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Marchez contre le Sida à Miami

Cela fait 27 ans que cela dure. La « AIDS Walk Miami » reprend ses droits ce dimanche 26 avril au Miami Beach Convention Center.
Organisée par l’association Care Resource, la marche aura David Bromstad pour “grand marshal” cette année. Artiste, designer… Vous l’avez probablement déjà vu à la télévision. Il a participé à l’émission Color Splash, sur HGTV, où il re-décore des maisons partout aux Etats-Unis.
La marche est le plus grand évènement de lutte contre le Sida à Miami. Elle s’étend sur 5 km. Inscrivez-vous dès maintenant. Après la marche, les participants pourront assister à des concerts et profiter d’un massage gratuit au Jardin botanique de Miami.
 
 

Arc en Ciel, une maternelle vraiment bilingue

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(Article Partenaire) Depuis fin 2014, l’Upper East Side compte une nouvelle école maternelle francophone créée par Vanessa Handal-Ghenania, experte de l’éducation bilingue.
Arc en Ciel (située 92ème rue et Third Avenue) a déjà des allures de mini Tour de Babel. “Nous accueillons des enfants de toutes les cultures et toutes origines et respectons leur héritage. Pendant notre première année, nous avons déjà reçu des enfants originaires de Corée, Russie, Canada, Egypte, France et bien-sûr Etats-Unis, explique la fondatrice. Nous sommes une école internationale qui célèbre le bilinguisme!”
Mère de trois garçon bilingues, Vanessa Handal-Ghenania est une militante du bilinguisme. Arrivée à New York après avoir vécu dans quatre pays, elle y a étudié l’enseignement bilingue à Columbia University, avant d’enseigner et de travailler pendant plus de dix ans dans différents systèmes. Elle se lance ensuite en ouvrant un day care, Petits Poussins, avant de créer Arc en Ciel.
Pour faire face à la mondialisation, nous voulons que nos enfants soient exposés à plus d’une langue et plus d’une culture. C’est notre objectif avec Arc en Ciel. Notre programme prépare nos enfants, dès le plus jeune âge, à devenir des citoyens du monde” poursuit Vanessa.
Accueillant des enfants de 2.5 ans à 4 ans, Arc en Ciel est une des rares écoles maternelles réellement bilingues en français de New York. Là où les autres proposent des programmes d’immersion totale en français, Vanessa Handal-Ghenania opte pour un modèle “60/40”: le Français est enseigné 60% du temps (3 jours par semaine), et l’anglais 40% (2 jours par semaine). Néanmoins, des enseignants anglais et français sont présents dans la classe à tout moment.
L’objectif de tout l’enseignement est de nourrir la curiosité des enfants et leur soif d’apprendre. Les deux enseignants sont respectivement de langue native française et anglaise et mettent l’accent sur l’acquisition de vocabulaire et des compétences linguistiques. Très vite, les enfants prennent le goût de “l’autre langue”, et appliquent dans leur vie quotidienne ce qu’ils apprennent en classe. A Arc en Ciel, le bilinguisme est plus que l’apprentissage d’une langue supplémentaire, c’est le développement d’esprits curieux, indépendants et ouverts aux autres.
Arc en Ciel offre des classes de “Petite Section” (PreK-3) et “Moyenne Section” (PreK-4). Chaque classe a un effectif maximum de 15 élèves.
Open house le mercredi 20 mai de 6 pm à 7 pm (enfants bienvenus). RSVP: [email protected] ou tel: 212 410 0180
Plus d’infos: www.arcencielny.com
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Big Guava Festival, retour du Coachella de Tampa

Le Big Guava Festival, c’est un peu comme Coachella mais en Floride. Le festival musical revient pour sa 2ème édition les 8 et 9 mai. Une bonne occasion d’aller passer le week-end à Tampa et surtout de (re)découvrir des groupes mythiques, comme les Strokes et les Pixies ou encore le phénomène Hozier.
L’événement propose toujours une ambiance indie-rock et promet du divertissement “made in Florida” : 34 groupes de musique sur 4 scènes, des manèges gratuits, 30 “food trucks” et de la bière artisanale pour veiller à votre bonne hydratation.
Programme du vendredi : Passion Pit, Awolnation, Ryan Adams et Jenny Lewis, Andrew McMahon and the Wilderness, Big Data, Iration, Milky Chance, Robert DeLong, X Ambasssadors, Ex-Cops, Dreamers et FMLYBND.
Et le samedi : The Strokes, The Pixies, Hozier, TV On the Radio, James Blake, Cold War Kids, Banks, Run the Jewels, Death From Above 1979, Action Bronson, Classixx, Lydia, Reptar, A Silent Film, Empires, Paper Route, Zella Day, Skylar Spence, Sunbears! et Night Riots.
L’an passé, 20.000 fans étaient venus pour Outkast, Vampire Weekends ou Foster the People.

La danse de la colère de Nadia Beugré à Miami

Nadia Beugré, jeune danseuse ivoirienne engagée, participe au festival FLA-FRA (Florida-France) les 24 et 25 avril. C’est la première fois qu’elle se produit à Miami.
En 1997, elle fonde avec Béatrice Kombe “La Companie de filles Tché Tché” . Elle décide de rejoindre dix ans plus tard la compagnie d’Alain Buffard à Montpellier, après la mort de son partenaire, non sans passer avant par les cours de Germaine Acogny (Mama Germaine) dans les environs de Dakar.
Son spectacle “Quartiers Libres” , qu’elle présentera sur la scène du Miami Dade County Auditorium, évoque la guerre civile en Côte d’Ivoire et le combat des femmes dans le pays, fidèle aux thèmes militants et féministes qui ont fait sa renommée.
La danseuse organise un atelier le 23 avril de 11am-1pm au Miami-Dade College Kendall campus. Danseurs, contactez 305 324 4337 pour vous inscrire.

Pierre Bensusan célèbre 40 ans de carrière à New York

Les Etats-Unis, Pierre Bensusan connaît bien. «Cela fait 39 ans que je tourne ici, c’est comme ma deuxième maison » , dit-il. Et comme pour rendre à son public américain l’affection qui lui a été témoignée dès ses débuts, le guitariste franco-algérien vient célèbrer 40 ans de carrière avec une tournée dans plusieurs grandes villes des Etats-Unis, dont New York le mardi 21 avril.
Cette fois, la tournée aura un goût d’inédit pour cet habitué des routes américaines. Le Français s’apprête à jouer à l’Iridium Jazz Club sur Broadway, «un club de jazz mythique pour les guitaristes », notamment connu pour avoir été la «seconde maison» du grand guitariste américain Les Paul à la fin de sa carrière.
Pierre Bensusan y présentera son triple album «Encore», qui retrace 40 ans de tournées internationales, avec 35 de ses plus grandes prestations live. «Le live, c’est vraiment ça qui m’a fabriqué et qui me définit, surtout aux Etats-Unis », affirme le guitariste.
C’est également aux Etats-Unis que l’artiste a démarré sa carrière internationale en 1975.  Aujourd’hui, le musicien globe-trotter comptabilise près de 3000 concerts dans le monde, et a été récompensé de l’Independent Music Award pour ses prestations live en 2014. Après New York, le guitariste jouera à Trumansburg, Charlottesville, Charlotte, et Decatur, respectivement les 23, 28, 29 et 30 avril.

Soirée Benjamin Millepied au festival Dance Camera West

Vous avez déjà aperçu Benjamin Millepied en danseur gracile dans “Black Swan”, qu’il a chorégraphié. Et sur le tapis rouge, aux côtés de son épouse, la ravissante Nathalie Portman. Le danseur français, nommé directeur de l’Opéra de Paris en 2014, a une longue carrière derrière lui en France et outre-Atlantique.
Le Dance Camera West Festival de Los Angeles lui fait honneur cette année, avec la présentation du film de Louis Wallecan “Dancing is living : Benjamin Millepied”, lors de la soirée d’ouverture du festival, jeudi 30 avril à 7:30 pm.
Le documentaire de Louis Wallecan nous plonge dans le quotidien de Benjamin Millepied, lorsque, dans une période charnière de sa carrière, le chorégraphe décide de lancer sa propre compagnie “L.A. Dance Project” à Los Angeles.
Une réception avec cocktails sera donnée peu avant la projection, à 6:30 pm, et une discussion aura lieu avec le réalisateur après la séance, à 8:30 pm.

Bolloré veut lancer "Autolib" à Los Angeles

Et si l’une des solutions au pire cauchemar des Angelenos, à savoir les embouteillages, résidait dans les voitures en libre-service ? Après le succès d’Autolib, le service lancé en 2011 à par la Mairie de Paris avec Bolloré, le groupe songe très sérieusement à la Cité des Anges comme nouveau marché pour implanter ses petites voitures électrique.
Le principe ? Comme les vélos en libre-service, les Bluecars de Bolloré s’empruntent pour des courtes durées. On prend un véhicule à un endroit, et on les ramène à un autre, dans des parkings dédiés. Le paiement s’effectue via son mobile, sur abonnement et en fonction de la durée de l’emprunt.
“Los Angeles me paraît une très bonne cible pour ce genre de technologie. D’une part parce que la Californie est certainement l’état le plus en pointe et le plus réceptif dans le domaine de l’environnement et du recours à l’électrique. Mais aussi parce que la ville possède des réseaux gravement congestionnés, et qu’il y a donc un fort besoin de nouveaux transports partagés” explique Hervé Muller, vice-président de la division Blue Solutions chez Bolloré.
Le maire de Los Angeles Eric Garcetti a présenté la semaine dernière le premier plan de développement durable pour sa ville, qui met notamment l’accent sur l’auto-partage. “Ce qui est plutôt une bonne nouvelle” souligne Hervé Muller.
Bolloré était aussi présent il y a quelques semaines à la conférence Live. Ride. Share organisée à L.A sur la mobilité et de l’auto-partage, en présence de nombreux acteurs et représentants de la ville. Mais Bolloré n’a encore rien signé avec la municipalité, reconnait Hervé Muller, aussi président de BlueIndy, qui regroupe les activités d’auto-partage de Bolloré aux Etats-Unis.
Mais les choses vont peut-être changer si le démarrage à Indianapolis se transforme en succès. Le lancement commercial des Bluecars à Indianapolis, la première ville américaine à tester ce service, est prévu cet été. Bolloré a investi 35 millions de dollars dans ce projet.
“Pour le moment, nous nous concentrons sur Indianapolis, la vitrine de la Bluecar outre-Atlantique. Nous voulons montrer aux Américains que cela fonctionne, et leur donner envie de développer ce système dans d’autres villes du pays”, affirme Hervé Muller. “Certaines municipalités nous ont d’ailleurs déjà approchés.”
A Indianapolis, BlueIndy comprendra au départ 500 voitures pour 1 000 bornes électriques, avec l’ambition d’augmenter au fur et à mesure le nombre de véhicules, comme à Paris qui a commencé fin 2011 avec 250 voitures et en compte aujourd’hui 2 900.
Plusieurs modèles sont actuellement en démonstration à Indianapolis, et rencontreraient l’enthousiasme de la population. “On nous demande sans arrêt : alors ça commence quand ?” raconte Hervé Muller. Comme Los Angeles, Indianapolis connaît actuellement un véritable renouveau de son centre-ville, qui attire de plus en plus de jeunes et d’étudiants qui ont besoin de nouveaux moyens de transports.
“Le projet d’Indianapolis a décollé grâce au maire Greg Ballard, fervent supporter des voitures électriques, qui a entendu parler du succès de l’Autolib’ à Paris. Pour que l’auto-partage fonctionne, surtout à grande échelle, la volonté des pouvoirs publics est indispensable. Sans l’action de Bertrand Delanoë, je ne suis pas sûr qu’Autolib aurait vu le jour à Paris” ajoute Hervé Muller.
Bolloré devra aussi faire face à la concurrence d’autres opérateurs de plus en plus nombreux sur le marché de l’auto-partage aux Etats-Unis. C’est notamment le cas de Drive NowDASH ou encore de Car2Go.
Après Indianapolis cet été, la Bluecar devrait se pencher sur de nouveaux marchés d’ici la fin de l’année, avec l’ambition de conquérir “une à deux villes par an” à l’international. Outre Los Angeles, Chicago et Singapour figurent aussi dans leur radar.

Une nuit de littérature française à voix haute à Los Angeles

Pendant toute une soirée, on parlera littérature française à Los Angeles le 29 avril. Et le tout à voix haute. L’idée de cette Nuit Littéraire, organisée par l’Alliance Française, est de faire entrer le livre dans le monde de l’oral, montrer les vertus de la lecture publique et des livres audio.
Présentée par l’écrivain et journaliste Christophe Rioux, et montée par les associations La Plume de Paon et Slow Littérature, la soirée sera organisée autour de lectures, de discussions, et d’une table-ronde. Les lectures seront réalisées par des acteurs.
Parmi les participants, figurent l’acteur Hugo Becker, l’écrivain Laura Weissbecker, le réalisateur Fabien Martorell,  la directrice de FLAX (France Los Angeles Exchange) Elisabeth Forney, ou encore le journaliste Guillaume Serina, créateur de France USA Media

D'étranges soirées autour du ciné noir et blanc à LA

De Cocteau à Godart, en passant par Truffaut et les autres, le cinéma français regorge de bijoux en noir et blanc. Les soirées “La Collectionneuse” proposent de revisiter une fois par mois ces grands classiques français, le temps d’une soirée, et d’y ajouter des performances et diverses animations. Le premier de ces rendez-vous aura lieu le vendredi 24 avril au Cinefamily de Los Angeles.
Au programme : film, présentations artistiques, cabine de photomaton vintage, boissons et nourriture, DJ, projection de quelques court-métrages…  Dress code: noir et blanc ! Pour cette première édition, La Collectionneuse fera une présentation spéciale du film “Le sang d’un poète” (49 minutes) de Jean Cocteau.
Si de Jean Cocteau, on connait son splendide “La Belle et la bête”, le poète s’était fait connaître comme réalisateur avant, avec un long-métrage plus personnel, “Le sang d’un poète”, réalisé en 1930. Le film, qui s’inscrit dans le mouvement surréaliste, met en scène les fantasmes et obsessions d’un artiste, avec une poésie et une réflexion sur l’art.

Streaming, e-commerce, café et boites sexy au Prix FAEA 2015

Un coup de pouce de 10.000 dollars, des bureaux gratuits à New York pour six mois et autres petits bonus. Les start-up Afineur et StreamRoot ne sont pas reparties les mains vides du 7eme Prix de l’Entreprenariat franco-américain (FAEA), lundi à New York. Elles ont toutes les deux remporté le prix décerné par le Club 600, convoité par un nombre record de jeunes pousses françaises ou franco-américaines cette année (45 contre 31 en 2014).
C’est vraiment gratifiant d’être reconnu par la communauté entrepreneuriale à New York. Cela va nous permettre d’avoir des bureaux ici, où tous les grands medias se trouvent” , s’exclame Pierre-Louis Théron, 26 ans, un des co-fondateurs de StreamRoot.

Pierre-Louis Theron (StreamRoot)
Pierre-Louis Theron (StreamRoot) / credit: FAEA

Cette start-up, sortie de l’accélérateur ultra-sélectif Techstars à Boston et du Camping à Paris, propose aux fournisseurs de vidéos en ligne une solution technologique qui facilite le streaming, alors que la consommation de ce type de contenus explose. La start-up travail a été fondée en 2014 par trois amis (Axel Delmas, Nikolay Rodionov, Pierre Louis Théron), qui se sont rencontrés sur les bancs de Centrale. Elle assure être “en phase d’intégration avec de gros diffuseurs en France et aux Etats-Unis“, en déclinant de préciser lesquels. Elle compte aujourd’hui treize employés en France et aux Etats-Unis.
L’autre grand gagnant de la soirée, Afineur, projette lui aussi de s’étendre aux Etats-Unis. Lancée par Camille Delebecque et Sophie Deterre, la start-up vend des aliments durables dont la qualité a été améliorée par un processus de fermentation. En mai, elle lancera son premier produit: un café “de haute qualité, que certains disent proche du thé”, glisse Camille Delebecque, un biologiste-startupeur de 28 ans qui a fait Harvard. « On est au milieu de  la révolution du café aux Etats-Unis. Il y a une ruée vers le café de haute qualité et l’industrie n’utilise pas assez la fermentation pour en améliorer la qualité” , croit l’entrepreneur.
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L’équipe de Your Love Box : Charlotte Ogé, Cécilia Linval, Mathilde Franchon / credit: FAEA

 
Les gagnants ont été sélectionnés par un jury de 15 personnes issues pour l’essentiel du monde des affaires. Deux autres start-up finalistes ont été distinguées pendant la cérémonie, qui s’est tenue au Sofitel de Times Square en présence de Fabrice Sergent (Bandsintown Group), Frédéric Montagnon (Secret Media Inc) et Ilan Abehassera (Insensi), invités à poser des questions aux finalistes:
Your Lovebox, qui vend des boites coquines à des hôtels en France et aux Etats-Unis. Elle a remporté le Prix du public. French Morning avait consacré un article à ses deux fondatrices, Charlotte Oge et Lauriane Ackermann, en février;
Content Square (Jonathan Cherki) propose une solution de suivi des parcours clients sur les sites d’e-commerce afin d’améliorer leurs ventes.
Jonathan Cherki (Content Square)
Jonathan Cherki (Content Square) / Credit: FAEA

Un Français reçoit le Prix Pulitzer

Les prix Pulitzer 2015, tant désirés des journalistes américains, ont été annoncés ce lundi. Et parmi les heureux vainqueurs, se niche un Français du Wall Street Journal, John Carreyrou.
C’est un travail d’équipe que récompense le jury: 8 articles publiés sur plusieurs mois, signés par 7 journalistes, consacrés aux abus de Medicare (l’assurance santé publique qui couvre les Américains de plus de 65 ans). John Carreyrou était, avec le rédacteur en chef “investigations” du quotidien, Michael Siconolfi, le leader du groupe. Pour le Wall Street Journal, l’honneur est de taille: depuis le rachat par Rupert Murdoch, en 2007, la rédaction n’avait plus jamais décroché de Pulitzer (contrairement aux pages éditoriales, séparées de la rédaction et distinguées, elles, à deux reprises).
Au Wall Street Journal depuis 1999, John Carreyrou y est affecté au service investigation, après avoir notamment été correspondant au bureau de Paris. Il est le fils de Gérard Carreyrou, ancien journaliste vedette d’Europe 1 puis Directeur de l’information de TF1. De mère américaine, John Carreyrou a grandi en France, avant de venir faire ses études supérieures à Duke University.
Le prix récompense un effort de longue haleine qui a commencé en 2009. “Cette année-là, en plein débat sur la réforme du système de santé américain, nous avons voulu accéder à ces énormes données de Medicare pour contribuer au débat”, explique John Carreyrou. Mais il faudra plus d’un an d’intenses négociations avec l’administration pour obtenir une publication seulement partielle de ces données. Le Journal publie une première série d’articles qui lui vaut une place de finaliste en 2011 avant de se lancer dans un procès pour obtenir un plus large accès aux données de Medicare. Il obtiendra finalement gain de cause en 2013 avec la publication de la totalité des données de 2012 qui nourriront la série d’articles récompensée par ce Pulitzer. Les articles ont permis de mettre en lumière les abus de certains médecins et laboratoires qui ont organisé des fraudes à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars.
Un des articles signés de John Carreyrou s’intéresse par exemple à un laboratoire d’analyses créé en 2008 et qui moins de 5 ans plus tard réalisait quelque 380 millions de dollars de chiffre d’affaires. “Cette croissance était suspecte et en enquêtant il est apparu que le laboratoire reversait des commissions occultes à des médecins à travers tout le pays pour qu’ils y envoient des échantillons de sang, sur lesquels ils réalisaient des tests sytématiques sans aucun rapport avec les besoins du patient. Le tout aux frais de Medicare, donc du contribuable américain”. La publication de l’article avait conduit, en décembre, à la démission de la PDG de l’entreprise, puis le mois dernier à un accord avec le Département de la justice américain contraignant le laboratoire à rembourser 50 millions de dollars.
Le Wall Street Journal partage le prix du journalisme d’investigation avec le New York Times pour une série d’articles d’Eric Lipton sur l’explosion du lobbying auprès des “Attorney General” des Etats américains. Le prix le plus prestigieux, celui du “Service public” va à la petite rédaction du Post and Courier de Charleston (Caroline du Sud), pour une série sur les violences contre les femmes dans l’Etat. La liste complète des lauréats, en journalisme (14 prix en tout), en littérature et en musique est ici.

Pourquoi y-a-t-il autant de cireurs de chaussures aux Etats-Unis?

Vous rappelez-vous de cette matinée mouvementée où, à quelques minutes d’un rendez-vous professionnel, vous avez cherché dans les rues de Paris une solution pour pouvoir faire briller vos chaussures ? En vain. Une telle mésaventure ne se serait jamais produite à New York ou ailleurs aux Etats-Unis, où  les cireurs de chaussures sont légion dans les rues, les supermarchés ou à l’aéroport. Pourquoi? C’est la question bête de la semaine.
Un petit peu d’histoire pour commencer: les stands de cirage de chaussures ont fait leur apparition au XIXeme siècle aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, en pleine révolution industrielle. Dans l’histoire de la chaussure, cette période a correspondu à une explosion du marché. L’augmentation du nombre de chaussures en circulation, conjuguée au développement des produits de cirage, a mécaniquement conduit à une prolifération des cireurs de rue, notamment dans les grands bastions industriels qu’étaient Chicago et New York à l’époque.
L’éditorialiste du New York Times Roger Cohen s’est demandé pourquoi la mayonnaise du cirage de rue avait pris aux Etats-Unis et pas en France. Tandis qu’en France, se faire « cirer les pompes » reste, à en croire l’expression, particulièrement mal vu, la pratique est monnaie courante aux Etats-Unis. Un détail fondamental selon le journaliste, pour qui « il existe deux types de sociétés : celles où vous pouvez vous faire cirer les chaussures, et celles où vous ne le pouvez pas ».
Dans un article intitulé «The politics of the shoe shine », le journaliste rappelle l’importance d’une telle distinction. «Si vous ne trouvez pas de cireur de chaussures, vous vous trouvez probablement dans une société ayant un fort sens de l’égalitarisme et de la solidarité sociale, avec un Etat fort, un filet de sécurité, un haut taux d’imposition, et de chômage ». Comprenez, « une société européenne, comme la France où l’Allemagne ».
Inversement, Roger Cohen estime qu’une ville où il est possible de faire cirer ses chaussures correspond à une société avec « peu de chômage et de sécurité sociale, une société où le capitalisme est plus cruel et plus vital. » Une société, en bref, « semblable à l’Amérique ».
La pratique ne collerait pas avec le discours d’égalité porté par l’Hexagone. « L’idée de voir quelqu’un prostré aux pieds d’un client heurte l’esprit égalitaire français, cela ne colle simplement pas aux idées de 1789 » affirme le journaliste. Aux Etats-Unis, le cirage de chaussures porte, au contraire, un message «de libre-entreprise et d’opportunisme marchand » qui rassure l’esprit américain.
On peut aussi trouver une réponse dans l’ouvrage La logique de l’honneur du chercheur français Philippe d’Iribarne. L’auteur explique que le système économique américain trouve directement son origine dans « l’histoire des Etats Unis et notamment dans la création d’une société de marchands mués par la religion des Pères fondateurs ». Ainsi, les cireurs de chaussures  font directement écho à une « société héritée des marchands puritains du XVIIIème siècle » et pour laquelle le contrat « est un engagement moral ».
Inversement, le système français repose, selon l’auteur, sur une logique d’honneur, où “la relation au travail est donc affective, emprunte de fierté et d’amour propre.” D’où notamment, cette distinction très française, entre les métiers dits “intellectuels” et “manuels” , et dont le “cirage de chaussures” représente l’un des échelons les plus bas.