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Du Texas à New York, des Français se mobilisent contre le mariage pour tous

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A Houston, Québec, Washington DC, mais aussi Miami, en Virginie et à New York, des Français d’Amérique du Nord se mobilisent contre le mariage pour tous et l’adoption par les couples homosexuels.

Lancé il y a quelques semaines par le collectif Manif pour tous, le mouvement est relativement spontané. « Ma sœur m’a transféré un mail comprenant un appel aux Français et j’y ai répondu, témoigne ainsi Lorraine Descoqs, la coordinatrice de l’action du 23 mars (veille de la date prévue pour une nouvelle manifestation en France) à Houston. Le lendemain, une autre jeune femme de Dallas a contacté le coordinateur de la mobilisation internationale au sein du collectif et j’ai été propulsée coordinatrice Texas ». « Nous avons évité tous les réseaux politiques ou religieux pour ne pas être instrumentalisés », commente Antoine “de R”, qui coordonne la mobilisation des Français hors de métropole sans dévoiler son identité complète, ni son lieu de résidence.

« La mobilisation passe essentiellement par la page Facebook de la Manif pour tous dédiée aux Français de l’étrangercomplète Marguerite Baudon de Mony, responsable de la préparation de l’action à Austin. Mais nous qui avons passé plusieurs années à Dallas avant de déménager à Austin il y a un an, nous avons activé nos différents réseaux personnels : les Français rencontrés au sein de Dallas Accueil, mais aussi les parents d’élèves de Dallas International School et les familles de la paroisse francophone».

L’ampleur de la mobilisation

Résultat : « Nous attendons entre 70 et cent personnes samedi à 14 h 30 devant la résidence consulaire », indique Lorraine Descoqs. Sept à huit familles de Dallas sont prêtes à faire la route jusqu’à Houston pour l’occasion. L’élu AFE de la circonscription et candidat à la législative partielle en Amérique du Nord Damien Regnard, et le chef français de Houston Alain Lenôtre soutiendront la manifestation. Ce dernier mettra à disposition les locaux de son Culinary Institute. A New York, un groupe de manifestants a prévu de se retrouver dimanche devant les Services culturels de l’Ambassade de France.

A Washington DC, « nous serons probablement une vingtaine pour la photo à 14 heures devant la Bibliothèque du Congrès », estime Isolde Cambournac, coordinatrice de la Manif pour tous dans la capitale, où les Français opposés au mariage homosexuel se joindront à la Marriage March organisée mardi 26 mars par une coalition d’associations familiales et religieuses. Le chiffre peut sembler modeste, mais la multiplication des initiatives montre la mobilisation croissante des Français d’Amérique du Nord sur la question. A Québec, où une première mobilisation a rassemblé vingt personnes, « nous nous sommes décidés samedi dernier à refaire quelque chose, disent les organisateurs. Cette fois, des personnes de plusieurs villes du Québec nous ont contactées pour savoir s’il se passait quelque chose, il y aura donc peut-être un peu plus de monde ».

Comme dans l’Hexagone, c’est le sentiment d’une « remise en cause de la différence sexuelle et de la filiation ouvrant la voie à une nouvelle filiation sociale, sans rapport avec la réalité humaine » et « la privation d’accès à une partie de leurs origines aux enfants considérés par la loi comme nés de deux parents de même sexe » qui sont au cœur du mouvement. « La procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui [devant faire l’objet d’un avis du Comité national d’éthique], c’est l’objet caché de cette loi », ajoute Lorraine Descoqs. « L’unique objet de la famille devrait être l’enfant et la protection de l’enfant », renchérit son conjoint, Nicolas, qui dénonce « une institutionnalisation du couple homosexuel ». « Pour qu’on se mobilise au Texas, cela montre que le projet de loi Taubira fait l’objet d’une ample contestation, souligne Lorraine Descoqs

Vers un débat franco-américain ?

La fédération des Français de l’étranger du parti socialiste trouve « surprenant de vouloir tenir une manifestation au Etats-Unis pour s’opposer à des droits dont de nombreux Américains et pluri-nationaux (dont beaucoup de Franco-Américains et de Franco-Canadiens) bénéficient déjà, pour certains depuis plus de dix ans ». Mais Marguerite Baudon de Mony, elle, constate l’intérêt des défenseurs du mariage traditionnel aux Etats-Unis pour le mouvement français. « Des associations états-uniennes ont relayé ce qu’il se passe en France en appelant les Américains à prendre exemple sur la Manif pour tous ».

Dans le Design District, terre de luxe et d'art

Depuis quelques années, les boutiques de luxe poussent comme des champignons dans le Design District, ce quartier si singulier de Miami. Coincé entre les très populaires Overtown et Little Haïti, rien ne laissait présager que cet ancien quartier d’entrepôts désaffecté deviendrait le nouveau lieu branché de Miami.

L’implantation progressive de galeries d’arts boostées par le succès de la grande foire d’art contemporain « Miami Art Basel » a apporté une nouvelle identité culturelle au quartier. L’ouverture récente de boutiques de luxe est donc bien le résultat d’une stratégie marketing longuement réfléchie. Christophe Maincourt, ancien PDG du groupe Cartier pour les Amériques et actuel président de la Chambre de Commerce Franco-Américaine de Miami, raconte la genèse du projet : “Craig Robbins, le promoteur du Design District, avait depuis des années la vision de combiner l’Art Contemporain avec l’industrie du luxe. Ces décisions d’investissements sont ensuite venues de la situation de sous-distribution en Floride du Sud. Les marques avaient besoin d’étendre leur réseau de boutiques. Le Design District présentait le “challenge” d’attirer un trafic de rue dans une zone excentrée et peu fréquentée.“. 

Les marques ont alors parié sur ce mariage entre l’art contemporain et le luxe dans un quartier quasiment refait à neuf : “Il fallait un concept capable de créer un événement permanent et donner au quartier un statut de destination. Les marques ont non seulement relevé le défi mais elles en ont été les instigateurs.

Christian Louboutin a été la première marque à s’installer. Le saut déterminant s’est ensuite opéré lorsque le Groupe LVMH a décidé d’investir dans un immeuble pour présenter ses marques. Cartier s’est alors déplacé de Bal Harbour, quartier chic au Nord de Miami, au Design District en 2012. Hermes, Prada et Louis Vuitton lui ont emboité le pas.

Pour Christophe Maincourt, l’heure n’est pas encore à l’analyse des résultats commerciaux. Il reste cependant très optimiste sur l’avenir et le succès du projet : “le Design District sera un laboratoire alchimique de rencontre de forces créatives d’origine artistique, culturelle et commerciale”.

 

Le San Francisco Salsa Festival pimente la ville

Envie de soleil et de se déhancher ? Pour cela, John Narvaez et Elizabeth Rojas ont pensé à tout. Pas besoin de s’enfuir sur les côtes cubaines. Les rythmes chauds et sensuels de l’Amérique du Sud font le voyage jusqu’à San Francisco. Le couple de danseurs organise pour la cinquième fois le San Francisco Salsa Festival.

Les deux danseurs sont des habitués de ce genre de manifestations. Pendant plusieurs années, ils ont sillonné le monde pour apprendre  auprès des plus grands professionnels de la salsa et partager leurs connaissances. C’est pour permettre à tous les amateurs de cette danse latine qu’ils organisent des stages aux côtés de ces grands danseurs, qui sont encore maintenant leur source d’inspiration.

Trois jours, trois lieux différents et un programme chargé. Les journées sont composées de plusieurs temps : des cours, des performances et des concerts pour que tous les danseurs présents puissent se rencontrer et échanger. Salsa, bachata ou encore mambo, tous les couples de la Baie auront de quoi être comblés.

Et pour cette cinquième édition, John Narvaez et Elizabeth Rojas ont fait appel à un couple de jeunes Français. Jérémy et Olaïla viendront enseigner leur art et danser aux côtés de grands compétiteurs et champions de danses latines.

Alors rendez-vous est pris au Café Cocomo pour la première soirée haute en couleurs de ce week-end festif. De 20h à 2h San Francisco vibrera au son des cuivres et de la salsa.

La Dictée de la Baie 2013 : les résultats

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Cette année encore ils étaient nombreux à l’Alliance Française de San Francisco, venus de toute la Baie pour se frotter aux difficultés de la langue française. Pour l’occasion, l’organisatrice Christine Lemor-Drake de Apple to Pomme avait trouvé un texte de Philippe Dessouliers qui a permis aux zygomatiques des quatre dictants de s’exercer.
En tout quatre-vingt personnes ont assisté à la Dictée de la Baie annuelle avec un total de soixante participants, dont trente dans le groupe “adultes francophones”, dix chez les “francophiles adultes”, et vingt dans la catégorie des jeunes.
Les lauréats du groupe des adultes francophones :
Sont arrivés ex æquo Yves Avérous, Brigitte Carrabin et Delphine Liénard
Les lauréats du groupe des adultes francophiles :
Margaret Mitchell en première place suivie de près par Christine Charbonnier. La troisième meilleure dictée de ce groupe revient à Jennifer Laderman.
Les lauréats du groupe des jeunes :
Sont arrivés ex æquo avec une seule faute : Blanche Stora et Chloé Mauvais
Et en deuxième position avec trois fautes : Eloi Divol et Juliette Carman.
Enfin un prix de la fidélité a été attribué cette année à Soumeya Kerrar, qui fait la dictée chaque année dans le groupe des francophiles.
Le consul Romain Serman a remis les prix aux vainqueurs.
Et comme le note Christine Lemor-Drake : « Grâce à la générosité des sponsors et donateurs, tout le monde est reparti avec plein de cadeaux après un goûter de friandises bien françaises ! »

Five Funny French Films : Houston à l'heure des comédies françaises

Les comédies françaises s’exportent bien. Depuis le succès aux Etats-Unis de “The Artist” ou encore d’”Intouchables”, le genre est devenu l’un des préférés des cinéphiles américains. A ce titre, le Museum of Fine Arts de Houston projettera cinq comédies françaises du 21 au 24 mars.
Depuis 2011, le Museum of Fine Arts de Houston (MFAH) organise le Five Funny French Films. L’objectif est de diffuser des comédies à succès, toutes différentes dans leur style afin d’explorer le genre de la comédie à la française. En plus des cinq films récents, le MFAH diffuse un sixième film plus classique et ancien.
Pour cette édition 2013, le MFAH espère renouer avec le succès des deux éditions précédentes, qui avaient fait salle comble. L’évènement est organisé à l’occasion du French Cultures Festival 2013 en partenariat avec l’Alliance Française de Houston, les Services culturels de l’ambassade de France, le Consulat Général de France à Houston et The Texan-French Alliance for the Arts.
Les films diffusés sont :
–       Mon pire cauchemar, d’Anne Fontaine (2011)
–       Le Prénom, d’Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte (2012)
–       Tout ce qui brille, d’Hervé Mimran et Géraldine Nakache (2010)
–       Le Skylab, de Julie Delpy (2011)
–       Mince alors ! de Charlottre de Turckheim (2012)
–       Le grand amour, de Pierre Etaix (1969)

Expositon: Houston Accueil a du talent

Vous vous sentez l’âme d’un créateur mais souffrez d’un déficit de reconnaissance ? Pas de panique, l’association Houston Accueil donne l’occasion aux artistes locaux d’exposer leur création le 24 mars à l’occasion du French Cultures Festival.

La journée sera entièrement consacrée aux créations réalisées par des artistes reconnus mais aussi inconnus du grand public. De nombreuses disciplines sont représentées, de la musique à la couture en passant par la cuisine. Musiciens, chanteurs, peintres, sculpteurs, céramistes, photographes, costumières, créatrices de bijoux et de quilts et cuisiniers se sont donc donnés rendez-vous pour exposer leurs œuvres.

L’évènement se veut convivial. Seule la créativité est célébrée puisqu’aucun des objets exposés ne sera à vendre. L’objectif est de rencontrer de nouveaux artistes et d’encourager les plus timides à soumettre leurs productions au regard critique du public.

San Francisco Bay Accueil fait sa soirée de printemps

Les beaux jours arrivent. Envie de lever les mains en l’air et de danser au soleil ? En attendant Coachella, on peut toujours faire la fête entre compatriotes à San Francisco.

Pour les francophones de la Baie, le rendez-vous est pris le 30 mars à la soirée dansante de l’association San Francisco Bay Accueil. En plein mois de la Francophonie, on célèbre le printemps dans la bonne humeur sous les néons nocturnes. C’est le DJ Olivier Mardinian qui tient les platines pour l’occasion. Le bar et le buffet seront ouverts toute la soirée, et la première boisson est offerte.

Sur la piste de danse, l’ambiance promet d’être électrique. Les clubbers d’un soir seront plongés dans l’obscurité et éclairés par des lumières noires. Les petites robes et costumes sombres sont donc à oublier : pour briller sur la piste, mieux vaut s’habiller en blanc ou en fluo.

Le programme de la soirée comprend également une grande tombola. La participation au tirage au sort permettra de décocher une semaine au Mexique ou un tableau d’artiste de la Silicon Valley pour les plus chanceux. De nombreux autres lots sont prévus.

Une bonne occasion de rencontrer du monde si vous êtes francophone et fraîchement débarqué dans la région. L’association San Francisco Bay Accueil s’occupe en effet d’accueillir et d’aider les nouveaux arrivants pour leur permettre de profiter pleinement de leur nouvelle vie dans la Baie.

Une dégustation de vins français à Los Gatos

En 2013, les crus de France ont la cote. La preuve : Angelina Jolie et Brad Pitt ont récemment investi dans un domaine dans le sud du pays. Dans la baie de San Francisco aussi, c’est le moment de redécouvrir les vins français.

À Los Gatos, la cave The French Cellar organise une classe de dégustation le 27 mars. À la carte, huit vins rouges en provenance de diverses régions de France, accompagnés par un buffet de fromages gaulois.

Le programme de la soirée: initiation à la comparaison des cépages, des goûts et de la valeur des vins. Les zones majeures du paysage viticole français seront représentées : Bourgogne, Beaujolais, Bordeaux, Vallée de la Loire, Sud-Ouest et Vallée du Rhône. Les curieux apprendront également comment associer un fromage à un vin spécifique.

Et les cavistes du French Cellar savent de quoi ils parlent : Sallie Robbins-Druian et Jay Druian sont spécialisés dans les crus français. Leurs bouteilles sont soigneusement sélectionnées chez des importateurs qui travaillent directement avec des producteurs en France. Pour garder un peu de mystère et assurer une dégustation de qualité, les différents produits seront choisis selon leur disponibilité quelques jours avant la soirée, voire le jour-même.

Attention, pour goûter aux joies des cépages français, il faut réserver à l’avance par carte de crédit. Et le plus vite possible, car la classe est limitée à seize participants.

Le Salon du chocolat fait saliver San Francisco

Organisée par Taste TV, la 7e édition du Salon de Chocolat de San Francisco a lieu le 24 mars au Fort Mason Center.

Les artisans américains sont mis à l’honneur. Plus d’une quarantaine de maîtres chocolatiers, confiseurs et autres professionnels seront présents. Et pour ceux qui auraient l’eau à la bouche, le rendez-vous est donné sur les stands des caves à vin. La manifestation comprend en effet la deuxième édition annuelle du “SF International Wine and Beer Salon”.

Le programme, fort en chocolat, a de quoi satisfaire les papilles des plus gourmands : démonstrations, jeux, découverte de nouveaux produits, et bien sûr, la possibilité de déguster un carré ou plus, et de tester des vins d’accompagnement. Une bonne occasion de goûter à de nouvelles saveurs exclusives, au chocolat bio ou issu du commerce équitable.

Pour ceux qui préfèrent dévorer le cacao avec les yeux, le salon accueille une galerie d’art du Chocolat. De nombreux auteurs et chefs célèbres sont également de la partie. Ils répondront aux questions de la Taste TV Chocolate Television. Le public pourra venir à leur rencontre lors des séances de dédicace, de conversations et conférences publiques. Le professeur Suzanne C. Toczyski, de la Sonoma State University, viendra notamment parler aux gourmets de la Baie de “l’Histoire du Chocolat en France”.

Une rétrospective photo des Stones à la galerie PROJECT

Je suis un groupe anglais fondé en 1962. En 1964, je sors mon premier album, “Satisfaction”, et je me classe directement numéro 1 avec mon single It’s all over now. Pour fêter mes 50 ans, le PROJECT Gallery d’Hollywood me consacre une rétrospective en photos du 28 mars en 21 avril. Je suis, je suis…

Les Rolling Stones, évidemment. Pour fêter l’anniversaire du groupe de Mick Jagger et Keith Richards, la galerie PROJECT, ouverte fin 2012 à Los Angeles propose une rétrospective photo, permettant de découvrir les Stones sous un nouveau jour. Tour à tour, Ken Regan, Philip Townsend, Barrie Wentzell, Neal Preston et Lynn Goldsmith se sont relayés pour immortaliser les Stones tout au long de leur carrière : clichés intimes et parfois inédits, cette exposition est le résultat de ce travail.

Bon à savoir : si vous êtes fans des Beatles, vous êtes aussi les bienvenus.

"Je puise mon inspiration dans l'exil"

Dans la vie, Alain Mabanckou est exactement comme son dernier roman, Lumières de Pointe-Noire : attendrissant, drôle, parfois ironique, quelques fois grave.

Casquette vissée sur la tête, sourire aux lèvres, mains dans les poches, Alain Mabanckou déambule sur Third Street Promenade, à deux pas de l’océan. A Santa Monica, où il est installé depuis 2006, il est désormais comme chez lui. «Partout où je vais, je m’adapte très facilement », dit-il.

Pour cet écrivain franco-congolais, né à Pointe-Noire en 1966, le voyage et l’exil sont devenus un mode de vie. Il quitte l’Afrique et sa famille à l’âge de 22 ans pour la France, où il vient terminer ses études de droit. Après Dauphine, il passe dix ans au service du groupe Suez-Lyonnaise des Eaux, écrivant en parallèle.  «Ca me vient de l’enfance, de mon côté oiseau solitaire, explique-t-il. J’étais fils unique et donc je discutais surtout avec les livres. Ma solitude m’a peut-être poussé à me confier en écrivant».

Après plusieurs livres salués par la critique, son roman Mémoires de Porc-Epic, reçoit le Prix Renaudot 2006. Lui qui n’est pas du sérail n’en revient pas. Il est remarqué par la prestigieuse université californienne UCLA qui l’invite comme visiting professor la même année. Puis le nomme professeur titulaire de littérature en 2007. « Ici, pas besoin d’agrégation ou de doctorat. J’ai appris toute la théorie dans les bouquins».

Se sent-il toujours Français en Amérique ? «Je laisse aux autres le soin d’apposer une étiquette. Je dis souvent que mon identité est tricontinentale. Je suis à la fois le produit de l’Afrique, de l’Europe et de l’Amérique. D’une certaine manière, cela reflète un peu le chemin de mes ancêtres, déportés d’Afrique vers l’Europe puis envoyés comme esclaves en Amérique».

23 ans d’absence

En juin dernier, Mabanckou s’est rendu dans sa ville natale, Pointe-Noire, après …  23 ans d’absence. Au retour, il en a fait un livre. Le plus personnel sans doute.

« J’ai longtemps préféré me réfugier dans la fiction plutôt que d’affronter la réalité et le décès de ma mère (ndlr : morte en 1995, il n’a pas assisté à son enterrement), explique-t-il. C’est d’ailleurs la première phrase de mon roman ». Dans Lumières de Pointe-Noire, Mabanckou se dévoile et repart sur les traces de son enfance. Il dresse les portraits des personnages de sa famille, vivants comme disparus, arpente les rues d’une ville qu’il a parfois du mal à reconnaître. « C’est étrange de repasser quelque part où on a marché 23 ans plus tôt. Il y a les salles de cinéma qui n’existent plus, les églises pentecôtistes qui les ont remplacées ». Sur ses retrouvailles avec sa famille, il porte un regard à la fois tendre et critique. Il raconte notamment, qu’il a dû, comme il s’y attendait, « passer à la caisse », lui « l’Américain » qui a réussi.

Son livre évoque en demi-teinte la « poussière » des regrets et l’ambivalence des exilés vis-à-vis de leur pays d’origine : «Le Congo m’évoquait surtout un cimetière. Je craignais le choc en y retournant. Et puis j’ai reçu une invitation de l’Institut Français. D’ordinaire je refuse toujours. Là, c’était une Pauline qui m’invitait. Le prénom de ma mère ».

Mabanckou regrette les siens mais «pas d’être parti d’Afrique ». « Je me sens plus vivant dans le mouvement. Si j’étais resté à Pointe-Noire, je n’aurais peut-être jamais rien écrit. On écrit sur ce qu’on regrette. Je puise mon inspiration dans l’exil ».

Son prochain projet ? Ecrire sur la francophonie. « Pour montrer que ce n’est pas que la France. Que la langue française est protégée par des gens venus d’ailleurs parfois, comme Andreï Makine. Même si aujourd’hui, ce n’est pas le cas dans certaines banlieues ». Quant à l’Afrique, il a l’intention d’y retourner de temps en temps : « On s’habitue à la douleur, sourit-il. J’ai l’impression qu’il me reste encore beaucoup de choses à creuser là-bas ».

Deux soirées de danse contemporaine au Lycée Français

Le théâtre Raymond Kabbaz accueille les 3 et 5 avril la compagnie française “Etant donné”, pour deux soirées de danse contemporaine.

La compagnie, inspirée par le cinéma et les arts plastiques, a été fondée par Frédérike Unger et Jérôme Ferron. Elle présentera, le 3 avril, le spectacle “En Aparté”, où deux danseurs, Emilie Harache ou Frédérike Unger et Jérôme Ferron, s’invitent dans le quotidien d’un couple pour le rendre ludique, beau et poétique. Ce voyage au pays de tous les jours a pour ambition de transformer l’habitat, la routine, en un territoire merveilleux. Ce spectacle se veut familial.

Dans leur second spectacle, intitulé “Tu” et présenté le 5 avril dans la même enceinte, Frédérike Unger, Aline Braz Da Silva et Solène Herrault se promènent avec des capuches blanches sur la scène, se suivent et inventent un chemin à mesure qu’ils l’empruntent. Devant le spectacle de ces présences si semblables, la moindre différence devient un évènement.