Elle n’est pas emballée par le titre américain de son roman Chanson douce –The Perfect Nanny– qu’elle trouve utile à des fins marketing à défaut d’être plaisant. Mais cela n’empêche pas Leila Slimani d’assurer une promotion tambour battant aux Etats-Unis, depuis quelques jours.
Avant de présenter ce roman au festival de littérature PEN World Voices à New York le 16 avril et à la Librairie Albertine le 21, l’auteure franco-marocaine a fait escale à San Francisco, Los Angeles, en passant par Berkeley et Stanford. “J’avais très envie de découvrir le milieu intellectuel américain et le domaine universitaire”, avoue-t-elle. “C’est un pays dont on se sent très familier, de par la littérature et le cinéma. Et pourtant, il nous étonne sans cesse.”
Pas question de tourisme pour cette visite sur le sol américain, mais de relations humaines, et un peu de féminisme et de francophonie, les deux autres sujets de prédilection de la récipiendaire du Goncourt en 2016, première Marocaine à recevoir le prestigieux prix littéraire. “Je suis en train d’écrire un reportage sur mon ressenti sur le mouvement MeToo”, raconte celle qui combat dans ses écrits la loi du silence et l’hypocrisie des sociétés patriarcales, notamment au Maroc dans Sexe et Mensonges: La vie sexuelle au Maroc.
Pas un thriller
Mais Leila Slimani recentre rapidement la conversation sur son actualité. Sortie en janvier aux éditions Penguin, la version américaine de Chanson Douce (déjà traduit en 43 langues) a reçu un “bon accueil” aux Etats-Unis, avec plus de 200.000 exemplaires déjà tirés. “Il y a beaucoup d’intérêt pour l’histoire”, reconnaît-elle.
Nombre de lecteurs -et de journalistes- ont pensé que son roman narrait un fait divers : en 2012, deux enfants ont été massacrés par leur nourrice Yoselyn Ortega à Manhattan. “J’avais déjà commencé à écrire le roman sur les relations entre une famille et une nounou. Quand j’ai vu ce fait divers à la télévision, il m’a inspiré l’idée du meurtre. Commencer le roman par ça était une technique narrative pour attraper l’attention du lecteur”, défend l’auteure de 36 ans, fatiguée que les journalistes américains lui demandent si elle suit le procès new-yorkais -qui se déroule actuellement. “Mais l’histoire n’a rien à voir, ce n’est ni un thriller, ni une enquête.”
N’y voyez pas non plus de similitudes avec Gone Girl (de Gillian Flynn), auquel son livre est maladroitement comparé, selon elle. “Ce qui m’intéressait, c’était le personnage de la nounou, parler de l’organisation de la vie familiale. Le foyer est, malheureusement, souvent occulté.” Au final, The Perfect Nanny traite des relations “de solidarité avec une compréhension silencieuse, mais aussi de violence car il existe une relation dominante et illégale entre la mère et la nounou”. Mais il questionne également ce que cela représente d’être une femme ; est-ce que l’on peut tout avoir, et comment on le vit.
Un langage commun
L’auteure au style incisif aborde un thème universel. “Etre mère ou père recouvre la même émotion, où que l’on vive”, souligne-t-elle. Les protagonistes du roman, les parents Myriam et Paul, un couple de bobos parisiens, sont également transposables d’un pays à l’autre. “Les habitants de San Francisco, comme de New York, les trouvent réalistes : c’est un couple urbain, ouvert d’esprit, qui vit dans un quartier gentrifié, décrit-elle, et pour d’autres, ce sont des figures élitistes, ne se rendant pas compte des réalités”.
Malgré un langage commun des sentiments, elle a remarqué chez ses lecteurs de ce côté-ci de l’Atlantique un rapport différent à la littérature : “les Américains attendent une morale à l’histoire, cherchent un méchant et un gentil ; alors que les Français sont davantage éduqués à l’ambiguïté, à trouver un flottement à la fin du livre.”
Leila Slimani pourrait bientôt être amenée à revenir aux Etats-Unis, en dehors de son rôle d’ambassadrice de la francophonie. Son premier roman Le Jardin de l’ogre sera vendu sur le sol américain courant 2019. En attendant, elle ne chôme pas. Entre deux interviews promotionnelles, elle planche sur son nouveau livre, “un roman assez sombre”. Comme elle dit, “je n’ai pas vraiment peur de la page blanche, mais peur d’écrire de la m***e.”
Leila Slimani: "J'ai peur d'écrire de la m***e"
Des étudiantes de Fordham et Columbia remportent le Concours d'éloquence 2018
Ils avaient deux petites minutes pour deviser en français sur des citations de Blaise Pascal et Louis Jouvet. Le 4ème “Concours d’éloquence” a rassemblé, lundi 16 avril, 18 participants, des étudiants de français sélectionnés par les universités Fordham, Columbia et NYU.
Les premiers prix pour les niveaux “intermédiaire” et “avancé” sont revenus respectivement à Emerald Lacy (Fordham University) et Allegra Herman (Columbia University). Elles sont reparties notamment avec un chèque de 200 dollars offert par French Morning et Sorteer, fiers sponsors de la soirée.
“C’est magnifique”, s’est exclamée Allegra Herman, dont c’était la première participation. La jeune femme, qui veut être danseuse, revient d’un séjour d’études de sept mois à Paris. “Je veux aller faire de la danse à Paris. Et comme la carrière de danseur est courte, j’aimerais utiliser le français après pour devenir enseignante ou travailler dans un programmes d’études à l’étranger. En tout cas, je veux travailler avec le français“.
Les étudiants qui concourraient dans le niveau “intermédiaire” – onze au total – devaient plancher sur une citation de Louis Jouvet – “Mettre un peu d’art dans sa vie et un peu de vie dans son art” – tandis que les sept étudiants du niveau “avancé” se sont attaqués à la phrase des Pensées de Pascal “Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer en repos“.
Les candidats ont peaufiné leur texte pendant plusieurs semaines avant de le présenter devant des dizaines de curieux et de supporters réunis aux Services culturels. Ils étaient notés sur plusieurs critères comme l’originalité du contenu, le mouvement et la clarté de l’expression par un jury composé notamment de l’écrivain Marc Levy.
Le concours est organisé chaque année par les enseignants de Fordham University Hélène Godec et Andrew Clark.
Les résultats complets du concours
Niveau intermédiaire:
1er: Emerald Lacy (Fordham)
2emes ex-aequo: Paula Elwing Torres (NYU) – Aisling McDonagh (Fordham)
Niveau avancé:
1er: Allegra Herman (Columbia)
2eme: Kelly Williams (NYU)
3eme: Mariam Moustafa (Fordham)
"Custody" projeté lors du "French Spotlight" du Newport Beach Film Festival
Une fois n’est pas coutume. Le cinéma français sera mis à l’honneur du jeudi 26 avril au jeudi 3 mai à l’occasion de la 19ème édition du Newport Beach Film Festival. Au programme: la projection de plusieurs centaines d’oeuvres venues du monde entier, des nouveautés mais aussi des classiques.
Le film “Custody” (“Jusqu’à la garde”), premier long-métrage de Xavier Legrand, sera projeté lors de la soirée spéciale “French Spotlight”, le mardi 1er mai à The Triangle. Si vous n’êtes pas disponible, il y aura une session de rattrapage le jeudi 3 mai à The Lot. Ce thriller raconte le divorce du couple Besson. Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam (jouée par Léa Drucker) en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle considère bafoué. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive.
A la sortie des salles obscures, à 9:30 pm, la nuit se poursuivra à l'”European Showcase Celebration” chez Time Nightclub à Costa Mesa, où près de 1.000 personnes sont attendues. Les participants pourront déguster les plats réalisés par des restaurateurs d’Orange County, sur fond de performances d’artistes locaux.
En dehors de cette soirée spéciale, la France sera également représentée au travers d’une sélection de courts-métrages (liste non-exhaustive): “The Pocket Man” (“Le petit bonhomme de poche”) le samedi 28 avril dès 11 am à The Lot; les courts nommés aux Oscars “Garden Party” et “Negative Space” le dimanche 6 mai à 6pm à The Triangle; “Rise of a Star” (“Naissance d’une étoile”) le jeudi 3 mai à The Triangle; “A Whole Word of a little Word” (“Le monde du petit monde”) le dimanche 29 avril à 6pm à The Triangle.
The Train: trois visions du convoi funèbre de RFK au SFMOMA
Cinquante ans après son assassinat, le SFMOMA rend hommage à Robert Francis Kennedy à travers l’exposition “The Train: RFK’s Last Journey“, qui retrace en images le trajet du train transportant le corps du sénateur de New York à Washington avant son enterrement.
Le 6 juin 1968, Robert Francis Kennedy tombe sous les balles d’un militant palestinien, en pleine campagne présidentielle, alors qu’il vient de remporter la primaire démocrate de Californie. Moins de cinq ans après l’assassinat de son frère et président des Etats-Unis John Fitzgerald Kennedy, et deux mois à peine après celui de Martin Luther King Jr., la disparition brutale de RFK, défenseur des droits civiques et fervent opposant à la guerre du Vietnam, plonge l’Amérique dans un profond désarroi. Spontanément, une foule immense se masse sur le trajet du train qui ramène son corps de New York à Washington, où il doit être enterré aux côtés de JFK. Le SFMOMA, à travers trois expositions multimédias, fait revivre ce trajet chargé d’émotion.
Paul Fusco, photographe pour le magazine Look, est à bord du train, et immortalise la tristesse et le respect de ces Américains venus rendre un dernier hommage au candidat assassiné. Pendant les huit heures que dure le trajet, il fait plus de 1.500 photos d’anonymes, tous unis dans un même recueillement: certains sont figés dans un salut militaire, d’autres portent des pancartes “So long, Bobby“. Beaucoup brandissent des drapeaux américains. Une vingtaine de photos sont exposées, et le SFMOMA en a acquis seize pour sa collection.
Deux autres artistes apportent un éclairage complémentaire. Rein Jelle Terpstra est un artiste néerlandais qui a passé près de quatre ans a essayé de retrouver les personnes qui ont assisté au passage du train, et qui avaient pris des photos et des vidéos de l’événement. Un travail de fourmi qui a donné naissance à “The People’s View”: des pages d’albums de l’époque, de nombreuses photos légendées par les anonymes qui se trouvaient là, et des vieux films vidéo 8. Le tout montré pour la première fois.
Dans une troisième salle, on peut visionner “June 8, 1968”, un film de sept minutes réalisé par le Français Philippe Parreno, qui entend montrer “le point de vue du mort“. Le réalisateur a refait le même trajet que le convoi original, plaçant des acteurs tout au long des rails pour recréer cet événement marquant. Le résultat est fascinant, alternance de mouvement et de poses figées dans la solennité du moment. Trois expos en une à ne pas rater sur une période charnière de l’histoire américaine.
Bomb Cyclone: 2,5 millions d'euros réclamés à XL Airways et Norwegian
L’ardoise est salée. Les passagers des compagnies XL Airways et Norwegian Airlines, qui s’estimaient abandonnés début janvier à New York pendant le “Bomb Cyclone”, réclament au moins 2,5 millions d’euros aux compagnies aériennes low cost.
Elles ont été assignées, lundi 16 avril, devant le tribunal de grande instance de Bobigny, selon Le Parisien. La plainte collective, qui rassemble 250 passagers, vise des « manquements au droit à l’information, à l’assistance, des préjudices moraux et corporels et enfin une pratique commerciale déloyale ».
Les passagers ont été bloqués à New York entre les 4 et 11 janvier, alors que l’aéroport international JFK et d’autres ont été frappés par d’importantes chutes de neige et paralysés par le gel. Un phénomène météo surnommé “Bomb Cyclone” dans les médias américains.
Frustrés par les informations contradictoires et fatigués, certains passagers de XL Airways ont failli en venir aux mains à la porte d’embarquement. Beaucoup d’entre eux se sont plaints sur les réseaux sociaux d’avoir été livrés à eux-mêmes.
Maitre Lorraine Papart, qui représente les plaignants (201 de XL Airways et 44 de Norwegian), affirme dans Le Parisien que des passagères enceintes ont connu “une grossesse pathologique à leur retour à Paris“. « Nous demandons à XL Airways et Norwegian 15 000 euros pour chacune des personnes âgées atteintes de maladie grave et pour les femmes enceintes qui ont subi une grossesse pathologique à leur retour à Paris et 10 000 euros pour les autres », indique l’avocate.
La compagnie s’est défendue en mettant en avant les conditions météorologiques exceptionnelles et la mobilisation de son personnel. Un porte-parole de XL Airways a précisé, lundi 16 avril, que des solutions d’hébergement ont bien été proposées aux passagers et que les demandes de prises en charge des frais occasionnés ont été traités en priorité par la compagnie. Celle-ci rappelle également que d’autres facteurs ont contribué aux difficultés des passagers: une collision d’avions et la fermeture temporaire du Terminal 4 de JFK, d’où part XL Airways, en raison d’une rupture de canalisation. Des perturbations qui ont affecté toutes les compagnies partant de ce terminal.
Le Met se met à l'heure de la cour de Versailles
Oyez oyez habitants de New York! Le Château de Versailles et le Metropolitan Museum of Art s’associent pour proposer une exposition exceptionnelle: « Visitors to Versailles 1682-1789 ». L’exposition se tiendra au Met du lundi 16 avril au dimanche 29 juillet.
Le palais et les jardins de Versailles attirent près de dix millions de visiteurs par an. Le petit pavillon de chasse construit par Louis XIII a été transformé par Louis XIV en l’une des plus belles demeures d’Europe.
Objectif de cette exposition: plonger les visiteurs dans l’ambiance du Versailles de la fin du XVIIème siècle. Elle réunit près de 190 œuvres du Met, du Château de Versailles et d’une cinquantaine de collectionneurs. Vous y retrouverez des peintures, comme les portraits de Louis XV par Augustin-Oudart Justina ou de la Comtesse Du Barry, réalisé par Jean-Baptiste André Gautier Dagoty.
En outre, des meubles, tapisseries, tapis, vêtements (les plus belles robes à la française de l’époque, les équipements de chasseurs…), porcelaines et sculptures seront montrés. On pourra y croiser la robe censée avoir été portée par la femme de l’industriel Christophe-Philippe Oberkampf lors de son audience avec Marie-Antoinette ou encore trois parties de la fontaine du Labyrinthe, un bosquet aménagé par Le Notre. Les visiteurs seront aussi surpris de découvrir quelques objets ayant appartenu à des invités illustres de la cour à la fin du XVIIème siècle-début XVIIIème: le passeport de Thomas Jefferson signé par Louis XVI ainsi qu’un vêtement rarement exposé porté par Benjamin Franklin lors de sa première visite à Versailles en 1767. Ne faites pas comme l’Américain à l’époque: venez avec votre perruque. Vous pourriez bien croiser le Roi Soleil lors de votre visite.
FrenchFounders fête ses quatre ans à New York
FrenchFounders ne fête pas ses quatre ans avec des bougies et un gros gateau d’anniversaire. Le réseau de chefs d’entreprises et cadres-dirigeants français aux Etats-Unis organise une discussion-networking sur les expériences de membres.
Trois intervenants partageront leur expérience ce mardi 17 avril à Nomo: Jean-Jacques Sebbag (Senior VP de Swarovski Amérique du Nord), Yseulys Costes (PDG de Numberly) et Nicolas Beauchesne (co-fondateur de 55). Des événements similaires sont organisés dans neuf autres villes où le club business de 3.000 membres est présent.
Le rendez-vous est réservé aux membres de FrenchFounders. Les non-membres doivent faire une demande de participation.
L'Artisane Creative Bakery sacrée « meilleur croissant » de Miami
Certains irréductibles du croissant pur beurre risquent d’être surpris. Ce sont les croissants vegan de L’Artisane Creative Bakery qui ont séduit les papilles du jury du concours du meilleur croissant Miami.
Sept finalistes, sélectionnés par les lecteurs de French Morning, ont retroussé leurs manches pour la première édition du concours, dimanche 15 avril au National Hotel de Miami Beach.
« C’est un honneur d’avoir détrôné mes concurrents français », se félicite avec humour Carolina Molea, chef vénézuélienne de L’Artisane Creative Bakery, qui concocte depuis quelques mois ses viennoiseries à base de margarine et de lait végétal dans son établissement de Collins Avenue. « Ce titre prouve surtout que les produits vegan ont un bel avenir devant eux puisque leur goût semble être au rendez-vous », ajoute-t-elle en balayant ainsi les aprioris.
« C’est une belle surprise, ses croissants ont une jolie forme, ils sont croustillants et nous transportent directement en France », s’enthousiasme Grégory Gourreau, chef exécutif de Juvia à Miami Beach. « L’équipe de L’Artisane Creative Bakery nous prouve par ailleurs que la France n’a pas l’exclusivité du croissant et que dorénavant les savoir-faire s’exportent », ajoute Vincent Catala, chef pâtissier et cuisinier.
Le goût, le feuilletage, la forme ou encore la cuisson : les membres du jury ont scruté à l’aveugle chaque produit élaboré par les différentes boulangeries avant de rendre leur verdict. « Les candidats sont de très haut niveau car il ne faut pas oublier que les matières premières sont différentes aux États-Unis de celles trouvées en France, et avec l’humidité de Miami, il est vraiment difficile de faire un bon feuilletage. Pourtant, ils nous ont tous surpris en réalisant des produits d’exception bien meilleurs que dans certaines boulangeries parisiennes », raconte Mickaël Marchand, chef exécutif au Grand Beach Hotel Surfside.
Un second prix a par ailleurs été décerné par le jury, celui du meilleur pain au chocolat. Il a été remis à la boulangerie Zak the Baker. « C’est une belle récompense qui vient saluer le travail effectué au quotidien par mon équipe », indique Maxime Rossetto, Chef pâtissier de cet établissement situé dans le quartier de Wynwood. « C’est un métier de passion qui demande beaucoup de temps puisque pour réaliser nos pains au chocolat nous mettons plus de trois jours entre le mélange, le tournage, le façonnage et enfin la cuisson ».
Le public, quant à lui, n’a pas été en reste lors de ce rendez-vous gourmand. Plus de 300 personnes, venues déguster croissants, pains au chocolat et autres viennoiseries, ont été invitées à voter afin de remettre le prix du public.
Après avoir reçu le titre de la meilleure baguette de Miami en 2017, c’est David Thau et son équipe de La Provence qui ont remporté cette distinction cette année. « C’est une satisfaction au goût amer puisque nous aurions aimé monter sur la première marche du podium, explique-t-il. Il va falloir en tirer les conclusions et faire les ajustements nécessaires afin que l’an prochain le titre ne nous échappe pas ».
Obtenir un visa H-1B était dur avant Trump. Ça l'est encore plus maintenant
Le nombre de demandeurs de visas H-1B continue de baisser. Selon des données révélées jeudi 12 avril par l’USCIS (US Citizenship and Immigration Services), 190.098 dossiers ont été reçus contre 199.000 en 2017, année déjà marquée par une baisse importante par rapport à 2016 (236.000 applications).
Cela ne veut pas dire que le précieux visa, demandé par les entreprises américaines pour faire venir une main d’oeuvre qualifiée, sera plus facile à décrocher cette année. Au contraire. Les plafonds de visas accordés (65.000 par loterie et 20.000 hors loterie pour les titulaires d’un master ou plus), ont été tous les deux atteints en moins de cinq jours, signe que la demande reste soutenue.
Ceux qui seront sélectionnés au terme du tirage au sort devront faire face à des contrôles renforcés. “Cela sera encore pire cette année. Les règles n’ont pas changé. Par contre, la manière de les interpréter n’est plus la même“, explique Florian Dauny, avocat d’immigration français basé à Miami. Cela a commencé sous Obama mais on voit une grande différence depuis l’arrivée du nouveau président. On sait que le H-1B est dans le collimateur“.
Donald Trump n’a pas fait secret de son hostilité envers le H-1B, un visa utilisé selon lui pour favoriser l’emploi d’une main d’oeuvre étrangère à moindre coût au détriment des travailleurs américains. Un constat sur lequel s’accordent de nombreux experts, ainsi que des élus républicains et démocrates, dont Bernie Sanders.
Après la signature du décret “Buy American and Hire American” en avril 2017 par le président américain, appellant à “des réformes pour s’assurer que les visas H-1B sont attribués aux bénéficiaires les plus qualifiés et les mieux payés“, les contrôles de l’USCIS sur les dossiers se sont multipliés. Dans les huit premiers mois de la présidence Trump, l’agence a émis 85.000 “Requests for Evidence” (RFE), des demandes de preuves envoyées par l’USCIS. C’est 45% de plus que pendant la dernière année de l’administration Obama. Les candidats de “niveau 1” de rémunération (titulaires d’un bachelor) dans le secteur de l’informatique sont particulièrement visés par ces demandes.
Fin février, l’agence de l’immigration a publié un mémo expliquant qu’elle allait imposer davantage de contrôles sur les entreprises demandant des H-1B pour des travailleurs employés par un tiers, comme les agences de recrutement. En outre, l’USCIS se donne la possibilité d’accorder le visa pour une durée inférieure à trois ans, la période de validité maximale.
“L’USCIS a déclaré que les changements de postes ou d’employeurs allaient être traités comme des premières demandes. Ce n’était pas le cas avant“, ajoute Sophie Raven, avocate d’immigration à New York qui travaille avec de nombreux Français. “Si le postulant remplit les critères pour un autre visa, je leur conseille de ne pas essayer le H-1B. Les pétitions aujourd’hui doivent être encore plus détaillées. Il y a plus de travail du point du vue des avocats pour préparer les dossiers“.
Malgré les difficultés supplémentaires pour les entreprises, certains applaudissent la nouvelle politique de l’administration américaine. “L’administration Trump est en train, pour la première fois, de prendre au sérieux le fait que des entreprises abusent du système H-1B“, a déclaré à l’agence de presse Reuters Russell Harrison, responsable des relations avec l’administration pour l’antenne américaine de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers, une organisation professionnelle.
Me Raven juge pour sa part cette politique “contradictoire“. “L’administration agit de la sorte pour dissuader les demandes de H-1B, mais continue d’encourager les étudiants à venir aux Etats-Unis enrichir les universités américaines. Le nombre d’étudiants internationaux baisse aussi car ils savent qu’il ne pourront pas convertir leur visa pour rester ici“.
The Senses : une expo dans tous les sens au Cooper Hewitt Museum
Et si le design offrait plus qu’une simple expérience visuelle? C’est le challenge qu’a décidé de relever le Cooper Hewitt Museum de New York, avec sa nouvelle exposition The Senses : Design Beyond Vision.
Visible jusqu’au 28 octobre au troisième étage du musée, l’exposition réunit une quarantaine d’installations collaboratives dédiées au toucher, à l’odorat, à l’ouïe et à la vue. “Le design multi-sensoriel améliore la capacité de chacun à recevoir l’information, à explorer le monde, à satisfaire ses besoins essentiels, et à expérimenter la joie et l’émerveillement“, explique la curatrice de l’exposition Ellen Lupton.
Dès l’entrée, un grand mur recouvert de fourrure synthétique invite le public à un concert tactile. En agitant votre main sur les parois, un instrument se met à jouer au rythme de vos mouvements. Ajoutez une deuxième main et un nouvel instrument se lancera. Une expérience à tester à plusieurs pour une symphonie collective.
Dans la pièce attenante, l’installation “Seated Catalog of Feelings” offre un catalogue de sensations plus ou moins originales à expérimenter. Assis sur une chaise vibrante, un coussin sur les genoux -vibrant lui aussi-, et un casque audio sur les oreilles, vous pourrez vous laisser aller à “péter dans le bain” (farting in the bathtub) ou à “faire du vélo sur des pavés” (riding a bike in cobblestone).
“The Senses : Design Beyond Vision” présente également le travail de deux parfumeurs français: Christophe Laudamiel et son assistant Ugo Charron. Leur création, intitulée “Scent Fountain: Fear and Volatile Marilyn”, s’intéresse aux liens entre le toucher et l’odorat. “Le but était de créer une opposition sensorielle en lien avec deux sensations physiques“, explique Ugo Charron. “D’un coté de l’installation, nous avons voulu représenter Marilyn Monroe avec une odeur agréable aux notes aldéhydes renforcée par des formes arrondies, sinusoïdales. De l’autre, la peur, avec une forme tranchante dont se dégage une odeur putride”. En intervertissant les odeurs et les formes, la fontaine odorante de Christophe Laudamiel et Ugo Charron prend tout son sens. “La perception de l’odeur est alors altérée par le toucher et inversement“, conclut Ugo Charron.
French Morning se lance dans le podcast
French Morning écrit, French Morning fait de la vidéo et French Morning fait désormais des podcasts. Après le rachat de French Radio London (FRL), radio communautaire des Français de Londres, nous nous lançons donc dans la production d’émissions pour traiter autrement les sujets qui intéressent les Français et francophiles dans le monde entier.
A partir du vendredi 13 avril, retrouvez notre nouvelle séquence “On vous avait pas dit”. Dans ce podcast, le journaliste Eric Gendry vous racontera l’actualité, “celle de complément, celle qui ne fait pas les gros titres, mais dont on se souvient parce qu’elle est originale, décalée”.
Pour écouter l’épisode 1, c’est ici.
Tous les podcasts sont à retrouver sur Soundcloud. “Stay tuned” pour les nouveautés !
Ecouter un milliard d'utilisateurs: un "business & wine" à Palo Alto
Comment entretenir une relation avec un milliard d’utilisateurs ? C’est un problème que beaucoup d’entreprises dans la tech aimeraient avoir. Le réseau de chefs d’entreprises et de cadres-dirigeants français aux Etats-Unis FrenchFounders organise un “business & wine” le jeudi 19 avril pour aborder cette question, et d’autres, avec quelqu’un qui se la pose tous les jours: Alex Deve, directeur produit chez Facebook Groups.
Le “serial entrepreneur” reviendra sur les manières de créer des espaces de conversation entre les clients et les employés d’une entreprise et partagera sa philosophie du management de produit. Il évoquera aussi l’avenir de Facebook Groups, un système de groupes d’utilisateurs réunis autour d’un même centre d’intérêt.
L’événement est réservé aux membres de FrenchFounders. Les non-membres doivent faire une demande de participation.