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Le vélib' new-yorkais, c'est pour plus tard

Alors que le concept de vélib’ séduit de plus en plus de villes américaines (Anaheim en Californie, Chattanooga au Tennessee…), le programme de vélos partagés pédale dans le vide à New York.

La date de lancement des 1 000 premiers Citi Bikes était fixée au 31 juillet, mais “le système informatique connaît actuellement des difficultés“, selon les déclarations du maire de New York Michael Bloomberg à la radio la semaine dernière. Le lancement sera donc reporté à une date encore inconnue, la mairie refusant de commenter plus en détail les rumeurs qui courent.

Le programme de vélos partagés a été imaginé et commandité par la ville de New York, mais le système a été délégué à l’entreprise Alta Bicycle Share. Déjà en charge de programmes similaires à Boston, Washington DC, ou encore Chattanooga, Alta devait finaliser la mise en place des 600 stations new-yorkaises (et 10 000 vélos) pour le début de l’automne 2012. Si le système tarde encore à se lancer, il pourrait ne démarrer qu’au printemps 2013, car personne ne veut rouler dans l’hiver glacial new-yorkais…

Citi Bike fonctionne sur le même principe que dans d’autres villes : des bornes électroniques délivrent et reçoivent des dizaines de vélos Alta en accès libre pour un prix modéré. Mais à la différence des autres systèmes inspirés du vélib’ parisien, celui de New York sera intégralement financé par des entreprises privées : Alta, Citibank et Mastercard. Un détail qui a son importance, puisque Citibank est actuellement en mauvaise passe. Le groupe financier, qui a donné sa couleur bleue et son nom aux Citi Bikes, risque de ne pas pouvoir verser les liquidités prévues à temps – dans l’immédiat une somme de 3,5 millions de dollars, 41 millions au bout de cinq ans de programme. “La participation de Citibank est un mauvais symbole“, estime Benjamin Shepard, membre de l’association de promotion du vélo Time’s Up!. “Beaucoup de gens associent Citigroup aux Indignés de Wall Street. Cette banque qui a mis des milliers de gens à la rue n’est pas vraiment connue pour être l’amie des New-Yorkais” continue M. Shepard.

Pour ce cycliste convaincu, le retard de Citi Bikes n’est pas une mauvaise chose. La ville n’est, selon lui, pas encore prête à accueillir autant de nouveaux adeptes de la Petite reine, notamment parce que les rues sont encombrées de voitures et de piétons, et les accidents cyclistes sont fréquents. “C’est à la ville de faire un grand travail de sécurisation des rues. La police doit être plus présente auprès des cyclistes, et il faut construire des pistes cyclables (…) Nous applaudissons la décision de lancer ce programme à New York, mais il faut aller plus loin”, explique le passionné.

Si Citi Bike arrive à surmonter la grogne des automobilistes new-yorkais, les soucis financiers, et les impasses technologiques, Benjamin Shepard estime que New York a tout à fait le potentiel de devenir une “ville cyclable”. “Le vélo, c’est génial, ça délivrera l’Amérique des problèmes de pollution, d’embouteillages, d’obésité… Faire du vélo devrait être simple, et non une expérience aussi dangereuse“, conclut-il, plein d’espoir.

Crédit photo : The New York Observer

Les Américains, beaucoup plus généreux que les Français

C’est bien connu. Les Américains adorent donner aux charities. Mais sont-ils pour autant plus généreux que les Français ? « Oui » selon le World Giving Index 2011 publié par la Charities Aid Foundation (CAF) avec l’aide de l’institut de sondage Gallup. Et pas qu’avec leur argent!

Trois éléments composent cet indice: le don d’argent, le don de temps (volontariat) et « aider un étranger » ou un inconnu. Avec un World Giving Index de 60%, les Etats-Unis apparaissent en tête du classement, et gagnent quatre places depuis 2010. Avec un World Giving Index de 31%, la France, elle, arrive loin derrière… en 80ème position (elle gagne tout de même 11 places). Plusieurs raisons expliquent cette différence: les Américains sont plus nombreux à donner de l’argent aux oeuvres caritatives que les Français. Selon l’étude de 2011, 65% des Américains donnent de l’argent aux charities contre moins d’un tiers des Français (28%).

Autre explication : les Américains sont beaucoup plus nombreux à aider un étranger ou un inconnu. Près des trois-quarts de la population américaine le fait (73%) contre seulement 38% des Français.

Crédit Photo: the Amherst Student

Le Crazy Horse enflamme CURVExpo

Sur une petite estrade au beau milieu du salon CURVExpo de New York, une dizaine de magnifiques mannequins défile pour présenter les dernières collections printemps/été 2013 de grandes marques de lingerie et de balnéaire. Pas tout à fait des mannequins comme les autres… Les filles sont des danseuses du Crazy Horse, venues spécialement de Paris pour présenter un show glamour et séduisant à un public enchanté.

Entre cabaret, ballet classique, danses latines et orientales, les belles du Crazy Horse ont proposé une version bien plus osée du traditionnel défilé de mode. Avec sensualité, élégance, et une pointe d’humour, elles se sont adaptées aux styles des marques qu’elles représentaient (Lou, Affinitas Intimates, Pain de Sucre, Daniel Hechter…).

Le Crazy Horse de Paris a un partenariat avec CURVE depuis 2008. Ses danseuses viennent déjà deux fois par an au salon CURVExpo de Las Vegas, mais c’est la première fois qu’elles se rendent à New York.

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Crédit photo : S.Kossmann

La Maison Kitsuné s'installe sur Broadway

Dans le folklore japonais, le renard (kitsune en Japonais) est un animal si rusé qu’il peut prendre la forme d’une femme ou d’un homme. “Kitsuné”, la marque franco-japonaise, est à l’image de cet animal polymorphe, dans lequel les contractions s’unissent, et se complètent.

Mi-boutique de vêtements mi-label de musique, la Maison Kitsuné s’est installée, il y a trois mois, au rez-de-chaussée du nouveau Nomad Hotel, sur Broadway. C’est la première présence de la marque en terre américaine. « L’Amérique est le pays d’Internet, et c’est un endroit parfait pour bâtir une marque », raconte Max Pollack, organisateur d’évènements et représentant pour Kitsuné US, pour justifier l’implantation new-yorkaise de la marque. “Nous sommes connus ici car il y a plein de Français à New York“.

La plupart des Américains connaissent Kitsuné pour la musique, poursuit-il. Mais la boutique marche plutôt bien“.

Le projet bicéphale (musique et mode) est initié en 2002 à Paris, par un Français, Gildas Loaëc, ex-directeur artistique des Daft Punk, et par un Japonais, Masaya Kuroki, ancien architecte. Ses blazers bien coupés, ses polos chics et ses chemises simples se vendent dans plus de 100 points de vente dans le monde. La marque collabore avec Petit Bateau, Lacoste ou encore Eastpak. Ses artistes, soigneusement choisis parmi la scène electro-pop-rock européenne deviennent rapidement des icônes de la dance music. Hot Chip, La Roux ou encore les Klaxons en font partie.”Kitsuné est un faiseur de tendances”, raconte Max Pollack. “Quand tu écoutes Kitsuné et que tu t’habilles Kitsuné, c’est un mode de vie que tu revendiques“.

La marque fait du “fun sophistiqué“, comme dirait Max Pollack. La Maison du Nomad Hotel a été conçue dans le style Art Déco des années 20 et ressemble plus à un salon chic qu’à une boutique. Dans l’espace très lumineux, les vêtements colorés sont rangés sur des portants faits de verre et d’acier. Des cerisiers du Japon, parsemés aux quatre coins de la boutique, rappellent les racines japonaises de l’entreprise.

Le label de musique, lui, imprime sa marque à travers les artistes que Kitsuné choisit de produire, les compilations Kitsuné, et bien sûr les soirées. Saint Petersbourg  Paris, San Francisco : les Kitsuné Club Night font danser la planète. Après une première fiesta à New York l’année dernière,  Max Pollack admet que “les Américains sont un bon public car ils écoutent de plus en plus de dance music“, sans compter que “les Français ont un véritable savoir-faire en ce concerne l’art de la fête“.

Infos pratiques:

“Maison Kitsuné”: 1170 Broadway, New York. Une tournée américaine Kitsuné Club Night est prévue en automne. Plus d’informations ici

Photo: La Maison Kitsuné à New York. Crédit Photo: Kitsuné.

"Les Bien-aimés" avec Catherine Deneuve au BAM

Lundi 13 août à 19h, le Brooklyn Academy of Music (BAM) organise  une projection en avant-première du film “Les Bien-aimés” (“Beloved”). Deneuve partage l’affiche avec sa fille Chiara Mastroianni, Ludivine Sagnier, Louis Garrel, Milos Forman et Paul Schneider.

Cette comédie musicale portée à l’écran, dont l’action se déroule entre les années 60 et 90, retrace les parcours de vie et les amours de Madeleine, une call girl vieillissante interprétée par Catherine Deneuve et Ludivine Sagnier, et sa fille Véra.

Le réalisateur Christophe Honoré participera à une séance de questions-réponses à l’issue de la projection.

Infos pratiques:

“Les Bien-aimés” – projection à 19h le lundi 13 août au BAM Rose Cinemas – 651 Fulton Street, Brooklyn – 12$ pour les non-membres. Projection suivie d’un Q&A avec Christophe Honoré. Tickets ici

Crédit photo: L’internaute

Naissance d'une oeuvre : les croquis d'artistes au MoMA

Le MoMA a fait l’acquisition de nombreux travaux préparatoires d’artistes lors des deux dernières années. Le musée rend donc honneur à ces grands moments d’inspiration en leur consacrant une exposition intitulée “Eyes Closed / Eyes Open”. De l’idée intime et inachevée à la grande oeuvre déjà palpable, cette exposition dresse un large panorama des croquis et essais d’artistes durant les années 1960.

Entre les oeuvres présentées, les visiteurs pourront notamment admirer la série de “dessins de travail” de l’Allemand Franz Erhard Walter : un ensemble de 58 pièces destinées à préparer et compléter sa First Work Series (Première Série de Travaux), réalisée entre 1963-1969. Dans un tout autre genre, le musée expose une série de croquis dessinés les yeux fermés par le grand peintre néerlandais Willem de Kooning, et les premiers photomontages de Martha Rosler.

Infos pratiques : 

“Eyes open/Eyes closed”, du 8 août au 7 janvier 2013. Au MoMA, 11 West 53rd street, Midtown. Prix d’entrée au MoMA : 20$ adultes, 18$ seniors, 14$ étudiants, gratuits pour enfants de moins de 16 ans. Plus d’informations ici

Dessin de Willem de Kooning 

Vacances "normales" et JO anormaux

Le président français s’est accordé quelques vacances d’été au Fort de Brégançon. L’occasion pour les Américains de s’étonner une fois de plus de la “normalité” du président. A l’image du Huffington Post, qui se réjouit que Hollande se soit rendu à destination “en prenant le train comme n’importe qui !“. Un choix “qui rompt avec ceux de son prédécesseur tape-à-l’oeil” commente l’Associated Press dans un bulletin repris par l’UT San Diego.

Il n’y a pas que le président qui tape dans l’oeil des Américains: le Huffington Post – encore lui – ne cache pas son admiration pour la Première dame française, Valérie Trierweiler : “Nous adorons la compagne du nouveau président français (…) Nous avons admiré ses talons qui sont sa marque de fabrique, ses sacs, et vous savez, le seul fait qu’elle soit une journaliste politique indépendante“. Et le Huffington Post a même érigé Valérie Trierweiler au rang d’icône de la mode : “Nous n’avons pu nous empêcher de remarquer que Valérie ramenait totalement l’esprit des années 1990 dans sa robe longue paysanne aux motifs Kate Moss-esques (…) Quand la Première dame française lance une tendance, vous savez que c’est énorme. Sortez vos fringues 90s, les enfants“. On est bien loin du drame du “tweetgate” et des commentaires jadis sarcastiques de la presse américaine sur le sujet…

François Hollande, ce vrai socialiste

Le Washington Post aussi met en valeur un changement de style vis-à-vis de l’ancien président français, “surnommé le président bling-bling“. Le journal ne parle pas ici de mode ou de vacances, mais bien de politique. L’article explique en détail le projet de Hollande de taxer à 75% les foyers les plus riches, rappelant que Nicolas Sarkozy, lui, “avait donné cinq ans de répit aux riches alors qu’il demandait de fortes restrictions budgétaires sur les allocations attribuées aux pauvres“. Le Washington Post fait une légère comparaison entre les tentatives de sortie de crise aux Etats-Unis et en France : “Des politiques qui seraient considérées comme risibles lors des campagnes politiques en Ohio ou en Floride ont trouvé un champion au Palais de l’Elysée“. Et il rappelle que Hollande est un “vrai socialiste“, contrairement à Obama. Pour le quotidien, “Hollande a déjà un bon bilan sur sa promesse de campagne” de taxer les plus riches. Reste à savoir si cette idée est bonne, et ne découragera pas les investisseurs et les grands entrepreneurs, car le Washington Post rappelle que “la France est dans une situation très fragile“.

Le président français est en tout cas un bon leader pour la gauche en France, et potentiellement en Europe, si l’on en croit le New York Times. “M. Hollande est le seul dirigeant d’une grande nation européenne à venir du centre-gauche, ce qui fait incontestablement de lui le chef de cette tendance politique“, estime le journal. En bon chef de la gauche européenne, François Hollande a rencontré Ed Miliband, le leader du parti travailliste britannique à Londres la semaine dernière. Le quotidien rappelle que Hollande avait été snobé par David Cameron un peu plus tôt dans l’année, et “même si montrer de la sympathie envers le rival de Cameron impliquait une forme de vengeance, il s’agissait surtout ici d’un geste politique. Avec l’Europe bloquée dans une crise économique, M. Hollande veut utiliser la réaction contre l’austérité pour revigorer un centre-gauche moribond“. Mais l’Europe reste principalement constituée de dirigeants de droite pro-austérité, rappelle le New York Times, qui explique que “si la gauche souhaite faire une percée [en Europe], elle devra se positionner contre l’austérité, mais aussi en faveur de nouvelles réformes“.

Les Français, ces fous de sport

Côté sport, force est de constater que la France tire très bien son épingle du jeu aux JO de Londres, nettement mieux qu’il y a deux ans à Pékin. Il n’y a pas que les Français pour s’en glorifier : la presse américaine n’a que mots tendres pour qualifier les prestations de nos athlètes.

Le blog de football du New York Times loue ainsi “le talent, l’organisation, et l’intéressante combinaison d’une possession de balle méthodique et d’une créativité sans bornes” de l’équipe féminine française de football. Et le Washington Post de renchérir : “L’équipe française n’a fait que s’améliorer ces dernières années“. Les joueuses ont finalement perdu 1-2 contre l’équipe japonaise en demi-finale ce lundi 6 août. Mais la France peut se féliciter d’autres belles victoires, notamment celles des nageurs Yannick Agnel, “qui devrait apporter de grandes choses pour la natation française” selon le Miami Herald, et Florent Manaudou “qui a stupéfait le public“.

La France se classe pour le moment en sixième position du palmarès des Jeux Olympiques, avec déjà huit médailles d’or… et les JO durent encore jusqu’au 12 août !

Crédit photo : AFP

Un peu de poésie au Botanical Garden

La nature est un temple où de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles / L’homme y passe à travers des forêts de symboles / Qui l’observent avec des regards familiers” écrivait Charles Baudelaire. Ce passage de  “Correspondances” (Les Fleurs Du Mal) résume l’expérience que propose le New York Botanical Garden à l’occasion de Monet’s Garden, une exposition aux multiples facettes consacrée à Claude Monet comprenant notamment une reproduction des jardins de Giverny.

Grâce au Jane Watson Perennial Garden et le Levy Visitor Center, en collaboration avec la Poetry Society of America, les poèmes de Mallarmé, Verlaine, Arthur Rimbaud (1854-1891) et Charles Baudelaire (1821-1867) ont été astucieusement parsemés dans les coins et recoins du Botanical Garden. Un plongeon chez les contemporains de Monet, dans un monde littéraire, où les métaphores, les jeux de mots explosent les expressions et les conventions.

Cette initiative, intitulée “Monet to Mallarmé”, rend hommage aux salons que Stéphane Mallarmé (1842-1898), une figure importante du Symbolisme français en poésie, organisait, les mardis soirs, dans sa maison à Paris. Paul Verlaine en était un des participants, tout comme les écrivains Oscar Wilde et W.B Yeats et les peintres Monet et Edouard Manet. Ces “Mardistes” étaient stimulés par le travail de chacun. Il arrivait par exemple aux peintres de coucher sur toile les travaux des auteurs.

 Infos pratiques:

“Monet to Mallarmé”: jusqu’au 21 octobre. The New York Botanical Garden, Monet’s Garden, 2900 Southern Boulevard, Bronx. Les poème sont en français et en anglais. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Plus d’informations ici. Réservation des tickets ici

Crédit Photo: E. Jones

Le Bronx perd Jean Mirvil, Haïti le gagne

Quand Jean Mirvil était adolescent, sa mère lui a acheté un blouson. Le même jour, le jeune homme l’a placé dans son casier à l’école, en pensant naturellement le retrouver à son retour. Sa déception fut énorme quand il remarqua qu’on lui avait volé. Il n’avait pas compris qu’un cadenas était nécessaire pour le sécuriser.

Plusieurs décennies plus tard, dans son bureau empli de cartons au premier étage de PS73, Jean Mirvil parle de cette anecdote comme l’une des nombreuses expériences qui ont forgé sa carrière d’éducateur au service des migrants.

Natif de Port-au-Prince, Jean Mirvil a découvert New York il y a 42 ans. Le paysage scolaire avait des allures de Far West pour les immigrés: langues étrangères peu enseignées, écoles internationales quasi-inexistantes, absence d’accompagnement des non-anglophones dans les établissements. Il supporte mal le cloisonnement intellectuel de son nouvel environnement: « Il y avait un manque d’intérêt pour les choses mondiales. Je n’ai jamais vraiment accepté le modèle que je voyais ». Il s’échappe en parlant créole à la maison avec ses parents, et se raccroche au français en dehors. Ainsi se lie-t-il d’amitié avec une conseillère d’orientation francophone du lycée qu’il fréquente, la Brandeis High School dans l’Upper West Side, et donne, le samedi, deux heures de cours de français à un jeune Américain. « Je me suis créé un monde francophone».

Tour à tour professeur de français, d’ESL (English as a Second Language), assistant du superintendant en charge des langues et de l’immigration dans le Queens et directeur d’établissements dans le Bronx, il accompagne les francophones dans leur intégration new-yorkaise. « J’ai constaté un grand nombre de parents africains francophones dans le Bronx quand je me promenais. Je me demandais: ‘Y a-t-il un moyen de répondre aux besoins de ce gens-là? ».

En 2007, Jean Mirvil prend les rênes de PS73, une école primaire à quelques pas de Yankee Stadium. L’école est moribonde, il la transforme. Il commence par faire du pied à la communauté francophone locale, essentiellement malienne.  « Je leur ai dit que le directeur de PS73 parlait français. Il fallait faire de la pub ». Face aux retours favorables, et avec l’aide de l’Ambassade de France, le programme bilingue voit le jour. «L’école est devenue un centre où l’on est capable de répondre aux besoins de tout le monde. Même les immigrés non-francophones viennent nous voir pour savoir si on peut les aider».

Trois ans plus tard, le programme s’est épanoui. Il a résisté à l’ouverture en 2010 de NYFACS, à Harlem, compte trois enseignants et proposera à la rentrée un 4th Grade. Aux parents qui lui demandent si le programme va perdurer sous la nouvelle directrice, il répond par l’affirmative. « Si vous en doutez, demandez lui de le garder ! », leur glisse-t-il.

M. Mirvil a lui aussi gagné en crédit. En 2010, l’ouverture du programme bilingue a valu au directeur les Palmes académiques, une distinction accordée aux éducateurs exceptionnels. Sa sérénité – un trait de caractère que lui reconnaissent volontiers ceux qui le côtoient – explique en partie sa réussite. « C’est propre aux Mirvil, s’amuse-t-il. Ce sont des gens qui aiment bien aider. S’il y a dix personnes dans ce bâtiment qui ont besoin d’aide, ils vont venir me chercher. Il ne faut pas intimider pour aider, mais s’ouvrir».

Après « 28 ans et neuf mois » dans l’enseignement, M. Mirvil part donc à la retraite, dans son pays d’origine, Haïti. « Comme mon papa », venu aux Etats-Unis et reparti chez lui. La sienne sera active. A la rentrée, il prendra la direction d’une école pilote multilingue à Cap-Haïtien, dans le nord du pays, tablant sur son expérience dans le système new-yorkais. « Ces temps-ci, ce coin du monde a besoin d’aide, pas seulement financière. Il y  a beaucoup de travail à faire sur le plan de l’éducation, confie-t-il. Comment se vanter et dire : ‘Je sais faire cela’ et ne rien faire pour aider les siens ? Je ne fais pas partie du groupe des gens qui critiquent sans rien faire ». Il le prouve une fois de plus.

Les B-52's, le rock explosif

“Rock lobster”, “Private Idaho”, “Love Shack”… Les tubes rock et énergiques des B-52’s les ont propulsé au rang des groupes légendaires des années 1980.

Avec leur style inimitable, à mi-chemin entre le punk-rock et la pop, ils se sont façonnés une image de groupe déluré et archi-dynamique. Leurs clips futuristes, leurs paroles absurdes et leur jeu de scène particulier les ont rangé dans une catégorie musicale totalement à part.

Rien n’a changé depuis la sortie de leur dernier album Funplex en 2008, un opus qui garde l’esprit et le tonus du groupe. Les B-52’s n’ont rien perdu en créativité et en folie, et ils seront le 9 août sur la scène de l’Irving Plaza à New York pour le prouver.

Infos pratiques : 

B-52’s, le 9 août, à 20h. A l’Irving Plaza, 17 Irving Place, Union Square. Billets : 69,5$ en vente ici. Site officiel des B-52’s ici

CURVExpo, le pari lingerie réussi

En 2011, les ventes de maillots de bain ont augmenté de 5%, la lingerie féminine de 2%, et la masculine de 4%. C’est un business qui fonctionne très bien“. Tant que l’industrie de la lingerie se porte bien, Laurence Teinturier a le sourire.

En 2007, la Française et son mari Jean-Luc ont fondé CURVExpo. Originellement basé à Las Vegas, le salon de lingerie et du balnéaire s’est rapidement exporté sur la côte Est des Etats-Unis. “La demande est très forte sur un territoire aussi grand“, affirme Laurence Teinturier. Le couple, que nous avions rencontré en 2008, a décidé de créer ce salon dans un secteur encore relativement inexploité aux Etats-Unis. Le pari des Teinturier: stimuler les rencontres entre créateurs et vendeurs, et initier les Américaines à la lingerie haut de gamme pour remplacer le traditionnel bra : “Nous voulions faire de la lingerie et du swimwear de véritables accessoires de mode”. Aujourd’hui encore, CURVExpo est le seul salon de lingerie en Amérique du Nord, et son prestige ne faiblit pas. CURVE a d’ailleurs récemment été rachetée par la compagnie parisienne Eurovet, “le leader mondial des salons de lingerie, une très bonne opération“, commente la co-présidente de l’entreprise.

Le deuxième salon CURVExpo de l’année ouvrira ses portes à New York du 5 au 7 août. Et le pari des Teinturier semble déjà avoir porté ses fruits : la clientèle américaine ne s’est jamais autant intéressée à la lingerie raffinée depuis le succès du roman érotique 50 shades of Grey. Les collections 2012-2013 sont d’ailleurs plus axées sur l’érotisme et la sensualité. “Aux Etats-Unis, historiquement, le sexe, c’était les sex-shops. Aujourd’hui les Américaines découvrent l’érotisme sans la vulgarité“, dit Laurence Teinturier.

CURVExpo New York reste un salon strictement professionnel : sur place ne seront présents que des marques et des grands distributeurs. Cette année, ce ne sont pas moins de 314 grandes marques haut de gamme qui exposent leurs collections, dont 24 françaises (Huit, Lise Charmel, LOU,…). Laurence Teinturier table sur “2 500 à 3 000 acheteurs par salon (…) ils sont nettement plus nombreux à venir visiter“. Ces potentiels acheteurs viennent pour la moitié de la Tri-State area (New York, Connecticut, New Jersey), et 15% sont étrangers.

Au-delà des rencontres entre professionnels, le salon a aussi prévu plusieurs séminaires, dont le très attendu ” Lingerie Yin & Yang : Apprenez-en plus sur le profit et le plaisir” qui mettra notamment à jour les acheteurs sur l’importance du phénomène 50 shades of grey… Et la grande particularité de cette année ? Un défilé des danseuses du Crazy Horse de Paris qui viendront pour la première fois à New York. Le célèbre cabaret parisien a un partenariat avec CURVE depuis 2008, et les danseuses participent déjà aux salons de Las Vegas deux fois par an.

Infos pratiques : 

CURVExpo NY, du 5 au 7 août. Défilé des danseuses du Crazy Horse le 6 août à 18h. Au Javits Center Halls 1D et 1E. Plus d’informations ici

Crédit photo : ©Curvexpo 2011

Le Roi Lion rugit à Roosevelt Island

Les cinémas en plein air donnent un coup de jeune aux classiques. Samedi 4 août, ce sera l’occasion de redécouvrir ou de faire découvrir aux enfants l’un des plus grands dessins animé des studios Disney, Le Roi Lion, sorti en 1994. Le film occupe la place du deuxième plus gros succès d’animation de tous les temps (derrière Toy Story 3) avec près de 800 millions de dollars de recettes à travers le monde.

Armez-vous d’une nappe de pique-nique et de pop-corn et suivez les aventures de Simba dans les Hautes terres d’Afrique, au Firefighter Field de Roosevelt Island, à proximité de la station du mythique téléphérique, à prendre absolument si cela n’a pas déjà été fait. En cas de pluie, le film sera projeté dimanche 12 août à 20h.

Infos pratiques : 

“Le Roi Lion”, samedi 4 août, à 20h. A Firefighter Field, sur Roosevelt Island, 405-425 Main St. Gratuit. Plus d’informations ici.