits. Il s’agit d’une tomate géante rôtie, garnie de fromage de chèvre, de prosciutto et d’ail confit, relevée d’épices et d’huile de basilic maison, s’ouvrant délicatement, tel un lotus en fleur. « Tout est parti d’une émotion, explique-t-il. Je voulais sublimer cette tomate que je n’avais jamais cuisinée. Comme en peinture, il a fallu trouver un équilibre parfait, simple mais merveilleux, sans que cela paraisse sophistiqué.  »

Une cuisine généreuse et authentique

Refusant d’entrer dans la course aux étoiles Michelin, Christian Ville privilégie une cuisine authentique, où le goût l’emporte sur l’apparat. « Faire simple, c’est compliqué », aime-t-il répéter, citant Paul Bocuse. Ici, on saucera son assiette avec une baguette de pain, car l’essentiel reste l’expérience humaine. « Si les gens se régalent et passent un bon moment, c’est tout ce qui compte ». Une philosophie que le chef partage avec une équipe fidèle, menée par Raphaëlle Mansana, sa directrice générale, et dont certains membres l’accompagnent depuis près de trente ans. « C’est une aventure collective. Seul, on ne peut rien faire », souligne-t-il humblement.

Pour l’avenir, le chef aspire à préserver l’âme familiale et authentique de son petit coin de France à Miami, où anonymes et célébrités se côtoient, comme en témoignent les photos accrochées au mur rendant hommage à ses illustres convives : Florent Pagny, Tony Parker, Eva Longoria ou encore Frank Lebœuf. « C’est que du bonheur, comme disent les jeunes », conclut-il fièrement, prêt à écrire les prochains chapitres de cette belle aventure culinaire, toujours guidé par sa passion et sa modestie.

Six villes à découvrir en train depuis Washington DC

Pour ces six destinations, les voitures restent au garage. Grâce aux lignes ferroviaires de l’Amtrak et du train de banlieue MARC, ces villes historiques de la côte Est ne sont qu’à quelques heures de voyage de Washington DC. À l’arrivée, les meilleures adresses de ces villes sont accessibles à pied.

Harpers Ferry, en Virginie-Occidentale

Harpers Ferry est connue pour être au croisement de deux fleuves importants de la région : le Potomac et le Shenandoah. ©Unsplash

C’est la destination idéale pour un week-end dans la nature. À tout juste une heure de Washington DC, l’Amtrak ou le train de banlieue MARC amène ses voyageurs dans la ville historique d’Harpers Ferry depuis Union Station, de la gare de Silver Spring ou de Rockville. La gare restaurée, datant de 1894, est située au centre-ville et tout près du fort John Brown. Des chemins de randonnée, dont un passage sur le sentier des Appalaches, démarrent depuis le village. Pour l’Amtrak, compter entre 30$ et 60$ en coach pour partir le vendredi soir et revenir le dimanche midi. Avec le Marc, un billet entre DC et Harpers Ferry coûte 13$ et le train de banlieue passe plus régulièrement. Pour se loger, rendez-vous sur le site touristique de la ville. Site.

Richmond, en Virginie

En 1861, suite à la guerre de sécession, Richmond devint la capitale de la Confédération. ©Unsplash

À un peu moins de trois heures avec l’Amtrak, la capitale de la Virginie est connue pour être une ville historique avec une scène gastronomique dynamique. Entre les champs de bataille de la guerre de Sécession et le capitole de la ville, ou encore l’église St. John’s où l’avocat Patrick Henry a prononcé son célèbre discours « La liberté ou la mort » en 1775, les passionnés d’histoire prendront plaisir à découvrir ces lieux au cœur de la construction de la démocratie américaine. A bord de l’Amtrak, il vous en coûtera entre 60$ et 160$ selon l’heure et la classe (coach ou business). Rendez-vous sur le site de la ville pour plus d’informations. Site.

Wilmington, dans le Delaware

Wilmington a été construit sur le site de Fort Christina et de la colonie Kristinehamn, la première colonie suédoise en Amérique du Nord.(Unsplash)
Wilmington a été construit sur le site de Fort Christina et de la colonie Kristinehamn, la première colonie suédoise en Amérique du Nord. ©Unsplash

À une heure et demie en train avec l’Amtrak, Wilmington est célèbre pour être le fief de Joe Biden. Cette ville de 70.000 habitants est aussi connue pour être la plus grande ville du petit État du Delaware. La gare est très pratique : située au centre-ville, on accède très rapidement à de nombreux hôtels et restaurants. Le Delaware Contemporary est parfait pour les passionnés d’art moderne. Nemours Museum & Gardens, à huit kilomètres de la gare, est une villa avec des jardins français, un lieu incontournable de la ville. En coach en pleine nuit, on peut trouver des billets pour 50$ voire moins aller-retour, ou alors pour 300-350$, on peut voyager en première classe. La business est à environ 140$ aller-retour.  Pour plus d’adresses, rendez-vous sur le site de la ville et sa région. Site.

Charlottesville, en Virginie

La petite ville de Charlottesville possède l’une des plus grandes rues piétonnes des États-Unis et le seul site du patrimoine mondial de l’UNESCO en Virginie. ©Unsplash

À seulement deux heures et demie de Washington grâce à l’Amtrack, Charlottesville est l’une des destinations préférées des Washintgoniens. Entre les domaines viticoles et les brasseries, on y trouve aussi l’Université de Virginie, l’un des plus beaux campus des États-Unis. La pelouse à colonnades et la rotonde ont été conçues par Thomas Jefferson ! La gare, à quelques encablures de la rue principale et piétonne, est idéalement située pour se déplacer sans voiture. Pour un aller-retour, il vous en coûtera entre 25$ et 150$ selon la classe choisie et les horaires. Dans notre rubrique « Trois jours à », French Morning a répertorié les activités incontournables de la ville. Et sinon, le site de la ville également plein de conseil. Site.

Frederick, dans le Maryland

La ville de Frederick a été fondée en 1745 par des colons allemands sous le nom de "Frederick Town". Wilmington a été construit sur le site de Fort Christina et de la colonie Kristinehamn, la première colonie suédoise en Amérique du Nord.(Unsplash)
La ville de Frederick a été fondée en 1745 par des colons allemands sous le nom de “Frederick Town”. Wilmington a été construit sur le site de Fort Christina et de la colonie Kristinehamn, la première colonie suédoise en Amérique du Nord. ©Unsplash

À bord du MARC, la ville du Maryland, Frederick, est à environ une heure et demie en train de Washington. C’est une petite ville pleine de charmes et d’histoire. On y est également proche de la nature, avec le sentier des Appalaches qui passe près de la ville. À pied ou à vélo, on peut facilement se balader dans le centre-ville historique qui est traversé par Carroll Creek. On s’y rend pour seulement 15-18$ aller-retour avec le Marc. Pour préparer son voyage, le site de la ville recommande de nombreuses adresses. Site.

Williamburg, en Virginie

Williamsburg est connue pour être la «capitale coloniale» de la Virginie. ©Marie Demeulenaere

En prenant l’Amtrak à Union Station, cette bourgade de 15.000 habitants n’est qu’à quatre heures de voyage. Cette ville, l’ancienne capitale de la colonie de Virginie de 1699 à 1780, a joué un rôle crucial dans la Révolution américaine. Aujourd’hui, l’ex-colonie est devenue un musée d’histoire vivante de l’époque coloniale avec des « James Madison », le « Père de la Constitution » dans la rue. On vous en dit plus dans notre article « Un week-end historique à Williamsburg ». En partant le vendredi soir et en revenant le dimanche après-midi, il faut compter entre 55$ et 200$ selon la classe et la flexibilité du billet (remboursable ou non). Le site de la ville est également une bonne référence pour organiser son séjour. Site.

Publié le 11 avril 2023. Mis à jour le 19 novembre 2024

Patinoires dans la Bay Area, la saison est ouverte !

À l’approche des fêtes de fin d’année, les patinoires extérieures fleurissent un peu partout dans la Bay Area. Fan de Candeloro ou future Kaori Sakamoto, à vos patins ! Voici la liste de nos patinoires préférées où pratiquer vos double axels :

À San Francisco

Union Square Ice Rink : l’incontournable patinoire éphémère, située en plain cœur de San Francisco. Pour une vingtaine de dollars, patins inclus, on peut patiner pendant 60 minutes. Il y aura de nombreuses animations, notamment un spectacle de drag queens le jeudi 5 décembre, une silent disco le jeudi 12 décembre, ou encore le Polar Bear Skate du 1er janvier, pendant lequel on patinera uniquement vêtu d’un maillot de bain. Les samedi et dimanche, 50 personnes sont tirées au sort pour une leçon de patinage gratuite, patins inclus. Jusqu’au 20 janvier 2025, de 10am à 11pm. 333 Post St, San Francisco, CA 94102. Billets.

© Union Square Ice Rink

Thrive City Winter Wonderland: l’esplanade devant le Chase Center où évolue l’équipe de NBA des Golden State Warriors accueillera une patinoire synthétique, mais seulement pour une durée très limitée, les 21, 22, 24, 26 et 27 décembre. La location de patins et les 30 minutes de patinage seront entièrement gratuites, d’où réservations très fortement conseillées. Du 21 au 27 décembre 2024, de 10am à 7pm. 1725 3rd St, San Francisco, CA 94158. Billets.

Dans la Péninsule et South Bay

Winter Lodge à Palo Alto : une tradition depuis 65 ans, cette patinoire est ouverte d’octobre à avril, et se pare de ravissantes décorations à l’approche des fêtes. On peut également prendre des leçons dans la patinoire intérieure adjacente. Pour 19$ (plus 6$ pour la location de patins), on peut faire des arabesques pendant deux heures. Les horaires varient chaque jour, et sont disponible sur le site du Winter Lodge, qui n’a également pas été remis à jour depuis 65 ans ! Jusqu’au 13 avril 2025. 3009 Middlefield Road, Palo Alto, CA. Billets.

© Winter Lodge

Enchant à San José : au lieu de faire des ronds sur la glace sur la patinoire installé dans le Paypal Park, le stade de foot de la capitale de la Silicon Valley, Enchant San José propose une promenade sur glace à travers une forêt féérique. Tout à côté, un labyrinthe lumineux invite à se perdre dans la magie de Noël. À partir de 31$, auxquels il faut ajouter 15$ pour la location de patins. Du 22 novembre au 29 décembre. PayPal Park, 1123 Coleman Ave, San Jose, CA. Billets.

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Dans la East Bay

The Kristi Yamaguchi Holiday Ice Rink, San Ramon : nommée d’après la championne olympique Kristi Yamuchi qui a grandi à deux pas de là, la patinoire de San Ramon propose des sessions de 90 mn pour 26 dollars, location de patins incluse. Plusieurs événements, tels la Taylor Swift ou la Elsa night, ponctueront cette saison, et Kristi Yamaguchi en personne prodigera ses conseils lors de soirées spéciales à réserver longtemps à l’avance. Cette année, on peut louer des braseros en bord de piste pour rester au chaud. Du 8 novembre 2024 au 5 janvier 2025 (fermée le jour de Thanksgiving et de Noël), de 1pm à 8:30pm en semaine, et de 11am à 10:30pm du vendredi au dimanche. 6000 Bollinger Canyon Road, San Ramon, CA. Réservations.

Au nord de San Francisco

Luma Ice à Petaluma : pour la première fois de son histoire, le comté de Sonoma aura sa propre patinoire extérieure, avec de la vraie glace ! Située sur les fairgrounds de Petaluma, Luma Ice peut accueillir jusqu’à 225 patineurs en même temps, et sera recouverte d’une tente en cas de mauvais temps. Du 13 décembre au 7 janvier 2025, de 10am à 10pm. 175 Fairgrounds Dr, Petaluma, CA. Information.

© Merry Meritage

Merry Meritage à Napa : chaque année, le complexe hôtelier Meritage Resort & Spa de Napa transforme sa grande cour centrale en un charmant village de Noël. La grande patinoire est entourée d’igloos et de braseros que l’on peut réserver pour déguster un chocolat chaud ou un verre de vin local…Compter 25 dollars pour 90 minutes de patinage. Jusqu’au 5 janvier 2025, de 11am à 10pm tous les jours. 875 Bordeaux Way, Napa, CA. Billets.

Le marché de Noël du Lila revient le 6 décembre à Burbank

Artisanat, chocolat et vin chaud, friandises et chants de Noël… Cette année encore, le « French Holiday Bazaar » du Lycée international de Los Angeles (Lila) – l’un des plus grands marchés de Noël francophone de Los Angeles, organisé par l’association des parents d’élèves – ouvre ses portes au public, à Burbank, vendredi 6 décembre 2024, de 4pm à 8pm.

Dans une ambiance enjouée de Noël, petits et grands pourront déambuler en extérieur parmi les stands de dizaines d’exposants, la plupart francophones. Objets originaux et services, cuisine créative, activités pour les enfants… La liste des exposants est disponible ici

L’occasion de passer un moment chaleureux parmi la communauté francophone du Lila, tout en faisant ses emplettes de fin d’année. L’événement est gratuit. Retrouvez toutes les informations ici.

Le Montreux Jazz Festival de retour sous les palmiers de Miami

Les mélomanes trépignent d’impatience. Dans un peu plus de cent jours, Miami résonnera à nouveau aux accents enchanteurs du Montreux Jazz Festival. Après une première édition américaine auréolée de succès en mars dernier, ce festival légendaire, né il y a plus d’un demi-siècle sur les rives suisses du lac Léman, revient titiller les oreilles des Miamiens. L’évènement investira le Hangar at Regatta Harbour (billets ici), en plein cœur de Coconut Grove, du vendredi 28 février au dimanche 2 mars 2025.

Ce second millésime outre-Atlantique, orchestré par Mathieu Jaton, à la tête de ce prestigieux rendez-vous musical depuis une décennie, s’annonce prometteur. Cette année, la programmation est confiée à Jon Batiste, co-propriétaire du festival, quintuple lauréat des Grammy Awards et récipiendaire d’un Oscar. Originaire de Louisiane, ce jazzman et compositeur engagé ouvrira les festivités entouré des membres de son groupe.

Vous pourrez aussi danser sur les titres électrisants de Janelle Monáe, chanteuse et actrice américaine au style musical mêlant funk, soul, pop et R&B. L’énergie communicative de Cimafunk, étoile montante de la scène cubaine, promet de faire vibrer le public, tandis que le pianiste Alfredo Rodriguez, la batteuse Yissy García et le percussionniste Pedrito Martinez fusionneront avec brio jazz et sonorités afro-cubaines. Également à l’affiche, le groupe colombien Monsieur Periné, dont le style oscille entre jazz manouche, pop et swing.

Lume, le nouveau restaurant italien à la « French flair » de West Village

Un vendredi soir de début novembre, les étroites rues pittoresques du West Village s’animent du passage des New-Yorkais, venus boire un verre ou refaire le monde au restaurant. C’est au coin de West 4th et Perry Street, sur les lieux de l’ancien Extra Virgin, que de nombreux passants se rendent. Nous sommes à l’ouverture « friends & family » de Lume, la nouvelle adresse du trio de français propriétaires de Saint Tropez Wine Bar (ouvert en 2017) et de Mino Brasserie (ouvert en 2022), situés tous deux à un jet de pierre.

« Après ces deux restaurants du Village, nous voulions nous challenger à nouveau, créer quelque chose de nouveau. Nous avons choisi de lancer un restaurant italien avec une touche française, dans lequel ma femme italienne s’est aussi engagée », raconte Yohann Pécheux, associé des trois restaurants aux côtés de Gérald Barthélémy et Fabien Pichard.

Salle à manger de Lume @Lume

Difficulté de trouver un local dans le quartier

Le trio a cherché l’emplacement idoine dans le même quartier, mais a eu du mal à trouver. Les opportunités post-Covid n’existent plus dans ces quartiers très recherchés. « Il n’y a plus tellement d’inventaire donc les enchères sont nombreuses et les prix s’envolent. Mais cette adresse vient avec sa réputation ». Comble de malchance, Yohann Pécheux s’est cassé le tibia et le péroné juste après la signature du bail, mais il a tout de même pu superviser les travaux et les préparatifs d’ouverture d’arrache-pied pendant cinq mois, avec ses associés.

Extérieur du restaurant Lume. © Lume

Le travail a porté ses fruits. L’intérieur est composé d’une partie café où pend un lustre en papier, du designer Ingo Maurer, composé de petites feuilles où sont écrits des mots d’amour dans différentes langues. La carte du petit-déjeuner, qui comporte des bols garnis et des paninis, est disponible de 8:30am à 4pm. De l’autre, la partie restaurant où le bar en forme de U (« Un des seuls du Village ! ») est ornée d’une pluie de lampes qui donne un aspect chic et festif aux lieux. Un hommage esthétique réussi au nom du restaurant, puisque « Lume » signifie petite lumière en italien. En salle, des banquettes françaises traditionnelles rouges et des tons beiges, des moulures de bronze pour une ambiance de luxe discret.

Mariage franco-italien au menu

La carte est elle aussi un bon équilibre entre des classiques français, qui ont connu leur succès chez Saint Tropez et Mino, et la cuisine italienne. D’ailleurs on trouve deux chefs aux fourneaux, un italien et un français. Des arancinis aux champignons porcini, octopus grillé et carpaccio de bœuf wagyu en entrée, des plats de pâtes réconfortants (ziti alla bolognese, bucatini cacio e pepe) et des valeurs sûres avec un twist – comme les Saint-Jacques au romarin et risotto aux tomates séchées, ou le poulet parmesan avec du fontina, fromage italien. « Nous misons toujours sur la qualité de nos produits qui sont très frais et servis bruts, pas trop en sauce ». Le service est attentif, les employés ont été recrutés en amont dans les deux autres restaurants. « Nous sommes un business familial et sommes tous les trois très impliqués. Nous avons la chance de compter sur des employés fidèles depuis des années ».

L’engouement est réel : dès le samedi d’ouverture, le restaurant a fait salle comble et continue aujourd’hui sur sa lancée. D’autant que, pour Lume, les Frenchies se sont aussi alliés à Tim Anderson, une figure incontournable du « Village » avec le compte Instagram Wild West Village et ses 50.000 followers. Au brunch, Lume va se transformer en lieu de fête et de musique. Et au printemps, une terrasse viendra agrémenter les lieux.

États-Unis-Europe : 50 « nuances » de croissance

« Lorsque je regarde dans le miroir j’ai honte, quand je me compare, c’est pire ». Cette très mauvaise paraphrase peut néanmoins s’appliquer à la perfection quand on compare l’Europe et les États-Unis. Nous avons désormais en ce bas monde, une 2 CV et une Ferrari et aucun mécanicien à l’horizon pour espérer changer le moteur et la carrosserie… Cela fait plus de 15 ans que sur les dix critères qui permettent de mesurer le droit d’espérer un avenir meilleur, il n’en est pas un seul qui place l’Europe sur l’échiquier mondial à 2050. Dans le top 5, on prévoyait que l’Allemagne parviendrait à conserver sa place, mais désormais le pays de la bière sent le sapin, son leadership industriel fuit de toute part, notamment en Chine qui devient plus innovante et plus spécialisée qu’elle, en version discount. Pourquoi tant de haine ?

L’investissement, critère-clé du succès

Les raisons sont nombreuses, mais tiennent quand même beaucoup à la crasse politique qui marque au fer rouge nos divers pays en Europe. Il n’est plus contestable, ni même politiquement incorrect de dire que le gouvernement Macron aura mené le pays au sommet de l’incompétence. Les chiffres sans cesse aggravés de la dette, à l’insu du plein gré d’un ministre des Finances pour qui l’économie resta un mystère, suscitent l’incrédulité de tout élève de CAP. L’Allemagne ne parvient plus à se renouveler et Angela Merkel a été un remarquable outil du maintien du statuquo, certes, mais dans un monde où l’immobilisme n’est plus en marche. L’Italie riche d’un super Mario à qui il aura fallu 800 pages et 15 ans pour réaliser que l’Europe avait raté le coche du virage technologique et qu’il fallait appuyer sur l’accélérateur d’urgence. Ce que de modestes entrepreneurs comme nous, disions depuis déjà plus de dix ans et en une page et demie. Bref, notre classe politique est crasse, celle des États-Unis n’est pas toujours plus brillante, mais l’économie dépend moins d’eux. C’est toute la différence.

Parmi les critères qui expliquent le succès possible d’une nation, il y a de nombreux éléments. L’investissement. La fiscalité. La stabilité juridique. L’indépendance et l’accès aux ressources essentielles. La dette. Les brevets. La recherche etc…

L’un des plus importants à ce jour, reste l’investissement. La dette est également un critère clé, mais tout dépend de sa composition. Elle est infiniment plus lourde aux États-Unis, mais elle est non seulement composée d’une masse plus critique d’investissements et non un tonneau percé de coûts de fonctionnement insensé comme en France notamment, mais elle est aussi compensée par une fuite en avant positive, alimentée par la croissance. Enfin quand on parle d’avenir, l’indépendance et l’accès aux ressources est essentiel, et sur ce terrain, nous cédons aux BRICS la plus grande partie des ressources mondiales dont le monde aura besoin demain pour prospérer et seuls les États-Unis peuvent encore y résister et combattre.

L’investissement tout d’abord. Sur la partie non technologique, il reste à l’Europe de beaux restes. Elle investit encore. Les grandes entreprises sont de belles machines incrémentales, fondées sur de bonnes vieilles habitudes. On ne change rien, on investit là où l’on a pied et on évite de s’aventurer au-delà. Sur ce point, nous faisons jeu égal avec le reste du monde. 

Sur les investissements technologiques, nous sommes six fois moins investisseurs que les incrémentales et plus de trois fois moins que la Chine. Par tête d’habitant. La « brillante » Ursula, réélue sur d’autres critères que la compétence, déclarait ainsi à Davos, en février dernier que nous devions nous emparer du sujet de l’IA. Je parle bien de 2024 !!! La Chine a commencé il y a plus de douze ans. Macron a annoncé un plan de 500 millions en 2022, autant dire de l’argent de poche, quand la 20e ville Chinoise investit dans le même temps près de 2 milliards. 500 millions, de quoi rire jaune. Nous sommes totalement dépassés sur cette technologie, mais aussi sur le quantique, l’espace, les puces… En clair, dans la boule de cristal de l’avenir lié à la technologie, aucune sœur Anne ne voit rien venir en Europe !

La politique africaine « calamiteuse » de la France

Et quand il s’agit des ressources nécessaires aux data-centers, aux batteries des véhicules électriques, aux métaux rares de nos téléphones, nous sommes et serons totalement dépendants du reste du monde. Jean-Dominique Senard, président de Renault, le rappelait encore récemment, en moquant un continent qui veut de l’électrique mais n’a pas de supply-chain pour se fournir les matériaux nécessaires pour l’alimenter. 

La calamiteuse politique africaine de ce gouvernement nous a aliéné le Burkina, le Niger, le Gabon. Autant dire le bois, l’uranium, le lithium, l’or et tant d’autres ressources livrées aux Russes. Notre incapacité à vouloir exploiter ce qui constitue une des plus grandes réserves au monde de métaux rares (notamment) qui se trouvent au pied d’un littoral le plus important au monde (grâce aux DOM TOM), nous prive de ressources qui nous tendent pourtant les bras. 

Les États-Unis l’ont compris. Depuis deux ans, ils accélèrent en Afrique pour ne pas la laisser aux mains des Russes et des Chinois. Ces derniers, associés dans les BRICS à l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Venezuela, la Russie, sont à la tête de ressources qui feront de l’Europe leurs vassaux dans les quinze années à venir. À nouveau, seuls les États-Unis ont une politique comparable. La Chine et le Moyen-Orient achètent depuis dix ans des terres agricoles, l’or vert véritable du futur, et Bill Gates à lui seul est devenu l’un des plus gros propriétaires de terres agricoles au monde.

L’Inflation Reduction Act de Biden, un lourd débit à mettre à son crédit, a attiré tous les plus gros investissements de la terre et permis une réindustrialisation basée sur un prix compétitif de l’énergie, pendant que l’Europe étouffe ses PME (63 000 liquidées en France en douze mois), non seulement en les ayant condamnées par une politique Covid dont nous réalisons enfin qu’elle était insensée et mortifère, et en leur assénant le coup final par des coûts stratosphériques de l’énergie. Elle est pourtant disponible en telle quantité que nous l’exportons. Une folie, doublée par la duplicité de l’Allemagne de Merkel qui a tout fait pour tuer le nucléaire en France, et continue à voter pour des appels d’offres Européens qui sont gagnés par les États-Unis et la Corée contre EDF, et fait rouler ses voitures électriques au charbon. Quand on a des amis comme ceux-là, nul besoin d’ennemis.

L’Europe dépassée

L’arrivée de Trump au pouvoir va ouvrir une ère de négociation intense. Menaces de droits de douane accrus, investissements massifs dans la Tech et l’IA sous la houlette et les conseils de Musk, dans l’espace et j’en passe. Comme les Chinois, le président américain menacera de taxer ce que nous savons exporter, nos avions et nos alcools notamment, en échange d’ouverture à ses produits agricoles et autres. Il va accroître le leadership des États-Unis de l’IA, en négociant (comme Biden) un Yalta avec la Chine sur ce point précis, excluant totalement l’Europe pour qui il n’a que peu de considération, surtout pour Macron, lui préférant, pour les négociations sur l’Ukraine, le premier ministre hongrois Viktor Orban. Naïve, désordonnée et sans vision, l’Europe va être rasée mais pas gratis.

L’élection américaine a prouvé que les sujets clés pour les oubliés, qui se rappellent au pouvoir dans toutes les sociétés occidentales, étaient nationaux. Pouvoir d’achat. Identité. Immigration. Retour à soi. L’Ukraine n’intéresse que moins de 2% des électeurs qui se demandent pourquoi l’on dépenserait autant d’argent pour ce pays lointain, alors qu’aux États-Unis les ponts doivent être consolidés, les routes refaites et qu’on pourrait l’utiliser pour pardonner encore plus de dettes, baisser les coûts de scolarité et surtout celui de la viande, des fruits et des légumes. Les mêmes causes produiront les mêmes effets en Europe. Sur l’Ukraine, Trump va donner le coup fatal qui poussera à la négociation. Sur Israël, contrairement à Macron, loin de lâcher les Israéliens, les stigmatiser et les livrer à leurs bourreaux en Hollande ou ailleurs, non seulement il va les soutenir, mais appuyer très fort sur l’Iran.

Je finirai en vous posant une question. Qui voyez-vous dans les dix premières puissances mondiales en 2050 ? Si vous y voyez un Européen, écrivez-moi, j’aimerais tellement me « TrUmper ».

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. La tribune n’étant pas signée par la rédaction, elle ne reflète pas la position de French Morning. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte (600 à 1200 mots), merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Adam Bohbot, co-fondateur des bijoux Ana Luisa : « Nous analysons des dizaines de millions de profils d’influenceurs »

Adam Bohbot sort d’école de commerce en 2014. Après un passage chez Rocket Internet où il incube une vingtaine d’entreprises en Afrique, un petit tour en venture capital/private equity, puis une expérience d’un an aux États-Unis chez Obviously, un des pionniers de l’influencer marketing racheté par la grande agence de com WPP en 2023, il décide en 2018 de monter sa propre entreprise, à New York.

Son co-fondateur David Benayoun, rencontré quelques années plus tôt dans un taxi à Shanghai, a fait ses armes dans la création et fabrication de bijoux chez Ralph Lauren, Tory Burch et le label privé de Nordstrom. David sait créer des bijoux de qualité, Adam est un expert de l’influencer marketing. De cette alliance naît Ana Luisa, une nouvelle marque de bijoux de qualité à prix abordables.

L’entreprise, qui veut également s’illustrer par des pratiques de fabrication propres et cherche à devenir une « B corp », a connu une belle croissance depuis 2018 et compte aujourd’hui une centaine de personnes, à New York et en Roumanie. Soutenue dès ses débuts par l’entrepreneur conservateur et grand business angel français Pierre-Edouard Stérin, l’entreprise est très vite rentable et décline les offres de rachat pour se concentrer sur sa croissance.

Les bijoux Ana Luisa, d’abord vendus exclusivement en ligne, sont désormais en vente dans les grands magasins américains et, depuis l’année dernière, dans leur jolie boutique aux murs rouges de Soho, sur Spring street. Depuis peu, l’entreprise propose également un abonnement à 40$/mois – un mode de vente dont peu de bijoutiers avaient osé rêver. « Nous nous sommes inspirés du succès des abonnements AdoreMe dans la lingerie. C’était un pari, mais ça marche super bien et c’est un avantage incroyable dans un marché qui reste assez saisonnier ».

French Morning a rencontré Adam Bohbot dans ses bureaux de Brooklyn et il partage avec nous ses conseils de patron.

1/ Garder la main sur les opérations le plus longtemps possible

« Les entreprises américaines ont tendance à sous-traiter très vite une partie importante de leurs opérations qu’elles considèrent comme non essentielles. Il me semble que c’est important de faire le maximum de tâches en interne, du moins au début, car on apprend énormément ».

Ainsi, les premières années, toute l’équipe commence la journée par deux heures d’emballage et postage des colis. Elle continuera à le faire jusqu’à l’ouverture des canaux de distribution avec Bloomingdale’s, Macy’s et Nordstrom en 2021.

Plus récemment, c’est Adam Bohbot qui a négocié le contrat de location pour la boutique de Soho, supervisé les travaux de l’architecte, et même travaillé en boutique les samedi et dimanche. « Il faut s’investir corps et âme pour bien comprendre son business et sa clientèle. Bien maîtriser toute sa logistique, c’est le secret d’une entreprise saine et rentable  ».

2/ Pour lancer une marque, s’adosser à des influenceurs émergents

Fort de son expérience chez Obviously, Adam Bohbot a su mettre à profit un réseau d’influenceurs pour faire grossir sa marque. Ana Luisa a créé sa propre plateforme de veille des réseaux sociaux pour identifier les influenceurs émergents les plus en phase avec son audience cible. « Nous analysons des dizaines de millions de profils d’influenceurs avec un fort potentiel de croissance et nous proposons à certains influenceurs triés sur le volet de créer leur propre ligne de bijoux en partenariat avec Ana Luisa ».

Profil type d’un influenceur Ana Luisa : entre 30 et 50 000 followers, une belle croissance organique avec de très bons ratios d’engagement, une vraie authenticité. Les influenceurs « porte-manteaux des marques » (comprendre : prêts à travailler avec n’importe quelle marque), perdent vite leur crédibilité. « Les influenceuses – car ce sont souvent des femmes – avec lesquelles nous travaillons ont en général un métier à côté et mieux encore, celles qui ont un métier « de confiance », par exemple dans le secteur de la santé, ont des taux d’engagement dix fois plus élevés ! ».

Pendant les premières années de sa croissance, Ana Luisa consacre entre 50 et 70% de son budget marketing sur des influenceurs. Aujourd’hui encore, les influenceurs représentent environ un quart de son budget marketing.  

3/ Du commerce en ligne à la boutique : un défi payant

« De 2020 à 2023, nous n’avions pas de boutique, mais nos clients les plus assidus trouvaient notre adresse en ligne et venaient nous voir dans nos bureaux. Nous avons fini par craquer et nous avons ouvert la boutique de Soho ». Le magasin, ouvert en l’espace de trois mois, est un succès immédiat. Il accueille aujourd’hui entre 5 et 10 000 visiteurs par mois, et un visiteur sur cinq environ repart avec un achat.

Si le commerce en ligne représente toujours la grosse majorité du chiffre d’affaires d’Ana Luisa, la boutique apporte à la marque une visibilité et une notoriété incomparables. Et c’est en passant devant la boutique que le directeur des bijoux de Bloomingdale’s aurait découvert l’enseigne.

Pour autant, l’envers du décor est plus difficile qu’il n’y paraît : le turnover des équipes est « une vraie baffe » : « Nous avons ouvert la boutique en décembre avec dix personnes, en mars il n’en restait plus que deux » avoue Adam Bohbot. Aujourd’hui, l’entrepreneur met autant d’effort dans le recrutement de ses équipes en boutique que dans celui du siège de l’entreprise. Un conseil ? Ne pas laisser les candidats choisir leurs références, « charge au recruteur de dire à qui il veut parler ».

Ana Luisa compte ouvrir 10 nouvelles boutiques dans les 18 prochains mois, dans les plus grandes villes des États-Unis. « C’est important d’être dans les grandes villes, mais ce n’est pas là où la loyauté est la plus forte », analyse enfin Adam Bohbot. Au-delà de cette première phase, il entend suivre la stratégie de Kendra Scott, l’une des premières marques de bijoux valorisée à plus d’un milliard de dollars, et s’implanter sur des villes moyennes où les loyers sont moins chers et la clientèle plus fidèle.