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Le Florida SuperCon et ses personnages bizarres débarquent à Miami Beach

Les mordus de jeux vidéo, de bandes dessinées et de pop culture ne seront pas loin du 7e ciel au Florida SuperCon, le festival de Comic-Con le plus important du sud de la Floride. Il se déroulera cette année du vendredi 1er au lundi 4 juillet au Miami Beach Convention Center et au Fillmore Miami Beach.
Dans les allées de ce grand rendez-vous, vous croiserez des créateurs de bandes dessinées, des cosplayers (imitateur de personnages fictifs), des doubleurs de voix, et vous pourrez participer à des événements aussi bizarres qu’un festival du film geek ou à des ateliers sur l’impression 3D. Plusieurs “people” seront de la partie: Nancy Cartwright alias la voix de Bart Simpson et William Shatner (Captain Kirk dans la série Star Trek) ou encore Morena Baccarin des séries “Stargate SG-1” et “Gotham” .
Petits et grands enfants sont invités. Les tickets coûtent $5 pour les 4-9 ans. A partir de 25 dollars pour les adultes.
 

La passion cachée de Santa Barbara pour le caricaturiste Daumier

Depuis quelques semaines, les visiteurs ont pu remarquer la fermeture de plusieurs salles et galeries du Santa Barbara Art Museum. Bien que celui-ci soit toujours accessible au public et n’ait pas diminué le nombre d’oeuvres exposées, un vaste chantier de rénovation a été entamé en coulisses.
A terme, le SBMA devrait augmenter sa surface d’exposition, et sera en mesure de dévoiler des pièces conservées dans la réserve de sa collection permanente. Parmi elles, une extraordinaire collection de dessins satiriques français, dont l’oeuvre complète d’Honoré Daumier. “Nous l’avons obtenue grâce à de généreux donateurs et collectionneurs d’art”, explique Katrina Carl, responsable des relations publiques de ce vaste musée, qui accueille 100.000 visiteurs par an.
En 2010, Robert Light a ainsi fait don de 1.737 lithographies de l’artiste. Environ 25 ans plus tôt, Albert et Dana Broccoli nous avaient confié 870 lithographies et une sculpture sur bois de Daumier. A ceci s’ajoutent 56 oeuvres de Daumier transmises par Michael Wilson entre 1985 et 1996. Grâce à eux, le SBMA possède désormais l’intégralité de l’oeuvre répertoriée de l’artiste.”

Ce dessin d'Honoré Daumier publié le 26 janvier 1848 dans le journal "Le Chairvari", fait partie de la collection du SBMA.
Ce dessin d’Honoré Daumier publié le 26 janvier 1848 fait partie de la collection du SBMA.

Fragile et sensible à la lumière, le travail de ce caricaturiste français sera exposé avec parcimonie. “Nous allons mettre en place un éclairage plus doux et non dirigé vers les oeuvres. La rotation de ses lithographies sera effectuée régulièrement afin qu’elles ne se dégradent pas. La présence artistique de Daumier sera toutefois constante.”
Au coeur du SBMA, la galerie Ridley-Tree présentant l’art européen devrait elle aussi bénéficier d’un “rafraîchissement et agrandissement”. Comprenant des toiles de Monet, Renoir, Delacroix, Rousseau, Matisse, Corot ou Sisley, cet espace est, de loin, le plus prisé du musée. “Il est difficile d’y toucher sans perturber les visites, mais nous comptons tout de même l’améliorer.”
Si le fonctionnement du musée ne sera pas affecté par ces modifications, les habitués devront prendre leur mal en patience : le chantier devrait s’étendre sur une période de 6 à 10 ans.
Il s’agit d’améliorer la résistance du bâtiment aux mouvements sismiques, mais aussi de moderniser la structure, et d’augmenter les espaces d’exposition, afin d’ajouter des galeries pour la photographie, l’art contemporain et les nouveaux médias.” Les travaux de rénovation devraient permettre au musée – actuellement de 5.600 m2 – d’augmenter sa surface d’exposition d’environ 20%.

A Laguna Beach, une mini fête de la musique le 18 juin

Certaines traditions françaises ont le don de nous manquer. Il en est une qui est associée au mois de juin : la fête de la musique.
Pas question de sombrer dans la nostalgie à Los Angeles, puisque l’association Laguna Beach Sister Cities organise sa neuvième fête de la musique dans la ville éponyme, au sud de Los Angeles.
Cet événement festif et populaire n’aura pas lieu le 21 juin, comme c’est le cas en France, mais le samedi 18 juin, de 1 à 4 pm. Le principe reste le même. Une trentaine de groupes joueront à travers les rues de la ville.
Créé en 2008, ce concept permet de promouvoir les artistes locaux, et séduit comme en France les familles et les amateurs de musique.

Euro 2016: où voir la Suisse jouer à New York ?

Après une victoire poussive 1-0 contre l’Albanie le 11 juin et un match ce mercredi à 12pm face à l’équipe roumaine, les Suisses retrouveront l’équipe de France le dimanche 19 juin au stade Pierre-Mauroy de Lille à 3pm ET.
Pour soutenir la Suisse sans risquer de croiser des Français, rendez-vous au Café Select (212 Lafayette St) à SoHo, un restaurant de spécialités suisses. Au menu: bratwurst roesti, schnitzel, spätzle… Le tout dans un décor bourré d’objets et d’images qui évoquent la Suisse. L’établissement n’organise pas d’évènement spécial pour l’occasion, mais c’est bien là que vous aurez le plus de chance de croiser d’autres supporters helvètes.
Le “restaurant-soeur” de Café Select, Rintintin (14 Spring St), d’inspiration orientale, retransmettra aussi tous les matches de l’Euro.
 
 
 
 

A Palm Springs, des courts-métrages et une soirée française

Organisé du mardi 21 au lundi 27 juin, le 22ème Palm Springs International Film ShortFest réserve une petite place aux productions françaises et francophones. Vingt-quatre courts-métrages en français seront projetés, explorant des thèmes éclectiques.
Diffusé lors de la soirée d’ouverture, le mardi 21 juin, “Sunday lunch” (“Le repas dominical”) de Céline Devaux, offre une scène de vie, où un jeune homme observe les membres de sa famille tentés de prouver leur ouverture d’esprit sur son homosexualité.
La soirée du samedi 25 juin, intitulée “C’est si bon !”, sera dédiée aux films francophones, avec des projections, puis une fête (à partir de 9:30pm).
Au programme: cinq histoires d’identité, avec “Mother(s)” (“Maman(s)”) de Maimouna Doucouré (France), “Opération commando” de Jan Czarlewski (Suisse), “The guy from work” (“Le gars d’la shop”) de Jean-François Leblanc (Canada), “Ineffaceable” (“Ineffaçable”) de Gregory Lecoq (Belgique) et “Le bleu blanc rouge de mes cheveux” de Josza Anjembe. Ce dernier film (photo ci-dessus) retrace le parcours d’une adolescente camerounaise qui aspire à obtenir la nationalité française, contre l’avis de son père.

À Taste of the Nation, des chefs cuisinent pour la bonne cause à Miami

Du bon vin, des cocktails et des mets savoureux. Et tout ça pour la bonne cause.
Le South Florida’s Taste of the Nation pose ses valises à Miami le 17 juin. Un événement culinaire de prestige dont les bénéfices iront à l’organisateur Share Our Strength, une association à but non lucratif venant en aide aux enfants souffrant de la faim aux Etats-Unis. La soirée réunira les meilleurs restaurateurs, cavistes et mixologues du sud de la Floride, venus donner de leur temps pour l’association.
Deux types d’entrées sont disponibles pour cet événement. Un premier ticket à 125$ donne accès à la soirée de 7pm à 10pm. Un billet VIP au prix de 250$ permet une entrée dès 6pm. Une vente aux enchères sera également organisée pour lever des fonds.
 

Foot: où faire un "pick up game" à New York ?

L’Euro vous donne envie de mettre des lucarnes comme Payet ? Voici une liste des endroits où faire un “pick up game” (ou ramassage) à New York. Le concept: des matches plus ou moins organisés qui durent une demi-heure ou une heure selon les formules.
Manhattan
Le réseau Meetup.com regroupe nombre d’organisateurs de “pick up games” à New York. La communauté NYC Pickup Soccer organise des matches les mardis et jeudis à 6pm et 7pm à Frederick Douglass Park (102nd Street et Amsterdam Ave) à Morningside Heights, et les samedis à 7:30am et 8:30am pour les plus matinaux. Les dimanches, des matches sont organisés à 8am, 9am, 10am, 11am et 12pm au Booker T. Washington Park (173 West 108th street) toujours à Morningside Heights. A noter que chaque match est facturé 8,85 $, une somme à régler en ligne lors de l’inscription. Le groupe propose aussi des matches à Harlem les samedis à 8am, 9am, 10am, 11am et 12pm, à Annunciation Park (135th street et Amsterdam Av).
Enfin, fondé par un groupe d’amis qui en avaient marre de jouer avec des amateurs qui se croyaient en Coupe du monde, Pickup Soccer NYC propose des matches à Central Park, dans le Lower East Side, l’Upper West Side, Washington Heights et Brooklyn. S’inscrire pour connaître les adresses et horaires des matches. Le site propose des formules d’abonnement à l’année, à la saison ou au match, à condition de jouer 7 matches au minimum. Les tarifs varient de 12 à 18$ par match.
Brooklyn
Le groupe Brooklyn Pickup Soccer organise des matches en semaine les mardis et jeudis à 10am à McCarren Park (Union Ave et Bayard). A Prospect Park Parade Grounds (1616 Caton Ave), les matches ont lieu les vendredis à 4pm et les samedis et dimanches à 3:30pm. Rendez-vous également les samedis à 10:15am au terrain de la Brooklyn High School For Leadership And Community Service (300 Willoughby Ave). Enfin, des matches sont organisés les dimanches à 8am à McLaughlin Park (Cathedral Pl). Selon le site, chaque joueur ne doit que “2-3 dollars” pour jouer. Si vous êtes un joueur régulier, vous pouvez payer 33 dollars pour participer à l’ensemble de la saison.
Queens
Le groupe de « pick up » qui enregistre le plus de membres sur Meet up est Fun Times Soccer. Ouvert aux joueurs et aux joueuses, il se réunit les lundis, mercredis et les week-ends (samedi et dimanche) à Long Island City, Queens. S’inscrire sur leur groupe et consulter régulièrement leur calendrier pour plus d’informations sur les horaires des matches.
New Jersey
Le centre de foot indoor Sofive (2 Palmer Terrace à Carlstadt, près du MetLife Stadium) organise des matches à 5 contre 5 tout au long de la semaine. Les inscriptions sont disponibles sur Meet up au tarif de 10$ par match. Les joueurs peuvent ensuite aller se restaurer au sein du lounge du centre.
Enfin, pour une liste de tous les parcs new-yorkais qui disposent d’un terrain de foot, consulter le site du Département des Parcs.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le 21 juin, de la musique dans les rues de Los Angeles

Los Angeles ne déroge pas à la règle : le 21 juin est synonyme de la Fête de la musique. Inspirée par l’événement français créé en 1982, la cinquième édition de Make Music LA investit différents quartiers de la ville.
Vous pourrez écouter des groupes à Downtown, Monterey park, Atwater, Silverlake, Westside, South central, Westwood, Beverly Hills ou Santa Monica.
Toute la journée, vous pourrez ainsi découvrir le son indie-rock de Cotton Ships (Little Tokyo Brand Library à 3pm et Barnes Park Amphiteater de Monterey Park à 6pm), bouger au rythme du hip-hop de Hugh Lee (Vermont Square Library à 3:15 pm), ou encore swinguer sur le blues de Tom Nolan Band (The Midnight Mission à 1:30 pm).
Il y aura aussi du jazz, de la musique classique, de la musique soul, folk… Toute la programmation est disponible ici.
Une excellente manière de profiter du solstice d’été.

The Geek x Vrv, des princes de la French Touch à Brooklyn

Le duo français de musique électro The Geek x Vrv, dont le son est décrit comme « subtil, dynamique et percutant », électrisera la Knitting Factory de Williamsburg le jeudi 23 juin, en première partie du Polonais Pham.
The Geek x Vrv, c’est l’histoire de Vincent alias « VRV » et d’Axel « The Geek », deux jeunes issus de la Génération Y, férus de musique électro. Originaires de banlieue parisienne, ils se rencontrent en 2013 et commencent à télécharger leurs premiers morceaux sur le net. Ils allient leurs talents : Alex, DJ dans l’âme, anime les foules. Vincent maîtrise davantage le côté technique. Leur style : un mix de funk, jazz, hip hop et soul.
Leur succès est récent. Prolifiques, ils ont posté sur Internet près de 70 morceaux afin d’entretenir le lien direct qu’ils ont su créer avec leurs fans. C’est avec le titre « It’s because » que le duo prend du galon. Publié sur la chaîne YouTube TheSoundYouNeed aux trois millions d’abonnés, il est écouté 400.000 fois en seulement 24h.
Les Geek x Vrv sont en train de se faire une place de choix dans le mouvement avant-gardiste de l’électro-hip hop aux côtés des artistes qui les ont inspirés, comme Gramatick, Minnesota ou encore Pretty Lights. Après avoir tourné en France et en Europe, ils viennent de sortir un nouvel EP, « Coming Up ».

A Los Angeles, d'étranges masques qui reflètent l'Amérique

Sur Olive Street, le regard des passants est happé par des masques. Que ce soit par leur forme, les matériaux employés ou le travail de couture, ces créations nous plongent dans l’univers de Christophe Coppens.
Les “50 masks made in America” de cet artiste belge sont montrés jusqu’au samedi 16 juillet à Please Do Not Enter, à Los Angeles. Au fil des années, Christophe Coppens s’est fait un nom dans le monde de la haute-couture. Refusant de passer à la production de masse, il s’est expatrié à Los Angeles en 2013. Sa passion pour la confection a alors trouvé une seconde vie dans la création de chapeaux et de masques.
Certaines pièces ont été portées par Rihanna, Dita Von Teese ou Lady Gaga. “C’était le chapelier de la famille royale de Belgique. Il collabore également sur les costumes et décors pour le théâtre et l’opéra” , précise Emmanuel Renoird, le co-fondateur de Please Do Not Enter, qui détaille l’histoire de cette exposition aux visiteurs.

Masque Marc Coppens
Au centre, un masque représentant Donald Trump. /S.C

Il a mis au point une technique spéciale pour la réalisation des masques, qu’il garde secrète” , argue Emmanuel Renoird. Conçue spécialement pour ce lieu conceptuel de Downtown, cette exposition a pour thème l’Amérique. “Nous avons grandi avec la culture américaine via le cinéma, la télévision, et la musique. On a une projection, mais la réalité est différente. C’est cette réalité qu’il a matérialisée dans ses 50 masques. 
Chaque création pose un problème, une interrogation. “Mais pas une solution” , précise Emmanuel Renoird. Ainsi, une pièce représente le port d’armes aux Etats-Unis, alors que plusieurs masques retracent les stéréotypes de la famille américaine (le mari-menteur, la housewife parfaite ou la maîtresse), l’immigration ou l’auto-médication.
Expo M.Coppens
Réalisé à partir d’un matelas, un masque fait référence au viol d’une étudiante de Columbia, qu’elle avait dénoncé en arpentant l’université avec son matelas. /S.C.

Imprégné par la haute-couture, Christophe Coppens a collecté des matériaux spécifiques, attachés à l’histoire de chaque masque. “Il a utilisé une robe vintage des années 60 pour faire le masque de la “maîtresse”, par exemple. Il a fait de longues recherches utilisant des mouchoirs des années 40 représentant l’éducation des jeunes filles noires pour celui sur l’histoire afro-américaine” , détaille cet amoureux d’art.  
Rien n’a été laissé au hasard, puisque Christophe Coppens s’est chargé de la scénographie, et a fait produire des présentoirs sur-mesure pour chaque création. Allant de 2.500 à 9.000 dollars, ces pièces illustrent le sens rigoureux du détail, la technique et l’imagination de l’artiste. Ces oeuvres uniques sont le fruit de trois mois de labeur. “Il y travaillait jour et nuit” , assure Emmanuel Renoird. Invitant à la réflexion sur la société américaine, le résultat mérite plus qu’un coup d’oeil. 

Foot: la France ne veut pas sortir de l'Euro

Revue de presse. L’Euro 2016 a commencé vendredi avec ses matches à péripéties. Mais la presse américaine s’intéresse à un autre type de rencontres, peu sportives celles-ci: les bagarres entre supporters russes et anglais en marge du match de samedi.
Pour le Wall Street Journalces évènements “ont exposé des failles de sécurité dans un tournoi qui se déroule dans un contexte de menace terroriste accrue” . Et le Chicago Tribune estime que “les violences jettent une ombre sur l’Euro 2016” .
Christopher Dickey, du Daily Beast, n’est pas inquiété par les hooligans, mais plutôt par les terroristes. Dans un article alarmiste intitulé “Les terroristes vont-ils attaquer la France pendant l’Euro ?” (comme si on connaissait la réponse), il rappelle les failles du renseignement européen avant les attaques de janvier et novembre 2015. Et décrit l’Euro comme un casse-tête pour les services de sécurité. “La tentation terroriste qui persiste pendant les grands rendez-vous comme l’Euro ne concerne pas uniquement les groupes djihadistes organisés comme l’Etat islamique ou Al-Qaïda; des terroristes solitaires ou des losers violents de tous bords religieux et idéologiques peuvent y succomber.” Et de terminer sur une note encore plus réjouissante: “Huit jours après la fin de l’Euro, le Tour de France commence pour 22 jours. Douze millions de personnes s’alignent au bord des routes pour assister à la course la plus célèbre au monde. La tentation terroriste continue.” Selon Time Magazine, “les enjeux sont très élevés, pratiquement et symboliquement. Si le championnat se termine sans incident, les autorités françaises pourront enfin être en mesure de tourner la page des évènements traumatiques de 2015”. 
Le Washington Post revient lui dans une tribune sur la polémique autour de la non-sélection de Karim Benzema et Hatem Ben Arfa. Le premier avait accusé Didier Deschamps de “céder à la pression d’une partie raciste de la population” en choisissant de ne pas le retenir dans l’effectif de l’Euro. “Dans un pays où les discussions sur la race sont rares par rapport aux Etats-Unis, les événements commémoratifs de cette année (sur la traite et l’esclavage, ndr), comme des essais de lycéens et des présentations académiques sur l’esclavage et le racisme, ont été discrètes (…). Mais la semaine dernière, la question raciale a explosé malgré tout en Une des journaux alors que la France se préparait à accueillir ses voisins pour l’Euro 2016. Ironiquement, la compétition qui rassemble 24 pays a débuté le même jour que se sont terminés trente jours de commémoration de l’esclavage” , note l’auteur de ces lignes, Joel Dreyfuss, responsable d’une association de journalistes noirs.
Observant que la présence de “minorités” chez les Bleus a été l’objet de critiques lors de la coupe du monde catastrophique de 2010, le journaliste juge que tant que la France gagne, le fameux “black-blanc-beur” de 98 ne choque personne. En cas de défaite, c’est une autre histoire. “Tout le monde aime les vainqueurs; tout pourrait être oublié si la France gagne l’Euro. Mais le vrai test quant à la relation de la France avec son équipe de foot – et ses minorités – viendra si les Bleus trébuchent ou ne gagnent pas l’Euro 2016.
Et le foot dans tout ça ?
Grèves, terrorisme, inondations: avec tout cela, on en oublierait presque le jeu. Pour le Wall Street Journal, le premier match des Bleus, remporté 2-1 contre la Roumanie, est très prometteur. “La compétition de foot qui a causé beaucoup de consternation en France ces derniers mois, en raison de la sécurité nationale et des grèves, a finalement commencé. Et après un match, les citoyens français peuvent retirer une petite inquiétude de leur liste: l’état de leur équipe nationale.
En donnant la victoire aux Bleus d’un superbe but en lucarne, Dimitri Payet “a offert à la France un moment de catharsis nationale, analyse ESPN FC, le blog foot de la chaîne sportive américaine ESPN. Les Parisiens en particulier se comportaient comme si la joie – la pure joie, sans réserve – n’allait plus jamais être la leur (…) Pour la première fois depuis des mois, les imaginations françaises été occupées par des perspectives de bonheur, et Payet a décidé de s’introduire au milieu de ces perspectives.
Même son de cloche pour l’Associated Press. Pour John Leicester, éditorialiste sport, le match d’ouverture de la France contre la Roumanie n’est ni plus ni moins qu’un “nouveau chapitre” pour le pays. “Au final, le match ou même le résultat – 2-1 pour la France – étaient moins importants que le simple fait que des dizaines de milliers de personnes sont venues de France et d’au-delà pour y assister, amassées dans un stade que des kamikazes ont récemment pris pour cible.
Le journaliste s’émerveille face à “l’émotion” avec laquelle la Marseillaise a été chantée et en voyant ces “80.000 personnes côte à côte dans ce qui était en effet un ‘group hug’ géant dont la France avait tellement besoin“. Un public qui “envoie un message” , dit-il, en venant au Stade de France “avec leurs enfants et leurs êtres chers, en bravant les cercles de sécurité, et en ignorant la petite voix dans la tête de tous les Français qui disait que les terroristes pouvaient encore frapper” .
Est-ce de la bravoure ? se demande-t-il. Peut-être. Ce qui est sûr, c’est que cette nuit-là, la France a re-affirmé son droit à être heureuse.
 
 
 

Conseils de patron: ce que j'ai appris en recrutant pour ma start-up aux USA

C’est un logiciel qui permet de gérer, sur une même interface, l’ensemble des ses messages professionnels – e-mails, réseaux sociaux, SMS… Son nom : Front. Son instigatrice : Mathilde Collin, 26 ans, co-fondatrice de la start-up éponyme.
Sa start-up, installée à San Francisco depuis l’année dernière, emploie désormais 16 personnes : une moitié de Francais, et une moitié d’Américains. En pleine croissance, son chiffre d’affaires “a augmenté de 20% par mois en 2015”, affirme Mathilde Collin, qui a créé cette entreprise à Paris en 2013, à sa sortie d’HEC.
Si l’entreprise était jusqu’il y a peu à cheval entre Paris et San Francisco, Mathilde Collin a décidé de rapatrier toute l’équipe aux Etats-Unis début mars 2016.
“Le climat est meilleur ici. A Paris, je trouvais que mon équipe était moins motivée. Ici, à San Francisco, il y a un enthousiasme global sur la tech qui se communique à tout le monde. Et puis, nos clients sont majoritairement ici. Et les ingénieurs ont intérêt à être en contact avec le marché et les clients, afin de comprendre leur feedback.”

1- Comment trouver de bons CV quand on n’a pas de réseau
Le recrutement, Mathilde Collin y passe beaucoup de temps. “Tout le monde te dit que c’est sur cet aspect-là que tu make or break. Au début, j’y croyais pas trop. Mais maintenant, je vois à quel point un employé bon et heureux est juste dix fois plus efficace qu’un employé normal. Un bon recrutement, c’est critique pour une boîte en phase de croissance.”
Comment recruter avec un réseau professionnel limité ? Mathilde Collin a utilisé le site Hired.com – “pour les commerciaux, ça marche bien”. LinkedIn ? “Très bien pour cibler quelqu’un avec un profil précis”. Elle a également utilisé des recruteurs. “Mon expérience, c’est qu’ils sont très bons pour des profils commerciaux, moins pour trouver des ingénieurs.”
Mais la plupart de ses candidats sont venus par des recommandations de ses salariés en interne. “Les bons candidats appellent les bons candidats. Moi j’ai zéro réseau, mais mes employés sont passés par Dropbox ou LinkedIn, ils connaissent du monde, et ils font venir des gens. Car évidemment, les meilleurs ne sont jamais officiellement à la recherche d’emploi, et ne postulent pas dans une boîte où ils ne connaissent personne”, répond Mathilde Collin.
2- Les Français aux US : un avantage compétitif
Recruter des ingénieurs dans la Silicon Valley est un vrai défi. Chers, convoités, ultra-mobiles, prêts à quitter une petite start-up pour une autre avec une offre plus alléchante…
Difficile, dans ce contexte, de créer de la loyauté quand on est, comme Front, une start-up parmi des milliers d’autres. Comme Mathilde Collin a tiré un trait sur l’idée de garder des ingénieurs dans un bureau à Paris, elle a trouvé sa solution : faire venir des ingénieurs français ici.
“Le fait de proposer une offre de job à San Francisco, ça fait rêver beaucoup de Français, et cela nous donne un très gros avantage sur le marché du travail. Et comme j’ai un visa E2, j’ai la possibilité de faire venir des Français assez facilement.”
3- Une relation employeur-candidat plus équilibrée
Si le salaire, les conditions de travail et les différents “benefits” sont abordés en entretien, Mathilde Collin estime que ce ne sont pas les éléments décisifs – beaucoup de petites start-ups proposent le même type d’offres.
“Un truc qui est hyper apprécié chez les candidats, c’est la transparence. Le fait que nous ayons mis en ligne notre roadmap, c’est à dire ce sur quoi on travaille, est quelque chose que la plupart des candidats ont noté, et valorisent beaucoup.”
Autre surprise pour Mathilde Collin : “en France, en général, c’est le patron qui pose les questions et le candidat qui répond. Ici, je pense que c’est 50-50. Je suis autant évaluée que j’évalue la personne en face de moi.”
Une situation qui reflète la situation du marché du travail américain, bien plus dynamique qu’en France. “Ici, la relation entre l’employeur et l’employé est beaucoup plus équilibrée.”
Enfin, attention au baratin. “C’est clair que les Américains savent beaucoup mieux se vendre que les Français. Du coup, je suis tombée sous le charme de certains, et j’ai fait quelques mauvais recrutements. Maintenant, je fais beaucoup plus attention”, se souvient Mathilde Collin.
4- La culture d’entreprise, un thème récurrent
“Quelle est votre culture d’entreprise ?”  Voici la question des candidats à laquelle Mathilde Collin doit le plus souvent répondre en entretien.
“Ca n’était pas quelque chose auquel j’avais réfléchi. Maintenant, je sais quoi répondre : je dis que nous sommes biculturels, que nous avons à la fois ce côté américain très enthousiaste –  notre ambition c’est bien de  monter une billion dollar company – mais tempéré par notre côté francais. Nous avons les pieds sur terre et prenons pas mal de précautions.”
Afficher de bons signaux culturels américains est aussi clé pour rester attractif dans ce marché.  “Certes on est Francais, mais on est passé par Y Combinator : je pense que ce tampon rassure énormément les candidats, qui pourraient sinon avoir une certaine appréhension à travailler pour une start-up dirigée par des Français.”
5- Le rôle des références
Se faire recommander pour un job ? La pratique n’est pas très courante en France, et on la suspecte de refléter avant tout des liens de copinage. Rien à voir avec la situation américaine.
“Ici 100% des candidats viennent avec des références. Et elles sont très importantes, et très utiles. Les gens se montrent tout à fait dispo quand je les appelle pour parler de telle ou telle personne. Il y a des gens que je n’ai pas recruté après avoir discuté avec leur personne référente.”
6- Faire une offre : être rapide
Le tempo pour recruter aux Etats-Unis n’a rien à voir avec celui de Paris. L’affaire peut être scellée en quelques jours, quand en France, plusieurs semaines s’écoulent. Alors il faut tirer vite.
“Quand on a un candidat qui nous sollicite pour un entretien, on met un point d’honneur à le recevoir dans les trois jours, et à lui donner une réponse dans un délai d’une semaine. On n’a pas le temps de faire six entretiens. A Paris, c’est beaucoup plus long, mais il y a aussi bien moins de concurrence.”