Si le nom ne vous dit encore rien, autant vous dire que vous n’avez fini d’en entendre parler. Depuis sa révélation aux Victoires de la musique 2014, la jeune Heloïse Letissier alias Christine and the Queens – sacrée “artiste féminine de l’année” – a su imposer son look androgyne et sa musique électro-pop française à l’accent british.
Aujourd’hui, celle qui a été qualifiée de “danseuse absolument incroyable” par Madonna, fait ses premiers pas aux Etats-Unis.
Après un premier concert au festival culturel texan South by Southwest vendredi, la française de 26 ans interprétera des titres de son premier album “Chaleur humaine” le 15 avril au club The Echo de Los Angeles, le 17 avril au Warfield de San Francisco (complet), le 18 avril au North Park Theatre de San Diego, et le 21 avril au Poisson Rouge de New York.
L’album, signé sur le label Neon Gold Records, contient également la traduction de l’une de ses chansons en anglais, “Christine” rebaptisée “Titled”, que la chanteuse interprétera les soirs de sa tournée américaine.
Christine and the Queens fait ses premiers pas aux Etats-Unis
La legende de Monte-Carlo exposée à San francisco
En 1863, Monaco donnait naissance à Monte-Carlo, dont l’histoire et le casino connaissent une renommée dans le monde entier.
La légende continue avec l’exposition “Monte-Carlo Legends”. L’Alliance française de San Francisco présente, jusqu’au 4 avril, une série de photographies en noir et blanc, avec les icônes qui ont fait l’histoire de ce quartier de Monaco : Balanchine, Chaplin, Colette, Cocteau, Hitchcock et bien d’autres.
L’exposition revient sur la riche histoire du rocher, la Belle époque, mais aussi les années des grands bals et galas dès 1950.
Focus on French Cinema: des films et des stars
Encore une excuse pour s’enfermer dans une salle obscure. Après Rendez-vous with French Cinema, Focus on French Cinema s’apprête à lancer sa 11eme édition.
Présenté par l’Alliance Française de Greenwich, en partenariat notamment avec le Festival du Film Francophone d’Angoulême, ce festival à visée éducative présentera, du 27 au 31 mars à Greenwich (et New York), une vaste sélection de films francophones du monde entier. Le festival comptera notamment parmi ses invités Dominique Besnehard, producteur, réalisateur et écrivain, partenaire du festival, ainsi que l’actrice Sandrine Kiberlain, récompensée du César de la meilleure actrice pour “Elle l’adore”.
Plusieurs séances de cinéma pour plus de 1.500 collégiens, lycéens et étudiants seront aussi organisés : la projection du film “Qu’Allah bénisse la France” au French Institute Alliance Française (FIAF) dans le cadre du programme “Jeune Public” en présence du réalisateur Abd Al Malik; “Sur le chemin de l’école” pour les étudiants de Greenwich; “Des Étoiles” en présence de la réalisatrice Dyana Gaye qui animera une discussion après le film; et “Les héritiers”, sur lequel les étudiants sont invités à écrire une critique.
Cette année, la sélection comporte 14 longs-métrages primés, ainsi que quelques courts-métrages et films d’animation qui abordent des thèmes de société variés : l’immigration, les relations inter-générationnelles, la corruption dans le sport de haut niveau, la famille, la mondialisation… L’ouverture du festival se fera avec la première américaine du film de Jean-Paul Rouve, “Les souvenirs” (“Memories”), avec Michel Blanc, Annie Cordy et Mathieu Spinosi. Tour d’horizon du programme.
Le 27 mars
“Les souvenirs” (Jean-Paul Rouve) – Première américaine et film d’ouverture à 7 pm au Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT – (2 Railroad Ave, Greenwich, CT)
Avec Michel Blanc, Annie Cordy, Chantal Lauby et Jean-Paul Rouve. Le film, adaptation cinématographique du roman de David Foenkinos, sera présenté par le journaliste et écrivain français Olivier Barrot. Cette comédie intergénérationnelle met en scène l’histoire de Romain, 23 ans, veilleur de nuit dans un hôtel, qui rêve de devenir écrivain. Mais il y a aussi son père de 62 ans en départ à la retraite, son colocataire de 24 ans qui s’est fixé pour objectif de séduire une fille par tous les moyens, et sa grand-mère de 85 ans, qui, un jour, disparaît. Romain part alors à sa recherche, et replonge dans ses souvenirs…
Un gala donnera le coup d’envoi officiel du festival à 9:30 pm au Teen Center de Greenwich (100 Arch Street).
“La famille Bélier” (Éric Lartigau ) – Détails à venir
Avec Karin Viard, François Damiens, Louane Emera et Éric Elmosnino. Le film a été salué par la critique. Il a reçu cinq nominations aux Césars 2015 et le César du Meilleur Espoir Féminin pour la jeune actrice Louane Émera. La famille Bélier n’est pas une famille comme les autres : tout le monde est sourd, sauf la jeune Paula, 16 ans, qui sert d’interprète à ses parents au quotidien. Douée pour le chant et poussée par son professeur de musique, celle-ci décide de préparer le concours de Radio France. Un choix qui l’obligerait à s’éloigner de sa famille pour la première fois.
Samedi 28 mars
Une table-ronde aura lieu le samedi 28 mars au Bow Tie Criterion Cinemas de Greenwich avec certains acteurs et réalisateurs français parmi lesquels Jean-Paul Rouve, Abd Al Malik, Jeanne Herry, Marie-Castille Mention-Schaar, ou encore les acteurs Pio Marmaï et Adrianna Gradziel.
– “Des étoiles” (Dyana Gaye)- Première new yorkaise à 10:30 am – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français/sénégalais. Avec Ralph Amoussou, Mareme Demba Ly et Souleymane Seye N’Diaye. La réalisatrice Dyana Gaye viendra présenter le film.
-“Minuscule” (Hélène Giraud, Thomas Szabo) – 10:30 am – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film d’animation français.
-“Hippocrate” (Thomas Lilti) – 1:15 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français avec Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin, Marianne Denicourt.
-“Le temps des aveux” (Régis Wargnier) – 1:00 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français et belge avec Raphaël Personnaz, Kompheak Phoeung, Olivier Gourmet.
–“Qu’Allah bénisse la France” (Abd Al Malik) – à 4 :00 pm- Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français avec Marc Zinga, Sabrina Ouazani, Larouci Didi, Mickaël Nagenraft. Le réalisateur Abd al Malik, et le producteur Fabien Coste seront présents pour présenter le film.
–“La Sapienza (Eugene Green)” – à 6 :30 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français et italien avec Fabrizio Rongione, Christelle Prot, Ludovico Succio, Arianna Nastro.
-“Toute première fois” (Noémie Saglio et Maxime Govare) –Première américaine à 9:00 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français avec Pio Marmaï, Adriana Gradziel, Franck Gastambide, Camille Cottin. Les acteurs Pio Marmaï et Adrianna Gradziel viendront présenter le film.
-“Aimer, boire et chanter” (Alain Resnais) – à 9:15 pm – à 9:00 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français avec Sandrine Kiberlain, Sabine Azéma, Hippolyte Girardot, André Dussolier.
Dimanche 29 mars
-“Minuscule” (Hélène Giraud, Thomas Szabo) – 10 :00 am – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film d’animation français.
– “La petite reine” (Alexis Durand Brault) – Première américaine à 10:15 – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film québécois avec Laurence Lebœuf, Patrice Robitaille, Denis Bouchard.
– “Astérix et le domaine des dieux” (Louis Clichy & Alexandre Astier) – 12:00 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français et belge, avec Laurent Deutsch, Laurent Lafitte, Alexandre Astier, Alain Chabat.
-“A la poursuite de l’endurance” (Bertrand Delapierre) – 12:30 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Documentaire français avec Luc Hardy, et Christophe Lambert en voix off. Luc Hardy viendra présenter le film.
–“Les héritiers” (Marie-Castille Mention-Schaar) – Première new yorkaise à 2:00 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français avec Ariane Ascaride, Ahmed Dramé, Noémie Merlant, Geneviève Mnich.
-“MAESTRO” (Léa Fazer) – 4:30 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français avec Pio Marmaï, qui sera présent lors de la diffusion, Michael Lonsdale, Déborah François, Alice Belaïdi.
– “Le temps des aveux” (Régis Wargnier) –Première américaine à 4:30 – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français et belge avec Raphaël Personnaz, Kompheak Phoeung, Olivier Gourmet.
–“Timbuktu” (Abderrahmane Sissako) – 6:30 – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français et mauritanien avec Ahmed Ibrahim dit Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri, Hichem Yacoubi.
–“Pause” (Mathieu Urfer) – Première américaine à 7:00 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film suisse avec Baptiste Gilliéron, Julia Faure, André Wilms, Nils Althaus.
– “L’enquête” (Vincent Garenq) –Première américaine à 9:30 pm – Bow Tie Criterion Cinemas – Greenwich, CT
Film français et belge avec Gilles Lellouche, Charles Berling, Laurent Capelluto. Gilles Lellouche viendra présenter le film.
Lundi 30 mars
-“L’enquête” (Vincent Garenq) – 7:30 pm au IFC Center – 323 Ave of the Americas – New York, NY
Mardi 31 mars
“Elle l’adore” (Jeanne Herry ) – Première américaine et film de clôture – 4 pm et 7:30 pm au FIAF, Florence Gould Hall-(55 E 59th St – New York, NY)
Avec Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Pascal Demolon. La réalisatrice Jeanne Herry (César du meilleur premier film) et l’actrice Sandrine Kiberlain (César de la meilleur actrice) seront présentes lors de la projection. Le film, qui a reçu deux nominations aux Césars 2015, nous plonge dans la vie de Muriel (jouée par Sandrine Kiberlain), esthéticienne commère et un brin menteuse. Muriel est, depuis 20 ans, la première fan du célèbre chanteur Vincent Lacroix (Laurent Laffite), qui occupe presque toute sa vie. Mais une nuit, son idole vient sonner à sa porte, et sa vie bascule…
Thibault Cauvin, un guitariste sans maison à Dallas
Il est le guitariste français qui a remporté le plus grand nombre de prix internationaux. A trente ans, Thibault Cauvin n’a toujours pas de chez lui. Embarqué dans une « tournée sans fin », il aime rappeler que cette aventure a commencé avec son père avec qui il sillonnait l’Europe lorsqu’il était adolescent pour voler de prix en prix.
Une vie de nomade qu’il n’a plus quittée. « Je change de ville tous les jours. Je n’ai pas de maison. C’est une vie qui me plaît. Je me laisse guider par les propositions de concert. » La semaine dernière, au Canada, il a donné cinq concerts en cinq soirs, 15 heures de master classes entre cinq avions. « C’est toujours comme cela. C’est mon quotidien. »
Souvent seul, il fait toujours salle pleine, parfois devant 300 personnes, parfois devant 2000. « J’apprécie avoir toutes sortes de public. Je fais de la guitare classique mais ce qui me plaît c’est pouvoir jouer devant un public dit cultivé dans des lieux prestigieux et puis, ensuite, être en Afrique ou en Asie du Sud. J’aime cette vie de contrastes. »
Un contraste qu’il a vécu jeune entre un père amoureux du rock et un apprentissage classique. « J’ai grandi dans deux mondes différents » résume-t-il. Son éducation scolaire musicale était « intellectuelle et technique » ; son entourage était davantage dans le « rock branché parisien ».
Son père lui a instillé la musique américaine. « J’aime beaucoup les Etats-Unis, j’y viens régulièrement. C’est un pays qui me suit. » Depuis 2007, il y a donné 27 concerts dont un dans le célèbre Carnegie Hall à New York. « L’avantage de la guitare, c’est que tout le monde la connaît. Tout le monde a un rapport particulier à elle. Aux Etats-Unis, comme ailleurs, il y a des gens spécialistes et des gens qui la côtoient avec distance. »
Les Etats-Unis ne sont pas le seul pays qu’affectionne Thibault Cauvin. Sorti récemment, son 7eme album « Le voyage d’Albéniz » est inspiré du pianiste compositeur espagnol Isaac Albéniz. Sur les treize prix internationaux que M. Cauvin a remportés avant ses vingt ans, quatre l’ont été en Espagne. Une forme d’hommage ? « C’est en effet un pays important pour tous les guitaristes. La guitare est née là-bas avec le flamenco. Mon père y vit une partie de l’année et c’est un pays dont je suis fier. »
Depuis 2013, Thibault Cauvin est sous contrat avec Sony Music, une décision qui n’a pas modifié son rythme de vie mais lui apporté plus de visibilité. « Je souhaite vouloir continuer cette vie de nomade jusqu’au bout. Mon souhait, c’est de pouvoir jouer pour un public toujours plus nombreux. »
Guide de New York: les 300 passions de Marie-Joëlle Parent
Si, comme tout New-Yorkais qui se respecte, vous êtes obsédés par les tendances, les lieux à ne pas manquer, les nouveaux restos à essayer de toute urgence, rien de mieux que de prendre la roue de Marie-Joëlle Parent (qui d’ailleurs adore sillonner la Big Apple à bicylette).
Correspondante du groupe Quebecor Media, cela fait six ans qu’elle promène ses grands yeux clairs sur tout ce qui vaut d’être vu à New York. Au passage elle s’est construit une belle audience sur Twitter et Instagram. Dans 300 raisons d’aimer New York (Editions de l’Homme, vendu au Québec à partir du 18 mars et en France à partir du 16 avril), elle rassemble ses coups de coeur.
C’est un guide, vous y trouverez donc tout ce qu’il faut d’adresses pour être heureux à New York . Marie-Joëlle Parent se risque même à déclarer un N°1 dans les catégories “pizzas” et “hamburgers” (respectivement Co. à Chelsea et Minetta Tavern dans le West Village).
Mais l’ouvrage est surtout une belle balade au fil des quartiers et des rencontres, ponctuée par des portraits de personnages hauts en couleurs et typiquement new-yorkais. De Harry John Rolland, auto-proclamé historien du 11-Septembre, qui chaque jour est au coin du World Trade Center pour dispenser son savoir aux touristes, à Susan Blond, muse d’Andy Warhol devenue une des attachées de presse vedettes de la ville.
“Ce guide c’est un peu mon encyclopédie personnelle sur la ville, dit-elle. Ce sont des choix personnels, avec peu d’endroits chers par exemple. Et même beaucoup de recommendations gratuites: à New York, le spectacle est dans la rue!”. Bref, si en bon lecteur de French Morning c’est le New York des New-Yorkais qui vous intéresse plus que celui des touristes, c’est un guide que vous aimerez.
Plus d’info et acheter le guide ici.
La chorale franco-américaine de New York chante à Brooklyn
Elle va chanter (et sans doute enchanter). La chorale franco-américaine de New York, dont fait partie l’auteur de ces lignes, s’attaque à Brooklyn le dimanche 29 mars. La formation de chanteurs amateurs donnera un concert à l’église Saint Agnès de Carroll Gardens à 4pm.
Le groupe d’une vingtaine de chanteurs, essentiellement français et américains, est emmené par la cantatrice et actuelle présidente du Long Island Opera Company Anne-Julia Audray, fondatrice de la chorale en 2013. Rejoints par la talentueuse soprano « coloratura » Meghan Picerno et le jeune chanteur étoile Andrew Pulver (qu’on a vu dans “Two Boys” au Met Opera et dans « Le Petit Prince » au Washington National Opera), ils interprèteront des chants issus de l’œuvre de Mozart, Bach, Purcell ainsi que des extraits d’opéras. Au fil du programme, le public reconnaitra aussi l’Ave Maria dite de Caccini et la “Barcarolle” tirée des Contes d’Hoffmann.
SoKo, rockeuse à fleur de peau
SoKo est de retour. Son nouveau bébé “My dreams dictate my reality”, dans les bacs depuis le 1er mars, est à l’image de son nouveau look : moins sombre, plus rock et électrique. Même si sa mélancolie légendaire, palpable dans ses nouveaux textes, continue de lui coller aux baskets.
Dans son gilet jaune défraîchi, son jean large et sa casquette vissée sur des cheveux blonds peroxydés, la chanteuse aux multiples bagues et grigris, tutoie d’emblée. Stéphanie Sokolinski, alias SoKo, nous accueille dans les bureaux de son attachée de presse, sur Sunset Boulevard, avec un grand “hug” affectueux, à l’américaine.
L’ours en peluche géant qu’elle découvre quelques minutes plus tard dans la salle d’interview connaît immédiatement le même sort. “Je peux l’embarquer ?” demande-t-elle, d’une voix de petite fille.
Femme orchestre
Après trois albums et onze films (dont Bye Bye Blondie de Virginie Despentes), cette artiste précoce et ultra-douée de 28 ans, n’est pas prête à sacrifier son âme d’enfant. “Je souffre du syndrome de Peter Pan” explique-t-elle. “Mon père est décédé quand j’avais 5 ans (ndlr: thème qu’elle évoque dans sa chanson Ocean of Tears), ce qui fait que je suis devenue adulte trop tôt. Il n’y a pas beaucoup d’enfants qui sont confrontés à la réalité de la mort aussi jeune. Ca te donne tout de suite une autre vision du monde”.
A 16 ans, elle quitte sa famille bordelaise, pour une carrière artistique à Paris. “A 25 ans, ça a été la crise. J’ai réalisé que je ne voulais pas être enfermée dans un monde d’adultes. Maintenant, je veux être dans le fun tout le temps. Descendre une rivière en bouée, comme on l’a fait avec des amis lors de ma dernière tournée.”
En octobre dernier, lors d’un concert dans un centre de yoga de Brooklyn avec un rat sur l’épaule, elle n’avait pas hésité à jouer quelques chansons poitrine à l’air devant ses fans, qui avaient pour certains décidé de faire pareil.
Mais il ne faut pas se fier aux apparences. SoKo est capable aussi de “bosser comme une folle”. Emigrée à Los Angeles il y a quelques années, se décrit elle-même comme une “control-freak. Je n’aime pas déléguer. Du coup, je fais tout de A à Z : j’écris, je compose, je joue, je réalise les vidéos clips, je dessine mes pochettes d’album. Parfois, c’est trop. Et j’ai envie de tout arrêter” confie-t-elle. En janvier dernier, sans label américain pour financer son nouvel album, SoKo, prête à donner de sa personne, a lancé une campagne de crowdfunding, proposant en échange divers “services” à ses fans : les inviter à une soirée pyjama (449 euros), leur cuisiner un dîner (1795 euros), voire même jouer les fausses mariées, pour 45 000 euros.
Tout aussi culotté : la chanteuse a elle-même contacté son idole, Robert Smith, le chanteur culte des Cure, pour qu’il produise son album. Finalement, c’est le producteur de ce dernier Ross Robinson à qui elle avait demandé de faire passer sa lettre à Smith, qui est tombé sous son charme.
Crises d’angoisses en studio
“Ca a été une rencontre incroyable. Ross m’a poussé à aller jusqu’au bout de mes émotions. Avant de commencer à enregistrer, il me faisait analyser mes textes, pour faire tomber les barrières. Parfois pour les nerfs, c’était très éprouvant. J’ai même fait de véritables crises d’angoisse, mais il était là pour me rassurer. Le disque du coup à une tonalité très vraie, très vulnérable.
Même si SoKo continue d’y affronter ses démons,“My dreams dictate my reality” n’est pas pour autant un album ultra-sombre. “C’est un son plus proche de celui des années 80, des Cure, plus folk, rock, avec une sorte d’énergie punk. J’en avais assez du côté déprimant et triste des albums précédents”.
A Los Angeles, SoKo se sent mieux, plus libre. “A Paris, quand je reviens, je m’ennuie dans la journée. Tout le monde travaille de 9h à 17h. A L.A, je n’ai aucun ami qui a des horaires de bureau. Ici, ils ne s’enferment pas dans une routine. Les gens osent courir après leurs rêves”.
Le Goncourt Pierre Lemaître à NYU
Chaque mois, le journaliste Olivier Barrot reçoit un écrivain français pour une discussion agrémentée de lectures, dans le cadre de la série “French Literature in the Making”, à la Maison Française de NYU. Ce mois-ci, c’est au tour du prix Goncourt 2013, Pierre Lemaître, de révéler les dessous de ses nombreux romans. Discussion le lundi 23 mars à 7 pm.
Après s’être fait connaître dans le petit monde de la littérature par ses polars à la française, dont certains ont été récompensés (Cadres noirs, Alex), s’est avec un touchant roman sur l’amitié entre deux gueules cassées dans l’après-guerre, “Au revoir là-haut” (2013), que Pierre Lemaître entre dans le prestigieux cercle des Prix Goncourt. Certains de ses romans sont connus aux Etats-Unis, dont le thriller Alex (2012), traduit en anglais et récompensé du prix du meilleur roman par le CWA International Dagger.
Les "Variations" de l'art abstrait à Los Angeles
On peut y voir tout, ou rien, le glorifier ou y rester indifférent, l’art abstrait a cela de particulier qu’il est perçu de manière différente par chacun.
Venez tenter l’expérience au LACMA lors de l’exposition d’art abstrait “Variation”, qui présente du 16 au 22 mars les œuvres de différents artistes. En les présentant ensemble, dans une disposition particulière, l’exposition vise à mettre en valeur la singularité de chaque création, tout en faisant ressortir leurs ” variations”. Ces mouvements voulus “sous-contrôle” et “réfléchis” proviennent d’artistes qui se sont inspirés de nombreuses créations et images abstraites pour donner vie aux leurs.
Parmi les plus imposantes, figure la création de Mark Bradford, Shoot the Coin, faite de collages superposés, lissés et polis, donnant l’effet d’un graphisme savemment obscurci et ombré.
Ryanair annonce (encore) des vols transatlantiques à 15$
Ryanair sait faire parler d’elle. La compagnie aérienne low cost a fait savoir ce matin qu’elle allait se lancer sur le marché transatlantique et fait miroiter d’alléchants tickets à 15$.
Un conseil: ne comptez pas dessus si vous devez voyager dans les prochains mois. Ou les prochaines années… Cette annonce n’est pour l’instant qu’une annonce. La troisième au moins (nous vous avions parlé de la dernière en date en mars 2014).
La nouveauté cette fois: le Conseil d’administration de Ryanair a approuvé le plan d’expansion transatlantique, et lancé le processus d’acquisition des avions nécessaires. Le porte parole de la compagnie refuse de donner une date de lancement, se contentant d’assurer que des discussions sont déjà en cours pour l’acquisition des avions. Mais ce processus prend en général plusieurs années, particulièrement en ce moment où les carnets de commande de Boeing et d’Airbus sont pleins. L’annonce de Ryanair a d’ailleurs été faite dans le cadre d’un plan de croissance sur 5 ans.
Néanmoins la perspective -et la mauvaise nouvelle pour les compagnies traditionnelles pour lesquelles ces liaisons transatlantiques sont très rentables- se rapproche. Bien entendu, comme à son habitude, le prix d’appel de Ryanair n’inclut pas tout. A ces 15 $ il faudra ajouter les “frais” et autres “taxes”. Le Telegraph a calculé que cela porte l’aller-retour autour de 280 dollars, soit nettement moins que le coût des vols transatlantiques les moins chers actuellement.
A SxSW, la France vend son "story telling"
Web-documentaires, plateformes pour créer des contenus multimédias, applications de second écrans, mini-séries web participatives… Au festival South by Southwest, la création numérique à la française tentait de défendre sa patte à l’international.
Plusieurs start-ups ou agences spécialisées avaient fait le voyage au Texas. “Je crois que ce domaine peut être un énorme levier d’influence francaise à l’étranger”, affirme Guillaume Duchemin, directeur du numérique à l’Institut Francais, qui a commandité un rapport sur ce sujet. “Entre notre histoire du cinéma, nos auteurs, le rôle moteur que la France a joué dans le monde des CD-Roms dans les années 90, et nos ingénieurs que tout le monde s’arrache, la France a les ingrédients pour réussir”, juge Samuel Rousselier, fondateur de l’agence Cellules, qui a réalisé divers projets transmédias en France et à l’étranger.
Mais pour cela, la France fait face à plusieurs défis. Tout d’abord un sens de l’ergonomie et de “l’expérience utilisateur” moins poussé qu’aux Etats-Unis – même si ces start-ups entendent prouver le contraire. “Une des autres difficultés, c’est que les auteurs sont omniscients, et ne savent pas toujours travailler avec les développeurs et les graphistes. Alors qu’aux Etats-Unis, c’est le producteur qui a la main, et peut faire avancer plus facilement un projet dans la direction qu’il souhaite”, observe Samuel Rousselier.
Start-up montante de ce domaine, Racontr avait gagné son ticket pour figurer sur le pavillon francais de South by Southwest, financé par BusinessFrance (ex Ubifrance). Sa plateforme permet de créer des contenus digitaux interactifs, afin de raconter une histoire avec du texte, des vidéos, des extraits de réseaux sociaux, des photos… “Notre public, ce sont les journalistes, graphistes, artistes, architectes, photographes, blogueurs, ou toute personne qui a envie de se lancer dans la création web. Ce qu’on offre, c’est une nouvelle manière de raconter une histoire”, explique Grégoire Sierra, le fondateur, qui a grandi entre Mexico, Houston et la France.
Racontr, basé sur un modèle freemium, compte 3 000 utilisateurs, dont quelques gros poissons comme France Télévisions. Grégoire Sierra aimerait profiter de sa venue à Austin pour trouver de nouveaux investisseurs, afin de financer l’ouverture d’un bureau aux Etats-Unis – “un marché très réceptif à ce que l’on fait”. Mais où la concurrence est rude. “Il y a peu de plateformes qui permettent autant de créativité que Racontr, souvent, les plateformes offrent des modèles trop figés, et tous les projets se ressemblent un peu dans leur forme”, argue le patron de Racontr, qui souhaite aussi lever des fonds pour “développer de nouvelles fonctionnalités, en particulier autour de la réalité virtuelle, et du deuxième écran”.
Le deuxième écran, c’est ce qui est au coeur du projet de Slashe, une start-up également sélectionnée pour figurer sous le pavillon français. Mais qui s’est aussi payé le luxe d’avoir son propre stand à part – Slashe a levé un million d’euros il y a quelques semaines, et a signé des partenariats avec IBM ou BNP Paribas.
Cette agence prévoit de lancer le 30 juin sa plateforme de vidéos virales ciblant les “millenials”, la génération des 20-35 ans. Celles-ci (mini-séries, sketchs, clips, documentaires…) seront “enrichies” par des infos envoyées sur une application mobile, qui permettront par exemple, de localiser la scène sur une carte, acheter le produit, connaitre le titre de la musique utilisée, avoir des anecdotes ou des biographies des personnes évoquées, afin de prolonger l’expérience, explique Ambre Maillet, chargée de marketing chez Slashe. “On mise sur le fait que les millenials, qui ne sont plus réceptifs à la publicité traditionnelle, le seront avec ce type d’expériences de story-telling immersif et interactif.” Préparez-vous.