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Hommage à Michel Blanc au TLF de San Francisco le 23 octobre

French Premiere va rendre hommage à l’acteur Michel Blanc, décédé subitement le 3 octobre dernier, à l’âge de 72 ans. Le film « Les petites victoires » sera projeté le mercredi 23 octobre au théâtre Erick Moreau du Lycée français de San Francisco. Dans ce long métrage, réalisé en 2023 par Mélanie Auffret, Michel Blanc incarne Emile Menoux, un sexagénaire qui décide de retourner à l’école pour apprendre à lire et à écrire. Son institutrice, Alice, a fort à faire pour mener sa classe en présence de cet élève un peu particulier et au caractère bien trempé. Et pour corser l’affaire, elle est aussi maire de son petit village de Kerguen.

Révélé comme acteur comique dans « Les Bronzés » et « Les Bronzés font du ski » dans les années 1970, il reçoit ses deux premiers Césars pour des rôles dramatiques, d’abord dans « Tenue de soirée » de Bertrand Blier (1986), et pour « Monsieur Hire » de Patrice Leconte (1990). Il passe derrière la caméra pour réaliser plusieurs films à succès, dont « Marche à l’ombre », « Grosse fatigue », ou encore « Embrassez qui vous voudrez ».

« Les petites victoires » a reçu le prix spécial du jury et le prix du public au Festival de l’Alpe d’Huez en 2023.

Méconnue, la ville d’Oakland mérite d’y prendre son temps

Dans l’ombre de San Francisco, Oakland a grandi. Terre des Afro-américains, centre du mouvement Black Panther au milieu des années 1960, largement adoptée par la communauté hispanique, Oakland représente aujourd’hui le symbole de la diversité aux États-Unis. Véritable vivier de talents – la candidate Kamala Harris y est née -, de créativité – le blues, le jazz, le hip-hop, le rap y ont prospéré -, Oakland réunit autour de ses lieux d’art, de culture et de vie mille raisons de s’y intéresser.

Le Lake Merritt, cœur de la ville

Pièce centrale du développement d’Oakland, le Lake Merritt et ses 5,5 kilomètres de circonférence, offre une carte postale charmante de la ville, contrastant avec l’image « dangereuse » toujours véhiculée. Montrée du doigt, surtout après la période de la pandémie, la ville a longtemps décroché les taux de criminalité parmi les plus hauts de Californie. Une tendance qui s’inverse aujourd’hui. Aux beaux jours, on file donc autour du lac, meilleur point de départ pour flirter avec la ville. S’y croisent joggeurs et cyclistes par dizaines et touristes et familles viennent batifoler sur l’eau, en pédalo, canoë ou kayak (location à partir de 15$ l’heure).

Annie Duncan à la galerie Johanson Projects. © DR

De l’art contemporain aux jeux vidéo

Autour du lac Merritt, l’Oakland Museum of California (OCMA) vaut toutes les visites. Ouvert en 1969, puis rénové en 2021, le musée à l’architecture purement brutaliste, entouré d’un large jardin et comptant un théâtre en intérieur, dédie ses expositions à l’histoire, l’art et aux sciences naturelles. Passage imparable par la Gallery of California Art, compilant les œuvres, souvent décalées, d’artistes originaires de Californie, et expositions temporaires toujours dignes d’intérêt. La dernière « Calli : The art of Xicanx Peoples » explore le travail des artistes d’origine mexicaine vivant aux Etats-Unis.

Particulièrement riche de ses collections, l’African American Museum and Library compte dans son bâtiment de la fin XIXe, des archives historiques sur Malcom X, Martin Luther King et sur toute la culture afro-américaine de Californie. Des visites simples et groupées s’organisent via le site de l’AAMLO. Atypique enfin, The Made raconte toute l’histoire des jeux vidéo de leur origine à aujourd’hui. Un sujet de conversation parfait à San Francisco.

Street art dans les rues d’Oakland. © Alexis Chenu

Des galeries au street art

Terre des artistes trouvant ici lofts et ateliers à loyers plus modérés, Oakland mérite aussi un passage dans ses galeries d’art, à l’instar de Johansson Projects, la galerie d’art contemporain ouverte en 2006 par Kimberly Johansson. Pionnière, la jeune femme réunit dans son espace les artistes de la baie de San Francisco, minorités et femmes en particulier, qui tous, investissent l’espace d’installations vidéo, d’art cinétique, de sculptures ou peintures. Immanquable aussi, le centre d’art Creative Growth, qui fête ses cinquante ans cette année et dont les expositions consacrent les œuvres d’artistes handicapés physiques et mentaux.  

Particulièrement dynamique, la scène street art vaut aussi le coup d’œil. Plus de 1000 fresques couvrent aujourd’hui murs et façades de la ville, la plupart distillant messages politiques et sociaux. San Pablo Avenue, Temescal Street, Telegraph Avenue, Franklin Street et Broadway regorgent d’œuvres à regarder et photographier. Immanquable, celle dédiée aux femmes du Black Panther Party couvre le bâtiment de l’association et du musée à l’angle de Center Street et Dr Huey P. Newton Way. Des visites guidées y sont organisées.

La boutique Relove, spécialiste du vintage. © DR

La patrie du vintage

Si les grandes marques du luxe manquent à l’appel, Oakland figure aujourd’hui parmi les villes les plus pointues en matière de vintage. Un tour au magasin Relove, deuxième du genre (après celui de Russian Hill à San Francisco) dévoile le large vestiaire composé par la charmante Delila Hailechristos, un mix de griffes de luxe et marques contemporaines de seconde main classées par genre et par couleur.

À deux pas, la boutique 3319 Marché installée dans un ancien salon de coiffure, associe à sa sélection vintage des services de stylisme, un espace librairie et déco. Sur le podium, Cord & Company est la boutique de la chineuse Nan Marvin. Un bric-à-brac sur deux niveaux où repartir avec vases, tableau brodé, sculpture, malle ou vaisselle ancienne. Enfin, le rendez-vous du vintage se trouve au Oakland Vintage Market, tous les premiers samedis de chaque mois, un événement qui réunit une belle sélection de vendeurs en vêtements et objets de décoration.

Le Paramount Theater, à Oakland Crédit Visit Oakland

Jazz, rap, blues et funk

Connue dès les années 40 pour la qualité de sa scène blues et jazz, foyer des sons funk dans les années 60, terre du hip-hop et du rap où excellèrent MC Hammer, Tupac, En Vogue, Hyeroglyphics ou Keshia Cole, Oakland est une ville de musique.

Outre l’immense Oakland Arena & Coliseum Complex qui accueille les artistes toute l’année, un tour au Paramount Theatre, chef d’œuvre d’Art déco de 1931, et résidence de l’Oakland Symphony and Oakland Ballet Company, mérite le passage. Concerts, comédies et pièces de théâtre y ont lieu toute l’année. Autre emblème de la ville, le Fox Theater et son architecture orientale, a vu défiler B.B King, Kylie Minogue, Bob Dylan, et même Barak Obama lors de sa campagne de 2012. Enfin, un dîner chez Yoshi’s, restaurant japonais et club de jazz fameux fait l’étape parfaite des amoureux de musique.

Le restaurant Parche et sa cuisine colombienne. © Alexis Chenu

Cuisines du monde

Vive et en plein développement, la scène food d’Oakland joue l’esprit cosmopolite en cuisine. Bar à vin et bistrot réputé, Snail Bar sert une large sélection de vins nature à faire accompagner d’un steak tartare, d’escargots et tostadas de crevettes. Populaire dans toute la communauté queer, Friends & Family excelle dans l’art du cocktail et des tapas, le tout à déguster dans un patio couvert des fresques enlacées de l’artiste Jeoffrey Cheung. Parche sublime la cuisine colombienne en petites assiettes à partager. Et Burdell revisite la cuisine « Soul Food » du Sud des États-Unis. Aux cuisines, le chef Geoff Davis s’inspire des recettes de sa grand-mère et aligne foie de poulet aux gaufres, canard rôti et autres crevettes au barbecue.  

Le retour des Français aux États-Unis se confirme

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De plus en plus de Français s’installent aux États-Unis. Leur nombre avait déjà augmenté entre 2021 et 2022, et cette hausse s’est poursuivie entre 2022 et 2023, selon le dernier rapport du ministère des Affaires étrangères qui s’appuie sur les inscriptions sur les registres des consulats à travers le pays. Les États-Unis étaient ainsi l’un des 82 pays (sur 169) à avoir connu un solde positif l’an dernier.

Dans le détail, les États-Unis comptaient 150 587 Français au 31 décembre 2023, soit 3,46% de plus qu’en 2022. Une croissance de la population française moins importante qu’entre 2021 et 2022 (+6,5%), mais qui confirme la tendance constatée après le recul de 8% enregistré entre 2020 et 2021. Par comparaison, le Canada n’a pratiquement pas connu d’évolution l’an dernier par rapport à l’année précédente : +0,66% d’installations de Français en plus (108.874) après le boom constaté en 2022 (+ 13,9%).

Toutes les circonscriptions consulaires des États-Unis ont vu grandir leur communauté française l’an dernier (liste détaillée à la fin de l’article), exceptées celle de San Francisco (-6,9%) et de Washington DC (-2,37%). La plus forte augmentation est enregistrée dans la circonscription de Boston, avec un bon de près de 19%, la plaçant désormais à la 5e place des communautés françaises les plus importantes du pays (en 2022 elle était 8e), devant New York (+9,8%), la Nouvelle-Orléans (+5,53%), Houston (+4,61%), Miami (+3,34%), Chicago (+2,41%), Atlanta (+1,18%) et Los Angeles  (+1,16%).

2e pays d’accueil pour les Français

En tout, 1 692 978 Français étaient inscrits au registre des Français établis hors de France le 31 décembre 2023, soit 0,5% de plus qu’en 2022, année qui avait marqué la fin des interdictions de voyager après la crise sanitaire mondiale. Les État-Unis figurent toujours dans le top 5 des pays d’accueil pour la communauté française expatriée, en deuxième place derrière la Suisse (toujours en tête avec 169 166 inscrits) et devant le Royaume-Uni (140 286 – voir l’article sur French Morning London), la Belgique (117 755) et le Canada (108 874). Ces cinq pays totalisent « 40,5 % de nos compatriotes inscrits au registre », précisent les auteurs du rapport.

Evolution de la population des Français de l’étranger en 30 ans. © Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

La nouvelle ministre déléguée des Français de l’étranger, Sophie Primas, souligne quant à elle « la croissance régulière et continue de la population des Français de l’étranger au cours des trente dernières années ». Mais comme chaque année, le gouvernement relativise la portée de ces chiffres, rappelant qu’« une proportion importante des Français qui s’installent dans les pays de l’UE, aux États-Unis ou au Canada ne s’inscrivent pas au Registre, cette inscription n’étant pas obligatoire ».

En tous les cas, les Français de l’étranger semblent s’installer de façon durable hors de France : 1 234 627 sont inscrits depuis plus de 5 ans dans la même circonscription consulaire, contre 102 057 depuis moins d’un an. Enfin près d’un tiers des Français de l’étranger sont aujourd’hui des binationaux, proportion similaire aux années précédentes.

Par circonscriptions consulaires (variation entre 2022 et 2023)

New York : 38.414 (+9,8%)

San Francisco : 24 916 (-6,9%)

Los Angeles : 22 663 (+1,16%)

Washington : 14 052 (-2,37%)

Miami : 11 382 (+3,34%)

Boston : 10 524 (+18,94%)

Chicago : 10 458 (+2,41%)

Houston : 10 289 (+4,61%)

Atlanta : 6 930 (+1,18%)

Nouvelle-Orléans : 959 (+5,53%)

Le French Dip sandwich est-il vraiment français ?

Ce sandwich, au nom faisant référence à la France, se trouve à la carte d’un grand nombre de restaurants aux États-Unis. Minetta Tavern en serait le spécialiste du genre à New York. À San Francisco, le restaurant de chaîne Hillstone dégaine une version courue par toute la ville. Et à Los Angeles, Philippe The Original et Cole’s French Dip en ont fait leur emblème.

Préparé généralement à partir d’une baguette servie chaude, garnie de tranches de rosbif finement coupées (parfois d’agneau ou de porc), le fameux sandwich se trempe (dip), au fil de sa dégustation dans un bol de jus de viande. D’autres versions varient le principe en proposant une cuisson du pain directement dans le jus. Certains endroits l’accompagnent de coleslaw, d’autres du traditionnel cornet de frites.

Inventé à Los Angeles ?

À Los Angeles, le restaurant Philippe The Original, situé à la limite de Downtown LA et du quartier de Chinatown, en serait, selon ses propriétaires, bel et bien l’inventeur. On le devrait à un immigrant français, Philippe Mathieu, fondateur de ce restaurant en 1908. Proposé pour la première fois en 1918, le sandwich serait né par accident, de la chute d’une tranche de pain dans une rôtissoire, remplie du jus de viande. Un client policier le trouvant à son goût, aurait ainsi lancé la mode. Un article du Los Angeles Times daté de 1951, varie légèrement l’explication, racontant l’expérience d’un client qui, à la vue, de la sauce au fond d’une casserole, aurait demandé au chef d’y tremper un côté du pain. Quoiqu’il en soit, la gourmandise devient rapidement un best-seller.

Mais à Los Angeles, un autre acteur, n’ayant rien de français, revendique lui aussi la recette originale. Au cœur de Downtown, dans le quartier des théâtres, le Cole’s French Dip, genre de pub à la new-yorkaise, ouvert en 1908 (lui aussi), aurait servi à tous les cols bleus du quartier les premiers French Dip. Le poète Charles Bukowski, fidèle du lieu – et dont une plaque à sa mémoire « Charles Bukowski pissed here » se trouve dans les toilettes – en dévorait, dit-on, à répétition.

Le French Dip sandwich “au jus” proposé au restaurant Hillstone à San Francisco Crédit Hillstone

Pour prouver son authenticité, le restaurant Cole’s raconte que son cuisinier, Jack Garlinghouse, aurait trempé en 1908, dix ans avant Philippe, le pain dans du jus pour l’assouplir et le rendre plus facilement mangeable par les clients souffrant de problèmes de gencives et de dentition. Une version que la ville de Los Angeles confirmait en 1974, attribuant à Cole’s French Dip l’origine de la recette, réduisant à néant l’hypothèse d’une origine française dans l’histoire.

Une expression volée au monde de la mode

Engagé dans une recherche précise sur les origines du sandwich, le site Thrillist confirmait en 2017 l’absence probable de toute référence française à la recette. À la même époque de la naissance du sandwich, le terme « French Dip » qui s’utilisait fréquemment dans l’univers de la mode, décrivait un style de robe à taille basse populaire à l’époque. Une expression qui aurait été détournée dans le monde de la cuisine. Le site met également en avant l’absence, chez Cole’s French Dip, de menu indiquant l’existence du fameux sandwich avant 1930, semant un peu plus de trouble à l’affaire…

Pour ceux qui n’auraient jamais goûté au sandwich, ne pas prendre de petit-déjeuner ce jour-là permettra d’apprécier pleinement l’expérience. Un classique américain à consommer avec modération, la bête assurant (sans les frites) une charge de 500 à 600 calories.

Les œuvres de Robert Markell exposées au sommet de New York

Il est connu comme un producteur de télévision incontournable des années 1950 à 70, mais il bénéficie aujourd’hui d’une deuxième vie post-mortem grâce à sa démarche artistique prolifique, qui est exposée pour la première fois à New York. Robert Joseph Markell (1924-2020), lauréat de cinq Emmy Awards, est notamment l’auteur de la première production télévisée de « Casse-Noisette », « Douze Hommes en Colère » avec Henry Fonda, « Playhouse 90 », « The Defenders » et « N.Y.P.D. ».

Portrait Robert Markell. © Art Estate Robert Markell

Une découverte improbable à Shelter Island

Ce que l’on ne savait pas de cet homme, c’est qu’il avait peint abondamment avec différents mediums pendant les dernières décennies de sa vie. Et cette découverte s’est faite grâce à un improbable et heureux concours de circonstances. « Un samedi froid et pluvieux de janvier 2023, je suis allée à un vide-grenier à Shelter Island, raconte Olivia Bransbourg, co-commissaire de l’exposition et fondatrice d’ICONOfly. Je suis tombée par hasard sur des centaines de croquis non identifiés. J’ai été subjuguée par le trait, incisif, précis et empreint de poésie. J’ai fait des recherches via l’adresse, ai contacté les descendants de Robert Markell et entrepris un grand travail pour retrouver ces archives et les préserver ». Par le plus grand hasard, Olivia Bransbourg est revenue sur les lieux où l’artiste était décédé en 2020.

Aquarelle Robert Markell (1999). © Art Estate Robert Markell

Elle contacte alors son amie Tatyana Franck qui, avant de diriger l’Alliance New York, avait déjà accompli un travail similaire de repérage et de sauvetage d’œuvres de la photographe Jan Groover, au musée de l’Elysée de Lausanne, et qui lui apporte aussitôt son soutien. Elle parvient à convaincre la famille de Robert Markell de conserver les œuvres et finit par retrouver près de 5 000 d’entre-elles – et en possède quelques centaines – aux formats variés dont des gravures, lithogravures, peintures et dessins. « L’artiste a été dans une vraie quête et une course frénétique de créativité pendant sa retraite. Dans son journal, il dit même avoir jeté ce qui n’était pas bon selon lui, près de la moitié de ses œuvres ! », raconte Olivia Bransbourg.

Aquarelle Robert Markell (1996). © Art Estate Robert Markell

Des esquisses de femmes dénudées, des estampes au style asiatique où les modèles sont croquées d’un seul geste, et qui rappellent tour à tour Matisse, Rodin ou Schiele. Mais aussi Degas, dont les premiers nus donnent à voir le sujet comme un participant actif à l’œuvre. « Le geste semble toujours arrêté en vol, la couleur et le trait se chevauchent, se répondent, s’embrasent. Il n’y a aucune erreur », décrit la passionnée d’art.

Au 57e étage du Steinway Building, vue imprenable

Après avoir accompli ce tour de force de réunir les œuvres de Robert Markell, Olivia Bransbourg et Tatyana Franck ont nommé l’exposition « I am there », qui fait référence à « You are there », la série qui a valu un Academy Award de la direction artistique à Robert Markell. Mais fait aussi écho à son approche artistique de collaboration avec des modèles vivants, participants actifs au processus de création.

Peinture Robert Markell (non daté). © Art Estate Robert Markell

Le défi était ensuite de réussir à les présenter dans les meilleures conditions. Pour ce faire, un partenariat a été noué avec la galerie Gabriel, spécialisée dans le design de mobilier. Son showroom prestigieux se situe au 57e étage d’un immeuble iconique, le Steinway Building sur la 57e Rue. « Notre mission à l’Alliance New York est de montrer des artistes pluridisciplinaires, de révéler un talent inconnu dans un lieu avec une histoire importante et riche, comme c’est le cas avec le Steinway Building », explique Tatyana Franck, la présidente de l’institution new-yorkaise et co-commissaire de l’exposition.

Vue sur Central Park depuis le 57e étage du Steinway Building. @E. Guédel

C’est dans un appartement somptueusement aménagé que vous pourrez, sur rendez-vous, découvrir les œuvres de Robert Markell, tout en bénéficiant d’une vue imprenable sur Central Park, l’Empire State Building et une grande partie de Manhattan. Un plaisir visuel à tous les points de vue, à ne pas manquer.

Vue exceptionnelle sur New York depuis le 57e étage du Steinway Building. @E. Guédel

Dans « Courgette », Vanessa Cailhol transforme « les blessures en lumières »

Nommée sept fois à la dernière cérémonie des Molières, « Courgette » est assurément la pièce à ne pas manquer cette année sur la scène du Théâtre du Lycée français. « Je veux absolument que la communauté francophone de la Bay Area voie cette pièce, qui a été mon coup de cœur à Avignon l’an passé », affirme Frédéric Patto, directeur artistique du TLF. « Courgette » sera sur la scène du théâtre Erick Moreau le vendredi 8 novembre, à 7:30pm.

Molière de la meilleure actrice

Adaptée du roman de Gilles Paris Autobiographie d’une courgette, « Courgette » raconte l’histoire d’Icare, surnommé Courgette, un enfant placé en foyer suite à la mort de sa mère. Il y croise Simon, Ahmed, et Camille, une petite fille incarnée par Vanessa Cailhol, Molière 2024 de la meilleure actrice pour ce rôle. « J’avais déjà été nommée deux fois auparavant, mais à l’annonce de la lauréate, j’étais restée assise. Le rôle de Camille n’est pas forcément destiné à être moliérisée car j’interprète une fillette de 9 ans alors que j’en ai 41. Je ne réalise toujours pas, c’est un très beau cadeau », nous confie l’actrice.

Au delà de cette reconnaissance professionnelle , « Courgette » a offert à Vanessa Cailhol un rôle qui l’a particulièrement touchée sur un plan personnel. En effet, la comédienne a grandi aux côtés d’enfants de la DDASS : « Nous étions famille d’accueil, et ces enfants placés, comme Courgette et Camille, étaient mes frères et mes sœurs. C’est très intéressant de parler de ce sujet sur une scène de théâtre, et de l’enfance en général ». Par ailleurs, Vanessa Cailhol est devenue maman pendant la préparation de la pièce, ce qui a grandement influencé son interprétation. « Les mots ont résonné différemment une fois que j’ai découvert ce qu’est l’amour maternel, mon jeu est devenu plus aiguisé. Camille est une petite fille qui ne connaît pas l’amour de ses parents, ce qui donne à la pièce une dimension de tragédie grecque. »

Une pièce à la fois « utile socialement » et divertissante

Malgré la noirceur de son sujet, « Courgette » évite toutefois de tomber dans le pathos, grâce à des textes qui utilisent le langage des enfants, mais aussi la résilience dont ces derniers font preuve. « La résilience permet de transformer les blessures en lumières, résume Vanessa Cailhol. La pièce offre deux lectures possibles : une pour les enfants, qui est très drôle, et une pour les adultes, qui permet une reconnexion avec l’enfance intérieure, et qui nous donne encore plus envie de bouffer la vie malgré les blessures que l’on traîne avec nous ».

La comédienne confie qu’il n’est d’ailleurs pas toujours facile de jouer devant des enfants qui ont parfois fait l’expérience des situations décrites sur scène, ni de sortir de son personnage à la fin de la pièce. « C’est une pièce utile socialement et très divertissante. C’est très rare de combiner les deux, surtout quand le propos est aussi essentiel et profond. »

Les spectateurs se laissent également emporter par la mise en scène de Paméla Ravassard : un seul décor nous transporte tantôt à la montagne, tantôt au foyer ou à la mer. « Tout est symbolique, tout a une explication, tout est poétique, précise Vanessa Cailhol. Les escaliers, par exemple, représentent l’attente. La musique, qui n’existait pas dans le livre, est le symbole de la résilience, et petit à petit, elle devient un personnage à part entière. Le travail d’adaptation et de mise en scène est exceptionnel, c’est de l’orfèvrerie. »

Après le succès du roman de Gilles Paris, puis de l’adaptation de l’histoire avec le film d’animation « Ma vie de courgette » (deux Césars en 2017 et une nomination aux Oscars), Paméla Ravassard a fait le pari de donner une nouvelle vie à « Courgette » sur les planches, en mettant en scène Garlan Le Martelot, son mari à la ville, dans le rôle titre. Un pari osé, mais qui s’est avéré gagnant pour toute la troupe : aux derniers Molières, la pièce a été nommée pour le Molière du théâtre public, Paméla Ravassard pour celui de la mise en scène, Vanessa Cailhol comme comédienne, Garlan Le Martelot comme révélation masculine, Florian Choquart, Vincent Viotti et Lola Roskis comme comédiens dans un second rôle. 

Tamara de Lempicka : Rétrospective et documentaire sur la peintre emblématique de l’Art déco

Sa vie est digne d’un roman à rebondissements. Née à Varsovie en 1894, morte au Mexique en 1980, exilée à Paris, puis aux États-Unis, Tamara de Lempicka a marqué de son nom la peinture Art déco. Rare femme dans un milieu artistique dominé à l’époque par les hommes, elle impose son style reconnaissable entre tous avec des portraits d’aristocrates et des nus inspirés par la vie parisienne flamboyante de l’entre-deux-guerres. Ouvertement bisexuelle et cocaïnomane, elle fréquente André Gide, Colette ou encore Suzy Solidor, chanteuse et romancière qui va populariser la figure de la garçonne dans les Années folles.

Le De Young museum organise la première rétrospective américaine de Tamara de Lempicka : plus de 150 œuvres seront exposées, du samedi 12 octobre au dimanche 9 février 2025, offrant un parcours chronologique de la carrière de l’artiste, au gré des vicissitudes de l’Histoire et des exils en résultant. Billets.

La réalisatrice Julie Rubio met également Tamara de Lempicka à l’honneur dans « The True Story of Tamara de Lempicka & the Art of Survival », un documentaire qui lève le voile sur certains secrets que l’artiste cultivait pour protéger son identité et sa personne quand elle a dû fuir la Russie après la révolution bolchévique, puis la France face à la montée du fascisme. Le film sera projeté au Mill Valley Film Festival, le vendredi 11 octobre à 7pm au Sequoia Cinema, 25 Throckmorton Ave. à Mill Valley, et le dimanche 13 octobre à 2pm au Lark Theater, 549 Magnolia Ave. à Larkspur. (Billets)

Halloween : Les trois soirées à ne pas manquer à Los Angeles

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Gilles Amsallem, organisateur des soirées « French Tuesdays » et « French Tuesdays Bastille » depuis une quinzaine d’années, célèbre Halloween cette année avec trois événements à ne pas rater.

Rendez-vous le mardi 29 octobre au Bar Lis, le rooftop du Thompson Hotel à Hollywood où sera organisée dans le cadre des soirées « JazzEclectic LA », l’événement « JazzOween Night ». Une soirée Jazz spécial Halloween où trois concerts live se succèderont. Costumes d’horreur bienvenus.

Le mercredi 30 octobre, place à la soirée « DiscOween » au Skybar Los Angeles. Look Halloween de circonstance et paillettes disco attendues. Aux platines, la DJ Hannah Kohanchik refera vivre tous les hits disco et funk de légende. L’entrée est gratuite, et dîner possible sur réservation.

Enfin, le Jour J d’Halloween, Gilles Amsallem réunit tous ses fidèles lors de la 18e édition de sa soirée « Halloween Celebration » le jeudi 31 octobre à El Jardin Antico Da Michele, the Old Café des Artistes. Rituel obligatoire : se vêtir du plus beau costume d’horreur. Au programme : des Dj sets de folie, un photo-booth pour la photo-souvenir. Boissons et repas sur réservation d’une table. Le ticket d’entrée débute à 25$.

Eric-Emmanuel Schmitt à Albertine pour sa Traversée des Temps

Vous avez aimé les histoires de ce conteur hors pair qu’est Eric-Emmanuel Schmitt ? Alors vous allez adorer sa présence à la librairie Albertine à Manhattan, le lundi 28 octobre à 6pm. Le romancier et dramaturge viendra parler du premier tome de sa monumentale série sur « La Traversée des Temps ».

Intitulé Paradis Perdus (Paradise Lost dans sa version anglaise), le livre entame ce projet un peu fou de l’auteur de retracer l’histoire de l’humanité en plusieurs volumes (huit romans), en partant de l’histoire d’un jeune homme, Noam, né il y a 8000 ans dans un village hors du temps.

Un travail qui, comme souvent avec Eric-Emmanuel Schmitt, mêle de nombreuses sources : la science, la religion, la philosophie et les expériences personnelles de l’écrivain. La conversation se déroulera en anglais et il est demandé de réserver son siège (gratuit, RSVP ici).

Breakbot en tournée aux États-Unis et au Canada cet automne

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Ils n’étaient pas venus depuis la pandémie, et sont de retour aux États-Unis. Irfane (voix) et Thibaut Berland (DJ), le duo français de Breakbot, lancent leur tournée américaine à la fin du mois, en commençant par la côte Ouest : San Diego le 30 octobre (Music Box), Los Angeles le 1er novembre (1720), San Francisco le 2 novembre (Club Six). Ils passeront ensuite par le Canada avec Montréal le 8 novembre (Société des Arts Technologiques) et enfin finiront sur la côte Est à New York, le 9 novembre (Elsewhere billets ici).

Le tandem s’est taillé une réputation dans le milieu de la musique électro rétro, et après avoir collaboré sur l’albmum « Cross » de Justice en 2007, fait partie du label iconique Ed Banger Records depuis 2009. Derrière ses lunettes noires et sa longue chevelure brune, Thibaut Berland découpe, mixe et recompose la musique des années 80 pour en faire des sons avant-gardistes.

Révélé en 2009 avec le hit « Baby I’m Yours », BreakBot a depuis sorti deux albums très influencés par la disco et le funk. En 2016, son album « Still Water », taillé pour le dancefloor, inclut Star Tripper qui a été repris dans le film « Star Wars Headspace ». En 2018, leur single « Baby I’m Yours » devient un hit, suivi par l’EP « Another You ».

Maman souffle ses 10 bougies et pousse les feux en Floride

C’est une success story à l’américaine comme on les aime. Sauf que cette fois, il s’agit de celle d’un café typiquement français qui a essaimé à New York puis sur le reste de la côte Est. Chiffres à l’appui : « Ce couple a dépensé tout son argent pour ouvrir un café à New York – une entreprise qui a rapporté près de 50 millions de dollars l’an passé », titrait le site de la chaîne business CNBC dans article consacré à Benjamin Sormonte et Elisa Marshall, en juin dernier. Le couple franco-canadien, qui a ouvert le premier café maman dans une décoration de maison provençale à Soho il y a tout juste 10 ans, avec leurs simples économies et l’aide de leurs familles et amis, peut se réjouir du chemin parcouru.

Elisa Marshall et Benjamin Sormonte, fondateurs des cafés maman @maman

Déménagement à Miami

 « Nous sommes très fiers de cette réussite, mais nous sommes aussi beaucoup dans le quotidien des ouvertures en ce moment », raconte Benjamin Sormonte. Car l’heure est à l’expansion pour maman en Floride. « Nous regardions le marché depuis 2021, les permis sont arrivés en même temps donc nous avons enchaîné. » Le premier maman a ouvert à Wynwood en février, et le sixième café a été inauguré à Design District, au 140 NE 39th St, le 5 octobre dernier.

Signe de ses ambitions, le couple a déménagé à Miami, avec ses deux enfants de 5 et 2 ans, en début d’année. « La vie familiale est très agréable ici, avec plus d’activités en extérieur pour nos enfants. Nous sommes contents d’être ici, mais aussi de garder un pied à New York que nous adorons. Nous faisons les allers-retours tous les mois ».

40 cafés, un millier d’employés

À Miami, maman reçoit une clientèle assez new-yorkaise, habituée à la carte qui reste similaire dans les 40 cafés du groupe, répartis entre la côte Est américaine, Montréal et Toronto. Surtout l’entrepreneur, qui n’emploie pas moins de 1 000 personnes, se réjouit de compter sur une équipe fidèle dans toutes ses adresses, dans un secteur où le turnover est très élevé. « Nous avons une main d’œuvre loyale et dévouée, c’est une grande chance ».

Bien sûr, le couple a fait des erreurs en l’espace d’une décennie, mais il estime avoir appris d’elles et cherche avant tout à rester fidèle aux valeurs qui ont fait son succès. Parmi les ajustements, celui de réduire la carte à une vingtaine de plats, soit deux fois moins qu’avant. Au menu, des valeurs sûres comme le croque-maman, trois types de quiches maison, le croissant fourré à la pistache ou le cake à l’huile d’olive.

Ouvertures en vue à Miami et DC

Les prochains challenges vont avec le rythme de développement du groupe : la logistique, qui doit suivre avec le nombre d’ouvertures récentes et celles prévues. Le groupe va ouvrir encore quelques adresses à Miami, mais aussi à Washington et dans sa région, où il compte déjà six cafés depuis son lancement en 2022. « Nous regardons aussi de nouveaux marchés, comme Boston, Dallas et Chicago », ajoute Benjamin Sormonte.

Pour financer cet essor, le couple peut compter sur l’appui de son fonds d’investissement new yorkais, Trispan, entré fin 2020. L’actionnariat pourrait changer d’ici quelques années, lorsque le fonds arrivera au terme de sa période d’investissement de cinq à sept ans. En attendant, les fondateurs, les employés et proches de l’aventure ont fêté, ce mardi 8 octobre, les 10 ans de maman comme il se doit : dans l’un de leurs cafés à New York, avec encore beaucoup de rêves en tête.

BZH New York lance la 4e édition de son concours du meilleur kouign-amann

Comme chaque année depuis déjà quatre ans, BZH New York tente de répondre à l’une des questions les plus brulantes de la communauté bretonne de New York : qui élabore le meilleur kouign-amann de la ville ?

Que vous soyez finistériens, armoricains, morbihannais, bretilliens ou tout simplement amateurs de beurre et de sucre combinés avec passion, ne manquez pas la quatrième édition du Paysan Breton KOUIGN AMANN Contest, qui a lieu dimanche 13 octobre au Chelsea Market de Manhattan, à partir de midi.

Pendant quatre heures, il vous sera possible de déguster les productions de six chefs différents. Puis, de 4pm à 4:30pm, le public élira son kouign-amann préféré, tandis qu’un jury de professionnels votera pour déterminer le « meilleur kouign-amann traditionnel ». « Cerise sur le gâteau, le chef Montréalais Nicolas Henry, qui, selon le New York Times, confectionnait en 2023 le meilleur kouign-amann d’Amérique du Nord, fera partie du jury professionnel », détaille Sophie Raubiet, présidente de l’association BZH New York.

L’an dernier, Pistache avait remporté le Grand Prix du jury et le Prix du public. L’événement est gratuit, mais réservation obligatoire via ce lien.

L’équipe de Pistache, de gauche à droite (Yvan Bedouet, le chef Nicolas Buchot et Guillaume Buchot) au concours 2023 du meilleur kouign-amann de New York. © Yvan Bedouet