Avis aux amoureux des hamburgers. La sixième édition du Burgerliscious Festival aura lieu à Coral Gables ce jeudi 3 novembre. Les tickets sont en vente.
De 6pm à 10pm, les amateurs pourront savourer des hamburgers préparés par plus de 20 restaurants locaux. Parmi eux, le Bricktop’s Restaurant, le Bulla Gastrobar, Christy’s Restaurant ou encore le Johnmartin’s Irish Pub. Lancé en 2011, cet événement attire chaque année les foules venues profiter de l’occasion pour déguster des hamburgers dans une ambiance festive et détendue. A l’issue d’une soirée riche en musique et en divertissements, six juges décideront quel hamburger remportera la palme pour 2016.
Burgerliscious, le burger en fête à Coral Gables
1,3 million de dollars d'amende pour un restaurant de Daniel Boulud
Mis à jour avec le commentaire du Dinex Group
C’est un coq au vin qui a du mal à passer. Selon le New York Post, un jury à Manhattan a condamné db Bistro Moderne, un des restaurants du chef français Daniel Boulud, à verser 1,3 million de dollars de dommages et intérêts à un client ayant avalé un fil métallique de brosse à nettoyer lors d’un repas. Les avocats du restaurant ont indiqué qu’ils feraient appel de la décision.
À l’origine de la plainte: un ancien avocat nommé Barry Brett, qui a avalé le fil de 2,5 cm en février 2015 alors qu’il consommait un coq au vin. Son avocate a précisé devant le tribunal que son client, opéré aux urgences, aurait pu mourir de l’infection résultant de l’ingestion. Selon le New York Post, les jurés ont accordé, jeudi 27 octobre, 300.000 de dollars à Barry Brett pour les dommages causés à son oesophage et un million de dollars en guise d’avertissement “pour le restaurant et d’autres établissements qui utilisent des brosses métalliques bon marché pour nettoyer les assiettes” . Ce, alors que le Center for Disease Control avait déconseillé l’usage de telles brosses dans les cuisines en 2012.
Devant le tribunal, P.J. Bottarri, l’avocat de db Bistro Moderne, a fait valoir qu’il n’y avait pas de règlement encadrant l’utilisation d’une brosse “sur un grill où le poulet n’est même pas préparé” (le coq au vin est cuisiné dans un récipient séparé du grill où la brosse a été utilisée). Et le chef du restaurant de la 44e rue, Kendall Linhart, a affirmé à la barre qu’il ne savait pas comment ce fil métallique avait pu atterrir dans le plat.
Mardi 1er novembre, le Dinex Group, le groupe de Daniel Boulud, a fait savoir dans un communiqué que “la santé et la sécurité de nos clients sont notre plus grande préoccupation. Nous sommes toujours vigilants sur la sécurité de notre nourriture et nous continuerons à l’être. Nous sommes en train d’examiner les détails de ce cas” .
Les Français de Mod's Hair décoiffent à Los Angeles
Qui aurait pensé que quelques coups de ciseaux auraient pu entraîner le développement d’une franchise de salon de coiffure aux Etats-Unis ?
“Je me faisais rafraîchir la barbe à Marseille chez Mod’s Hair; et mon ami, le patron Frédéric Darmon, m’a suggéré de monter cette institution à Los Angeles” , se remémore Thibaut Foulquier, qui s’est récemment installé dans la cité des anges avec sa famille. Cette conversation de salon n’en est pas restée là. Le 23 juin 2016, Mod’s Hair ouvrait en exclusivité son premier salon américain sur Beverly Boulevard, non loin du Grove.
Un troisième salon dans un centre commercial
Dans cette aventure, ils sont quatre Français avec une chevelure plus ou moins étoffée et des parcours divers : Laurent Rizzo, qui dirige une entreprise dans les technologies et services de l’information; David-Pierre Pappalardo, un coiffeur expatrié qui fut directeur du salon Frédéric Fekkai à Melrose; Frédéric Darmon, un franchisé Mod’s Hair à Marseille; et son client Thibaut Foulquier, directeur associé à l’Agence Télécom.
“La Chine et les Etats-Unis étaient deux territoires inexplorés. Or, dans le monde entier, quand on parle de coiffure, on évoque la France” , affirme Thibaut Foulquier, un entrepreneur expérimenté qui s’est passionné pour la coiffure depuis que sa femme a ouvert le salon-concept store “Misstinguettes” à Malibu.
Les quatre hommes ont tous été séduits par l’idée de développer la marque Mod’s Hair aux Etats-Unis. Un projet qui s’est concrétisé par une première rencontre en novembre 2015.
Aujourd’hui, ils sont en train d’ouvrir leur deuxième salon à Downtown. Quant au troisième, qui ne devrait pas tarder, il se veut radicalement différent. “On souhaite en ouvrir un dans un “mall” (centre commercial), mais pas dans Los Angeles même, plutôt la Valley ou San Clemente. Ces trois salons seront des showrooms pour montrer notre diversité.”
Pour cela, les quatre associés se sont réunis sous la structure MHUSA, qui va développer la franchise dans tout le pays, recruter des commerciaux et de futurs investisseurs. “On a listé Seattle et l’Arizona à court terme. D’ici 18 mois, nous voudrions ouvrir une douzaine de salons“, stipule Thibaut Foulquier, précisant qu’il existe plus de 250 salons dans le monde.
Le lancement est ambitieux. Ils ont implanté leur premier salon sur plus de 200 m2, à Beverly Boulevard. Pour faire un clin d’oeil aux origines de Mod’s Hair, spécialisé dans la coiffure studio pour les podiums, ils ont installé un “espace shooting” .
Raffiné et moderne, le salon compte entre 500 et 600 clients mensuels. “Ce sont les prémices” , commente David Pappalardo, le manager. Ce dernier est chargé de recruter les professionnels. “Pour conserver la “french touch”, il y aura un coiffeur venu de France dans chaque salon.” Installé depuis sept ans aux Etats-Unis avec sa femme, elle aussi coiffeuse, le Français a déjà coiffé Anna Wintour et Max Ehrich ( “Under the Dome”).
Pour ce salon qui propose “du haut de gamme accessible” , l’investissement a été de près de 250.000 dollars. Le coût du “rêve américain” des coiffeurs.
Une plateforme pour trouver un tuteur francophone à New York
Vous cherchez des cours de maths, de curling ou même de pêche mais l’anglais n’est pas votre fort ? Une nouvelle plateforme de mise en relation avec des tuteurs francophones vient de voir le jour à New York.
My Tutor Speaks French est une initiative de Lorene Hourcade, ancienne conseillère en finances et en ressources humaines, venue à New York il y trois ans pour suivre son mari. “Je me suis rendue compte qu’il y avait un fort besoin de mise en relation entre professeurs et élèves, explique-t-elle. Ici, pour trouver de bons professeurs particuliers, il faut avoir un réseau ou s’en faire conseiller” .
Une experience qu’elle a vécue aussi: “Mon fils voulait faire de la guitare mais je n’ai pas trouvé de prof parlant le français, c’est là que j’ai eu le déclic, poursuit Lorene Hourcade. J’avais envie de changement, j’ai fait un véritable virage professionnel en me lançant dans ce projet en septembre 2015. Je ne pensais pas que ça prendrait autant de temps mais je suis satisfaite du résultat” , se félicite-t-elle.
Le concept est simple. Les utilisateurs ont accès gratuitement aux profils des tuteurs mais ils doivent débourser 30$ pour pouvoir contacter autant de profils qu’ils veulent pendant un mois. Le coût de l’heure de cours est déterminée par chaque tuteur. “Pour l’instant, on a un bon nombre de tuteurs pour les disciplines scolaires mais on s’attend aussi à en avoir dans la musique ou même le sport. On reste ouverts à tout type de propositions du moment que le professeur parle français” , explique l’entrepreneuse.
Les tuteurs sont sélectionnés selon une procédure définie. La Française va d’abord évaluer leurs expériences et leurs méthodes d’enseignement. Pour verifier ces informations, MyTutorSpeaksFrench demande une copie des diplômes et des certifications des candidats (les tuteurs qui sont étudiants devront fournir la preuve qu’ils vont à l’université). La verification des antécédents judiciaires est systématique pour ceux qui demandent à travailler avec des élèves de moins de 18 ans. À la suite de ça, elle procède à un entretien téléphonique pour s’assurer du niveau de français du candidat. Les utilisateurs du site sont ensuite encouragés à évaluer leur tuteur.
La plateforme est en ligne depuis fin septembre pour les tuteurs et depuis le 15 octobre pour les élèves. Le démarrage se fait en douceur. “J’ai déjà une base de professeurs. Maintenant, il faut que je leur apporte les élèves et aussi que je contacte tous les professeurs d’écoles bilingues” . Avis aux amateurs.
Les Québécois de Collectif9 secouent la musique classique à LA
Après plus de 50 concerts à travers le Canada et un passage par la Chine, le groupe fait sa première aux Etats-Unis. L’ensemble de cordes montréalais offre un véritable show, multipliant les coups de folie pour un rendu inattendu.
Méconnu et peu accessible, leur répertoire classique s’étend d’André Gagnon à Johannes Brahms, en passant par Osvaldo Golijov et Alfred Schnittke. Mais ne vous attendez pas à l’écouter de manière ordinaire. Collectif9 choisit une mise en scène digne des plus grands concerts de rock, avec l’amplification des instruments et l’éclairage.
Les Amazones d'Alexandre Debanne débarquent en Californie
“This is girl power” , clame Alexandre Debanne, le fondateur et présentateur du Raid Amazones. Du 12 au 20 novembre, pour la quinzième édition, il débarque avec 263 femmes dans un lieu qu’il apprécie particulièrement : la Californie. “Ici, les gens deviennent des stars. Je veux que cette aventure en devienne une.”
Depuis 15 ans, les participantes du Raid Amazones se sont dépassées sur plusieurs territoires : Kenya, Sri Lanka, Mayotte, Cambodge… “Normalement, nous amenons les filles dans des pays exotiques. C’est la première fois que nous le faisons dans un pays moderne” , reconnait Alexandre Debanne qui sera entouré d’une équipe technique de 60 personnes.
Mais le programme n’en sera pas moins spectaculaire. Durant 8 jours, les 98 équipes vont enchaîner les épreuves : trek à Pioneertown, VTT dans le canyon d’Anza Borrego, canoë à Salton Sea, course dans Joshua Tree… “Anza Borrego, ça t’évite le voyage sur Mars” , glisse Alexandre Debanne. Bref, des litres de sueur vont être déversés par ces compétitrices qui se préparent depuis un an. ” Les participantes vont aussi apprendre à jouer au baseball et faire du “line dancing”” , ajoute le présentateur.
Pour pouvoir profiter de ces vues imprenables, l’équipe organisatrice a dû redoubler d’efforts, l’accès aux parcs d’Etat et nationaux nécessitant des dérogations. Ils ont notamment obtenu les autorisations nécessaires pour pouvoir privatiser le campement de Joshua Tree, et offrir une nuit à la belle étoile aux participantes. “Mais il n’y aura pas de compétition dans le parc national. Les participantes vont courir au profit d’associations” , stipule le présentateur, qui officie désormais sur Motors TV où il anime une émission sur les voyages motorisés. “Depuis mon accident de moto il y a plusieurs années, je ne fais que ce que j’aime.”
C’est pour cela qu’il organise le Raid Amazones. Il en a eu l’idée après avoir participé à un raid aventure mixte, ouvert aux jeunes des cités. “Nous les avons amenés dans la jungle de la Guyanne française. Au bout de quelques jours, les fortes têtes nous imploraient de rentrer. Et ce sont les filles qui ont pris les devants. Elles m’ont épaté” .
Organisée en collaboration avec l’office Visit California, cette aventure sera une première aux Etats-Unis pour la majorité des participantes. “La France est un marché stable, avec 441.000 visiteurs en 2015” , se félicite Caroline Beteta, la directrice de Visit California. “Cette émission va permettre à nos pays de mieux se connaître” , complète Christophe Lemoine, le consul général de France, qui accueillait la conférence de presse de présentation de l’évènement la semaine dernière à LA.
Ce n’est pas Alexandre Debanne qu’il faudra convaincre : “quand j’étais petit garçon, je rêvais des Etats-Unis. J’étais bercé par les films américains et les cowboys. Même si je viens souvent aux Etats-Unis, cette aventure va me reconnecter à mes souvenirs.”
Diffusé sur BFMTV toutes les semaines, le Raid Amazones met en avant des femmes fortes. “Il y a une véritable entraide entre les filles, pas de plaintes. Elles sont comme des Marines” , compare Alexandre Debanne, qui connaît toutes les fidèles de l’aventure. Il espère bien que ses Amazones voleront la vedette aux stars de Hollywood.
À l'abordage du Fort Lauderdale International Boat Show
Le Fort Lauderdale International Boat Show, c’est le rendez-vous incontournable des passionnés de la mer et du bateau. La 57ème édition fait escale du 3 au 7 novembre dans la capitale mondiale du nautisme.
Comme chaque année, les amateurs de nautisme vont pouvoir acheter, vendre, équiper leur bateau, ou tout simplement passer une journée en famille. Du yacht de luxe d’une quarantaine de mètres jusqu’au canoë en passant par le catamaran, chacun pourra trouver la perle rare parmi plusieurs centaines d’embarcations en tout genre.
Au programme également, des conférences sur la photographie sous-marine et les différentes espèces de poissons, des démonstrations techniques de rénovation et d’entretien de bateaux, sans oublier tous les stands d’accastillage et de motorisation. Les plus jeunes pourront également s’amuser grâce à différentes activités comme des cours de pêche proposés gratuitement chaque jour du salon.
Le BAM se perd dans les cordes d'Aurélien Bory
Une danseuse qui évolue sur une scène pleine de cordes tendues. Du 9 au 13 novembre, le Brooklyn Academy of Music (BAM) accueille “Plexus” , un spectacle saisissant du Français Aurélien Bory. C’est la première fois que la pièce sera montrée outre-atlantique.
“Plexus” est une commande de la chorégraphe et danseuse japonaise Kaori Ito. Le spectacle met en scène cette dernière dans une ambiance sombre et envoutante, où la danseuse se meut sur une scène traversée de haut en bas par quelque 5.000 fils de nylon noir.
Le spectacle a vu le jour en 2012 sur la scène du Théâtre Vidy-Lausanne et a connu un franc succès dans la presse française. Ce type d’oeuvre est une spécialité du chorégraphe Aurélien Bory, connu pour avoir développé un “théâtre physique” avec La compagnie 111, sa troupe fondée en 2000. “Plexus” aura lieu dans le cadre du Next Wave Festival 2016, organisé par le BAM depuis 1983.
Primaire de la droite: retransmission du 2ème débat à New York
Nouveau temps fort de la primaire de la droite et du centre. Les candidats se retrouveront ce jeudi 3 novembre pour leur deuxième débat télévisé. Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé y participeront.
Comme pour la première confrontation, les soutiens new-yorkais d’Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon organisent une retransmission du débat en différé, à partir de 7pm au restaurant Opia. Le scrutin aura lieu les 20 et 27 novembre.
Une consommation obligatoire.
Aide aux victimes du terrorisme: la France veut s'inspirer des Etats-Unis
Quatre femmes souriantes autour de la Secrétaire d’Etat, malgré la perte il y a 15 ans d’un être cher. Quatre fortes personnalités venues expliquer à Juliette Méadel comment elles ont réussi à continuer à vivre.
Après Washington, la secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes est venue à New York, samedi 29 octobre, rencontrer ces mamans, ces veuves de victimes du 11-Septembre, pour essayer de comprendre leur parcours. « Les Américains ont une expérience qu’on n’a pas, parce que le 11 septembre 2001 a déjà 15 ans. J’ai voulu rencontrer ces personnes parce qu’elles ont commencé à se reconstruire et elles peuvent nous apprendre beaucoup ».
Juliette Méadel a été nommée trois mois après les attentats de novembre 2015 et cinq mois avant celui de Nice. Elle a aussi eu à gérer d’autres attaques terroristes comme la décapitation d’un prêtre à Saint Etienne du Rouvray ou l’assassinat d’un couple de policiers dans les Yvelines. Depuis, dans son bureau parisien, elle reçoit les familles de ce victimes ci-nombreuses, le plus souvent réunies en associations.
« Je crois qu’on peut avoir une approche internationale à la question du terrorisme, explique la Secrétaire d’Etat à ses interlocutrices. Je pense qu’on peut apprendre de ce qui s’est fait avant et ailleurs, qu’on doit donner des pouvoirs à la société civile, permettre aux survivants de parler des morts aux écoliers ».
Face à elles, les femmes acquiescent et expliquent ce qui s’est passé pour elles le 11-Septembre. « Personne n’était préparé à une catastrophe de cette ampleur, raconte Mary Fletcher, fondatrice de Voices of September 11th et qui a perdu un fils dans l’attentat. Pendant les premiers jours, on a d’abord eu besoin de se retrouver en famille pour réaliser… Puis, très vite, les autorités ont pris les choses en main avec la création d’un centre d’accueil et d’assistance, des aides psychologiques, des gardes d’enfants, des médecins qui sont venus prélever de l’ADN au cas où une identification serait possible ». Le dernier stade a été la création d’associations : « Seules les autres familles pouvaient nous comprendre, se souvient Eve Bucca, dont le mari pompier est mort ce matin de septembre. On partageait les informations, les contacts, on se retrouvait pour parler des disparus. Entre nous on pouvait parler de choses que personne d’autre ne pouvait comprendre ».
Des initiatives assez comparables à ce qui s’est passé en France après les attentats de janvier (Charlie Hebdo et Hypercacher), ceux du 13 novembre et le 14 juillet meurtrier à Nice, témoigne Juliette Méadel. « La politique que je mène au gouvernement ne peut pas se faire sans les associations. Ce sont mes partenaires principaux. Je co-construis la politique d’aide aux victimes avec elles », insiste la secrétaire d’Etat.
Avant de rencontrer ces mamans et ces veuves, Juliette Méadel a passé deux heures sur le site du Mémorial du 11- Septembre. « J’ai été frappée par la beauté des lieux, par l’émotion qui s’en dégage grâce aux voix des victimes qu’on entend, aux histoires de chacun, aux objets ». Un mémorial qui doit inspirer la France selon la secrétaire d’Etat, qui réfléchit avec les associations à la façon d’honorer les victimes du terrorisme en France. « Chez nous, il y a plusieurs villes touchées à des périodes différentes, donc il faut trouver un endroit qui rassemble tout le monde. Je crois qu’il faut de toute façon associer les familles et les survivants et prendre le temps de la réflexion ». Dening Lohez, veuve d’une des victimes françaises du 11-Septembre propose quelques idées à Juliette Méadel qui prend des notes en la remerciant.
Ces femmes qui ont perdu un enfant, un mari adressent leurs condoléances aux Français. « Ça me révolte quand j’entends qu’une attaque terroriste a eu lieu, en Turquie, en France, en Belgique… je ne m’en remets pas de ce qui s’est passé à Paris et Nice », s’emporte Carol Ashley, les larmes aux yeux. « Je sais par quoi les familles passent, on s’identifie à elles et on aimerait leur parler, résume Mary Fletcher. J’aimerais leur dire que ça va prendre du temps mais que la vie doit continuer. Que les disparus sont plus que jamais avec nous à chaque seconde de notre existence ».
Jeff Koons remplit les caisses du FIAF
Elles semblaient bien loin les polémiques qui avaient accompagné l’exposition de Jeff Koons à Versailles en 2008: vendredi soir on célébrait l’histoire d’amour entre la France et l’artiste américain, qui recevait le Trophée des Arts, à l’occasion du gala de FIAF (French Institute Alliance Française), au Plaza à New York.
“L’héritage culturel français a fait de moi un meilleur artiste” a déclaré Jeff Koons, recevant son prix. Evoquant notamment les impressionnistes, il s’est souvenu de son premier professeur d’histoire de l’art lui faisant découvrir “le “Olympia” de Manet, avec le chat noir et le bouquet de fleurs”.
L’objectif était de lever 1,3 millions de dollars pour les programmes culturels et éducatifs de l’institution présidée par Marie-Monique Steckel. Objectif atteint notamment grâce au talent de Jeff Koons qui a confirmé qu’il savait vendre son art. Sollicité par le commissaire-priseur Adrien Meyer (de Christie’s), Jeff Koons a décrit les oeuvres qui étaient mises en vente au profit du FIAF: une assiette et un vase conçus par l’artiste pour le porcelainier Bernardaud, ainsi qu’une lithographie “Monkey train (Dots)”, inspirée, expliqua l’artiste, par un portrait de Cézanne par Picabia. Avec l’aide du galeriste Larry Gagosian, marchand de Koons depuis plus de vingt ans, l’oeuvre, mise à prix 15.000 $, était achetée pour 38.000 $.
A la table voisine, Jean-Paul Agon, qui venait d’acheter l’assiette et le vase pour 22.000 $, appréciait en amateur. Le patron de L’Oréal était lui aussi à l’honneur, récipiendaire du Pilier d’Or 2016, pour son soutien à la communauté franco-américaine qu’il a bien connue puisqu’il fut le patron de L’Oréal USA à New York, de 2001 à 2006, avant de devenir PDG du groupe.
L’Amérique de Catherine Cusset, à la vie à la mort
“Dis, je pensais: pourquoi tu ne m’envoies pas tes questions par e-mail, comme ça je peux prendre le temps d’y répondre et on peut profiter tranquillement de ce déjeuner ensemble?” On m’a déjà fait des accueils plus enthousiastes en début d’interview… Comme un rappel de cette règle journalistique que j’ai pour une fois choisi d’ignorer: on n’écrit pas sur ses amis.
Catherine Cusset et moi nous connaissons depuis une dizaine d’année, compagnons de la sphère française de New York, où elle habite depuis plus de vingt-cinq ans. Il aurait donc été sage de m’en tenir à cette règle professionnelle et confier à quelqu’un d’autre ce portrait d’écrivain française de New York en lice pour le Goncourt. Mais pour cette fois je me suis cousu une excuse sur mesure: nul autre personnage que Catherine Cusset ne peut mieux justifier de franchir la frontière entre privé et public, entre personnel et professionnel. Et d’explorer cette question qui me taraude à chacune de mes conversations avec elle: pourquoi une romancière de son talent a-t-elle besoin de s’accrocher aux détails du réel, comme elle l’a fait dans plusieurs de ses livres qui ont fait d’elle une des représentantes de l’auto-fiction à la française? Son dernier roman, L’autre qu’on adorait, qui figure parmi les quatre derniers finalistes du Goncourt, dont le vainqueur sera annoncé ce jeudi 3 novembre, pose cette question avec plus d’acuité encore puisqu’elle y raconte la vie -et la mort par suicide- d’un de ses amis proches.
Dans notre cercle d’amis communs -dont quelques-uns se retrouvent dans L’autre qu’on adorait-, on aime répéter que lorsque Catherine Cusset est dans les parages, il vaut mieux éviter de raconter sa vie, sauf à risquer de se retrouver dans un de ses romans. Elle corrige: “on ne rentre pas si facilement dans un de mes romans; j’écris mieux en étant proche du réel, je ne sais pas pourquoi. La vie m’intéresse, c’est tout”. La vie de Thomas, son héros -nous lui conserverons ici son prénom de fiction- est, il est vrai, fascinante. Du garçon brillant et original, la star de sa bande de khâgneux, à l’homme qui se suicide à 39 ans, elle déroule l’histoire avec une maîtrise stylistique parfaite, un sens du rythme, de la gestion du temps, salué unanimement par la critique. Proust, dont Thomas était un spécialiste, accompagne le récit sans que jamais le leitmotiv ne devienne gimmick. En excellente connaisseuse du monde universitaire américain (elle a enseigné à Yale) et expatriée française aux Etats-Unis, elle avait ce qu’elle appelle “une vie parallèle à celle de Thomas”, qui lui permet de dessiner un décor criant de vérité à la longue chute de son ami.
Thomas est un garçon attachant et insupportable. Un surdoué qui se gâche. Un étudiant brillant, soutenu par son directeur de thèse à Columbia mais qui finit par échouer professionnellement. Un malade aussi, bipolaire, mais diagnostiqué tardivement et dont la condition échappe à la plupart de ses amis, et notamment à Catherine. La maladie n’apparait qu’après plus de 200 pages. L’autre qu’on adorait est un livre sur un dépressif, pas sur la dépression. “C’est vrai qu’il y a peu de pages où je décris les tourments de la dépression. Mais cette bataille intérieure est bien là, entre les lignes. Je ne décris pas la vie intérieure de Thomas mais je me place au coeur de cette vie”.
La vie intérieure, sujet sensible pour Catherine Cusset dans sa relation avec Thomas. Des années avant le suicide, elle avait écrit un livre sur ses amis -jamais publié- et consacré un chapitre à Thomas qu’elle lui avait donné à lire. Il avait détesté cette longue description de ses échecs, sentimentaux, professionnels et avait laissé tomber: “tu sais, Catherine, les gens ont quand même une vie intérieure”. Le livre est né au moins partiellement de cette réplique: “un désir de réparation, dit-elle, de rendre justice, de faire mieux que le texte qu’il avait détesté”.
Car une forme de culpabilité traverse le livre. Pas la plus évidente: elle refuse la culpabilité des survivants face aux suicidés. “On n’est pas responsable de la vie de ses amis, c’est trop lourd”. Elle assume en revanche la culpabilité “de ne pas avoir compris” la maladie, de ne pas avoir, finalement, compris son ami. Le livre lui a permis de découvrir, en même temps qu’elle recréait le personnage de Thomas, la face de lui qu’elle n’avait pas connu, celle du désespoir. “Moi, comme les autres, je ne voyais que la face de la joie, de l’exaltation”. Au point que la première version du livre qu’elle avait écrit était “ennuyeuse” dit-elle. “Je racontais notre amitié, mes souvenirs avec lui, mais il manquait quelque chose”. Il faudra une “intuition”, alors qu’elle nage à la piscine, pour qu’elle entende “comme une voix, qui me parlait de l’intérieur de sa souffrance, de sa solitude. C’était très fort et ça m’a débloquée”. Elle écrit le reste du livre en quelques mois, très vite, comme libérée par cette intuition qui lui avait donné accès à cette autre vie de son ami, jusque-là inconnue d’elle.
Mais il y a aussi une autre culpabilité dont elle ne parle pas, en tout cas pas dans le livre, mais qui en même temps le nourrit et peut-être l’explique: celle de l’écrivain. Comme la peur qu’écrire ce soit trahir. Quelques amis proches de Thomas ont refusé de répondre à ses questions. Le propre frère de Catherine, François Cusset, lui aussi écrivain, était de la bande de Thomas et lui a consacré, avant Catherine, une vingtaine de pages d’un roman. Il est parmi ceux qui, à la lecture du livre, n’ont pas reconnu leur ami et ont reproché à la romancière d’avoir écrit un livre sur la mort plutôt qu’un hommage à “celui qu’on adorait”. “Je m’attendais à ce rejet. C’est inévitable dans le cas d’un suicide, qui crée une culpabilité très grande. Mon roman n’accuse personne, surtout pas Thomas; mais oui il est dur, parce que la vie est dure”.
Quand on écrit en se saisissant de la vie des autres, on risque forcément des faire des dégâts. Pourtant, Catherine Cusset assure qu’il est important pour elle “de ne pas blesser” . Mais elle dit cela tout en reconnaissant qu’elle a écrit ce livre “très tourmentée, mais en ayant le sentiment de répondre à un appel”. La culpabilité, encore, d’écrire sur une maladie, la bipolarité, qu’elle ne connait pas de l’intérieur, mais qui touche ou a touché certains de ses proches.
La culpabilité, toujours, d’être convaincue qu’écrire est important tout en entendant la petite voix qui dit “est-ce important au point de…” Il y a des limites, elle le sait. Ces limites qui font qu’un de ses manuscrits dort au fond d’un tiroir depuis des années, parce qu’il risquerait de faire du mal à un proche.
“Ce n’est pas la transgression qui me fait écrire, c’est le désir de vérité”. De ce point de vue, son statut d’expatriée, d’auteure française vivant à New York l’aide: “il y a sans doute une ingénuité, une liberté, liées au fait de vivre entourée d’anglophones” alors qu’elle écrit en français. Une manière de se protéger dans la vie alors qu’elle s’expose dans ses livres. Avec L’autre qu’on adorait, elle a voulu écrire un “romain vrai”, qui crée l’empathie du lecteur pour Thomas. “Les gens me disent que le personnage est resté en eux, qu’ils sont happés par lui, dit-elle, et c’est la plus belle chose: lui rendre vie et justice”.