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Le français pour petits met un pied à Riverdale dans le Bronx

Scolariser bout d’chou en français… dans une école espagnole. C’est dans le quartier de Riverdale, dans le Bronx, que cela se passe.

La Escuelita de Sofia, école bilingue espagnol-anglais, lance ce mois-ci un programme d’immersion en français pour les enfants de 3 à 6 ans. Fondée en 2011 pour permettre aux familles hispanophones de préserver leur langue, le petit établissement a connu un succès rapide. Sa directrice Julissa Martinez a récemment engagé une jeune professeure de français et organisé des démonstrations de cours pour les familles intéressées. Deux autres séances auront lieu dans les semaines qui viennent. “Depuis plusieurs années, je m’intéresse beaucoup à la préservation du langage et de la culture et, récemment, des familles françaises m’ont contacté pour me demander des cours de français pour leurs enfants dans ce quartier“, explique-t-elle.

Riverdale est situé juste au nord de Manhattan, dans l’ouest du Bronx. Le quartier étant facilement accessible d’Inwood et de Washington Heights, l’établissement espère attirer les familles françaises, francophones et francophiles du nord de Manhattan, qui se retrouvent sans cours de français pour petits depuis la fermeture des cours d’immersion du centre de langues Renaissance Village.

Julissa Martinez a bien cerné le problème: “L‘objectif de notre école est d’offrir un programme d’immersion en français pour les enfants de cette communauté. Les parents n’auront plus à aller au bout de New York, ou à payer beaucoup plus pour des services qu’ils peuvent avoir ici“. Et avec un peu de chance, en côtoyant des bambins hispanophones, les élèves apprendront une troisième langue.

 

"Ils s'aiment"… à Houston aussi

Ecrite par Muriel Robin et Pierre Palmade, interprétée par Michèle Laroque et Pierre Palmade,  la pièce de théâtre “Ils s’aiment” (voir vidéo ci-dessous) fut un gros succès populaire lors de sa sortie en 1996. Plus de 15 ans plus tard, “Ils s’aiment” encore, mais de l’autre côté de l’Atlantique.

Hermine Bernard, Jean Valiquette, Arthur Chauliac et Sylvia Paredes remplacent Michel Laroque et Pierre Palmade mais le texte n’a pas pris une ride : les couples de cette pièce découpée en neuf sketches continuent de se débattre au quotidien, essayent encore de communiquer – souvent en vain – et font le difficile apprentissage de la vie à deux. Les représentations, du 2 au 16 mars, auront toutes lieu au Talento Bilingue de Houston, à 20 heures.

Elles seront en français avec des surtitres en anglais.

youtube http://www.youtube.com/watch?v=zlQ7SMM4tIA

Discussion avec Yasmina Reza à NYU

Dans le cadre de ses discussions “French Literature in the making”, Olivier Barrot, écrivain, producteur, présentateur d'”Un livre, un jour” sur France 3, accueillera Yasmina Reza, le 11 mars.

Cette dernière est connue pour ses multiples casquettes. Ecrivaine, elle a produit des oeuvres littéraires, des scénarios et des pièces de théàtre. En 1994, sa pièce Art  remporte un succès international, en France et aux Etats-Unis. Depuis, ses pièces sont régulièrement traduites et jouées dans plus de 35 langues. En 2007, elle avait fait parler d’elle en publiant L’aube le soir ou la nuit qui relate la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, qu’elle avait suivi pendant neuf mois. Enfin, en janvier dernier, Yasmina Reza publie Heureux les heureux, un roman en forme de monologues où les personnages viennent livrer leurs états d’âme sans détours. Il fut très bien accueilli par la critique.

Les places étant limitées, il est recommandé d’arriver en avance.

La semaine sera "electro"

Je n’en vois aucune raison particulière, mais cette semaine de clubbing est marquée par l’invasion de méga stars du monde Electronic Dance Music : Swedish House Mafia, Fedde Le Grand, Pete Tong, Roger Sanchez, Otto Knows, AN21 et Armand Van Helden se partageront les plus gros clubs de la ville.

L’occasion de redécouvrir Provocateur, un club d’envergure internationale mais d’à peine 300 m2, qui a la réputation d’être l’un des clubs les plus exclusifs de Manhattan : faites jouer des DJ classés parmi les 50 plus grands au monde dans une salle dont la capacité n’est que de 250 personnes, et l’entrée devient forcément ultra-sélective, sans compter l’obligation de réserver une table dont les prix varient selon l’artiste.

Le décor et la qualité de leur programmation musicale valent bien sûr le coup, surtout si on tombe le jour de l’apparition surprise d’un Laidback Luke ou d’un Avicii, profitant de cette intimité pour explorer de nouvelles dimensions sonores. Les 17 tables-banquettes en cuir couleur lavande composant l’espace font d’ailleurs toutes face au DJ booth (construit comme une scène sur toute la longueur), et sont encastrées dans des plateformes servant de pistes de danse pour vous offrir une proximité sans pareille avec l’électro maestro. Le tout enveloppé dans un cadre riche et sensuel, à la fois futuriste et classique, protégé par les ailes d’un papillon mythique géant, et dont la chaleur est régulièrement et délibérément perturbée par des jets de fumée cryogénique ou des flocons de neige artificielle, même en été. Qui dit succès, dit suite… les propriétaires seraient sur le point de racheter le fameux club de Hip Hop « Shadow » à Chelsea pour une version trois fois plus grande mais probablement tout aussi sélective, et sans le Provocateur Café adjacent. Provocateur, 18 Ninth Avenue (entrer sur Hudson Street entre 13th Street & Gansevoort). Ouvert du Mardi au Samedi. Programme, infos & réservations ici

Voici donc au programme de cette semaine EDM :

Vendredi 1er mars : Swedish House MafiaArmand van Helden & Pete Tong @ Madison Square Garden (infos & billets ici)

Samedi 2 : Swedish House Mafia & Pete Tong @ Barclays Center (infos & billets ici) & Fedde Le Grand @ Pacha (infos & billets ici)

Dimanche 3 : Swedish House Mafia & Otto Knows @ Barclays Center (infos & billets ici)

Lundi 4 : Swedish House Mafia & AN21 @ Barclays Center (infos & billets ici)

Pour faire la balance, voici un certain nombre d’excellentes soirées disons plus underground : ce jeudi 28 est l’occasion rare de retrouver Kerri Chandler, une légende de la House music @ Cielo (18 Little West 12th Street) accompagné des non moins talentueux Kim Ann Foxman, Alix Alvarez & Gavin Royce. Billets & infos ici

Le samedi 2 mars, les soirées Verboten accueillent @ SRB Brooklyn (177 Second avenue, Brooklyn) les REBEL RAVE parties à New York dans le cadre de leur « Ten Years of Crosstown Rebels tour ». Le leader à l’esprit rebelle et inventif Damian Lazarius est accompagné de Kenny Glasgow du groupe Art Department, et d’autres talents tels que l’excellent DJ/Musicien/Producteur Amirali qui jouera live. Infos & billets ici

Enfin le dimanche 3, c’est les soirées « Nouveau York » @ Le Bain (44 West 13th) qui ont la bonne idée d’accueillir l’un de mes artistes favoris, et maître de la House, M. Quentin Harris ainsi que Honey Dijon. Infos ici.

Derniers jours pour voir le musical "Jekyll and Hyde"

La fameuse histoire de Dr. Jekyll et Mr. Hyde, titre du roman à succès de la fin du XIXème, est adaptée au Pantages Theater d’Hollywood Boulevard. Le show se termine le 3 mars.

Quatre représentations auront lieu ce week-end. Il y a fort à parier que les billets partiront comme des petits pains : la critique a acclamé le musical de Leslie Bricusse et Frank Wildhorn, respectivement dramaturge et compositeur. A l’aide d’effets spéciaux, ils parviennent à mettre en scène le célèbre récit tout en lui donnant un aspect magique, qui plaira aux petits et aux grands.

Dans le rôle principal de Dr Jekyll, le gentil docteur, et de son alter ego Mr Hyde, on trouve Constantine Maroulis, finaliste de l’émission « American Idol », dont la voix spectaculaire donne le ton du spectacle. Quelques places sont encore disponibles pour les derniers jours de représentation.

Les restaurants de Long Beach en fête

Les gourmets et les gourmands de Long Beach sont aux anges. Les 6 et 7 mars, leurs restaurants préférés du East Village Arts District accueillent Taste of Downtown, un événement riche en saveurs.

Chacun des restaurants participants propose de goûter de petites portions de leurs spécialités à prix réduit, le tout en musique avec des performances d’artistes live, dont le groupe Monsville Collective dont les morceaux folk et country old-school mettent de bonne humeur.

Parmi les 17 restaurants à proposer des échantillons de plats et de boissons, on retrouve Kabob Curry (gastronomie indienne), Buono’s Pizzeria (spécialités italiennes) et aussi un restaurant aux saveurs françaises (et visiblement adepte du jeu de mots), Creme de la Crepe, qui proposera crêpes salées et sucrées.

Des tickets à prix réduit sont en vente en ligne.

Marthe Keller : « Tout ce que j’ai fait m’est arrivé par accident »

Elle a travaillé avec les plus grands. De Marcello Mastroianni à Al Pacino en passant par Clint Eastwood ou Claude Lelouch, pour n’en citer qu’une poignée. Mais paradoxalement, elle a la célébrité en horreur.

Mélange de simplicité, de chaleur, de grâce et d’élégance, Marthe Keller a consenti à faire une légère entorse à ses principes en acceptant l’invitation de l’American Cinémathèque et du Consulat de Suisse, qui consacrent une semaine spéciale à l’actrice helvète« Je suis très touchée par cet hommage », glisse-t-elle avec humilité.

Vendredi 1er mars, la Cinémathèque diffusera deux de ses films, « Marathon Man », de John Schlesinger, qui marque ses premiers pas dans le cinéma américain, en 1976, et « Au Galop », du jeune réalisateur Louis-Do de Lencquesaing, dernier long-métrage dans lequel elle a tourné. Ce sera aussi l’occasion pour Marthe Keller de revenir sur son parcours. « Je préfère ce terme à celui de carrière, dit-elle. Je ne crois pas aux calculs. Tout ce que j’ai fait m’est arrivé par accident. Et très souvent par amour». Adolescente, Marthe Keller se destine à devenir danseuse, par admiration pour une amie issue d’un milieu plus aisé qu’elle. Un accident de ski l’oblige à 16 ans à changer de voie et à s’orienter, un peu par hasard, vers le théâtre puis le cinéma. Autre “accident” en mai 68 : « Je me suis retrouvée bloquée à Paris. C’est là que j’ai rencontré Philippe de Broca avec lequel j’ai ensuite tourné» et qui deviendra plus tard son mari et le père de son fils, Alexandre.  « Petit à petit j’ai pris goût au cinéma mais ça ne m’empêche pas d’avoir le trac, même de plus en plus ! Au théâtre, il ne faut surtout pas me parler avant que j’entre en scène».

Timide, à ses débuts, Marthe Keller dit s’être libérée en jouant dans différentes langues étrangères. Elle en parle quatre (l’allemand, sa langue maternelle, mais aussi le français, l’anglais et l’italien). « Lorsque l’on joue dans une autre langue que la sienne, on ne se concentre plus sur soi mais sur cette nouvelle langue. On y met toute son énergie. Du coup, plus le temps d’avoir peur. C’est extrêmement libérateur, explique-t-elle. J’enseigne actuellement dans une école de cinéma en Suisse, la Teinturerie, où j’ai récemment fait cette expérience incroyable avec de jeunes comédiens qui ont dû jouer les Trois Sœurs de Tchekhov dans 14 langues, de l’arabe à l’italien en passant par la langue des signes et l’hébreu, qu’ils ne connaissaient pas !». La chaîne Arte souhaite en faire un documentaire.

« La mentalité suisse tue parfois le talent »

Née à Bâle, Marthe Keller est très attachée à la Suisse, où se trouve sa résidence principale, bien qu’elle vive une grande partie de l’année à Paris. « J’ai besoin de la Suisse. Quand j’étais jeune, j’étais claustrophobique. Je ne pensais qu’à partir et voyager. Il y a en Suisse des talents énormes. Malheureusement, la mentalité suisse parfois tue ce talent. Nous sommes trop pudiques, trop timides. Une espèce de calvinisme nous retient en arrière, une obéissance qui va contre l’art, là où nous devrions être anarchistes ! dit-elle. En même temps, les Suisses sont extrêmement curieux. C’est rare d’en rencontrer un qui n’a jamais voyagé. Ils remplacent beaucoup la parole par l’observation. Comme dans l’horlogerie ! Ou les documentaires par exemple pour lesquels nous avons eu des réalisateurs très doués ».

La star de ” La Demoiselle d’Avignon” ne se voit pas en revanche vivre à Los Angeles. « J’y ai habité et tourné plusieurs films. C’est une ville fantastique lorsque vous y travaillez. Mais en dehors de ça et du cinéma, culturellement, c’est une ville assez pauvre, comparée à Paris ! Après bien sûr il y a le soleil, la végétation… C’est très agréable d’y venir de temps en temps. Mais je crois qu’au bout d’un moment, je m’ennuierais ». 

Celle qui a partagé sept ans de sa vie avec Al Pacino dit aspirer aujourd’hui à autre chose qu’aux paillettes hollywoodiennes. « Comme je le dis souvent, aux Etats-Unis, on a besoin d’être dans un film qui marche bien alors qu’en France, on a besoin d’être bon dans un film. Je trouve que le cinéma américain est aujourd’hui un peu en chute libre, dominé par les blockbusters. La France a la chance d’être un pays extrêmement privilégié en terme de subventions ». Ces dernières années, l’actrice a délaissé les réalisateurs américains pour de jeunes réalisateurs français comme Nicolas Boukhrief ou Louis-Do de Lencquesaing. « Je suis très curieuse, j’aime découvrir de nouvelles choses. J’adore leur côté labradors fous. Avec les jeunes réalisateurs, ça court partout. C’est génial ! ».

Le groupe franco-américain Cosmic Suckerpunch à Harvard and Stone

Ils quittent le bercail, les beaux gosses aux cheveux longs de Cosmic Suckerpunch.

Après avoir fait la première partie du groupe Muse et investi des scènes mythiques dans le Tennessee, San Francisco et Los Angeles, les quatre musiciens français et américains de la Cité des Anges se lancent dans une tournée à travers le sud des Etats-Unis. A partir du 6 mars et jusqu’au 20, ils joueront en Californie, dans l’Arizona et au Texas, qu’ils gagneront à l’occasion du festival South by Southwest (SXSW) à Austin.

Durant cette tournée, Ari Welkom, Adam Timmerman et les deux frères jumeaux parisiens Fabien et Sébastien Hameline, installés à Los Angeles depuis 2005, feront la promotion de leur nouvel EP, qui comprend cinq titres, et de leur album “Good Morning”. Leur style musical inspiré entre autres de Led Zeppelin, Radiohead et Pink Floyd oscille entre rock et hard, funk et blues.

"Le Salon de musiques" revient au Dorothy Chandler Pavilion

Marie-Antoinette se sentirait presque chez elle à Los Angeles.

Le Dorothy Chandler Pavilion accueille, le 10 mars, “Le salon de musiques”, une manifestation mensuelle qui met à l’honneur la musique de chambre du XVIIIe, que la reine affectionnait particulièrement. Comme à l’époque, le concert se déroule dans une atmosphère intimiste. Le musicien est à la même hauteur que son public, sans scène.

Le concert débutera à 16h et sera suivi d’un buffet où spectateurs et artistes sont invités à dialoguer. Les musiciens partageront leurs connaissances sur les morceaux joues et leurs compositeurs. Au programme du 10 mars: deux mouvements de Claude Debussy et un de Maurice Ravel, interprétés par un trio de violon, piano et violoncelle.

Créé par le pianiste et mélodiste français François Chouchan, “le Salon de musiques” permet de découvrir des morceaux classiques parfois peu connus, ainsi que le contexte social et historique de l’œuvre. Réservation obligatoire.

Bernhoft, "la voix" de Norvège en concert à SoHo

Bernhoft, chanteur aux sons  de “jazz-soul-rock” en tête des ventes en Norvège, se produira au Joe’s Pub de New York le samedi 9 mars.

Après de nombreuses apparitions dans des émissions aux quatre coins du monde – “Taratata” en France,  “Ellen De Generes” aux Etats-Unis – le chanteur et compositeur Bernhoft se produit désormais aux Etats-Unis dans le cadre d’une tournée des plus grandioses.

Décrit comme “la voix” de Norvège, Jarle Bernhoft a construit sa carrière étape par étape. D’abord choriste dans des opéras norvégiens, ensuite membre du groupe de rock Explicit Lyrics, ses albums solo aux airs de soul retentissent aujourd’hui dans le monde entier. Il est notamment l’auteur de la chanson “Streetlights”, qui a fait un tabac en Europe.

Le chanteur se produira également au SXSW, le festival de musique qui a lieu à Austin du 12 au 17 mars.

Les Françaises font-elles mieux l'amour que les Américaines?

Enfin, une soirée rien qu’à nous. Sans invitation, dîner, administration, concert, ménage, cocktail, voyage d’affaires, ni prise de tête sur le passé, l’avenir et autres complications d’une vie de famille, new-yorkaise de surcroît.

Une soirée exceptionnelle donc : on regarde un film. Un premier clic pour Netflix, une négociation serrée et victoire du film romantique (comme toujours) contre le drame historique. Un deuxième clic sur « foreign movie», un troisième pour « French » : unique recours pour espérer une belle scène d’amour dans ce pays du “couvrez-moi-ce-sein-que-je-ne-saurai-voir!

A l’écran, on ne fait pas l’amour de la même façon d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique : fiction ou réalité ? J’entends déjà l’esclandre. « Comme c’est cliché de parler ainsi! Déjà pour commencer « les Américaines » ça n’existe pas! Les New-Yorkaises ne sont pas californiennes, les Latinos pas asiatiques, les Blanches pas noires, les protestants pas catholiques. Et puis franchement, la sexualité c’est quelque chose d’éminemment personnel, chaque femme est différente !» Je suis d’accord, rassurez-vous. Mais les individualités n’empêchent pas d’observer des tendances de fond très différentes et ce sont elles qui m’intéressent pour une fois dans cette chronique. Dans mon accompagnement de francophones aux Etats-Unis, j’en suis l’observatrice privilégiée. Voici en guise d’introduction un florilège de témoignages-clichés remaniés et leur explication pour ouvrir le débat et provoquer une réflexion sur le sens que la sexualité prend dans votre vie.

Force est de remarquer que toutes les femmes du monde transportent avec elles un parfum de fantasme différent qu’elles soient américaines, françaises, brésiliennes, africaines, asiatiques, australiennes, italiennes ou anglaises et j’en passe. Tiens, quand j’y pense, toutes oui, sauf un peuple d’irréductibles dont l’évocation ne suscite absolument aucun imaginaire sexuel : les Belges. Je suis belge… A défaut de comprendre ce vide érotique, je revendique mon entière impartialité.

« C’est sûr que l’Américaine est associée au fantasme de la blonde (très blonde) à forte (très forte) poitrine. Enfin… c’est celle-là que l’on imagine au départ, ce n’est pas toujours celle que l’on rencontre à l’arrivée», entendons-nous de la bouche des Français. Cette vision est le reflet d’une culture qui exalte un corps maîtrisé et stéréotypé. Les magazines forment ce modèle ; l’exercice physique, le maquillage, la coloration, le brushing ou la chirurgie esthétique, sont les moyens pour y correspondre. De l’autre côté de l’Atlantique, la Française met en valeur une beauté plus naturelle, le bon goût étant de rendre invisible les artifices qu’elle a aussi utilisés. Il ne faut pas que ça se voit, il ne faut pas en faire de trop. C’est le corps androgyne qui est convoité par les femmes. Angelina Jolie est donc bien loin de Charlotte Gainsbourg : deux beautés, deux féminités.

«On dirait parfois qu’elles (les Américaines) ont appris un rôle et qu’elles répètent des gestes mécaniquement. Pour espérer nous satisfaire, elles n’hésitent pas à reproduire ce qu’elles ont lu dans leur magazine, entendu entre copines ou ce qu’elles ont vu dans les films pornographiques. En fait, c’est ennuyeux ! » m’a-t-on confié à plusieurs reprises. Le paradoxe américain est ici à son comble : officiellement puritain, officieusement imprégné par l’industrie pornographique la plus importante au monde. Pas étonnant pour une culture qui cherche l’efficacité, la perfection et la performance que ces images deviennent souvent un modèle. On observe à quel point les valeurs du travail glissent dans la sphère de l’intimité au détriment de la relation inter-personnelle qu’elle est appelée à être. Aux Etats-Unis, on dit « have sex » ou « have an affair »; en France, « avoir une relation (sexuelle) ». Un mot de moins, une dimension évacuée. C’était pourtant celle qui transforme la satisfaction d’un besoin en un moment de partage qui renforce l’amour… Ce monde de différence, on le retrouve pour la gastronomie par opposition au « Fast Food » qui laisse comme un goût amer une fois consommé.

« Je suis un peu embêté… ma copine (américaine) est satisfaite de notre sexualité alors que moi pas. Je voudrais l’emmener plus loin, sortir de cette routine qui fonctionne peut-être bien mais elle ne comprend pas ce que j’essaye de lui signifier. Mes anciennes copines étaient françaises et c’était franchement très différent». Ce n’est pas une expérience isolée qui m’a été confiée. Mon professeur d’université Pascal de Sutter l’explique dans un entretien avec le site Atlantico: « J’ai participé à une recherche sur un nouveau médicament, une pilule, permettant d’augmenter le désir sexuel des femmes. En observant les Européennes et les Américaines, on observe que ces dernières, à partir du moment où la fréquence de leurs rapports est plus rapprochée, voyaient leur satisfaction croître. Alors que pour les Françaises, cette hausse de l’envie n’a pas entraîné une hausse de leur satisfaction. Le fonctionnement sexuel des femmes est donc très différent outre-Atlantique. En Europe et en France particulièrement, la qualité prime sur la quantité ». Cette observation est valable dans d’autres domaines, je pense notamment à l’éducation. Les parents français vivant à l’étranger désapprouvent souvent le système de notation américain où la satisfaction est facile. Forte de son éducation, entre autres choses, la Française est plus exigeante pour le pire et le meilleur.

Et je pourrais poursuivre avec d’autres exemples. L’idée que je voulais partager est simple : l’amour est un art de vivre. Dis-moi comment tu prends soin de ton corps, comment tu manges ou comment tu penses et je te dirai comment tu fais l’amour ! L’union sexuelle est toujours une rencontre entre deux personnes chargées de leur histoire personnelle et de leur culture. L’autre est comme un pays étranger. Dans l’union franco-américaine, les différences sont importantes. Sans les reconnaitre, la vie du couple est menacée. En les découvrant, elles peuvent se conjuguer en un corpus envoûtant… Qui sait ? Certains y sont arrivés.

Maurice le "Grizzli" capitaliste contre Arnaud le "beau socialiste"

Revue de presse –  En « Une » de la revue de presse cette semaine, le PDG américain Maurice Taylor a déchainé les médias suite à ses virulents échanges épistolaires avec Arnaud Montebourg.

Le Washington Post résume la situation ainsi, « c’est une bataille d’archétypes: Morry “le Grizzli” Taylor, le capitaliste milliardaire américain qui possède l’usine de pneus Titan International, s’en est pris à Arnaud Montebourg, le beau socialiste français dont le titre évocateur est ‘ministre du redressement productif’ ». En adressant à Arnaud Montebourg une lettre incendiaire critiquant vivement les travailleurs français, le chef d’entreprise américain s’est attiré les foudres en France. Comme le souligne le Huffington Post, « si Maurice Taylor pensait à des vacances en France dans un avenir proche, il va probablement devoir repenser ses plans. Le magnat américain des pneus y est devenu le nouvel ennemi public numéro 1 après ses remarques acerbes sur l’éthique du travail français ».

La querelle a fait renaître le débat sur les différends entre Français et Américains et les stéréotypes qui caractérisent chacun des deux pays. Pour le journaliste du Washington Post, « les deux protagonistes se prêtent à des stéréotypes des deux côtés de l’océan: quand les socialistes français veulent se sentir bien dans leur peau, ils avancent la manière dont ils diffèrent de gens comme Taylor, et, à en juger par les propos de Taylor, il fait la même chose en sens inverse ».

Le Washington Post revient sur le sujet précis de la polémique, autrement dit le fait que « selon la légende, les travailleurs français attachent plus d’importance aux pauses-café, et aux longs déjeuners qu’à une production efficace ». L’auteur de l’article conclut en rappelant que « dans tous les cas, les habitudes de travail des Français ont longtemps été un sujet polémique, l’objet de plaisanteries, mais aussi de discussions sérieuses. Au point que même le gouvernement socialiste a essayé de changer les lois du travail ».

Election invalidée, Corinne Narassiguin inéligible

C’est avec stupeur que la majorité a appris la semaine dernière l’invalidation de l’élection de Corinne Narassiguin, députée des Français d’Amérique du Nord, par le Conseil constitutionnel. Si la nouvelle n’a pas fait grand bruit dans la presse américaine, le New York Times a tout de même tenté d’éclaircir la situation dans un article titré “Victoire, puis, défaite“. La journaliste revient sur l’importance de cette victoire qui était “perçue comme un travail de longue haleine pour Mme Narassiguin, membre du Parti socialiste, quand elle a commencé à faire campagne en 2011, en partie parce les ressortissants français aux États-Unis ont tendance à pencher à droite à l’élection présidentielle“. Elle rappelle également l’importance que l’ancienne députée a eue dans le débat sur le mariage pour tous à l’Assemblée. “Bien que nouvelle venue au Parlement, elle a gagné en visibilité en tant que défenseur actif d’un projet de loi pour légaliser le mariage homosexuel en France, en insistant pour y inclure les couples français vivant à l’étranger”, conclut Emily Brennan.

Inquiétude face à une possible menace terroriste

Si l’on parle beaucoup de la menace terroriste aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre, c’est la peur française qui est mise en avant cette semaine dans le New York Times. Pour Steven Erlanger, correspondant du quotidienen France, “l’intervention militaire française au Mali a augmenté la menace du terrorisme domestique, avec quelques citoyens français originaires d’Afrique noire de plus en plus prêts à se battre sous la bannière du djihad, selon les propos du juge d’instruction français qui connait le mieux le terrorisme“. Le journaliste revient sur les menaces qui pèsent sur la France et l’inquiétude des Français, notamment depuis l’affaire Merah, en citant le juge d’instruction Marc Trévidic. «Après Merah, qui a dit qu’il avait été recruté par Al-Qaïda, les Français ont peur du terrorisme », a déclaré M. Trévidic. «Ils ont peur qu’il puisse y  avoir un ou deux ou trois Mohamed Merah. Et ils pourraient bien avoir raison, personne ne sait vraiment»“. Comme aux Etats-Unis, le terrorisme domestique existe aussi en France. “Les suspects sont plus jeunes qu’avant et encore plus en colère. Ils sont sûrs que nous voulons combattre l’Islam, que nous sommes contre l’Islam. Ils sont nés en France et ne sont pas musulmans pratiquants, mais maintenant ils prient et ils sont sûrs que nous sommes contre les musulmans“. Pour le correspondant, le problème vient principalement “d’un manque d’éducation religieuse dans les écoles publiques, qui sont laïques et fournissent rarement des cours de religion comparée“.

La taxe sur le numérique continue de faire débat

Dans un tout autre domaine, le New York Times s’est également intéressé à la fiscalité sur le numérique, l’une des grandes réformes de la loi des finances de 2014, mal comprise aux Etats-Unis. Le quotidien reste sceptique sur cette nouvelle idée de taxe, “seulement quelques semaines après que le Conseil Constitutionnel rejette une nouvelle taxe – un prélèvement de 75 pour cent sur ​​les revenus annuels de plus de 1 million d’euros – une autre a commencé par percolation dans les couloirs du Ministère des Finances: une proposition de taxer la collecte de données personnelles sur Internet“. Le journaliste relève que “les perspectives de la proposition ne sont pas claires. Bien que le rapport ait été commandé par le gouvernement, ce n’est pas un document officiel, et le Ministère des Finances n’a pas encore pris position sur cette idée“. Il conclut en mettant en avant les enjeux économiques importants d’une telle réforme, et la manière dont la France compterait tirer profit de la croissance des entreprises du numérique, majoritairement américaines. “Comme d’autres pays européens, la France a été frustrée par son incapacité à augmenter les recettes fiscales de manière significative. Des milliards de dollars de chiffre d’affaires et des bénéfices que les entreprises Internet, pour la plupart américaines, génèrent chaque année en Europe“. Que les entreprises américaines paient pour combler les déficits ? En voilà une bonne idée.