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Trouver une école bilingue pour votre enfants aux États-Unis

C'est le retour de la Bilingual Fair, le salon en ligne de l'éducation bilingue aux États-Unis.
Du 19 au 23 mai, nous vous donnons rendez-vous en ligne pour cinq conférences lors desquelles nous aborderons les options d'éducation bilingue dans les régions de New York et Washington DC. Une conférence sera également dédiée à l'éducation française en ligne, en tant qu'éducation complémentaire.
[Inscription gratuite]
Ces écoles seront présentes:

Retrouvez les enregistrements des conférences ci-dessous:
Les maternelles en français à New York et dans le New Jersey📩 Contacts:- L'Alliance New York:...

Mbappé, PSG, Messi : On connaît le programme complet de la coupe du monde des clubs de foot

La Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2025, qui se déroulera aux États-Unis du 15 juin au 13 juillet prochains, va réunir parmi les meilleurs clubs de la planète. Cette édition inaugurale sous un nouveau format réunira 32 équipes de six continents, offrant une compétition sans précédent. La finale est programmée le 13 juillet au MetLife Stadium de New York, un lieu emblématique qui promet une ambiance électrique.

Le PSG, Mbappé et les autres…

Le PSG va débuter sa compétition sur la côte Ouest, à Los Angeles et à Seattle, à l’occasion de la phase de poules. Le Rose Bowl à Los Angeles accueillera en effet dès le dimanche 15 juin le premier match du PSG contre l’Atletico Madrid (12pm PT/3pm ET). L’équipe parisienne rejouera le jeudi 19 juin contre les Brésiliens du Botafogo (6pm PST), avant un déplacement à Seattle le dimanche 22 juin face au Seattle Sounders FC (12pm PST). Mais le club parisien devrait, si la logique est respectée, se qualifier pour les phases finales qui auront lieu, elles, sur le côte Est, à partir du 28 juin.

Pour les fans de foot, l’attraction résidera aussi dans la présence de la star française, Kylian Mbappé. L’attaquant tricolore sera en effet en lice avec son club du Real Madrid. Miami (Hard Rock Stadium) aura la chance d’accueillir le joueur des Bleus le mercredi 18 juin face au club saoudien d’Al Hilal (3pm ET). Madrid affrontera ensuite la formation mexicaine de Pachuca au Bank of America Stadium de Charlotte le dimanche 22 juin (3pm ET) et le FC Salzbourg le jeudi 26 juin au Lincoln Financial Field de Philadelphie (9pm ET).

Parmi les autres stars attendues de la compétition, Lionel Messi avec le FC Miami (3 matchs à Miami face à Al Ahly le samedi 14 juin à 8pm ET, à Atlanta le jeudi 19 juin face à Porto à 3pm, et le lundi 23 juin à Miami face à Palmeiras (9pm ET). Le programme complet, avec notamment le Manchester City de Erling Haaland, le Bayern Munich de Harry Kane et des Français Michael Elise, Dayot Upamecano, Sacha Boey et Kingsley Coman, ou encore Chelsea, Benfica et Dortmund) est à retrouver ici.

Des billets dans tous les stades

La billetterie pour l’événement est ouverte depuis plusieurs semaines. Des places sont disponibles pour toutes les rencontres. Les fans peuvent acquérir leurs billets via le site officiel de la FIFA. Les tarifs varient selon les matchs et les catégories de sièges. Par exemple, pour assister à une rencontre de phase de groupes, les prix débutent à 33 dollars, tandis que pour des affiches plus prestigieuses, comme PSG-Atlético Madrid, les tarifs sont plus élevés. La finale au MetLife Stadium propose des billets à partir de 613 dollars. Il est recommandé aux supporters de réserver rapidement, car la demande est forte et les places limitées. En somme, la Coupe du Monde des Clubs 2025 s’annonce comme un rendez-vous incontournable pour les passionnés de football, avec une attention particulière portée sur le parcours des équipes françaises et les talents hexagonaux qui fouleront les pelouses américaines.

À noter que la FIFA attend que la coupe du monde des clubs soit terminée avant de lancer la phase de vente pour la Coupe du monde des Nations, la plus prestigieuse, qui aura lieu durant l’été 2026 conjointement aux États-Unis, Mexique et Canada.

Christophe Bonnegrace : De la haute gastronomie à l’aventure du food truck texan

Christophe Bonnegrace n’était pas fait pour les bancs de l’école. À 14 ans, sa mère l’oriente vers un apprentissage en cuisine, un choix qui va changer la vie du Toulonnais. Après sa formation et cinq ans passés chez les para-commandos, il part en Afrique, du Caire à Nairobi, explorant les cuisines tribales et les techniques culinaires ancestrales. Cette soif d’aventure et de découverte le mènera sur un autre continent, les États-Unis, où il travaillera dans les plus grandes cuisines de New York, Los Angeles et Las Vegas. Aujourd’hui, c’est au Texas qu’il a posé ses valises, avec un projet aussi passionnant qu’atypique.

De Gene Kelly à Jean-Georges

« Dès mes premiers pas en cuisine, j’ai compris que ce métier était bien plus qu’un simple travail. C’est une passion, un art, un engagement total », explique le chef français. Son parcours américain commence en 1994 à Los Angeles, au restaurant Aristoff Caviar and Fine Food à Beverly Hills, un établissement de 32 couverts spécialisé en caviar et produits d’importation d’Europe et de Russie. Ce fut un tournant : les articles élogieux se sont multipliés, jusqu’au jour où une célébrité est venue dîner. « Je remercie encore Gene Kelly pour ce premier coup de projecteur ». Grâce au bouche-à-oreille dans le cercle hollywoodien, il est propulsé dans un univers fascinant, celui de la cuisine pour les stars.

À Las Vegas, Christophe Bonnegrace participe à l’ouverture du prestigieux Bellagio, intégrant les cuisines du restaurant de Jean-Georges Vongerichten. Rapidement repéré, il est transféré à l’hôtel Mirage, où il officie plusieurs années en tant que sous-chef exécutif. Son parcours l’emmène ensuite à Maui, au Royal Lahaina Resort, avant qu’il ne rejoigne Raymond Visan pour ouvrir Le Petit Buddha à Las Vegas, une aventure couronnée par le Culinary of Excellence Award. S’en suit une ouverture en Égypte, puis une expérience à bord des navires de croisière Celebrity Cruises, où il devient Corporate executive chef.

De retour sur la terre ferme, il rejoint le légendaire restaurateur Georges Forgeois à New York où il dirige plusieurs établissements emblématiques, comme Le Cercle Rouge, Le Singe Vert et Bar Tabac. « Après un passage à La Villette, j’ai eu l’honneur d’être invité à cuisiner au James Beard House et de recevoir la prestigieuse distinction Green Light de Forbes Magazine. » Il ouvre Barawine, un restaurant français au cœur de Harlem dans l’ancien bâtiment de Malcolm X, distingué deux années de suite par le Guide Michelin et élu Meilleur Nouveau Restaurant de Harlem par le New York Post.

Christophe Bonnegrace et son food truck à Johnson City. © Jeff Dahlgren

Après plusieurs années à Manhattan, il s’envole pour la Californie où il intègre le groupe Sugar Factory. Christophe Bonnegrace y supervise l’ouverture de 35 restaurants. Et en 2016, il prend les rênes des cuisines du mythique Yamashiro à Hollywood, un établissement emblématique. « Superviser autant d’ouvertures a été un défi colossal, confesse le chef. Mais reprendre les cuisines de Yamashiro a été une expérience inoubliable. Il a été classé parmi les Top 10 Best Restaurants in Los Angeles. »

Le Texas pour « ralentir le rythme »

Mais, en 2020, la crise sanitaire et un divorce le poussent à reconsidérer ses priorités. « J’avais besoin de changer d’air, de ralentir le rythme et de retrouver une meilleure qualité de vie », confesse-t-il. Un ami, l’ancien champion du monde de MMA Cheick Kongo, l’encourage à s’installer au Texas. Il choisit Johnson City, en plein cœur du Texas Hill Country, une région connue pour ses vignobles et distilleries. Il y lance un food truck qu’il baptise Herencia Cuisine by Christophe. Il y propose des plats aux saveurs du monde revisitées, tout en restant fidèle à ses racines provençales. « J’aime proposer une cuisine variée chaque semaine : française, italienne, asiatique, espagnole… mais il y a toujours des plats incontournables que mes clients redemandent. » Passer des cuisines de restaurants gastronomiques à un food truck exige un véritable ajustement. « Ce qui me manque le plus, c’est la transmission du savoir. J’ai toujours aimé encadrer des jeunes chefs. Ici, je suis seul, et la solitude peut parfois peser. »

Et la suite ? « Rien n’est figé. J’organise aussi des repas privés et des événements. Retourner dans un restaurant traditionnel ? Peut-être, mais aujourd’hui, le monde de la restauration est trop exigeant pour ce qu’il offre. Je n’ai plus envie de sacrifier ma santé pour un employeur qui ne pense qu’au profit. » Déjà très pris par le consulting et l’accompagnement d’autres restaurants, il nourrit un autre projet, celui d’ importer un café d’exception en provenance d’Afrique. « Un petit rêve » comme il dit, qu’il compte bien concrétiser.

Sunset Dunes, un nouveau parc controversé au bord du Pacifique

Après des années de débats et le vote en novembre 2024 de la proposition K, la portion de la Great Highway entre Lincoln Way et Sloat Boulevard est officiellement devenue un parc baptisé Sunset Dunes, depuis son inauguration le 12 avril dernier. On peut désormais y faire du vélo, du skateboard, marcher ou courir toute l’année, en profitant du vent vivifiant du Pacifique.

S’étendant sur plus de 2 miles et 43 hectares le long de l’océan, Sunset Dunes est un enfant de la pandémie : afin de permettre aux San Franciscains de s’aérer tout en respectant leurs distances, les quatre voies de la Great Highway furent fermées à la circulation d’avril 2020 à août 2021, avant de rouvrir à la circulation en semaine uniquement. Ce pilote de circulation alternant avec une fermeture les week-ends devaient prendre fin en décembre 2025, mais le vote de la proposition K en novembre 2024 a accéléré la fermeture complète de cette section de la Great Highway.

Le projet de piétonisation le plus important de Californie

Destiné à plaire au plus grand nombre, ce projet de piétonnisation, le plus important de Californie, propose déjà plusieurs aménagements, dont l’offre devrait s’étoffer dans les mois à venir. Les deux miles offrent une belle balade pour tous, que l’on soit à pied ou sur roues.

On peut facilement rejoindre la plage d’Ocean Beach, en faisant toutefois attention de rester sur les chemins balisés : en effet, un projet de restauration des dunes qui séparent la plage de la ville est en cours, avec notamment la plantation d’herbes destinées à retenir le sable, qui avait pour habitude de recouvrir l’autoroute les jours de grand vent. Elle devait alors fermer pour être déblayée, parfois jusqu’à 30 fois par an.

Pour les sportifs, équipements pour faire des tractions, mais aussi parcours de skateboard et bosses pour les vélos jalonnent le parc dans sa partie sud. Les amateurs d’art peuvent admirer de nombreuses fresques peintes sur le chemin lui-même, ou sur les murs des bâtiments adjacents, tandis que plusieurs sculptures, dont un coeur très instagrammable, des girafes qui rappellent le zoo tout proche et une pieuvre que les enfants adorent escalader, sont installées face à la mer.

Une des sculptures qui jalonnent les 2 milles de Sunset Dunes. © Hélène Labriet-Gross

En remontant vers le nord, plusieurs bancs taillés directement dans de gros troncs invitent à méditer face à l’océan, à moins que vous préfériez vous relaxer dans les hamacs installés au niveau de Taraval.

La majorité des locaux opposée à la fermeture

En novembre 2024, la proposition K prévoyant la piétonisation de la Upper Great Highway est votée avec une faible majorité. Pourtant sur le papier, que reprocher au remplacement d’une autoroute urbaine bruyante et polluante, qui coupe les habitants de San Francisco d’un accès direct et piéton à la plage, par un parc au bord de la mer ? Les opposants au projet avancent les arguments suivants : les commerçants du quartier craignent une diminution de leur chiffre d’affaires si l’accès au Outer Sunset en voiture devient moins facile, tandis que d’autres riverains prévoient au contraire un engorgement des rues adjacentes pour absorber le trafic (15 000 véhicules par jour) et les nuisances qui en résultent. La communauté asiatique, très présente dans le Sunset (au sud du Golden Gate Park) et le Richmond (au nord du parc), dépend largement de cette portion de route pour se déplacer facilement d’un quartier à l’autre.

Balade en vélo sur le Sunset Dunes Park à San Francisco. © Hélène Labriet-Gross

On a surtout reproché au superviseur du district, Joël Engardio, d’avoir soutenu la proposition K sans avoir consulté ses concitoyens, ni mesuré les conséquences économiques et pratiques de ce choix. 61% des habitants de son district ont d’ailleurs voté contre la fermeture définitive de Great Highway, tandis qu’elle a été majoritairement soutenue par les électeurs de quartiers à l’autre bout de la ville. Pour l’anecdote, la moitié de la campagne de soutien à la fermeture de Great Highway a été financée par Jeremy Stoppelman, PDG de Yelp.

Un nom qui rappelle l’histoire de San Francisco

Afin de baptiser ce nouveau parc, on a fait appel aux suggestions de la population, et là encore, les détracteurs du projet n’ont pas manqué de se faire entendre : « Point of Contention Park » , « The Joel Engardio Screw You District 4 Park » , « Traitor Joel Expressway » , « Engardio’s Boondoggle » , « The Great Scamway » sont parmi les noms qui ont été proposés pour rappeler le désaccord des électeurs avec le soutien affiché par leur superviseur, Joel Engardio, à la fermeture de Great Highway. Certains ont choisi l’humour, aves des suggestions telles que « Bring a Jacket Park » , « Skibbity Rizzler 9,000 » , « Nowhere To Park » , « Hella » , « Karl’s Place » ou encore « Adios Cars ».

C’est finalement le nom « Sunset Dunes » qui a été retenu parmi plus de 4200 suggestions, rappelant ainsi que la partie ouest de San Francisco était en effet majoritairement recouverte de dunes jusque dans les années 1870. Alors baptisée « Outside Lands », elle s’est développée notamment avec la création du Golden Gate Park en 1872, puis des quartiers du Richmond et du Sunset après le tremblement de terre de 1906.

Simon Herfray lance ses ateliers de pâtisserie à Hoboken

Le cinquième étage du Monroe Center, centre d’affaires situé à Hoboken (New Jersey), va devoir s’habituer à la bonne odeur de croissants frais. Le chef-pâtissier français Simon Herfray vient d’y ouvrir son deuxième Atelier Sucré, après celui de l’East Village. 

L’espace, deux fois plus grand que celui de Manhattan, peut accueillir une trentaine de personnes pour des ateliers de fabrication de croissants, macarons, galettes et bûches, entre autres. De quoi combler les amateurs… Et les managers en quête d’activités de team building. « Les participants apprécient les pâtisseries encore plus après chaque cours car ils prennent conscience du temps et de l’engagement que cela nécessite », raconte le chef, assis dans le local équipé de tables métalliques et décoré d’une Tour Eiffel. « Ce n’est pas la même chose que d’aller en acheter dans un magasin. »

Repéré par la chroniqueuse du New York Times

Cela fait onze ans que le Breton, passé par plusieurs restaurants londoniens et new-yorkais (Falai, Cafe M, Bacchus…), a lancé ces ateliers pour amateurs. Ils ont notamment tapé dans l’œil de Florence Fabricant, la légendaire chroniqueuse culinaire du New York Times. « Au début, c’était un job secondaire, dans un local loué à l’heure. Mais avec le temps, j’ai eu de plus en plus de requêtes. J’ajoutais des cours en permanence. C’est devenu mon activité principale. L’interêt du public n’a jamais faibli ! », reprend Simon Herfray.

Même avant le Covid, le Français zieutait le New Jersey. Objectif : toucher la clientèle de cet État, mais aussi de la Pennsylvanie voisine. Le choix de Hoboken, surnommé le « sixième borough » de New York avec sa station de train PATH, était une évidence. Des ateliers organisés à Choc O Pain, la boulangerie-pâtisserie locale de la Française Clémence Danko, ont confirmé l’existence d’un marché dans cette ville dont la population a explosé ces dernières années. « Il y a beaucoup de gens à l’ouest de l’Hudson qui n’ont pas envie d’aller dans Manhattan car c’est trop difficile, observe Simon Herfray. Hoboken était le bon choix pour une expansion. »

Un camp d’été pâtisserie pour les jeunes

Dans le « Garden State », la petite entreprise, qui compte trois chefs à temps plein et deux assistants, ne changera pas la recette. Comme à Manhattan, elle proposera des ateliers de viennoiseries, desserts et pâtisseries divers, mais aussi de décoration de cookies, de confection de pizzas, de pain et de tarte à la citrouille (pour Thanksgiving). Atelier Sucré organisera également un camp d’été bilingue pour les 12-16 ans. Il sera axé sur la préparation de pâtisseries françaises et américaines. L’école internationale TESSA, qui propose notamment un programme d’immersion français, se trouve dans le même bâtiment. « À terme, se projette le chef Simon, nous aimerions proposer des cours tous les jours. » Heureusement qu’il n’a pas peur de mettre la main à la pâte.

Réouverture de la Frick Collection : L’excellence de l’artisanat français redonne son éclat au trésor de la 5e Avenue


Après cinq années de restauration et de transformation, la Frick Collection a rouvert ses portes ce jeudi 17 avril. Un événement très attendu puisque l’architecture du lieu et ses collections sont parmi les joyaux artistiques de la ville de New York. Les équipes du musée ont orchestré une rénovation éblouissante, combinant la restitution, dans les règles de l’art, des salles d’origines et l’adjonction de salles repensées pour répondre à des fonctions muséales ou éducatives, plus contemporaines, à l’exemple de l’auditorium Stephen A. Schwarzman nouvellement créé, qui vise, avec son acoustique de pointe, à proposer un calendrier riche en conférences et concerts.

Pour les accompagner dans ce projet ambitieux de 220 millions de dollars, outre le cabinet new-yorkais de l’architecte allemande Annabelle Selldorf, en collaboration avec Beyer Blinder Belle, la direction de la Frick Collection a sollicité l’excellence française. Parmi les contributeurs à la restauration, on compte de nombreux artisans ou entreprises tricolores, notamment pour restituer les pièces d’époque, la plupart conçues dans le plus pur style français du XVIIIe siècle. Cette nouvelle vie du musée de la Frick Collection doit donc beaucoup à la collaboration avec ces artisans d’exception. Quand aujourd’hui nous marchons d’un pas confortable dans les galeries du musée revampé, que notre regard glisse sur les teintes et matières harmonieuses du décor pour se poser sur des œuvres majeures dans un ensemble spectaculaire, c’est à ces artisans que nous le devons aussi.

La galerie ouest du musée de la Frick Collection dont les murs sont recouverts des velours en soie de la Manufacture Prelle. ©Frick Collection

Un écrin pour une collection majeure

Pour saisir l’enjeu de l’attention portée à cet écrin, il faut comprendre l’importance de la collection qui y est exposée. Celle-ci a été constituée par Henry Clay Frick (1849–1919), un industriel états-unien, proche d’Andrew Carnegie, au goût de mécène très assuré. Vermeer, Boucher, Renoir, Turner, Rembrandt, Whistler, Velasquez, Manet… dans sa collection se côtoient des œuvres peintes et des objets d’art décoratifs représentatifs des artistes les plus virtuoses, de la Renaissance jusqu’au XIXe siècle.

Ces œuvres sont, dans un premier temps, exposées dans la demeure familiale, une mansion à l’américaine construite entre 1912 et 1914 sur la cinquième avenue, près de Central Park, dont le décor est inspiré par l’Europe du Siècle des Lumières. En 1935, la collection s’élargissant, la famille ajoute à la maison, un musée, construit par l’architecte John Russell Pope et le décorateur White Allom, pour abriter et préserver l’ensemble des œuvres. C’est dans le respect de ces constructions et décorations successives que les travaux engagés il y a cinq ans ont été envisagés. Les artisans français ont donc eu pour mission de réparer, reconstituer, poursuivre, reproduire certains décors, en respectant les couleurs, les matières et les motifs originaux.

La salle ovale du musée de la Frick Collection dont les murs sont recouverts des velours en soie de la Manufacture Prelle. © Frick Collection


Une maison de soierie lyonnaise partenaire depuis près d’un siècle

Comment les entreprises et artisans français ont-ils été recrutés ? Certains partagent un historique de collaboration avec la Frick Collection. C’est le cas de la Manufacture Prelle, une entreprise familiale établie à Lyon depuis 1752, spécialisée dans le tissage, vers laquelle le musée s’est tourné, tout naturellement. Cette maison a retrouvé dans ses archives des commandes du décorateur White Allom datant de 1935.

En analysant les quantités commandées et en comparant les échantillons archivés par le service de conservation du musée et par la maison lyonnaise, leurs équipes ont pu établir les caractéristiques exactes du velours en soie qui couvrait les murs des salles à rénover : la galerie ouest, la pièce ovale et le bureau de monsieur Frick. Sabine Verzier, qui est à la tête de la maison Prelle, explique ce travail d’enquête dirigé par la volonté de « reconstitution historique la plus proche possible du tissu d’origine ». Elle revendique la « quête d’excellence au niveau de la qualité et de la densité du velours 100% soie ». 

La salle Boucher du musée de la Frick Collection et les passementeries de l’entreprise Verrier. ©Frick Collection


Le geste d’autrefois pour restaurer la passementerie


Autre entreprise sollicitée par la Frick, La Passementerie Verrier, établie à Paris, a été contactée par le musée car elle partage son showroom new-yorkais avec la Manufacture Prelle, mais surtout parce qu’elle maîtrise un savoir-faire unique. Cette entreprise propose un travail artisanal entièrement fait à la main. Elle est intervenue, à la Frick Collection, pour réparer un galon, une frange, une embrasure, pour compléter une passementerie manquante. Exercice difficile puisqu’il faut se conformer à un matériel et une façon d’exception déjà en place et déjà usée par le temps. Cette « faculté de faire le modèle du client » selon les mots d’Anne Anquetin, dirigeant l’entreprise depuis 2018, est si rare à trouver qu’elle explique pourquoi le musée les a sollicités. Il faut convenir que le travail de passementerie, sa capacité à reproduire le geste d’autrefois, permet au décor de retrouver son uniformité d’origine.

La salle Boucher du musée de la Frick Collection durant les travaux de peinture réalisés par Jean et Anita Carrau. ©Frick Collection

Une histoire personnelle avec la Frick, et avec la couleur

Pour le peintre décorateur Jean Carrau, qui a passé vingt-six ans à exercer son métier pour de grandes familles états-uniennes, l’histoire de la collaboration avec la Frick Collection commence sans doute par la nécessité de « voir de la peinture ». Les heures qu’il a passées à arpenter les collections ne se comptent plus. Les conversations engagées avec les curateurs du musée, les visites des réserves et sa curiosité pour les aménagements en cours, l’ont amené à participer à l’appel d’offres pour la rénovation et à être sélectionné pour réaliser les décors peints du Boudoir de Boucher. Ici encore l’enquête est au cœur de la restauration. La recherche de la teinte originale est réalisée en « grattant jusqu’au bois » pour aller ponctionner la première couche de peinture. Lui qui a étudié à la prestigieuse école Van der Keleme, à Bruxelles, cultive une réelle passion pour la couleur. « J’ai le regard, j’aime fabriquer les couleurs, j’aime faire ma cuisine, bidouiller », confie-t-il. Lors de la rénovation de la salle Boucher, c’est son regard et son geste qui permettent une remise du lieu aux teintes originales. Il y réalise aussi les faux marbres des plinthes et la restauration d’un miroir Pompadour. Avec son épouse Anita qui a participé au chantier, ils s’investissent avec minutie, rigueur, mais surtout avec passion. 

La salle Boucher du musée de la Frick Collection avec le décor peint réalisé par Jean et Anita Carrau. ©Frick Collection

Une aventure collective, une passion commune

Sabine Verzier évoque une « histoire commune », Anne Anquetin, une « collaboration fantastique » et Jean Carrau dit avoir « adoré travailler sur le projet de rénovation du musée », y avoir trouvé, « un esprit de famille », Il conclue : « c’était formidable ». Avec ces mots, c’est probablement lui qui résume le mieux ce qui a irrigué cette collaboration entre les Français et la Frick. Faisant écho à ces témoignages, Jenna Nugent, à la tête des projets de curation et d’expositions, souligne l’engagement des différents intervenants français sur le chantier, un engagement qui va même, selon elle, au-delà de l’excellence technique et imprègne la collaboration d’enthousiasme communicatif.

Together We Art revient à New York du 1er au 3 mai

14 artistes internationaux (peintres, dessinateurs, sculpteurs et photographes), le Flower‬‭ Shop‬‭ Collective‬‭ et‬‭ la galerie Victoria‬‭ Alanielli‬‭ se donnent rendez-vous du jeudi 1er au samedi 3 mai dans la Blue Gallery, à Midtown, au profit de l’association LP4Y (Life Project For Youth). Sélectionnés par Marie Chloé Duval et Laura Sebag dans le cadre de la 7ᵉ édition de Together We Art, tous les artistes exposants ont été réunis pour explorer un thème commun : l’interconnectivité. Qu’elle soit sociale, artistique ou environnementale, les artistes ont exploré ces liens abstraits qui rendent les humains inter-dépendants.

Tous les artistes invités ont accepté de reverser 40% de leurs bénéfices à l’association LP4Y qui œuvre pour la réinsertion professionnelle des plus démunis dans les zones rurales de 14 pays. La soirée de vernissage, le jeudi 1er mai, sera aussi l’occasion de récolter des fonds avec une entrée à 40$ reversés à l’association. Vente des tickets ici.

Réinsérer les jeunes en situation de grande précarité

Life Project 4 Youth est une association à but non lucratif dont la mission est la résinsertion professionnelle et sociale de jeunes entre 18 et 24 ans dans des situations d’extrême précarité.  LP4Y finance des centres de formation qui permettent à ces jeunes de dévélopper des compétences transversales : informatique, anglais, communication, adaptabilité, travail en équipe, etc. Après avoir suivi un programme LP4Y, 72 % des jeunes décrochent rapidement un premier emploi.

French Premiere : Valérie Lemercier et Gérard Darmon se donnent une deuxième chance dans « Aimons-nous vivants »

Quelques semaines après sa sortie sur les écrans en France, le public américain aura la chance, grâce à French Premiere, de découvrir « Aimons-nous vivants », la nouvelle comédie romantique signée Jean-Pierre Améris, avec Valérie Lemercier et Gérard Darmon. Derrière ce titre emprunté à une célèbre chanson de François Valéry se cache un film tendre et distrayant, qui bouscule les clichés autour de l’âge, de la fin de vie… et de l’amour qui surprend quand on ne l’attend plus.

Antoine Toussaint (Gérard Darmon), 70 ans, légende de la chanson française, a décidé de tirer sa révérence. Il embarque à bord d’un TGV pour Genève, direction la Suisse et le suicide assisté. Mais sur sa route — ou plutôt sur la banquette d’en face — débarque Victoire (Valérie Lemercier), 52 ans, fan de la première heure, imprévisible, et tout juste sortie de prison pour marier sa fille. Cette rencontre improbable va bouleverser leurs trajectoires et semer le doute pour tous les deux.

Entre dialogues ciselés, humour tendre et situations décalées, « Aimons-nous vivants »  promet un voyage aussi drôle qu’émouvant. Un film qui célèbre la vie jusque dans ses instants les plus fragiles, et qui nous rappelle, avec légèreté, qu’il n’est jamais trop tard pour aimer — et se laisser aimer.

Grâce à French Premiere, le film sera diffusé dans cinq villes américaines en avril et en mai à :

  • Mountain View le mercredi 30 avril à 7pm au Cinemark, 1500 N Shoreline Blvd, Mountain View, CA 94043. Billets.
  • Seattle le mercredi 7 mai à 7pm au Bellevue Cinemark Lincoln Square Cinemas, 700 Bellevue Way NE #310, Bellevue, WA 98004. Billets.
  • San Francisco le jeudi 8 mai à 7pm au Marina Theater, 2149 Chestnut St, San Francisco, CA 94123. Billets. 
  • Portland le mardi 13 mai à 7pm au Cinema 21, 616 NW 21st Ave, Portland, OR 97209. Billets.
  • Atlanta, le mercredi 14 mai à 7pm au Tara Theater, 2345 Cheshire Bridge Rd NE, Atlanta, GA 30324. Billets.

Deborah Laurent (vidéo) : Pourquoi ces drôles de « X » devant les In-N-Out ?

Depuis qu’elle a quitté sa Belgique natale et qu’elle vit à Los Angeles, Déborah Laurent se pose plein de questions « bêtes » – qui ne le sont jamais évidemment – dans sa vie au quotidien. Des caissières qui se tiennent debout dans les supermarchés à l’intérêt de posséder la carte Costco, elle a toujours une histoire à raconter, sur la Californie et, plus largement, sur les États-Unis. 

Cette semaine, Déborah nous emmène dévorer un hamburger. Pas n’importe lequel : celui de la chaîne In-N-Out, une chaîne de fast-food très populaire sur la côte Ouest. Pourquoi ? Parce qu’elle aime son menu (qui se résume pratiquement à l’hamburger-frites mais tout est frais et cuisiné sur place) et surtout, les palmiers croisés en forme de X que l’on trouve devant chaque restaurant de l’enseigne, l’ont intriguée. Allez, on passe commande avec Déborah !

Et vous, vous connaissiez l’histoire des palmiers d’In-N-Out ? 

Instagram will load in the frontend.

L’International School of Orange County, le succès d’une petite école bilingue familiale

Devant un barnum décoré de grappes de ballons bleu-blanc-rouge, l’effigie de «⁠⁠⁠ Gallix », cet adorable petit coq orange choisi comme mascotte de l’école, trône pour accueillir les visiteurs. Ce mercredi 2 avril, l’International School of Orange County, nichée dans un joli quartier résidentiel d’Orange, dans le Comté prospère du même nom, entre Los Angeles et San Diego, est en effervescence. Parents d’élèves et membres de la communauté francophone locale ont été invités à rencontrer Adrien Frier, Consul général de France à Los Angeles, pour son premier déplacement à Orange County depuis sa prise de fonctions en octobre.

Une visite officielle qui met en lumière cette école privée bilingue d’excellence. Plus discrète que le Lycée français et le Lycée International de LA (Lila), elle est une clé de voûte de la communauté francophone du Comté d’Orange, depuis plus de 35 ans. À sa création, en 1988, à Fountain Valley, elle était d’abord un campus du Lila. Après son déménagement sur l’actuel campus d’Orange, en 2015, elle a pris son indépendance récemment, en 2021. Avec 125 élèves accueillis de la preschool au 6th grade dans 9 classes aux petits effectifs, c’est la seule école franco-américaine homologuée par le ministère de l’Éducation nationale français du comté. Homologation qui permet aux familles d’enfants français de candidater à une bourse, pour les aider à payer les frais de scolarité (de 17 300$ à 20 800$ par an).

La structure de l’enseignement français

«⁠⁠⁠ C’est une école qui allie la structure de l’enseignement français et un côté très international, avec une forte implication des parents d’élèves, qui forment une communauté soudée », souligne sa directrice, Frédérique Bauer. Son établissement est fréquenté à un tiers par des familles françaises expatriées, un tiers par des familles francophones (des Belges, Canadiens, Suisses…) ou binationales, et un tiers par des familles 100% américaines, pour qui la France et Paris véhiculent «⁠⁠⁠ ce côté chic et romantique » décrypte la directrice.

125 élèves, de la preschool au 6th grade, sont répartis en 9 classes sur le campus, situé dans la ville d’Orange, en Californie du Sud. © Agnès Chareton

Brune et souriante, Sasha Causee, «⁠⁠⁠ marketing and admissions manager », une ancienne élève de l’établissement, fait visiter le petit campus à l’américaine. Des bâtiments bas bordés d’eucalyptus, un playground tout équipé pour les petits, des terrains de sport pour les grands, une bibliothèque qui contient «⁠⁠⁠ la plus grande collection de livres d’enfants en français de Orange County », une immense tour Eiffel sur une fresque murale, des salles de classe débordantes d’affiches pédagogiques et de crafts, équipées de smart boards haute technologie pour les enseignants, achetés «⁠⁠⁠ grâce au fundraising des parents », précise Sasha Causee.

Voyage scolaire inoubliable à Paris

Sur une pelouse, des élèves de 2nd grade s’entraînent à jongler sous le regard d’une enseignante. Dans la cour de récré, ils se parlent spontanément en anglais, la langue du jeu, mais en classe, la majorité des apprentissages se font en français, et le reste en anglais, selon les standards californiens. Quant aux mathématiques, elles sont enseignées depuis peu avec la méthode de Singapour. «⁠⁠⁠ Une méthode excellente et très ludique, où l’on manipule beaucoup, et où l’on rend des concepts concrets pour les utiliser », explique Alice Bonhomme, une enseignante.

Les élèves de 2nd grade apprennent à jongler, en extérieur. © Agnès Chareton

Dans la classe des CM2 et des sixièmes (regroupés ensemble), aménagée en flexible seating, les élèves construisent, par petits groupes, des maquettes de «⁠⁠⁠ l’école du futur », aux murs végétalisés. Tous reviennent, des étoiles dans les yeux, d’un voyage scolaire de 11 jours à Paris, que l’International School of OC organise chaque année depuis 15 ans. «⁠⁠⁠ Ils ont visité Notre-Dame, les Invalides, mangé des escargots et des éclairs… Pour certains, c’était leur première fois en France », se réjouit Frédérique Bauer. Plus quotidiennement, pour les parents qui le souhaitent, de nombreuses activités sont proposées après l’école en afterschool : langage des signes, espagnol, robotique, cirque… 

Vers une middle school et une high school à Orange County ?

De leur côté, les parents ne tarissent pas d’éloges. «⁠⁠⁠ Le cursus académique est assez classique car il est réglementé par les accréditations. Mais ce qui fait la différence, c’est qu’il y a une qualité et une expérience des profs, et une capacité à guider les élèves qui est incroyable » assure Quentin Delory, papa de Zoé, en CM2, qui a récemment quitté San Francisco pour emménager dans le Comté d’Orange. Il apprécie particulièrement l’état d’esprit «⁠⁠⁠ hyper bienveillant, engagé, communautaire » qui règne ici. «⁠⁠⁠ L’école est petite, tout le monde connaît tout le monde, explique-t-il. On le ressent, on fait partie d’une grande famille où on s’entraide tous. Il n’y a pas de compétition.»

Sasha Causee, «⁠⁠⁠ marketing and admissions manager », est une ancienne élève de l’établissement. © Agnès Chareton

Face à une demande constante, à moyen termes, l’école envisage de s’étendre. «⁠⁠⁠ Aujourd’hui, il n’y a pas de liste d’attente, mais nous avons des classes qui se remplissent, confirme Frédérique Bauer. Nous travaillons sur un projet de développement, dans l’idée d’avoir une autre école satellite, pour s’agrandir et continuer à accepter des élèves. Dans notre prochain plan stratégique, nous voulons aussi réouvrir les 7th et 8th grades, fermés au moment du Covid. » Aujourd’hui, les élèves qui souhaitent continuer le français au-delà du 6th grade ont peu d’options à Orange County. La situation pourrait changer, à l’avenir, avec une middle school et une high school rattachées au campus.

L’acteur français Yann Lerat revient en Floride pour une soirée caritative

Dix ans après sa première venue en Floride, l’acteur français Yann Lerat retrouve le public de Palm Beach pour une soirée placée sous le signe du cinéma et de la solidarité.

Organisé par l’Alliance Francophone of Palm Beaches, cet événement caritatif se tiendra le vendredi 25 avril à 6pm au Lake Worth Playhouse. L’intégralité des bénéfices sera reversée à l’organisation International Fund for Animal Welfare (IFAW), afin de venir en aide aux victimes, humaines et animales, des incendies survenus en Californie en janvier dernier.

Au programme de ce rendez-vous cinématographique, trois courts-métrages tournés sur la Côte d’Azur : « Je suis un clown » de Clément Odrat, qui aborde le harcèlement scolaire ; « Eyes of Darkness » de Vincent Pelisse, un thriller dans lequel Yann Lerat incarne un écrivain hanté par une entité surnaturelle ; et « La messagère de l’heure bleue » de Samia Menar, une fable poétique autour de la transmission intergénérationnelle et du deuil.

La projection se poursuivra avec « Jusqu’à la lie », un long-métrage de Christian Le Hémonet, dans lequel Yann Lerat interprète un père manipulateur prêt à tout pour reconquérir son ancienne compagne en instrumentalisant leur fille.

La soirée s’achèvera par un échange avec le comédien, formé au Conservatoire de Strasbourg et installé à Cannes, que le public a également pu voir dans la comédie « Alibi.com » de Philippe Lacheau.

Pauline Forgeard-Grignon, de retour en France : « Construire ma famille ne pouvait se faire qu’aux États-Unis »

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« Pour moi, les États-Unis, ce n’est pas les Américains : c’est le melting-pot, cette idée que tout le monde est le bienvenu. » Pauline Forgeard-Grignon a toujours eu les États-Unis dans le cœur. Petite, elle grandit dans une ferme de Charente-Maritime, bercée par des airs de country, les barbecues, et les histoires d’expats racontées par son père. À 3 ans, elle vit en Arabie Saoudite, entourée d’Américains. Et depuis, l’appel d’outre-Atlantique ne l’a jamais vraiment quittée. De l’île Maurice au Québec, elle enchaîne les expériences internationales jusqu’au jour où, à la radio française, elle entend parler d’un job… à Austin au Texas. Tout s’enchaîne très vite. Et visa en poche, là voilà qui décolle.

Graphiste et communicante, Pauline se construit une carrière riche, au sein de plusieurs startups. Mais surtout, elle rencontre Julie. Sa Julie. Une Américaine posée et solaire, avec qui elle se marie, et fonde une famille. Le couple a deux enfants, conçus par FIV, une aventure logistique, émotionnelle et financière de longue haleine : plus de 17.000 dollars par parcours, auxquels s’ajoutent quelque 700 dollars annuels pour la conservation des gamètes. Mais la famille est là. Elle est belle, soudée, aimante. « Si je voulais construire ma famille, ça ne pouvait se faire qu’aux Etats-Unis. » reconnaît volontiers Pauline.

Puis il y a la fatigue. De courir tout le temps. « Aux États-Unis, si tu n’as pas en toi ce contrôle de toi-même, de ta passion, il n’y a personne qui va te dire de ralentir. » Pauline commence à s’épuiser. Son corps lâche. Les mails ne s’arrêtent jamais. Et les grands-parents sont loin. Trop loin. Et le manque aussi de cette enfance heureuse qu’elle a vécu en France et qu’elle aimerait tant offrir à ses enfants plus qu’à raison d’un mois chaque été. Alors, en pleine pandémie, avec un deuxième enfant qui arrive, une maison qu’elle vient d’acheter, et beaucoup de questions, elle et sa femme s’interrogent : et si on essayait la France ?

C’est finalement en plein été 2024 que Pauline, Julie et leurs deux enfants partent s’installer en France, à Bordeaux. Comme beaucoup d’impatriés, elle vit le choc culturel de plein fouet mais elle s’y est préparée et la transition se fait finalement en douceur. Là bas, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est respecté, et c’est aussi ça qu’elle est venue chercher. Elle réapprend les codes d’un pays qu’elle n’a jamais vraiment connu en tant qu’adulte. « Il faut réapprendre à prendre son temps. »

Aujourd’hui, Pauline ne sait pas encore si elle restera en France. Peut-être que ses enfants étudieront aux États-Unis. Peut-être qu’elle y retournera, ou pas. Ce qu’elle sait, en revanche, c’est que toutes ses vies cohabitent en elle et que le bonheur, lui, n’a pas de code postal.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.