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Où trouver une galette des rois dans la région de San Francisco?

C’est une tradition à laquelle les Français sont très attachés et qui séduit de plus en plus d’Américains : la galette des rois, King cake aux États-Unis, célèbre l’Épiphanie et marque, de façon festive, le début de l’année. French Morning a fait le tour des pâtisseries qui proposent le célèbre dessert à la pâte feuilletée et à la frangipane. Liste non exhaustive donc si vous, pâtissiers qui proposez des galettes, n’y figurez pas, faites-vous connaître, écrivez-nous !

San Francisco

Le Marais Bakery

La galette traditionnelle de Marais Bakery avec sa fève et sa couronne en papier. © Le Marais Bakery

L’enseigne propose une galette traditionnelle à la frangipane pour 10 à 12 personnes personnes à 45$ (le prix n’a pas augmenté, suffisamment rare pour être souligné). La fève en céramique, à glisser soi-même dans la frangipane, vient avec une couronne en papier. Commande à passer en ligne et retrait dans l’un des magasins. Marais Bakery, 3 adresses : 498 Sanchez St., SF – (415) 872-9026; 1138 Sutter St., SF – (415) 872-9694; 250 E Blithedale Ave., Mill Valley.

Maison Danel

Galette traditionnelle à la frangipane avec sa fève en porcelaine chez © Maison Danel

Les nostalgiques des fèves en porcelaine de l’enfance ont rendez-vous chez Maison Danel. Le salon de thé propose cette année encore des galettes fourrées à la crème d’amande avec des fèves issues de la collection personnelle de la famille du chef Danel. Les desserts – au prix de 60$ – régalent 6 à 8 personnes. Et, comme en France, ils sont glissés dans un sac en papier avec une couronne dorée. La commande est à passer 24 heures à l’avance, en ligne ici ou par téléphone, à partir du jeudi 4 janvier pour un retrait sur place à partir du vendredi 5 janvier et jusqu’au 29 janvier. Maison Danel, 1030 Polk Street – (415) 685-5900

Maison Nico

La galette 2024 de Maison Nico est à l’orange et au yuzu. © Maison Nico

L’épicerie fine Maison Nico propose sa galette des rois traditionnelle à la crème d’amande onctueuse, avec, comme chaque année, une petite note fruitée en option : 2024 fait ainsi honneur à l’orange et au yuzu (myrtille l’an passé, poire l’année précédente). Taille unique – 8 à 10 tranches – au prix de 55$, avec fève et couronne. Les commandes commencent le samedi 6 janvier et dureront tout le mois. Compter 48h avant le retrait sur place au 710 Montgomery Street – (415) 359-1000.

Arizmendi Bakery

La coopérative de l’Inner Sunset propose deux galettes pour fêter les rois. La première, une version mexicaine appelée la Rosca de Reyes, est disponible le jour de l’Épiphanie, le samedi 6 janvier, avec ses fruits confits censés représenter des pierres précieuses (cadeaux des rois mages), et une fève « petit Jésus » à l’intérieur. La seconde, la galette française à la frangipane, est proposée le vendredi 5 janvier et le samedi 6 janvier. Les deux types de galette existent sous forme de gâteaux entiers ou de parts individuelles, et se commandent en ligne ici. Arizmendi Bakery Cooperative, 1331 9th Avenue – (415) 566-3117.

ONE65

Tradition impeccable avec le chef Claude Le Tohic. © One65

Pâte feuilletée dorée, crème d’amande… la pâtisserie du chef Claude Le Tohic offre toujours un petit goût de France en plein Union Square. En taille unique pour 6 personnes à 55$, avec fève et couronne. À commander en ligne ici en choisissant son jour de retrait en boutique entre le vendredi 5 janvier et le dimanche 7. ONE65, 165 O’Farrell Street – (415) 814-8888.

Thorough Bread & Pastry

La traditionnelle galette à la crème d’amande. © Thorough Bread & Pastry

La boulangerie-pâtisserie de Michel Suas, fondateur du San Francisco Baking Institute (SFBI), propose une galette dans la pure tradition française, pâte feuilletée dorée et crème d’amande. À commander dès aujourd’hui en ligne ici ou sur place. Attention aux horaires pour le retrait des galettes : la boulangerie-pâtisserie n’est ouverte que du mercredi au dimanche, de 8am à 3pm. Thorough Bread & Pastry, 248 Church Street – (415) 558-0690.

Berkeley

Rhota

Pour avoir une chance d’avoir des croissants chauds de la Rhota, il faut se lever le tôt : tous les matins, c’est la queue devant la petite boutique du pâtissier du même nom, formé à l’École Ferrandi à Paris et auprès du pâtissier Pierre Hermé. La pâtisserie propose une galette classique à la frangipane (concoctée avec de la farine d’amande et « sans amande amère pour une saveur légère »). Une seule taille pour 6-8 personnes à 43$, avec couronne et amande entière en guise de fève. Les commandes se font sur place sur la première quinzaine de janvier. Rhota, 1051 San Pablo Avenue, Albany (510) 529-4704.

La Noisette Sweets

La galette de La Noisette Sweets est au chocolat et à la noisette cette année. © La Noisette Sweets

La galette traditionnelle à la frangipane d’Alain Shocron se décline en trois tailles : un grand format au prix de 32$; une taille moyenne à 24$ et des galettes individuelles vendues à la pâtisserie pour $7. L’édition 2024 de la « galette des rois maison » du chef de La Noisette Sweets sera au chocolat et à la noisette, avec croquant au chocolat Valrhona (50$). Commander préférablement en amont sur le site ou par téléphone au (510) 813-8300 jusqu’à fin janvier. On repart avec un sac en papier « spécial galette », une fève et une couronne, de quoi apprécier la coutume française. La Noisette Sweets, 2701 8th Street, Suite 116.

Fairfax

Amelie Cafe & Wine Bar

La galette à la frangipane de © Amelie Fairfax.

La galette des rois d’Amelie Cafe & Wine Bar à la frangipane régale de 6 à 8 gourmands. La pré-commander sur le site ou par téléphone au (628) 253-5161, le numéro du restaurant, et ce, d’ici au jeudi 4 janvier. Les commandes seront à récupérer à partir du vendredi 5 janvier jusqu’au dimanche 7. Couronne et fève comprises, au prix de 45$. Attention, la boulangerie-pâtisserie est fermée le mardi. Amelie Cafe & Wine Bar, 71 Broadway Blvd.

Santa Rosa 

Sarmentine

Galettes classiques à la frangipane et ou briochées. © Sarmantine

La boulangerie de Santa Rosa propose trois tailles de galettes : 8, 10, et 12 inches pour une fourchette de prix comprise prix entre 38$ et 66$. Elle offre par ailleurs deux versions du dessert : une classique à la frangipane et une briochée, « la King Brioche». Cette spécialité de la maison rappellera l’enfance à tous ceux qui sont originaires du sud de la France (prix entre 25$ et 48$ selon la taille). À commander à partir du 2 janvier par email ici ou sur place. Les galettes tiendront le haut de l’affiche jusqu’à la fin du mois de janvier et sont vendues avec couronne et fève à collectionner sur le thème de la boulangerie. Sarmentine, 52 Mission Circle, Ste 112 – (707) 623 9595.

Mountain View     

Maison Alyzée

La galette Halzelnut de Maison Alysée, signature maison. © Maison Alysée

Le salon thé, qui s’est développé avec l’ouverture d’une deuxième adresse à Burlingame, propose trois galettes cette année : la classique à la pâte feuilletée, à la frangipane (crème d’amande, vanille de Tahiti) et au beurre d’Isigny, fève en porcelaine et couronne dorée fournies. Trois tailles sont proposées : pour 4-6 personnes à 50$, 6-8 personnes à 60$ et 8-10 personnes à 72$. La galette signature maison est aux noisettes, la Hazelnuts (photo), pour 6-8 personnes (taille unique) à 70$. Enfin la Special design, une galette cuite à plat avec le logo « Maison Alyzée » écrit en sucre sur le dessus. À commander en ligne ici ou sur place. À retirer ou se faire livrer dans la baie. À noter qu’en boutique, Maison Alyzée propose aussi des galettes individuelles. Et cette année, une édition spéciale noisette-citron. Maison Alyzée, 212 Castro Street – (650) 960-1212; 1208 Burlingame Avenue – (650) 425 72 94

Palo Alto

Douce France

Recette de grand-mère chez © Douce France.

Le salon de thé-boulangerie de Palo Alto propose sa galette des rois à la frangipane version recette de Grand-Maman. Compter 35$ pour 8 à 10 personnes, fève et couronne incluses. À commander sur place ou par téléphone au (650) 322-3601 jusqu’à la fin du mois de janvier. Douce France, 855 El Camino Real, #104, Town & Country Village.

Mademoiselle Colette

Les différentes pâtisseries de l’enseigne fondée par Débora Ferrand propose une galette classique à la frangipane, avec une touche d’amande amère et un feuilletage inversé maison. Taille unique, pour 6 personnes (49$) et nouveauté cette année : des galettes individuelles (8$). Aux fourneaux, le chef Julien Arnaud, fraîchement arrivé depuis l’automne dernier. À commander sur place ou sur le site en prenant soin de vérifier les horaires pour le retrait de chaque boutique. Mademoiselle Colette Palo Alto, 499 Lytton Avenue – (650) 272-6873; Menlo Park,816 Santa Cruz Avenue – (650) 644-8469 ; Redwood City,2401 Broadway Avenue – (650) 260-2260.

Los Gatos

Fleur de Cocoa

Couronne et fève en céramique chez © Fleur de Cocoa.

Fleur de Cocoa propose une galette des rois à la frangipane pour 6-8 personnes à 52$ et pour 10-12 personnes à 62$. Une couronne et une fève en céramique (à insérer dans la frangipane) accompagnent les galettes. Ces dernières sont disponibles jusqu’à fin janvier, à commander au moins 24 heures à l’avance par téléphone au 408-354-3574. Fleur de Cocoa, 39 N Santa Cruz Avenue.

«Le procès Goldman» et Gad Elmaleh au Jewish Film Festival de New York

Particulièrement bien représentée dans les festivals de ce côté-ci de l’Atlantique, la création cinématographique française va une nouvelle fois être mise à l’honneur à l’occasion de la 33e édition du New York Jewish Film Festival (billets ici). Comme son nom l’indique, ce festival, organisé chaque année par le Lincoln Center et le Jewish Museum, met à l’honneur des courts et longs métrages explorant des thèmes liés de près ou de loin à la religion juive.

Tous les films seront à voir du 10 au 24 janvier au Walter Reade Theater (165 W 65th Street). Trois d’entre eux, parmi les 18 de la sélection principale, sont des films français, et quelques autres évoquent également la France, que ce soit dans les productions, les lieux de tournage ou les scénarios.

Le très attendu « Procès Goldman »

Le plus attendu d’entre eux est assurément « Le procès Goldman » (dimanche 14 janvier à 6:30pm et jeudi 18 janvier à 2:15pm). « The Goldman Case » (le titre dans sa version américaine) a été réalisé par Cédric Kahn et a constitué un des grands moments du dernier Festival de Cannes. Il s’attache à reconstituer le procès de Pierre Goldman, le frère de Jean-Jacques et activiste d’extrême-gauche qui, dans les années 70, avait été accusé de plusieurs crimes et délits, dont un meurtre et une attaque à main armée. À l’écran, Arieh Worthalter incarne parfaitement Pierre Goldman, fils d’immigrés juifs polonais, qui clame son innocence tout en donnant au procès un versant politique.

 

«Chloé» et ses images inédites

Une autre réalisation française risque elle aussi d’émouvoir le public. « Looking for Chloé » (samedi 20 janvier à 7pm), réalisé par Isabelle Cottenceau, est un documentaire reconstituant la vie de la designer juive et égyptienne Gaby Aghion (1921-2014), connue pour avoir fondé la maison de couture Chloé. La marque avait réinventé la manière dont les femmes s’habillaient, dans les années 1960 et 70, en proposant des vêtements plus légers, s’élevant contre le concept de haute-couture. Des stars comme Brigitte Bardot et Jackie Kennedy portaient régulièrement du Chloé.

Pour réaliser ce documentaire, la réalisatrice française a trouvé des images inédites. Elle a aussi recréé des interviews avec Gaby Aghion, qui est connue pour avoir inspiré le concept de prêt-à-porter.

Religion et humour à la Gad Elmaleh

 

Plus léger, le festival mettra aussi à l’honneur Gad Elmaleh et son dernier film, « Reste un peu ». Il est distribué aux États-Unis sous le titre « Stay with us » (jeudi 11 janvier à 5:30pm et mercredi 24 janvier à 4pm). Prenant la forme d’un portrait autobiographique, le long-métrage met en scène Gad dans son propre rôle, avec ses propres parents, revenant à Paris après des années passées aux États-Unis (toute ressemblance…). Le but ? Annoncer qu’il se convertit au catholicisme. Comme dans toutes les créations de l’humoriste, on sourit beaucoup mais on est aussi touché et attendri par sa vision toujours juste des rapports humains.

D’autres films sont également liés à la France. C’est notamment le cas de « My Daughter, My Love », réalisé par Eitan Green, dont les dialogues sont parfois en français, parfois en hébreu, et qui explore la parentalité, la famille, à travers un voyage à Paris du personnage principal.

Rock’n’Road Trip: Le fabuleux carnet de voyage de deux passionnés de musique américaine

Marcher sur les traces de Bob Dylan et Lou Reed à Greenwich Village, d’Elvis Presley à Graceland, plonger dans la culture country à Nashville ou encore dans la scène émergente rock d’Austin (Texas) : l’infinie richesse musicale américaine est racontée par deux Français, Julien Grossot et Lauric Henneton, à travers un livre passionnant (Rock’n’Road Trip, Hors Collection Editions).

« Je suis fan de musique américaine et je voyageais depuis une vingtaine d’années régulièrement aux États-Unis : j’ai voulu mêler mes deux centres d’intérêt dans un même projet », raconte Julien Grossot, Directeur-général adjoint chez Mediawan (production audiovisuelle) dans la vie de tous les jours. « Quand on a la chance d’aller aux États-Unis, on s’aperçoit que la musique rock, country, blues, est absolument partout, poursuit-il. Elle est identitaire de la culture américaine. »

50 États en 1000 chansons

Les deux auteurs ont initialement répertorié 10.000 chansons évoquant des lieux situés aux quatre coins des États-Unis, et en ont retenu un millier pour dessiner une carte très complète, État par État, de la géographie musicale du pays de l’Oncle Sam. « On a voulu mélanger la petite histoire, des lieux personnels à chacun des artistes, à la grande histoire, via des événements connus de tous comme l’assassinat de JFK, complète Lauric Henneton, qui est par ailleurs maître de conférences en Études américaines à l’université de Versailles et collaborateur du magazine Rolling Stone. On a compris qu’on tenait une idée quand mon rédacteur en chef à Rolling Stone, qui savait qu’on travaillait sur ce projet et qui allait partir en voyage en Alabama, m’a demandé de lui envoyer le chapitre consacré à cet État. »

 

Les deux auteurs emmènent le lecteur en voyage à travers le vaste continent. Chacun pourra y puiser les lieux ou les artistes selon ses goûts. Lauric Henneton, lui, est fasciné par la Grosse Pomme : « Quand on se balade dans Manhattan, on traverse constamment des lieux de mémoire, explique-t-il. Il y a une densité musicale vertigineuse. » Pour Julien Grossot, rien ne dépasse Los Angeles. « C’est une ville sans équivalent, dit-il. Les courants y sont très différents. Le country rock est né à Laurel Canyon, un endroit fascinant laissé dans son jus, avec notamment son country store, tout en bas du canyon, situé tout près de Sunset Boulevard et de la ville mais on s’y croirait à la campagne. C’est là que de nombreux artistes venaient se réapprovisionner en nourriture et surtout en boissons… »

À emporter pour son road trip

On y visite aussi des lieux qui n’existent pas, comme Blue Rock, Montana (Willie Nelson, 1976), et on découvre que le Dakota du Sud est bien plus riche musicalement que son voisin du Nord. « L’Arkansas est quant à lui divisé en deux, ajoute Lauric Henneton. L’est, proche du Mississipi, est très marqué par le blues et la musique noire. L’ouest, plus poussiéreux et avec davantage de relief, est très country. J’ai adoré regarder les cartes physiques de chaque État, qui nous en disent beaucoup sur la musique. »

Le livre est à emporter pour son road trip, mais il peut aussi se consulter tranquillement dans son lit ou son fauteuil. Une sorte de voyage assis, en faisant marcher sa machine à rêve, et pourquoi pas en faisant jouer les chansons sur son enceinte. Les deux auteurs ont créé une playlist Spotify pour mettre leurs mots en musique. Montez le volume et profitez.

Déborah Laurent, de Palm Springs à Maurice en passant par Bruxelles

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Sa vie est digne d’un scénario hollywoodien. En 2020, Déborah Laurent, journaliste pour la télévision belge, mène avec son mari et leur fils une vie dont elle a longtemps rêvé dans le désert de Palm Springs, en Californie. Elle et son conjoint sont des travailleurs indépendants, des freelances, ce qui, aux États-Unis, signifie à la fois liberté et précarité sociale, notamment sur le plan de la santé.

Lorsque la crise du coronavirus a commencé à se manifester dans la société occidentale, Déborah a dû réagir rapidement : elle a pris la décision de rentrer en Belgique en urgence. Quelques mois après ce retour précipité, elle partageait son expérience au micro de French Expat, revenant sur une série d’événements aussi surprenants qu’angoissants, mais toujours avec l’humour qui la caractérise. C’est l’objet de ce premier épisode.

Un an plus tard, alors qu’elle se prépare à s’installer sur l’île Maurice, Déborah dresse le bilan. Des regrets ? Pas vraiment, mais beaucoup de questions et une détermination accrue. Comme vous allez l’entendre, elle n’a jamais abandonné son rêve américain, même si celui-ci a évolué avec le temps. Et surtout la préparation acharnée d’une carte verte « talent ».

Déborah Laurent reviendra bientôt pour partager la suite de son histoire, car sa carte verte exceptional ability vient d’être acceptée par le gouvernement américain ! Laissons-lui le temps de s’installer, et restez avec nous pour découvrir ce que ses aventures américaines lui réservent…

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Yuu, le restaurant franco-japonais fraîchement étoilé de Greenpoint

À l’entrée du restaurant franco-japonais Yuu qui borde McCarren Park, un joli macaron placardé sur la porte. Une fois à l’intérieur, les ballons « Congrats Yuu » sont encore suspendus au plafond. Nous avons la chance de rencontrer le chef Yuu Shimano, qui vient d’obtenir sa première étoile Michelin à New York, le lendemain de la célèbre soirée de révélation du guide Français. « Nous ne savions pas encore si nous avions décroché une étoile. C’est une belle consécration, nous avons ouvert en mai dernier et c’était mon objectif », raconte le Chef Yuu en tablier, avec un large sourire.

Sanma, poisson japonais. © Yuu

Formé chez Guy Savoy et Alain Chapel

Avant d’atterrir à Brooklyn, le chef de 41 ans a fait ses armes en France, à l’école japonaise Tsuji (Tsuji Culinary Institute) dans un beau château du Beaujolais. Il passe un an en France dont un stage au Majestic de Cannes et chez Bruno Oger, un deux étoiles Michelin. « J’ai appris le français sur le tas et difficilement, surtout les expressions de cuisine comme passer au chinois », se souvient-il en riant.

Il part ensuite au Japon où il travaille pour Alain Chapel et revient en France où il travaille pour les plus grandes tables, comme Guy Savoy et Chamarré Montmartre. Il peaufine son art au service des plus grands noms français et est inspiré par les chefs japonais qui montent leurs restaurants à Paris, comme Kei Kobayashi (son restaurant Kei à Paris a trois étoiles Michelin, ndlr) ou Shinichi Sato (Passage 53, deux étoiles Michelin). « Je voyais beaucoup de chefs lancer leur restaurant, et cela m’a donné envie de faire pareil. Je suis venu deux fois à New York et j’ai eu envie d’ouvrir ici, pour des clients cosmopolites », explique-t-il.

Le Duck Pie, la signature maison du chef Yuu Shimano. © Yuu

«Omotenashi»

Yuu Shimano part alors à la recherche de l’endroit idoine à Brooklyn, près de McCarren Park et Williamsburg. « Ce quartier est idéal, nous sommes juste en face du parc et je peux trouver mes produits auprès des marchés locaux ».

La route a été longue – près de deux ans de travaux – et semée d’embûches, reconnaît-il. « Je suis un chef japonais qui fait de la cuisine française avec du poisson de la région de New York, c’est improbable », reconnaît-il. Il utilise sa technique française et y incorpore des produits japonais, en mettant en valeur la subtilité des goûts, des textures et les saveurs de produits de saison. Solliciter tous les sens pour une expérience de dégustation unique. « Je dois être à 100 % dans ma nourriture », et cela se résume par ce mot japonais « Omotenashi », qui signifie « servir ses clients avec tout son cœur et aller au-delà de soi-même ».

Intérieur du restaurant avec son bar de 18 places. © Yuu

Dîner sur le comptoir de marbre

Si le restaurant Yuu est spacieux avec des hauts plafonds industriels typiques de Brooklyn, le dîner a lieu sur un comptoir de marbre noir ne comptant que 18 places, face à la valse des artistes en cuisine. Il propose uniquement deux services le soir, à 5.30pm et 8.30pm. Le menu dégustation se déroule en 18 plats, plus léchés et savoureux les uns que les autres. Lors de notre venue, ce fut une cuisse de grenouille nappée d’un riz soufflé croustillant et présentée en forme de sucette, le caviar Petrossian servi sur une crème fraîche maison et brioche avec une fleur de shiso, et la tourte au canard, poché pour plus de tendresse.

Cette expérience personnalisée a évidemment un coût : 250 dollars par personne, 230 dollars pour un accord mets-vins et sake, et même 370 dollars pour des vins et sakes d’exception. Mais la réputation du restaurant n’est déjà plus à faire, et cette étoile Michelin devrait encore alimenter le buzz chez Yuu. Ce n’est que le début de l’aventure pour son chef : « On vise la deuxième étoile pour l’année prochaine ».

Dessert. © Yuu

«Oublie-moi», la pièce sur Alzheimer à ne pas rater au TLF

Devant l’engouement suscité par « Oublie-moi », le TLF a ajouté une nouvelle date : une représentation aura lieu le jeudi 11 janvier, en plus de celle du vendredi 12 janvier 2024.

Créée au festival Off d’Avignon en 2022, « Oublie-moi » de Matthew Saeger est l’une des pièces les plus attendues de la saison 2023-2024 du Théâtre du Lycée Français (TLF). Quatre Molières ont récompensé cette pièce à petit budget, sélectionnée par le directeur artistique du TLF, Frédéric Patto : meilleur spectacle de théâtre privé, meilleure mise en scène dans un spectacle de théâtre privé, meilleur comédien dans un spectacle de théâtre privé pour Thierry Lopez, et meilleure comédienne dans la même catégorie pour Marie-Julie Baup.

 

 

 

« Oublie-moi » raconte l’histoire de Jeanne et Arthur. Dans son univers rose bonbon, le couple vit une histoire d’amour parfaite. Ils sont jeunes, ils sont beaux, la vie leur sourit. Mais petit à petit, la mémoire d’Arthur se fissure, Alzheimer lui entame le cerveau, inexorablement. Le spectateur insiste impuissant à la progression de la maladie, mais le respect et la dignité l’emporte toujours sur le pathos dans cette adaptation saluée de façon unanime par la presse et la profession.

Publié le 12 novembre 2023. Mis à jour le 21 décembre 2023.

Où voir les baleines passer au large de San Francisco?

Chaque début d’année, c’est un spectacle saisissant. Quelque 20.000 baleines grises longent les côtes californiennes et passent par San Francisco. La ville, sur la trajectoire de leur migration annuelle entre l’Alaska et la Basse Californie devient le théâtre de leur transit. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’une d’entre elles s’aventure jusque dans les eaux de la Baie, du côté du pont du Golden Gate, offrant un spectacle mémorable aux promeneurs, plaisanciers et autres surfers. Pour profiter de leur passage, voici ce qu’il faut savoir.

1. Observer depuis le rivage

Certains coins de la côte offrent des points de vue privilégiés pour apprécier le spectacle. Parmi les plus réputés : Point Reyes, une presqu’île à une heure de route au Nord de San Francisco. Si les baleines y passent quasiment toute l’année, en janvier, elles sont plusieurs centaines par jour. Les jets d’eau caractéristiques de ces géants des mers y sont souvent visibles à l’œil nu. La circulation est alors contrôlée avec des navettes pour se rendre aux meilleurs points d’observation : le phare et Chimney Rock.

Toujours au Nord de la ville, on peut apercevoir les baleines du côté de Marin Headlands, en empruntant l’un des nombreux sentiers côtiers, en visitant le phare de Point Bonita ou en se baladant sur les plages, comme celle de Rodéo Beach.

Plus au Sud, il faut cibler les phares de Point Montara ou de Pigeon Point (du côté d’Half Moon Bay) et pousser jusqu’au parc Ana Nuevo, à une heure de SF. Des milliers d’éléphants de mer s’y reproduisent jusqu’en mars et les dauphins ou les loutres présents ajoutent au bonheur des visiteurs.

2. Prendre le bateau

Opter pour une croisière reste le moyen le plus sûr de croiser des baleines de près. Cependant en janvier, la météo empêche parfois les sorties et certaines compagnies attendent de retrouver des eaux plus clémentes pour prendre la mer, vers fin février-début mars. La majorité des excursions se fait au départ du Quai 39 à San Francisco (certaines partant de Sausalito ou d’Half Moon Bay).

Destinations, durées d’escapade et coûts varient ensuite selon les formules. De quelques heures à la journée, de 50 à 150 dollars, des eaux de la Baie à celles des îles Farallon. Cette réserve naturelle à une quarantaine de kilomètres au large de SF se situe sur « la voix express Nord-Sud » empruntée par les baleines. C’est le paradis de la faune marine. Cachalots, orques, phoques et requins font partie du paysage.

Pour choisir une croisière, privilégiez celles qui incluent l’intervention de naturalistes, comme l’Oceanic Society ou San Francisco Whale Tours. Évitez les grosses embarcations pour préférer les plus intimistes : California Whale Adventures propose par exemple, les week-ends, un bateau pour 6 personnes en moyenne avec, à la barre, un ou une capitaine comptant des années d’expérience.

Et dans tous les cas, pensez à des vêtements chauds et imperméables. Une paire de jumelles peut aussi s’avérer très utile pour profiter pleinement.

L’optimisme de Pierre Bonnard au Kimbell Art Museum de Fort Worth

Pour la première fois dans son histoire, le musée Kimbell de Fort Worth consacre une exposition à l’artiste français Pierre Bonnard jusqu’au 28 janvier 2024. Souvent décrit comme «le peintre de la douceur et de l’optimisme » ou encore « le peintre de la couleur et de l’émotion », Pierre Bonnard était un artiste presque inclassable tant ses influences furent nombreuses.

Parmi les faits marquants de sa carrière, on recense la création du mouvement Nabi dont il fut à l’origine aux côtés d’autres artistes français. Ce courant, né en 1890, est caractérisé par l’éclat de couleurs, la simplification des formes et la sublimation du quotidien, autant de termes qui décrivent les œuvres de Pierre Bonnard.

Le Kimbell Art Museum de Fort Worth. © Kimbell Art Museum

La devise de Pierre Bonnard, « La vie est belle si vous prenez le temps de la regarder », agit comme un rappel nécessaire dans cette période morose, et l’exposition du Kimbell Art Museum comme une invitation à regarder le monde sous un nouvel angle le temps de quelques heures. Entre Paris, la Normandie et la Côte d’Azur, le visiteur reconnaitra dans ces toiles colorées, lumineuses et empreintes de joie de vivre des paysages et scènes du début du XXe siècle dans l’Hexagone.

Publié le 6 novembre 2023. Mis à jour le 21 décembre 2023.

Pourquoi le slogan «Don’t Mess with Texas» s’affiche partout dans l’État?

Sur les poubelles, au bord des routes et jusque sur les t-shirts des boutiques de souvenir… Impossible de passer à côté du slogan « Don’t Mess with Texas » lorsqu’on se balade au sein de ce grand État du Sud des États-Unis. Mais d’où vient-il, et pourquoi est-il aussi populaire aujourd’hui ? C’est la question bête de French Morning.

Des montagnes de déchets sur la voie publique

Pour comprendre l’histoire de cette expression, il faut se replonger dans l’Amérique des années 1980, société hyper-consumériste dans laquelle le Texas fait déjà figure d’État libre et indépendant, où tout est permis. C’est ainsi que les déchets s’empilent au bord des autoroutes à l’époque, les Texans n’hésitant pas à jeter leurs emballages de fast-food et leurs mégots de cigarette par la fenêtre de leur pick-up. « Au milieu des années 1980, l’État du Texas dépensait 20 millions de dollars par an pour nettoyer ces déchets, et anticipait une hausse de 15% de ces dépenses chaque année », explique le Département des Transports de l’État (TxDOT) sur son site internet.

Comment alors trouver une solution à ce problème majeur, sans pour autant faire la morale aux habitants ? « C’est là que nous avons eu l’idée d’une campagne publicitaire avec le slogan « Don’t Mess with Texas ». Nous étions en 1985, et je n’imaginais pas que je serai encore connu pour ça, 38 ans plus tard », raconte Tim McClure, fondateur de l’agence de communication GSD&M, basée à Austin. « Ce que nous avons fait, c’est simplement de nous adresser aux gens en leur disant : si vous êtes fiers de votre État, ne jetez pas vos déchets dehors. Et ça a résonné en eux. Je pense que d’insister sur la fierté est ce qui a fait la réussite de la campagne. »

Matthew McConaughey et Joe Jonas dans les publicités

Avec un slogan aussi porteur et des campagnes d’affichage un peu partout dans l’État, le Texas constate une baisse de 72% de ses déchets sauvages dans les cinq premières années (chiffre de l’Institute of Applied Research). Pas de quoi arrêter la campagne, bien au contraire, puisque les mauvaises habitudes sont encore ancrées dans les mœurs, et que le gouvernement local continue de dépenser des millions chaque année pour le nettoyage des routes.

Pour aller plus loin, le Texas fait appel à ses stars locales -acteurs, chanteurs, producteurs- qu’il met en scène dans des publicités d’abord à la télévision puis sur internet avec l’essor des réseaux sociaux. La star de la country Willie Nelson a notamment participé à la campagne de 1989, puis celle de 2015, idem pour l’acteur Matthew McConaughey en 2020, et le chanteur Joe Jonas l’année dernière. « S’il y a un vrai héros dans cette histoire, ce n’est pas moi, ce sont les personnalités incroyables qui ont donné et continuent de donner de leur temps dans ces publicités dont nous sommes si fiers », poursuit Tim McClure. « Je pense que quand les jeunes voient leur idole faire le bon geste, ça leur donne envie de faire la même chose ». 

La dernière étape a été de donner de la couleur aux poubelles publiques à travers tout l’État : un bleu, blanc, rouge bien voyant aux couleurs du drapeau texan. Une mascotte, Darrel the Barrel, a également vu le jour en décembre 2018 pour rabâcher encore et toujours le même refrain : « Don’t Mess with Texas ».

Selon les derniers chiffres du Département des Transports, 362 millions de déchets continueraient de s’accumuler sur la voie publique chaque année au Texas. Si la présence de ces ordures a baissé de plus de 60% ces dix dernières années, le Lone Star State fait face à un nouveau défi : convertir les nouveaux arrivants à ces bonnes pratiques, dans un État qui a gagné plus de 4 millions d’habitants depuis 2010.

12 idées de cadeaux texans à ramener en France pour les fêtes

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À chaque retour en France, nous sommes nombreux à nous poser la même question : quels cadeaux texans ramener à nos hôtes ? Si les chapeaux et bottes de cowboy sont les premiers à nous venir à l’esprit, force est de constater que tout le monde ne les porte pas aussi bien que John Wayne et qu’elles sont un peu moins passe-partout dans les rues de Paris qu’elles ne le sont à Houston. Pas de panique, le Lone Star State regorge d’autres spécialités.

Pour les gourmands

  • The Big Texas Cookbook : la diversité du Texas représentée au travers de 100 recettes, une compilation alléchante réalisée par les éditeurs du magazine Texas Monthly.
  • Des sauces et épices : hot sauce, sauce barbecue, rubs, les options sont innombrables, comme en témoignent les rayons de supermarché.
  • Des noix de pecan : impossible de parler de spécialités texanes sans évoquer la noix de pecan dont le pacanier a été déclaré Texas State Tree en 1919. Que vous optiez pour la célèbre Pecan Pie, pour des pralines ou pour un simple sachet de noix (de pecan), privilégiez les producteurs locaux dont les produits sont vendus en supermarché et en ligne. Le petit coup de cœur de la rédaction : la pecan pie de Goode Company vendue dans son coffret en bois.

  • Un mortier pour guacamole : quand on pense au Texas, on pense forcément à l’influence de la cuisine mexicaine dans la nourriture. Et qui dit cuisine mexicaine dit guacamole, que l’on prépare à l’aide d’un mortier et d’un pilon. Le cadeau parfait pour épater ses invités lors du prochain apéro, mais il faudra prévoir le poids supplémentaire dans la valise pour la pesée à l’aéroport !

Pour les amateurs de culture :

  • Un livre sur l’histoire du Texas: Lone Star: A History Of Texas And The Texans. 700 pages consacrées à l’histoire du Texas et de ses habitants, des peuples autochtones jusqu’à la période contemporaine.
  • Un livre sur la culture texane: Y’all: The Definitive Guide to Being a Texan. Un guide aussi drôle que léger sur le mode de vie texan et tout ce qui définit le Lone Star State. 

Pour les amateurs de boissons alcoolisées

  • Un vin texan : surprenez vos hôtes avec un vin de la deuxième région viticole du pays en superficie. Partez sur un cépage Tannat ou Tempranillo, et faites confiance aux vainqueurs de compétitions internationales Duchman Family Winery pour le blanc, et Becker Vineyards Reserve pour le rouge.
  • Un set de margarita : ici encore, on fait honneur à l’héritage mexicain du Texas avec un kit de préparation de margaritas, à composer soi-même ou à acheter tout fait. Pour la petite touche texane, on pense à ajouter un flacon d’épices chili/lime dont on viendra décorer le verre à margarita.
  • Une bouteille de Tequila : quiconque a eu l’occasion de rentrer dans un liquor store pourra témoigner du choix de Tequilas qui s’offre aux consommateurs texans, probablement du fait qu’il soit l’alcool le plus consommé dans l’État. Que la bouteille soit destinée à être bue ou à être exposée dans un bar, il y en a ici pour tous les goûts.   

  • Une bouteille de Whisky : opter pour une bouteille de whisky texan, c’est offrir à vos hôtes l’opportunité de découvrir un spiritueux relativement jeune mais qui occupe une place de plus en plus importante sur la scène nationale pour son goût unique, résultat du climat du Lone Star State.

Pour les fashionistas

  • Du cuir de la tête aux pieds : impossible de faire une liste d’idées cadeaux sans mentionner les ceintures, bottes et sacs en cuir qui sont souvent utilisés pour représenter le Texan, qui existent pour tous les goûts et budgets dans les grandes chaînes telles que Boot Barn, Tecovas ou Lucchese, ainsi que dans les boutiques indépendantes.
  • Le chapeau de cowboy : incontournable du dressing texan, le chapeau en feutrine est ici décliné à l’infini, y compris par les fashionistas qui l’ont transformé en accessoire de mode. Coup de cœur pour le bar à chapeaux de Flea Style de la métropole de Dallas qui vous permet de concevoir le chapeau de vos rêves.

Publié le 7 décembre 2023. Mis à jour le 21 décembre 2023.

Clément Le Déoré ouvre sa première pâtisserie à San Diego

Six ans après son arrivée sur le sol américain, une expérience comme chef pâtissier au Parfait Paris, et le lancement de son activité de pâtissier-traiteur, Clément Le Déoré vient d’ouvrir sa première pâtisserie à San Diego, Desserts by Clement, dans le quartier de Pacific Beach, au 1380 Garnet Avenue.

« Cette ouverture n’a pas été de tout repos, commente le Breton de 31 ans. Je me suis lancé tout seul dans cette aventure, j’ai bravé tous les obstacles dont ceux liés au financement, géré le développement de la boutique et en même temps continué la gestion du business, les commandes auprès de ma clientèle d’entreprises et d’hôtels, le tout pendant une période de Noël forcément très riche en activités. Mais j’y suis arrivé, je suis allé au bout de mon rêve ! ».

Un trio français

Pour réussir son pari, Clément Le Déoré s’est ainsi entouré d’un chef pâtissier et d’une manager de boutique, « deux Français talentueux, qui m’ont mis en confiance, et pour lesquels j’ai constitué des visas ». Il a également fait appel à son ami de quinze ans, Romain Bonnet (ndlr, un ancien chef pâtissier lui aussi, aujourd’hui associé à White Glove Estates dans l’immobilier, et qui figure, aux côtés de son épouse Mary Fitzgerald dans la série « Sunset Selling ») qui l’a mis « entre de bonnes mains pour la partie design et déco. »

La pâtisserie Desserts by Clement à San Diego. © DR

Derrière un immeuble de briques, la pâtisserie Desserts by Clement affiche un look hollywoodien. Dans les 125 m2, 35 places assises sont offertes aux clients, avec au choix, tables rondes, balancelles, banquettes à l’esprit diner et une terrasse pouvant accueillir une dizaine de personnes. Aux murs, un néon rose clame « Sorry I’m busy eating dessert » et dans les vitrines du comptoir se dévoilent les collections de gâteaux et de mini desserts imaginés par le pâtissier, ainsi des charlottes à la framboise, des éclairs au chocolat et des cheesecakes à la mangue.

Projet d’ouverture à Los Angeles

« Avec l’ouverture de ma première pâtisserie, j’ai recréé un menu complet, conservé mes recettes fétiches et ajouté une somme de détails, amélioré les textures et le design de mes gâteaux, recherché de nouveaux ingrédients. J’ai poussé mes limites et je garde un million d’idées pour les prochains mois. » Parmi les projets à venir, une série de gâteaux traditionnels français. « Après l’éclair et la crème brulée proposés à Noël, je planche sur la confection d’un millefeuille, je réfléchis à étoffer également la partie viennoiserie dont sont friands ma clientèle américaine et française. Je me prépare à lancer une série de galettes des rois pour janvier : pas le choix, la demande est déjà là ! Et l’année prochaine, promis, je présenterai mes créations de bûches de Noël. »

Les vitrines à gâteaux de Clément Le Déoré. © Clément Le Déoré

Lancé, Clément Le Déoré espère désormais dupliquer sa pâtisserie dans d’autres villes aux États-Unis. « Dès mes débuts comme apprenti, je rêvais d’ouvrir une pâtisserie aux États-Unis. Maintenant que j’y suis, l’objectif est d’ouvrir une boutique par an dans d’autres villes américaines. Los Angeles fait partie des endroits possibles, j’y ai de bons amis et mon concept devrait plaire. » Rendez-vous dans un an.

Assister (ou non) au Nouvel An à Times Square

Chaque année, le « Ball drop » de Times Square est suivi par des millions d’Américains depuis le confort de leur sofa, avec, pourquoi pas, une coupette de champagne ou de mousseux.

Ce 31 décembre 2021, Dylan Maillé n’en faisait pas partie. À l’insistance de sa copine de l’époque, ce jeune pilote de ligne a décidé « un peu à l’arrache » de rejoindre la foule compacte massée au cœur du « carrefour du monde » pour assister au grand spectacle. « On était tellement serrés qu’on ne pouvait pas faire un pas ou lever les bras. Une bagarre a même éclaté à quelques mètres », se souvient le Français qui habite en Floride. Au total, l’attente a duré un peu plus de trois heures. « Quand minuit est arrivé, c’était la libération. Je me suis dit: enfin, elle est tombée, on va pouvoir partir ! ».

«Magique» malgré les contraintes

Les New-Yorkais tendent à fuir Times Square toute l’année, mais c’est particulièrement vrai le 31 décembre. Car si les images du Réveillon font rêver à la télévision, c’est une autre histoire quand on est sur place. En plus des températures et des éléments peu cléments à braver, les courageux sont priés d’arriver plusieurs heures en avance s’ils veulent avoir une bonne vue sur la boule, perchée au sommet de la tour One Times Square. Sur son site, la Times Square Alliance rappelle que les festivités commencent dès 6pm.

 

 

En outre, les consignes de sécurité sont draconiennes. Les sacs-à-dos et les chaises pliantes sont interdits, tout comme l’alcool. Et, bien sûr, il y a la question épineuse de l’accès aux toilettes : il n’y en a pas. En cas d’envie pressante, il faut donc sortir du périmètre sans être sûr de pouvoir y retourner. Or, il est recommandé de boire de l’eau en grande quantité pour éviter la déshydratation liée au froid…

« J’ai entendu une légende qui disait qu’il valait mieux mettre des couches… », raconte Philippe Cabridens, un Français de Harlem. Avant d’assister à la chute de la boule en décembre dernier, il était plutôt du genre à préférer rester au chaud le 31. Mais c’était sans compter une invitation offerte à son mari pour rejoindre une zone VIP qui permettait de profiter du Hard Rock Café de Times Square et de sortir pour voir la sphère glisser sur son mât. Avec un concert du groupe de rock Duran Duran en prime.

« Le passage de la sécurité était difficile car on était vraiment au coude-à-coude avec tout le monde, mais ça ne retire rien à la magie du moment. Il faut juste être au courant », poursuit-il. Malgré la pluie, il garde de son réveillon un souvenir fort. « Tout le monde chantait le ‹ New York, New York › de Sinatra. Il y a aussi eu une pluie de confettis qui ondulait au vent… C’était incroyable ».

«Il faudra me supplier pour que je le refasse»

Pour sa part, le peintre-décorateur Nicolas Garnier s’est rendu seul à Times Square à son installation à New York il y a dix ans, mais, arrivé tard, il n’avait rien vu. Il était tenté de renouveler l’expérience cette année avec son mari sans avoir à « camper pendant vingt quatre heures », mais ils se sont ravisés. « On a envisagé de prendre une chambre d’hôtel avec vue sur la boule ou de trouver un restaurant, mais les tarifs sont complètement délirants », souffle le Français.

D’après le site BallDrop.com, les prix au R Lounge, situé juste en face de One Times Square, s’échelonnent entre 1 950 dollars et 7 000 dollars (pour une table pour deux au premier rang). À noter que l’établissement invite ses clients à manger un repas complet avant de venir car la soirée est conçue comme « un événement nocturne, pas une soirée gastronomique ». La table pour six au grill Applebee’s du coin part, elle, pour plus de 600 dollars minimum. De quoi bien commencer l’année.

Malgré l’inconfort, Dylan Maillé se souvient de conversations « marrantes » avec les gens autour de lui – des touristes pour l’essentiel. « On se demandait si on ne faisait pas tout ça pour rien ! », rigole-t-il. Par ailleurs, la foule dense a au moins l’avantage de bloquer le froid mordant environnant. « C’est quelque chose à faire au moins une fois dans sa vie, dit-il. Par contre, si on est en famille avec des enfants en bas-âge, qui doivent aller aux toilettes souvent, ou des personnes âgées, je ne le recommande pas du tout. En cas de malaise, je pense même que c’est compliqué pour les secours de se déplacer ». Le referait-il ? « Il faudra me supplier ! ».

« Il faut être jeune et accompagné d’un bon groupe de potes, conclut Nicolas Garnier. Pour les courageux, je le conseille vraiment. Il faut juste être prêt à passer des heures sans boire ni pisser dans le froid ». 2024, ça se mérite.