La Marseillaise qui résonne dans l’Alliance française de Sacramento a une signification toute particulière pour Alek Skarlatos, Spencer Stone et Anthony Sadler: les trois amis qui ont déjoué une attaque terroriste dans un train Thalys le 21 août 2015 ont reçu officiellement leur nationalité française des mains d’Emmanuel Lebrun-Damiens, consul de France à San Francisco, jeudi 31 janvier.
Portant fièrement la Légion d’honneur remise par François Hollande quelques jours après l’attentat, ils ont savouré ce moment très symbolique: “Je n’y crois pas, on est vraiment Français!“, s’exclame Spencer Stone auprès de French Morning.
Cette nouvelle citoyenneté n’est pas décernée comme une récompense pour leur héroïsme: les trois amis, originaires de Californie, ont eux-mêmes entamé les démarches de naturalisation il y a environ un an. “En route depuis Amsterdam, le train roulait en France depuis dix minutes quand l’attaque s’est produite. Nous n’étions jamais venus en France auparavant, et bien sûr, nos liens avec ce pays n’ont fait que se renforcer depuis cet événement“, souligne Alek Skarlatos.
Commémorations, tournage du film “Le 15h17 pour Paris”, promotion du film…les voyages entre Sacramento et la France se sont multipliés dans les trois dernières années. “A tel point qu’on se sentait déjà Français avant l’obtention de la citoyenneté“, confie Spencer Stone. “Quand nous avons demandé à Guy Michelier, le consul honoraire de France à Sacramento, si nous pouvions devenir Français, il nous a aidés dans nos démarches et a grandement facilité la procédure: elle ne nous a pris qu’un an, alors que les délais sont habituellement de cinq ans, avec obligation de résidence en France.”
Munis de leur nouveau passeport, Alek Skarlatos et Spencer Stone envisagent de s’installer en France, au moins pour quelques mois: “Première priorité: apprendre le français!“, plaisantent-ils.
Tous deux voient dans l’obtention de nationalité une opportunité de refermer l’épisode du Thalys et de commencer un nouveau chapitre de leur vie. “Les trois dernières années ont été englouties dans l’attentat et l’attention que nos actions ont suscité. Il est temps pour nous de passer à autre chose“, explique Alek Skarlatos. Et Spencer Stone de renchérir: “Je ne veux pas que ma vie soit entièrement dictée par cet événement: nous avons sauvé des vies, y compris les nôtres, mais nous n’avions pas le choix, nous n’avions aucun moyen de nous enfuir de ce train, il fallait passer à l’action. Deux mois après l’attentat, j’ai été poignardé à Sacramento à la sortie d’un bar, j’aurais pu mourir, mais j’ai survécu. Pour moi, c’est un signe fort que j’ai encore beaucoup de choses à vivre.”
Parmi ces projets, la carrière de comédien attire particulièrement Spencer Stone et Alek Skarlatos. En 2017, Clint Eastwood a offert aux héros du Thalys une expérience inespérée en les recrutant pour jouer leurs propres rôles dans “Le 15h17 pour Paris”, une adaptation du livre qu’ils avaient écrit sur l’attentat: “On nous a demandé une semaine seulement avant le début du tournage si vous voulions jouer dans le film. C’était une proposition qu’on ne pouvait pas refuser. Acteur n’est pas notre métier, et l’apprentissage a été difficile, mais comme nous jouions nos propres rôles, le film a gagné en authenticité“, explique Alek Skarlatos. Il a quitté les rangs de la Garde Nationale américaine en 2017, et continue à passer des auditions.
Spencer Stone a également mis entre parenthèses sa carrière militaire dans l’Armée de l’Air, a déménagé à Hollywood et court les castings. “Tout est possible: nous pourrions signer un nouveau contrat avec l’armée, notre double nationalité n’étant pas un frein à cela, ou passer quelques temps en France et essayer de travailler là-bas, pourquoi pas dans l’immobilier.” A 26 ans, les héros du Thalys ont la tête pleine de projets, et reprendre une vie normale en priorité.
Les héros américains du Thalys envisagent de s'installer en France
On a fait la première Nuit des Idées de San Francisco
Pour sa première édition de la Nuit des Idées, la ville de San Francisco a mis les petits plats dans les grands. Une affiche prometteuse autour de “La ville du futur”, un lieu hors du commun, un staff au point… Succès garanti. L’événement s’est tenu, samedi 2 février, dans la Public Library, rue Larkin, où près de 12.000 personnes étaient attendues pour partager et changer le monde de demain. French Morning faisait partie de ces rêveurs qui sont restés éveillés le temps d’une soirée.
7:05pm : Ouverture des portes et lancement de la Nuit des Idées
Si London Breed, maire de San Francisco, brille par son absence, la foule n’en perd pas pour autant son enthousiasme. Michael Lambert, directeur des bibliothèques de la ville, accueille tout le monde par un “Bienvenue à la bibliothèque municipale de San Francisco”, en français dans le texte, proclame le 2 février “Jour officiel de la Nuit des Idées” et remet le décret a Emmanuel Lebrun-Damiens, consul de France à San Francisco.
Celui-ci est bientôt rejoint sur scène par Mary Wardell Ghirarduzzi, présidente de la commission de la SF Library, Neal Benezra, directeur du SFMOMA, Holly Kernan, rédactrice en chef de KQED, et Mina Kim, de KQED. Tour à tour, ils expliquent l’importance de cet événement dans un contexte politique et démocratiquement difficile. Emmanuel Lebrun Damiens souligne qu’”à l’heure de la montée des populismes et des réponses simplistes apportées à des questions complexes, les avis d’experts sur les grands sujets d’aujourd’hui sont essentiels.”
8:17pm : Quel genre de ville devrait être San Francisco en 2030 ?
Première conférence, mais aussi fermeture officielle des portes pour raison de sécurité. Tant pis pour les retardataires. Pour nous, ce sera le talk sur l’immobilier à San Francisco en 2030. Randy Shaw, de la Tenderloin Housing Clinic, et Gary Kamiya, auteur, s’accordent à dire que la crise immobilière ne pourra prendre fin dans la Bay Area que grâce à une aide fédérale visant la classe moyenne, mais aussi un soutien de la part des companies de la tech qui devraient fournir des logements à leurs employés, et de meilleurs transports en commun.
8:25pm: Resilient city avec KQED: on repassera
La queue fait plus d’un étage: tout le monde veut écouter Michael Krasny faire son émission Forum en direct depuis le sous-sol de la bibliothèque. L’enregistrement durera deux heures, on repassera plus tard.
8:29pm : Teen City, de la poésie et des idées pour la ville de demain
Direction le Mix, un espace dédié aux ados au deuxième étage pour entendre les jeunes de Youth Speaks slammer et déclamer leurs poèmes sur la ville. Le ton est rageur ou plein d’espoir, mais toujours juste. Puis les gagnants du concours Start’Up Lycée organisé par le Lycée Français de San Francisco présentent leurs projets pour améliorer la ville de demain: on y parle sécurité, recyclage et désastres naturels, avec différentes inventions pensées par des lycéens pour répondre à ces challenges du quotidien. Pas de paroles dans le vent, ils nous montrent des solutions concrètes, qu’ils sont prêts à produire demain s’ils le peuvent. Inspirés et inspirants!
9pm : Queer City
C’était l’une des conférences les plus attendues de la soirée et il faut dire qu’elle en valait la peine. Au micro, Aria Sa’id, femme transexuelle noire, partage son quotidien de “marginale” dans la ville de San Francisco. Parfois rejetée, isolée, réduite à la rue, elle ne pourrait rêver d’une autre ville où vivre car San Francisco, c’est aussi la ville de l’acceptation et de la protection pour ceux qui sont différents.
9:20pm: Jaron Lanier joue du khaen et prône un “capitalisme honnête”
Des dreadlocks blondes jusqu’aux fesses, une drôle de flûte a la main, Jaron Lanier fascine et interpelle son auditoire: figure bien connue de la Silicon Valley, à la fois musicien et informaticien, il est considéré comme le père de la réalité virtuelle. Lancé dans un long monologue sur les dérives de la technologie, il proclame que “Google et Facebook contrôlent le cerveau de tout le monde”, et que le niveau de “bullshit” ne fait qu’augmenter. Il prône l’arrêt du partage gratuit d’informations sur Internet: “Vous payez bien pour Netflix, pourquoi pas pour votre moteur de recherche ou vos réseaux sociaux? Vos données seront bien plus en sécurité”. Il marque un point, on va y réfléchir.
9:50 pm: Film City et la programmation éclectique des cinémas de la Bay Area
On a joué des coudes pour parvenir jusqu’au deuxième étage. C’est la fin de “Bionic City”, on y parle de l’avenir des voitures autonomes, et on ne peut en capter que quelques bribes, coincé dans le rayon Q-T des mangas. Pour Film City, pas de quartier, on fonce pour obtenir une place, et entendre parler d’un cinéma qu’on ne connaît pas forcément, comme les films du Chinois Jian Zhangke, ou le cinéma expérimental de Nathaniel Dorsky. Le programme de la Cinematheque de San Francisco est particulièrement intriguant. On va peut-être laisser Netflix de côté et mieux découvrir ce que les salles obscures de San Francisco ont à offrir.
10pm : Working City, 23 étages et quelque 3.600 pas dans la bibliothèque
La fatigue commence à se faire sentir. Le monde n’aide certainement pas. Malgré l’énergie des speakers, on ne retiendra qu’une chose: “le travail dans la Bay Area, ça ne se réduit pas qu’à un seul job et ça, malgré le nombre de milliardaires au m2.”
10:50pm : JR, à des années-lumières
La foule est tellement compacte que les agents de sécurité bloquent les déplacements. Pas moyen de s’approcher de la scène, on se rabat sur les mezzanines, mais l’acoustique ne permet pas d’entendre ce que dit l’artiste. Certains se découragent, et préfèrent partir. Tant mieux, on saisit alors quelques bribes sur la prochaine expo de JR au SFMOMA: “Les Chroniques de San Francisco” est une grande fresque murale, qui rassemble des centaines de San Franciscains pris en photo pendant le mois que l’artiste a passé dans la ville en 2018. Un dernier selfie avec la foule, et JR repart dans l’anonymat de la nuit.
11:47pm: Dominique Crenn, “Food is politics!”
La chef triplement étoilée, tout juste décorée de l’Ordre du Mérite, n’est pas venue pour servir la soupe: “L’humanité est en danger”, “Qui vote ici? Il est temps de dégager ce mec de la Maison blanche!” En conversation avec Rachael Myrow de KQED, elle aborde tour à tour la nécessité de promouvoir des habitudes alimentaires plus respectueuses de l’environnement et son horreur absolue des OGM. “Ça prendra du temps, mais on peut chacun faire un effort: ça commence par apporter votre mug quand vous achetez votre café”. Une suggestion de plus à mettre dans notre boîte à idées.
12:23pm: On discute, on peint, on danse
Et nous, on rentre. La fresque de du collectif 836M est presque terminée devant la bibliothèque. Les couche-tôt se félicitent d’être venus, les passionnés prolongent les discussions et on finira la nuit en musique.
Hélène Labriet et Joanna Valdant
Hausse du salaire minimum à New York: le casse-tête des restaurateurs français
“Le calcul est vite fait. Pour un groupe comme le notre, c’est 450.000$ de dépenses en plus par an”. Laurent Vasseur accuse le coup. Le patron français des boulangeries Financier Pâtisserie fait partie des nombreux entrepreneurs new-yorkais qui ont dû augmenter leurs employés payés au salaire minimum au 31 décembre 2018.
Le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo a adopté un plan de hausse graduelle du “salaire minimum horaire” dans la ville de New York en avril 2016. Celui-ci a connu une première augmentation de 9 à 11$ au 31 décembre 2016, puis est passé à 13$ le 31 décembre 2017 jusqu’à atteindre 15$ fin 2018 pour les entreprises de plus de 10 salariés. Les entreprises de moins de 10 salariés ont subi une hausse de 12 à 13,5$ au 31 décembre 2018 et ont encore un an pour proposer 15$/h à leurs employés. Enfin, les employés payés au “tip” (pourboire) ont vu leur salaire passer de 8,70$/h à 10$/h au 31 décembre 2018.
“Ça pénalise toutes les entreprises, estime Laurent Vasseur. On avait essayé de ne pas augmenter nos prix depuis un an-et-demi malgré les premières hausses de salaire, mais aujourd’hui il va bien falloir absorber ces coûts”. Un avis partagé par Sébastien Muller, directeur des opérations du District, le grand marché français de New York. “Nous n’allons pas augmenter nos prix cette année mais on l’avait fait en 2017 pour anticiper ces hausses du salaire minimum. C’est difficile à supporter pour nous car nous importons beaucoup de produits français de qualité qui sont déjà très taxés”.
“On a une petite structure, avec une clientèle de quartier qu’on veut fidéliser. On a pas d’autres choix que de continuer à croître pour absorber cette augmentation“, souligne pour sa part Clément, un restaurateur qui ne souhaite pas être identifié. Il est à la tête d’un restaurant français de 13 salariés.
Si les trois entrepreneurs français s’accordent à dire que l’augmentation de ce salaire horaire est une bonne nouvelle pour les salariés, ils déplorent un effet boule de neige sur le prix des matières premières. “Le lait et le beurre augmentent parce que nos fournisseurs se retrouvent dans la même situation que nous et doivent revoir leur tarifs”, explique Laurent Vasseur. Clément a constaté dans son restaurant “une hausse de 10% des matières premières depuis un an”. Il ajoute que “le ramassage des poubelles a pris presque 20%”, alors qu’au District, l’entreprise qui effectue le nettoyage a également revu ses tarifs à la hausse.
Ces augmentations des salaires et des charges d’exploitation à New York s’ajoutent à la flambée des loyers, qui poussent certains commerçants à mettre la clé sous la porte. C’est le cas du restaurant Petite Abeille du belge Yves Jadot qui a fermé en octobre 2018 après 15 ans d’activité. “Ça n’avait aucun sens de continuer”, a-t-il confié au site Eater le 11 janvier, après avoir appris que son loyer passerait de 18.000 à 30.000$ par an.
Pour Clément, “beaucoup de restaurants vont continuer à fermer. Ce qui veulent survivre devront raccourcir leurs horaires d’ouverture en supprimant par exemple le service du midi“. Laurent Vasseur réfléchit à ce type de restructuration. “On a déjà réduit le plus possible les heures supplémentaires, mais nos employés se plaignent à juste titre de travailler moins et de ne pas gagner forcément plus d’argent à la fin du mois. On pourrait également alléger nos horaires d’ouverture, et proposer plus de kiosques en libre-service qui viendraient en remplacement de postes de caissière”.
Au District, Sébastien Muller veut miser sur la formation. “La hausse du salaire minimum nous force à être créatif, en misant sur notre capital humain pour augmenter la productivité”. L’entrepreneur français assure comme Clément que son entreprise ne licenciera pas, “quitte à rediriger des éléments actuels sur d’autres missions“. A Financier Pâtisserie, Laurent Vasseur “espère pouvoir garder tout le monde, mais il faudra faire des choix”.
Le Français se laisse “deux à trois mois pour évaluer tous les impacts de cette hausse du salaire minimum”. Une augmentation qui concerne un million de travailleurs à New York, et plus de 17 millions d’Américains avec des hausses mises en place dans 19 Etats et 21 villes américaines.
Une journée à Flushing, le "vrai" Chinatown de New York
Plus grand et plus authentique que celui de Manhattan, le Chinatown de Flushing accueille ni plus ni moins que la plus large communauté chinoise en dehors d’Asie. Situé à Queens au terminus de la ligne 7 du métro, le quartier est à 45 minutes d’Union Square, ou à une trentaine de minutes en taxi. C’est l’endroit idéal pour une escapade dépaysante d’une journée. On vous met en garde: certains commerçants ne parlent pas anglais.
10am: Commencez la journée par une balade sur Main Street. Cette artère principale a des faux airs de Shanghai. La rue grouille de monde à toute heure de la journée et abrite de nombreux commerces en tout genre. Arrêtez vous devant un étal de fruits chinois et goûtez au fruit du dragon, au pomelo ou au fameux durian, un fruit tropical très odorant dont les Chinois raffolent. Les allées du supermarché Chung Fat Supermarket, toujours sur Main Street, valent également le coup d’oeil. Le rayon de la mer est aussi impressionnant que désolant avec ses dizaines de poissons, anguilles, grenouilles ou crabes entassés dans des aquariums minuscules.
11am: Faites une halte un peu plus au nord au Queens Historical Society. Dans ce musée situé dans l’une des plus vieilles demeures encore debout du quartier, les curieux qui veulent découvrir Queens, ses trois siècles d’histoire, sa transformation en “borough” cosmopolite, se sentiront chez eux. La collection du musée comprend des lettres, des daguerréotypes, des peintures et des sculptures qui retracent le quotidien des habitants hier et aujourd’hui. Visible jusqu’en septembre, l’exposition “Erasures” met notamment en valeur la diversité ethnique de ce quartier cosmopolite grâce à des poèmes illustrés.
1pm: Cette pose culturelle vous a ouvert l’appétit ? Direction le Golden Shopping Mall de Main Street, un food hall aux nombreuses échoppes. On vous conseille de déjeuner chez Tianjin Dumpling House. Leurs dumplings fourrés à l’agneau et aux courgettes, 8$ les 12, et les végétariens aux oeufs brouillés, aux nouilles et aux “garlic chives” (sorte de ciboulette chinoise), 6$ les 12, sont à tomber par terre. Spring Shabu-Shabu est une autre option pour un repas typique. Situé dans les étages d’un centre commercial à deux pas de Main Street, ce restaurant sert de la “hot pot”, une fondue chinoise où l’on plonge ses viandes, ses légumes et ses noodles dans un bouillon aromatisée. Comptez environ 20$ par tête le midi.
2:30pm: C’est le moment de digérer en sirotant un “bubble tea”, une boisson taïwanaise à base de thé et de lait, à laquelle on ajoute des boules de tapioca ou de fruit (4-5$). Parmi les bonnes adresses de Flushing: ViVi Bubble Tea, CoCo Fresh Tea & Juice et Gong Cha.
3pm: Pour un expérience vraiment originale, poussez ensuite la porte de Bodhi Meditation sur Fowler Avenue. Cette organisation religieuse organise de nombreux événements de méditation et de prières gratuits et ouverts au public. Lors de notre venue le 12 janvier, 300 fidèles plongés dans un chant hypnotique et répétitif nous invitaient à communier avec eux à la gloire de Buddha.
4pm: Encore quelques pas et vous arriverez au Flushing Meadows Corona Park. Ce grand parc, connu pour la compétition de tennis, fut le site de deux grandes expositions universelles. Il reste encore des vestiges de ces rendez-vous internationaux, dont le fameux Unisphere mais aussi le pavillon principal, qui abrite désormais l’excellent Queens Museum of Art et sa réplique impressionnante de New York.
5:30pm: Pour se remettre de la balade, direction… un rooftop. Oui, il y en a aussi à Flushing. Le Leaf Bar & Lounge est situé au 10ème étage de l’hôtel Hyatt (133-42 39th avenue). Il dispose d’espace couverts très confortables et d’une terrasse qui permet d’admirer, au loin, les gratte-ciel de Manhattan. Ici, dans ce repaire de jeunes asiatiques-américains, on est à mille lieues des échoppes familiales et traditionnelles de Main Street. On sert des cocktails délicieux (13 dollars) et des plats taïwanais raffinés dans une ambiance qui rappelle certains rooftops branchés de Manhattan, la foule en moins. Le happy hour dure de 5 à 8pm. Du rooftop, il est possible d’accéder aux divers restaurants asiatiques du centre commercial One Fulton Square Mall.
Rentrée d'expatriation, Corinne Tisserand face au calme de sa nouvelle vie
Surprise, bonheur, mais aussi déception, désillusion sont des sentiments que connaissent bien celles et ceux que l’on appelle les “impatriés”. Pour son podcast “Moi impat”, French Morning a donc tendu son micro à des Français qui racontent comment ils ont vécu leur retour au pays.
Pour ce 19ème épisode, Corinne Tisserand livre son témoignage. Elle est allemande, mais est mariée à un Français. Sa première expatriation remonte à son plus jeune âge, puisqu’elle quitte son pays natal à 3 ans pour vivre en Asie pendant 14 ans. Quand il a fallu rentrer en Allemagne, tout ne s’est pas bien passé, notamment au lycée, où malgré ses origines, Corinne Tisserand ne se sentait pas chez elle. À 18 ans, elle prend la direction des Etats-Unis. Avant de rencontrer son mari, et de parcourir avec lui plusieurs continents, en passant par le Japon, Milan, Madrid et Rio de Janeiro. Soit plus de 15 ans d’expatriation.
Son second retour au pays en 2017, elle ne l’a pas fait en Allemagne, mais en France, pays d’origine de son époux. Pas simple.
Listen to “Episode 19 : Corinne Tisserand” on Spreaker.
Les Mampreneures parlent "réseautage" à Los Angeles
“Mampreneure” est la contraction de “maman” et “entrepreneure”. C’est aussi le nom d’un réseau de cheffes d’entreprise, qui organise une discussion le 19 février de 9 à 11am au Mauro’s Cafe à Los Angeles. L’objectif de cette rencontre ? Faire connaissance et réfléchir aux atouts et freins du réseautage francophone aux Etats-Unis.
Le réseau des “Mampreneures”, créé en France en 2009 par Céline Fénié, fédère les entrepreneures-mamans autour de leurs projets et d’une volonté commune : concilier vie professionnelle et vie personnelle. Depuis 2017, les femmes porteuses de projets peuvent l’intégrer.
Museum of Illusions, un musée qui trompe l'oeil à New York
Le Musée des Illusions est un véritable remue-méninges. Ludique et coloré, il offre une expérience unique, accessible à tous et surtout très très instagrammable, ce qui fait son succès!
La première salle est complètement bluffante! On passe de Lilliput à Gulliver sous l’oeil médusé des témoins présents, pressés d’immortaliser cet incroyable effet d’optique.
On est fan aussi des installations kaléidoscopiques, hypnotiques ou encore stroboscopiques qui s’enchaînent.
Pour une fois, on respecte scrupuleusement les consignes afin de trouver le bon angle de vue. On perd alors en un clin d’oeil le sens des réalités et des proportions pour jouer à l’infini avec son image entre les lignes, les courbes, les miroirs et les perspectives.
L’objectif de ce nouveau MOI (Museum Of Illusions)?
Se mettre en scène pour un shooting en trompe-l’oeil entre copains ou en famille. Une bonne heure de fun pour en mettre plein la vue à votre cerveau et vous marrer en observant les réactions de ce public averti.
Moralité : Si on est tous égaux, certains sont égaux démesurés.
Un petit creux ?
Déjeunez AB-SO-LU-MENT au RH Rooftop, le restaurant qui trône au sommet du nouveau showroom de Restoration Hardware de Meatpacking District. Pas de réservation mais un spot exceptionnel et une cuisine raffinée. En repartant, zappez le bel ascenseur de verre et empruntez les majestueux escaliers flânez dans les étages jusqu’au sous-sol.
Tissage Moutet fête son centenaire à New York
Tissage Moutet a tissé sa toile depuis le temps. Fondée en 1919, cette maison de tissage certifiée “Entreprise du Patrimoine Vivant” (EPV) a choisi de fêter son centenaire à New York, au restaurant OCabanon précisément, lors d’une soirée le lundi 4 février. L’entreprise, qui fabrique ses produits exclusivement dans son usine du sud-ouest de la France, est présente dans la Grosse Pomme à l’occasion du salon New York Now.
Organisée en partenariat avec French Wink, plateforme en ligne aidant les créateurs français à s’implanter aux Etats-Unis, la soirée-anniversaire permettra aux premiers arrivés de bénéficier de cadeaux de la part de la marque. Tous les participants profiteront d’une remise de 20% sur la prochaine collection printemps/été 2019 des tissus de l’illustre maison.
Regardez ces Parisiens (essayer de) parler anglais
Les Parisiens ont-ils vraiment du mal à s’exprimer en anglais? French Morning a décidé d’en avoir le coeur net. Nous avons arpenté fin décembre les rues de la capitale française pour tester le niveau d’anglais des Parisiens… Et le résultat est très drôle.
Un monologue sur Vincent Van Gogh au Théâtre Raymond Kabbaz
Qui connaît l’histoire du peintre des “Tournesols” qui s’est coupé l’oreille ? Pour la découvrir autrement, la pièce “Vincent, La Vraie Histoire de Van Gogh” (“Vincent, The Real Story of Van Gogh”) sera jouée le 7 février au Théâtre Raymond Kabbaz de Los Angeles.
S’inspirant de “Van Gogh” de Philip Stevens, qui repose sur la dense correspondance qu’entretenaient l’artiste et son frère Théo, Leonard Nimoy, le feu interprète du célèbre M. Spock de Star Trek, avait écrit une pièce en 1979 qui a d’abord été jouée sur le sol américain.
Ce “monologue”, mis en scène par Paul Stein et interprété par Jean-Michel Richaud, offre un portrait sans concession de l’artiste. Cette pièce se déroule en août 1890, quelques jours après la mort du peintre. Théo, le confident et bienfaiteur de Vincent, veut rétablir la vérité sur son frère alors que les rumeurs (folie, habitué des prostituées, artiste médiocre…) vont bon train. Tout au long de ce monologue, plus d’une centaine de tableaux de Van Gogh sont projetés sur un écran, offrant un aperçu complet du travail de l’artiste.
Carroll Gardens, le quartier préféré des Français à New York
(Article partenaire) On pourrait presque l’appeler « Little France » : le quartier de Carroll Gardens, à Brooklyn, ne cesse de séduire les expatriés français. Et une fois installés, ils font souvent tout pour y rester. C’est qu’il règne une atmosphère particulière dans ce petit « village » en plein cœur de Brooklyn…
Alors, les Français amoureux de Carroll Gardens ? Découvrons pourquoi avec l’agent immobilier local Renaud de Tilly.
Mais d’abord, un peu d’histoire…
On apprend souvent beaucoup sur l’Histoire d’une ville ou d’un quartier en recherchant l’origine de son nom. Alors, pourquoi Carroll Gardens ?
Ce quartier a été nommé en l’honneur de Charles Carroll, ancien sénateur du Maryland, signataire de la Déclaration d’Indépendance. Durant la bataille de Brooklyn de 1776, c’est lui qui dirigea les troupes de soldats marylandais à l’assaut des campements britanniques. Quant à « Gardens », cela fait simplement référence aux généreux jardins sur rue des maisons de ce quartier.
Lors du développement de Brooklyn, vers 1850, une règle d’urbanisme a imposé des jardins d’au moins 33 pieds (une dizaine de mètres) devant certaines maisons du quartier. Depuis, des rues entières de Carroll Gardens recèlent de magnifiques “front yards”, ou jardins sur rue, généralement entretenus par des propriétaires passionnés de jardinage et qui prennent soin de les illuminer comme il se doit aux alentours d’Halloween et des fêtes de fin d’année.
Les écoles à Carroll Gardens : PS 58 et l’International School of Brooklyn
Ce qui a véritablement éveillé l’intérêt des familles françaises pour Carroll Gardens, c’est l’ouverture de ces deux écoles, l’une publique et l’autre privée, proposant des programmes bilingues de qualité.
Côté école publique, PS 58 The Carroll School est la première école de New York City à avoir proposé un programme bilingue anglais/français, en 2007. Dans chacune des classes de PS 58, enfants francophones et anglophones se côtoient et apprennent la langue de l’autre. Ce modèle permet aux enfants de développer, en plus de leurs compétences linguistiques, leur confiance en eux et leur curiosité culturelle.
Côté privé, l’International School of Brooklyn propose une éducation immersive avec deux programmes bilingues : anglais-espagnol et anglais-français. Ses valeurs : diversité, communauté, créativité et esprit critique.
Un village au cœur de la ville
Vous l’avez compris, la présence des écoles PS 58 et ISB font de Carroll Gardens un quartier familial. Autre facteur très important pour un quartier où il fait vraiment bon vivre en famille : les espaces verts.
Cela tombe bien : Carroll Gardens abrite Carroll Park, l’un des plus vieux parcs de Brooklyn, situé en face de PS 58. En plus d’être un espace vert agréable, ce parc regorge toujours d’activité : terrains de jeux pour les enfants, pièces de théâtre en plein air proposées par le Smith Street Stage, marchés aux puces… on ne s’y ennuie pas. C’est aussi un lieu de rendez-vous agréable où parents et enfants se retrouvent tous ensemble après l’école. Un peu comme la place du village !
Le petit plus qui vous fera vous décider à aller visiter ce parc : il dispose de deux terrains de Bocce, la pétanque italienne.
Justement, parlons de cet héritage…
Un quartier historiquement italien
Carroll Gardens a longtemps été le berceau de la communauté italo-américaine de New York. Beaucoup d’Italiens se sont en effet installés dans ce quartier au début du XXème siècle, et travaillaient au port de Red Hook. Depuis, le quartier a gardé son âme de petite ville chaleureuse, avec ses nombreuses églises, ses “brownstones”, ses escaliers “Stoops” sur lesquels les familles aiment s’asseoir en fin de journée pour boire un verre avec leurs voisins… La culture italienne y est également toujours bien présente via de nombreux restaurants tenus par des italo-américains, des irréductibles qui sont toujours là pour témoigner du passé haut-en-couleur et en saveur de Carroll Gardens, et perpétuer la tradition.
Parmi eux, citons la pizzeria Lucali, un incontournable du quartier. Certains la considèrent simplement comme la meilleure pizzeria de New York City ! Son succès est tel que les célébrités internationales y côtoient les habitants du quartier : il y a quelques années, Jay Z et Beyoncé ont même séché les Grammys pour aller y déguster une délicieuse pizza.
Autre irréductible : la boulangerie Mazzola Bakery. Délicieux pain italien, pâtisseries généreuses et café bien chaud sont au menu dans cette échoppe située au coin de Union Street et Henry Street, qui a ouvert ses portes pour la première fois en 1928.
Dans un autre style, tout en restant résolument italien, mentionnons Brooklyn Social. Ce cocktail bar, situé en lieu et place du mythique SOCIETY RIPOSTO, ancien club-bar sicilien très select du quartier, n’est ouvert au public que depuis 2004. Installez-vous tranquillement sur une banquette, profitez de leur agréable terrasse, jouez au billard dans leur arrière salle, le tout sur fond de musique rétro venue tout droit de leur jukebox. Sur les murs, les photos des anciens membres (certaines datant des années 20) vous plongent dans le passé italo-américain de Carroll Gardens.
On comprend mieux pourquoi autant de familles françaises veulent s’installer à Carroll Gardens.
Vous en faites partie ? L’agent immobilier français Renaud De Tilly a ouvert au cœur de Carroll Gardens une agence immobilière spécialisée dans la clientèle française.
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James Baldwin, Maya Angelou, Toni Morrison, de nombreux Afro-Américains comptent parmi les plus grands auteurs de la littérature américaine. Parfois méconnus, leurs romans ouvrent une fenêtre sur l’histoire de la communauté noire. Retour sur sept titres incontournables.
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1912, le Sud, Harlem, l’Europe. James Weldon Johnson raconte les pérégrinations d’un narrateur sans nom, un métis qui se fait passer pour Blanc. Roman phare pour la “Harlem Renaissance”, le livre est une réflexion subtile sur l’absurdité des identités et des assignations raciales.
Invisible Man (Homme invisible, pour qui chantes-tu ?)
Un classique. Le seul roman de Ralph Ellison publié de son vivant. L’auteur y allie réalisme et onirisme pour décrire le parcours d’un homme, du sud rural à l’université, en passant par Harlem et ses organisations politiques. Ellison décrit avec force et ironie les effets dévastateurs du racisme et l’hypocrisie des relations interraciales. Il a reçu le “National Book Award” en 1953.
I know Why the Caged Bird Sings (Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage)
Maya Angelou a 40 ans lorsqu’elle écrit ce premier livre, un récit autobiographique. On l’y retrouve enfant, abandonnée par sa mère, complexée par sa couleur de peau, puis adolescente, traumatisée par un viol. Récit d’un parcours, de l’acceptation au combat, le livre est aussi le portrait d’une jeune femme férue de littérature, qui apprend à déjouer le poids du racisme et du sexisme.
If Beale Street Could Talk (Si Beale Street pouvait parler)
Attention chef d’œuvre ! James Baldwin retrace l’histoire de deux amoureux qu’une bavure policière va séparer. Un texte romantique qui raconte la société américaine avec une douleur lancinante. Ne manquez pas la superbe adaptation qu’en a réalisée Barry Jenkins. Actuellement en salle.
Beloved
Fin du XIXe siècle. Sethe, une esclave, tue sa fille pour qu’elle ne partage pas son sort. Des années plus tard, alors qu’elle vit à Cincinnati, elle rencontre Beloved, réincarnation de l’enfant sacrifié ou possibilité d’une rédemption. Inspiré d’une histoire vraie, ce roman invite à réfléchir aux lourds héritages de l’esclavage. Prix Pulitzer 1988. Son auteur, Toni Morrison, sera sacrée Prix Nobel de littérature cinq ans plus tard.
Push
1996. Livre coup de poing. Sapphire dresse le portrait de Precious, adolescente de Harlem, obèse, illettrée, victime d’inceste, que seules l’école et l’entraide communautaire apaiseront. Ecrit dans un style cru et oral, le livre fut adapté au cinéma par Lee Daniels. Il a reçu l’Oscar 2010 de l’adaptation et de la meilleure actrice dans un second rôle.
The Underground Railroad
Et si l’”underground railroad”, ce réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite avait été une réelle ligne de chemin de fer ensevelie avec ses gares et ses tunnels ? Colson Whitehead se joue de l’Histoire pour écrire une fable puissante sur l’esclavage et l’émancipation. Prix Pulitzer 2017 et National Book Award 2016.