Alors qu’il ne dispose que de rares vêtements et de 800 dollars sur son compte et qu’il vient de débarquer à Los Angeles, l’Anglais Peter Fetterman, producteur de films en herbe, dépense la moitié de ses économies pour acheter une photo, dont il ne connait pas l’auteur, à l’une de ses connaissances.
Nous sommes à la fin des années 80 et Peter Fetterman vient d’acquérir “Srinagar, Kashmir”(1948), du Français Henri Cartier-Bresson. “Cette photographie a changé ma vie, je dois tout à cet artiste”, insiste le collectionneur, dont la galerie est installée à Bergamot Station à Santa Monica.
Ce Londonien a décidé de mettre en vente sa collection de 120 clichés d’Henri Cartier-Bresson, la plus large collection privée au monde (en dehors de la fondation à Paris). Elle sera mise aux enchères chez Phillips à New York le mardi 12 décembre, après avoir été présentée au public du mardi 5 au lundi 11 décembre.
Cette vente, c’est “30 années d’obsession, de collecte folle”. “Je suis un homme malade”, ironise Peter Fetterman, qui considère les photographies comme “un testament de savoir, des oeuvres éternelles”. Car depuis son premier achat, il n’a eu de cesse de chasser les oeuvres de l’artiste français, enivré par les émotions qu’elles lui procurent. “C’est une bonne obsession. J’ai appris beaucoup grâce à lui, c’était un photographe global, qui a voyagé et m’a fait découvrir l’Inde et la Chine”, argue le passionné qui considère Henri Cartier-Bresson comme “le meilleur photographe classique du XXe siècle”, “le Rembrandt de la photographie”.
La consécration fut leur rencontre, via les contacts d’un agent new-yorkais, dans l’appartement des Cartier-Bresson, rue Rivoli à Paris, en 1990. “J’avais peur de sonner à sa porte”, se rappelle Peter Fetterman, qui n’avait alors que 27 ans. Et pourtant, ce rendez-vous de plus de deux heures avec cet homme qui lui a rappelé “Monsieur Hulot” de Jacques Tati, a changé sa perspective. “J’étais quelqu’un avant de rencontrer ce mentor, et une autre personne plus emphatique, après.” Une relation s’est tissée entre les deux hommes, Peter Fetterman farfouillant dans les négatifs du photographe qui lui imprimait certains clichés sur demande.
Ainsi, 30% des oeuvres présentées à New York sont inconnues du grand public, et issues de séries très limitées (trois exemplaires). C’est notamment le cas des photographies inédites du ballet moscovite de Bolshoi, qui évoquent les ballerines d’Edgar Degas à Peter Fetterman.
Comment une photo achetée 400 dollars peut-elle changer une vie ? A L.A, “où on peut se réinventer”, il décide de laisser de côté le cinéma, pour lequel l’omniprésence de l’argent ne lui a apporté que des désillusions, pour l’art. Peter Fetterman commence par vendre les premières photographies qu’il a achetées dans le coffre de sa voiture. Avec l’argent gagné, il en rachète plus. Ces deals continuent jusqu’à ce qu’il se fasse repérer par le propriétaire de Bergamot Station. Aujourd’hui, propriétaire de sa galerie éponyme depuis 15 ans, le collectionneur possède plus de 8.000 oeuvres sur papier glacé.
Peter Fetterman a décidé de vendre sa collection d’Henri Cartier-Bresson pour transmettre cette expérience, et soutenir la nouvelle génération de photographes, comme le français Patrick Taberna qu’il a récemment rencontré. “Cette démarche aurait reçu l’approbation du photographe et de son incroyable femme, c’est en accord avec leur esprit”, assure celui qui va tout de même conserver quelques oeuvres dédicacées par l’artiste français. “Je dois laisser partir cette partie de mon corps, de mon esprit. J’espère que ce sera aussi fort pour les futurs acheteurs.”
Peter Fetterman, collectionneur "malade" de Cartier-Bresson, vend ses trésors
À Palikao, le couscous est la "madeleine de Proust" de Lionel Pigeard
“Le couscous est ma madeleine de Proust, clame Lionel Pigeard. C’est mon plat préféré et une recette qui me rappelle ma maman et ma grand-mère.” Considérant la cuisine comme “un trait d’union entre les cultures”, le dynamique quadragénaire a décidé de faire découvrir son couscous aux habitants de Los Angeles, avec l’ouverture de Palikao à Downtown. Un lieu qu’il a trouvé suite à une discussion dans un Uber avec la serveuse du bar voisin, Mignon.
Issu d’une famille de pieds-noirs, il était emballé par l’aventure californienne, et las de la frénésie parisienne. “Los Angeles est la capitale des concepts, des nouvelles tendances, une ville pleine de promesses”, estime celui qui participait, en vain, à la loterie de la carte verte depuis trois ans. Le Parisien décide alors d’amener une partie de son histoire familiale avec Palikao, le “nom rigolo” du petit village d’Algérie d’où est originaire sa grand-mère.
Mais il n’a pas laissé la stratégie de côté. “J’ai pris le temps de tester le concept. Le couscous est un plat populaire, qui a du goût et pas cher”, assure-t-il. Et il revient à la mode car il est sain, avec beaucoup de légumes et de saveurs.”
Malgré cela, les Américains le connaissent peu. A Los Angeles, on trouve un petit nombre de couscousseries très traditionnelles et folkloriques. Rapidement, Lionel Pigeard flaire le filon, et choisit de le décliner en “bol”, succombant à la mode des pokés ou des “açai bowls”. Pour rester dans le moule californien, et “en respecter les codes”, le restaurateur propose une cuisine en options, avec une base bio ou sans gluten, une version vegan …“Le bouillon est fait sans viande, très léger”.
A l’instar du plat, la décoration a été modernisée. Dans ce petit restaurant, rien ne rappelle le Maghreb (exceptées quelques vielles photos du village de Palikao).
L’aspirant “spécialiste du couscous” aux US
Même s’il n’a jamais porté la toque de chef, le Parisien sait de quoi il parle. Durant les quinze dernières années, il a fondé et dirigé deux bistrots – la Cantoche Paname -, qui proposaient une cuisine régressive, et qu’il a vendus à l’été 2016.“Je me suis posé la question : qu’est-ce que je maîtrise seul, sans avoir besoin d’une brigade ? La réponse était le couscous.”
Il a travaillé dur pour se perfectionner, apprenant les secrets des infusions d’herbes et de légumes auprès de chefs étoilés, et des saveurs auprès de mamas de Belleville. “C’est un mix entre le couscous du bled et un quatre étoiles.” Après une expérience comme consultant dans les ressources humaines, Lionel Pigeard a créé en 2003 avec des amis une boîte d’événementiels, avec laquelle il créait des concepts pour les restaurants.
Maintenant, Lionel Pigeard aspire à devenir le “spécialiste du couscous” en Californie. Prochaine étape : un second restaurant dans le Eastside de la ville (Echo Park, Silver Lake), avant de s’attaquer à San Francisco.
LEVEL, un nouveau low cost entre Paris et New York
Le ciel transatlantique vient de se remplir encore un peu plus. LEVEL, une nouvelle compagnie aérienne low cost opérée par International Airlines Group (IAG), a annoncé, mardi 28 novembre, l’ouverture de liaisons entre Paris (Orly) et New York (Newark) et Paris et Montréal.
Les Paris-New York débuteront le 4 septembre 2018 pour un prix minimum de 129 euros l’aller simple. Quatre vols vers Paris sont prévus par semaine. La ligne Paris-Montréal sera mise en service le 2 juillet à raison de trois vols hebdomadaires vers la capitale française. Chaque avion comptera 293 places en classe éco et 21 en classe premium éco.
LEVEL fera également des rotations entre Barcelone et Boston à partir du 28 mars pendant l’été.
IAG, qui détient plusieurs compagnies internationales dont British Airways, Iberia, Aer Lingus et le low cost espagnol Vueling, fait ainsi son entrée dans le marché du low cost transatlantique, disputé par plusieurs compagnies comme Norwegian Airlines, WOW et XL Airways.
Le groupe a également indiqué que la marque OpenSkies, qui opérait des liaisons entre Orly et New York cessera d’exister à partir de l’été 2018. Tout le personnel de la compagnie sera réaffecté à LEVEL.
Camille Raymond, de "Premiers baisers" au FMI
Si vous la croisez dans la rue, son visage vous dira peut-être quelque chose… Mais ferez-vous le rapprochement entre une jeune quadra sur Pennsylvania Avenue et une starlette des sitcoms des années 90 ? Pas sûr.
Et pourtant, c’est bien Justine, l’héroïne de “Premiers baisers”, que vous venez d’apercevoir, ou plutôt Camille Raymond – son nom à la ville – en route pour le FMI où elle travaille depuis quatre ans. Des plateaux d’AB Productions à la plus grande institution financière au monde, elle a fait du chemin.
Avec « un père ingénieur et une mère au foyer, pas du tout du milieu », rien ne présageait un tel parcours, confie Camille Raymond. « Tout a débuté par hasard : la concierge de ma grand-mère avait des enfants qui faisaient des castings, et un jour elle m’a emmenée… » Encore en maternelle, elle tourne rapidement dans des pubs, puis enchaîne quelques rôles sur grand écran, dont “L’été de nos quinze ans” avec Sardou.
« Pour moi c’était super, on partait un mois et demi pour tourner, j’étais l’enfant du plateau, très choyée, se souvient-elle. Je croyais même que ma mère payait, qu’elle m’offrait une sorte de colonie de vacances ! »
Avec les Musclés
À 12 ans, elle passe un casting pour “Salut les Musclés”, la série d’AB Productions. A l’origine, le rôle de Justine Girard, la nièce de Framboisier, n’est pas censé durer, mais elle accompagnera finalement la joyeuse bande pendant plus de 200 épisodes.
Devenue lycéenne – en même temps que Camille Raymond – Justine finit par s’émanciper des Musclés et devient l’héroïne de “Premiers baisers”. Elle y est entourée du petit ami Jérôme, de la copine Annette et de sa grande sœur Hélène (à qui on ajoutera bientôt les garçons). La grande époque des sitcoms commence.
« On était une trentaine de jeunes à tourner ensemble de 8h à minuit, c’était des grosses journées mais c’était sympa, se rappelle-t-elle. Les scénaristes s’inspiraient de nos vies, de nos relations au quotidien. » Fini par contre l’insouciance de l’actrice-enfant : « Je suis allée une fois au MacDo et il y a eu une émeute. On a fini par appeler la police. »
Majeure de promo
Quatre saisons et 318 épisodes plus tard, “Les années fac” prennent la relève pour 200 autres chapitres de la vie de Justine/Camille, désormais à l’université. Mais dans la vraie vie, les choses sont plus compliquées. « Certains profs ne me voyaient qu’aux partiels, donc j’avais intérêt à avoir de bonnes notes, précise-t-elle. J’avais aussi la pression lors de l’affichage des résultats, vu que tout le monde me connaissait, mon nom était même surligné… » Elle finit malgré tout majeure de promo de sa maîtrise de finance.
À l’heure du choix entre les projecteurs d’AB et la finance, elle décide finalement… de poursuivre les études. Ce sera donc le clap de fin pour Justine et Sciences Po Paris pour Camille Raymond, qui en profite aussi pour avoir son premier enfant avec Jean-Xavier, rencontré en première.
Famille nombreuse
Une dizaine d’années plus tard, désormais mère de famille nombreuse, Camille Raymond décide avec son mari de tenter l’aventure à l’étranger. Ayant trouvé du travail à la Banque mondiale (lui) et à la communication du FMI (elle), c’est vers DC qu’ils s’envolent en 2013 avec un nourrisson et trois enfants de 15, 13 et 4 ans.
« Nous avions des amis ici, mais je ne connaissais pas du tout, avoue-t-elle, je n’ai pas fait de repérage avant de venir, on a pris l’avion et on a débarqué. »
Quant à l’anonymat, le temps « où on se faisait engueuler dans la rue avec mon copain parce que soi-disant je trompais Jérôme » semble bien loin. « On me reconnaît moins aujourd’hui, surtout à DC, mais comme je ne suis pas physionomiste, quand on me demande si on ne s’est pas déjà vus, je me dis: ‘peut-être, je ne suis pas sûre’… Je ne pense pas tout de suite à la série… »
Une "Nuit du champagne" à Washington
Le champagne va couler à flots à la Maison française de l’Ambassade de France. Et on exagère à peine.
“La Nuit du champagne”, événement de promotion du champagne – le vrai -, se tiendra le jeudi 14 décembre à partir de 7pm. Pendant cette soirée pleine de bulles, les visiteurs pourront tester plus de quarante cuvées différentes et avoir accès à des stands de nourriture. Une cérémonie de sabrage est aussi au programme. Le tout sur fond musical. Les tickets VIP pourront profiter d’une dégustation champagne-caviar.
Une partie des recettes de la soirée ira au projet de rénovation de la Maison française. Les participants doivent avoir plus de 21 ans.
La French American Aid for Children fait son cocktail de fin d'année
C’est une réception comme il y en a beaucoup en cette fin d’année, mais celle-ci est destinée à aider les enfants dans le besoin.
La French American Aid For Children (FAAFC) organise son cocktail annuel le 5 décembre au consulat de France. Une partie des recettes servira à aider les enfants affectés par les ouragans qui ont balayé les Etats-Unis et les Caraïbes. Des enchères silencieuses auront lieu pendant la soirée.
La FAAFC est née en 1939 pour aider les orphelins et les familles de prisonniers de guerre. Aujourd’hui, elle soutient les projets d’associations françaises et américaines impliquées dans les secteurs de l’éducation, la lutte contre les violences faites aux enfants ou encore la santé.
7 idées de cadeaux "made in New York" pour Noël
La dinde de Thanksgiving à peine digérée, il est déjà temps de se plonger dans la course aux cadeaux de Noël. Si vous prévoyez de rentrer en France, vos amis et votre famille s’attendent sûrement à des cadeaux locaux. Alors pour faire plaisir à tout le monde, on vous a préparé une petite liste de présents “made in New York”.
1- Line Posters
Une affiche minimaliste du subway new-yorkais, un T-shirt avec votre ligne fétiche, même si les retards sont de plus en plus nombreux et que vous râlez tous les matins ? Line Posters, c’est le bébé de deux New-Yorkais: la graphiste Cayla Ferari et l’ingénieur John Breznicky. Les dessins sont épurés, les couleurs agréables et en plus de Manhattan, la marque propose des cartes de LA, San Francisco, Brooklyn, Paris… Il existe de nombreux points de vente répertoriés sur le site.
2- Des cookies comme à la maison
On vous demande régulièrement si vous savez faire des cup cakes ou si les cheesecakes n’ont plus de secrets pour vous ? Plus besoin de faire semblant… Avec les préparations de Milk Bar, confectionnées dans la cuisine de Williamsburg, offrez du rêve américain sous vide. Les jolies boîtes de mix à cookies auquel il faut seulement ajouter (beaucoup) de beurre feront le bonheur de vos amis ou de votre belle-mère.
3- Des dinosaures mini pour la chambre ou XXL pour le jardin
Boneyard Pets est basé à Greenpoint et fabrique des tricératops, brachiosaures, vélociraptors et bien d’autres bêtes grâce à une imprimante 3D. En plus d’avoir remporté le prix du jeu créatif de l’année, les produits sont faits aux Etats-Unis de manière écolo. Stand au Union Square Holiday Market (14th st, entre Broadway et Park ave South).
4- Des doudous à balader partout
C’est un incontournable si vous avez des petits enfants dans votre entourage. Les doudous Hazel Village sont fabriqués à la main avec des produits organiques, en plein Gowanus à Brooklyn (510 3rd Ave). Souris, grenouilles, ratons laveurs… On peut choisir un petit vêtement pour couvrir leur fourrure. Cette année, un coffret “Best friends” propose le doudou habillé et le même vêtement à la taille de l’enfant.
5- Des pochettes à message
C’est bien connu: les Américains, et peut-être davantage encore les New-Yorkais, sont forts en slogan et en formule cash. A Manhattan, Pamela Barsky s’amuse à équiper pochettes, trousses et “tote bags” de messages rigolos. “Oh shit, I’ve turned into my mother!“, “My eyelashes are longer than your eyelashes!” et le préféré de Donald Trump: “Not everyone can be as clever as me“. Un cadeau pas trop cher qui fait toujours plaisir. Stand au Union Square Holiday Market (14th st, entre Broadway et Park ave South)
6- Girl power
L’affaire Weinstein a délié les langues, aux Etats-Unis comme en France. Les femmes sont debout et le merchandising autour de ce mouvement était de rigueur. Dans la boutique Bulletin Broads de Flatiron (927 Broadway) et celle de Nolita (27 Prince Street) on trouve des mugs “misogynist tears”, des t-shirts “Thank God I’m Female”, des pins, des badges et autres gadgets pour promouvoir la femme indépendante et combative. 10% des recettes sont reversés au planning familial.
7- “Going into town”: une BD pour tout connaître de New York
Roz Chast, auteure de Going into Town, est illustratrice pour The New Yorker. Née à Brooklyn dans une famille juive, elle a grandi à New York avant de déménager pour élever ses enfants dans une maison avec jardin. Quand sa fille a rejoint New York pour entrer à l’université, la maman poule lui a donné 1001 conseils pour comprendre la ville et y survivre. La BD volumineuse est hilarante et on apprend beaucoup – mais alors vraiment beaucoup – de choses sur notre ville d’adoption. Disponible dans toutes les librairies. Le site de l’auteure.
Illumination du sapin du Rockefeller Center le 29 novembre
On peut dire qu’elle marque officiellement le début de la saison des fêtes à New York et dans le reste des Etats-Unis. On veut bien sûr parler de l’illumination du majestueux sapin du Rockefeller Center. La traditionnelle cérémonie débutera à 7pm le mercredi 29 novembre.
Le grand conifère, originaire de Pennsylvanie, comporte plus de 50.000 lumières multicolores. Comme chaque année, l’événement sera accompagné de performances “live” jusqu’à 9pm. Brett Eldredge, Leslie Odom Jr., Pentatonix et Gwen Stefani sont au programme notamment. Vous ne serez pas les seuls à vouloir voir le show. Des milliers de personnes y assistent chaque année. Pensez donc à arriver tôt. Le sapin sera visible jusqu’au 7 janvier 2018, 9pm.
Happy Place, la maison du bonheur à Los Angeles
“Because I’m happy…” L’air entraînant du tube de Pharell Williams n’a jamais été adapté à un lieu que Happy Place. Dans cette maison jaune (à faire mal aux yeux), nichée dans Arts District à Los Angeles, le bonheur est dans toutes les pièces. Enfin, c’est le concept.
Ouvert depuis lundi 20 novembre, Happy Place est un condensé de licornes, de joie en tube et de potentiel instagrammable. Dès l’entrée, une vidéo explique le principe aux visiteurs : “Préparez-vous à un moment de bonheur. Vous pouvez vous déplacer à travers les pièces à votre rythme, mais sans revenir en arrière”; le personnage enfantin de la vidéo incite les visiteurs à “sentir, toucher, regarder, écouter”. Et la vidéo rappelle un élément crucial : le hashtag à utiliser par les visiteurs.
Un néon géant “Don’t Worry Be Happy”, qui court du plafond au mur, vous accueille dès le corridor. Le ton est donné. Le visiteur est directement happé par les salles édulcorées, déambulant dans une salle jaune avec un talon aiguille en M&M’s, un autre sur un “crush” amoureux, ou encore une salle de canards en plastique… L’exploration prend des airs de shooting photo, les visiteurs usant de créativité pour réaliser les meilleurs selfies, boomerangs et stories Instagram, aidés par le staff des lieux.
Dans cette maison créée de toute pièce, où il faut prendre le temps d’observer les détails (un travail d’orfèvre), une série de thèmes positifs sont abordés, comme les anniversaires (avec un gâteau géant et distribution de sucettes), le printemps avec une installation de fleurs accrochées au plafond, ou encore l’enfance avec une chambre “à l’envers” (la “Upside down”).
L’exploration prend une autre ampleur quand les visiteurs deviennent acteurs. Vers la fin de l’exploration, ils sont invités à sauter à pieds joints dans une piscine à boules (en forme de pot d’or) ou à se déchaîner dans un dôme en plastique qui souffle des confettis.
A l’instar du Museum of Ice Cream, qui a créé l’événement ces derniers mois, ce lieu est dédié à Instagram. Vêtue comme un squelette sexy, Jennifer Broders – et ses 71 000 followers- s’est beaucoup amusée. “Si vous êtes obsédés par Instagram comme moi, c’est l’endroit où il faut être. Je n’ai aucune envie de me jeter dans la piscine de vermicelles du Museum of Ice Cream où tout le monde a déjà été. Et ici, vous avez de quoi faire du contenu pour une semaine”, se réjouit-elle. “Il faut penser à amener plusieurs tenues pour varier les photos.”
La visite se conclue dans l’arrière-cour, où les visiteurs peuvent se rafraîchir avec une limonade, tester le “grilled cheese” aux couleurs de l’arc en ciel, ou s’amuser avec le photobooth devant un mur de fleurs en papier. Pour Leslie, journaliste freelance à San Francisco, ce type de musée est “une mode, comme Color Factory à SF”. En clair, si vous n’êtes pas accro à Instagram, vous risquez de ne pas en comprendre l’intérêt.
Trois jours à Louisville, sur les traces de Muhammad Ali
Le 10 juin 2016, Louisville rendait un hommage exceptionnel à l’ancien boxeur Muhammad Ali, natif de la ville. Depuis le KFC Yum Center où 22.000 personnes (dont plusieurs chefs d’Etats et l’ancien président Bill Clinton) jusqu’au cimetière, un long cortège accompagnait le cercueil du champion. Un an après le décès de celui dont le nom de baptême était Cassius Clay, Louisville n’oublie pas son enfant le plus célèbre et propose même un circuit sur ses traces.
Day 1
Le nom de Louisville a beau avoir été attribué pour remercier le roi Louis XVI de son aide matérielle durant la guerre d’indépendance américaine, le « king » de la cité est bel et bien Muhammad Ali. Un boxeur légendaire ayant toujours clamé son amour pour sa ville natale. « Où que j’aille, dites-leur que je suis de Louisville. Je ne veux pas que Chicago ou New York ou le Texas s’attribue le crédit de ma réussite. C’est Louisville ! », déclarait-il en 1978.
Afin de connaître la vie du champion, il convient de se rendre où tout a commencé, à savoir dans la « maison rose » sur Grand Avenue. Dans cette maison modeste, rénovée l’an passé, Cassius Clay poussa son premier cri. Elle accueille aujourd’hui le Muhammad Ali Childhood Home Museum (144 N 6th St, Louisville, KY 40202), dans lequel le jeune frère du boxeur vient fréquemment faire des apparitions.
Après cette visite, le restaurant The table (1800 Portland Ave), où les familles modestes pouvaient déjeuner en fonction de leurs revenus, fut l’une des cantines du jeune champion.
Le parcours se poursuit par le Muhammad Ali Center, où les facettes sportive, politique, religieuse et humaniste du boxeur sont détaillées. Au moins deux bonnes heures sont nécessaires pour découvrir les documents vidéos, photos et objets liés à sa vie.
En soirée, un dîner à Jack Fry’s (1007 Bardstown Rd) où le boxeur venait dîner plusieurs fois par semaine les années 60 et 70, est incontournable. Et si cela est possible, il convient de s’asseoir dans le box 17, où Ali s’est assis lors de sa dernière visite.
Day 2
Comme tous les grands hommes, Muhammad Ali a droit à un boulevard à son nom. Celui-ci traverse la ville et mène, vers l’ouest, à un pâté de maison du lycée – Central High School – où le boxeur revint après son titre olympique en 1960. Une bannière à son effigie orne la façade.
En centre-ville, le très chic Brown Hotel (335 W Broadway, Louisville, KY 40202) accueillit la « prom’ » de la high school de Muhammad Ai. L’établissement ne fit jamais de différence raciale, même au plus fort des tensions entre communautés. Ali en fut toujours reconnaissant et accepta de donner son nom à une suite de l’hôtel, ainsi que quelques objets personnels qui décorent la chambre.
Le déjeuner peut se faire à Irma Dee’s (1213 S. 28th Street), dont le père d’Ali, Cassius Clay Sr., peintre en bâtiment, décora la façade, et où la famille se rendait fréquemment. L’estomac plein, rendez vous ensuite au Columbia Gym (824 S. Fourth Street), où le futur champion apprit à boxer à l’âge de 12 ans, dans le but de se venger de la personne qui lui avait volé sa bicyclette ! Ali y fut entraîné par le policier à qui il déclara le vol. Le site est maintenant décoré par des vélos de couleur rouge, en clin d’œil au déclenchement d’une carrière exceptionnelle.
Pour finir, le Smoketown Boxing Glove Monument (coin de Hancock et Lampton Streets) présente une sculpture de 3,5 m en acier, avec un cœur entre deux gants de boxe. Des peintures murales agrémentent aussi le site.
Day 3
Circuler en ville permet de découvrir, dans le quartier de Rushmore, une représentation d’Ali en compagnie d’autres figures de l’Etat, tandis que sur Main Street, le Hometown Hero Banner (220 West Main Street), salue aussi le boxeur et les habitants célèbres de la cité. Autre passage, le Kentucky Center for African American Heritage (1701 W Muhammad Ali Blvd, Louisville, KY 40203) accorde une large place à celui qui fit avancer la cause des minorités. Et comment ne pas passer par le Freedom Hall (937 Phillips Lane, Louisville, KY 40209), au sein du Kentucky Exposition Center, où Ali participa à son premier combat professionnel.
Enfin, le magnifique cimetière de Cave Hill (701 Baxter Avenue, Louisville, KY 40204) accueille la tombe et la stèle du champion, où les visiteurs et anonymes peuvent laisser des messages et objets en hommage à Muhammad Ali.
Le Brooklyn de Grégoire Ganter s'expose à Green in Brooklyn
“Ce que j’aime, c’est capturer l’histoire de New York, prendre en photo des vues qui n’existeront bientôt plus“. Dans son studio du Navy Yard, Grégoire Ganter a accroché différentes photos qui correspondent à des périodes de sa vie d’artiste: un gratte-ciel en collage avec une prise de vue originale, un tag aux couleurs flashy, une vieille publicité que les passants ne remarquent plus ou encore une enseigne de restaurant ou de commerce…
Le photographe franco-américain (il est arrivé aux Etats-Unis à 10 ans) expose son travail depuis le 1er décembre à Green in Brooklyn à Cobble Hill – la date de fin n’est pas connue. L’occasion de découvrir sa série “Neighborhoods” consacrée à Brooklyn. Bed-Stuy, Clinton Hill, Red Hook, Carroll Gardens, quasiment tous les quartiers sont représentés. Chacun avec les particularités héritées de son histoire. Grégoire Ganter en a aussi tiré des cartes postales qu’on trouve en librairie et dans les aéroports de New York.
Pour saisir l’âme d’un quartier, le photographe l’arpente pendant des heures: “Je me balade de haut en bas en vélo et je passe dans toutes les rues, tous les recoins. Dans un sens puis dans l’autre en fonction du soleil, explique-t-il. Tout le monde passe devant et personne ne voit vraiment ces signes, ces buildings, ces recoins“.
Grégoire Ganter, qui a quitté son travail dans la banque il y a des années pour se consacrer à la photo, a immortalisé des quartiers avant leur grande métamorphose, comme Dumbo à une époque où aucun touriste n’aurait pensé s’y promener ou Chelsea avant les boutiques chics et les restaurants à la mode. Des usines, des entrepôts, des parkings, rien n’est laid dans les photos de cet adepte du quadrillage et des collages.
Dans la même veine que sa série “Neighborhoods”, le photographe propose des oeuvres personnalisées. “Lea’s alphabets” permet de créer un tableau original autour d’un prénom et de l’agrémenter de ce qui fait New York: une image de homard, un pont, un taxi, un building. “J’ai fait le premier pour ma fille aînée Léa et on me demandait souvent si je pouvais en refaire. Les clients peuvent me donner carte blanche ou me proposer un thème“, explique Grégoire Ganter, dont les abécédaires trônent aujourd’hui dans les chambres de nombreux petits new-yorkais.
Un "breakfast at Tiffany's" ? C'est désormais possible
Les Américains sont des génies du marketing, on le sait tous.
Mais alors, on se demande pourquoi Tiffany & Co, le roi du diamant, a mis autant de temps (56 ans !) avant décliner le concept si évident de “Breakfast at Tiffany’s” sur la 5th Avenue ? Mystère…
Depuis la mi-octobre, c’est enfin chose faite. Rendez-vous donc au Blue Box Café (BBC) pour jouer les “selfilles” faciles en hommage à la sublime Audrey Hepburn.
Niché au 4ème étage du célèbre magasin amiral, dans un ravissant écrin acidulé, pas de doute, le BBC fait le job avec son petit-déjeuner à 29$!
Une décoration contemporaine chic, une dizaine de table seulement dans un espace lumineux, il n’en fallait pas plus pour qu’on aime ce joyau comestible! D’autant qu’ici, on est aux petits soins pour vous…
Bon, on vous fait quand même sentir gentiment qu’il ne faut pas traîner car les places sont chères!
Au menu: thé ou café, croissant (avec option Nutella) et la traditionnelle sélection de bagels, eggs ou avocado toasts. Rien de très original mais les plats sont bien exécutés, dans un service de table raffiné tout désigné pour ce lieu d’exception.
Pour un lunch, on vous conseille quand même de réserver votre créneau en ligne au moins 10 jours à l’avance ou vous risquez fort de devoir déjeuner après 3:30pm.
La bonne nouvelle, c’est qu’en repartant (prenez donc l’escalier, ça fait digérer), on en reprend plein les yeux à tous les niveaux du magasin… Et il y en a quatre. Ciel, mes bijoux!
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