Sur les campagnes de pub, Vitalie Taittinger est aussi blonde, pétillante et glamour que le champagne familial. Dans la vraie vie, l’égérie et héritière de la célèbre maison champenoise est une fille nature, avec la tête sur les épaules et l’amour du terroir chevillé au corps.
«Mon rôle, en tant qu’ambassadrice, c’est avant tout d’incarner l’idée que nous sommes une maison humaine et familiale, et ce depuis 1932» explique la jeune trentenaire, également directrice artistique et marketing de l’entreprise, de passage à Los Angeles, où elle s’est récemment associée avec la boutique de vins 100% française « Heritage Fine Wines».
L’enseigne tenue par son ami, Jordane Andrieu, en plein cœur de Beverly Hills, constitue la principale vitrine du champagne Tattinger en Californie. Huit références de la célèbre maison y sont représentées, dont sa plus prestigieuse cuvée: celle des “Comtes de Champagne Blanc de Blancs”.
“Il est primordial pour moi de travailler avec des gens avec lesquels je partage les mêmes valeurs: un véritable intérêt pour le terroir, la volonté d’aller vers des méthodes de culture plus naturelles…” précise la jeune femme, dont le vignoble familial est passé à la viticulture raisonnée en 2012, avec l’enherbement de 90% de ses parcelles (afin de limiter l’usage des herbicides).
Un système de distribution complexe aux Etats-Unis
Pour la maison Taittinger qui réalise 75% de ses ventes à l’export et vend chaque année plus de 4 millions de bouteilles à l’étranger, les Etats-Unis représentent le troisième marché après la France et la Grande-Bretagne. « Même si nous mettons l’accent sur l’ensemble des Etats-Unis, nous privilégions certaines régions comme la Californie où le champagne est populaire et où il y a encore du potentiel à développer”, explique Vitalie Taittinger.
“L’une des difficultés du marché américain, c’est son système de distribution, le “Three Tier System”, qui remonte à l’époque de la Prohibition et qui n’a pas changé depuis !” ajoute-t-elle.
“Ce système impose que le vin importé passe par trois intermédiaires (importateur, distributeur et détaillant), avant de parvenir au consommateur. Ce qui rend les choses très compliquées pour nous”. D’autant que chacun de ces intermédiaires prend une commission d’environ 30%.
Mais il en faut bien plus pour décourager Vitalie Taittinger. De la Californie au Brésil en passant par le Japon, la jeune femme, mère de trois enfants, parcourt la planète depuis 2007, date à laquelle elle a rejoint l’entreprise familiale, dans un contexte alors compliqué.
A l’époque, son père, Pierre-Emmanuel Taittinger, vient tout juste de reprendre les rênes de la société, au terme d’une difficile bataille. «En 2005, l’entreprise dirigée par mon oncle (ndlr: qui en plus des champagnes Taittinger, comprenait aussi le Crillon, le Lutetia, et le cristallier Baccarat) avait été vendue au groupe américain Starwood. Deux ans plus tard, mon père s’est associé au Crédit Agricole, pour sauver et racheter l’activité Champagne, explique-t-elle. C’est en le voyant se battre comme un lion, que j’ai compris à quel point c’était important pour lui. Sa leçon de courage m’a convaincue de rejoindre l’entreprise familiale avec mon frère Clovis».
Une marque relookée pour plaire au marché étranger
Depuis son arrivée, Vitalie Taittinger n’a pas chômé, mettant à profit son expérience de graphiste et son diplôme des Beaux-arts, pour entamer un véritable relooking de la marque, visant notamment à séduire le marché étranger: “nous avons revisité et clarifié l’étiquetage, et développé de nouveaux packagings originaux, afin de gagner en visibilité”.
Comme d’autres grandes maisons françaises (Moët & Chandon, Mumm ou Roederer), Taittinger a aussi choisi de s’implanter en Californie, pour y développer des vins pétillants, selon la méthode champenoise: son domaine de Carneros, dans la Napa Valley, compte 130 hectares de vignobles et produit chaque année entre 700 000 à 800 000 bouteilles de “sparkling”.
Rien à voir, cela dit, avec le vrai champagne français, qui pour Vitalie Taittinger incarne “l’esprit de la fête” à la française. “J’ai de très nombreux souvenirs d’enfance autour du champagne: j’ai grandi avec les rituels des vendanges et petite, j’adorais tremper mes doigts dans les coupes, pour en récupérer quelques gouttes, à la fin de l’apéritif ! se souvient-elle en riant. Aujourd’hui, je suis vraiment fière de participer à cette grande aventure familiale”.
Vitalie Taittinger, le champagne dans le sang
Fooq's, savoureux choc des cultures à Miami
Ouvert en février dans le nouveau Arts & Entertainment District de Downtown Miami, le restaurant de David Foulquier a fait la part belle à la décoration fraîche et éclectique dans ce que les anciens nomment encore le ghetto.
Pourtant, finies les images des années 80 et de Scarface, ce quartier plutôt industriel niché derrière la baie abrite des lieux qui se font un nom. C’est cette atmosphère « Meatpacking district » qui a attiré le restaurateur franco-iranien né et élevé à New York, et qui lui a rappelé son enfance à Chelsea.
Hipsters, jeunes entrepreneurs, seniors, communauté juive de Bal Harbor, habitués des restaurants étoilés se pressent le soir au Fooq’s pour manger des plats simples et dont les produits proviennent presque exclusivement des fermiers locaux. C’est cet amour du produit frais et de la convivialité que David Foulquier a appris pendant quelques années auprès de ces mentors, Daniel Boulud et Jean Denoyer.
« Le patron du Bilboquet à New York a été mon mentor pour me lancer dans la restauration, Daniel Boulud a été mon ange gardien quand il a fallu convaincre mes parents. Après des études à l’University of Miami et à la FIU, j’ai fait le tour de l’Europe pour apprendre les cuisines, la variété des saveurs et la décoration. Barcelone est alors devenue une référence. D’ailleurs, c’est un designer catalan qui a imaginé le lieu. »
La carte, qui alterne plats italiens, français, asiatiques et iraniens, a été pensée avec Nicole Votano, ancien chef de la célèbre Michelle Bernstein et spécialiste de la cuisine française et italienne.
Résistera t-il à la tornade Miami One Center ? Sûrement. L’atmosphère est cozy et conviviale, les plats simples et bons ; les ingrédients sont donc là pour passer un dîner entre amis ou en famille ou manger entre collègues le midi.
A San Francisco, BHL en conférence sur l'antisémitisme
Lors d’une session extraordinaire aux Nations Unies consacrée à la montée de l’antisémitisme en janvier dernier, Bernard Henri-Lévy avait appelé l’organisation internationale à lutter contre les «spectres » de l’antisémitisme et l’antisionisme à l’échelle mondiale. “Comprendre l’antisémitisme pour mieux le combattre”, avait préconisé BHL face à l’assemblée internationale.
Le philosophe français poursuit son combat, à San Francisco cette fois, où il s’exprimera sur la lutte contre le nouvel antisémitisme, lors d’une conférence mardi 16 juin.
Le philosophe et écrivain français s’exprime régulièrement sur la lutte contre l’antisémitisme, aux Etats-Unis notamment. La conférence est co-organisée par l’Alliance Française de San Francisco.
Trois jours à: Annapolis
L’Hermione sera à Annapolis les 16 et 17 juin. L’occasion de faire une petite escapade? Ephémère capitale des Etats-Unis au sud de Baltimore, Annapolis est notamment connue dans le pays pour abriter la United States Naval Academy, où sont formés les futurs marins américains.
Port de pêche, la ville est réputée sur le plan culinaire pour ses fruits de mer, dont le crabe, qui se mange à même la coquille ou préparé sous forme de “crabe cakes”.
Jour 1
Petite ville plaisible en bord de mer décorée de bâtiments en briques, Annapolis se visite à pied, à vélo ou en bateau. Commencez par une promenade matinale à travers les rues du centre ville. Profitez de l’air marin et des charmantes maisons de couleurs qui arborent fièrement porches et drapeaux américains. Arrêtez-vous un moment au Maryland State House, le plus vieux capitole d’Etat toujours en activité et le seul qui ait été capitole fédéral. Il a ainsi abrité le gouvernement américain du 26 novembre 1783 au 13 août 1784, faisant d’Annapolis la capitale des Etats-Unis pendant cette courte période.
Pour une pause déjeuner en front de mer, vous pouvez vous rendre au bar-restaurant du Marriott Hotel, Pussers’ Caribbean Grille (80 Compromise St). Dans l’après-midi, par temps clair dans l’idéal, prévoyez une excursion en bateau pour visiter la baie de Chesapeake. Il existe plusieurs formules : une balade en bateau à voile en journée ou au coucher du soleil, avec une dégustation de vin, de bière ou un dîner, avec ou sans guide (2h, de avril à octobre, 41$ pour les adultes/ 27$ pour les enfants de moins de 12 ans).
Autres formules : une visite historique commentée du port d’Annapolis et de la US Naval Academy pendant 40 minutes (15$ pour les adultes/ 6$ pour les enfants) ou une balade de 90min dans la Baie de Chesapeake en passant près des phares, du Bay Bridge et de the Severn River.
Pour un dîner décontracté mais gustativement mémorable, on recommande the Cantler’s Crab House (458 Forrest Beach Rd). Ici, le client ouvre lui-même ses crabes après avoir assisté à une démonstration par la serveuse. On recommande les crevettes farcies à la chair de crabe, la soupe de palourdes (étant très crémeuse, une petite portion suffira) et les sashimis de thon.
Jour 2
A Annapolis, vous aurez l’occasion de déambuler sur le campus de la troisième plus vieille université des Etats-Unis : St John’s College. Fondé en 1696, l’établissement est notamment réputé pour ses cours de philosophie et de littérature. Continuez ensuite vers la States Naval Academy où vous pourrez également vous promener entre pelouses bien taillées et bâtiments de briques, après avoir montré votre carte d’identité. Si vous êtes intéressés par la guerre et les bateaux, vous trouverez à The U.S. Naval Academy Museum une des plus belles collections de modèles réduits et près de 6.000 documents relatant l’histoire navale européenne et américaine.
Si le temps vous le permet, louez un canoë, un kayak ou un paddle board pour profiter du décor maritime tout en faisant de l’exercice. Les moins sportifs pourront utiliser the Annapolis Water Taxi qui les conduira à travers le port d’Annapolis et les criques Spa Creek et Back Creek (de mi-mai à Labor Day. Entre 3 et 8$ par personne selon la distance).
Après votre activité nautique, allez boire un thé à the Reynolds Tavern (7 Church Cir). On vous prévient, la décoration est très “girly” mais le thé, les mignardises et les scones sont délicieux ! Au sous-sol, toute autre ambiance. Vous y trouverez une cave aménagée en bar avec une grande cheminée et de la musique live le soir. Claustrophobes, s’abstenir.
Le soir, profitez de l’animation (tout est relatif) du centre ville. On recommande vivement le bar-restaurant Level Small Plates Lounge (69 West St) qui propose notamment des plats à partager qui valent le détour.
Jour 3
Vous ne pouvez envisager un week-end dans le Maryland sans goûter à la spécialité culinaire de la baie de Chesapeake, le “crabe cake:”. De nombreux restaurants en proposent. Vous trouverez les meilleurs de la ville, selon le New York Times, à O’Learys. Si vous n’avez pas le temps de multiplier les expériences culinaires, optez pour un brunch chez Miss Shirley’s Cafe (ci-dessous) et commandez les œufs benedict sur gateaux de crabe et tomates vertes. Mais attention, un brunch comme celui-ci se mérite, c’est pourquoi il faudra vous armer de patience pour obtenir une table (en général, comptez une heure). Vous serez récompensé par un menu alléchant et original, des plats délicieux et plus que généreux et un service de qualité.
Rassasiés, allez découvrir The William Paca House and Garden (186 Prince George St), une demeure du XVIIIe siècle de style géorgien construite par William Paca, l’un des signataires de la Déclaration d’indépendance.
Où dormir ?
L’hôtel le plus réputé est l’Annapolis Marriott Waterfront (80 Commercial St), situé en bord de mer (à partir de 280$. Réservez longtemps à l’avance). Vous aurez sinon le choix entre de nombreux Bed and Breakfast (à partir de 80$) .
Trois films français au festival du cinéma LGBT à San Francisco
Rendez-vous incontournable à San Francisco pour les amateurs du genre, le festival Frameline39, dédié aux films LGBTQ (lesbiennes, gays, bissexuels, trans et queer), se déroulera du 18 au 28 juin à San Francisco. Trois films français y seront projetés.
“Les Nuits d’étés” (le 24 juin à 9:30 pm) vous feront voyager en terres alsaciennes. Michel et Hélène y vivent en couple parfait… du moins en apparence. A la maison, les choses ne vont pas aussi bien. Et chaque fois qu’il le peut, Michel s’en va discrètement du foyer pour devenir Mylène, une délicate bourgeoise aux longs cheveux. Seule sa meilleure amie, Flavia, est au courant : elle est elle-même Jean-Marie en dehors de ces escapades.
Le 25 juin, c’est Romain Duris qui crève l’écran. “Une nouvelle amie” (9:15 pm) de François Ozon dévoilera un triangle amoureux bouleversant. Laura est la meilleure de Claire. David est le mari de Laura. Quand celle-ci meurt, Claire promet de veiller sur David, le mari de sa défunte amie, et leur petite fille. Mais David porte des talons hauts et voudrait s’appeler Virginia. Une performance remarquée de Romain Duris en transsexuel, et une interprétation touchante d’Anaïs Demoustier pour son personnage, Claire.
Un extrait de “Lady Of The Night”, du réalisateur Laurent Boileau, sera aussi projeté le 25 juin à 9:15pm, dans le cadre d’une soirée spéciale dédiée aux films d’animations. Déjà remarqué pour son film “Couleur de peau: miel”, le Français revient ici avec un film dans l’intimité dans un homme dragqueen brisé par la perte de son bien-aimé.
A Fort Lauderdale, la photo haïtienne avant et après le séisme
Cinq ans après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti, que reste-t-il du patrimoine culturel et artistique de l’île? L’exposition “From Within and Without” présentera du 21 juin au 4 octobre à Fort Lauderdale, l’histoire de la photographie haïtienne, avant et après le tremblement de terre.
En montrant les travaux d’une vingtaine d’artistes, photojournalistes et citoyens haïtiens, l’exposition présente un point de vue à la fois extérieur et intérieur de la vie artistique de l’île. Surtout, les photographies exposées soulignent l’impact humain, matériel, et psychologique du sinistre, tout en interrogeant le rôle des journalistes et photographes dans la période qui a suivi. L’artiste, peintre, et sculpteur haïtien Edouard Duval-Carrié sera l’invité d’honneur de l’exposition, qui aura lieu au NSU Art Museum.
La page de l’exposition ici
A Miami, "on ne voulait pas faire une association franco-française"
Depuis la fermeture de l’Alliance française de Miami en 2013, Benoit Duverneuil (chemise bleue ci-dessus), jeune entrepreneur expatrié en Floride, se bat pour créer un lien entre toutes les communautés francophones de la région.
Après deux ans de rencontres avec des partenaires et de recherches de fonds, le Centre de la Francophonie de Floride et des Caraïbes a enfin ses locaux et son site internet, synonyme de son lancement officiel.
Quand l’Alliance française de Miami a mis la clé sous la porte, “toute la communauté française était profondément atteinte, témoigne Benoît Duverneuil, président du centre. On a tout de suite eu cette envie de relancer quelque chose, poursuit-il, mais on trouvait tellement dommage de faire une association franco-française alors qu’en Floride il y a énormément de francophones non-français comme les Haïtiens ou les Québécois” .
Aider les entreprises et la jeunesse
Ce Centre n’est pas une alternative à une possible future Alliance française, insiste Armande Gille, directrice des relations extérieures, mais un projet complémentaire. Outre cours de français et activités culturelles francophones, le centre offrira par exemple des cours de créole.
Le centre propose aussi un accompagnement bénévole d’une quinzaine d’entreprises francophones pour les aider à s’implanter durablement aux États-Unis. “Nous nous proposons d’aider ces entreprises à consolider leur business plan, à organiser leur force de vente, mettre en place une stratégie efficace, etc. Avec ça, nous proposons une offre de développement économique avec de vrais diagnostics et on essaye de mettre en place un accélérateur francophone qui agirait comme accélérateur des start-ups mais aussi comme une vitrine” .
Sur le plan social, le groupe a aussi mis en place un fonds de solidarité permettant d’accompagner ceux qui sont dans des situations critiques, loin de leur pays d’origine. Il organise des rencontres (notamment sportives) entre les jeunes francophones de la région et, via les partenariats avec le Centre de la Francophonie des Amériques (basé au Quebec), leur donne accès à des radios francophones, des concours ou encore des bourses de mobilité.
Donner plus de poids aux communautés francophones
“Dans un pays comme qui fonctionne uniquement sur le communautarisme, ce genre d’initiative a aussi pour ambition de donner plus de poids aux communautés francophones, dans toutes les démarches” , résume Armande Gille.
Si vous n’êtes pas encore membre, il est facile de le devenir. Entièrement gratuite, l’adhésion au centre donne aussi accès à une bibliothèque numérique et un annuaire d’entreprises francophones.
Washington, Obama, mariage gay: Gérard Araud en forme dans le NY Times
Maureen Dowd est inquiète. La célèbre journaliste du New York Times a rencontré l’ambassadeur de France aux États-Unis et elle est formelle : il ne serait qu’à « un verre de Beaujolais et une part de tarte » de faire voler en éclats sa carrière.
Pourtant, Gérard Araud est brillant. À 62 ans, il a gravi les échelons du ministère français des affaires étrangères en passant par les postes d’ambassadeur en Israël et à l’ONU.
Mais maintenant qu’il est ambassadeur de France aux États-Unis, la journaliste estime qu’il a abandonné toute prudence. Au diable les convenances, l’ambassadeur ne se prive pas de dire ce qu’il pense. « C’est vrai que je prends des risques, mais c’est mon dernier poste et je suis au plus haut poste de ma carrière. Donc je peux me le permettre » , se défend-il.
Dans un article du 7 novembre, Vogue avait mis en avant l’homosexualité de l’ambassadeur, ce “diplomate hors norme“ . Dans celui du New York Times daté du 6 juin, c’est surtout sur le côté 2.0 de l’ambassadeur que s’attarde Maureen Dowd.
« Je suis un peu une grande gueule »
Selon elle, Gérard Araud a inventé une nouvelle forme de diplomatie numérique, comme une technique de drague adaptée à une génération hyperconnectée. « Si au Moyen-Age, Charlemagne devait envoyer des messagers pour réciter au Pape des textes appris par cœur en latin, @GerardAraud peut se contenter d’envoyer 140 caractères à @Pontifex », souligne t-elle.
Une sorte de « révolution française numérique ». Il lui arrive ainsi de s’emporter contre la politique internationale américaine. « Si j’étais l’ambassadeur aux États-Unis, répétant chaque jour à quel point La Fayette était génial et combien l’amitié entre les deux pays est formidable, je ne suis pas sûr que ça serait d’une quelconque utilité. Non, le diplomate doit être plus sincère, ce qui est aussi plus dangereux. Il y a tellement de pollution sonore que dans un sens, pour être entendu, il faut crier un peu ». Ça tombe bien, l’homme se dit lui-même « grande gueule » .
L’homme qui tweetait
« Au début, j’étais un outsider parce que je viens de la classe moyenne inférieure d’une ville de province. Or, (la diplomatie) est un milieu où les Parisiens sont majoritaires », raconte l’ambassadeur d’origine marseillaise. « Et aussi parce que je suis gay, ajoute-t-il, j’ai toujours eu l’impression de ne pas complètement rentrer dans le moule ».
« Stupéfait et blessé » par les réactions violente à l’adoption de la loi sur le mariage homosexuel en France, le diplomate est devenu « militant ». Il utilise son compte twitter comme un outil de « propagande », retwittant de savoureuses images de la France et corrigeant régulièrement le “French Bashing”. « Les Français croient que les Américains meurent dans la rue parce qu’ils n’ont pas de sécurité sociale. Les Américains voient la France comme un pays socialiste chaotique. En fait, chacun a un peu raison » .
“Obama est un mystère”
En mars, il tweete « Iran. Nous (la France) voulons un accord. Ils (les États-Unis) ont besoin d’un accord. Les discussions et résultats autour de ces négociations devraient faire ressortir des tensions ». Un tweet qui ne plait pas au Secrétaire d’État John Kerry. Mais l’ambassadeur ne s’est pas arrêté là, il a assuré plus tard qu’à ce rythme-là, « les négociation n’aboutiraient pas avant la fin du mois de juin, peut-être même après le mois de juin ».
Gérard Araud est comme ça. Irrévérencieux et franc. Beaucoup trop, semble penser Maureen Dowd. Après plusieurs mois à Washington, Gérard Araud lui assure qu’Obama est toujours pour lui un « mystère ». Il se justifie : « Pour nous (Français), il était un second messie. Après George W., c’était facile ».
« Des pantalons trop larges à l’entrejambe »
Gérard Araud s’en prend ensuite à Washington comme ville et non plus comme force politique. Il la trouve « provinciale » avec ses dîners à 6:30pm et ses employés aux costards tristes avec des « pantalons trop larges à l’entrejambe tombant et sans imagination dans les couleurs ». En dehors du bureau, c’est encore pire, « ils prennent le premier jeans qu’ils trouvent. Ils s’en fichent ».
Avant son départ, la journaliste lui demande directement: est ce que De Gaulle aurait twitté ? « Non, répond Araud, il croyait que le pouvoir devait garder du mystère ». Vraiment, elle est très inquiète.
A la School for International Studies, "on veut ressembler à l'ONU"
Le futur “programme bilingue” de la School for International Studies (SIS), dont nous vous parlions fin 2014, se précise.
A partir de la rentrée de septembre, l’école de Cobble Hill (Brooklyn), qui accueille des élèves du 6th grade au 12th grade (de 11 à 18 ans) proposera deux classes de français, une pour niveau avancé et l’autre pour les débutants, dans le cadre de son programme International Baccalauréat (IB). Elle deviendra la seule école publique à proposer un IB français à New York quand celui-ci sera officiellement validé à l’automne.
Dix-huit élèves sont d’ores et déjà inscrits dans la classe avancée. Et d’autres devraient suivre avant septembre. “Nous pouvons en accueillir encore plus. Nous doublerons probablement l’an prochain” , assure Jillian Juman, la proviseure. Qui refuse d’appeler cette nouvelle offre française “programme bilingue” pour ne pas donner le sentiment qu’elle constitue “une école dans l’école” . “C’est une philosophie, un mode de vie, intégré dans l’école” .
“Ressembler à l’ONU”
La proviseure assure que le français est un ajout “naturel” pour son établissement de près de 500 élèves, qui ambitionne d’en accueillir 700 à terme. Les élèves qui fréquentent l’école sont “caribéens, arabophones, biraciaux, explique-t-elle. Parfois je me promène dans les couloirs sans comprendre les langues parlées. C’est notre objectif. Nous voulons ressembler à l’ONU” .
En plus des cours classiques, les élèves du niveau avancé suivront deux cours de français (“individus français et société” sur l’histoire de mouvements sociaux en France et aux Etats-Unis notamment et “langue française et littérature”).
Pendant 90 minutes par jour du lundi au jeudi, ils participeront avec les élèves “débutants” à des sessions de “Community Action Project” en français. Ces cours porteront sur les liens entre les Français qui arrivent dans le quartier et les résidents italiens de longue date. “Les élèves plus forts en français pourront aider les autres. Cet échange est la grande valeur ajoutée d’un tel programme” .
En septembre, l’école n’offrira ces classes qu’en 6th Grade (l’équivalent de la 6ème) et probablement en 7th grade (la cinquième) si les effectifs sont suffisants, avant de les étendre aux niveaux supérieurs.
Résultats mitigés
La School of International Studies n’a pas toujours eu bonne presse ces dernières années. Dans son rapport “Quality Snapshot” 2013-2014 pour l’école, le Département de l’Education a émis des observations contrastées, jugeant “excellents” le curriculum et la qualité de l’enseignement mais estimant que l’école sous-performait en matière de “réussite des élèves” et d’ “environnement scolaire” par rapport à la moyenne de la ville et du district.
“Devenir un premier choix”
Aux parents hésitants, Jillian Juman dit: “Venez voir les élèves! Ils sont impressionnants. Je mettrais mes enfants dans cette école. ”
Olivia Ramsey, une ancienne enseignante au programme bilingue de PS 58 qui a aidé à mettre en place le curriculum français, acquiesce. “Il y a beaucoup d’intérêt dans la communauté, souligne la fondatrice de Smith Street Workshop. Je vois beaucoup d’élèves de PS 58 en 5th Grade un peu hésitants à essayer quelque chose de nouveau. Mais en 4th Grade, tout le monde est très enthousiaste. Nous allons avoir une classe pionnière, qui va grandir cet été. Nous deviendrons un premier choix l’an prochain” .
La vache normande fait de l'oeil aux éleveurs américains
Elle aime l’herbe et produit du bon lait à camembert. La vache normande, race quasi-inexistante aux Etats-Unis il y a quinze ans, pointe son museau dans les fermes américaines, en particulier dans le nord-est du pays.
Au cours des dernières années, une quarantaine d’éleveurs ont adopté des vaches de cette race française, et plusieurs centaines d’éleveurs ont utilisé des vaches normandes pour des croisements, selon Jérôme Chateau, ancien vétérinaire français établi à Minneapolis, devenu l’importateur en chef des “Normandes” aux Etats-Unis.
“Il y a un nouvel intérêt aux Etats-Unis pour la race normande, notamment à cause de son lait qui produit du très bon fromage. La plupart des grands producteurs de fromages fermiers utilisent notre génétique, en particulier Jasper Hill, dans le Vermont, et aussi Meadow Creek Dairy en Virginie ou Rogue Creamery dans l’Oregon.”
Retour aux pâturages
Ce Parisien, passionné de génétique et par l’histoire des races bovines, est à la tête de Normande Genetics, une société qui importe la race et évangélise les éleveurs à ses bienfaits.
Si la vache normande a du succès, c’est à cause d’une tendance de fond, qui traverse l’élevage bovin américain depuis les années 2000 : le retour aux pâturages.
Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, les éleveurs américains sont passés à l’élevage hors-sol – c’est à dire l’alimentation à base de grains. Une manière d’augmenter drastiquement leur production. Pour se démarquer de la concurrence, des éleveurs ont commencé, il y a quelques années, à remettre leur bétail dans les pâturages, “un mode de production qui avait disparu depuis les années 50”, selon Jérôme Chateau.
Le succès de ces fermiers a été porté par le désir d’une alimentation bio, meilleure pour la santé (le lait des vaches qui pâturent est plus riche en omega 3) et plus responsable – d’où les étiquettes grass-fed beef.
“Le symbole de l’excellence française”
Le problème, c’est que les races avaient génétiquement évolué. Les éleveurs se sont rendus compte que les vaches laitières (aux Etats-Unis, la race Hostein est ultra dominante) qui ont mangé des céréales depuis de nombreuses générations ne sont plus adaptées à un régime herbivore. “Elles ont été génétiquement sélectionnées sur des critères qui ne sont pas adaptés au pâturage. Elles sont devenues maigres, et ont des problèmes de fertilité”, explique Jérôme Chateau – d’ailleurs, ces vaches laitières sont rarement mangées. “Or, en herbage, les éleveurs ne peuvent pas se permettre d’avoir des races maigres, il faut que leur corpulence puisse corriger les fluctuations de la qualité de l’herbe.”
D’où la nécessité de nouvelles vaches herbivores, et de nouveaux croisements. C’est là que les vaches normandes (troisième race en France, après la Holstein et la Montbéliarde) sont entrées en scène, et que Jérôme Chateau a trouvé son créneau. “La Normande est une race mixte, lait et viande. Le lait est riche en matières grasses et protéines, parfait pour les fromages ou les yaourts. Et leur viande est très persillée, de grande qualité. C’est le symbole de ce que peut être l’excellence française.”
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VGE: "L'Europe n'a pas eu la chance d'avoir les Founding Fathers"
Il y avait la foule des grands jours, vendredi, au consulat de France à New York. Fans de VGE, de politique, de l’Europe ou de l’Auvergne, ils étaient venus écouter Valéry Giscard d’Estaing présenter son livre Europa, la dernière chance de l’Europe, dans lequel il propose des solutions pour relancer la machine européenne dont, président, il fut l’un des bâtisseurs.
Pendant près d’une heure et demie, l’ancien président de la République est revenu sur l’histoire de la construction européenne et l’actualité, notamment le futur référendum britannique sur le maitien dans l’Union. A ce sujet, il a souhaité que “la plupart des revendications britanniques soient écoutées” car “la plupart sont légitimes” . “Qui par exemple s’opposerait à ce qu’il y ait moins de bureaucratie?” a-t-il demandé en anglais.
Sur certains points, la création d’un impôt unique européen en particulier, il veut que l’Union européenne s’inspire des Etats-Unis. Il aurait bien aimé que l’UE ait un Washington ou un Jefferson européen aussi…