Le nouveau groupe de musique de chambre Francoeur fait ses débuts le dimanche 31 mai, avec un tout premier concert. L’ensemble a été fondé par le violoncelliste français installé à Houston depuis 2007, Louis-Marie Fardet.
« Francoeur, c’est très important pour moi, car je fais beaucoup d’orchestre », explique le musicien, qui s’apprête à rejoindre le Houston Symphony après avoir travaillé pour le Houston Grand Opera and Ballet (à la suite de premières expériences professionnelles aux Orchestres de Lille et à l’Opéra de Paris, à l’issue de sa formation au conservatoire de Paris et de l’université Rice de Houston).
« Je joue dans à peu près tous les ensembles baroques de Houston, car je joue du violoncelle baroque, mais la musique de chambre occupe toujours une place à part pour moi. Alors comme je trouvais des lieux où jouer et que j’invitais des musiciens à me rejoindre, on m’a suggéré d’organiser cette activité », raconte le Français.
Le nom “Francoeur” lui a été soufflé par Diana Candida, agente d’artiste, car elle aimait «beaucoup mon interprétation des œuvres de ce compositeur français du XVIIIe siècle. Comme moi, Francoeur a travaillé à l’Opéra de Paris. Et puis Francoeur, c’est bien sûr une référence à la France… »
Pas de morceaux français pour cette première représentation de Francoeur pourtant. « Cela faisait très longtemps que je voulais jouer avec le pianiste bulgare Viktor Valkov, mais il manque de disponibilité, donc nous jouons des airs qu’il a l’habitude d’interpréter. » En l’occurrence : des trios d’Haydn, Mendelssohn et Chostakovich.
Mais à l’avenir, « l’objectif est d’intégrer au moins une œuvre française à chaque concert ». Et pour ce qui est de l’étendue du répertoire possible, « je descendrais bien dans la musique baroque et dans l’autre sens, j’irais jusqu’à la musique contemporaine », indique Louis-Marie Fardet.
Le violoncelliste ne veut pas non plus donner de limites géographiques au nouveau cercle de musique de chambre. « J’ai des connections de part le monde, je n’ai donc pas la volonté de rester à Houston pour les concerts de Francoeur. »
Seule limite : Francoeur ne devrait pas faire plus de deux concerts par an. « Je recherche avant tout la qualité. Je ne veux pas faire quatre à cinq concerts de musique de chambre en plus de mes nombreuses représentations en orchestre. L’idée est plutôt de se concentrer sur deux grands concerts par an, un juste après le week-end de Memorial Day, l’autre peu après Thanksgiving pour éviter qu’ils ne tombent en même temps que de nombreuses autres représentations. »
Et si la prochaine date de concert de Francoeur ne sera pas connue avant plusieurs mois, Louis-Marie Fardet imagine déjà d’y jouer une sonate française. Une page Facebook vient d’être créée pour permettre aux mélomanes de suivre l’actualité de Francoeur.
Francoeur: dans les cordes de Louis-Marie Fardet
Un musicien français sur les traces de son enfance texane
Le nouvel album du groupe Redeye, The memory layers, vient de sortir aux Etats-Unis. Son leader, Guillaume Fresneau est en effet installé à Austin, la capitale du Texas et « capitale mondiale de la musique live » depuis un peu plus d’un an. Et cet ensemble est en réalité un projet solo qui a grandi.
Avant Redeye, le Breton était le chanteur du groupe de rock français DahLIA. « Redeye a commencé en 2008, avec la sortie de l’album ThIsIsReDeYe comme une façon de revenir aux sources de mon inspiration », explique le musicien, qui a beaucoup tourné en France et en Europe avec Yapucca productions (Louise Attaque, Emir Kusturica…).
Une fois replongé dans la folk américaine qui a bercé son enfance, grâce à un père fan de blues et d’Americana, quoi de plus naturel que de partir aux Etats-Unis ? Redeye a sorti deux EP et un deuxième album avant de sauter le pas. « Le déclic a eu lieu en devenant papa. J’ai beaucoup aimé l’énergie de Paris, même si j’ai vécu ailleurs, à Genève notamment. Tout à coup, l’espace est devenu une contrainte. »
Ajoutez à cela une certaine nostalgie d’une enfance en partie passée au Texas, à Houston (entre cinq ans et onze ans), une « envie de revenir aux choses essentielles », et voilà qu’un nouveau projet explorant cet héritage naissait dans l’esprit de Guillaume Fresneau pour Redeye.
Avec la sortie de The memory layers et un premier concert inaugural à la salle mythique d’Austin The Mohawk au début du mois ainsi qu’un bout de tournée à San Antonio et Marfa pendant le week-end de Memorial Day, il met en oeuvre son projet.
La prochaine étape pour le nouvel album, ce sera l’Espace B de Paris le 26 juin. Mais avant de refaire un passage en France cet été, Guillaume Fresneau essaye de « s’imprégner au maximum » de l’ambiance texane qui lui a fait composer pléthore d’airs et de refrains depuis son installation à Austin.
« Même si avec ma femme et nos enfants, on ne restera peut-être que le temps du visa actuel (deux ans au total) (…), même si je joue plus souvent, je peux déjà dire que le prochain album sera entièrement conçu et enregistré ici. La séparation de mon groupe français m’a brisé le coeur, car nous étions une vraie petite famille. Mais le fait de jouer avec des Américains m’apporte de la fraîcheur, un état d’esprit plus spontané. J’ai plein de nouvelles chansons ! »
Extrait de The memory layers :
Kev Adams aux États-Unis : "Un rêve de gosse"
Ce n’est pas une blague. Après une tournée en France et dans les îles, Kev Adams jouera son spectacle Voilà, Voilà ! à San Francisco, Los Angeles, Miami et enfin New York. Presque un retour aux sources pour l’humoriste qui a justement écrit ce spectacle au coeur la Grosse pomme.
Kev Adams a seulement 18 ans lorsqu’il est repéré par Elisa Soussan en 2009. A l’occasion d’une soirée “carte blanche”, la productrice d’Anne Roumanoff le propulse sur la scène de l’Olympia à Paris. Ses premiers pas dans la cour des grands sont concluants : Kev Adams signe son premier spectacle en octobre de cette même année.
En juillet 2012, la nouvelle star a besoin de faire un break. Les trois dernières années ne lui ont pas laissé le temps de souffler. Célébrité naissante, premières salles combles, tournée à grande échelle… autant de belles aventures qui lui donnent envie de redevenir un anonyme : “Quand je suis sorti de la tournée de mon spectacle The Young Man Show, en juillet 2012, j’avais besoin de prendre un peu de temps, de voir autre chose“.
Kev Adams est vite servi. Sur le sol américain, il découvre la vie à la new-yorkaise, avec son lot d’imprévus. Ayant projeté de s’installer toute la durée de son séjour à l’hôtel W de Times Square, l’humoriste se rend vite compte que cette utopie est hors budget. “Je me suis rabattu sur un petit hôtel quelques rues plus loin. Ma chambre faisait 11m2, je me baladais tous les jours, j’écrivais… Et quand je fumais par la fenêtre, des agents de sécurité venaient immédiatement frapper à ma porte pour m’engueuler… C’était génial !“
Depuis toujours, l’auteur est fasciné par les États-Unis. Il les évoque dans tous ses shows montés à l’américaine, si bien qu’on lui demande souvent si il n’a pas l’impression d’être lui même américain : “J’adore la France, mais je dois avouer que j’ai le sentiment d’être né au mauvais endroit“.
Se produire à l’étranger, c’est une ambition dont rêvent la plupart des humoristes sans franchir le pas. A seulement 23 ans, Kev Adams le fait. Un projet finalement assez facile à réaliser, concède celui qui, déjà, avait joué un petit spectacle d’une demie heure en anglais à Los Angeles. “Monter le spectacle aux États-Unis nous est venu un peu comme ça et ça n’a pas été difficile. Mais entre caler un spectacle et faire un succès, il y a un sacré pas qu’il nous reste à franchir“.
Sur le succès de cette tournée, l’humoriste ne se fait pas d’illusions : “Honnêtement je n’en attends rien c’est juste du kiffe ! Après, si un grand producteur d’Hollywood me propose un contrat je saurais m’adapter (rires). Plus sérieusement, j’adore les Etats Unis, jouer là bas c’était un rêve. Je suis comme un gosse“. Un gosse qui prend ce que la vie lui donne.
En juin, un nouveau Stand Up for Passion
Peut-être que le bonheur ne tient qu’à un fil… de conversation. C’est du moins ce que veulent croire les intervenants de Stand Up For Passion. Le principe est simple: des individus prennent place sur scène pendant quelques minutes pour parler de leur passion. Et pourquoi pas en faire naître de nouvelles dans l’auditoire.
Cette fois encore, Stand Up for Passion qui a fêté en mars son premier anniversaire, accueillera sept inconnus qui deviendront les speakers d’un soir. Chacun leur tour, ils raconteront leurs expériences lors de cette soirée spéciale “Tech CEOs & VCs”, qui se tiendra au Consulat de France le 10 juin à 6:45pm. La soirée se terminera vers 8pm et sera suivie d’un apéritif.
Les intervenants:
John Frankel, fondateur de ff Venture Capital qui a dirigé plus de 35 entreprises et a investi dans plus de 75.
Nihal Mehta est un entrepreneur, investisseur, professeur et philanthrope.
Ryan Denehy, jeune entrepreneur dans la technologie ayant récemment travaillé pour USA TODAY et Groupon.
Zachary Berk, intialement optométriste, il investit depuis 30 ans dans les assurances-maladies.
Christina Wallace est la fondatrice de BridgeUp : STEM, une initiative pour entraîner les filles et les minorités vers l’informatique.
Serge Ganem a créé sa première entreprise à l’âge de 27 ans.
Chiyoko Osborne a passé dix ans dans l’industrie de la mode, créant des marques et développant la stratégie d’entreprise.
Los Angeles, nouveau "Paris au coeur des palmiers"
(Revue de presse) Los Angeles est-elle en passe de devenir le nouvel eldorado des créateurs artistiques ? Le New York Times consacre cette semaine un article à la Cité des Anges, qui selon le journaliste Matthew Schneier, jouerait des coudes avec les grandes capitales artistiques que sont Paris et New York.
Paris, capitale exclusive de la mode ? Plus pour longtemps, à en croire le quotidien américain, pour qui « Los Angeles devient le Paris au coeur des palmiers ». Loin de la «tension » new-yorkaise et du « marasme parisien », la mégapole californienne attire de plus en plus de créateurs artistiques, venus y trouver la lumière, l’inspiration, et les «vibes californiennes».
La tendance est initiée dès 2007 lorsque le directeur artistique d’Yves Saint-Laurent, Hedi Slimane installe ses studios à Los Angeles. «Ca a clairement changé la perception des gens», précise le journaliste en citant le photographe de mode Glen Luchford, lui aussi installé à Los Angeles depuis quelques années.
Depuis, les créateurs de luxe sont de plus en plus nombreux à faire de Los Angeles leur nouvelle vitrine. Parmi eux, le directeur artistique de Louis Vuitton, Nicolas Ghesquière, a récemment présenté sa dernière collection dans une villa louée à Palm Springs, où il vient régulièrement depuis 20 ans. Ou encore le directeur artistique de Christian Dior Raf Simons, qui confie au quotidien américain aller à Los Angeles «trois ou quatre fois par an» et prévoit d’y présenter les dernières créations de la maison. De leur côté, Gucci et Bottega Veneta renouvellent chaque année leur partenariat avec les Los Angeles County Museum of Art et Hammer Museum.
Yves Saint-Laurent, Chanel, Céline, APC… «les ouvertures de boutiques vont bon train », poursuit le journaliste de mode, pour lequel, «à Los Angeles, les créateurs portent moins le fardeau de l’histoire que ceux basés à Paris ». Si le phénomène a tout l’air d’être d’ampleur internationale, «il semblerait qu’il y ait une affection française particulière pour la ville, et il est difficile de ne pas flairer dans l’air une envie de s’évader du marasme de Paris, pour une vie au bord de la piscine à Los Angeles », ajoute-il.
Une France “en train de mourir”
Pour le directeur artistique de la maison Burberry Christopher Bailey, interrogé par le New York Times, “Los Angeles est une ville incroyable qui se trouve au centre d’une explosion créative en ce moment”. Un phénomène qu’il explique par “un mélange fantastique et inspirant de gens du monde du film, de la technologie, de la musique, de l’architecture, de la nourriture, de la culture, et maintenant de la mode”.
La tendance est susceptible de faire de l’ombre aux deux hauts-lieux de l’industrie de la mode que sont Paris et New York. «Il y a seulement 10 ans, n’importe quel Parisien préférait New York à L.A» ajoute le quotidien en citant la fondatrice française de la boutique de design Just One Eye, Paola Russo. Une analyse que confirme le fondateur et directeur artistique de la marque française A.P.C, Jean Touiti, également cité par le New York Times : “La France est en train de mourir d’un point de vue économique, et les gens peuvent être basés à Paris, mais ils savent que les choses se passent ailleurs”. Quant à New York, “il y a trop de tension, et une anxiété que je ne trouve pas à Los Angeles” ajoute-t-il.
Les raisons d’un tel attrait ? “Les lumières et les couleurs” pour le directeur créatif d’A.P.C, “une certaine liberté” pour Nicolas Ghesquière de chez Louis Vuitton, ou encore l’impression de se sentir “comme dans ma ville natale”, pour Raf Simons, de chez Dior.
Afineur, la start-up qui carbure au café de luxe
Pour certains, le café fermenté, c’est la rolls du café. Un café de connaisseurs, célèbre aussi bien pour son goût que pour son mode de production surprenant. Ce café est en effet digéré par de petits fouines (les kopi luwak), élevées en batterie en Indonésie pour manger des grains de cafés. Les éleveurs récupèrent les grains dans leurs excréments, les nettoient et les torréfient pour faire un café fermenté, vendu très cher et apprécié par des initiés partout dans le monde.
Ce procédé de fermentation, Camille Delebecque a voulu le répliquer en laboratoire, sans fouines mais avec des pipettes. Le biologiste français, basé à New York, lance au mois de juin avec son associée Sophie Deterre la commercialisation de son café fermenté, Afineur. Un café haut-de-gamme qui sera vendu autour de 40 dollars le paquet, via Kickstarter pour commencer. Ensuite, Camille Delebecque aimerait pouvoir le distribuer dans les cafés et supermarchés.
“L’idée c’est de vraiment révolutionner le monde du café avec notre processus d’affinage, qui révèle une gamme de saveurs et d’arômes inédits. Les micro-organismes que l’on utilise vont grignoter et dégrader certaines molécules non désirables dans le café, comme celles responsables de l’amertume, et ajouter d’autres saveurs. Le résultat, c’est un café beaucoup plus floral et fruité, avec des arômes subtils de baies, de cerise et de chocolat”, explique cet ingénieur de 29 ans, diplômé d’AgroParisTech et qui a fait ensuite une thèse en co-tutelle à Harvard sur la fermentation. Selon lui, le café fermenté aurait non seulement un meilleur goût, mais aussi des qualités nutritionnelles supérieures, et causerait moins de maux d’estomac.
On a testé le café Afineur, préparé au filtre : du très bon café, léger, peu amer, et parfumé. Un café dont la saveur ferait presque le pont entre le café et le thé. “La fermentation est une nouvelle révolution dans le café, qui répond à un besoin de nouveaux goûts et d’arômes. C’est une nouvelle voix pour les amateurs de cafés de qualité”, poursuit Camille Delebecque, qui espère que ses paquets trouveront leur place dans les étagères des “foodies” de Manhattan et Brooklyn.
Au delà du café, les fondateurs d’Afineur veulent utiliser cette technique pour lancer d’autres gammes de produits fermentés. “Pour l’instant, je ne peux pas en dire plus”, nous raconte Camille Delebecque, qui gère, en parallèle, une structure de consulting sur les questions de bio-tech, Syn-Bio Consulting.
Si la start-up n’a pas encore réalisé de levée de fonds conséquente, Afineur a en tout cas su séduire un jury : celui du Club 600, qui lui a décerné le mois dernier le prix FAEA de l’entrepreneuriat franco-américain.
Perpignan rayonne à Sarasota
La richesse artistique du Languedoc-Roussillon est mise à l’honneur au Centre Artistique de Sarasota, pour la seconde édition de l’exposition internationale “Merging Parallel”. L’exposition expose les travaux de 11 artistes de la région, du jeudi 21 mai au vendredi 26 juin.
Les travaux des artistes sont destinés à mettre en valeur le patrimoine artistique de la ville de Perpignan, jumelée à Sarasota. L’exposition a lieu dans le cadre de l’un des nombreux partenariats de la région.
L’exposition est située dans la galerie N°1 du centre artistique de Sarasota, ouvert du lundi au samedi de 10h à 16h.
Une exposition sur l'identité à Houston
C’est une question que l’on a pas fini de se poser: qu’est ce que l’identité ? Comment nous définit-elle ? Est-elle autant alimentée par l’histoire collective que par l’histoire personnelle ? Nous percevons-nous réellement comme nous sommes ? Autant de questions que l’homme se pose et auxquelles l’art apporte, sinon des réponses, des pistes de réflexion.
Passionnée par cette thématique, Jane Seam a réuni au consulat de France à Houston différentes pièces, espérant ainsi inspirer les visiteurs et les aider à trouver leur place dans le processus industriel et commercial que constitue le monde d’aujourd’hui.
Les oeuvres d’art seront visibles au Consulat Général de France à Houston, du dimanche 31 mai au samedi 31 octobre.
Alix Soubiran, la muraliste infiltrée chez les stars d'Hollywood
Pénétrer dans la jolie maison bohème d’Alix Soubiran, c’est s’embarquer dans un beau voyage artistique. Car c’est chez elle, à Los Angeles, sur les hauteurs de Los Feliz, que cette peintre et muraliste parisienne a installé son atelier.
Elle y créé de luxueux papiers peints (dont certains couvrent les murs de son domicile), des trompe-l’oeil et des tableaux personnalisés, destinés à une clientèle haut-de-gamme.
Alix Soubiran a créé son entreprise de papiers peints artisanaux, Princes and Crows, en 2008, un an après son arrivée à Los Angeles où elle était venue m’installer pour y suivre le père de ma fille. “Avant cela, j’ai vécu en Floride pendant sept ans, où j’ai créé mon entreprise de trompe-l’oeil. Je décorais des maisons de particuliers. En arrivant à L.A, j’ai eu envie de me lancer dans quelque chose qui ne relevait plus autant de la commande, mais de mes propres envies”, poursuit Alix Soubiran en déroulant au sol quelques-unes de ses plus belles créations.
Son carnet de clients compte de nombreux décorateurs de renom comme Timothy Corrigan et Joan Benhke, et plusieurs stars hollywoodiennes dont l’actrice Mila Kunis. Un coup de maître, lorsque l’on sait qu’Alix Soubiran est autodidacte dans ce domaine.
“J’ai commencé à expérimenter avec le papier peint en tâtonnant, en faisant des essais à la gouache, en me disant que je n’avais rien à perdre à essayer”, explique l’artiste, l’une des rares à avoir investi le marché du papier peint artisanal, quasi-inexistant à Los Angeles.
Petits animaux plein d’humour et de fantaisie pour les enfants, plumes indiennes, fleurs abstraites modernes, motifs orientaux dorés…Les styles sont très divers. “Chacune de mes créations vise à donner une âme particulière à une pièce”, dit-elle en montrant sa chambre à coucher, dont les murs ont été recouverts d’un papier composé de belles rayures bleues à l’esprit XIXème siècle, digne d’un roman de Flaubert.
“Je fais tout à la main, puis je transforme mon travail en fichier, qui est envoyé à l’imprimeur”, nous explique-t-elle. Ses papiers sont pour la plupart produits en séries limitées, et il lui arrive aussi de réaliser des rouleaux personnalisés.
“Mila Kunis m’a demandé une toile de Jouy à la thématique pastorale traditionnelle du XVIIIe siècle français, à laquelle j’ai ajouté de petits éléments amusants, clins d’oeil à Los Angeles”, raconte-t-elle en pointant du doigt des poteaux téléphoniques cachés dans le dessin, typiques des rues d’Hollywood.
Si la création de ces papiers peints est un savoir-faire récemment acquis, la passion d’Alix Soubiran pour les fresques murales remonte à l’enfance. C’est en jouant à Passy dans la maison de son grand-père, l’écrivain André Soubiran, qu’elle découvre les papiers imprimés à la planche de la maison alsacienne Zuber, la plus ancienne manufacture de papiers peints du monde, créée en 1797.
“Chez mon grand-père, les murs étaient presque entièrement recouverts de livres. Mais il y a avait quelques trous dans sa bibliothèque, au travers desquels on pouvait apercevoir des morceaux d’un papier panoramique très populaire à l’époque qui s’appelait Vues du Brésil. J’étais tombé nez à nez avec un tigre qui m’impressionnait beaucoup.” Aujourd’hui, la célèbre maison de papiers peints basée à Rixheim, en Alsace, vend une sélection des créations d’Alix Soubiran.
Bien que passionnée de dessin depuis son enfance, Alix Soubiran part, après le bac, faire des études à Sciences Po Lyon. Elle revient ensuite à ses premières amours et suit les cours de Penninghen et du Centre Pictural des Arts décoratifs de Paris. “On pourrait se dire que c’est une drôle de transition, mais ma formation à Sciences Po m’a beaucoup servie : mes tableaux et mes papiers sont infusés d’histoire. Cela donne une force et une consistance particulière à mon travail, d’autant que je travaille avec des client américains souvent très cultivés, qui apprécient cette dimension”, ajoute l’artiste.
Car ce qu’Alix Soubiran aime par-dessus tout, c’est lorsque les murs racontent une histoire. “J’aime les petits détails qui accrochent l’oeil, surtout ceux des enfants. Un papier peint, c’est souvent la dernière chose que l’on voit avant de s’endormir. Et c’est toujours un moment un peu magique…”
"L'année dernière à Marienbad", un Resnais à L.A
Dans un grand hôtel de luxe, un homme tente de convaincre une femme qu’ils se sont déjà connu et aimé l’année dernière, à Marienbad. Elle ne veut rien entendre, il se met à la suivre partout.
Derrière ce film incontournable du cinéma français, sorti en 1961, se cache un scénario d’Alain Robe-Grillet mis en images par le cinéaste Alain Resnais. Pendant une heure et demie, la caméra fait le pont entre les deux possibles amants qui se fuient ou se cherchent, opérant un va-et-vient entre les souvenirs de l’un et l’oubli de l’autre.
Avec Delphine Seyrig et Giorgio Albertazzi dans les rôles principaux, Alain Resnais s’inscrit, avec ce film, dans un genre hybride associant nouvelle vague et nouveau roman. Et donne à voir une oeuvre emblématique de la modernité du cinéma européen des années 60, considéré par beaucoup comme un chef d’oeuvre.
Le film sera projeté jeudi 28 mai à 7:30 pm au Linwood Dunn Theater.
“Le Moche” de Marius von Mayenburg au Lycée Français
Imaginez-vous qu’un jour, en vous réveillant, vous vous découvriez moche. La vérité ne vous aurait jamais effleuré avant et soudainement, elle éclaterait au grand jour. Vous êtes laid. Votre moitié assure qu’elle vous aime malgré tout, mais quand même…
C’est ce qui arrive à Monsieur Lette qui ne tarde pas à décider de subir une intervention chirurgicale. Désormais beau et irrésistible, l’ancien moche devient la nouvelle célébrité. Goûtant avec plaisir à la popularité, il doit rapidement apprendre à vivre avec l’angoisse de retomber soudainement dans l’anonymat. C’est ce qui menace les stars, non ?
Dans une mise en scène de Pierre Leloup, la troupe de théâtre du théâtre Raymond Kabbaz du Lycée Français de Los Angeles s’interroge sur l’apparence extérieure : son importance, son sens et la notion même d’identité.
Des thèmes chers à Marius von Mayenburg, jeune dramaturge allemand contemporain, déjà auteur de plusieurs pièces.
La pièce sera jouée les jeudi 28 et vendredi 29 mai à 7:30pm.
A New York, la raclette a son restaurant
Si vous avez pris l’habitude de partager une raclette entre amis après une longue journée sur les pistes, vous allez désormais pouvoir l’apprécier sur l’avenue A en plein East Village.
La raclette, seul ou à plusieurs, sur place ou à emporter, c’est le concept qu’a imaginé le New-Yorkais Edgar Villongco, bien décidé à familiariser les Américains avec cette recette suisse datant du Moyen-Age. Son restaurant, Raclette, propose différents types de raclettes et autres plats à base de fromage et charcuterie.
A l’origine de ce projet, point de racines suisses ou savoyardes, ni d’expérience spécifique dans la gastronomie française, seulement une ex-petite amie française qui lui fait découvrir, en famille, ce fameux plat de fromage fondu. De retour dans la Grosse Pomme, la tradition lui manque. «Je ne trouvais pas de raclette à New York quand j’en avais envie, et le peu de restaurants qui en faisaient étaient un peu intimidants, le concept n’était pas adapté aux personnes seules» raconte le fondateur et chef du restaurant.
Au menu, trois types de raclettes : la classique savoyarde (avec pommes de terre et cornichons), la suisse (accompagnée de viande séchée), et la méditerranéenne (avec légumes et féta). Ceux qui souhaitent varier les plaisirs pourront choisir parmi les tartines et croques au menu.
Initialement, le chef ne voulait proposer que des raclettes à emporter «car le restaurant est assez petit» explique Edgar Villongco. Depuis, au vu du succès rencontré dans les premières semaines, quelques tables et banquettes ont été rajoutées pour les repas sur place. «Les gens ont très vite aimé l’endroit, l’atmosphère conviviale, et surtout, ils aiment nous voir préparer la raclette devant eux, écouter notre musique française».
La préparation en direct est l’un des atouts du restaurant. Derrière le comptoir, le chef coupe une demi-meule de fromage (la raclette) pour la placer sous une plaque chauffante. Lorsque le fromage est fondu dans la croute, la demi-meule est apportée sur la table, et raclée au dessus des assiettes et pommes de terre. Depuis quelques semaines, le restaurant assure également les livraisons à domicile dans East Village, une nouveauté en accord avec l’ambition de son fondateur : «faire de la raclette à New York les nouveaux sushis».
Seul point négatif, Raclette ne détient pas de licence d’alcool. «Mais tous nos clients sont invités à amener leur bouteille» précise le chef. Et si la raclette semble peu de saison pour l’été, “le menu ne changera pas, quelque soit le temps” ajoute-t-il. Mais les amateurs de fromage et charcuterie trouveront sûrement leur bonheur avec les croques et les tartines.