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Le spectacle immersif Sleep No More à Chelsea… no more !

Les rideaux rouges vont bientôt se refermer pour ne plus jamais se rouvrir. Sleep No More, le spectacle de théâtre immersif qui a popularisé le genre depuis sa création en 2011, va bientôt fermer ses portes. Initialement annoncée pour fin janvier, puis mars, puis fin avril, l’arrêt de cette « expérience » pas comme les autres a finalement été repoussé au 27 mai. Depuis les premières rumeurs de fermeture en début d’année, les réservations ont en effet explosé, malgré le prix des billets (160$ la place, tickets ici), incitant les organisateurs à prolonger un peu la fête.

« On approche de la fin, on ne sait pas vraiment à quel moment précisément, mais on s’en approche », confie Ilana Gilovich, la responsable de la scénarisation chez Emursive, la société qui produit le show. « Les coûts de production ont fortement augmenté, puisque chaque représentation demande un très grand nombre de personnes présentes sur place chaque soir, explique-t-elle. Et le show n’était pas imaginé pour durer éternellement. »

Une institution de Chelsea

Pour ceux qui seraient passés à côté du phénomène, Sleep No More, c’est ce spectacle qui ne ressemble pas à un spectacle. Le public, masqué, est invité à déambuler dans les nombreuses pièces sombres de cet immense loft de cinq étages et de plus de 9000m2 du quartier de Chelsea à New York. Les spectateurs assistent de près ou de loin à des scènes jouées par des acteurs qui donnent comme jamais de leur personne. Les scènes sont crues, inattendues, on y voit des corps nus, on s’y sent à la fois voyeur et spectateur.

« Il y a plusieurs influences, décrit Ilana Gilovich. L’histoire principale est celle de Macbeth, de Shakespeare. Mais elle est racontée à travers l’influence des films noirs, notamment d’Hitchcock, comme « Vertigo », « Psycho », « Suspicions », ou encore de Stanley Kubrick. La dernière influence est la vraie histoire des derniers procès et des dernières exécutions publiques de sorcières en Écosse dans les années 1680. Mais il y a des variations : vous pouvez venir voir le show à de multiples reprises mais voir toujours des choses différentes. »

Ce ballet décadent fait passer les spectateurs dans plus de 90 espaces sombres et discrets, d’une petite chapelle à une vaste salle de bal, ou encore des ruines de briques et des salles d’hôpital.

En 2011, le show avait conquis New York

Lors de sa création en 2011, Sleep No More a suscité un attrait immédiat auprès des New-Yorkais. Un peu fatigués des spectacles traditionnels, des 2 heures assis sagement dans des sièges en velours, la représentation dépoussiérait le genre en même temps qu’il en inventait, ou en tout cas en popularisait, un nouveau. Le succès a été au rendez-vous, au point de donner naissance à une nouvelle forme de show : les expériences immersives. Le thème est aujourd’hui assez largement exploré dans le monde du divertissement mais il y a une décennie de cela, il semblait provocateur et disruptif.

« Felix Barrett, qui a créé le show, a toujours dit qu’il aimerait que les gens, après avoir quitté Sleep No More, ne disent pas “voilà ce que j’ai vu la nuit dernière“, mais plutôt : “voilà ce qui m’est arrivé”, relève Ilana Gilovich. Le public est acteur du show. Le masque que chaque spectateur porte permet d’être anonyme et de suivre ses instincts, de se sentir invisible. Lorsque les acteurs prennent un spectateur à part et lèvent le masque, ce moment peut être assez surprenant. Ceux qui aiment le show apprécient particulièrement le fait de vivre et d’expérimenter un moment assez intime. »

Tout succès a son revers, et cette énorme production a fini par épuiser les organisateurs. Fruit d’une collaboration entre la société Emursive, la troupe britannique Punchdrunk et le McKittrick Hotel où il prend place, le spectacle nécessitait une très large troupe d’actrices et d’acteurs, et de très lourdes préparations. Les réservations, surtout tard en semaine, n’étaient pas toujours au rendez-vous, entamant la rentabilité du spectacle.

Une création à Shanghai et des projets ailleurs dans le monde

Depuis sa création, la troupe aura joué plus de 5000 représentations à New York devant plus de 2 millions de personnes. Certains y ont même assisté à plusieurs reprises. Le show est en tout cas au remède au FOMO (Fear Of Missing Out, la peur de rater quelque chose), car il est impossible de tout y voir, puisque des scènes se déroulent au même moment à différents endroits. « Beaucoup n’aiment pas le show à cause de cette FOMO expérience, reconnaît Ilana Gilovich. Ils sont déçus que quelque chose soit arrivé à leur proche et pas à eux, un peu comme à Burning Man. Mais c’est une des bases de Sleep No More. C’est très rare d’avoir trois heures sans son téléphone, connecté au moment présent et à son corps. »

Aucune visite n’est la même, et l’étendue des lieux et l’originalité de la représentation permet de découvrir à chaque fois de nouveaux recoins, de dévoiler de nouveaux secrets. Sleep No More existe toutefois encore à Shanghai et Punchdrunk réfléchit à faire vivre le show (initialement lancé à Londres il y a 20 ans) dans d’autres pays. Et à New York ? « Je ne peux rien dire mais on travaille sur des choses très excitantes », confie Ilana Gilovich. Le nombre de réservations de ces dernières semaines semble quant à lui indiquer que le public en veut… more !

San Diego French Film Festival célèbre l’océan pour sa 4e édition

Pour sa quatrième édition, le San Diego French Film Festival revient dans une version étoffée, sur deux lieux différents, du dimanche 2 juin au mercredi 5 juin 2024. Au programme de l’événement organisé par l’Alliance française de San Diego : projections de courts et longs-métrages francophones récompensés à travers le monde, glamour, fête, mais aussi sensibilisation à la protection de l’océan, thème central de cette nouvelle édition.

Dimanche 2 juin, le coup d’envoi sera donné avec une cérémonie d’ouverture à 5pm au cinéma The Lot. Le tapis rouge sera suivi de la projection du court-métrage « Au Revoir Belmondo », de Lisa Kohn (2023), puis du long-métrage « Les Trois Mousquetaires : Milady », de Martin Bourboulon, récompensé d’un César en février dernier. La projection sera suivie d’un cocktail et d’une soirée dansante.

Amoureux de l’océan, ne manquez pas la soirée du lundi 3 juin au Reading Cinemas Town Square, à Clairemont. Elle débutera par la projection, à 6:30 pm, du court-métrage « Humanatee » (Planet Froth Productions, 2023), un documentaire qui retrace les pérégrinations de l’archéologue maritime français Damien Leloup, basé à San Diego. Elle se poursuivra avec le magnifique documentaire « Océans » (2009), de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, qui sera suivi d’une belle table-ronde d’experts de la mer et du cinéma, dont le producteur Antoine de Cazotte. 

Pour découvrir toute la programmation et réserver vos billets, rendez-vous ici.

Cédrik Fouriscot, nommé Consul général de France à New York

C’est confirmé, le décret vient d’être publié : Cédrik Fouriscot est officiellement nommé Consul général de France à New York. Depuis le départ de Jérémie Robert pour la cellule diplomatique de l’Élysée le 8 janvier dernier, l’intérim est assuré par son adjoint, Damien Laban, qui, comme prévu, rentrera en France cet été.

Il s’agit d’un premier poste de consul pour Cédrik Fouriscot. Jusqu’au remaniement ministériel de janvier dernier, le diplomate originaire des Hautes-Pyrénées était conseiller pour les affaires européennes au cabinet de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna et directeur de cabinet adjoint de la secrétaire d’État chargée de l’Europe, Laurence Boone. Pendant 18 mois, il a ainsi assuré la coordination politique de la gestion des affaires européennes au Quai d’Orsay. 

Chypre et Bruxelles

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d’un master en négociations internationales, ce grand amateur de football – il a joué pour le club de Tarbes Pyrénées Football – a entamé sa carrière diplomatique en 2007 à l’ambassade de France à Chypre en tant que chef de chancellerie et vice-consul. Après deux années à Nicosie, Cédrik Fouriscot a travaillé sur les questions politiques à la direction de l’Union européenne du ministère des Affaires étrangères de 2009 à 2014, puis à nouveau entre 2019 et 2022, chargé notamment du suivi des relations extérieures de l’UE avec l’Amérique, la Russie et l’Asie – au moment de la présidence française du Conseil de l’UE, de janvier à juin 2022.

Entre ces deux périodes, de 2015 à 2019, Cédrik Fouriscot a servi à Bruxelles à la Représentation permanente de la France auprès de l’UE, en tant que conseiller-négociateur français pour les dossiers liés à l’Afrique du nord et au Moyen Orient ainsi que sur les questions de défense européenne et de sécurité.

Un nouveau continent attend donc le diplomate de 46 ans, père d’une lycéenne, Pénélope, qui intègrera le Lycée Français. Discret sur les réseaux sociaux, Cédrik Fouriscot devrait s’installer dans son bureau de la 5e Avenue dans trois semaines. Première mission pour cet expert des questions européennes : l’organisation dans la circonscription du scrutin des Européennes le samedi 8 juin.

Publié le 18 mars 2024. Mis à jour le 3 mai 2024 après publication du décret au Journal officiel.

Women of the Wild : Conversation avec l’auteure Colombe Schneck à Dallas

La seule évocation de The Wild Detectives, la librairie emblématique du quartier d’Oak Cliff à Dallas, suffira à convaincre les amateurs de littérature de bloquer la date dans leur calendrier. Plus encore lorsque le bookstore bar venue accueille l’auteure française Colombe Schneck à l’occasion de la sortie de son premier roman traduit en anglais « Swimming in Paris » aux éditions Penguin Press.

Pour ce troisième volet d’une série d’événements organisés par l’Alliance Française en partenariat avec The Wild Detectives, la Villa Albertine et le Consulat général de France à Houston, la soirée « Women of the Wild », le samedi 18 mai de 5pm à 10pm, mettra à l’honneur les femmes au travers de sujets aussi intimes que puissants.

Colombe Schneck © Jean-François PAGA

Les festivités débuteront à 5pm par des lectures autour des thèmes de l’amour, de l’amitié et du rapport au corps proposées en trois langues : français, anglais et espagnol. S’ensuivra une table ronde de 6:30pm à 8pm en présence de Colombe Schneck et de la romancière texane Merritt Tierce qui aborderont des sujets qui leur sont chers tels que l’avortement, l’amour, la classe sociale et la sexualité pour ne citer qu’eux.

La soirée se concluera en musique par un set de DJ féminins jusqu’a 10pm.

Pour aller plus loin

Rendez-vous au book club de l’Alliance Française en présentiel le 8 mai puis via Zoom le 13 mai pour explorer des œuvres de Colombe Schneck, « Swimming in Paris » ainsi que « Dix-sept ans » et « La tendresse du crawl ».

Un week-end avec Alain Delon à Dallas

La salle de cinéma emblématique Texas Theatre à Dallas projettera deux films cultes d’Alain Delon, les samedi 4 et dimanche 5 mai, « Le Samouraï » (1967) et « La Piscine » (1969). Des longs métrages en version originale sous-titrés en anglais et restaurés à partir du négatif 35mm original.

© Trip Advisor

Deux séances sont prévues pour « Le Samouraï », le samedi à 9pm et le dimanche à 6:30pm. Alain Delon incarne Jef Costello dans ce rôle de tueur froid et méthodique.  

Une seule projection pour « La Piscine », ce sera samedi à 3pm. Dans ce film mythique, les amants les plus glamour de l’époque, Romy Schneider et Alain Delon, sont réunis à l’écran par Jacques Deray dans l’atmosphère étouffante d’une villa de Ramatuelle écrasée de soleil pour un huis clos exceptionnel. Un carré amoureux unique en son genre, avec un Maurice Ronet magistral et une Jane Birkin débutante de 22 ans.

Le Texas Theatre est le cinéma emblématique du quartier branché d’Oak Cliff ouvert en 1932, devenu célèbre pour son rôle dans l’arrestation de Lee Harvey Oswald en 1963. L’établissement au style art déco est régulièrement fréquenté par les cinéphiles et les passionnés d’histoire, et séduit systématiquement pour son ambiance chaleureuse et unique. Une expérience à part entière à ne pas rater.

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Salomé Villiers adapte « Le Montespan » de Jean Teulé au TLF

Il était le cocu le plus célèbre de France : Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, partit à la guerre pour s’attirer les faveurs de Louis XIV et éponger ainsi ses dettes. Pendant son absence, son épouse Françoise de Rochechouart fut introduite à la Cour de la Reine et bien vite, le Roi lui témoigna bien plus que de l’intérêt. Fou amoureux de sa femme, le Montespan mit alors tout en œuvre pour la récupérer.

Malheureusement, l’Histoire a plutôt retenu le nom de la favorite du Roi que celui de son mari. L’écrivain Jean Teulé a mis fin à cette injustice en publiant « Le Montespan » en 2008. Le vendredi 17 mai prochain, le Théâtre du Lycée français de San Francisco terminera sa saison 2023-2024 en beauté avec l’adaptation du roman dans une mise en scène d’Etienne Launay. « Je suis férue d’histoire », explique la comédienne Salomé Villiers, qui signe l’adaptation du roman et qui incarne la Montespan. « Je connaissais Madame de Montespan, mais je ne savais rien de son existence avant son arrivée à Versailles : qui était-elle avant de devenir la manipulatrice, l’intrigante, la politicienne qui est tout de même rester 24 ans au pouvoir ? »

L’adaptation sur scène du roman de Jean Teulé s’est d’abord faite sur les planches du théâtre de la Huchette, le plus petit petit théâtre de Paris, avec 85 places : « Franck Desmedt, son directeur, nous avait demandé de mettre en scène une pièce pour trois personnages. J’ai toujours été très fan de l’univers et de l’écriture de Jean Teulé, et en lisant le livre, je suis tombée amoureuse du Montespan », précise la comédienne. L’écrivain a d’ailleurs beaucoup soutenu Salomé Villiers et son mari Etienne Launay, en leur donnant carte blanche pour l’adaptation et la mise en scène : « Jean Teulé voulait que les artistes restent libres. Il est venu à la première du spectacle quand nous l’avons joué au théâtre du Gymnase, et nous avons fêté ensemble le Molière de la révélation féminine que j’ai reçu en 2022. Il est malheureusement décédé une semaine plus tard. »

Enceinte, comme la Montespan

Sur la scène du TLF, le marquis de Montespan se montre d’une modernité incroyable, allant à l’encontre des convenances de l’époque : « C’est un vrai romantique, qui va attendre sa femme jusqu’à sa mort, et qui va être le seul à oser dire “merde” à Louis XIV. Il a un panache fou, et son esprit de révolte détonne… » Salomé Villiers incarne à merveille la Montespan, et son ventre rond, bien que réel puisque la comédienne est enceinte de six mois et demi, renforce la véracité historique des faits rapportés sur scène : « S’il y a un rôle que je pouvais jouer un jour en étant enceinte, c’est bien la Montespan. Elle a quand même eu dix enfants, dont sept avec Louis XIV ! »

Il ne reste que quelques places pour découvrir ce personnage injustement oublié de l’Histoire, dans un spectacle tout en ombres et lumières, joué à la bougie avec un humour féroce.

Paul Auster, mort à New York d’un grand amoureux de la France

La France perd l’un de ses plus grands admirateurs et ambassadeurs américains. Paul Auster est mort chez lui, à Brooklyn, dans la nuit du mardi 30 avril de complications d’un cancer du poumon. Il avait 77 ans.

Né à Newark (New Jersey), l’auteur était indissociable de New York, décor de nombre de ses romans (sa Trilogie new-yorkaise, Brooklyn Follies…) mais il faisait aussi partie du patrimoine français. En effet, l’Américain considérait la France comme son « deuxième pays ». Il l’avait découvert tôt, à l’université Columbia, où il avait étudié les littératures française, italienne et britannique. Il vécut à Paris de 1971 et 1975, période pendant laquelle il traduisit des poètes français comme Stéphane Mallarmé et Jean-Paul Sartre dans le cadre d’une petite maison d’édition indépendante qu’il avait lancée et exerça différents petits boulots pour vivre. Il fut notamment opérateur téléphonique au bureau parisien du New York Times.

Le visage de New York, une « rock star à Paris »

Plus tard, comme écrivain, il devint aux yeux des Français le visage de la Grosse Pomme. En 2007, New York Magazine nota sa popularité de l’autre côté de l’Atlantique. « La première chose que l’on entend à une lecture d’Auster, partout dans le monde, c’est le français. Simple auteur à succès dans nos contrées, Auster est une rock star à Paris. Il fait l’objet de livres illustrés – l’un d’eux, intitulé New York de Paul Auster, contient des photos de lieux tirés des romans du maître – considéré comme un ambassadeur officiel de la New Yorkité, aux côtés de Woody Allen ».

Un amoureux de la culture française

En 2007, le ministère de la Culture l’a nommé Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres. Il a aussi reçu le Prix Médicis Étranger pour Leviathan, l’histoire d’un écrivain qui trouve accidentellement la mort dans l’explosion d’une bombe qu’il a fabriquée. « Paul Auster était plus qu’un ami de la France, un amoureux de sa culture, a déclaré la ministre de la Culture, Rachida Dati, mercredi 1er mai. La culture française perd un grand passeur. »

Conseiller culturel de la France aux États-Unis et directeur de la Villa Albertine, Mohamed Bouabdallah s’est dit « attristé » par cette disparition. « La profondeur poétique des romans d’Auster et ses récits complexes ont touché une corde sensible dans l’âme française », a-t-il écrit sur X.

Fondatrice du réseau Rencontre des Auteurs francophones fondé à New York, Sandrine Mehrez-Kukurudz raconte qu’un « nombre incroyable de photos » de Paul Auster ont été re-postées ces dernières heures par ses membres en hommage à l’écrivain disparu. « Il n’y a pas que sur les lecteurs qu’il a eu un impact. Il était aussi une source d’inspiration pour les auteurs ». Lectrice de sa Trilogie new-yorkaise, elle s’est dite « marquée » dans sa jeunesse par l’œuvre du New-Yorkais. « On perd un ambassadeur naturel de la francophonie, de par son histoire, son amour pour la France. Il n’est pas le seul nom qui incarne la francophonie aux États-Unis, mais il est le premier auquel on pense ».

Magali Badolo (Quebec) : Une petite annonce et faire ses valises pour le Canada

Est-il possible de quitter ce que l’on aime ? Comment expliquer que, malgré un bonheur apparent, tant de personnes décident de tout plaquer chaque année pour partir s’installer à l’étranger ? Il y a un peu plus de deux ans, je reçois un message qui m’intrigue de la part de Magali Badolo. En substance, elle m’explique être tombée sur une publicité du Québec sur le réseau social LinkedIn visant à encourager les infirmiers français à venir exercer au Canada. Et sans savoir à l’époque complètement pourquoi, elle s’est posé la question « Pourquoi pas moi ? ».

Jusqu’à ce jour-là, Magali vit une vie bien rangée en banlieue de Lyon et tout son quotidien est organisé dans un rayon de deux kilomètres autour de chez elle : son travail, le domicile de sa maman, l’école de ses enfants. Alors pourquoi maintenant ? Et comment expliquer qu’elle envisage aujourd’hui de tout recommencer ailleurs ?

Rapidement, je lui ai proposé que nous échangions par messages vocaux interposés afin de documenter ces réflexions et son parcours, et ce peu importe l’issue : il est rare de cueillir ce désir de vie à l’étranger à son origine et le cheminement de Magali et de sa famille sont précieux pour toutes celles et ceux qui s’interrogent. Finalement, deux ans plus tard, c’est depuis le Quebec que Magali me raconte avec recul et enthousiasme cette nouvelle vie canadienne en famille.

Entre ses préparatifs pour une possible nouvelle vie au Québec et ses réflexions sur son métier, Magali nous emmène dans les coulisses de sa décision de franchir le cap de l’expatriation. Mais quelles sont les motivations profondes qui la poussent à envisager un tel changement de vie ?

Découvrez la suite du récit de Magali Badolo dans le second épisode :

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Pourquoi y a-t-il des lions de mer au Pier 39 de San Francisco ?

Attraction aussi distrayante que nauséabonde, les lions de mer du Pier 39 sont aussi une énigme scientifique : ils sont subitement apparus dans Fisherman’s Wharf, pour ne plus en repartir, sans que personne ne puisse complètement expliquer leur présence. La croyance populaire lie leur arrivée au tremblement de terre de Loma Prieta le 17 octobre 1989.

En réalité, dès septembre de la même année, on constate une migration des pinnipèdes de Seal Rock, une petite île rocheuse au large d’Ocean Beach, vers les pontons du Pier 39. À cette époque, ceux-ci font l’objet d’une remise en état, qui a forcé les bateaux habituellement amarrés à ce quai à quitter les lieux, laissant le champ libre aux lions de mer.

Par ailleurs, le nombre de lions de mer est en forte croissance à l’époque : « Après avoir été chassés pendant des années, les lions de mer sont devenus une espèce protégée en 1972. Leur population a rapidement grossi, passant de 50.000 individus dans les années 1960, à environ 300.000 aujourd’hui », explique Cara Field, vétérinaire au Marine Mammal Center de Sausalito.

« Vers 1989, les naissances sont en pleine croissance, et les lions de mer cherchent de la place pour vivre. Les quais de Pier 39 sont l’endroit idéal, car ils sont bas et permettent aux lions de mer de facilement sortir de l’eau ou y retourner. » À la fin de cette année-là, ils ne sont qu’une douzaine, mais un mois plus tard, on en compte déjà 150 ! La cohabitation avec les propriétaires de bateaux n’est pas toujours facile : ils doivent contourner des animaux de plusieurs centaines de kilos, sans parler des relents de poisson qui embaument l’air.
Les experts du Marine Mammal Center de Sausalito recommandent de laisser les pontons aux lions de mer, pérennisant ainsi leur installation.

Protégée des prédateurs, en particulier les grands requins blancs, nourrie grâce à la manne de harengs, anchois et sardines présents dans la baie de San Francisco, la colonie grossit rapidement pour atteindre le chiffre record de 1.701 individus en 2009. Au gré des saisons et des migrations le long de la côte entre Vancouver et le Mexique, on compte en moyenne entre 50 et 300 lions de mer au Pier 39.

En 2009 et 2014, les pontons se sont vidés sans crier gare, de juin à août. « L’été est la période habituelle de reproduction, ce qui explique que les pontons sont souvent clairsemés à cette époque de l’année, souligne Cara Field. En 2009 et 2014, les eaux étaient exceptionnellement chaudes, ce qui a amené les poissons, que les lions de mer mangent, à chercher des eaux plus froides. Les lions de mer ont simplement suivi leur source de nourriture. »

Pour être sûrs de ne pas les manquer, on peut vérifier s’ils sont présents grâce à une caméra qui les filme en permanence.

Le padel, un sport « ludique et accessible » en plein essor à Miami

C’est un sport de raquette en plein essor. Plus de 25 millions de joueurs à travers le globe ont déjà succombé aux sirènes du padel, à ne pas confondre avec le paddle qui se pratique avec une planche et une rame sur l’eau. Et la discipline fait chaque jour de nouveaux adeptes. Miami n’échappe pas à la tendance. Preuve en est le nombre de clubs qui a plus que doublé en moins de deux ans. La métropole floridienne en compte désormais une douzaine, soit un quart des clubs américains fédérés au sein de l’US Padel Association, et les terrains continuent de pousser comme des champignons aux quatre coins de la ville.

Padel X © Grégory Durieu

« Le padel, c’est un peu comme un bon virus que l’on l’attrape facilement », lance dans un large sourire Nallé Grinda, un ancien membre de l’équipe de France de la discipline, qui est établi depuis une quinzaine d’années aux États-Unis. Ce Niçois est bien placé pour constater l’engouement de ce sport à Miami : son club, Padel X, qui a ouvert ses portes début avril à deux pas de l’Adrienne Arsht Center à Downtown, fait déjà carton plein. « On a eu plus de deux mille pratiquants en l’espace de trois semaines, alors qu’on s’attendait à en avoir quatre fois moins », s’enthousiasme l’athlète qui a goûté pour la première fois au padel il y a tout juste quarante ans. « J’avais alors huit ans, et nous étions avec mon père en voyage à Acapulco, là où ce sport a été inventé. »

La padel mafia

Le padel a en effet vu le jour en 1969 dans cette cité balnéaire du Mexique. C’est un certain Enrique Corcuera qui en a la paternité. « C’était un homme d’un certain âge qui jouait initialement au tennis, indique Nallé Grinda. Il avait l’habitude de laisser rebondir les balles sur le mur de son habitation qui jouxtait son terrain, ce qui lui permettait de les renvoyer plus facilement. Il a donc construit un mur de l’autre côté, tout en réduisant les dimensions de son court, afin de ne plus se fatiguer à courir ». Cette discipline nouvellement créée se développera en Amérique latine, plus particulièrement en Argentine, avant de traverser l’Atlantique pour se professionnaliser en Espagne et conquérir peu à peu le reste de l’Europe.

Padel X © Grégory Durieu

Au pays de l’Oncle Sam, ça a été une autre paire de manches. « Quand je suis arrivé à Miami, tout était à faire », se souvient Nallé Grinda, qui venait alors de faire ses adieux à l’équipe de France de padel après avoir glané cinq titres de champion au niveau national. « Je me suis rapidement lié d’amitié avec des Argentins qui connaissaient la discipline. On s’appelait même à l’époque la padel mafia, plaisante le quadra. Nous avons commencé à jouer entre nous avant d’organiser des tournois privés durant lesquels nous faisions venir les légendes de ce sport, comme Juan Martin Diaz, qui est resté numéro un mondial pendant quatorze ans. »

Après Miami, Boca Raton et Palm Beach

Et puis il y a eu un vrai coup de projecteur sur le padel dans le Sud de la Floride en 2022 lorsque Nallé Grinda et ses acolytes ont chapeauté le Miami Padel Open. « Il s’agissait de la première compétition officielle d’ampleur organisée dans cet État, se félicite le sportif. Et ça a été un tel succès que j’ai décidé de me consacrer pleinement au développement de cette discipline à Miami », confie celui qui travaillait jusqu’alors dans l’immobilier. « Financièrement, je fais probablement une erreur, mais quel plaisir de s’adonner à 100 % à sa passion. »

Padel X © Grégory Durieu

Un sport, qui se joue aujourd’hui sur un rectangle de vingt mètres sur dix mètres bordé de murs de verre avec une raquette sans cordage mais pleine et percée de petits trous, pour lequel Nallé Grinda ne tarit pas d’éloges. « C’est ludique, addictif, stratégique, convivial, et facilement accessible. Finalement, l’essayer c’est l’adopter, résume-t-il. Et même si on n’a jamais touché une raquette, on peut rapidement s’amuser et prendre du plaisir », ajoute l’ex-joueur de l’équipe de France, qui devrait inaugurer de nouveaux terrains de padel à Boca Raton d’ici la fin de l’année et à Palm Beach au premier trimestre 2025.

Vie d’Expat : Je m’offre des parenthèses enchantées

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, le récit de Séverine qui s’offre des parenthèses enchantées dans la ville qu’elle a quittée.

« Nous sommes arrivés il y a un peu moins d’un an et je n’ai pas réussi à couper le cordon avec mon pays, ma ville, mes amis, ma famille. Je vis à Houston, dans une ville sans quartier ni piéton ni trottoir. Une ville de malls, de voitures et de barbecues. Je suis belge. J’aurais pu écrire la chanson d’Angèle « Quand le ciel gris et la pluie me manquent, je vais mieux quand j’te vois / Les villes sont belles mais moi je ne pense qu’à toi / Quand mon pays et ma ville me manquent, moi, je ne t’oublie pas. » Bruxelles, mon amour. 

Je pensais que ce serait plus simple, plus facile. Je n’avais pas bien évalué mon attachement. Je me croyais plus forte, plus indépendante. J’imaginais que la nouveauté suffirait, que le soleil m’enchanterait. C’est idiot, n’est-ce pas ? Je culpabilise. Quelle cruche ! Est-ce qu’on n’est pas censés être ouverts au monde, nous autres, expatriés ?

Mais vous avez sans doute plus d’expérience que moi. Vous êtes probablement de vieux routards. Vous avec fait Singap, Hong Kong. Vous êtes passés par Tokyo et SF. Alors la petite Belge et sa ville pluvieuse… Pas très glorieux, n’est-ce pas ?

J’ai dû m’inventer des prétextes pour revenir. Je n’assumais pas. J’ai gardé une activité à Bruxelles qui réclamait ma présence. Pas sûre que mon mari ait été dupe. Il me voyait bien dépérir, genre une fleur dans un bocal sans eau. Il m’a dit « Bien sûr. C’est important. On ne peut pas tout résoudre par Zoom. Vas-y ! Je m’occupe de tout. »

Je suis partie une semaine. Quel bonheur ! (La vraie expression, ce serait plutôt « Quel pied ! ») J’ai écrit au début de mon histoire « couper le cordon » et là, on peut vraiment parler de régression. J’ai fumé – sans avoir à me cacher – clope sur clope. J’ai bu comme un trou (pardon à vous, amateurs de grands vins) mais j’ai aussi beaucoup marché. J’ai dîné à pas d’heure. Et je ne parle pas d’une dînette entre copines ni d’un truc commandé chez l’Indien. Mais de vrais repas, où l’on refait le monde, où tout le monde n’est pas rentré chez soi à 21h30. 

Je ne sais pas si c’était une bonne idée. Je suis revenue encore plus déprimée. Mon shoot n’a pas dépassé la douane. Le manque s’est réveillé dès l’avion posé sur le tarmac. Résultat : je culpabilise encore plus. Mon mari a été sympa. Depuis que je lui ai parlé de ma régression, il s’est mis en tête de reproduire à la maison « l’ambiance Bruxelles », comme il l’appelle. Et il y arrive très bien. Mais je ne vais pas pouvoir résister bien longtemps à l’appel de ma bonne vieille ville pluvieuse…»

La réponse de French Morning

Apparemment, vous vous sentez contrainte dans votre nouvelle vie et pas tout à fait prête pour les grands changements qu’implique l’expatriation. Voyons tout d’abord ce que dit Michelle Larivey dans La puissance des émotions sur la notion « d’emprisonnement ».

Qu’est-ce que se sentir « emprisonné » ?

Il est impossible de ressentir « l’emprisonnement » comme on ressentirait une émotion telle que la tristesse ou la colère. Dire “Je me sens emprisonné” est une façon de parler : je me sers d’une image pour tenter de décrire mon expérience aussi exactement que possible.

C’est une métaphore.

À quoi sert de se sentir « emprisonné » ?

Nous avons constamment recours à des images pour décrire notre expérience. Ce n’est pas un hasard, car les images, qui nous donnent un aperçu détaillé et profond de ce que nous vivons, nous permettent de saisir notre expérience dans des aspects et des nuances qu’il est utile de connaître. Une image, même sans émotion, nous donne une information sur notre expérience.

L’idée d’emprisonnement évoque la liberté perdue.

Mais il reste indispensable de cerner la ou les émotions qui font partie de l’expérience représentée par cette image. “Je suis emprisonné dans cette relation et j’ai peur d’en sortir” exprime un vécu différent de “Je vis cette relation comme une véritable prison, mais j’y trouve tellement d’avantages que je ne me résous pas à rompre”. Ces deux expériences sont totalement différentes en nature et conduiront à des actions différentes. »

Dans son livre extraordinaire sur le changement, Qu’est-ce qui nous fait vivre? Vincent Deary nous parle de la difficulté de « rester en place », difficulté exacerbée par la situation de l’expatrié.

qu-est-ce-qui-nous-fait-vivre

« Chaque jour, chacun de nous est le siège d’un dialogue entre confort et malaise. À chaque instant de chaque jour, notre Automatique travaille dur à nous garder dans les très étroits paramètres où la vie humaine est vivable et confortable. Il y a une myriade de microajustements en train de s’effectuer à ce moment précis dans votre métabolisme et votre comportement, pour que vous restiez le même, au même endroit. Le spécialiste des neurosciences Antonio Damasio appelle ces mécanismes intriqués la « machine homéostatique ». Il en va de même pour nos émotions : nous ajustons notre activité pour garder nos sentiments, comme la bouillie de Boucle d’or, juste à la bonne température. (…)

Rester le même est un processus constant et dynamique. Nous sommes dans un dialogue actif et constant avec le changement, toujours en transition, toujours entre « a été » et « va être », cherchant sans cesse à être bien avec nous-mêmes. Étant des systèmes complexes, il nous faut toujours un temps d’adaptation pour satisfaire les demandes de nos situations toujours changeantes, pour moduler l’état où nous nous trouvons à ce moment précis. Si vous êtes parfaitement installé, il vous faudra travailler pour le rester : la lumière va baisser, la température aussi, vous allez ressentir la faim, la fatigue ou l’ennui; vous devrez procéder à des ajustements pour rester à votre aise, et changer pour rester le même.

Il y a toujours une période d’adaptation, de résistance au changement qui vient. Et pas seulement à celui qui vient : dans nos anticipations, nos craintes et nos désirs, dans nos histoires sur ce que nous devrions être, nous créons un écart entre l’endroit où nous sommes et celui où nous voudrions être. Nous nous mettons mal à l’aise. Notre désir d’être ailleurs produit de l’excitation ou de la fatigue à la pensée de tout le travail qu’il nous reste à accomplir pour y arriver. Notre aversion pour notre état présent conduit à un repli sur soi, à une fermeture ; une sorte d’excitation – qui cette fois nourrit le désir de la fuir ou de la combattre. Jamais entièrement tranquilles, nous vivons dans un état constant de flux entre ici et là-bas, entre ce qui est et ce qui pourrait être, toujours perturbés et en cours d’adaptation, toujours dans un petit Acte II, toujours en plein rattrapage.»

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