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Victoire de Donald Trump : « It’s not (only) the economy, stupid ! »

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Depuis 1992, l’adage « It’s the economy, stupid! » de Bill Clinton résonnait comme une vérité inébranlable en politique américaine. Pourtant, l’élection de Donald Trump en 2024 semble en apparence avoir défié ce paradigme. Ce n’est pas la seule performance économique qui a guidé les électeurs, mais une dynamique identitaire et une quête de sécurité, tant sur le plan intérieur qu’international. Cette victoire souligne des préoccupations qui transcendent l’économie et un désir renouvelé de protection de ses valeurs et de son mode de vie. Par ailleurs, sur l’économie (et c’est là l’économiste qui s’exprime), les démocrates ont prêté trop attention aux grands agrégats macroéconomiques, bien orientés (chômage, croissance), là où les ménages et petites entreprises américains, décimés par l’inflation, ont fait une analyse plus microéconomique.

Une prospérité économique contrastée

Malgré des performances économiques impressionnantes – un taux de chômage autour de 4%, un PIB par habitant de 87 000 dollars et une croissance qui oscille entre 2 et 3% –, l’économie américaine cache des fissures sociales. Si l’inflation, ayant culminé à près de 10% en 2022-2023, est retombée autour de 3%, son impact sur le pouvoir d’achat des ménages reste palpable. En réaction, Trump a proposé des mesures pour faire baisser les prix dans des secteurs essentiels comme l’énergie et le logement, en s’appuyant sur une hausse massive de l’offre. Ce discours était infiniment plus puissant qu’une Harris incapable d’articuler un programme économique cohérent, et qui refusa de venir débattre à Chicago avec la communauté des économistes comme tous les candidats historiquement.

Au-delà des statistiques, cette élection montre que la croissance et la prospérité économiques, bien que solides, ne suffisent plus à apaiser une population confrontée à des crises identitaires et culturelles. Les crises des opioïdes, la montée des inégalités, et un sentiment d’invisibilité ressentis par certains segments de la population ont nourri une méfiance envers les élites, tout en renforçant l’attraction pour un discours plus protectionniste et nationaliste.

Identité et sécurité : les nouveaux enjeux électoraux

La victoire de Donald Trump s’est construite sur une campagne orientée vers des thèmes d’identité et de sécurité. Son slogan « Make America Safe Again », couplé à l’appel au « fight, fight, fight », exprime une réponse à des préoccupations existentielles. Pour un nombre croissant d’électeurs, les questions d’immigration, de sécurité intérieure, de protection des valeurs américaines apparaissent fondamentales.

Là où les démocrates ont mis en avant une plateforme de diversité et de justice sociale, Trump a su capter une angoisse plus profonde de perte de repères et d’identité. Il a présenté son programme comme une garantie contre une Amérique jugée affaiblie et divisée, offrant à ses électeurs une vision protectionniste non seulement de l’économie, mais aussi de la culture. L’électeur américain, pour la première fois en 25 ans, a décidé de cesser de voter uniquement en fonction de sa race, sexe, ou orientation sexuelle. La prospérité et la sécurité des individus sont devenues les principaux thèmes de campagne.

L’échec du projet collectif démocrate et la polarisation politique

Le Parti démocrate, avec Kamala Harris à sa tête, n’a pas su proposer un projet collectif unifiant. Harris, en s’appuyant sur des thèmes sociaux clivants (le droit à l’avortement, la justice sociale), a cristallisé une image d’élitisme qui, à tort ou à raison, n’a pas réussi à séduire les classes moyennes ni à répondre à leurs préoccupations profondes. En se concentrant sur des mesures de fiscalité plus lourde pour les entreprises et les hauts revenus, le programme démocrate a manqué de capter la volonté d’ascension sociale et d’opportunité économique qui caractérise le rêve américain.

En revanche, le programme de Trump s’appuyait sur des réductions fiscales – et une dérégulation accrue. Ces mesures visaient à restaurer la compétitivité américaine par les coûts et à augmenter l’offre dans des secteurs essentiels, notamment l’énergie et le logement. Cet ensemble de réformes a renforcé le message d’union nationale autour d’une croissance partagée et d’une Amérique fière de ses spécificités. Il peut en outre s’appuyer sur le bon bilan économique du premier mandat Trump.

La renaissance industrielle et technologique américaine

La dynamique économique sous Trump s’inscrira aussi dans un cadre d’investissement stratégique dans l’intelligence artificielle et les infrastructures, qui prolongera d’ailleurs certaines décisions de Biden. Avec le Chips Act, initié pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs, et les investissements massifs en IA, les États-Unis ont pris une avance structurelle. Ce plan vise à rendre l’Amérique indépendante technologiquement et, par extension, militairement face aux menaces grandissantes d’un bloc autoritaire dominé par la Chine.

Dans cette perspective, Trump capitalise sur un nationalisme industriel qui incarne une reprise de l’idée de la « Frontière » et une opposition assumée aux valeurs portées par l’Union Européenne. La nomination d’Elon Musk à la tête d’une Commission pour la réduction des dépenses publiques, par exemple, symbolise cette recherche d’efficacité et d’innovation technique en opposition avec les modèles étatiques européens.

En 2024, l’Amérique a exprimé son rejet des réponses traditionnelles à des préoccupations désormais existentielles. Le vote pour Trump traduit non seulement une réaffirmation des valeurs américaines, mais également une volonté de retour à un modèle de puissance. Il reflète une demande de stabilité identitaire et de protection collective dans un monde perçu comme plus incertain que jamais.

Pour l’Europe, cette victoire revêt des implications géopolitiques et économiques. La doctrine « America First » sera probablement exacerbée, annonçant des tensions commerciales et un renforcement de l’isolement américain. Mais elle offre également un modèle à imiter pour les droites conservatrices européennes, qui cherchent à s’émanciper du carcan des politiques communautaires.

En fin de compte, le retour de Trump au pouvoir représente l’ultime expression d’une Amérique qui souhaite non seulement prospérer économiquement mais également redéfinir son identité et son rôle dans le monde.

Sébastien Laye est économiste et entrepreneur.

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte (600 à 1200 mots), merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Un week-end avec Alice Diop et sa Cinémathèque idéale au Metrograph

Ce n’est pas tous les jours qu’une institution new-yorkaise consacre un week-end entier à une réalisatrice française contemporaine. Le Metrograph, avec Uptown Flicks, donne cette blanche à Alice Diop les samedi 16 et dimanche 17 novembre prochains (billets et renseignements ici). Au programme de « Alice Diop : Traces of the margins » : une sélection de ses œuvres les plus personnelles (« Danton’s Death », « Towards Tenderness ») suivies par une série de questions-réponses en présence de la réalisatrice, mais aussi des films d’autres metteurs en scène (« Hold Back » de Rachid Djaïdani ou « Dry Ground Burning » de Joana Pimenta et Adirley Queirós) choisis par Alice Diop.

L’occasion de retrouver tout ce qui fait le charme des documentaires de la cinéaste, cette vision très engagée de la réalité, qu’elle a étirée dans sa première œuvre de fiction, « Saint-Omer » (2022), couronné par le Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise et le César du meilleur premier film. La force d’Alice Diop, c’est aussi de contribuer à la diffusion d’œuvres créatives. Ce qu’elle fait avec La Cinémathèque idéale des banlieues du monde qu’elle a fondée et dont la mission est « d’accueillir, de protéger et de travailler sur les films qui viennent de toutes les périphéries du monde ». Le temps d’un week-end, cette cinémathèque idéale trouvera refuge au Metrograph.

6pm in Paris : Investissez dans la startup qui fait vibrer les francophiles

[Article partenaire] 6pm in Paris, la plateforme qui réinvente l’apprentissage du français à travers le cinéma et la culture, lance une campagne d’equity crowdfunding sur StartEngine. Co-fondée par Léa Perret, entrepreneure aguerrie et co-fondatrice de Coucou French Classes, et Julien Frei, ancien Directeur pédagogique de Coucou, cette startup propose une expérience culturelle immersive et sophistiquée. Sa mission : rendre l’apprentissage du français plus humain, divertissant et enrichissant.

Un duo de fondateurs à la vision affirmée

Léa et Julien apportent un savoir-faire reconnu, en intégrant à 6pm in Paris l’authenticité et la profondeur culturelle qui ont fait la renommée de Coucou, la référence dans l’enseignement du français à New York et Los Angeles. Léa a également été à l’initiative de Little Paris NYC, un quartier français à Manhattan, reflétant sa passion pour la culture hexagonale. Cette énergie se retrouve dans leur nouveau projet, qui allie pédagogie et divertissement, un atout majeur dans un marché où la connexion culturelle est souvent négligée.

Une expérience lifestyle du français

6pm in Paris propose des courts métrages soigneusement sélectionnés et une émission originale intitulée “After Shorts” explorant les subtilités linguistiques et culturelles de manière engageante. Cette approche séduit des apprenants en quête d’une immersion qui va au-delà des règles de grammaire, leur offrant un véritable voyage au cœur de la France.

L’émotion au cœur d’une expérience d’apprentissage unique

Contrairement aux approches scolaires et austères de ses concurrents, 6pm in Paris se démarque par sa qualité de production et son style sexy, donnant un souffle nouveau à l’apprentissage des langues. Les études montrent que l’émotion joue un rôle clé dans la rétention des connaissances, et 6pm in Paris mise sur ce principe en contextualisant la langue à travers des films qui plongent les utilisateurs dans une culture française authentique et moderne.

Une traction rapide et des retours dithyrambiques

Au lancement de sa version bêta privée, 6pm in Paris a acquis 500 utilisateurs en six semaines, témoignant de l’intérêt pour cette approche novatrice. Les retours sur la qualité et l’originalité des contenus sont extrêmement positifs. Avec une liste d’attente de plus de 2000 personnes, le lancement officiel en décembre s’annonce prometteur.

Des partenariats stratégiques et un contenu haut de gamme

Grâce à son partenariat avec L’Agence du court métrage, 6pm in Paris propose une sélection de films français de qualité. Sa collaboration avec Chapter Four, un studio de postproduction new-yorkais réputé, assure une production soignée qui élève l’expérience au-dessus des méthodes conventionnelles. Les partenariats envisagés avec des marques françaises enrichiront encore la plateforme, permettant aux utilisateurs de s’immerger dans un art de vivre typiquement français, qu’il s’agisse de mode, de gastronomie ou de lifestyle.

Une opportunité d’investissement à saisir

Avec un objectif de 1,2 million de dollars et un ticket d’entrée de 300 dollars, la campagne StartEngine de 6pm in Paris invite les francophiles à s’engager dans cette aventure. Ce modèle d’equity crowdfunding donne l’occasion à chacun de soutenir un projet de cœur. Léa souligne : « Nous voulons que les passionnés de la langue et de la culture françaises puissent s’investir, car ils sont au centre de notre projet. »

Pourquoi investir dans 6pm in Paris ?

Avec son élégance, son immersion culturelle et une production de qualité, 6pm in Paris surpasse les méthodes scolaires en offrant un apprentissage dynamique et captivant. Forte de son expérience dans le marché du français aux Etats-Unis, la startup capte l’attention des amoureux de la langue française partout dans le monde.

Ne manquez pas l’opportunité d’investir dans 6pm in Paris et de participer à un projet qui révolutionne l’apprentissage linguistique. Soutenez une aventure qui valorise la culture française tout en offrant des perspectives de croissance attrayantes. Rendez-vous sur StartEngine pour devenir acteur de cette transformation !

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Jacques Doucet, muse de Saint-Laurent et Lagerfeld, célébré par The Invisible Collection

C’est un nom qui est peu connu du grand public, et pourtant, il a côtoyé et inspiré les plus grands couturiers français, et détenait l’une des plus prestigieuses collections d’art au début du XXe siècle. Jacques Doucet, le couturier, collectionneur et personnalité de la vie parisienne des années 1880 à 1920, est mis à l’honneur par The Invisible Collection, plateforme en ligne de design contemporain par des artisans d’exception, qui lui consacre une collection dédiée dans son showroom de l’Upper East Side jusqu’au 31 janvier 2025..

Collection Jacques Doucet par Garcé & Dimofski dans le showroom The Invisible Collection. © Inês Silva Sá

Couturier et collectionneur d’art

Jacques Doucet a fondé une des premières maisons de haute couture rue de la Paix à Paris à la fin du 19ème siècle. Il habille des actrices et célébrités comme Réjane, Sarah Bernhardt et Consuelo Vanderbilt, et forme de futurs grands couturiers comme Paul Poiret et Madeleine Vionnet. Mais sa passion est aussi de collectionner l’art et il construit une collection unique au monde du 18ème siècle, avant de tout revendre après la mort de sa femme. Il assemble alors une collection d’art moderne (Sisley, Manet, Degas, Van Gogh, Matisse etc), avec l’aide de conseillers comme André Breton, et devient le premier propriétaire des « Demoiselles d’Avignon » de Picasso en 1924. Porté aux nues par des célébrités comme Karl Lagerfeld ou Yves Saint-Laurent, il meurt cinq ans plus tard. Nombre de ses robes et créations sont aujourd’hui exposées au Met sur la 5ème Avenue.

Couturier et collectionneur d’art unique au monde

Près d’un siècle après sa mort, l’héritage de Jacques Doucet (1853–1929) est ranimé avec une collection de mobilier contemporain, qui est l’œuvre d’une collaboration entre Arnaud de Lummen, propriétaire de la marque Jacques Doucet, Isabelle Dubern-Mallevays fondatrice de The Invisible Collection et le duo de designers français, Garcé & Dimofski. Cette collection unique d’une vingtaine de pièces est présentée dans le showroom de The Invisible Collection à New York, et la scénographie a été spécialement pensée pour évoquer l’atmosphère sophistiquée d’un intérieur français des années 1920, réimaginé sous l’œil moderne d’Olivier Garcé et de Clio Dimofski.

Arnaud de Lummen, Fondateur de Jacques Doucet, fondateur et managing director de Luvanis, Olivier et Clio Garcé Dimosksi, designers de Garcé & Dimofski et Isabelle Dubern Mallevays, cofondatrice de The Invisible Collection. © Inês Silva Sá

Le mélange des matières, un style graphique et sensuel

« Nous avons cherché comment capturer l’essence du goût de Jacques Doucet, se placer dans sa vision. Nous voulions célébrer à la fois le couturier et le collectionneur, faire briller le savoir-faire mais aussi l’aspect collection de nos pièces, qui sont uniques », explique Clio Dimofski. En découlent des meubles où sont mis en avant le mélange des matériaux, comme une table basse Gray en céramique et bois, ou encore des dessins d’abeille repris des croquis de l’artiste. Des lignes pures et des courbes, une lampe Iribe au style pur Art Déco, des objets aux tons doux comme le fauteuil Avenue du Bois rose poudre, qui donnent un aspect à la fois graphique et sensuel à cette collection.

« Sa culture, sa curiosité et son œil averti en ont inspiré tant ! », explique Isabelle Dubern-Mallevays. Cet homme a navigué à travers la Belle Époque et l’Âge d’Or, et construit une collection extraordinaire du XVIIIe siècle. Et pourtant, il a fait le choix radical de vendre toute sa collection et se tourner vers l’art moderne, achetant du Picasso, des livres rares et soutenant des designers comme Eileen Gray. C’est mon héros ! »

Brèves new-yorkaises : Un péage à l’entrée de NYC avant la fin de l’année?

Cette semaine, c’est le raton laveur tombé du plafond d’un aéroport qui a fait le plus parler de lui (après les élection, bien sûr!)

Ⓜ️ Les usagers du métro étaient invités cette semaine à coller des Post-its sur lesquels ils exprimaient leurs sentiments et émotions. Cette « Subway Therapy » avait été initiée en 2016 après la victoire de Donald Trump. Les organisateurs attendent pas moins de 20 000 participations, comme celle-ci : « They only win if we give up ».

?‍⚖️ La gouverneure de l’État de NYC et son équipe ont déclaré « développer des stratégies visant à protéger les New-Yorkais contre les menaces politiques et réglementaires qui pourraient voir le jour sous le président élu Trump ».

? Le Rockefeller Center Christmas Tree en provenance du Massachusetts est arrivé ce week end. Il sera entouré de 8 kilomètres de guirlandes totalisant 50 000 ampoules lumineuses. 

? La ville est entrée dans une phase de « drought watch », « surveillance sécheresse », qui est le premier des trois niveaux d’alerte concernant le manque d’eau. Les habitants sont invités à consommer moins et être particulièrement vigilants au gaspillage. 

❌ Un homme de 24 ans est mort pendant le marathon. Il est tombé du 3e étage de son appartement d’où il regardait probablement les coureurs. De son côté, un influenceur s’est fait filmer pendant sa course par un cameraman et son frère qui l’ont accompagné sur leurs vélos électriques. Le jeune homme a été disqualifié et interdit de courses pour les prochaines années. Enfin la dernière personne à franchir la ligne d’arrivée aura mis 10 heures et 32 minutes à courir 42,195 km.

?️ Kirsten Gillibrand (D) a été réélue à son poste de sénatrice de New York. 

? Un raton laveur est tombé du plafond d’un terminal de l’aéroport de LaGuardia, provoquant le chaos et l’affolement parmi les passagers et le personnel qui se trouvaient à la porte d’embarquement de Spirit Airlines.

Ⓜ️ Le MTA a comptabilisé un milliard de voyageurs depuis le début de l’année (en n’oubliant pas cependant qu’un voyageur sur deux ne paye pas son ticket). 

?‍ Près d’un quart des policiers de NY envisagent de démissionner bientôt. Ils estiment n’être pas assez payés, manquer de matériel et être trop souvent sollicités pour faire des heures supplémentaires. 

‍? Embaucher un chef personnel reviendrait finalement moins cher que de commander à dîner régulièrement. 

?️ Si tout Manhattan a voté démocrate, ce n’est pas le cas de Brooklyn. Découvrez sur cette carte qui a voté pour qui. À New York, par rapport aux élections précédentes, 94 611 électeurs supplémentaires ont voté pour Donald Trump, tandis que 573 618 électeurs qui avaient voté pour Biden n’ont pas soutenu Kamala Harris.

? Le département des Parcs projette de planter 18 000 arbres par an dans les rues de New York. 

? La mairie a mis un terme au programme d’aides aux familles de migrants qui donnait à 2 600 d’entre-elles, des cartes de débit pour acheter de la nourriture.

❌ La gouverneure Kathy Hochul étudie les options permettant de relancer un plan de tarification de la congestion (le péage à 15$ sous la 60e) avant que Donald Trump, une fois investi le 20 janvier prochain, ne s’y oppose une fois investi. Le prix pourrait être de 9$ seulement. 

? Une colocation vous coûtera 1540$ par mois en moyenne à New York et, plus spécifiquement, 1891$ à Manhattan, 1499$ à Brooklyn, 1254 $ à Queens et 1134 $ dans le Bronx.

? Cette année, le nombre d’arrestations a atteint son plus haut niveau depuis 25 ans. 

? Le réseau de distribution d’eau potable de New York est menacé par l’arrivée d’espèces envahissantes dans le réservoir de New Croton, l’un des principaux lieux d’approvisionnements. Ces espèces, telles que les moules zébrées, l’hydrilla et la puce d’eau, perturbent l’écosystème aquatique et peuvent affecter la qualité de l’eau.

? Une partie de Prospect Park à Brooklyn a été détruite dans la nuit de vendredi dernier par un feu provoqué par la sécheresse. 

? Amusant pour certains, révoltant pour d’autres, un dromadaire dans les rues de NYC pour le spectacle des Rockettes à Broadway. 

A la semaine prochaine !

Optimisez votre gestion des ressources humaines avec Slama Global Search

[Article sponsorisé] En tant que petite ou moyenne entreprise (PME), la gestion du recrutement et des ressources humaines peut s’avérer complexe. En effet, il est possible que les besoins en matière de recrutement et de taille d’équipe ne soient pas suffisamment conséquents pour employer un directeur des ressources humaines à temps complet. Toutefois, ces besoins existent tout de même et ils demandent un temps de traitement non négligeable. C’est en ce sens qu’Aude Slama de Slama Global Search propose les services de recrutement et de DRH fractionnaire.

Recruter aisément avec Slama Global Search

Dans la vie d’une entreprise, des périodes intenses deviennent souvent synonymes de croissance. Des besoins en termes de recrutement sont donc nécessaires. Aude, avec Slama Global Search assiste les organisations de toutes tailles et de toutes industries avec le recrutement de leurs futurs collaborateurs, principalement pour des postes managériaux (toutes fonctions) et dirigeants (CEO). Elle apporte une connaissance approfondie du marché, des stratégies de recherche efficaces et une capacité d’adaptation rapide aux besoins changeants des entreprises, tout en contribuant à optimiser le processus de sélection et à attirer les meilleurs talents.

Après une période de croissance, les besoins des entreprises ne sont pas uniquement liés au recrutement, mais aussi à la gestion des ressources humaines plus globale. Par son expertise de nombreuses années, elle accompagne également les entreprises en ce sens, en tant que Directrice des Ressources Humaines (DRH) fractionnaire.

Que fait un Directeur des Ressources Humaines fractionnaire ?

Un DRH fractionnaire apporte son expertise, ses compétences et sa capacité de leadership au moment où vous en avez besoin. Ces experts en RH expérimentés sont capables d’aligner la stratégie de capital humain sur les objectifs commerciaux, de diriger des initiatives de changement de culture, de mettre à niveau les compétences RH pendant les périodes de croissance rapide, ou même de construire la fonction à partir de zéro dans des scénarios d’intégration post-fusion, de scission et post-fusion.

Par exemple, Aude intervient quelques heures ou jours par semaine auprès de Petites et Moyennes Entreprises (PME) où elle gère toute l’activité RH (stratégique et tactique) de l’organisation telle que : la création du plan stratégique, la gestion des relations humaines, de la paie, des bénéfices, de la performance des employés, des talents, de la formation etc.

Une offre complémentaire dédiée aux cadres et cadres dirigeants en transition

En parallèle, Slama Global Search propose également un package « coaching de carrière » de 10h pour les cadres et cadres dirigeants en transition. Ce service complémente naturellement l’activité de recrutement. Celui-ci comprend : la rédaction d’un CV au format executive, le branding personnel sur LinkedIn, la création de son storytelling and elevator pitch, le ciblage du poste, de l’industrie, et des organisations, la création d’une stratégie de réseautage et la préparation aux entretiens. Le but étant d’équiper le candidat avec des outils de qualité, de l’aider à structurer sa recherche et de concentrer son énergie sur les éléments essentiels.

Pourquoi faire confiance à Aude Slama ?

Directrice des Ressources Humaines, Entrepreneure, membre de Conseils d’Administration de sociétés francophones et américaines aux États-Unis et en Europe, Aude a créé Slama Global Search en 2014. Depuis plus de 10 ans, Aude accompagne en ce sens des entreprises locales, mais aussi les filiales américaines d’organisations francophones principalement basées en Europe et au Canada qui souhaitent s’implanter aux États-Unis.
Par ailleurs, Aude possède une maîtrise en Management de l’Université de Nice (France), un master en Ressources Humaines Internationales de Weller Business School (France) et un EMBA de Kellogg-Northwestern University (Allemagne/États-Unis). 
Aude est également membre du conseil d’administration de Natbank (filiale américaine de la Banque Nationale du Canada) et fondatrice du Club de dirigeants APM de Miami pour lequel elle a œuvré de 2017 à 2023. L’APM compte plus de 9000 dirigeants francophones dans le monde.

Contactez Aude Slama par mail ou par téléphone au +1 561-866-4931.

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Emilia Perez et Le Comte de Monte Cristo arrivent (enfin) aux États-Unis

Pour les cinéphiles français expatriés aux États-Unis, la frustration est réelle : nombreux sont les films célébrés au festival de Cannes qui ne traversent jamais l’Atlantique, ou très tardivement. Raison de plus pour se précipiter en salle pour voir trois films célébrés par les critiques et le public hexagonal.

Emilia Perez

Le premier, « Emilia Perez » de Jacques Audiard (« De battre mon cœur s’est arrêté », « Sur mes lèvres », « Un prophète », « Dheepan »), a remporté le Prix du Jury au dernier festival de Cannes et valu à Zoe Saldaña, Selena Gomez et l’actrice principale transgenre Karla Sofia Gascon un prix d’interprétation collectif.

Le film, en partie comédie musicale et tourné en espagnol, suit un baron de la drogue mexicain qui décide de changer de sexe et de refaire sa vie. Il a été sélectionné par le Centre National de Cinématographie pour représenter la France aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film étranger. C’est la deuxième fois que Jacques Audiard est nominé dans cette catégorie, 15 ans après « Un prophète ». L’académie des Oscars annoncera le 17 janvier prochain la liste des pays nominés pour le prix du meilleur film étranger.

Où et quand le voir ? Emilia Perez est actuellement en salles dans les grandes villes des États-Unis, et sortira sur Netflix le 13 novembre.

Le Comte de Monte Cristo

Autre film envisagé pour représenter la France aux Oscars, « Le Comte de Monte Cristo » a été présenté Hors Compétition à Cannes et est devenu un véritable blockbuster avec plus de 9 millions d’entrées à date. Pour voir ce film plébiscité par le public français, il faudra attendre encore un petit peu : la sortie du film d’Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, avec Pierre Niney dans le rôle-titre, est prévue pour le vendredi 20 décembre dans les grandes villes américaines – ceux qui assisteront au Festival du film européen de Silver Spring, dans le Maryland, au nord de Washington DC (notre article) pourront voir le film en avant-première les samedi 7 et dimanche 8 décembre prochains. « Le Comte de Monte Cristo » à ne pas rater donc, en attendant l’autre blockbuster français, « Un p’tit truc en plus » (plus de 10 millions d’entrée), qui serait actuellement en négociation pour être distribué aux États-Unis.

Où et quand le voir ? « Le Comte de Monte Cristo » sortira en salles aux États-Unis le 20 décembre.

Anora

Enfin vous pouvez déjà voir dans les salles des grandes villes américaines « Anora », du réalisateur new-yorkais Sean Baker, sacré Palme d’Or du dernier festival de Cannes.

« Anora » suit un conte de fée qui tourne vinaigre : celui d’Anora, une jeune strip-teaseuse ouzbèque qui rencontre à Brooklyn le fils d’un oligarque russe et commence une belle romance – jusqu’au jour où les parents s’en mêlent et lancent des molosses à ses trousses. Le film tourne alors au film d’action dans les rues de New York.

Où et quand le voir ? Anora est actuellement en salles dans les grandes villes des États-Unis.

Divan d’ailleurs : Les véritables raisons de l’expatriation

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Pour ce premier épisode de Divan d’ailleurs, podcast consacré à la psychologie en expatriation, Nicolas Cauchy rencontre Julie Grenet, psychanalyste franco-américaine exerçant à New York et à distance, pour aborder les « véritables raisons de l’expatriation ». Car derrière un départ se cachent parfois des raisons moins conscientes qui, à terme, peuvent devenir des souffrances. Le mot « expatriation » ne signifie-t-il pas « quitter le pays du père » ?
À travers plusieurs exemples, comme cette Parisienne qui refuse désormais de parler le français ou cette autre venue chercher à New York une impossible reconnaissance familiale, Julie Grenet nous explique comment la psychanalyse contribue à éclairer les ressorts secrets de nos décisions. 

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« L.A L.A End », le docu-fiction sur le déclin du mythe hollywoodien  

Après s’être intéressée aux grandes mégalopoles du monde, de Sao Paulo à Mumbai ou Hong Kong, puis s’être penchée sur les villes éternelles de Rome et Tokyo, la photographe et réalisatrice française Chantal Stoman vient de recevoir le prix du meilleur documentaire international au DOC LA Film Festival 2024 fin octobre pour son docu-fiction « L.A L.A End » co-produit en partenariat avec Canal+.

« Ce film est né après la projection à Los Angeles d’un autre de mes films, « Omecittà », racontant cette drôle d’histoire d’une bourgade japonaise passionnée de cinéma, et comptant pas moins de trois salles d’art et d’essai, explique Chantal Stoman. Les Angelenos présents étaient fascinés par cet amour pour le cinéma venu du bout du monde, à un moment où la culture hollywoodienne tend aujourd’hui à disparaître. Est venue alors l’idée de filmer Los Angeles, sous un angle poétique et authentique. »

« Los Angeles vend un rêve mais semble ne plus le délivrer »

Sur les pas d’une sosie de Marilyn Monroe, « l’incarnation éternelle d’Hollywood », dit-elle, sa balade dans les quartiers d’Hollywood et de Downtown LA  tente de dévoiler les dernières traces du mythe hollywoodien à travers son architecture, ses théâtres, ses rues, ses dernières boutiques – dont l’historique libraire Larry Edmund’s – et ses rencontres avec d’anciennes gloires du cinéma, apprentis acteurs, collectionneurs de voitures, anonymes ou serveuses bercées de douces illusions.

Chantal Stoman, la réalisatrice de L.A L.A End devant l’Academy Motion Picture Museum. © Chantal Stoman

« Si Hollywood reste encore l’endroit où convergent ceux qui veulent faire du cinéma, force de reconnaître qu’Hollywood Boulevard déçoit lorsqu’on le découvre la première fois, raconte la photographe. Certains, comme cet agent touristique chargé de remplir des bus de touristes, l’ont rebaptisé le boulevard des cœurs brisés. Le Walk of Fame et ses étoiles côtoient désormais les cafés Starbucks et boutiques de souvenirs. Les sans-abris occupent aujourd’hui une partie importante de l’espace. Comme l’explique l’étudiant en cinéma croisé dans mon film, Los Angeles vend un rêve mais semble ne plus le délivrer. »

Arpentant pendant des semaines la ville à pied, en bus avec sa petite équipe – cinq personnes au plus -, et même en stop, Chantal Stoman réussit une immersion secrète dans Los Angeles, emmenant notamment dans les coulisses des plus beaux décors de théâtre, du West Lake Theater, laissé à l’abandon et converti en swapmeet, aux bijoux du Saban Theater devenu un temple des arts et du judaïsme ou du Los Angeles Theater.

L’Arcade Theatre à Downtown L.A. © Chantal Stoman

« L.A est une ville fascinante. Les gens ont oublié qu‘on peut l’arpenter longuement et découvrir des bijoux insoupçonnés. Des écrivains comme Ray Bradbury ont longuement raconté la ville à pied. Et cela vaut bien plus le coup que le tour des maisons des célébrités de Beverly Hills. Une partie des spectateurs de Los Angeles ont redécouvert leur ville grâce à ce documentaire, cela me réjouit. »

Diffusé sur Canal + jusqu’à la fin du mois de décembre, puis en VOD, le documentaire L.A L.A End pourrait s’inviter dans d’autres festivals en Californie dès l’année prochaine.

Mary Cassatt, Rodin, Wayne Thiebaud et Marie-Antoinette invités du centenaire du Legion of Honor

Le 11 novembre 1924, le premier musée d’art de San Francisco ouvrait ses portes grâce à l’opiniâtreté de sa fondatrice, Alma de Bretteville Spreckels, et de la générosité de son mari, baron de la betterave à sucre. Le Legion of Honor museum donnera le coup d’envoi de son centenaire avec un week-end de trois jours, du vendredi 9 au lundi 11 novembre, pendant lequel le musée sera entièrement gratuit, y compris l’exposition temporaire consacrée à la seule peintre américaine à avoir fait partie des impressionnistes français, Mary Cassatt. Un prélude à toute une année de célébration.

« Ce week-end devrait être aussi chargé que festif, et musique et danse rempliront les galeries du musée », se réjouit Emily Beeny, conservatrice en chef du Legion of Honor. « Le samedi, les visiteurs pourront poser pour une photo souvenir aux côtés du Penseur de Rodin, assister à une conférence sur la collection d’oeuvres européennes que renferme le musée, ou écouter Thomas Campbell, directeur du Legion of Honor, s’entretenir avec la directrice du musée Rodin, Aurélie Simier. »

Une réplique de l’hôtel de Salm à Paris

Qui dit anniversaire, dit gâteau : le public pourra déguster un croquembouche confectionné par le duo franco-américain Tarts de Feybesse, et le Cake Picnic devrait réunir plusieurs centaines de gâteaux. Le musée sera également gratuit le dimanche, mais sans animations particulières, tandis que le lundi mettra en avant le lieu de mémoire, avec des concerts de musique patriotique : « Alma de Bretteville avait choisi la date symbolique du 11 novembre pour l’ouverture du Legion of Honor afin de rendre hommage aux 3600 soldats californiens qui ont péri pendant la Première guerre mondiale. »

Il aura fallu presque dix ans à Alma de Bretteville pour voir son rêve d’ouvrir un musée d’art réalisé. « En 1915, lors de l’exposition universelle Panama-Pacific, elle tombe en arrêt devant le pavillon français, qui n’est autre que la reproduction de l’hôtel particulier de Salm. Ce dernier abrite le musée de la Légion d’Honneur à Paris, explique Emily Beeny. Dans un premier temps, Alma de Bretteville envisage de conserver le pavillon français, mais celui-ci n’est pas destiné à durer, son matériau de construction étant proche du papier mâché. Elle décide donc de faire construire une réplique de l’hôtel de Salm dans Lincoln Park, dans cet environnement un peu irréel, au bord de l’océan. »

Un plafond en trompe-l’œil

L’endroit abritait auparavant un cimetière, dont certaines tombes ont été déménagées mais pas la majorité, conférant à l’endroit une atmosphère un peu mystique, surtout quand le bâtiment émerge, tel un fantôme, du brouillard côtier. Alfred Hitchcock a filmé plusieurs scènes de son film Sueurs froides (Vertigo, 1958) sur place.

Le musée n’a pas fini de révéler ses secrets et ce week-end de fête permettra d’en découvrir de nouveaux : saviez-vous par exemple que le plafond de galerie Spreckels n’est pas en pierre ? Le trompe-l’œil cache en réalité une partie des 4 526 tuyaux de l’orgue qui parcourent tout le musée, si bien que lorsque l’instrument est joué, c’est l’ensemble du bâtiment qui « chante ».

© Legion of Honor

La collection du musée propose un voyage à travers 6000 ans d’histoire de l’art, de céramiques antiques aux bronzes de Rodin. « Alma de Bretteville avait amassé 99 œuvres du sculpteur. La particularité de sa collection tient au fait que le sculpteur a lui-même supervisé la coulure des bronzes et le processus de patinage. La plupart des bronzes de Rodin sont des œuvres posthumes, mais pas ceux d’Alma de Bretteville, ce qui les rend d’autant plus exceptionnels. »

Autre incontournable du musée, la galerie dédiée à l’art baroque, récemment été rénovée. On peut y admirer des tableaux de Rembrandt, Rubens ou encore Georges de La Tour. « Notre collection de meubles anciens français et anglais est également très riche », souligne Emily Beeny. « On peut notamment admirer un canapé du XVIIIe, confectionné pour meubler l’appartement privé de Marie-Antoinette à Versailles. »

Lavinia Fontana « Portrait de Bianca degli Utili Maselli et ses enfants » (1604-1605). © Legion of Honor

Dans le cadre de son centenaire, le Legion of Honor a récemment acquis de nouvelles œuvres, grâce à une campagne de levée de fonds. Outre un tableau de Pissarro représentant sa fille Jeanne, le musée est fier d’exposer une peinture de Lavinia Fontana (1605) représentant Bianca degli Utili Maselli avec ses six enfants, tous élégamment vêtus de dentelle et de perles, et une vue du Grand Canal de Venise réalisée par Canaletto.

« Mary Cassatt at work » jusqu’en janvier

De nombreuses manifestations ponctueront le centenaire du musée, à commencer par une série de conférences intitulée « A Closer look » le deuxième samedi du mois : on y parlera de la collection de peintures européennes, puis d’Antiquité, du fonds de textiles et de costumes, de sculptures baroques et de la Renaissance, de l’Impressionnisme, ou encore de l’identité nationale flamande dans la peinture du XVIIe. Ces lectures sont gratuites et ouvertes à tous.

L’exposition Mary Cassatt. © Legion of Honor

Quatre expositions rythmeront également cette année : la première est dédiée à l’histoire du musée, depuis sa création en 1924 jusqu’à nos jours, et constitue une introduction intéressante pour apprécier le lieu. « Mary Cassatt at work » (jusqu’au 26 janvier 2025) permettra d’apprécier l’œuvre de cette peintre américaine, trop souvent réduite à une image d’artiste sentimentale qui aimait peindre des femmes et des enfants. Invitée par Degas à exposer avec le groupe des Impressionnistes français, Mary Cassatt est la seule femme américaine à faire partie de ce groupe, et elle militera toute sa vie en faveur des femmes.

« Dress Rehearsal: The Art of Theatrical Design » (9 novembre – 11 mai 2025) se penchera sur l’art de la mise en scène à travers la collection de costumes et de dessins du musée. Le peintre californien contemporain Wayne Thiebaud (1920-2021), connu pour ses peintures de pâtisseries et gâteaux, sera à l’honneur du 22 mars au 17 août 2025.

Entrepreneurs français : Le droit américain décodé par le conseiller de Houston Pierre Grosdidier

Les États-Unis demeurent une terre d’opportunités dans l’esprit des entreprises françaises, mais le rêve américain peut parfois se heurter à la réalité du système juridique et judiciaire. Pierre Grosdidier, installé depuis 55 ans aux États-Unis dont 40 à Houston, a publié un ouvrage, Manuel de droit pour l’entrepreneur étranger aux États-Unis : tout savoir sur le droit américain pour aider les entrepreneurs français à mieux comprendre les subtilités de l’environnement qu’ils découvrent. Si son rôle de conseiller auprès des Français de l’étranger lui confère une notoriété au sein de la communauté française, c’est surtout dans le comté de Harris qu’il s’est fait un nom en tant qu’avocat spécialisé dans le droit de la construction, des contentieux et de la technologie.

Connaître les risques avant de se lancer

« Beaucoup de gens arrivent aux États-Unis avec une vision incomplète, parfois même un peu erronée de l’environnement juridique dans lequel ils se lancent, estime-t-il. Les États-Unis offrent de nombreuses opportunités aux entrepreneurs mais ces derniers doivent également comprendre les risques inhérents à leur activité dans ce pays. »

Le plus évident, c’est la cœxistence de la loi fédérale et de la loi des États, à laquelle s’ajoutent des différences parfois colossales des droits entre les États. L’entrepreneur étranger devra se conformer à la loi fédérale et aux lois de tous les États dans lesquels il souhaite s’implanter ou réaliser des affaires. Ainsi, s’il engage du personnel, il devra adapter les conditions d’embauche à chaque État où résideront les employés, pouvant par exemple faire signer un accord de non-concurrence à un employé texan mais pas à son collègue californien où la pratique est inapplicable.

Le réflexe américain du recours aux tribunaux

Le second, c’est le côté très procédurier de l’environnement juridique américain et des Américains eux-mêmes, leur tendance naturelle à avoir recours aux tribunaux pour résoudre des différends et contentieux. Il s’agit du paragraphe le plus long du manuel, 34 pages consacrées aux contentieux civils et aux 6 phases qui les caractérisent.

Structuration et gestion d’une entreprise, conditions de séparation, droit du travail, Foreign Corrupt Practices Act, règles appliquées au marketing électronique ou encore quand faire appel à un avocat sont autant de sujets abordés dans cet ouvrage. Le manuel de 200 pages est à la fois facile à lire et riche en informations pratiques.

La librairie Albertine fête ses 10 ans à New York

Voilà 10 ans que la librairie Albertine a ouvert ses portes, dans un magnifique hôtel particulier de la 5e avenue, ancienne propriété du businessman et héritier philanthrope Payne Whitney, rachetée par le gouvernement français en 1952. La librairie vaut le détour autant pour sa belle collection de livres en français (plus de 14 000 titres) que pour son somptueux plafond peint à la main, couvert d’étoiles et de planètes.

© Albertine

« Un espace d’échange et de dialogue franco-américain »

La librairie Albertine est le “brainchild” d’Antonin Baudry, conseiller culturel à New York de 2010 à 2014 : “Le lieu était utilisé pour du stockage de meubles. J’avais constaté que les new yorkais aiment les livres, et je voulais créer une vitrine pour la littérature et la pensée françaises. Les librairies sont trop rares à New York du fait du coût de l’immobilier. Le projet a pris 4 ans, j’ai travaillé avec des gens formidables comme Sarah McNally (des librairies McNally-Jackson) et le designer Jacques Garcia (qui a désigné l’hôtel NoMad à New York) autour du concept d’une bibliothèque privée majestueuse. Aujourd’hui, Albertine fait partie de New York. C’était l’objectif“.

Albertine est « un lieu de vente et de mise en avant de la littérature francophone, mais aussi un espace d’échange et de dialogue franco-américain sur la littérature et les sciences humaines et sociales », explique Vincent Mano, attaché pour le livre et directeur du département Books & Ideas a la Villa Albertine. Le festival annuel, mis en pause pendant la pandémie, n’a pas été relancé depuis, mais les équipes d’Albertine réfléchissent à « recréer dans les prochaines années un moment récurrent, inscrit dans le calendrier new-yorkais, pour présenter au public et aux éditeurs américains la force de la vie littéraire et intellectuelle française. »

En attendant ce nouveau moment, la librairie continue de délivrer chaque année trois prix littéraires : le premier couronne la meilleure traduction du français à l’anglais; le second délivre le prix Goncourt États-Unis. Pour sa 4e édition en 2025, les étudiants français d’une dizaine d’universités américaines choisiront, parmi les 4 finalistes du prix Goncourt, leur livre favori. Enfin, le prix Albertine Jeunesse travaille avec 750 classes de primaire et 17 000 élèves pour récompenser chaque année un ouvrage pour les 3 à 12 ans.

Célébrer la littérature sous toutes ses formes

Du jeudi 14 au dimanche 17 novembre, l’anniversaire d’Albertine fait la part belle aux auteurs français et francophones, notamment à l’écrivain créole Patrick Chamoiseau (Texaco), Hervé Le Tellier (L’Anomalie), tous deux lauréats du Prix Goncourt, et au New-Yorkais Marc Lévy qui parlera de censure et des livres interdits. Les bandes dessinées et romans illustrés seront également représentés, avec la présence de Catherine Meurisse (première illustratrice à entrer à l’Académie des Beaux-Arts et rescapée de l’attentat à Charlie Hebdo), et de l’auteure de livres pour enfants Anne-Lise Boutin, qui animera un atelier de dessin pour les enfants de 6-12 ans le dimanche 17 novembre à partir de 11am.

Romancier new yorkais par excellence, Paul Auster, décédé en avril dernier, sera à l’honneur vendredi soir, en présence de sa veuve, la romancière Siri Hustvedt. Au programme également, une conversation entre l’ancienne ministre de la Culture et ancienne directrice des éditions Acte Sud Françoise Nyssen et la journaliste Laure Adler.

La prix Nobel d’économie Esther Duflo en clôture des festivités anniversaire. © MIT

Et puisqu’il ne s’agit pas seulement de présenter des livres en français, mais aussi de créer un dialogue et un débat d’idées, des écrivains étrangers seront également à l’honneur, comme l’écrivain égyptien engagé Alaa Al Aswany (The Yacoubian building, Chicago), l’Irlandais Colum McCann (American Mother), ou l’Américaine Katie Kitamura (Intimacies, A Separation).

Du côté des sciences sociales, les célébrations s’achèveront dimanche après-midi par une intervention de l’économiste et prix Nobel (2019) Esther Duflo, professeure au MIT et spécialiste des questions de développement et de pauvreté.