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Joseph Bologne, la renaissance américaine d’un virtuose français oublié

En 2018, alors directeur musical du théâtre londonien Shakespeare’s Globe, l’Américain Bill Barclay a entendu un nom qu’il ne connaissait pas : Joseph Bologne (ou « Boulogne »), le chevalier de Saint-George. Il s’est rapidement passionné pour la biographie de ce Guadeloupéen qui fut non seulement l’un des meilleurs escrimeurs du Vieux continent dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mais aussi et surtout un compositeur et violoniste hors-pair, qui signa deux symphonies et d’autres œuvres tombées dans l’oubli collectif. Proche de la reine Marie-Antoinette, il fut même pressenti pour diriger l’Académie royale de Paris, mais sa candidature a été torpillée en raison de sa couleur de peau. 

Célébré par le président John Adams

Fruit de la relation entre une esclave noire et de son maître blanc, le métis s’impliqua d’ailleurs dans les milieux abolitionnistes autour de la Révolution française et dirigea la Légion de Saint-Georges, une unité de volontaires d’hommes noirs libres. Impressionné par tant de talent, le deuxième président des États-Unis, John Adams, le décrivit en 1799 comme « l’individu le plus accompli d’Europe en équitation, course, tir, escrime, danse, musique ». Rien que ça. 

Malheureusement, le rétablissement de l’esclavage en 1802 contribua à effacer son leg des livres d’histoires. « Quand on m’a raconté tout cela, j’ai été étonné de ne jamais en avoir entendu parler. Je me suis rendu compte que sa musique était fantastique, mais qu’il avait été négligé, oublié », explique Bill Barclay, qui est désormais le directeur artistique de Music Before 1800, un programme new-yorkais dédié aux œuvres musicales anciennes.

Des œuvres désormais jouées aux États-Unis

Aujourd’hui, il fait partie des Américains qui contribuent à faire sortir Joseph Bologne de l’oubli. Encouragé par des partenaires, il a monté une pièce,  « The Chevalier », basée sur l’œuvre et la vie du musicien et ses discussions avec Marie-Antoinette et Mozart. Celle-ci est ponctuée de morceaux du compositeur joués par un violoniste et un orchestre. Remarquée par le New York Times, elle a été montrée pour la première fois dans la Grosse Pomme fin janvier.

Il n’est pas le seul : une simple recherche Google permet de voir que les œuvres de Joseph Bologne sont jouées régulièrement à travers les États-Unis. Il y a deux ans, le compositeur a également fait l’objet d’un biopic (assez médiocre d’ailleurs), « Chevalier », distribué par Searchlight, avec Kelvin Harrison Jr (« It Comes at Night », « Elvis »…) dans le rôle de l’artiste.

La bande-annonce de “Chevalier”, le biopic sur Joseph Bologne

Fondateur de l’Institut pour la Diversité des Compositeurs, un centre rattaché à l’université State University of New York (SUNY), Rob Deemer traque la fréquence à laquelle les œuvres de compositeurs et de compositrices non-blancs sont joués par des orchestres américains. Pendant la saison 2021-2022, il a recensé vingt concerts présentant le travail du Français contre  « zéro » en 2019. 2023-2024 promet d’être un cru comparable. « Cela ne paraît pas beaucoup, mais c’est un bond gigantesque quand on pense qu’il y a encore cinq ans, son travail n’était pas du tout présent aux États-Unis », raconte l’Américain.

Une histoire française boudée en France

Pour le chercheur, plusieurs facteurs expliquent ce regain d’intérêt. Les mouvements sociaux comme Black Lives Matter (BLM) et #MeToo ont créé une prise de conscience autour de la représentation des populations marginalisées dans différentes sphères de la société américaine, y compris la musique classique, milieu largement blanc et masculin. Une évolution qui favorise la mise en avant de compositeurs issus de « groupes sous-représentés ». Autre facteur contributif : les orchestres se sont féminisés et progressivement ouverts aux musiciens non-blancs ces dix dernières années.

« Le meurtre de George Floyd pendant la pandémie a accéléré ces tendances, qui avaient démarré des années plus tôt. Soudain, les orchestres se sont bousculés pour présenter des compositions de femmes ou de personnes de couleur ! Ils ont compris qu’il était possible d’attirer le public sans recourir aux canons de la musique classique. C’est pour cela que la tendance n’est pas retombée », poursuit Rob Deemer.

Joseph Bologne n’est pas le seul à profiter de cet élan. Compositrice noire née en Arkansas dans les années 1880, Florence Price fait aussi l’objet d’une véritable renaissance au pays de l’Oncle Sam. Il y en a beaucoup d’autres.

Pour Bill Barclay, le parcours du chevalier de Saint-George est pertinent à plus d’un titre aux yeux des Américains. En plus d’assouvir leur « voyeurisme » pour les monarques et la Révolution française, les turbulences de la période et le combat du Guadeloupéen contre les inégalités raciales font écho à la situation actuelle aux États-Unis. Il voudrait présenter sa pièce musicale en France, mais a reçu un accueil pour le moins frileux. « Un directeur d’orchestre m’a dit sans détour qu’il ne voulait pas recevoir de leçons raciales de la part des Américains, regrette-t-il. Or, ce n’est pas notre intention. Nous voulons célébrer une histoire française ».

Manon Manœuvre (Denver): Mon enfance de petite agitée et ma reconstruction

Il y a quelques années, lors d’un séjour en France, je suis tombée sur un livre, Petite Agitée (Flammarion, 2015), et comme bien souvent quand l’histoire m’intéresse, j’ai acheté ce livre, je l’ai dévoré dans l’avion et je l’ai ramené chez moi aux États-Unis. L’histoire, c’est celle de son autrice Manon Manœuvre.

Manon est née à Paris d’un papa français (Philippe Manœuvre, le journaliste rocket) d’une maman anglaise. À l’âge de deux ans et demi, alors que ses parents divorcent, elle quitte la France avec sa maman et s’installe en Californie. En grandissant, alors qu’elle a tout pour être heureuse – du moins sur le papier, Manon souffre terriblement de l’absence de son papa qu’elle ne peut voir que deux fois par an. À l’époque, dans les années 1990, rappelez-vous : il n’y a ni Facetime, ni textos et encore moins d’e-mails.

La fin de son enfance et son entrée dans l’adolescence sont particulièrement difficiles. Manon est renvoyée de deux établissements scolaires et elle est même interdite de séjour dans tout le district scolaire de Santa Barbara. Son comportement au quotidien devient dur à vivre pour sa maman qui, après une dispute mémorable, en vient à considérer une solution radicale : celle d’envoyer Manon dans une école privée de haute sécurité dans l’état de l’Utah, la Provo Canyon School (un nom qui dira peut-être quelque chose à certains d’entre vous, car c’est aussi là que Paris Hilton a été envoyée pendant son adolescence tumultueuse). Manon, elle, quand elle parle de cette école, elle parle d’une prison. C’est l’histoire qu’elle raconte dans le premier épisode sorti cette semaine.

Après 4 longs mois dans cette école hors du commun, Manon est enfin libre ! Dans cette histoire digne d’un film sur le tumulte qu’est l’adolescence, Manon Manœuvre quitte son école-prison au bras de son papa, Philippe. L’acteur Robin Williams disait que, « par définition, l’adolescent c’est l’être bouleversé, déboussolé par excellence ». L’adolescence est aussi un état de transition entre l’enfance et l’âge adulte. La suite de l’histoire de Manon se construit entre Paris et Santa Barbara. L’âge adulte serait-il l’âge de raison ? Pour Manon Manœuvre, c’est surtout le chemin qu’elle emprunte de l’obscurité à la clarté. Un chemin long et sinueux vers la paix intérieure.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

[Vidéo] Financer et gérer son investissement en France depuis l’étranger

Nous vous donnions rendez-vous en ligne mardi 5 mars 2024 pour un webinaire dédié aux expatriés souhaitant investir dans l’immobilier en France, depuis leur pays d’expatriation.

Au programme :

Introduction – Bien investir
– Les 3 aspects de l’immobilier rentable (financement, rénovation, fiscalité)
– Les spécificités de l’investissement depuis les États-Unis

Focus sur le financement
– Qui peut emprunter, quoi & comment ?
– Comment choisir la bonne banque pour votre profil ?
– À distance, comment ça se passe ?

Focus sur la rénovation
– Comment doubler la valeur d’un bien ?
– Où sont les bonnes affaires ?
– La bonne séquence pour réussir

Focus sur la fiscalité
– L’imposition française
– Les régimes les plus intéressants

Visionnez le replay du webinaire ci-dessous, ou directement sur YouTube

Avec:
? Jeevanthy Nivert, 15 ans d’expérience en Private Equities (PE) en France et en Thaïlande, fondatrice de Société2Courtage
[email protected]

? Mickaël Zonta, co-fondateur de la société Investissement Locatif
? Réservez un rendez-vous gratuit ici
? 01 84 17 67 60

L’Appart: Le meilleur bistrot français de Los Angeles est à Downtown

Cette nouvelle adresse devrait marquer les esprits, comme les papilles. Logé dans la galerie marchande du Spring Arcade Building, un bâtiment classé de 1924 de toute beauté, le restaurant L’Appart est l’association inédite entre ses fondateurs Marc Moubarak et Thierry Babet, et Mathieu Giraud, le propriétaire de Garçon de Café, un bar à vin ouvert en 2018.

« Le restaurant L’Appart était logé à 150 mètres de Garçon de Café, expliquent Marc Moubarak et Thierry Babet. Mathieu avait l’habitude de venir déguster un bœuf bourguignon chez nous le dimanche soir, et nous venions chez lui prendre des verres en happy-hour. Nous avons commencé à faire des pop-up dans nos établissements respectifs. Et lorsque le local de la pizzeria voisine de Garçon de Café s’est libéré, est venue alors l’idée de s’associer, de quitter notre ancien établissement et de migrer dans cette galerie sublime, équipée d’une terrasse et avec deux fois plus de couverts. »

Ambiance de bistrot parisien

Dans le décor de l’ancienne pizzeria désormais ouvert sur le bar à vin Garçon de Café, le trio a conservé l’ancien four à pizza et retapé l’endroit du sol au plafond, chiné du mobilier vintage, posé cimaise et mosaïques au sol, encadré une immense affiche des Folies Bergère trouvée à la librairie voisine The Last Bookstore, et tapissé les murs de photos-souvenirs, d’anciennes publicités et du portrait de Jacques Chirac en clin d’œil à la France. Au final, une ambiance de bistrot parisien typique, à l’éclairage tamisé parfait, pensé pour venir à deux ou en petits groupes.

Le tartare de canard à la carte de L’Appart. ©DR

Autre particulier du lieu, la mezzanine à l’étage accueille la Table du Chef, privatisable pour les petits groupes, jusqu’à une quinzaine de personnes. « Une Table du Chef sans cuisine, mais que nous avons équipée d’un grand écran qui diffuse en direct la vie en cuisine, ajoutent Marc et Thierry. Un concept que nous avions proposé dans notre premier restaurant de Santa Monica, qui permet de suivre le travail des équipes, et d’être complètement transparent sur la manière dont nous utilisons les produits et les ingrédients. »

Au menu de L’Appart (et aussi servie au bar Garçon de Café), la cuisine de Marc Moubarak et Thierry Babet sort les classiques de la cuisine bistrotière légèrement twistés, ainsi de la soupe à l’oignon aux échalotes, de la terrine infusée au Cognac, ou des escargots de Bourgogne en entrée qui transportent en France en quelques cuillerées et bouchées. Suivent le confit de canard, une version tendre du bœuf bourguignon préparé à partir de soupe miso, le risotto aux Saint Jacques et à la truffe noire et un tartare de poitrine de canard à se damner, relevé de mangue, persil, betterave et de sauce moutarde au vin, l’ensemble accompagné d’une corbeille de frites comme chez maman. Avant la partie sucrée, l’assiette de fromages réunit les meilleures variétés importées directement de France, de l’emmental à la tête de moine jusqu’au bleu d’Auvergne et la liste des desserts passe du traditionnel fondant au chocolat arrosé de crème anglaise, à la poire pochée.

Entrée, plat, dessert à 55$

« L’esprit du restaurant est très bistrot, s’accorde le duo de chefs, mais notre envie est d’aller de plus en plus vers une cuisine néo-bistrot. Avec nos capacités de stockage plus importantes ici, nous allons apporter de nouveaux ingrédients, de nouvelles façons de voir les choses. La présence du four à pizza permet aussi de diversifier davantage la carte, notre pain à l’ail est une tuerie, comme la recette de pizza banane-nutella. Le tout à prix accessible, comptez environ 55 dollars avec entrée, plat, dessert. »

Esprit chiné et photos souvenirs dans le nouveau décor du restaurant L’Appart. ©DR

Domaine réservé de Mathieu Giraud, ancien directeur du restaurant Broken Spanish à Downtown et fondateur de Garçon de Café, la carte des vins aligne, elle, 80 références. « Une carte accessible à partir de 10 dollars le verre, et aux bouteilles affichant des prix de 35 à 350 dollars. Toutes les régions françaises y sont représentées, des petits producteurs en nombre, quelques vins du monde pour ajouter de la diversité, et nos meilleurs champagnes. »

Outre l’Happy Hour organisé tous les soirs de 4pm à 6pm, la partie bar à vins reçoit également tous les mercredis soirs un groupe de musique de jazz. Et dans l’enceinte du restaurant, un piano s’ouvre aux mélodies jouées, à l’improviste, par quelques clients. À venir, le brunch frenchy du dimanche…

Vie d’Expat: Trois ans d’ascenseur émotionnel

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, le récit de David, pris dans l’ascenseur émotionnel.

« Vous connaissez la “courbe d’ajustement de l’expatrié ?” Pas moi. Enfin, jusqu’à récemment. Elle montre les phases à travers lesquelles passe tout expatrié à ses débuts. Ce n’est pas très compliqué : c’est une montagne russe. Elle commence très haut et redescend très vite et très bas et s’étire sur douze à vingt-quatre mois.

La mienne est différente. Elle a commencé par un long plateau aux sommets. Je suis arrivé à Miami juste après la pandémie, sans femme ni enfants restés en France jusqu’à la fin de l’année scolaire. On sortait du confinement. La Floride… C’était dingue. J’ai bossé comme un fou. Je me suis acheté une Mustang (en France j’avais une Peugeot 3008). Le soir, je dînais les pieds dans le sable. Le ciel toujours bleu. La piscine.

Juste au moment où je commençais à tourner en rond, ma famille m’a rejoint. On a vécu six mois de bonheur absolu. On avait nos adresses, nos sorties. On a commencé à se faire des amis. Nos enfants aussi. Franchement, je ne pouvais pas rêver mieux. Ce que je ne savais pas, c’est que j’étais dans la zone « lune de miel » de la courbe d’ajustement de l’expatrié.

Sans que j’en prenne vraiment conscience, les choses ont un peu commencé à se gâter. Certaines habitudes des gens du coin, la dimension « bling-bling » qui m’avait amusée au début. La nourriture, toujours un peu la même. Voilà, j’avais commencé à dévaler la pente naturelle du « choc culturel ». Le « Ce n’est pas si bien que ça ». Rien de grave, rien d’insurmontable.

On en a profité pour rayonner autour de la Floride, remonter vers le nord, visiter New York, Boston, Chicago. Se faire quelques shoots de froid. On a même redécouvert la neige. Et donc, c’est passé, cette période de spleen. J’ai retrouvé le plaisir de vivre et de travailler aux US.

Ce que je ne savais pas, c’est qu’il y aurait bientôt une deuxième chute, plus brutale, cette fois-ci, à cause du boulot. Alors qu’ils s’étaient engagés à ne pas le faire, mes boss ont embauché, pour me seconder, un “local”. Ils n’étaient plus sûrs qu’un Français soit tout à fait à même de comprendre toutes les subtilités du marché. J’ai bien compris que le gars avait pour vocation à me remplacer. Rien de personnel. Que du professionnel. Tout à coup, la liberté et la flexibilité du monde du travail américain, que j’avais tant vantées, m’ont semblé insupportables. Et cette absence de culture, de recul, de profondeur. L’argent, le golf, les voitures, les bateaux et les Keys… Il n’y a que ça qui compte ici ? Je m’en étais persuadé.

Je suis devenu irritable, insupportable, raciste. Je disais des phrases qui commençaient par « Au moins, en France… » Voilà, j’étais tombé dans la phase dépressive qui a quand même duré quelques semaines (après relecture par ma femme : “quelques mois”).

Et puis, j’ai remonté la pente “compensation / réintégration”. J’ai essayé de rapprocher mon comportement de celui des locaux. Je me suis habitué à ce que je voyais comme leurs défauts et… j’ai changé de job avec une facilité déconcertante. Finalement, ce n’était pas si mal, les États-Unis.

J’avais connu l’ascenseur émotionnel. J’étais passé par des hauts et des bas, mais si j’en crois la “courbe d’ajustement de l’expatrié”, je ne devrais plus connaître de chute vertigineuse. Vraiment ? »

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage, David. Dans son introduction à La puissance des émotions, Michelle Larivey explique le rôle des émotions :

« Nous connaissons parfois des états de grand manque, comme c’est le cas dans la dépression. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas un professionnel de la psychologie que nous sommes démunis devant ces états.

C’est plutôt parce que nous ne nous fions pas aux émotions que nous éprouvons. Il faut toutefois dire que le décodage est parfois rendu difficile parce que le langage que nous employons pour nommer ce que nous ressentons, n’est ni adéquat ni précis. Les émotions ont donc pour fonction de nous dire notre degré de satisfaction, et cela, de façon continue.

Les positives signalent la satisfaction, et les négatives, l’insatisfaction. Pour marquer la satisfaction, nous disposons d’une variété de sentiments qui s’étendent du simple contentement à l’euphorie. Entre ces deux extrêmes, il s’en trouve un grand nombre parmi lesquels : le plaisir, la joie, le ravissement, la jouissance. Chacun d’entre eux traduit une expérience différente en nature et en intensité, mais tous sont indicateurs de satisfaction.

Pour marquer l’insatisfaction, il existe aussi une longue série d’émotions allant du simple mécontentement à la rage et à la douleur. Entre celles-ci se situent l’ennui, la tristesse, la déception, la mélancolie, la colère, etc. Chaque émotion de ce répertoire traduit aussi un vécu différent en nature et en intensité, mais elle exprime toujours l’insatisfaction. »

Pour compléter cette approche, voici comment Tal Ben-Shahar, l’expert en bonheur nous conseille d’affronter les émotions négatives :

« Il importe de distinguer entre accepter les sentiments négatifs et les ressasser. Accepter, cela implique de coexister pacifiquement avec eux. Ressasser implique d’y réfléchir de manière obsessionnelle.

L'apprentissage de l'imperfection

Or s’obséder à propos d’une émotion ou de l’événement qui l’a suscitée est une démarche non productive, morbide, susceptible de l’intensifier au lieu de la dissoudre. « Le ressassement est une conséquence du problème, et non un aspect de la solution », souligne Mark Williams.

Nous sommes nés avec la faculté de nous guérir nous-mêmes. Notre organisme sait lutter contre les germes, réduire ses fractures, voire faire repousser sa peau. Pour cela, nous devons laisser au guérisseur qui est en nous le temps de faire son œuvre. Sur le plan psychologique aussi, il existe des mécanismes curatifs.

Mais, en plus du temps qui passe, cette guérison-là exige qu’on reporte son attention sur la souffrance affective, et durablement. On n’a pas forcément besoin de l’aide d’un professionnel de santé pour soigner ses bleus, ses égratignures; de la même manière, dans bien des cas, il suffit de laisser son guérisseur psychologique entrer en action, sans faire appel à un soutien extérieur. »

? Retrouvons-nous dans 15 jours.

✉️ En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].

Camp Tekakwitha: Une aventure francophone au cœur de la nature

[Article sponsorisé] Vous cherchez une expérience estivale inoubliable pour vos enfants  ? Ne cherchez pas plus loin que le Camp Tekakwitha  ! Situé dans le Maine, ce camp de vacances francophone offre bien plus qu’un simple séjour en nature. Voici les quatres raisons pour lesquelles vous devriez y inscrire vos jeunes pour un séjour à l’été 2024.

1 – Un cadre naturel exceptionnel

Le Camp Tekakwitha s’étend sur un vaste territoire de plus de 100 hectares, le long des rives du lac Androscoggin. Imaginez vos jeunes explorant les sentiers boisés, plongeant dans les eaux fraîches du lac et découvrant la diversité de la faune et la flore environnante. C’est un petit coin de paradis sur terre !

2 – Un programme adapté pour tous les âges

Le Camp Tekakwitha accueille les enfants de 8 à 13 ans, les adolescents de 14 à 16 ans ainsi que les jeunes adultes de 17 ans. Les plus âgés participeront à un programme intensif de formation et de mise en pratique afin de devenir des moniteurs de camp hors pair. Quant aux adolescents, ils auront l’occasion de se lancer dans de longues randonnées (trekking) en montagne, explorant les sentiers des Appalaches et repoussant leurs limites. Les plus jeunes profiteront d’une variété d’activités, allant des jeux en plein air aux ateliers artistiques, en passant par les activités aquatiques. Le personnel qualifié veillera à la sécurité et au bien-être de chacun, tout en encourageant l’apprentissage et le respect.

3 – Une tradition francophone

L’histoire du Camp Tekakwitha remonte à 1938, lorsque des familles québécoises s’installaient dans le Maine pour travailler dans les usines. Le camp a su préserver cette tradition francophone, offrant un environnement où la langue française est célébrée et partagée. Votre enfant aura l’opportunité de parler français tout en s’amusant et en se faisant de nouveaux amis.

4 – Des rencontres merveilleuses

Le Camp Tekakwitha ne se limite pas aux activités, il met en avant les relations humaines. Vos enfants auront l’occasion de rencontrer d’autres jeunes francophones, de nouer des amitiés et de créer des souvenirs inoubliables. Ce n’est pas simplement un camp de vacances ! Un seul séjour au bord du lac Androscoggin suffit pour forger un sentiment d’appartenance et devenir membre de la grande famille tekakwithienne. 

Alors, n’hésitez plus ! Inscrivez vos jeunes au Camp Tekakwitha pour un été 2024 riche en aventures, en découvertes et en français. Pour plus d’informations et pour inscrire vos enfants, visitez le site web : Camp Tekakwitha.

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

The French Edit, pop-up de marques françaises outdoor à Nolita

Au mois de mars, Business France met à l’honneur les marques françaises spécialistes des activités extérieures grâce à une collaboration avec la boutique Westelind à Nolita. Cet événement, qui durera jusqu’au dimanche 31 mars, a pour but d’amener l’excellence française aux États-Unis, via un pop-up qui rassemble cinq marques françaises de renom.

Parmi elles, Curvway commercialise un surf électrique sur roues, qui permet d’expérimenter le surf et le snowboard sur terre ferme, quelle que soit la saison. Ou encore Harcour, enseigne d’équitation qui offre une collection limitée de vêtements pour cavaliers combinant confort et un côté branché.

Si vous êtes plutôt mer, vous pourrez vous procurer le style marin avec Mat de Misaine, avec des vêtements décontractés, classiques et trendy. Et si vous êtes adeptes de sports à forte sensation comme le parapente, vous pourrez vous diriger vers NEO, vêtements spécialisés pour ce sport et d’autres activités d’extérieur. Enfin, l’incontournable Opinel, qui englobe aussi bien les séculaires couteaux de poche, que des articles de cuisine et de jardinage.

Pour fêter l’ouverture de ce pop-up, un cocktail de lancement est organisé jeudi 7 mars de 5 à 7pm chez Westerlind, à Nolita.

Brèves new-yorkaises: Don d’un milliard, voleur de Birkin et envolée des loyers

Comme tous les lundis, les grandes et petites histoires qui font de New York une ville sans égale.

? Les trajets en taxi, dans les zones situées en dessous de la 60e rue, ont chuté d’environ 50 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie.

? Les loyers avaient cessé d’augmenter depuis peu, mais c’est terminé : louer un appartement avec deux chambres vous coûtera en moyenne 4,640$, soit une augmentation de 3% en février par rapport à janvier.

? 80% des familles américaines n’ont pas les moyens de faire garder leurs enfants. Une place en crèche coûte en moyenne 20.000$ par an et une nounou environ 475$ par semaine. Le problème est d’autant plus d’actualité que le maire de New York a réduit le financement du programme préscolaire gratuit pour les enfants de 3 ans.

? Un ancien soldat américain habitant l’État de New York a été arrêté pour un crime commis en Allemagne il y a 46 ans.

?️ Le New York Times avait accusé Open AI (ChatGPT) d’avoir utilisé ses contenus sans autorisation. Open AI accuse désormais le NYT d’avoir piraté son code pour fabriquer des preuves.

? Le programme à 25 millions de dollars destiné à relocaliser les familles de migrants à New York a du mal à atteindre ses objectifs : seules 174 familles l’ont été, soit environ 14% de l’objectif.

?‍⚕️ Ruth Gottesman, ancienne professeure à l’Albert Einstein College of Medicine, a fait don de 1 milliard de dollars à l’école de médecine pour couvrir les frais de scolarité de tous les étudiants pendant de nombreuses années. Le Dr Gottesman a déclaré que son don permettrait aux nouveaux médecins de commencer leur carrière sans avoir à s’endetter à l’école de médecine qui dépasse souvent 200 000$.

? Les personnes nées un 29 février pouvaient cette année visiter gratuitement The Edge dans le quartier d’Hudson Yards.

? La mort du hibou Flaco nous rappelle que près d’un milliard d’oiseaux meurent chaque année en se cognant contre un immeuble aux reflets trompeurs.

? Voici la liste des 10 phobies dont souffrent le plus de New-Yorkais. Dans la liste, on trouve la claustrophobie et l’arachnophobie. Étonnamment, rien sur les rats, mais des découvertes comme la « scopophobie » qui est la peur d’être dévisagée (ce qui pourtant n’arrive jamais à NYC…)

? Des milliers de New-Yorkais ne seront pas remboursés de leurs soins s’ils se rendent dans l’un des six hôpitaux Mount Sinai à la suite d’un différend sur les coûts entre le système médical et UnitedHealthcare. Si aucun accord n’est trouvé prochainement, les médecins associés à Mount Sinai seront également retirés du réseau le 22 mars. Évitez donc de vous faire renverser ou de tomber malade jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé.

?Les habitants de Manhattan gagnent en moyenne 77.720$ par an, mais le loyer moyen, 4.744 $, est près de trois fois supérieur à la moyenne nationale, ce qui classe l’arrondissement 187e sur les 189 villes étudiées. L’étude très complète et pleine de surprise est à lire ici.

? Son propriétaire lui avait facturé 6.000$ de trop : elle en parle sur TikTok, la vidéo devient virale et le propriétaire la rembourse rubis sur l’ongle.

Le nombre de mineurs poignardés a augmenté de 48% par rapport à l’année dernière.

? Un voleur est parvenu à dérober un Birkin d’une valeur de 150.000$ en s’introduisant dans l’hôtel Peninsula, Midtown. Notre conseil chez French Morning : mesdames, ne vous séparez jamais de votre Birkin ni de votre Kelly.

?‍♀️ Un jeune médecin qui jouait du violoncelle dans le métro avait été frappé à la tête au moyen d’une bouteille en métal par une inconnue qui s’était enfuie. La vidéo de la scène postée sur X a été vue 13 millions de fois et l’agresseuse vient d’être arrêtée.

? La gouverneur de New York demande aux consommateurs de dénoncer aux autorités les boutiques de vente d’herbes illégales et à Google de les déréférencer. Problème : personne n’est vraiment capable de faire la différence entre une boutique autorisée et une illégale.

?️ À partir de cette semaine, toutes les entreprises de la ville de New York sont tenues d’utiliser des poubelles à couvercle – au lieu de déposer les sacs sur le trottoir. Dans les quartiers tests, cette règle a fait baisser de 16% les signalements de rats. Sur le même sujet, un article passionnant du New York Times (accès abonné).

⚡️ La première station de recharge publique pour vélos électriques dans l’East Village vient d’ouvrir. Elle fait partie d’un programme pilote qui permettra à une centaine de livreurs de bénéficier gratuitement de ces stations pendant six mois. Les batteries au lithium-ion sont la principale cause de déclenchements de feux dans la ville avec 267 incendies, 150 blessés et 18 décès signalés l’année dernière.

? Sept personnes sont restées coincées une heure et demie dans l’ascenseur bloqué au 16e étage de l’Empire State Building.

Ⓜ️ Depuis le début de l’année 2020, plus de personnes ont été assassinées dans le métro de New York que lors des 15 années précédentes. La police de New York a enregistré 32 meurtres dans les trains et les stations de métro depuis le début de l’année 2020, dont trois fusillades mortelles au cours des six dernières semaines.

? Nouveau péage pour entrer à Manhattan en dessous de la 60e : un point complet.

Juliemarie Suas prend la tête de Thorough Bread & Pastry

C’est une affaire de famille. Fille de Michel Suas, chef pâtissier émérite ayant commencé sa carrière au restaurant Barrier à Paris, un trois étoiles au guide Michelin, avant d’ouvrir le San Francisco Baking Institute en 1996, Juliemarie Suas vient de reprendre la boulangerie et pâtisserie Thorough Bread & Pastry, au pied du quartier de Mission District.

De la peinture à la boulangerie

« Je suis née à San Francisco, la même année où mon père ouvrait le San Francisco Baking Institute, j’ai baigné et grandi littéralement dans l’ambiance de cette boutique, raconte-t-elle. Pendant longtemps, l’endroit servait d’annexe de l’institut, recevant tous les étudiants en apprentissage désireux d’apprendre les secrets de la production comme le sens du business. Un lieu expérimental au début qui s’est transformé au fil des années. »

Plus occupée par ses activités de peintre et coloriste – elle a notamment signé la fresque couvrant une partie du San Francisco Baking Institute -, Juliemarie tombe amoureuse de Thorough Bread & Pastry lors de l’épisode de la pandémie. « En m’impliquant davantage, j’ai découvert un monde qui m’intéressait, fait des rencontres riches, compris le sens de la communauté. À force d’entendre mon père me demander si je souhaitais reprendre l’affaire, j’ai finalement relevé le challenge. Le pain fait partie de ma vie, et le vendre me remplit de joie. »

Tartelettes et gâteaux à l’honneur chez Thorough Bread & Pastry. © DR

Au 248 Church Street, la boutique dotée d’un superbe patio à l’arrière, ne désemplit pas. « Je ne suis pas boulangère, je n’ai jamais eu le sens des mathématiques et de la science du pain, mais je sais m’entourer des bonnes personnes. La talentueuse Miyuki Togi assure tous les matins l’ensemble de la production. C’est à elle que l’on doit en ce moment la tarte frangipane à la cerise et à la pistache, un délice ! Notre philosophie est de continuer à créer des recettes simples, saines, et d’apporter régulièrement des nouveautés comme, dernièrement, ce croissant à la marmelade d’orange confectionnée chez nous. »

Priorité donnée aux produits locaux

Vendue comme des petits pains, la baguette préparée à partir de la farine Millers Milling Company à Oakland, est le best-seller de la maison. Suivent les croissants, auréolés de la troisième place du concours French Morning du meilleur croissant de la ville en 2023, leur version aux amandes ou ceux au jambon-fromage réalisés à partir de béchamel maison, de fromage suisse et de jambon frais, saupoudrés de miettes de pain toasté, et les quiches servies à toutes les heures.

« Nous allons chercher les meilleurs produits locaux et accessibles, poursuit Juliemarie Suas. Pas de chichi chez nous. Nous n’importons pas de beurre ou de farine française, nous privilégions le produit d’ici, à l’image du café Bird and Bear Coffee réalisé dans le garage d’une famille de San Francisco. Il est bon et cela nous correspond parfaitement. »

Le patio, bijou de Thorough Bread & Pastry. © DR

Autour d’une équipe de 7 personnes, l’entrepreneure semble avoir trouvé son rythme et son ambiance. Elle ne compte pas dupliquer son concept dans les années à venir, mais conserver l’unicité de Thorough Bread & Pastry. « Notre maison est un lieu à part à San Francisco, les habitués sont très nombreux, et même si nous sommes passés par quelques moments compliqués liés au Covid ou à la restriction de la circulation dans notre quartier, nous avons résisté. Le bon esprit d’équipe d’aujourd’hui, la présence de nombreux jeunes au comptoir, augurent de bons jours. »

Ouvert du mercredi au dimanche, Thorough Bread & Pastry organise régulièrement quelques événements en soirée. Le prochain accueillera fin février l’artiste Chris Duke dont les peintures réalisées sur d’anciennes fenêtres offrent des horizons particulièrement poétiques.

Trois mois pour promouvoir la SporTech française aux États-Unis

L’emploi du temps est chargé. À peine le temps de profiter de Los Angeles début février qu’Axel Rigolle et Nicolas Jolly devaient se rendre à Phoenix dans l’Arizona. « On a eu la chance de rencontrer l’équipe des Phoenix Suns en NBA. L’idée était d’essayer de voir ce qu’ils proposaient en terme de technologie et d’innovation, et on n’a pas été déçus », explique Axel Rigolle.

Actuellement en année de césure d’un double master Innovation entre l’école des Mines et l’université Paris Dauphine à Paris, les deux étudiants ont décidé de parcourir les États-Unis pendant environ trois mois, à la rencontre des grands acteurs nord-américains du sport et de l’innovation, mais pas seulement. « L’Amérique du Nord est une région de référence. On veut prendre des bonnes idées sur ce qu’il se fait ici, que ce soit en terme de performance, de fan engagement, d’inclusivité ou d’accessibilité. Le deuxième objectif du voyage est de promouvoir les start-ups françaises. Nous avons rencontré plus de 150 acteurs du domaine avant de partir. Le constat, c’est qu’on ne manque pas de bonnes idées et d’initiatives en France, mais surtout de moyens ». 

Des idées pour réduire la violence devant les stades 

À quelques mois seulement des Jeux Olympiques de Paris, le timing était parfait pour ce voyage. Les deux jeunes hommes ont commencé par monter une association, l’Épopée Sportive, parrainée par l’ancien nageur tricolore Alain Bernard. Le roadtrip a débuté à Los Angeles, où Axel Rigolle et Nicolas Jolly ont pu visiter les universités de South California (USC), de Loyola Marymount (LMU), et le stade des Dodgers en MLB (Dodgers Stadium). De quoi prendre des bonnes idées. « La franchise des Dodgers avait du mal à contenir la violence devant son stade les jours de match. Finalement, ils y sont arrivés en installant tout un tas de jeux pour enfants devant l’enceinte », expose Axel Rigolle. « En ce qui concerne la fan experience, l’université d’Arizona State a développé une application qui permet de synchroniser tous les flashs des téléphones au rythme de la musique dans un stade. Ça fait son petit effet lors d’un événement sportif ».

À Los Angeles, Nicolas jolly et Axel Rigolle ont rencontré Kamilla Gafurzianova de l’équipe LA28 Olympic & Paralympic Games. © Compte LinkedIn The Sports Odyssey.

Après Phoenix, les deux étudiants vont à San Francisco, berceau des nouvelles technologies. Ils espèrent ensuite obtenir un rendez-vous au siège de Nike à Portland, avant de parcourir la côte Est des États-Unis. Leur roadtrip se terminera par un passage au Canada à Montréal, Toronto puis Ottawa. « On a levé 20 000 € pour ce projet et on est soutenu par Business France. Le réseau français nous a permis d’obtenir quelques rendez-vous, sinon il faut se débrouiller tout seul ! », poursuit l’étudiant.

La vitalité de la SporTech française

Si les entreprises de SporTech américaines dominent largement les levées de fonds à l’échelle mondiale, raflant plus de 50% du total des investissements entre 2017 et 2022, la France fait figure de bonne élève avec près d’un milliard de dollars levés en 2022. Parmi ces start-ups tricolores, Art Design Story et Move’N See sont toutes les deux partenaires de l’Épopée Sportive. La première réalise des œuvres mêlant art et technologie. Elle a par exemple réalisé un tableau pour le club de foot de Rennes (Ligue 1) qui s’active en réalité augmentée lorsqu’on le scanne avec un téléphone. Move’N See est la première entreprise à avoir développé une caméra en « auto-follow » à destination des sportifs. Elle permet de suivre automatiquement et de manière autonome un sujet mouvant. « Les deux start-ups sont déjà implantées aux États-Unis, et souhaitent continuer à s’y développer. Si on peut les y aider », développe Axel Rigolle.

Instagram will load in the frontend.

Après ce voyage de promotion de la SporTech française en Amérique du Nord, les deux étudiants espèrent organiser des conférences et discussions en France pour partager leurs découvertes. À plus long terme, ils ne seraient pas contre l’idée d’envisager une carrière dans le secteur. « Des expériences comme celles là permettent de se créer un réseau entre les deux pays, conclut Axel Rigolle. Alors pourquoi ne pas faire du conseil, peut-être, à l’avenir ? ».

Oscars 2024: Tous les films français en compétition et les salles où les voir

Le succès éclatant d’« Anatomie d’une chute » de Justine Triet et Arthur Harari, nominé dans 5 catégories, a quelque peu éclipsé les autres productions françaises en lice aux Oscars, ce dimanche 10 mars à Los Angeles. Pourtant, cette année, le cinéma tricolore brille à Hollywood, avec la nomination de deux courts-métrages d’animation, d’un documentaire et d’un film long d’animation, la plupart réalisés par des femmes.

Pour elles et eux, le sacre de leurs films est le fruit d’années de persévérance, de collaborations internationales dans certains cas, et de longues campagnes de promotion… French Morning vous parle de ces pépites que l’on guettera aux Oscars, et vous dit comment les voir.

« Pachyderme » de Stéphanie Clément

C’est l’un des deux courts-métrages d’animation français sélectionnés parmi 5 finalistes. Derrière l’histoire banale de Louise, 9 ans, en vacances à la campagne chez ses grands-parents, « Pachyderme » s’empare avec force du tabou de l’inceste. Un film coup de poing de 11 minutes, fruit de 5 ans de production. Il est signé de la jeune réalisatrice et illustratrice Stéphanie Clément, passée par la MoPa, l’une des premières écoles d’animation 3D de France, à Arles. Son univers graphique onirique a inspiré le scénario du film à Marc Rius, son ancien professeur.

Dans « Pachyderme », de Stéphanie Clément, l’inceste est suggéré à travers des symboles qui nous plongent dans les souvenirs fragmentés de Louise, 9 ans.

À l’aide de symboles, il suggère l’indicible, sans le montrer directement à l’écran. Le craquement des lattes du parquet, une musique angoissante, le papier peint floral qui s’anime, et la voix douce de la comédienne Christa Theret nous plongent dans les souvenirs brouillés de la petite fille. Il est disponible en replay sur Arte jusqu’au 31 mars (avec un VPN). Encore mieux, on peut le voir sur grand écran dans les 700 Landmark Theatres qui projettent tous les shorts films nominés aux Oscars, jusqu’au 10 mars, un peu partout aux États-Unis. Pour trouver une séance près de chez vous, c’est ici.

« Letter to a Pig » de Tal Kantor

Des images noir et blanc, une bande-son oppressante, et cette question, vertigineuse : comment transmettre aux jeunes générations la mémoire de la Shoah sans répercuter sur elles le traumatisme des survivants ? « Letter to a Pig », le court-métrage d’animation franco-israélien de Tal Kantor, est né d’une expérience que la réalisatrice israélienne a vécue, petite, à l’école.

Un rescapé de la Shoah lit, devant une classe, la lettre qu’il a écrite au cochon, qui, croit-il, a sauvé sa vie durant l’Holocauste. Ce récit bouleverse la jeune Alma, projetée dans un voyage intérieur, où la frontière entre le monde animal et humain s’estompe… Dans la vidéo de making-off ci-dessous, Tal Kantor explique le processus de création très technique du film, mêlant dessin à la main et vidéo. 17 minutes d’un film complexe et saisissant, à voir sur Arte ou dans les Landmark Theatres.

Une quarantaine de personnes ont travaillé à la réalisation de « Letter to a Pig », de Tal Kantor.

« Les filles d’Olfa » (Four Daughters) de Kaouther Ben Hania

À partir de l’histoire vraie d’une mère célibataire tunisienne, Olfa Hamrouni, dont les deux filles aînées ont rejoint l’État islamique en Libye, Kaouther Ben Hania tisse un film poignant, à la frontière entre la fiction et le documentaire. Pour cela, la scénariste et réalisatrice tunisienne (actuellement résidente à la Villa Albertine) a mis en place un dispositif narratif complexe : la vraie Olfa et ses deux filles cadettes témoignent (et jouent leur propre rôle) face à deux actrices professionnelles qui interprètent les filles et sœurs disparues. 

«Les filles d’Olfa», de Kaouther Ben Hania, oscille entre la fiction et le documentaire, catégorie dans laquelle il est nominé aux Oscars.

La parole et l’émotion jaillissent au sein de ce groupe de femmes, dévoilant un système d’oppression patriarcal perpétué dans la société, telle une malédiction, y compris de mères en filles. Nominé aux Oscars pour le meilleur documentaire, « Les filles d’Olfa » (produit majoritairement par la France) a déjà remporté de nombreux prix dans cette catégorie, notamment à Cannes, en mai 2023, et tout récemment, aux Césars 2024, à Paris. On peut le visionner aux États-Unis sur plusieurs plateformes vidéo, dont Amazon.

« Mon ami robot » (Robot Dreams) de Pablo Berger

Dans un univers peuplé d’animaux où on peut fabriquer des robots pour pallier la solitude, Dog, un chien new-yorkais, se fait un nouvel ami : Robot. Ils jouent à la console, se baladent à Central Park, et deviennent vite inséparables. Mais lorsqu’un voyage à la plage laisse son ami Robot rouillé et immobilisé dans le sable, Dog doit retourner seul à sa vie d’avant. Les deux amis se retrouveront-ils ?

« Mon ami Robot » de Pablo Berger est une adaptation de la BD de Sara Varon.

Dans ce premier long-métrage d’animation, le réalisateur multi-récompensé Pablo Berger dépeint un univers tendre et poétique, adapté de la BD de l’auteure-illustratrice américaine Sara Varon. Coproduit (minoritairement) par la France, « Mon ami robot » est une ode à l’amitié et à sa fragilité, avec en toile de fond, le New York des années 80. Il n’est pas disponible en streaming, mais petits et grands peuvent le voir dans certains Landmark Theatres.

Athéna Coustenis, l’astronome française au firmament

En octobre prochain, Athéna Coustenis deviendra la première présidente non-américaine de la division planétologie de l’American Astronomical Society (AAS) basée à Washington. Une consécration pour cette astronome de renommée mondiale, directrice de recherche CNRS à l’Observatoire de Paris-PSL à Meudon, qui s’apprête à prendre les rênes de la plus importante et prestigieuse association de planétologues au monde.

Une carrière exemplaire

Reconnue aujourd’hui comme la spécialiste de Titan, une des lunes de Saturne, Athéna Coustenis a su s’imposer dans un univers masculin. Entrée au CNRS en 1986 pour poursuivre son DEA, elle gravit un à un les échelons et participe à de nombreuses missions spatiales et collaborations internationales avec la NASA (National Aeronautics and Space Administration) et l’ESA (European Space Agency).

Un parcours qui n’a pas toujours été facile. « C’est un milieu très exigeant qui demande de la détermination, reconnaît l’astronome franco-grecque. Non seulement car il nécessite beaucoup d’années d’études, mais aussi parce qu’il faut se battre pour faire sa place. Une femme doit travailler deux fois plus qu’un homme pour monter dans les échelons ».

Du planétarium d’Athènes à l’Observatoire de Paris

Née en Grèce dans une famille de militaires, rien ne prédisposait Athéna Coustenis à devenir une scientifique de renom. Jeune fille rebelle aux allures de tomboy, elle découvre le planétarium d’Athènes, dévore les livres d’Isaac Asimov. Si ses parents la poussent plutôt vers l’enseignement, les planètes semblent s’aligner pour lui permettre de poursuivre sa destinée.

Faute de trouver un établissement grec à Ankara où son père est détaché, elle est scolarisée au lycée français. Un heureux hasard qui lui permet d’apprendre la langue de Molière. Son bac en poche, elle s’établit à Paris où elle poursuit ses études, à la Sorbonne-Nouvelle en littérature anglaise… Et à Pierre et Marie Curie en astronomie.

« La France m’a offert la chance de devenir qui je suis aujourd’hui. J’étais une femme, de nationalité étrangère, le CNRS m’a accueillie et donné les moyens de poursuivre mes recherches en toute liberté. C’est une opportunité très rare ». Devenue Française il y a une dizaine d’années, elle explique avoir eu besoin, par cette démarche « d’asseoir cette affiliation » entre elle, la France et le CNRS.

La consécration internationale

Son élection à la tête de la division planétologie de l’American Astronomical Society, l’étonne encore : « Cette nouvelle a été une vraie surprise. C’est un honneur pour moi d’avoir été choisie par mes confrères. Cela veut dire qu’ils me font confiance pour défendre les intérêts de la communauté des sciences planétaires ».

Un accomplissement dont n’aurait pu rêver l’adolescente, fan de Star Trek, qui voyait l’Amérique comme le Graal de la conquête spatiale. « Si vous avez un rêve, il n’y a rien qui puisse vous empêcher de le réaliser à part vous-même. C’est la détermination qui fait toute la différence ».