A gauche, la démarche nonchalante de Bob Dylan. A droite, plusieurs dizaines d’années en moins sur le visage et dans les jambes, Johnny Hallyday. Tous les deux, marchant côte à côté dans la rue, sont épinglés depuis le mois de janvier sur les murs du Café Tallulah. Ce ne sont pas les seuls : Brigitte Bardot, Ray Charles, Jean Paul Belmondo, Marylin Monroe, Serge Gainsbourg, Billie Holliday et même Gérard Depardieu, tout ce beau monde se croise dans ce nouveau café, qui vient d’ouvrir dans l’Upper West Side
Greg Hunt est évidemment très fier de son nouveau bébé. Anciennement propriétaire d’un club de billards (dans lequel Jerry Seinfeld, héros de la série éponyme, venait régulièrement jouer avant de se marier), Greg Hunt a décidé de réunir ses deux passions, la culture française et américaine, dans un même et seul lieu.
Deux étages composent ce nouvel espace, désigné par Gwathmey Siegel Kaufman. Au premier étage se trouve le bar principal. Au sous-sol, le décor change et l’ambiance aussi. Plus décontracté, cet espace, encore en travaux lors de notre visite, est disponible pour des soirées privées.
La carte, créée par Roxanne K. Spruance, ancien chef à Chicago, essaye également de tirer le meilleur des deux cultures : foie gras, frisée aux lardons, soupe à l’oignon, boeuf Bourguignon, steak grenoblois et poulet rôti seront tous relevés à la sauce américaine.
Un atelier de théâtre à Broadway en français
Monter sur les planches vous titille ? Rendez-vous donc à un nouvel atelier de théâtre en français, proposé à partir du 5 février au Shelter Studio, près de Times Square.
Ouvert aux acteurs débutants comme aux confirmés, cet atelier hebdomadaire vise à présenter « L’hôtel du libre échange » de Feydeau. Amants dans le placard, maitresses bavardes et quiproquos en cascades seront au rendez-vous lors de représentations au mois de juin, dans un des théâtres du « off-Broadway ».
Derrière cette initiative, on retrouve l’équipe qui avait présenté, en novembre dernier, une version de Huis-Clos de Jean-Paul Sartre. Le spectacle en français sur-titré, mis en scène par Roxane Revon et produit par Lauren Rayner, s’est joué cinq soirs à guichets fermés sous les lumières du 45th Street Theater.
« La pièce a été un vrai succès public. Alors quand les gens ont compris que les comédiens étaient amateurs, j’ai eu beaucoup de demandes pour monter un atelier, cette fois ouvert à un public plus large. J’ai ensuite choisi Feydeau car c’est toujours très agréable pour le public », explique Roxane Revon.
« Il y aura d’abord une session échauffement d’une heure, puis ensuite un travail sur la pièce », annonce-t-elle. Diplômée d’un master de philosophie à la Sorbonne, Roxane Revon, 26 ans, pratique le théâtre « depuis toute petite ». A Paris, elle a donné des cours et joué dans différentes pièces au sein de la compagnie ATQL (Atelier Théatre Quartier Latin). A New York, où elle réside depuis 18 mois, elle a travaillé avec The Play Company, et joué récemment dans Keep Calm and Carry On, mis en scène par Knud Adams.
En attendant, ceux qui souhaitent voir Huis Clos – avec un casting légèrement remanié – pourront se rendre samedi 23 février 2013 au Secret Theater (Queens), dans le cadre du « WiredArts Fest » de VisuartArtTV. La pièce sera à cette occasion visible en live-stream. Roxane Revon lance d’ailleurs une campagne de fundraising pour financer cette représentation.
Georges Brassens prend l'accent anglais
“Friendship first”, “I made myself small”, “Song for the Countryman”… vous ne les reconnaissez peut-être pas mais il s’agit de classiques que vous connaissez.
Souvenez-vous. “Les copains d’abord”, “Je me suis fait tout petit” ou encore “Chanson pour l’Auvergnat”, il s’agit bien sûr de Georges Brassens. L’artiste reste malgré tout peu connu aux USA, avec en cause des textes difficiles à traduire. Pas de panique, mardi 29 janvier, le salon “2nd floor On Clinton” accueille Pierre de Gaillande. Le jeune auteur, chanteur et compositeur franco-américain, revisite le répertoire de Georges Brassens en anglais. Pierre de Gaillande a crée avec son groupe Bad Reputation un spectacle dans lequel l’incontournable poète-chanteur anarchiste français, prend des accents anglais.
L’ambition est de préserver la musicalité tout en respectant la richesse des textes originaux. Le pari est-il réussi? A vous de juger! Réservation fortement conseillée.
"Traverse", un spectacle de mime et danse au théâtre Raymond Kabbaz
Depuis dix ans, les deux fondateurs de la compagnie lyonnaise Arcosm explorent les confins de la danse, du mime et du théâtre. Ils sont le 1er février au théâtre Raymond Kabbaz du Lycée français de Los Angeles avec leur spectacle “Traverse”.
L’histoire est celle d’un homme seul face à sa routine. De ses gestes quotidiens naît un magnifique spectacle, où s’entremêlent chorégraphies rythmées, jeux de rôle et musique. Pour Pierre Leloup, directeur du théâtre, “Traverse est une conversation vivante où sont incorporés gestuelle, mouvements et son. Le spectacle réussit à explorer la musicalité des corps, à travers l’expression physique et la voix, au sein d’un environnement théâtral“.
Le spectacle, créé en 2011 par le chorégraphe Thomas Guerry et le percussionniste et compositeur Camille Rocailleux, est accessible à un public de tout âge bien qu’il ait été conçu pour une jeune audience. La compagnie Arcosm, formée en 2000 par les deux artistes, a pour objectif principal de mélanger plusieurs disciplines créatives en les affrontant. Elle a notamment réalisé les pièces “Echoa” (2001), “Lisa” (2006) ou encore “La mécaniques des anges” (2009).
Du rock et des squelettes: "First Friday" au musée d'histoire naturelle
Vendredi soir vous vous voyez plutôt assister à une savante conférence sur l’étude de la sexualité humaine depuis un siècle ou un verre à la main dansant sur la musique électronique de DJ Gaslamp Killer?
Les deux bien sûr. C’est l’idée des “First Fridays” du Musée d’histoire naturelle de Los Angeles. Chaque premier vendredi du mois, il ouvre ses portes jusqu’à 22 h pour un très eclectique programme de visites guidées thématiques, de conférences scientifiques et de concerts live. L’expérience dure depuis des années et attire un public aussi mélangé que le programme.
Cette année, le MHN profite de son centenaire, célébré tout au long de 2013, pour placer ses First Fridays de l’année sous le thème “One hundred past, one hundred forward”, avec des conférences qui exploreront l’histoire scientifique des cent dernières années, et tenteront d’imaginer ce que le siècle à venir nous propose. L’occasion de ses souvenir qu’il y a cent ans, ni le Big-Bang, ni la théorie de la relativité d’Einstein n’étaient d’actualité.La prochaine édition a lieu le 1er février 2013. Réservation conseillée. Au programme:
-5pm; 5:30pm; 6pm: visite guidée: “Tools of the trade”, avec le Dr Brian Brown.
-6:30pm: “Bonk: The curious coupling of science and sex”, with Mary Roach: comment depuis un siècle les scientifiques ont donné de leur personne pour étudier la physiologie de la sexualité, de la machine à coït artificiel de Masters & Johnson au couple de gymnastes néerlandais s’accouplant sous IRM pour la satisfaction des scientifiques…
-8pm-10:30pm: Gaslamp Killer, DJ résident du Low End Theory et Adventure Time.
Bientôt des vélos partagés à Austin aussi
Après San Antonio il y a deux ans et Houston au printemps, le Vélib’ américain, B-cycle, arrive enfin à Austin !
« Les habitants sont très demandeurs, mais la Ville ne pouvait se permettre une telle dépense, explique Annick Beaudet, l’Austinite d’origine suisse francophone qui chapeaute le dossier à la municipalité. Tout a changé quand le ministère des Transports nous a accordé une bourse d’un million et demi de dollars par l’intermédiaire de la Capital area metropolitan planning organization ». Le gérant du magasin de vélos Mellow Johnny’s (co-fondé avec Lance Armstrong), Craig Staley, a ensuite orchestré la levée de fonds qui a permis d’apporter les 500.000 dollars manquant à l’investissement dans une quarantaine de stations et quelque 400 vélos.
Ils seront installés à partir du printemps. On ne sait pas encore où exactement. Mais évidemment dans le centre-ville et à proximité du campus central de l’université du Texas. Et sans doute du côté de Zilker park et de South Congress Avenue.
L’influence de Paris
Les tarifs non plus n’ont pas été arrêtés par l’association Bike Share of Austin qui gèrera le réseau. Mais à San Antonio, l’abonnement annuel donnant droit à une demi-heure d’utilisation gratuite, la demi-heure additionnelle à 2 $ et la journée à 5 $ coûte 60 $.
La ville espère ainsi faire augmenter la part des actifs se rendant régulièrement à leur travail à vélo. Elle vient d’atteindre la barre des 2 %. Mais « les communautés bénéficiant du vélo-partage ne peuvent plus s’en passer », commente Annick Beaudet, qui s’est récemment rendue à Denver et Washington DC avec une collègue pour s’en rendre compte.
« Paris est une ville bien différente d’Austin et mieux valait pour nous étudier des exemples américains. Mais le Vélib’ a pris une telle ampleur lors de son lancement, que cela a vraiment lancé le mouvement du vélo-partage aux Etats-Unis », ajoute la fonctionnaire.
Et ailleurs ?
A Houston, ce mouvement se traduira en mars par la création de 21 stations à Midtown, Montrose et dans le Museum district en complément des trois pionnières du centre-ville (soit un total de 200 vélos).
A San Antonio, cinq nouvelles stations ont ouvert le long du Mission Reach Stretch et quinze autres sont envisagées pour le centre-ville, en direction du zoo et de Brackenridge Park.
L'Alliance française de Dallas propose des certifications de français
L’Alliance française de Dallas est devenue, depuis le 1er janvier 2013, un centre d’examen du DELF ( Diplomes d’Etudes en Langue Française) et DALF ( Diplomes Approfondi de Langue Française).
Les ministères français de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur proposent une large gamme de certifications de français langue étrangère pour valider les compétences en français depuis les premiers apprentissages jusqu’aux niveaux les plus avancés. L’offre est adaptée à tous les âges et tous les publics. Elle est harmonisée sur l’échelle à six niveaux du “Cadre européen commun de référence pour les langues”.
À titre d’exemple, les candidats souhaitant intégrer une université en France pourront ainsi attester par l’obtention de leur diplôme obtenu à Dallas qu’ils disposent du niveau requis pour l’entrée dans l’université en questions. Ces diplômes, internationalement reconnus et fréquemment utilisés, sont délivrés par les ministères français de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur.
La French Academy ouvre un 3ème campus à Jersey City
A Jersey City, ville en pleine expansion, trois jeunes Françaises (Caroline Garnier, Céline Monthieu et Ludivine Venturini) ont uni leurs compétences à celles de la French Academy of Bilingual Culture (FABC) pour créer une nouvelle école bilingue. French Morning vous le racontait en octobre.
Grâce à ses relations avec le Diocèse de Newark, la French Academy a été en mesure d’offrir un toit et une perspective au projet de ces trois mères de famille. Ouvert en novembre 2012, quelques jours seulement après le passage de l’ouragan Sandy, qui a inondé une partie de la ville, le campus accueille depuis des “after schools”.
Dans la lignée éducative de New Milford et Morris Plains, le campus de Jersey City offrira dès la rentrée de septembre 2013 une éducation bilingue et biculturelle à plein temps pour les enfants, de 2 ans et demi jusqu’au CP. Chaque année, un niveau supérieur supplémentaire verra le jour pour à terme accompagner les enfants jusqu’à la classe de 4ème.
Les formulaires d’inscription et toutes les informations sont d’ores et déjà disponibles en ligne, sur le site de la French Academy.
Une web-conférence sur l'aide à la scolarité avec Corinne Narassiguin
Corinne Narassiguin, députée PS-EELV des Français établis en Amérique du Nord, organise samedi 26 janvier une conférence publique en ligne pour préciser les contours de la réforme de l’aide à la scolarité à l’étranger.
Cette web-conférence sera l’occasion pour la députée de discuter du nouveau système de bourses et d’aborder l’ensemble des questions relative à la prise en charge de la scolarité des enfants français à l’étranger, après la suppression de la Prise en charge (PEC) dans les lycées français. Les internautes auront évidemment la possibilité de s’exprimer et d’interpeller leur députée.
Chefday: la start-up alléchante
Quand Laurent Moïsi, Julien Nakache et Vincent Marger présentent leur projet, pas question d’un simple coup de fil ou d’une interview ordinaire: rendez-vous dans leur cuisine, pour “vivre l’expérience Chefday“, meilleur moyen de l’adopter. Un verre de vin plus tard, nous voilà tous ensemble derrière les fourneaux, étape qui durera plus longtemps que le repas lui-même.
Chefday, une start-up née à New York en mai 2012, propose à ses clients de réaliser chez eux, de façon ludique et conviviale, des plats de chefs renommés. Livrés à domicile, les ingrédients sont accompagnés d’une vidéo explicative dans laquelle le chef lui-même explique sa recette.
Chefday n’est pas simplement une entreprise gastronomique. C’est avant tout une idée novatrice, dans l’air du temps. En proposant la livraison à domicile d’un petit sac en carton rempli des ingrédients nécessaires pour cuisiner des recettes originales inspirées de grands chefs new-yorkais, les trois Français promettent également de bouleverser l’expérience culinaire de leurs clients. Pour Laurent Moïsi, un des trois co-fondateurs, Chefday a pour ambition de “faire que la cuisine redevienne un plaisir et non plus une corvée“.
Avec trois personnalités et des compétences très différentes mais complémentaires, monter ce projet ensemble a sonné comme une évidence lors de leur rencontre. Laurent Moïsi avait déjà fondé une entreprise de cookies de luxe, Julien Nakache, en tant que président d’une association universitaire, a voyagé à travers 23 pays et Vincent Marger, passionné de programmation, voue également un culte à la nourriture saine et au sport. Tous les trois avaient le même constat face à la cuisine: “C‘est amusant mais ça entraîne beaucoup trop de contraintes, trouver une recette valable, disposer des bons ingrédients en bonne quantité, passer des heures en cuisine… On savait qu’on pouvait trouver une solution à ce problème“, résume Laurent Moïsi.
Pour atteindre leur objectif, ils ont tout mis en oeuvre. L’entreprise dispose d’un service entièrement automatisé, qui permet de gérer les commandes de manière efficace et rapide. Dans leur set de cuisine de Brooklyn, qu’ils ont eux-mêmes construit, les sept employés s’occupent à la fois de passer commande des aliments essentiellement bio et toujours frais, de les placer en quantité exacte dans les sachets et d’imprimer le livret explicatif personnalisé. Le résultat est de qualité et extrêmement soigné, avec un packaging minimaliste dernier cri.
Ils décrivent leur progéniture comme “un produit simple et convivial“, présentant Chefday comme un réseau social, visant à rassembler la communauté des utilisateurs à travers le partage de photos de leur repas sur Instagram, Facebook ou Twitter.
Le site propose actuellement six recettes originales, de la cuisine indienne à la gastronomie française en passant par le succulent “Veau à la milanaise et au parmesan” du chef italien Victor Laplaca. Depuis le 12 décembre, date de la première livraison, les commandes ne cessent de se multiplier. Si les New-Yorkais adoptent le concept, les trois Français projetteront alors d’étendre leur projet, aux Etats-Unis dans un premier temps, et pourquoi pas à Paris, leur ville natale.